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Lettre concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 11 novembre 1907
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Monuments historiques
J’ai l’honneur de vous demander de vouloir bien mettre à ma disposition en 1908, sur les fonds des Monuments historiques, un crédit de 11000 francs pour l’achèvement de la restauration du château, cette somme étant destinée à faire la crête au-dessus du faîtage de la chapelle.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Récit d’une visite de l’empereur au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Samedi dernier, 10 du courant, vers trois heures et demie, Sa Majesté l’Empereur, accompagnée seulement de M. le général de division de Fay, l’un de ses aides-de-camp, et de deux officiers d’ordonnance, arrivait à Saint-Germain en calèche découverte, attelée de quatre chevaux, et descendait au château, où Elle était reçue d’abord par M. le général de Girardin, commandant le château, qui, une demi-heure avant, avait été prévenu de cette heureuse visite ; puis par MM. Rossignol, conservateur adjoint des musées impériaux ; Millet, architecte, chargé de la direction des travaux, et M. de Breuvery, maire de Saint-Germain.
Après quelques moments d’entretien avec le général commandant, Sa Majesté a parcouru successivement et en détail l’intérieur du château, les salles du musée, garnies déjà d’objets tous plus curieux les uns que les autres, et les différents chantiers, où les nombreux ouvriers occupés déployent en quelque sorte, à ce moment de la journée, le plus d’activité.
Sortant alors par la place du Château, l’Empereur, toujours accompagné des divers chefs de service, s’est promené dans le parterre, pour examiner la façade où les travaux en cours d’exécution peuvent donner une juste idée des restaurations grandioses entreprises, et ce que deviendra plus tard l’antique monument de François Ier, dont il a fait le tour par le Boulingrin et la rue du Château-Neuf, opérant sa rentrée par le pont construit exprès dans cette rue pour le passage des ouvriers et le transport des matériaux.
Sa Majesté a visité ensuite, avec soin, la chapelle, et s’est fait donner diverses explications sur les fouilles assez profondes qui y ont été pratiquées à droite en entrant, sous la tribune, et par suite desquelles on a découvert que cette basilique, dans laquelle on descendait autrefois, avait été comblée pour exhausser le sol et le mettre en quelque sorte au niveau de celui de la cour.
En se retirant, l’Empereur, qui a paru très satisfait de tout ce qu’il venait de voir, s’est entretenu quelque temps avec M. de Breuvery, puis a félicité M. Rossignol sur l’organisation artistique qu’il donnait au musée, et M. Millet, sur la direction donnée aux travaux et l’activité déployée par tous les ouvriers et entrepreneurs pour mener à bonne fin l’œuvre commencée.
Pendant toute cette visite, tant intérieure qu’extérieure, une foule nombreuse, grossissant toujours, stationnait sur la place, sur le parterre et autour du château, curieuse d voir et heureuse d’acclamer de ses vivats prolongés le souverain de la France et l’Elu de la nation.
En quittant Saint-Germain et avant de rentrer à Saind-Cloud, on nous assure que l’Empereur s’est arrêté, en passant, à la machine de Marly, et qu’après un examen minutieux des grands travaux entrepris aussi dans cet établissement hydraulique, fournissant l’eau à Versailles, Saint-Cloud, Vaucresson, La Celle-Saint-Cloud, etc., M. Dufrayer, architecte-régisseur des Domaines impériaux de Saint-Germain-en-Laye, au génie duquel on doit l’exécution de cette puissante force motrice ascensionnelle des eaux de la Seine, lui aurait fait pressentir la nécessité prochaine du montage des deux roues restant à construire pour compléter ce grand travail d’art.
Le surlendemain de cette visite, lundi 12, Saint-Germain a encore été favorisé de la présence de l’Empereur, et de nombreux promeneurs habituels de la forêt ont été à même de le voir, à son arrivée, vers une heure de l’après-midi, au moment où il se rendait pour une chasse à tir, qui a eu lieu dans les tirés de Fromainville. »

Lettre concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 7 août 1907
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Monuments historiques
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce plu les soumissions en double expédition à faire signer, compris imprévus, à :
MM. Prévost et Chatignoux, entrepreneurs de maçonnerie : 14503 f. 68
Laubeuf, entrepreneurs de charpente : 5324,00
Monduit, entrepreneur de plomberie : 10890,00
Hoffmann, entrepreneur de menuiserie : 8479,35
Moutier, entrepreneur de serrurerie : 8706,44
Beauvais, horloger : 4400,00
Pour l’exécution des travaux prévus au devis de 55140,47 approuvé le 24 mai 1907, ces travaux devant s’exécuter en 1907 jusqu’à concurrence d’une somme de vingt-cinq mille francs, et le reste sur les exercices suivants.
Les domiciles des entrepreneurs sont les suivants :
Prévost et Chatignoux à l’Isle-Adam (Seine-et-Oise)
Monduit, rue Poncelet 31 à Paris
Laubeuf, Hoffmann, Moutier et Beauvais à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet
P.S. Me référant à l’article 18 du décret du 18 novembre 1882 qui autorise votre administration à traiter de gré à gré avec les entrepreneurs pour l’exécution des travaux d’ordre spécial comme celui dont il s’agir, je propose de confier les travaux d’horlogerie à M. Beauvais, depuis fort longtemps horloger du château de Saint-Germain. »

État des restaurations réalisées au château de Saint-Germain-en-Laye

« Le château restauré
On a dit : rien de plus brutal qu’un chiffre ; nous ajoutons : rien de plus instructif.
Au moment de commencer une série de notes rétrospectives sur le château de Saint-Germain, au moment d’un résumer l’histoire, et, sans vanité aucune, cette histoire nous semble étayée de documents nouveaux, il est bon de consigner un sommaire de ces travaux de restauration que nos lecteurs, les étrangers et tous ceux qui aiment l’art monumental suivent avec intérêt, avec amour.
Résumons donc rapidement ce passé de trois ans ; résumons-le avant que le temps n’en ait emporté les traces. Si nos devanciers avaient agi ainsi, ils eussent épargné à leurs successeurs bien des recherches infructueuses, ils eussent vraiment travaillé pour l’histoire. Après nous, sans doute, quelqu’un continuera ce travail de conscience et de patience, et ce quelqu’un méritera bien du pays.
Les dates et les chiffres qui suivent sont puisés à une source certaine.
Campagne de 1862
Le 13 juin 1862, l’administration des Bâtiments civils alloue un premier crédit de cent mille francs pour la restauration qui venait d’être décidée.
Sur cette somme, celle de 21064 fr. est attribuée à l’installation provisoire du musée gallo-romain.
Reste donc, tout au plus, aux ouvrages proprement dits, la somme de 78936 fr.
Et encore, que d’imprévus à retrancher de ce chiffre pour frais d’installation, d’organisation de chantiers !…
Les travaux sont immédiatement soumissionnés.
Le 4 juillet 1862, les marchés sont approuvés par S. Exc. le ministre d’Etat.
Le 19 du même mois, l’œuvre commence : le pavillon nord-ouest, du côté d parterre et de la gare du chemin de fer, est attaqué par le pic des démolisseurs. En même temps, dans la partie méridionale, près de la chapelle, on construit un pont provisoire pour desservir les chantiers de la cour intérieure ; on construit aussi une rampe pour faciliter l’accès dans les fossés des instruments moteurs et des matériaux.
A la fin de cette campagne de 1862, apparaît, soigneusement emmaillotée contre les rigueurs de la saison, cette charmante tourelle d’escalier qui, aujourd’hui, flanque avec coquetterie la porte d’entrée principale sur la place.
D’importantes et difficiles reprises en pierres et moellons sont effectuées en même temps à la grosse tour de Charles V, à l’angle nord-ouest du château.
Tel est le bilan de 1862.
Campagne de 1863
Dressons le bilan architectural de 1863.
Les travaux, qui n’ont fait que s’annoncer l’année précédente, ont une plus grande activité.
Le 7 février, le jardin-fleuriste, à l’est, près de la cité Médicis, est nécessaire pour l’agrandissement des chantiers. Le 30 mars, la Liste civile en autorise la prise de possession et pour toute la durée des travaux.
Sur cet exercice 1863, un crédit de 150000 fr. est alloué à la continuation des travaux. Le 4 mars, les soumissions des entrepreneurs sont approuvées et les travaux immédiatement repris.
Pendant cet exercice, commence la restauration extérieure de la tour d’angle, au nord-ouest ; la tourelle carrée, sise près de la bâtisse de Charles V, est reconstruite à neuf ; la restauration de la façade septentrionale, sur le parterre, depuis le donjon, se révèle et annonce ce qu’elle sera. Le 15 août, on peut placer enfin deux travées de la balustrade qui couronne l’édifice près l’angle nord-ouest.
L’impulsion était donnée ; l’éminent architecte qui a conçu cette œuvre difficile, inquiétante – que quelques amis, cordialement timorés, croyaient impossible – doit être satisfait, le présent dit l’avenir, et l’année 1864 arrive avec ses espérances.
Campagne de 1864
Ces espérances ne furent trompées en aucun point.
Le 10 février 1864, un crédit de 200000 fr. est ouvert avec l’ordre de poursuivre les travaux. Du ministère d’Etat dont ils ressortaient, la direction passe au ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts ; dès le 4 mars, le ministre approuve les soumissions et l’on se remet à l’œuvre.
A la fin de cette campagne, nous indiquerons les résultats obtenus avec les nouvelles allocations.
Cette courte statistique de chiffres et de dates serait incomplète si nous n’ajoutions les noms des divers entrepreneurs :
MM. Planté frères, pour les travaux de maçonnerie ; Tellier, pour ceux de charpente ; Moutier, pour la serrurerie ; Blanchard et Larchevêque, pour la menuiserie ; Larible, pour la peinture et la vitrerie ; Ferrari, pour la fumisterie ; Corbel et Libersac, pour la sculpture ; Monduit et Béchet, pour la plomberie ; ces quatre deniers sont de Paris, les autres domiciliés à Saint-Germain.
Tous ces chefs de travaux opèrent sous la surveillance de M. E. Choret, architecte, inspecteur des Bâtiments civils.
Cent ouvriers environ sont journellement occupés sur les chantiers du château seul ; nous ne portons pas en compte les ouvriers de carrière, de charpente, de menuiserie, de serrurerie, etc.
Telle est l’œuvre, brièvement matérialisée dans ses chiffres, ses dates et ses travaux.
Mais de la pensée qui fait sortir de ses ruines un monument que les vicissitudes du temps avaient défiguré et délabré ; de la pensée qui s’est inspirée à la fois de l’histoire et de l’art pour rendre vie nouvelle, originalité première, à une œuvre abandonnée ; de la main vraiment artiste qui recrée, ressuscite, dirige, que dirons-nous ?
Tous ceux qui s’intéressent à notre gloire monumentale se chargent de la réponse. Elle a déjà été faite, cette réponse, quand Leurs Majestés l’Empereur et l’Impératrice sont venues visiter les travaux ; quand des hommes qui s’appellent dans l’histoire des arts et du goût : de Nieuwerkerke et de Longpérier, Mérimée et Violet-Leduc, Cardaillac et Courmont, ont exprimé leur satisfaction à l’éminent architecte, M. Eugène Millet, auquel la restauration de ce monument unique dans les fastes architectoniques de la France a été confiée.
Elle est enfin écrite, cette réponse, dans les cathédrales de Troyes et de Moulins ; elle sera développée dans un prochain numéro.
Philibert »

