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Description archivistique
Château-Neuf (appartement du roi)
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Récit de la venue de Bernin à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 15] M. Colbert est venu le lendemain, jour de la Fête-Dieu, prendre le Cavalier, comme il l'avait dit. Les seigneurs Paule et Mathie, l'abbé Butti et moi sommes entrés dans son carrosse. Il y avait un carrosse de la suite du Roi pour les gens du Cavalier. L’on est arrivé à Saint-Germain à neuf heures du matin. M. Colbert a été descendre chez lui, au vieux château, et y a été quelque temps avec le Cavalier, puis il l'a mené au château neuf, où est le logement de S. M. et des Reines. En entrant dans l'antichambre, l'on a appris que le Roi n'était pas encore habillé. M. Colbert est entré dans la chambre, et, après en être ressorti, il nous a fait faire le tour et a mené le Cavalier dans le cabinet de S. M., où étaient MM. les maréchaux de Gramont, du Plessis et autres personnes de haute qualité. Là, il s'est entretenu avec eux. Le Roi étant tout habillé, M. Colbert a fait entrer le Cavalier dans la chambre, et lui a fait saluer S. M., qui s'était mise à la croisée d'une fenêtre, avec le premier gentilhomme de sa chambre et le maître de la garde-robe. Le maréchal de Gramont y était aussi. Le Cavalier a fait son compliment au Roi avec une honnête hardiesse, et a dit à S. M., comme il avait fait à M. Colbert, les sujets qui l'avaient principalement engagé de venir en France. Après, venant au sujet du bâtiment du Louvre : « J'ai vu, Sire, a-t-il dit à S. M., les palais des empereurs et des papes, ceux des princes souverains qui se sont trouvés sur la route de Rome à Paris, mais il faut faire pour un roi de France, un roi d'aujourd'hui, de plus grandes et magnifiques choses que tout cela. » Puis, se tournant vers ceux qui faisaient cercle autour du Roi, il a ajouté : « Qu'on ne me parle de rien qui soit petit. » A cela, le Roi a pris la parole et a dit qu'il avait quelque affection de conserver ce qu’avaient fait ses prédécesseurs, mais que si pourtant l'on ne pouvait rien faire de [p. 16] grand sans abattre leur ouvrage, qu'il le lui abandonnait ; que pour l'argent il ne l'épargnerait pas. S. M. ensuite lui a fait toute sorte de bon accueil. Puis M. Colbert l'a ramené au vieux château. L'on avait tendu dans les cours les tapisseries de la couronne pour la procession du Saint-Sacrement (car c'était le jour de la Fête-Dieu) celle des Actes des Apôtres, les Triomphes de Scipion et les autres du dessin de Jules Romain. Après que le Cavalier les a eu considérées et trouvées fort belles, il m'a prié de le mener à la chapelle, où il est demeuré longtemps en prière, et, après la cérémonie, il a diné au chambellan avec M. Colbert et nous autres aussi. Il s'est, au sortir de table, allé reposer à la mode d'Italie, dans l'appartement de M. de Bellefonds. Sur le soir, M. Colbert l’aramené à Paris. »

Fréart de Chantelou, Paul

Description par Hébert des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 59] Germain en Laye (Château royal de), à quatre lieues de Paris, et à deux par-delà Versailles, sur une montagne bordée par la rivière de Seine, [p. 60] se divise en Château vieux, et en Château neuf.
Architecture.
Les Anglois ayant démoli le Château vieux bâti en forteresse par Louis VI, dans le douzième siècle, il a été rétabli dans le quatorzième par Charles V, et augmenté par François I, qui y a aussi fait faire une terrasse d'où l'on découvre un très vaste pays. Louis XIII y fit faire des embellissemens, et Louis XIV des augmentations fur les desseins de J. H. Mansart. La grande salle qui sert aux divertissemens, est une des plus grandes du Royaume. Henri IV commença à faire bâtir le Château neuf sur les desseins de Marchand, que Louis XIV fit continuer, en faisant faire une grande partie de la façade qui règne le long de la rivière, par J. H. Mansart, ainsi que les deux terrasses, et surtout la troisième qui, soutenue par une galerie percée d'arcades, forme par leur belle distribution le plus riche amphithéâtre qui soit au monde, tant par la situation du terrein, que par tout ce que l'art a pu tirer d'avantages du voisinage de la
Seine. André le Nôtre a aussi montré son habileté par la belle terrasse de 1200 toises de long sur 15 de large, terminée [p. 61] par le parc aux lièvres. Les deux jardins fur les côtés de ce Château, nommés, l'un, le Jardin de Madame la Dauphine, et l'autre le Boulingrin, ont chacun une terrasse, dont les vues en rendent la promenade très agréable. Le petit Parc percé de routes, et la Forêt de S. Germain, qui a vingt-cinq portes, contiennent ensemble plus de six mille arpens.
Peinture et sculpture.
La Cène, chef-d’œuvre du Poussin, sur l’autel de la Chapelle : au dessus, une sainte Trinité, par Simon Vouet, accompagnée de deux Anges de stuc, grands comme nature, tenant les Armes de France, par Sarazin. Dans la Sacristie, une Mère de pitié, et une Vierge et l'enfant Jésus.
Le plat-fond de la chambre à coucher du Roi est décoré de quatre tableaux allégoriques, peints par Simon Vouet, représentans le premier, la Victoire assise sur un faisceau d'armes ; le deuxième, une autre tenant une palme ; le troisième, la Renommée tenant une couronne de laurier ; et le quatrième, Venus essayant un dard. »

Hébert, ?

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