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Description archivistique
Château-Vieux (chapelle)
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Acte de baptême d’Elizabeth Jeanne Bourke of Brittas dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la princesse d’Angleterre étant sa marraine

« Le vingt cinquième jour d’avril mil sept cent neuf, a été baptisée par moi prêtre, aumosnier de Leurs Majestées britanniques soussigné, dans la chapelle du château vieil de Saint Germain, Elizabeth Jeanne, née du même jour en et du légitime mariage de Guilleaume, milord de Britasse, et de dame Marie Nagle, ses père et mère, la maraine haute et puissante et excellente princesse Louise Marie, fille de deffunt hault et puissant monarque Jacque second, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, et de haute et puissante et très vertueuse princesse Marie, reyne d’Angleterre, laquelle a signé, le parein Jean, comte Middleton, ministre de Leurs Majestées britanniques, soussigné, en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prêtre, docteur de la maison de Sorbonne, doyen rural de Châteaufort, curé prieur de Saint Germain, qui a assisté à la cérémonie revestu de surplis et d’étolle, et a signé, le père présent.
Louise Marie
Middleton
J. Ingleton
De Benoist »

Acte de baptême de Laure Anne Fitzjames dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la princesse d’Angleterre étant sa marraine

« Le septième d’aoust mil sept cent dix, a été baptisée dans la chapelle du château vieil de Saint Germain en Laye par moy prêtre, aumosnier de Leurs Majestées britanniques soussigné, Laure Anne, née le même jour en et du légitime mariage de hault et puissant seigneur Jacque, duc de Berwick, pair et mareschal de France, Grand d’Espagne, chevalier des ordres de la Jeartierre et de la Toison d’or, général des armées du roy, et de haute et puissante dame Anne de Beukley, ses père et mère, de cette paroisse, la mareine haute et puissante et très excellente princesse Marie Louise, fille de deffunt haut et puissant monarque Jacque second, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, et de très haute, très puissante et très vertueuse princesse Marie, reyne d’Angleterre, laquelle a signé, le parein haut et puissant seigneur Jacque, milord duc de Perth, soussigné, en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, doyen de Châteaufort, curé prieur de Saint Germain en Laye, lequel a assisté à la cérémonie revestu de surplis et d’étolle, et a signé.
Louise Marie
Le duc de Perth
J. Ingleton
De Benoist »

Acte de baptême de Louise Barbe Coghlan dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la princesse d’Angleterre étant sa marraine

« Le vingt troisième septembre mil sept cens dix, a été baptisée dans la chapelle du château vieil de Saint Germain par moi prêtre, aumosnier de Leurs Majestées britanniques soussigné, Louise Barbe, née le jour précédent en et du légitime mariage du sieur Terence Coghlan, major du régiment irlandois de cavalerie de Nugent, et de dame Brigitte Byrne, son épouse, de cette paroisse, la mareine haute et puissant et excellente princesse Louise Marie, fille de deffunt haut et puissant monarque Jacque second, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, et de haute et puissante et très vertueuse princesse Marie, reyne d’Angleterre, le parein haut et puissant seigneur Jacque, milord duc de Perth, soussignez, du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, doyen rural de Châteaufort, curé prieur de Saint Germain, en l’absence duquel messire Jean Loysif, son vicaire, a assisté à la cérémonie revestu de surplis et d’étolle, et a signé, le père absent.
Louise Marie
Le duc de Perth
J. Ingleton, J. Loysif, vicaire »

Acte de baptême de Catherine Nagle à Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Le vingtième juin mil sept cens onze, a été baptisée par moi prêtre, docteur de la maison de Sorbonne, doyen de Châteaufort, curé prieur de Saint Germain en Laye, Marie Catherine, née le jour précédent, en et du légitime mariage du sieur Jacque Nagle, gentilhomme de la chambre du roy d’Angleterre, et de dame Margueritte Burke, ses père et mère, de cette paroisse, la mareine madame la duchesse de Perth au nom et place de très haute, très puissante et très vertueuse princesse Marie d’Est, reyne d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, le parein haut et puissant seigneu Jacque, milord duc de Perth, lesquels ont signé avec le père et M. le prieur.
Au nom de la reine, la duchesse de Perth
Jacques Nagle, le duc de Perth
J. Kearney, M. Burke
De Benoist »