Rapport sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport adressé à Son Excellence monsieur le ministre d’Etat et concernant le château de Saint-Germain-en-Laye
Monsieur le Ministre,
Le château dont il s’agit, et tel qu’il avait été conçu primitivement, a été entièrement construit sous le règne de François 1er. L’architecte chargé d’élever cette importante construction a su concernant et faire entrer dans l’ensemble de cette demeure une curieuse chapelle remontant à la première moitié du 13e siècle. François 1er, assure-t-on, donnait tous ses soins à la façon de ce château et Ducerceau s’exprime à l’égard de cette construction de la manière suivante :
« Ce bâtiment est assis sur un lieu assez hault élevé, prochain de la rivière de la Seine, à cinq lieus de Paris. Cette place a été tenue par les Anglais durant leur séjour en France. Depuis eux étant déchassez, elle demeura quelque temps sans entretien. Or il est advenu que le roy François premier trouvât le lieu plaisant, feit abbattre le viel bastiment sans toucher néantmoins au fondement, sur lequel il feit redresser le tout comme on le voit pour le jourd’hui, et sans rien changer dudit fondement, ainsi que l’on peut cognoistre par la court d’une assez sauvage quadrature. Les parements tant dedans que dehors et encoignures sont de briques assez bien accoustrée, et y était ledit Roy en les bâtisssant si ententif que l’on peult presque dire qu’autre que lieu en fust l’architecte. En aucun corps de ce logis y a quatre étages. En celui de l’entrée y en a deux, dont le deuzième est une grande salle. Les derniers étages sont voultez, chose grandement à considérer à cause de la largeur des membres. Vrai est qu’à chacun montant y a une grosse barre de fer traversant de l’un à l’autre, avec gros crampons par dehors tenans les dites voultes et murailles liées ensemble et formes. Sur ces voultes et par tout le dessus du circuit du bastiment est une terrasse de pierre de liais qui fait la couverture, lesquelles portant les unes sur les autres et descendans de degré en degré, commençant du milieu du hault de la voulte un peu en pente jusques à couvrir les murailles. Et est cette terrasse, à ce que je crois, la première de l’Europe pour sa façon et chose digne d’estre veue et considérée. Le lieu est accompagné d’un bois, qu’on appelle la forest de Haye, en laquelle le mesme roy François feist bastir un logis nommé la Muette, duquel nous parlerons en son endroit. Outre plus, il y a un jardin de bonne grandeur. Davantage, la vue d’iceluy du côté du midi est autant belle qu’on sçaurait désirer : comme ainsi soit, que de de chasteau on voit l’assiette de Paris, Montmartre, le mont Talvériens, Saint Denys et plusieurs autres lieux assez lointains. Ledit bastiment est accompli de ses fossez regnans autour de huit toises de large dans lesquels est un jeu de paulme. A l’entrée est la basse court, fermée partie de closture et corps de logis bien simples, et en icelle une fontaine. Après la mort dudit roy François vint à régner Henry deuzième, son fils, lequel pareillement aima le lieu. Ainsi ce Roy pour l’amplifier de beauté et commoditez fist commener un édifice joignant la rivière de Seine avec une terrasse qui a son regard sur ladite rivière : ensemble les fondements d’un bastiment en manière de théâtre entre la rivière et le chasteau comme verrez par le plan que je vous ai dessigné. En la route principale du bois et assez prochain du lieu est une chapelle neufve couverte en dome. Pour venir de Paris en cette maison royale, il fault passer trois ou quatre bois, si ce n’est que sortant du droict chemin vous éviterez la subjection de ces passages d’eaux. Au reste, par les plans et élévations vous verrez et entendrez le contenu du lieu. »
Le peu de tranquillité du règne de François 1er ne permit pas d’élever à Saint-Germain un splendide château et l’on dut se contenter de l’emploi de médiocres matériaux. Les ouvrages furent commencés assez largement mais pendant l’exécution l’on dût adopter des mesures économiques et achever en maçonnerie ordinaire bien des parties qu’on avait le projet d’élever d’une façon bien plus convenable.
Le château de Saint-Germain présentait de belle et larges disposition et devait produire un très grand effet avec son beffroi, sa grande salle des fêtes, son dernier étage voûté et recevant les admirables terrasses qui occupent toute la surface des bâtiments. Jusqu’à cette époque, toutes ces constructions nationales avaient été terminées par des combles élevés et l’on dut être assez surpris alors de voir le château de Saint-Germain se couronner par d’élégantes balustrades ornées de bases, de salamandres et de couronnes royales. Cette demeure eut un véritable succès auprès des artistes. S’il nous reste aujourd’hui en conséquence de charmants dessins de Jacques Androuet Ducerceau, d’Israël Silvestre, de Pérelle, qui nous permettent de rétablir par la pensée tous les arrangements primitifs du château vieux de Saint-Germain-en-Laye.
Pendant plusieurs règnes, la construction qui nous occupe n’eut à souffrir aucune modification et les successeurs de François 1er s’occupèrent d’édifier, de continuer et d’achever le château neuf. Cette nouvelle construction fut élevée lentement, fut mal entretenue et semble s’être en partie écroulée avant d’avoir pu être sérieusement habitée.
Le roi Louis XIII, qui habitait ordinairement Saint-Germain et surtout le vieux château, voulut restaurer et décorer la chapelle de saint Louis. A cette époque remontent diverses opérations regrettables et c’est alors qu’on détruisit l’arcature inférieure et que l’on reconstruisit à neuf tout le côté méridional de l’édifice religieux. Ce monarque, il est vrai, voulut aussi qu’une belle décoration fut appliquée sur toutes les parois de la chapelle et il chargea Vouet et ses habiles élèves, Le Brun et Le Sueur, de l’exécution de toutes ces peintures.
Le château neuf semble être, si nous nous en rapportons à la plupart des historiens, le berceau de Louis XIV, mais le grand roi fut baptisé dans la chapelle du vieux château. Ce monarque passa sa jeunesse dans la demeure élevée par François 1er et appréciait très fort, dit-on, les belles terrasses qui forment une agréable promenade au sommet du monument.
Le roi Louis XIV trouva le château insuffisant pour la cour et songea à abandonner Saint-Germain. Quelques discussions se sont élevées sur l’époque de l’installation à Versailles et divers historiens assurent que ce fut en 1671, tandis que M. Abel Goujeon, dans sa description de Saint-Germain affirme que ce ne fut que pendant le cours de l’année 1680.
Vers 1680, le roi donna l’ordre d’édifier les 5 pavillons qui flanquent le vieux château (nous avons indiqué en gris ces constructions dans la planche première de nos dessins) et l’architecte Hardoin-Mansard fut chargé de la direction de ces travaux. Louis XIV avait déjà à cette époque commandé la belle et grande demeure de Versailles et il ne pouvait assurément accepter les dispositions resserrées et mesquines projetées à Saint-Germain. Les pavillons qu’on allait construire ne pouvaient sensiblement agrandir le château et par l’examen du plan (fig. 1) l’on voit que si l’on a su trouver quelques salles nouvelles, l’on a été aussi obligé de perdre diverses parties assez importantes pour accéder aux nouvelles constructions. La cour du 17e siècle ne pouvait assurément se loger dans le château de Saint-Germain et cette vieille demeure de nos rois fut définitivement abandonnée.
Les pavillons bizarres de l’architecte Mansard s’élevèrent néanmoins mais ils ne furent pas achevés. Ces adjonctions ne présentent pas le caractère architectural et monumental des constructions du 17e siècle et l’architecte dut se contenter de donner l’ordre de copier tant bien que mal les dispositions de François 1er. De nombreuses parties de ces pavillons sont inachevées, comme nous l’avons dit ; des étages entiers n’ont pas d’escaliers ou ne sont desservis que par des espèces d’échelles éclairées par des châssis du comble. Les parties en surélévation qui flanquent les pavillons ont été laissées par le constructeur dans un état vraiment déplorable et ici l’architecture de Louis XIV n’est presque toujours qu’un placage mensonger qui recouvre les vieux murs de la construction primitive. Diverses salles ne sont qu’ébauchées et ne pourraient être carrelées et utilisées qu’en bouchant les ouvertures ou croisées. L’on semble, en érigeant ces constructions, avoir voulu donner satisfaction à la ville de Saint-Germain, mais l’on n’a rien achevé et des travaux assez importants seront nécessaires aujourd’hui pour compléter l’œuvre du célèbre architecte Hardoin-Mansart.
Le monument dont il s’agit a été utilisé de diverses façons depuis qu’il n’est plus affecté à la demeure des rois de France. Pendant la Révolution, il servit de prison et diverses salles furent affectées aussi aux réunions et aux délibérations des citoyens de la ville de Saint-Germain. En mars 1809, Sa Majesté Napoléon 1er y installa une école de cavalerie. Plus tard, il servit de caserne et il fut en dernier lieu approprié pour l’usage d’un pénitencier militaire.
Les diverses destinations données à l’édifice ont nécessité de nombreux travaux et presque autant de détériorations. La façade principal vers la place de l’église paroissiale a été mutilée et a vu disparaître tous ses briquetages, qui ont été remplacés par une décoration en plâtre. Bien des baies ont été agrandies, d’autres ont été réduites ou bouchées et aujourd’hui enfin le château de François 1er, qui possède une admirable cour intérieure, ne présente plus au dehors que l’aspect d’une bâtisse grandiose mais sans unité et sans caractère.
Pour satisfaire aux ordres que Votre Excellence a bien voulu me donner, j’ai dû visiter et dessiner l’édifice dont il s’agit. L’examen de la construction m’ayant convaincu qu’il serait peut-être fâcheux de modifier la belle salle des fêtes sise à l’ouest du château, je devais solliciter de vous, Monsieur le Ministre, quelques nouveaux renseignements et il était de mon devoir alors de rédiger quelques croquis que j’ai l’honneur de vous adresser.
Dans la plancher 1ère, nous avons supposé le château restauré et dans ces conditions il pourrait, je crois, être utilisé pour un musée de fragments, lesquels pourraient être classés et rangés dans les diverses salles. Le château de Saint-Germain étant largement ouvert dans ses parois verticales, il serait assez difficile d’en faire un musée destiné à des tableaux. Cela ne pourrait se faire qu’en changeant bon nombre des dispositions primitives et je devais alors solliciter de votre bienveillance, Monsieur le Ministre, quelques nouveaux détails sur la nature de la collection que vous entendez établir dans le monument.
Dans la planche 2e, j’ai supposé qu’on pourrait utiliser trois des bâtiments de la construction pour l’asile des veuves des officiers tout en affectant le corps de logis sis à l’entrée du château au musée qu’on a l’intention d’établir à Saint-Germain. Les services pourraient être séparés avec la plus grande facilité et si cette disposition semblait acceptable à Votre Excellence, elle préserverait de toute détérioration la belle salle de Mars. Chaque logement, d’après les dispositions de l’avant-projet que j’ai l’honneur de soumettre à votre appréciation, serait composé d’une entrée, d’une cuisine, d’une salle à manger et enfin d’une chambre avec alcôve pouvant former en même temps salon ou pièce de réception. Chaque logement occuperait une surface de environ 70 mètres superficiels. Nous avons pensé devoir établir tous ces logements vers l’extérieur du château et vers les jardins. Le service de ces habitations serait fait par une galerie ou couloir pourtournant la cour et qui permettrait d’aérer et de ventiler tous les logements avec la plus grande facilité. L’entresol et le 1er étage du bâtiment occidental seraient affectés au musée et cette collection pourrait disposer en conséquence d’une surface horizontale (ou de plancher) d’environ 900 mètres superficiels. De la sorte, l’on pourrait trouver, en outre du musée, 60 logements et environ 10 chambres de domestiques qui seraient réparties dans les divers étages de l’établissement. Le nombre des logements pourrait être augmenté si l’on voulait diviser l’étage principal en 2 parties dans sa hauteur, mis cette combinaison aurait peut-être l’inconvénient de donner des habitations médiocrement éclairées et aussi de dénaturer les belles dispositions du château de Saint-Germain. Le programme qui nous a été donné ne s’expliquant pas sur l’importance des habitations à établir, nous sollicitons de Votre Excellence quelques nouveaux détails dans le cas où nous n’aurions pas été assez heureux pour proposer dans cette esquisse des dispositions convenables et suffisantes.
Dans les planches 3 et 4, nous avons essayé de rendre compte de l’aspect extérieur et deux des faces du château modifié par Hardoin-Mansart sous le règne du roi Louis XIV.
Les conservateurs du château montrent aux visiteurs diverses parties du monument qui, à les entendre, présenteraient un véritable intérêt historique. La forme bizarre de la cour aurait été tracée par l’architecte en forme de D gothique et pour rappeler Diane de Poitiers. La construction de l’édifice remontant à François 1er, l’on ne pourrait admettre, ce nous semble, une pareille explication. Les pièces qu’on prétend avoir été habitée par mademoiselle de La Vallière n’ont été construites qu’en 1680 et à pareille époque la duchesse était déjà retirée dans un couvent de carmélites. Le château de Saint-Germain aurait eu ses oubliettes et quelques lames de parquet disjointes donnent matière aux gardiens d’entrer à cet égard dans de nombreux détails. Nous avons pu examiner et le parquet et la cave au-dessous et nous n’avons pu trouver trace de tout le sombre appareil qu’on prête habituellement à ces dépendances de nos vieilles habitations. Dans le pavillon nord-ouest, l’on retrouve encore 2 salles de petites dimensions et ayant conservé des traces d’une décoration qui remonte à Louis XIV. L’on rencontre dans les panneaux des dauphins et le chiffre [monogramme MA] sculptés. Ces attributs semblent indiquer de la façon la plus évidente que les deux salles dont il s’agit auraient été disposés pour l’habitation du Grand Dauphin et de son épouse Marie Anne Christine Victoire de Bavière. Ces salles se relient à d’autres pièces plus importantes qui, comme les bâtiments, n’ont pas été achevées. Ce logement ayant conservé quelques traces de décoration, l’on en a fait tout naturellement l’habitation du roi Jacques II et rien ne pourrait justifier, je crois, une pareille allégation. Nous trouverons au contraire à la page 364 de l’ouvrage si consciencieux de M. Abel Gougeon et qui a été publié en 1829 le renseignement suivant :
« On prétend que Jacques II, pendant son séjour en France, occupe le logement de la Dauphine. Cette allégation n’est pas juste car tous les auteurs du temps disent que les appartements de Louis XIV étaient devenus ceux du roi d’Angleterre et que ce dernier donnait des audiences dans les salles du trône et des ambassadeurs. »
Tous les appartements ont été détruits et il ne reste aucun vestige ni de la salle du trône ni des différentes pièces sises dans les vieilles et respectables parties de la construction. Cette importante demeure aurait été certainement abandonnée par la Cour lors du commencement des travaux exécutés à la fin du 17e siècle. Le véritable château royal de Saint-Germain, aussi bien celui habité pendant les 16e et 17e siècles que celui habité par le roi Louis XIV lui-même, est assurément celui élevé par François 1er et nous ne pouvions, ce nous semble, ayant eu l’honneur d’être chargé par Votre Excellence d’étudier cette résidence, négliger de faire quelques recherches à l’égard de la vieille construction et à titre seulement de renseignement historique. Dans ce but, nous avons retracé d’après l’édifice et d’après d’anciens dessins le château érigé à l’époque de la Renaissance. Les planches 5, 6, 7, 8 et 9 se rapportent à cette étude. Dans la planche 6e, nous avons indiqué une distribution semblable à celle de la planche 2e et, pour prouver que l’agrandissement de Louis XIV n’est pas en rapport avec la dépense effectuée pour la construction des pavillons, nous trouvons dans le château primitif à peu près le même nombre de logements que dans le château modifié et nous ne pouvons alors que déplorer cet agrandissement illusoire qui viendra augmenter d’une façon vraiment notable les ouvrages de restauration et aussi les travaux d’entretien annuels nécessaires à la conservation du monument.
La dépense nécessaire pour remettre le château de Saint-Germain en état de durer encore de nombreuses années pourra varier et en raison des ordres qui me seront donnés par Votre Excellence. Si cette demeure devait être affectée à un musée, il serait certainement utile de consolider les murailles et de reconstruire à neuf la presque totalité des voûtes supportant les terrasses en pierre. Dans le cas où le monument devrait être utilisé pour l’asile des veuves d’officiers, il serait peut-être plus convenable de vous proposer, Monsieur le Ministre, de remplacer les maçonneries des voûtes par des planchers supportant des terrasses en plomb. Si l’on voulait admettre le musée et l’asile dans le monument, l’on devrait peut-être proposer à Votre Excellence un moyen mixte de restauration à l’égard des terrasses.
La reconstruction des voûtes entraînerait des dépenses assez importantes et il serait possible de réaliser de véritables économies si l’on admettait les terrasses en plomb et les planchers supérieurs. D’un autre côté, la distribution en logement entraînera la façon de nombreux murs et cloisons, de nombreuses cheminées et encore de plus nombreux ouvrages de menuiserie, et l’on pourrait affirmer alors, je crois, que bien des compensations viendraient rendre la dépense à peu près semblables et pour tous les cas. Il me paraît résulter de l’examen attentif de la construction et de divers calculs que j’ai pu établir que la dépense atteindra environ quatorze à quinze cents mille francs. Ce chiffre n’a été établi, toutefois, que pour le cas où les travaux de restauration seraient effectués de la façon artistique qui est peut-être réclamée par l’importance du château de Saint-Germain-en-Laye.
J’ai fait entrer dans les dépenses de l’évaluation approximative tous les travaux de restauration et de décoration de la belle chapelle de saint Louis. Je n’ai dû compter pour toutes les autres parties de l’édifice que les ouvrages de décoration mis en œuvre habituellement dans nos demeures ordinaires.
Les pavillons de l’architecte Mansard et notamment celui qu’on prétend avoir été habité par Jacques II réclameraient peut-être quelques travaux assez dispendieux de décoration. Je ne crois pas que l’on puisse admettre l’explication des conservateurs du château à cet égard, mais si cela était, il me semblerait bien difficile de laisser dans l’état de délabrement l’appartement que le roi d’Angleterre devait à la libéralité du grand roi Louis XIV. Des boiseries sculptées, des tapisseries, des peintures et des dorures seraient nécessaires pour garnir les murailles et terminer les pavillons de Mansard qui, malheureusement, privent d’air et de lumière l’édifice primitif et je ne pouvais peut-être, Monsieur le Ministre, faire entrer en ligne de compte ces ouvrages de décoration qu’après en avoir reçu l’ordre de Votre Excellence.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, le 25 septembre 1855 »

Ministère d'Etat

Devis des premiers travaux à entreprendre pour la remise en état du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye, département de Seine-et-Oise
Exercice 1855
Détail estimatif concernant les travaux d’entretien et aussi diverses démolitions projetées à l’intérieur de la construction
Badigeonnages de diverses inscriptions et emblèmes tracés sur les murs par les prisonniers militaires, ensemble 160 m. superficiels à raison de 0,12 c. : 19,20
Curage des puisards sis près le pont d’entrée et pour faciliter l’écoulement des eaux pluviales de la cour. Ce travail évalué à : 25,00
Façon de 3 soudures aux tuyaux en plomb des eaux à raison de 3 f. en y comprenant toutes fournitures : 9,00
Garnissage en paille de tous les tuyaux et robinets pour préserver les ouvrages de plomberie de la gelée, évalué à : 30,00
Scellement d’un gond de la porte de la cellule du prisonnier sculpteur Gardy : 1,00
Ramonnage des tuyaux de cheminées et des poêles du logement du concierge, ensemble : 5,25
Fourniture et pose de 16 m. 00 linéaires de tuyaux de poêles dans le logement du concierge à raison de 2 f. 00 l’un : 32,00
Nettoyage et balayage du château, enlèvement et transport dans les fossés de tous les gravois et de la paille laissés par le pénitencier à l’intérieur de la construction, emploi de 50 journées de maçon et aide à raison de 5 f. 85 c. pour les deux ouvriers : 292,50
Arrachage des herbes dans les fossés pour reconnaître la situation exacte des fosses d’aisance et des puisards, emploi de 20 journées d’ouvriers à 5 f. 85 c. comme ci-dessus : 117,00
Entretien des toitures
Façon de 10,00 superficiels de toiture en tuiles neuves sur vieux lattis, à raison de 4 f. 30 c. : 43,00
Façon de 10,00 superficiels de toitures en ardoise sur vieilles voliges à raison de 2 f. 80 : 28,00
Pose de 800 tuiles et ardoises en recherche à raison de 0,12 c. la pièce : 96,00
Façon de 150 m. 00 linéaires d’arrêtiers et de solins en plâtre à raison de 0,25 le mètre linéaire : 37,50
Soudures et raccords à faire sur les parties de toitures en plomb, évaluées à : 60,00
Pose de verres sur les châssis des combles : 10,00
Façon de 120 m. 00 linéaires de joints en ciment romain dans les chéneaux et sur les dallages à raison de 0,25 : 30,00
Etablissement d’un magasin
Dépose de la serrure, façon d’une clef et repose de la serrure : 3,25
Un dessus de table en sapin de 3 m. 88 de surface à raison de 5 f. 95 : 23,08
Le rebord de la partie postérieure de 3,00 de longueur à 0 f. 60 : 1,80
Les consoles, les allégissements et les entailles, évalués à : 20,45
Fourniture de 2 tiroirs en hêtre à raison de 8 f. l’un : 16,00
Les tasseaux et les coulisses évalués ensemble à : 2,35
Fourniture d’une serrure de tiroir : 2,25
[Total :] 904 ;63
Imprévus 1/10e : 90,46
[Total :] 995,09
Honoraires de l’architecte, 1/20 : 49,75
[Total :] 1044,84
Ensemble : 1044 f. 84 c.
Démolition des cellules du pénitencier et du plancher établi dans la grande salle des fêtes
Dépose, descente et rangement à l’endroit indiqué de la porte et du chambranle d’une cellule : 0,20
Dépose et rangement de l’imposte et du croisillon en fer : 0,20
Démolition des cloisons en plâtre et du plafond ou faux plancher de ensemble une surface de 37 m. 25 à raison de 0,30, en y comprenant la descente et le rangement des bois, le transport dans les fossés de tous les gravois et aussi le nettoyage définitif des diverses salles du château : 11,08
Démolition de 573 cellules semblables à raison de 11,58 d’après le détail qui précède : 6635,34
Démolition du plancher de la salle de Mars de 41,00 11,70 = 479,70 à raison de 0,15 : 71,95
Dépose, descente et rangement des bois de charpente
1 poutre de 12,00
0,30 0,30 : 1,080
7 semblables : 7,560
1 poteau de 5,00
0,30 0,30 : 0,450
7 semblables : 3,150
Les chapeaux et les liens au bout : 3,000
1 solive de 5,00
0,10 * 0,22 : 0,110
197 semblables : 21,670
[Total :] 37,020
Ensemble 37 m. 020 à raison de 7 f. 00 en y comprenant la descente et le rangement : 259,14
La démolition des cloisons contenans l’escalier et les descellements des pièces de charpente, évalué à : 105,00
Imprévus 1/20 : 354,15
[Total :] 7437,16
Honoraires de l’architecte, 1/20 : 371,85
[Total :] 7809,01
Ensemble : 7809 f. 01 c.
Vidange des fosses d’aisances sises dans les fossés du château
Contenance des fossés
Fosse n° 1 : 21,493
n° 2 : 11,925
n° 3 : 2,000
n° 4 : 148,169
n° 5 : 10,096
n° 6 : 13,891
n° 7 : 180,433
n° 8 contenance inconnue
L’on peut évaluer que les fosses du château de Saint-Germain sont à moitié pleines, c’est-à-dire qu’il y aurait environ 200,00 cubes à enlever, à raison de 12 f. 00 par mètre cube : 2400,00
Imprévus 1/10 : 240,00
[Total :] 2640,00
Honoraires de l’architecte, 1/20e : 132,00
[Total :] 2772,00
Ensemble : 2772 f. 00
Total du devis : 11625 f. 85
Le présent devis dressé par l’architecte soussigné
Eug. Millet
Paris, le 25 août 1855 »

Ministère d'Etat

Quittance pour une somme destinée au payement de travaux dans des demeures royales dont Saint-Germain-en-Laye

« Je Anne Jacquelin, conseiller du Roy et tresorier des Bastimens de Sa Majesté, confesse avoir receu comptant de me Anthoine Feydeau, sieur du Boys le Viconte, conseiller au conseil d’Estat de Sa Majesté et tresorier de son Espargne, la somme de dix mil livres en quartz escus IIIIm l., en testons IIIm l., et en XIIains IIIm l., des deniers provenans de la revente du Domaine qui se faict au Louvre, lad. somme à moy ordonnée pour convertir et emploier au faict de mond. office, mesmes à la despence des bastimens des chasteaux du Louvre, hostel de Bourbon, pallais des Thuilleries, Saint Germain en Laie, paiement des gaiges des officiers et autres despences à faire esd. bastimens durant la presente année, de laquelle somme de Xm l. je me tiens contant et en quicte led. sieur Feydeau, tresorier de l’Espargne, et tous autres. Faict ce troisiesme jour d’octobre mil six cens vingt cinq.
Quictance de la somme de dix mil livres tournois
Jacquelin »

Lettre concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Monuments historiques
Minute de lettre du 24 mai 1907
Le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts à M. Daumet, architecte
J’ai l’honneur de vous informer que, sur l’avis de la commission des Monuments historiques, je viens d’approuver à la date de ce jour le devis de 55140 f. 47 que vous avez dressé en vue de l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
M. le ministre a décidé, sur ma proposition, de mettre la dépense prévue à la charge du budget des Beaux-Arts (Monuments historiques). Cette dépense est imputée sur l’exercice 1907 jusqu’à concurrence de 25000 f. En conséquence, je vous adresse sous ce pli l’autorisation d’entreprendre les travaux.
Vous voudrez bien me faire parvenir, en même temps que les pièces nécessaires à la mise en train des ouvrages, un deuxième exemplaire de votre projet.
Je dois ajouter que les travaux du devis de 172006 approuvé le 13 octobre 1902 sont considérés comme terminés et que, dans ces conditions, le reliquat non employé de l’allocation réservée sur le budget des Beaux-Arts pour leur exécution est compris dans l’allocation du nouveau devis.
Signé : Dujardin-Beaumetz »