Acte de baptême de Charlotte Marie Cook dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le mesme jour, par moi prestre, aumônier de Leurs Majestées britaniques soussigné, dans la chapelle du château vieil de Saint Germain en Laye a été baptisée Charlotte Marie, née à Versailles le neuvième du présent mois en et du légitime mariage du sieur Mathieu Cook, brigadier des armées du Roy, et de dame Catherine Caroll, ses père et mère, de la paroisse de Versailles, le parein très haut et très puissant monarque Jacque troisième, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, la mareine dame Charlotte Trudaine, épouse de messire Daniel François Voysin, ministre et secrétaire d’Etat et des commandements de Sa Majesté très chrétienne, avec permission de monsieur le curé de Versailles, paroisse des père et mère de la baptisée, en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, doyen de Châteaufort, curé prieur de l’église royale et paroissiale de Saint Germain en Laye, lequel a assisté à la cérémonie revêtu de surplis et d’étolle, et a signé après Sa Majesté britannique parein, la mareine et le père présent.
Jacques R.
C. Trudaine Voysin
M. Cook
De Benoist, P. Ronchi »

Arrêt du Conseil ordonnant le paiement du transport jusqu’à Saint-Germain-en-Laye des éléments de décor de la chapelle et de la chambre du conseil

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne paier comptant à Monner, garde des meubles du Roy, la somme de cinquante escus pour avoir faict amener de Paris en ce lieu douze voictures de charrettes chargees de tappis et tapisseries, draps de pied, parement et careaux pour servir tant à la chappelle qu’il a convenu faire tendre pour les festes et jour de Noel que pour la chambre de messieurs du conseil, compris le retour, conduicte et tenture d’iceux. »