Procès-verbal d’une séance de la commission des Monuments historiques concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 205] M. le ministre des Travaux publics a fait connaître qu'il serait nécessaire de pourvoir à bref délai à la réfection de la tourelle d'escalier située dans la cour du château et, considérant cette opération comme intimement liée à la restauration de la chapelle, a transmis à son collègue des Beaux-Arts un nouveau projet étudié par M. Daumet en vue de l'exécution des travaux en le priant de le soumettre à l'examen de la commission.
M. Selmersheim, rapporteur en ce qui concerne la partie du projet relative à la restauration de la porte de la chapelle du XIIIe siècle et de l'escalier de la Renaissance contigu, est d'avis d'écarter les propositions de l'architecte, dont le résultat serait de faire disparaître l’œuvre de la Renaissance pour faire place à une porte neuve, et d’inviter l'architecte à dégager autant que possible les restes du Moyen Âge en les laissant dans l'état fruste où ils ont été trouvés et à respecter la disposition ancienne.
M. l’inspecteur général indique en même temps comment une autre porte reproduisant les éléments de la première pourrait être établie dans la travée correspondante au sud où subsistent deux assises des piédroits d'une porte semblable.
Pour l'achèvement de la restauration de la chapelle, M. le ministre des Travaux publics rappelle que l'administration des Beaux-Arts s’est engagée à prendre à sa charge la moitié de la dépense et que, d'après les comptes arrêtés en 1881, une somme de 58 478 francs resterait lui incomber de ce chef. Mais le nouveau devis de M. Daumet évalue à 276 172 francs cette partie de l'entreprise, soit une nouvelle dépense de 200000 francs à partager par moitié entre les deux départements. Sans contester la valeur [p. 206] des raisons qui, d’après l'architecte, justifient cette augmentation de la dépense, M. l'inspecteur général estime que, si l'administration des Beaux-Arts doit remplir les conditions de l'engagement pris par elle en 1874 pour payer sa part contributive dans la dépense de l'ancien devis, elle ne peut s’engager dans les mêmes conditions pour l'avenir qu’autant qu'il sera bien entendu qu'elle exercera directement, comme par le passé, son contrôle sur les travaux.
M. le directeur des Bâtiments civils demande ce qu'on doit entendre par le contrôle direct. Il est loin de s'y refuser puisqu’il a soumis le projet à l'examen de la commission, mais il ne peut concevoir que l'architecte reçoive de deux ministres des ordres qui pourraient être contradictoires.
M. de Baudot fait ressortir toute la différence qui existe entre voter l'approbation d'un projet ou en surveiller l'exécution : c'est à ce moment que s’exerce véritablement et utilement le contrôle.
M. le président entend que ce contrôle doit être exercé par l’inspecteur général des Monuments historiques, qui se concerterait avec l’inspecteur général des Bâtiments civils, pourrait visiter le chantier et, au besoin, arrêter les travaux s'il ne les jugeait pas conformes à l’esprit de la commission.
M. le directeur des Bâtiments civils déclare accepter dans ces conditions le contrôle de la commission. Sur la demande de M. le directeur des Bâtiments civils, en ce qui concerne les 58000 francs restant dus sur le crédit des Monuments historiques, la commission est d'avis d'en répartir le paiement sur deux exercices, soit 30000 francs sur 1895 et le reste sur 1896. »

Marché pour l’entretien du grand parc de Saint-Germain-en-Laye et projet de marché pour l’entretien du jardin du Val

« Marché pour les labours et entretien des grands et petits plants du grand parc de Saint Germain en Laye, 20 août 1669
Devis des labours et ouvrages qui sont nécessaires de faire pour l’entretien des grands et petits plants des avenues et allées du grand parc à commencer en la présente année 1669 et continuer pendant trois années consécutives
Premièrement
Faire les premiers labours des grands plants de six pieds avec des besches partout où il se pourra et le surplus avec des houes
Les seconds labours les faire au mois de juillet avec les houes fourchues et des serfouelles
Faire les troisiemes labours au mois de novembre comme les premiers qui ce doivent faire au mois de mars
Esbourjonner tous lesdits grands plants pendant les deux sèves, les eslaguer pendant l’hyver à la manière que Balthasard d’Ambresne, jardinier flament, l’indiquera, escheniller tous lesdits arbres, emporter les essenilles et les brusler, soudre la charmille qui est plantée dans les rigolles entre les arbres nouveaux plantez.
A l’esgard des petits plants, il fault faire les premiers labours au mois de mars avec les houes fourchues et des grandes pioches.
Faire les segonds labours au mois de juillet avec des serfouettes pour faire mourir les herbes qui se trouveront dans les rayons desdits petits plants.
Faire aussi les troisiemes labours comme les premiers, qui se doivent faire au mois de mars, et regarnir de petits plants dans les rayons sous les endroits où il en manquera en faisant ces derniers labours. Lesd. petits plants seront fournis par Sa Majesté.
Furent présens Henry Dupuis et Louis Houdoin, jardiniers demeurant scavoir ledit Dupuis rue Baffray, fauxbourg Saint Anthoine, et ledit Houdoin à Versailles, de présent à Paris, lesquels ont faict marché, promis et promettent au Roy nostre sire, ce acceptant pour Sa Majesté messire Jean Baptiste Colbert, chevalier, marquis de Seignelay et autres lieux, conseiller du Roy ordinaire en tous ses conseils du conseil royal, commandeur et grand trésorier de ses ordres, secrétaire d’Estat et des commandemens de Sa Majesté, controlleur général de ses finances, surintendant et ordonnateur général des Bastimens, arts et manufactures de France, demeurant à Paris, en son hostel sciz rue Neuve Saint Eustache, en la paroisse Saint Eustache, et acceptant, de faire les labours, eslaguer les arbres et les esbourgeonner dans les temps, saisons et ainsy qu’il est porté au devis cy devant escript, pendant trois années qui ont commencé au jour Saint Jean Baptiste dernier et qui finiront à pareil jour de l’année que l’on comptera seize cens soixante douze. Ce marché faict moyennant, scavoir, pour trois labours par chacune des trois années […], et treize livres dix sols pour les trois labours de chacun an pour à compte vingt pieds pour passer et compasser pour arpent des petits plants aussy par chacune des trois années, lesquels prix seront payés ausdits entrepreneurs par le trésorier des Bastimens de Sa Majesté en exercice suivant les ordres dudit seigneur surintendant, au feur et à mesure qu’ils feront lesdits labours. Car ainsy. Ce fait en la présence de noble homme […] conseiller du Roy et controlleur general desdits Bastimens, aussy pour ce présent et comparant. Promettant. Obligeant chacun en droit soy, ledit seigneur surintendant en ladite qualité. Renonçant. Faict et passé scavoir par ledit seigneur Colbert au chasteau de Saint Germain en Laye en son appartement et par lesdits entrepreneurs en l’estude de Le Fouyn, l’un des notaires soubsignés, l’an mil six cens soixante neuf, le vingtième jour d’aoust, et ont signé
Colbert, Dupuis
Houduin
Lefebvre, Lefouin

Le sieur Coustillier, jardinier du Roy au pavillon du Val dans le parc de Saint Germain en Laye, s’oblige d’entretenir quatre cens dix huict thoises d’espalliers au pourtour des murs du jardin dudit pavillon, lesdits espalliers présentement plantez en pruniers, abricotiers, peschers, poiriers, pommiers, figuiers, muscats et bourdelots, fournir à ses despens de tous arbres de mesme espece de ceux qui mourront, et entretenir les treillages en bon estat jusques à ce que l’on soit obligé de les refaire de neuf ; que s’il arrive, par la force des vents ou autrement, qu’il s’abbatte quelque pand de mur qui entrainent et rompent lesdits treillages, ledit jardinier ne sera obligé de les retablir.
S’oblige d’entretenir les arbres fruitiers en buisson plantez autour des quarrez à platte bandes du jardin.
S’oblige d’eslever des melons, concombres, fraisiers et autres plantes et d’entretenir à ses despens le nombre de cloches, chassis, nattes et paillessons qui luy seront fournis pour une fois seulement.
S’oblige d’entretenir le potager garny de touttes sortes d’herbes potagères, sallades, artichaux et autres légumes, et un quarré d’asperges de 12 thoises de long sur 10 thoises de large, lequel quarré le jardinier s’oblige de mettre présentement en estat moyennant la somme de deux cens livres qui lui seront payés par-dessus le prix du présent marché pour une fois seulement, tant pour les terres qu’il faudra remuer que pour les fumiers et plants nécessaires pour garnir ledit quarré, qu’il s’oblige d’entretenir par le présent marché.
S’oblige d’entretenir les fleurs et plants de différentes espèces dans le parterre et dans les platte bandes de la principale allée du jardin.
S’oblige aussi d’avoir toujours trois hommes travaillant audit jardin.
Le tout moyennant la somme de douze cens livres par chacun an.

De la main de Perrault :
Monseigneur a ordonné de passer marché avec Henry Dupuis, Louis Houdoin, jardinier, suivant le devis cy joint moyennant la somme de cinq livres cinq sols le cent de thoisé des grands plans et treize livres dix sols l’arpent des petits plants à vingt pieds pour perches l’arpent.
Ce 5 juin 1669
Signé Perrault

En titre sur le revers de la feuille :
Marché pour l’entretien du jardin du pavillon du Val
A signer par Monseigneur »

Lettres concernant un paiement ordonné au peintre Jean d’Orléans

« Charles, par la grace de Dieu roy de France, a noz amez et feaulz gens de noz comptes a Paris, salut et dileccion. Nous avons receu de noz amez et feaulz les generaulz conseilliers sur les aides ordenez pour le fait de la guerre, par la main de François Chantepine, general receveur a Paris, la somme de deux cens frans d’or, c’est assavoir C frans donnez a nostre amé eschançon Huguet de Guisay pour les bons et agreables services qu’il nous a faiz et fait chascun jour en son office, et C frans a nostre amez paintre Jehan d’Orliens pour certains ouvrages de painture qu’il a faiz pour nous en nostre chastel de Saint Germain en Laye. Si vous mandons que icelle somme de IIc frans vous allouez es comptes du dit François senz contredit ne demander austre quittance, declaration ou descharge que ces presentes seulement, non contestant ordennances, mandemens ou defenses a ce contraire. Donné a Paris le XXVe jour de janvier l’an de grace mil CCCLXXVII et de nostre regne le XIIIIe.
Par le Roy
Tabarin »

Rapport sur les restaurations à entreprendre à Saint Germain-en-Laye

« Extrait des registres du comité central des fortifications
Séance du 12 avril 1809
Monsieur le directeur des fortifications et du casernement de Paris adresse les projets
1° des ravalemens extérieurs de la partie du château de Saint Germain qui doit être occupée par les élèves de l’école spéciale de cavalerie, montant à la somme de 45 000 francs.
2° d’une grande latrine à l’usage des élèves de cette école, montant à la somme de 7 200 francs.
Le comité des fortifications pense que ces projets méritent l’approbation du ministre.
Seulement, il invite Son Excellence à transmettre à monsieur le directeur les observations suivantes :
1° au lieu de l’acrotère plein du balcon, le comité pense qu’il vaudrait mieux conserver un grillage en fer coupé par des dez ou pillastres construits d’une manière analogue à la décoration.
[dans la marge : Il n’est pas question de cet acrotère dans le projet, il est seulement indiqué au plan. Il a été convenu avec monsieur le directeur qu’on ne devait pas encore s’en occuper, attendu qu’il transmettra sur cet objet une proposition particulière.]
L’acrotère qui couronne l’édifice a moins d’inconvéniens. Il coûtera d’ailleurs 18 127 f. 20 centimes de moins que l’acrotère à balustres.
2° peut-être serait-il convenable que le tableau A, dont la hauteur est très grande relative à la largeur, fut coupé par les corniches du milieu, prolongées et réunies comme celles du sommet. »

Marché de sous-traitance de charpenterie pour les travaux dans la salle de bal du château de Saint-Germain-en-Laye

« Furent presentz Jehan Garnier, Thibault Mignon et Martin Berthier, tous compagnons charpentiers, demeurant à Paris, lesd. Garnier et Berthier demeurant en la paroisse Saint Paul et led. Mignon en la paroisse Saint Gervays, lesquels ensemblement et l’un pour l’autre, seul et sans etc., ont promis et par ces presentes promettent à honnorable homme maistre Guillaume Mercier, juré du roy en l’office de charpenterye à Paris et charpentier de Sa Majesté au chasteau de Sainct Germain en Laye, present, de faire et parfaire de leur paynnes seullement aud. chasteau de Sainct Germain les ouvrages de charpenterye d’un pan de boys au dessus du mur qui est à present levé en la salle du bal et en icellui eriger les croisees ainsi que leur a esté monstré par led. Mercier. Item de faire une vis en la chambre du Roy, laquelle vis sera supendue avecq limons rempan, dont le noyau dud. vis servira d’huisserye. Item faire une autre petite vis [barré : attenant] à l’estage au dessus attenant garnye de son noya (sic) et d’hasse. Idem de faire une petitte cloison au cabinet prez la chambre antienne, laquelle cloison sera frizer à jour au dessus de l’huisserye. Item de [barré : faire] en la chambre de la Royne mere du Roy mettre deux poultres et dans icelles poultres assembler troys travers de plancher en forme avecq les separations qu’il conviendra faire au dessus dud. plancher [barré : de la m] et faire les manteaulx hachez de cheminees qu’il conviendra faire esd. lieulx jusques au nombre de troys sy tant qu’il en fault faire de la mesure, longueur et largeur desd. ouvrages. Lesquels Garnier, Mignon et Berthier se sont tenuz et comptens. Et le tout rendre bien et duement faict et parfaict au dire de gens et ouvriers ad ce connoissant dedans ung moys d’huy et ce moyennant le pris et somme de cinquante livres dix sols, laquelle somme led. Mercier a promis et sera tenu leur payer au pris et fur qu’ils feront lad. besongne. Car ainsy. Promettant. Obligeant lesdits, mesmes iceulx Garnier, Mignon et Berthier chacun pour soit corps et biens. Renonçant. Faict en presence de Thomas Legendre et Gilles Duvallet tesmoins. Led. Mignon et Berthier ont desclaré ne savoir signer ne escripre.
Mercier, Martin Berthier
Duvallet. »

Marché pour la construction d’un mur de clôture du parc à Saint-Germain-en-Laye

« Furent presens en sa personne Pierre Ollivon, masson demeurant en la ville de Poissy, ce jourd’huy en ce lieu, lequel a promis et s’oblige aux sieur Anthoine Bricart et François Villedo, conseillers du Roy et generaux des Bastimens de Sa Majesté, pontz et chaussées de France, demeurant à Paris, ce jourd’huy en ce lieu, à ce acceptant par led. sieur Villedo, à ce present, de faire et construire bien et deuement comme il apartient au dire d’ouvriers et gens à ce congnoissans, quinze cens thoise de long de murs à prendre puis le coing des murs des dames relligieuses de Poissy jusques tirant vers Chambourcy, lesquelz murs seront faitz de chaux, sable et moislon, et auront quatorze piedz ou environ de haulteur, compris la fondation, de largeur et espoisseur de celles commencées proche de ce lieu de Saint Germain, en sorte que lad. espoisseur revienne à dix huict poulces soubz le chapperon, et pour ce faire lesd. sieurs Bricart et Villedo fourniront et livreront sur les lieux tous mathereaux necessaires, et fournira seullement led. Ollivon de ses peynes et d’ouvriers convenables, à commencer à travailler ausd. ouvrages des le jour de demain et continuer sans discontinuer avec bon nombre d’ouvriers en sorte que le service de Sa Majesté ne sois en demeure. Ce present marché fait moyennant et à raison de trente solz tournois pour chacune thoise desd. ouvrages, compris la fondation et fouille de terres, que led. sieur Villedo esd. noms promet payer aud. Ollivion au fur et à mesure qu’il fera lesd. ouvrages ainsy que dict est. Promettant. Obligeant led. Ollivion corps et bien. Renonçant. Fait et passé aud. Saint Germain en Laye en la presence de Allexandre Cagnye et de Jacques Regnault, clercs demeurant aud. lieu, thesmoins, l’an mil six cent soixante trois, le vingt deuxieme may.
Pierr Olivon, Regnault
Villedo
Cagnye, Lamy »

Lettre de l’architecte Millet concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« A monsieur le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser dans ce pli 2 copies, dont une sur timbre, de la soumission souscrite par M. Morin-Bigle, entrepreneur de maçonnerie, pour la restauration de la chapelle du XIIIe siècle du château de Saint-Germain-en-Laye et s’appliquant à l’année 1876 aussi bien qu’aux exercices suivants.
Les ouvrages de l’an dernier ont mis à découvert 3 petites travées de l’abside sur la rue du Château-Neuf, qui sont entièrement restaurées. J’ai l’honneur de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, l’approbation de sa soumission afin de pouvoir continuer les opérations.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Millet, Eugène

Attestation de paiement pour des travaux aux terrasses du Château-Neuf

« Je Sebastien François Delaplanche, escuier, conseiller du Roy, tresorier general de ses Bastimens, jardins, arts et manufactures de France soubzsigné, certiffie à tous qu’il appartiendra avoir payé pendant l’année de mon exercice 1663 aux sieur Guillaume et François Villedo et Antoine Bricard, associez, entrepreneurs des ouvrages de maçonnerie des perrons, terrasses et closture de Saint Germain en Laye, la somme de cent cinquante neuf mil livres à compte des ouvrages de maçonnerie qu’ils ont faicts ausd. perrons, terrasses et closture de Saint Germain en Laye, en foy de quoy j’ay signé la presente.
A Paris, le XXVIIIe aoust MVIc soixante neuf.
Pour certifficat seulement
Delaplanche »

Procès-verbal d’une séance du comité des Fortifications concernant les travaux à faire au château de Saint-Germain-en-Laye pour le pénitencier militaire

« Secrétariat du comité
Minute d’avis de fonds
Séance du 11 mai 1836
Travaux du pénitencier militaire au château
[Fonds demandés :] 138620 f. [Fonds votés :] 77600 f.
A accorder et à répartir comme il suit :
D’après l’instruction sur le service du Génie, les travaux dont il s’agit n’auraient pas dû faire l’objet de projets extraordinaires et comme, d’ailleurs, ils se rapportent à un même établissemens, ils doivent tous être compris dans le même article, sauf à farie autant de sections qu’il peut être nécessaire.
Section A (article 1er des projets extraordinaires). Achever les réparations et remplacemens aux couvertures, parapets, lanciers et tuyaux de descente : 7600 f.
(dessins n° 8 et 9)
A accorder, d’après l’avis du directeur, pour achever la mise en état des toitures et des parapets : 3500 f.
Les autres réparations sont ajournées faute de fonds.
Section B (section A de l’article 2 des projets extraordinaires). Démolition des cloisons, soupentes, plafonds, cheminées, petits escaliers intérieurs : 1200 f.
(dessins n° 4, 5 et 6)
A accorder : 1200 f.
Section C (section B de l’article 2 d’idem). Réparations diverses dans l’intérieur, percement et bouchement de baies : 8200 f.
A compte : 4100 f.
Section D (section C de l’article 2 d’idem). Poteaux pour renforcer les planchers : 700 f.
A accorder : 700 f.
Section E (article 3 des projets extraordinaires). Achever les travaux relatifs à la distribution des eaux et à l’établissement des bassins d’ablution : 2600 f.
(dessin n° 2)
A ajourner comme peu urgent, attendu que la dépense proposée concerne l’infirmerie et que l’administration ne parait pas dans l’intention de faire traiter les malades dans l’établissement.
Section F (article 4 des projets extraordinaires). Compléter les deux établissemens de bains : 680 f.
(dessin n° 2)
A accorder : 680 f.
Section G (article 5 des projets extraordinaires). Achever l’escalier de la courtine 2-3 : 1600 f.
(dessin n° 4, 5, 6 et 9)
A accorder : 1600 f.
Section H (article 6 des projets extraordinaires). Compléter l’ameublement des logemens de l’administration : 3500 f.
A accorder : 3500 f.
Section I (section A de l’article 7 des projets extraordinaires). Construction de 40 cellules à l’entresol de la courtine 2-3 : 5500 f.
(dessins n° 3, 9 et 10)
A accorder : 5500 f.
Section K (section B de l’article 7 d’idem). Construction de 28 cellules à l’entresol de la courtine 1-5 : 3850 f.
(dessins n° 3 et 9)
A accorder : 3850 f.
Section L (section C d’idem). Construction de 10 cellules de punition dans les souterrains des pavillons 3, 4 et 5 : 2250 f.
A accorder : 2250 f.
Section M (article 8 des projets extraordinaires). Etablir une clôture provisoire : 340 f.
(dessin n° 2)
A accorder, d’après l’avis du directeur : 300 f.
Section N (section A de l’article 9 des projets extraordinaires). Les 27 cellules du 1er étage des pavillons 3 et 4 : 3700 f.
(dessins 4, 9 et 10)
A accorder : 3700 f.
Section O (section B d’idem). Les 176 cellules superposées sur deux de hauteur au 1er étage des courtines 3-4 et 4-5 : 28200 f.
(dessins n° 4, 5, 9 et 10)
A accorder : 28200 f.
Section P (section C d’idem). Les 157 cellules des 2e et 3e étages : 18100 f.
(dessins n° 6, 7 et 9)
A ajourner faute de fonds
Section Q (section A de l’article 10 des projets extraordinaires). Les ateliers de la salle de Mars : 14400 f.
(dessins 4, 6 et 9)
A ajourner faute de fonds
Section R (section B d’idem). Les ateliers de la courtine 2-3 : 2100 f.
(dessins n° 4, 5, 6 et 9)
A accorder : 2100 f.
Section S (section A de l’article 11 des projets extraordinaires). Mettre en état le local V au 2e étage de la courtine 1-2 : 1030 f.
(dessin n° 6)
A accorder : 1000 f.
Section T (section B d’idem). Etablir l’école d’enseignement mutuel dans le local Y au 2e étage de la courtine 2-3 : 420 f.
A accorder : 420 f.
Section U (article 12 des projets extraordinaires). Mettre en état les fermetures des 1er, 2e et 3e étages : 19300 f.
A compte, d’après l’avis du directeur : 10000 f.
Section V (section A de l’article 13 des projets extraordinaires). Réparer les murs du château : 6000 f.
A accorder, d’après l’avis du directeur : 1500 f
Section W (section B d’idem). Réparer le balcon en fer au pourtour du 1er étage : 2300 f.
A accorder : 2000 f.
Section X (section C d’idem). Réparer et compléter le pavé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur : 2200 f.
A ajourner d’après l’avis du directeur
Section Y (article 14 des projets extraordinaires). Compléter aux 1er, 2e et 3e étages l’ameublement des cellules et la pose des appliques dans les corridors : 2850 f.
A accorder : 1500 f.
Somme pareille : 77600 f.
Pour fournitures d’ustensiles nécessaires au pénitencier, [fonds votés] : 440 f.
Accordé par décision ministérielle du 22 avril »

Lettre de Louis XIV à Colbert concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Sainte Menehould, 3 octobre
Je suis tres ayse de ce que vous me mandez touchant les eaux. Quand toutes les pompes seront achevées, vous ferez une epreuve des huit fontaines que vous avez desja eprouvées et vous y joindrez les deux dernieres du parterre, car elles doivent toujours aller aussi, afin que je regle là-dessus le temps qu’elles devront aller et la grosseur des jets.
Faites poser, le plus promptement que vous pourrez, les figures qu’on doit mettre, afin que je trouve tout approprié, en cas que je retourne bientôt à Saint Germain.
On m’a mandé qu’il y avoit quelques maisons audit Saint Germain où il avoit de la petite verole. Donnez ordre qu’on fasse sortir tous ceux qui sont frappés du mal et qu’on aere les maisons où elle aura esté.
Je suis tres ayde et tres content des payemens que vous faites faire si regulierement.
Voicy le temps où on sera obligé de faire des achats de bleds pour mettre dans les pays où il y a des troupes et où j’en pourray avoir affaire. Voyez avec Berthelot ce qu’il desire pour cela, et luy donnez des assignations dont il se contente, pour qu’il fournisse ce qu’on luy mandera. Je ne regle point la somme, car je ne scais à quoy cela pourra aller.
Je suis bien en peine du coup de vent qui a separé mes vaisseaux. J’espere que j’en seray quitte pour des cables et des ancres.
Les ordres que vous avez envoyés au comte d’Estrées sur la flotte d’Ostende sont bien à propos. Quoy qu’il arriva, il sera bon de mettre la main dessus, car, au pis aller, on sera quitte pour le desavouer.
Vostre fils vous fera reponse à beaucoup de choses que vous luy avez mandées.
Pressez les couvertures de Trianon. Je seray bien aise de trouver mon grand logement à Versailles en estat d’estre meublé.
J’ay vu Bontemps et je l’ay questionné sur beaucoup de choses dont plusieurs m’ont fait plaisir, quoyque vous me les eussiez mandées par avance.
Il faudra percer la porte qui va du petit appartement, où loge madame de Montespan, dans la salle des gardes du grand appartement, et la mettre en estat qu’on y puisse passer.
Il faudra aussy faire ouvrir la porte qui va de mon petit à mon grand appartement, qui est dans le cabinet où je vais quelquefois, pendant les Conseils, à des choses necessaires, c’est à dire devant le lieu où l’on met les commodités, et où est le degré qui monte en haut. Il faut laisser cet endroit là comme il est présentement.
Pour ce que vous me mandez des 50 000 écus de Brandebourg, il sera bon de tirer un peu de longue.
J’ay vu ce que vous m’avez envoyé du mois de septembre. »