Lettre concernant les messes célébrées dans la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 661] Charles, par la grace de Dieu roy de France, a nos amez et feaux gens de nos comptes a Paris, salut et dilection. Complains se sont a nous griesvement les religieux, prieur et convent de l’eglise de Nostre Dame de Hennemont lez Saint Germain en Laye comme ja pieça de moult long et ancien temps ilz, comme nos chapelains, aient fait le service divin en la chapelle ou chastel de Poissy, laquelle ja piece par le faict et occasion de nos guerres fut detruite avec le chastel et depuis par permission, ordenance de nostre tres cher seigneur et pere, dont Dieux ait l’ame, aient esté translatés, annexés et unis a la chapelle de nostre chastel de Saint Germain en Laye, en laquelle ils ont toujours continué et continuent en faisant chacun jour ledit service en livrant le luminaire en ycelle sans interruption ne deffaut aucun, en laquelle chapelle de Poissy lesdits religieux chapeleins avoient et prenoient de plein droit et fondation roialle les offrandes et tout le baise main, et semblablement, attendue lad. translation et union, ils les doivent et peuvent prendre en lad. chapelle dudit Saint Germain, et combien que le premier chapelain de lad. chapelle qui, de sa fondation, doit celebrer ou faire celebrer en lad. chapelle trois messes la semaine et aussi livrer luminaires, cierges et torches pour lesd. messes et pour la levation du benoist saint sacrement, dont il prend pour ce faire certaine somme d’argent et quantité de cire en nostre recepte de Paris, que nemoins iceluy premier chapelain n’y chante ne n’y fait chanter, passez sont trois ans ou environ, et encores nonobstant ce s’efforce de prendre et percevoir et avoir ycelles offrandes et baisemains contre droit et raison et au grand grief, prejudice et grant charge d’iceux religieux qui lesdites messes dient en icelle chapelle chacune semaine continuellement, et aussi en faisant icelles messes quierent du leur propre la cire et luminaire qui y appartient, combien qu’ils soient petitement fondés et fort grevez tant des bestes sauvages de la forest comme de gens d’armes passans par le pays, par quoy ils ne pourroient bonnement trouver ne livrer ledit luminaire, comme ils ne soient a ce aucunement tenuz dont ils sont moult chargiés et dommangés, et seroient encores plus se par nous ne leurs estoit sur ce pourveu de remede convenable, et mesmement que par privilege en tous chateaux et hostels roiaux aucun n’a droit de prendre aucune des choses dessusdites fors les chappelains ou chappelain celebrant et faisant esdits lieux continuelle residence, si comme ils dient, requerant sur ce nostre gracieuse provision. Pourquoy nous, ces choses consideré, attendu aussy que qui desert a l’autel de l’autel doit vivre, inclinans a leur sipplication, vous mandons et enjoignons expressement, en commettant, se metier est, que se souverenement et de plein appellez ceux [p. 667] qui pour ce seront a appeller, il vous appert les choses dessus dittes estre vrayes, faittes faire commandement audit premier chappelain de ladite chapelle de Saint Germain qu’il baille et face bailler et delivrer le luminaire, torche, cierges et autres choses qu’il doit bailler et delivrer pour faire ledit service divin, et ou cas qu’il en soit reffusans, contredisans ou dilayans, faites icelles choses delivrer et bailler aux dessusdits religieux ou a celuy ou ceulx qui deserviront a laditte chapelle en contraignant a ce tous ceux qui pour ce seront a contraindre en telle manière que ledit service y puisse etre fait et accomply. Car ainsy le voulons estre fait et ausdits religieux l’avons octroyé et octroyons de grace especial par ces presentes pour consideration des choses desssudites se mestier est. Donné audit lieu de Saint Germain en Laye le 2d jour de novembre l’an de gace mil CCC IIIIxx et quatre et le quint de nostre regne. »

Descriptions et commentaires sur la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye dans le Dictionnaire raisonné de l’architecture de Viollet-le-Duc