Louis XIV

Devis pour la serrurerie de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Monuments historiques
Château de Saint-Germain-en-Laye
Restauration de la chapelle de saint Louis
Devis descriptif et estimatif pour les armatures de la chapelle saint Louis
Les travaux de serrurerie à exécuter pour la chapelle saint Louis se composent de :
1° des armatures nécessaires à la pose des vitraux des 4 grandes croisées vers le pignon occidental de la grande rose
2° des gros fers et boulons pour les charpentes du comble.
Ces armatures seront formées dans la partie basse par 28 traverses en fer à maréchal dont 4 destinées à former le chainage auront 40/25 et les autres 40/18. Ces traverses porteront un empattement forgé destiné à l’ajustement des montants, lesquels montants seront aussi en fer de 40/18. Ils porteront à leurs extrémités une partie épaulée venant s’ajuster dans les traverses.
Les extrémités des traverses formant scellement dans la pierre seront en cuivre rouge, étiré, bien calibré suivant les dimensions du fer. Ces scellements en cuivre porteront un chigratage fait au burin. Ils seront ajustés par moitié avec les traverses et rivés.
Les traverses et montants porteront pannetons et clavettes suivant les indications de l’architecte.
Les toles barlottières recouvrant ces fers seront en feuillard de 40/3.
Les armatures seront formées dans la partie haute par :
Trois roses principales qui seront exécutées dans les mêmes conditions que les armatures de la partie basse. Les trois cercles, venant prendre leur point d’appui dans la pierre, seront en cuivre étiré de 40/18 et seront cintrés sur plate. Les rayons seront en fer de 40/18. Ils seront garnis de scellement en cuivre rouge suivant l’assemblage décrit ci-dessus pour les traverses de la partie basse.
A droite et à gauche, entre les trois roses, il y a aura deux parties composées de deux cercles en fer garnis de scellements en cuivre rouge.
Au dessus de la grande rose, deux autres parties formées par deux cercles en cuivre, les scellements formant rayons seront également en cuivre rouge.
Pour les armatures de la partie haute, il sera aussi fourni les pannetons et clavettes suivant les indications de l’architecte.
Les toles barlottières recouvrant ces armatures seront en fer feuillard de 40/3 évidées de mortaises.
Indépendamment des pannetons, il sera fourni les crochets nécessaires à la pose des tringlettes destinées à fixer les vitraux.
Chacune de ces croisées est évaluée environ à la somme de deux mille sept cents francs en prenant pour base celles déjà posées, soit pour les quatre 10800.00
La grande rose du pignon occidental sera exécutée d’après les mêmes principes en se conformant pour l’exécution aux détails qui seront donnés par l’architecte. L’ensemble des armatures est évalué à environ trois fois la valeur d’une croisée, soit 8100.00
Les gros fers et boulons pour la charpente du comble sont estimés pour 500.00
Total du devis estimatif : 19400.00
Dressé par l’architecte soussigné
Paris, le 1er février
L’architecte du château de Saint-Germain-en-Laye
A. Lafollye
Approuvé le 11 mars 1880
Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Pour le ministre et par délégation,
Le sous secrétaire d’Etat
Edmond Turquet »

Préfecture du département de Seine-et-Oise

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Mairie de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 17 avril 1848
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par mes lettres des 20 mars dernier et 5 avril courant, j’avais sollicité de M. le liquidateur général des biens de l’ancienne Liste civile la reprise immédiate des travaux qui doivent être exécutés sur le parterre de cette ville, ancienne dépendance de la Liste civile et auxquels un crédit de 45000 francs était destiné.
Par sa réponse en date du 12 de ce mois, M. Vavin me fait connaître qu’en vertu du décret du 22 mars dernier, le parterre ainsi que la terrasse de Saint-Germain ont cessé d’être dans les attributions de l’ancienne Liste civile et se trouvent maintenant dans celles du ministère des Travaux publics.
Je viens donc vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir bien prendre en grande considération la position malheureuse dans laquelle se trouve la classe ouvrière de Saint-Germain. Presque tous les ateliers ou chantiers particuliers sont fermés. Les ateliers ouverts au compte de la ville, et qui comprennent plus de 200 ouvriers, ont épuisé toutes nos ressources et sous peu de jours nous en seront réduits à les fermer. Une telle mesure ne saurait être adoptée sans présenter les plus graves inconvénients pour la tranquillité publique. J’ose donc espérer, Monsieur le Ministre, qu’en présence d’une situation semblable vous voudrez bien donner les ordres nécessaires pour la reprise immédiate des travaux du parterre au moyen du fonds de 45000 f. qui avait été accordé à cet effet par l’ancienne Liste civile.
La population entière vous sera reconnaissante, Monsieur le Ministre, de vouloir bien accueillir favorablement la demande que j’ai l’honneur de vous adresser en son nom.
Salut et respect.
Le maire
Quentin de Villiers »

Ministère des Travaux publics

Lettre d’Henri IV demandant le transfert de ses enfants au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, pour permettre aux ouvriers de travailler au Château-Neuf

« Madame de Monglat,
Je vous fay ce mot pour vous dyre qu’estant resolu d’aller l’un de ces jours à Saynt Germayn an Laye et loger dans le petyt chateau, vous remenyès yncontynant mon fyls et mes autres enfans dans le vyel chateau, et que vous permetyès aus ouvryers que l’on ranvoye pour y travayller, quoyqu’yls vyennent de cete vylle, d’y travayller comme je leur ay commandé, afyn que je trouve l’ouvrage qu’ylz font parachevée. Bonyour, madame de Monglat. Ce IIme aut, à Parys.
Henry »

Henri IV

Quittance pour une somme destinée aux travaux menés au château de Saint-Germain-en-Laye

« Sachent tuit que je Guillaume de Maule, paieur des euvres du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu des generaulx conseillers a Paris sur le fait des aides pour la guerre par la main de Francois Chantepume, receveur general des diz aides, la somme de huit cens frans d’or pour ce present mois de mars, pour tourner et convertir es euvres du dit chastel, de laquelle somme de VIIIc frans dessus diz je m’en tien a bien paié et en quitte les diz generaulx, le dit receveur et tous ceulx a qui quittance ce en peut et doit appartenir. En tesmoing de ce j’ay scellee ceste quittance de mon propre scel le VIIe jour du dit mois de mars l’an mil trois cens LX dix et sept.
G. de Maule »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 6e decembre 1673
J’ay faict travailler tous ces jours passez et faict veiller jusques apres minuict aux ouvrages que Sa Majesté a ordonné de faire chez madame de Montespan, lesquels ouvrages ont esté entierement achevez hier au soir. Le Roy et madite dame sont fort contans de mes soins.
Madite dame est aussy fort satisfaire du jet d’eaue qui est au milieu du jardin de l’un des ballecons de sa chambre. Elle prend bien du plaisir de les faire jouer. Elle m’a recommandé de continuer de prendre soin qu’il ne manque point d’eaue au reservoir, affin que led. jet d’eaue joue quand elle voudra, de quoy je prendray soin.
J’ay desmonter, par ordre du Roy, et faict porter au magasin la menuiserie des tables et chassy que j’ay cy devant faict poser, par ordre de Monseigneur, dans la salle des ballais pour ranger la petite armée et attacher les cartes geographiques de monseigneur le Dauphin, affin de rendre lad. salle en estat de jouer la comedie.
Je faicts aussy raccommoder les vittres de lad. salle pour empescher les ventz qui incommoderoient Sa Majesté.
Je fais travailler aux accomodementz que Monseigneur m’a ordonné de faire à l’appartement de madame la comtesse de Saint Aignan et prendray soin de faire diligenter cet ouvrage.
J’ay oublié de donner advis à Monseigneur que les plombs des terrasses des appartements de Leurs Majestez ont esté restablyes avant le retour de Versailles à Saint Germain, nonnobstant l’incommodité de la gellée qui avoit entierement gellé les terres. La recherche en a esté si bien faicte qu’on n’y a point reconneu aucune faute depuis le desgel.
J’ay aussy oublié de donner advis à Monseigneur que, de la gellée qu’il a fait avant le retour de Sa Majesté, j’ai fait emplyr une glaciere qui estoit toutte vuide à la hauteur de dix huict piedz, de sorte qu’il ne s’en faut que quatre piedz de haut qu’elle ne soit pleine.
Madame de Montespan m’a ce matin chargé de dire à Monseigneur qu’elle souhaitteroit fort avoir de l’eaue dans ses nouvelles cuisines, et mesmes en a depuis parlé à madame Colbert pour le dire à Monseigneur. Je luy ay dict que je le diray à mondict seigneur.
L. Petit »

Quittance pour des ouvrages de peinture faits au Château-Neuf

« En la presence des notaires soubzsignez, Loys Poisson, peinctre ordinaire du Roy, a confessé avoir receu comptant de noble homme maistre Henry Estienne, tresorier des Bastimens du Roy, la somme de neuf cens livres tournois en [vide] à lui ordonnée sur les ouvraiges de peinctures, dorures et enrichissemens par luy faictes et qu’il continue faire en la superficie de la voulte de la gallerye neufve de Sa Majesté au chasteau de Sainct Germain en Laye du costé du Pecq, ensemble pour les peinctures des tableaulx et lambris d’icelle gallerye, et ce outre et par dessus la somme de VIIIm troys cens livres tournois par luy cy devant receue, de laquelle somme de IXc livres il se tient contant, en quicte led. sieur Estienne, tresorier, et tous autres. Promettant. Obligeant. Renonçant. Faict et passé es hostelz des notaires le premier jour de janvier, avant midy, mil six cens unze, et a signé.
Poisson, Herbin
De Monhenault »

Rapport sur les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Commission des Monuments historiques
Rapport à la commission par M. Selmersheim, inspecteur général, sur l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Séance du 10 mai 1907
Monsieur l’architecte Daumet soumet à l’approbation un devis estimatif s’élevant à 57140 f. 47 destiné à terminer la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye commencée en 1862.
Cette estimation comprend les travaux suivants :
Pour la maçonnerie, quelques reprises aux soubassements et aux fenêtres du rez-de-chaussée de la façade ouest ; l’établissement d’une clôture en pierre à l’entrée de la galerie à droite du passage à voitures ; le démontage et la repose en nouvel emplacement du cadran extérieur de l’horloge ;
Pour la charpente, la démolition de la flèche de la chapelle ;
Pour la couverture, les raccords du comble après l’enlèvement de la flèche ;
Pour l’horlogerie, le changement de l’emplacement de l’horloge ;
Enfin divers travaux de menuiserie et de serrurerie.
La commission, dans sa séance du 25 janvier dernier, ayant décidé la plupart de ces travaux, nous proposons l’approbation du devis en question, par lequel on terminera la restauration du château de Saint-Germain et dont les fonds pourront être à la charge du service des Monuments.
Paris, 8 mai 1907
Selmersheim »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 6e decembre 1673
J’ay faict travailler tous ces jours passez et faict veiller jusques apres minuict aux ouvrages que Sa Majesté a ordonné de faire chez madame de Montespan, lesquels ouvrages ont esté entierement achevez hier au soir. Le Roy et madite dame sont fort contans de mes soins.
Madite dame est aussy fort satisfaire du jet d’eaue qui est au milieu du jardin de l’un des ballecons de sa chambre. Elle prend bien du plaisir de les faire jouer. Elle m’a recommandé de continuer de prendre soin qu’il ne manque point d’eaue au reservoir, affin que led. jet d’eaue joue quand elle voudra, de quoy je prendray soin.
J’ay desmonter, par ordre du Roy, et faict porter au magasin la menuiserie des tables et chassy que j’ay cy devant faict poser, par ordre de Monseigneur, dans la salle des ballais pour ranger la petite armée et attacher les cartes geographiques de monseigneur le Dauphin, affin de rendre lad. salle en estat de jouer la comedie.
Je faicts aussy raccommoder les vittres de lad. salle pour empescher les ventz qui incommoderoient Sa Majesté.
Je fais travailler aux accomodementz que Monseigneur m’a ordonné de faire à l’appartement de madame la comtesse de Saint Aignan et prendray soin de faire diligenter cet ouvrage.
J’ay oublié de donner advis à Monseigneur que les plombs des terrasses des appartements de Leurs Majestez ont esté restablyes avant le retour de Versailles à Saint Germain, nonnobstant l’incommodité de la gellée qui avoit entierement gellé les terres. La recherche en a esté si bien faicte qu’on n’y a point reconneu aucune faute depuis le desgel.
J’ay aussy oublié de donner advis à Monseigneur que, de la gellée qu’il a fait avant le retour de Sa Majesté, j’ai fait emplyr une glaciere qui estoit toutte vuide à la hauteur de dix huict piedz, de sorte qu’il ne s’en faut que quatre piedz de haut qu’elle ne soit pleine.
Madame de Montespan m’a ce matin chargé de dire à Monseigneur qu’elle souhaitteroit fort avoir de l’eaue dans ses nouvelles cuisines, et mesmes en a depuis parlé à madame Colbert pour le dire à Monseigneur. Je luy ay dict que je le diray à mondict seigneur.
L. Petit »

Notes sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« La restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, entreprise depuis l’année dernière, se poursuit activement. Déjà, le donjon, dernier vestige des additions faites par Charles V, réapparaît dégagé des bâtiments dont Mansart l’avait enveloppé il y aura bientôt deux siècles, et trois travées refaites dans le style de la Renaissance offrent du côté des jardins un échantillon de ce qui sera le monument quand il sera terminé.
Le château de Saint-Germain, en tant qu’édifice Renaissance, date de l’époque où la brique commençait à être employée comme enjolivement, aussi n’y figure-t-elle qu’en ligne ornementales, tandis que plus tard elle usurpe le principal rôle dans les constructions, ne laissant plus figurer la pierre qu’aux angles, aux voussoirs et aux refends, comme à la place Royale et à la mairie de Charenton.
L’étage en mâchicoulis qui domine l’escarpe et sert comme de soubassement aux appartements supérieurs a été transformé en galerie, sorte de chemin de ronde que soutient une série d’arceaux et qu’éclairent des ouvertures carrées. Sa partie supérieure forme une terrasse continue où s’ouvrent les fenêtres du premier étage.
Chacune des travées des étages supérieures est séparée par des éperons ouvrés en pilastres saillants et destinés à contrebuter les retombées de la voûte intérieure. Les fenêtres du premier étage sont de grandes baies cintrées ornées de filets en briques au tableau et surmontées d’un fronton angulaire accusé de la même façon. Ce premier étage est terminé par un entablement dont les ressauts sont également en briques et la frise en pierre. Au-dessus existe un étage en attique dont les baies cintrées s’ouvrent en retraite d’arcs de décharge. Plus haut, règne une balustrade de pierre dont les butées s’élevant à l’aplomb des pilastres servent de socles à des vases élégants ; à l’aplomb des fenêtres, les balustres sont alternés par des médaillons ouvrés portant en relief les uns la Salamandre, d’autres l’initiale de François Ier, et d’autres encore l’initiale de l’Empereur.
Au-dessus du donjon, qui malheureusement fait une assez triste figure, dominé qu’il est par les bâtiments voisins, au-dessus du donjon se dresse le beffroi, svelte colonnette annelée dont le chapiteau est surmonté d’un campanile. Du côté qui regarde la place, ce donjon est accosté par une tour ronde engagée, qui sert de cage d’escalier. Cette tour est ajourée au centre par une petite fenêtre aux saillies de briques, et des rosaces percées dans une sorte d’attique en éclairent le palier supérieur. Le tout est coiffé d’une calotte en section sphérique.
Les autres pavillons d’angle, bâtis sous Louis XIV, seront successivement démolis comme celui du donjon, et remplacés par des tours polygonales, afin de rendre aux quatre faces du château la pittoresque physionomie qu’il possédait avant d’avoir été dénaturé par la transformation de 1680.
La chapelle, une des plus curieuses parties du vieil édifice, sera débarrassée des placages qui la masquent d‘un côté, afin de lui restituer son style primitif. Cette chapelle, bâtie sous Louis IX, est par conséquent de la seconde moitié du XIIIe siècle. Ses baies, qui du côté de la cour ont conservé leur forme première, sont quadrilatères, mais divisées par un réseau de nervures qui y ferment des rosaces, des quatre-feuilles et des ogives, c’est une guipure pétrifiée ; chaque baie s’ouvre en retraite de hauts contreforts. A l’intérieure, cette petite église, malgré le ridicule mobilier qu’on lui a donné sous la Restauration, a conservé ses formes architecturales. La voûte en a été repeinte par Vouet.
Le musée gallo-romain, dont la création coïncide avec la restauration du château de Saint-Germain, est en voie de formation ; on l’installe provisoirement dans la salle des gardes et dans la galerie des fêtes, qui depuis porta le titre de salle de Mars et qu’on nomme maintenant galerie [p. 140] François Ier. Cette immense salle sera dallée avec toutes les anciennes mosaïques qu’on a pu recueillir.
Parmi les collections qui donneront à ce musée une valeur historique et artistique toute particulière, figurent celles déjà considérables d’armes et d’instruments domestiques en pierre et en bronze. A côté des objets trouvés en France, sera exposée la belle série d’objets analogues donnés à l’Empereur par le roi de Danemark, et qui offriront un point de comparaison très curieux du point de vue ethnologique.
En second lieu vient la collection de M. Boucher de Perthes, si connu par ses travaux archéologiques, puis les trouvailles faites dans les fouilles nombreuses opérées à diverses époques sur plusieurs points de la Gaule ; enfin, des pierres, des bijoux, des sceaux, des monnaies et des médailles formant une curieuse collection numismatique gallo-romaine ; des vases en verre, des statuettes en pierre et de bronze, des poteries, des briques, des spécimens de mortier peint ou à relief, pour décoration intérieure des habitations, aideront à mieux faire connaître les mœurs des premiers habitants de la vieille Gaule.
L’installation de ces collections dans la galerie de François Ier n’est que provisoire, il ne sera possible de s’occuper des aménagements définitifs que lorsque les travaux extérieurs seront terminés.
(Le Siècle) »

Lettre concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 26 avril 1907
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Par une lettre en date du 13 février dernier, j’ai eu l’honneur d’appeler votre attention sur les conséquences des résolutions prises par la commission des Monuments historiques, relativement à l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain.
Je vous ai signalé que le devis de 172006 francs établi pour la restauration de cet édifice devait être considéré comme ayant pris fin et remplacé par un autre montant à 55140 f. 47, dont je vous ai adressé la copie, établie d’après les nouvelles résolutions prises par la commission des Monuments historiques.
Comme le tiers de l’année est déjà écoulé, je vous demande de vouloir bien me notifier dans le plus court délai possible l’allocation du crédit de 55140 f. 47 qui m’est nécessaire pour pouvoir terminer cette année la restauration qui m’est confiée.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Arrêt du Conseil autorisant une construction à Saint-Germain-en-Laye moyennant le logement des chevaux du roi

« Veu l’advis des tresoriers generaulx de France establiz à Paris donné suivant le renvoy à eulx faict de la requeste presentée par Lazare Chappel, maistre du logis de Sainte Catherine de Saint Germain en Laye, auquel loge ordinairement l’escurie du Roy, à ce que, en consideration de ses services et pour luy donner moyen de mieulx loger les chevaulx de lad. escurie, il pleust à Sa Majesté luy permettre de faire accroistre l’escurie dud. logis et bastir sur une petite place qui est joignante lad. escurie appellée antiennement la vieille boucherie, qui n’est que de quatre perches ou environ, ne servant qu’à receptacle d’immondices, le Roy en son conseil a permis et permet aud. suppliant de bastir et accroistre l’escurie dud. logis sur lad. place vague de la longueur, largeur et allignement speciffié aud. advis, appelé le voyer ordinaire pour prendre led. alignement, à la charge d’en paier par chacun an à la recepte du domaine de Paris XII d. parisis de cens et XII d. parisis de rente et d’y loger les chevaulx de la grande et petite escurie de Sa Majesté lors qu’elle sera aud. Saint Germain. »

Quittance pour le bois pour la couverture d’une galerie en terrasse dans le jardin du Château-Neuf

« En la presence des notaires du Roy nostre sire ou Chastelet de Paris soubzsignez, Remond Vedet dict La Fleur, cappitaine du charroy de l’artillerie du Roy, a confessé avoir eu et receu comptant de noble homme me Jehan Jacquelin, tresorier des Bastimens du Roy et commis à l’exercice dud. office en ceste presente année, la somme de cinquante escuz sol en [vide] à luy ordonnée pour avoir vendu et livré pour Sa Majesté la quantité de quatre cens grosses perches ou balliveaux pour servir à la couverture de pierre à la grande gallerie en terrasse faite de neuf à la troisiesme descente de son chasteau neuf de Saint Germain en Laye, de laquelle some de L escuz sol il s’est tenu content, en a quicté et quicte led. sieur Jacquelin, tresorier susd., et tous autres. Promettant. Obligeant. Renonçant. Faict et passé es hostelz des notaires le premier jour de decembre avant midy mil six cens ung, et a signé :
Vedet
Chapelain, Le Vasseur »

Lettre concernant la participation financière des Monuments historiques à la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-Secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Monuments historiques
Minute de lettre du 28 mars 1907
Note pour le bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux
En réponse à la note du 11 de ce mois, le chef de bureau soussigné a l’honneur de faire connaître à son collègue, Monsieur Caux, que la somme de 172006 f. réservée dès 1902 sur le crédit des Monuments historiques pour la restauration du château de Saint-Germain a été employée jusqu’à concurrence de 146415 f. 66.
Il reste dont actuellement un disponible de 25590 f. 34, sur lequel il y a lieu toutefois de déduire les rabais consentis par les entrepreneurs. Ces rabais se montent à 22631 f. 98 et, de ce fait, la somme nette qui reste réservée sur le crédit primitif de 172006 f. est réduite à 2958 f. 36.
M. l’architecte Daumet a d’ailleurs reçu tous les renseignements utiles à cet égard. Ces renseignements sont en effet contenus dans le bordereau de liquidation partielle des travaux de l’édifice qui lui a été transmis le 2 février dernier.
Le soussigné croit devoir ajouter que par dépêche du 20 mars 1906 M. l’architecte Daumet a été informé que, dans le cas où le programme des travaux nécessiterait l’emploi intégral des fonds réservés sur le crédit des Monuments historiques, il aurait à soumettre pour 1907 un devis des ouvrages complémentaires dont le montant ne saurait être supérieur aux rabais précités de 22631 f. 98 consentis par les divers entrepreneurs. »

Lettre concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 13 février 1907
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
J’ai l’honneur d’appeler votre attention sur les conséquences des résolutions prises récemment par la commission des Monuments historiques, relativement à l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain ; elles apportent une si complète modification au projet d’origine, pour ce qui concerne la chapelle de cet édifice, que le devis de 172006 francs sur lequel a été établie l’opération engagée en 1902 ne correspond plus, en aucune façon, aux nouvelles décisions. C’est pourquoi je vous propose de considérer cette première opération comme ayant pris fin, et de la remplacer par une nouvelle, basée sur le devis ci-inclus, montant à la somme de 55140 f. 47.
Pour le cas où vous accepteriez cette proposition, je vous demande de vouloir bien m’allouer en 1907, sur les fonds des Monuments historiques, un dernier crédit de 55140 f. 47 qui permettra de terminer la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, entreprise il y a près d’un demi-siècle.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 6e aoust 1673
Le mur de la terrasse en face du parterre est à hauteur et preste à recevoir un socle ou une tablette depuis la porte du petit pont du vieux chasteau jusques au peron.
La fondation dud. peron est à hauteur du rez de chaussée des terres en toutte sa longueur et largeur.
La maçonnerie de la fondation du mur de lad. terrasse de l’autre costé dd. peron avance fort et mesme l’on a commancé de poser la 1ere assise de pierre au dessus de lad. fondation.
Il y a encores le mesme nombre de 104 ouvriers qui travaillent à lad. terrasse.
Le sieur Burette, qui est l’un des maitres menuisiers qui travaillent à l’appartement de madame de Montespan, est demeuré icy toutte la semaine pour faire poser la menuiserie de l’appartement de maditte dame de Montespan (dont la derniere voye arriva hier au soir) et m’a promis que mercredy au soir toutte la menuiserie dud. appartement sera en place, à la reserve de la menuiserie de l’antichambre seulement, qu’il achevera de poser dans la semaine.
Le sieur Cotel, peintre, est venu icy avec deux hommes qui ont commencé d’imprimer de blanc la grande chambre d’alcauve et marquer de jaune les endroictz qu’il faudra dorer. Il emporta jeudy la mesure de tous les panneaux pour travailler aux ponsifs et m’a dict que demain il envoyera nombre d’ouvriers pour diligenter les ouvrages de peinture.
A l’esgard du bastiment que l’on faict pour les cuisines, il ne reste plus qu’à paver le rez de chaussée, achever de carreler les chambres qui sont fort avancées, à poser la menuiserie des croisées desd. chambres, celles d’em bas estant en place, et poser la menuiserie des portes que le sieur Lavier me doit envoyer demain.
L’on commence d’oster les pierres et le bois de charpente de la place qui est entre le jeu de paume et le chasteau, ainsy que Monseigneur l’a ordonné, et feray en sorte que dans la fin du mois la place sera entierement desbarassée desd. matereaux.
J’ay faict restablyr les troux qui estoient restez au dessoubz du ballecon du petit appartement du Roy ainsy que Monseigneur l’a ordonné.
J’ay faict restablyr les thuyaux qui servent aux grottes du petit appartement du Roy, lesquels sont presentement en bon estat, et tous les jetz d’eaue font tres bien leur effect. Les registres se tirent aussy avec facillité.
Le sieur Briot viendra demain avec un homme pour nettoyer et mettre en bon estat touttes les glaces de miroir dud. appartement.
Il plaira à Monseigneur d’ordonner s’il trouve bon que l’on nettoye presentement les vittres des appartements de Leurs Majestez ou si l’on attendra leur retour.
Je vous supplie tres humblement, Monseigneur, de vouloir bien me continuer la grattification de 900 l. d’appointement extraordinaire pour l’année derniere 1672, ainsy qu’il vous a pleu de m’accorder les precedentes années, et de considerer que je n’ay rien au monde pour subsister que les appointements de ma commission.
L. Petit »