« [t. 2 ([1856]), p. 430] A l’imitation du roi de France, les grands vassaux de la couronne se firent bâtir, dans leur résidence habituelle, une sainte chapelle, et le roi lui-même en éleva quelques autres. Celle du château de Saint-Germain-en-Laye est même antérieure de quelques années à celle du Palais ; son achèvement ne saurait être postérieur à 1240. Ce très curieux monument, fort peu connu, engagé aujourd’hui au milieu des constructions de François Ier et de Louis XIV, est assez complet cependant pour que l’on puisse se rendre un compte exact, non seulement de ses dimensions, mais aussi de sa coupe, de ses élévations latérales et des détails de sa construction et décoration. La sainte chapelle de Saint-Germain-en-Laye a cela de particulier qu’elle n’appartient pas au style ogival du domaine royal, mais qu’elle est un dérivé des écoles champenoise et bourguignonne.
Nous en donnons le plan [3 : A l’échelle de 0,0025 pour mètre. Nous devons ces dessins à M. Millet, architecte du château de Saint-Germain-en-Laye.]. Conformément aux constructions champenoises et bourguignonnes, les voûtes portent sur des piles saillantes à l’intérieur, laissant au-dessus du soubassement une circulation. La coupe [p. 431] [p. 431] transversale, faite sur le milieu d’une travée, explique la disposition [p. 432] principale de cet édifice. Les formerets A des voûtes, au lieu de servir d’archivoltes aux fenêtres, sont isolés, laissent entre eux et les baies un espace B couvert par le chéneau. Les fenêtres sont alors prises sous la corniche et mettent à jour tout l’espace compris entre les contreforts. Si nous examinons la coupe longitudinale, faite sur une travée, et, faite sur la pile intérieure en BC, nous pourrons nous rendre un compte exact du système de construction adopté. Les fenêtres n’étant plus circonscrites par les formerets sont carrées ; les tympans, étant ajourés et faisant partie des meneaux, ne laissent comme pleins visibles que les contreforts. A l’extérieur, chaque travée est conforme à la fig. 6 ter ; le monument tout entier ne consiste donc qu’en un soubassement, des contreforts et une claire-voie fort belle et combinée d’une manière solide ; car les contreforts (très minces) sont étrésillonnés par ces puissants meneaux portant l’extrémité de la corniche supérieure et le chéneau. Ces meneaux ne sont réellement que de grands châssis vitrés posés entre des piles et les maintenant dans leurs plans.
Le système de la construction ogivale admis, nous devons avouer que le parti de construction adopté à la sainte chapelle de Saint-Germain nous semble supérieur à celui de la Sainte-Chapelle de Paris, en ce qu’il est plus franc et plus en rapport avec l’échelle du monument. La richesse de l’architecture de la Sainte-Chapelle de Paris, le luxe de la sculpture ne sauraient faire disparaître des défauts graves évités à Saint-Germain. Ainsi, à Paris, les contreforts, entièrement reportés à l’extérieur, gênent la vue par leur saillie ; ils sont trop rapprochés ; la partie supérieure des fenêtres est quelque peu lourde et encombrée de détails ; les gâbles qui les surmontent sont une superfétation inutile, un de ces moyens de décoration qui ne sont pas motivés par le besoin. Si l’effet produit par les verrières entre des piles minces et peu saillantes à l’intérieur est surprenant, il ne laisse pas d’inquiéter l’œil par une excessive légèreté apparente. A Saint-Germain, on comprend comment les voûtes sont maintenues par ces piles qui se prononcent à l’intérieur. Les meneaux ne sont qu’un accessoire, qu’un châssis vitré indépendant de la grosse construction. Ce petit passage champenois ménagé au-dessus de l’arcature inférieure, en reculant les fenêtres, donne de l’air et de l’espace au vaisseau ; il rompt les lignes verticales dont, à la Sainte-Chapelle de Paris, on a peut-être abusé. Les fenêtres elles-mêmes, au lieu d’être relativement étroites comme à Paris, sont larges ; leurs meneaux sont tracés de main de maître, et rappellent les beaux compartiments des meilleures fenêtres de la cathédrale de Reims. Les fenêtres de la Sainte-Chapelle ont un défaut, qui paraitrait bien davantage si elles n’éblouissaient pas par l’éclat des vitraux, c’est que les colonnettes des meneaux sont démesurément longues et que les entrelacs supérieurs ne commencent qu’à partir de la naissance des ogives (voy. Fenêtre). Cela donne à ces fenêtres une apparence grêle et pauvre que l’architecte a voulu dissimuler à l’extérieur, où les vitraux ne produisent aucune illusion, par ces détails d’archivoltes et ces gâbles [p. 433] dont nous parlions tout à l’heure. A la chapelle de Saint-Germain, aucun [p. 434] détail superflu : c’est la construction seule qui fait toute la décoration ; et sans vouloir faire tort à Pierre de Montereau, on peut dire que si l’architecte (champenois