Lettre demandant des projets de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Minute de lettre du 25 juillet 1855
Le ministre à M. Millet, architecte, rue Saint-Dominique-Saint-Germain, n° 100
Monsieur,
Je vous invite à me présenter un projet de restauration du château de Saint-Germain et des travaux d’appropriation qu’il serait nécessaire d’y faire dans la double hypothèse de l’organisation d’un musée ou de l’établissement d’un asyle pour les veuves d’officiers morts à l’armée. Ce projet devra comprendre en outre des dessins en nombre suffisant, un devis descriptif et un état estimatif de la dépense. Ce dernier état comprendra trois chapitres distincts, le premier spécial à la restauration du château, le second relatif à l’installation d’un musée et le troisième faisant connaître la dépense de l’établissement d’un asyle.
Si vos études vous paraissent l’exiger, vous pourrez admettre le comblement des fossés, l’occupation du jardin de la Couronne situé à l’est du château et même au besoin l’occupation d’une petite partie du parterre.
Vous pouvez vous servir, en les complétant, des dessins qui ont été remis par le service du Génie militaire.
Je vous prie de vous occuper immédiatement et sans interruption de ce projet que je désire avoir dans trois mois.
Recevez etc.
Signé : Fould »

Ministère d'Etat

Rapport sur la restauration de la chapelle et sur le déplacement de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Commission des Monuments historiques
Rapport à la commission par M. Selmersheim, inspecteur général, sur le château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Séance du comité du 7 janvier 1907
Monsieur l’architecte Daumet soumet à l’approbation 2 propositions relatives au château de Saint-Germain-en-Laye, savoir :
1° la suppression de la flèche de la chapelle,
2° la translation du cadran situé au sommet du donjon de Charles V dans l’encadrement préparé au XVIIe siècle au 1er étage au-dessus de la porte d’entrée.
Relativement à la flèche, M. l’architecte du château expose que la chapelle est affectée, par le service de conservation du musée, en division spéciale d’archéologie funéraire gallo-romaine, et en dépôt de fragments sculptés retrouvés lors de la restauration. Cette décision excluant tout retour de la chapelle à l’usage du culte, il lui paraît inutile de terminer cette œuvre décorative dont l’exécution serait coûteuse : il propose en conséquence la dépose de cette charpente et le rétablissement du comble dans sa forme générale.
Pour le cadran de la façade ouest, M. Daumet fait valoir qu’au XVIIe siècle, lors des grands changements et agrandissements exécutés au château de Saint-Germain, un encadrement composé de volutes et de draperies fut préparé pour recevoir un cadran, lequel encadrement existe encore au-dessus de la porte principale du château. Il propose de reporter le cadran édifié par Millet au sommet de la tour du XIVe siècle dans cet emplacement, estimant que le rétablissement du parement de la tour rendrait à cette partie, la plus sévère du château, sa simplicité d’origine.
Relativement à la première proposition, il y a lieu de convenir avec l’architecte que l’achèvement de la flèche de la chapelle ne présente guère d’intérêt, étant donné l’affectation actuelle de ce monument. Les motifs qui avaient guidé Millet dans cette conception étaient d’ordre traditionnel, et inspirés par les exemples similaires existant sur quelques monuments du Moyen Âge. Nous nous rangeons volontiers à l’avis de la suppression de cette charpente et à la continuation du comble, dont le chevet pourra recevoir la croix en fer édifiée au sommet de la pyramide.
Pour le cadran, notre avis est qu’il serait fâcheux de supprimer la conception de Millet, d’abord parce que cette applique ne nuit pas à « la simplicité d’origine » que prône M. Daumet, et que la proximité de l’horloge, placée en arrière, assure son bon fonctionnement, ensuite parce que le cadran en lave émaillée est de dimension beaucoup plus restreinte que l’espace fourni par l’entourage XVIIe siècle, ce qui rend son adaptation difficile. On peut faire valoir d’autre part que l’éloignement du mécanisme, placé dans une petite construction en arrière du donjon, est une autre difficulté.
Enfin, n’est-il pas permis de regretter l’obstruction d’une fenêtre primitive de la façade ouest pour une décoration d’un médiocre intérêt, rompant l’harmonie de cette façade ?
Notre avis est qu’il convient de laisser subsister le cadran à la place prévue par le précédent architecte, et qu’il ne paraît y avoir aucun inconvénient à supprimer la décoration du XVIIe siècle dont le type similaire existe dans la cour, sur la tourelle sud-ouest.
Paris, le 19 décembre 1906
Selmersheim »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne maistre Estienne Puget assigner maistre Jehan Jacquelin, tresorier des Bastiments du Roy, sur le tresorier des parties casuelles maistre [vide] de la somme de six mil trois cens trente trois escuz un tiers, à prendre sur les deniers provenans de la taxe faicte sur les receveurs des aydes et taillons à cause de l’attribution de cinq deniers pour quictance outre l’antien droit, et de trois deniers pour livre du parisis du taillon aux receveurs d’iceluy taillon, pour estre lad. somme convertie et employée à la despence et continuation des Bastimens du Louvre, des Thuilleries et Sainct Germain en Laye. Faict au conseil du Roy tenu pour les finances à Paris le XXVIIe jour de janvier M Vc IIIIxx dix huict. »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 8e juillet 1673
Monsieur Dorbay vint hier icy et donna les mesures necessaires pour commencer l’ouvrage de la terrasse en face du parterre du vieux chasteau, de sorte que l’on a aujourd’huy commencé de travailler à la maçonnerie de la fondation du costé du petit pont, et l’on continue de fouiller les terres du reste des fondations et pour faire la maçonnerie du massif au dessoubz des marches.
Je dis hier aud. sieur Dorbay la difficulté qu’il y avoit de tirer suffisamment des pierres de marches des qualitez et longueures necessaires pour diligenter et bien faire l’ouvrage de lad. terrasse, attendu les deffences que monsieur de Lestelle a faict de par le Roy aux carriers de Montesson de ne plus tirer de pierres du costé de la peine au delà de la borde où Monseigneur a ordonné de faire les nouvelles remises.
J’ay ce matin veu led. sieur de Lestelle qui m’a dict qu’il permettra auxd. carriers d’en tirer pour le service du Roy seulement, pourveu qu’ils ne fassent point de nouvelle entrée et ouverture, qui est la permission que le sieur La Rue, entrepreneur, a demandé.
A l’esgard de l’appartement de madame de Montespan, les menuisiers ne font pas de diligence. Le parquet n’est pas encores entierement achevé. Ils ont deux garçons qui travaillent à poser le vieux lambrys et platfondz dans la petitte chambre, et envoyerent icy mardy dernier une voye de menuiserie qui sont deux croisées et la menuiserie du lambrys entre les deux dosseretz qui ont esté retaillez dans l’enfoncement vers la gallerye blanche.
Lesd. menuisiers disent qu’il ne tient pas à eux mais aux sculpteurs, ce qui faict que led. sieur Dorbay m’a dict qu’il alloit retrancher une partye de la sculpture.
Les couvreurs travaillent à couvrir le petit bastiment que l’on faict pour les cuisines de madame de Montespan.
Monsieur Cuvier et moy allasmes avant-hier voir ensemble le restablissement que je faicts faire par ordre de Monseigneur aux pallys de la forest. Les herbes sont si hautes qu’elles couvrent lesd. plants de deux piedz en plusieurs endroictz. Mais comme Monseigneur ne veut pas faire la despence de les faire nettoyer, monsieur Cuvier m’a dict qu’il seroit bon de proposer à Monseigneur et de scavoir s’il auroit agreable que l’on en fasse nettoyer une partye dans la vente de Bourbon le long de la routte qui conduit à la Muette, sur deux cens pas de proffondeur seulement, affin que le Roy et le public voyent comme cela reussit.
L. Petit »

Lettre concernant la restauration de la chapelle et le déplacement de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterre et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 12 octobre 1906
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Monuments historiques
En 1902, le soussigné, avant la reprise des travaux d’achèvement du château de Saint-Germain, avait développé les dessins dressés par son avant prédécesseur M. Millet afin de revêtir de plomberie d’art la flèche de la chapelle, dont la charpente seule est en place sur la croupe de cette partie de l’important édifice.
Quoique l’exécution ait été proposée pour cet ouvrage, aucun crédit n’était disponible. L’ajournement s’imposait et, d’ailleurs, convenait-il de poursuivre l’achèvement d’une pareille œuvre, dans l’indécision où l’on était de la destination de la chapelle.
Plus tard, des ressources nouvelles furent mises à la disposition du soussigné ; elles s’appliquèrent au plus urgent, la continuation de la restauration des deux dernières travées de la chapelle, la reconstruction partielle de l’escalier datant de François Ier qui y est attenant et dont l’état de dégradation confinait à la ruine.
Ces travaux terminés, le conservateur du musée fit approprier la chapelle en division spéciale d’archéologie funéraire gallo-romaine ; on y plaça aussi des fragments provenant du château du Moyen Âge ainsi que des restes de sculptures d’un beau caractère retrouvés dans des démolitions et mal abrités dans les fossés du château, destination bien appropriée et excluant par conséquent tout retour de la chapelle à l’usage du culte, qui seul aurait pu légitimer, dans une certaine mesure, la construction d’une flèche munie de cloches, flèche qu’aucun document authentique ne fait présumer comme ayant été l’une des décorations de l’œuvre du XIIIème siècle, travail qui nécessiterait des frais de modèle et de plomberie d’importance considérable pour un motif qui ne figurait pas au projet dressé en 1862 en vue de la restauration par l’éminent architecte.
Le soussigné pense qu’il peut être proposé de ne pas achever un travail purement décoratif, dont la charpente est exécutée, couverte provisoirement en voliges, et dont seules la croix et ses armatures métalliques sont en place actuellement. Le travail de suppression serait peu important comme dépense.
Une autre proposition peut être faite, en conformité avec l’opinion actuelle, si justement établie, de ne pas supprimer dans les édifices anciens les adjonctions ayant un caractère d’art et de les remettre au contraire en état de conservation ; tel est l’entourage décoratif de l’ancien cadran d’horloge qui surmonte l’entrée du château devenu musée ; l’ampleur du motif datant du 17ème siècle précise l’époque où l’édifice avait été profondément modifié et non sans grandeur ; le soussigné pense que le cadran de l’horloge appliqué sur la tour dite « le donjon » serait mieux à la place qu’il occupait autrefois ; il propose donc de le repose dans son ancien encadrement. Le parement du mur du donjon serait complété et l’aspect extérieur de cette partie, la plus ancienne et la plus sévère du château, reprendrait sa simplicité d’origine.
Le soussigné propose à Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts de renvoyer aux inspecteurs généraux des deux services des Bâtiments civils et des Palais nationaux, et des Monuments historiques l’examen des deux propositions mentionnées au présent rapport et de prendre des déterminations en vue de ce qu’il convient de faire définitivement.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Minute de lettre du 25 juillet 1855
L’inspecteur général des travaux à M. Millet, architecte, rue Saint-Dominique-Saint-Germain, n° 100
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous transmettre une lettre par laquelle Son Excellence le ministre d’Etat vous charge de la rédaction d’un projet de restauration et d’appropriation intérieure du château de Saint-Germain.
J’y joins les onze feuilles de dessin qui ont été remises au ministère d’Etat par le service du Génie.
Tout en commençant les études qui vous sont demandées, je vous prie de faire procéder à un nettoyer provisoire qui débarrasse le château des débris laissés par les anciens occupants et de me faire connaître la dépense que nécessiterait ce nettoyage.
Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération très distinguée.
Signé : Guillaumot »

Ministère d'Etat

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