probablement) de la chapelle de Saint-Germain eût eu à sa disposition les trésors employés à la construction de celle de Paris, il eût fait un monument supérieur, comme composition, à celui que nous admirons dans la Cité. Il a su (chose rare) conformer son architecture à l’échelle du monument, et, disposant de ressources modiques, lui donner toute l’ampleur d’un grand édifice. A la Sainte-Chapelle de Paris, on trouve des tâtonnements, des recherches qui occupent l’esprit plutôt qu’elles ne charment. A Saint-Germain, tout est clair, se comprend au premier coup d’œil. Le maître de cette œuvre était sûr de son art ; c’était en même temps un homme de goût et un savant de premier ordre. L’intérieur de ce monument était peint et les fenêtres garnies probablement de vitraux. Inutile de dire que leur effet devait être prodigieux à cause des larges surfaces qu’ils occupaient. Rien n’indique qu’une flèche surmontât cette chapelle. On ne voit point non plus que des places spéciales aient été réservées dans la nef, comme à la Sainte-Chapelle du Palais, pour des personnages considérables. Il faut dire que la chapelle de Saint-Germain-en-Laye n’était que le vaste oratoire d’un château de médiocre importance. Tous les détails de ce charmant édifice sont traités avec grand soin ; la sculpture en est belle et entièrement due à l’école champenoise ainsi que les profils.
[…]
[t. 8 (1866), p. 55] Dès 1240, des maîtres avaient jugé à propos d’ajourer non seulement les écoinçons inférieurs, mais aussi les écoinçons supérieurs des roses. Ce fut à cette époque que l’on construisit la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye. Cet édifice, dont la structure est des plus remarquables, tient autant aux écoles champenoises et bourguignonne qu’à celle de l’Ile-de-France. L’architecte ne pouvait manquer d’appliquer ce système de fenestrage à la rose. Cette chapelle, depuis les travaux entrepris dans le château sous Louis XIV, était complètement engagée sous un enduit de plâtre. La restauration de cet [p. 56] édifice ayant été confiée à l’un de nos plus habiles architectes, M. Millet, celui-ci reconnut bien vite l’importance de la sainte chapelle de Saint-Germain-en-Laye ; il s’empressa de la débarrasser des malencontreux embellissements qu’on lui avait fait subir, il retrouva l’arcature inférieure en rétablissant l’ancien sol, et fit tomber le plâtrage qui masquait la rose. Or, cette rose, une des plus belles que nous connaissions, est inscrite dans un carré complètement ajouré. Son ensemble, tracé en A (fig. 9), se compose de douze rayons principaux, les quatre écoinçons étant à jour et vitrés. L’architecte a voulu prendre le plus de lumière possible, car les piles d’angles qui portent les voûtes (voy. le plan partiel B) font saillie sur le diamètre de la rose ; le formeret portant sur les colonnettes a laisse entre lui et la rose l’espace b, et le linteau qui réunit la pile à l’angle de la chapelle est biaisé, ainsi que l’indique la ligne ponctuée c, afin de dégager cette rose.
Pour indiquer plus clairement le tracé de la rose de la sainte chapelle de Saint-Germain-en-Laye, nous n’en donnons qu’un des quatre angles, avec un de ses écoinçons ajourés, à l’échelle de 0 m. 02 pour mètre. On remarquera qu’ici encore, conformément aux dispositions des premières roses, les colonnettes sont dirigées, les chapiteaux vers le centre. Les douze rayons principaux, étrésillonnés par les cercles intermédiaires D, offrent une résistance considérable. A leur tour, ces cercles intermédiaires sont étrésillonnés par les arcatures F et par des colonnettes intermédiaires. Quatre de ces colonnettes secondaires sont parfaitement butées par les grands cercles G des écoinçons, les huit autres butent contre le châssis. Quant aux rayons principaux E, quatre butent suivant les deux axes, et les huit autres sont maintenus par les trèfles H, qui, à leur tour, étrésillonnent les grands cercles d’écoinçons G. L’appareil de ce réseau de pierre est excellent, simple et résistant. En L, nous donnons la section du réseau principal ; en M, celle des redents. L’extérieur de la rose étant en V, on remarquera que le profil intérieur est plus plat que le profil extérieur, afin de masquer aussi peu que possibles les panneaux de vitraux par la saillie des moulures à l’intérieur, et de produire à l’extérieur des effets d’ombres et de lumières plus vifs. Ici, les vitraux et les armatures de fer sont en feuillure et non plus attachés contre le parement intérieur. Nous avons encore dans cette rose un exemple de la solidité de ces délicats treillis de pierre lorsqu’ils sont bien combinés ; car, malgré des plâtrages, des trous percés après coup, des mutilations nombreuses, la rose de Saint-Germain tient ; et lorsqu’il s’agira de la démarquer, beaucoup de ces morceaux pourront être utilisés. »

Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel

Mention de travaux en cours dans la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. l’abbé Codant, ancien aumônier du pénitencier, vient d’être nommé chapelain du château de Saint-Germain, rentré dans les attributions de la Couronne. On s’occupe déjà de la restauration de la chapelle, dont on a retrouvé l’ancien sol à une certaine profondeur. Les bâtiments qui avaient été élevés au-dessus de la chapelle vont faire place à une toiture rappelant l’ancien style et enrichie d’ornements et de dorures dans le genre de celles de la Sainte-Chapelle de Paris. »

Lettre concernant des tableaux provenant de la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Palais du Louvre, 11 mai 1904
Cher Monsieur,
Pour l’un des renseignements que vous me demandez, je puis vous donner une réponse très précise. Les deux tableaux de Matteo Rosselli appartiennent au Louvre ; ils proviennent de la collection du roi, et ont jadis figuré au château de Saint Germain. Le « Triomphe de David » est au Louvre, n° 1483 du catalogue sommaire des peintures. Quant à la « Judith », elle a été déposée au musée de Toulouse, auquel elle fut envoyée en 1803. Pour plus de détails, voyez : F. Engerand, Inventaire des tableaux du Roy rédigé en 1709 et 1710 par N. Bailly, Paris, Leroux, 1899, in 8, pages 46 et 47. Ces deux tableaux ont certainement dû être transportés au Louvre pendant la Révolution.
Pour l’ivoire, malgré de consciencieuses recherches, je n’ai pas pu arriver à un résultat aussi certain ; et pourtant…
Dans notre plus ancien Inventaire, qui est celui de 1816, je ne trouve qu’un seul Christ en ivoire ; voici textuellement la mention :

  1. – Inconnu [auteur]. – Christ en croix. – Ivoire. – [pas de dimensions]. – Ancienne collection. – [emplacement :] magasin du musée.
    En marge est ajouté cette note au crayon de la main de notre prédécesseur M. Emile Molinier : « Musée de Rennes, 1894 ».
    Ce Christ aurait donc été déposé au musée de Rennes, ce qui doit être exact car nous ne le possédons plus au Louvre.
    Dans l’Inventaire de 1816 (les notes entre crochets sont de moi, bien entendu), vous lisez comme provenance : « ancienne collection ». C’est là une formule courante qui a été adoptée, par ordre, pour désigner prudemment tous les objets provenant des saisies révolutionnaires et des conquêtes impériales. Comme votre Chrost me paraît provenir d’une saisie chez un émigré, car votre référence « inventaire du 14 février 1794 » me fait tant l’effet d’un procès verbal de saisie ; comme d’autre part le Louvre ne possédait en 1816 qu’un Christ en ivoire, provenant presque à coup sûr d’une saisie de ce genre, il me semble qu’on peut, en sains critiques, identifier l’objet du Louvre avec celui de votre document.
    La dimension du Christ en ivoire nous est donnée par l’Inventaire de 1832 : « hauteur, 0 m. 50 ». Vous pourrez le faire contrôler en écrivant à Rennes.
    Quant à l’attribution à Michel Ange, elle n’a aucune importance. Tous les Christs anciens un peu passables ont été donnés à Michel Ange, à Puget ou à Girardon.
    Pour ma peine, je vous demanderai de me dire où a été faite votre saisie du 14 février 1794. Il est toujours utile de préciser les provenances des objets du Louvre, même secondaires.
    Je vois que vous continuez à vous intéresser aux saisies révolutionnaires. Je voudrais bien pouvoir étudier celles dont nous avons les procès verbaux au Louvre, et je le ferai sans doute un jour, mais le temps ?
    Veuillez agréer, cher Monsieur, mes meilleurs compliments.
    Jean J. Marquet de Vasselot »

Préfecture du département de Seine-et-Oise

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