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Construction et travaux
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Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne maistre Estienne Puget d’assigner le tresorier des Bastimens maistre Jehan Jacquelin de la somme de dix mil escuz sol sur maistre Florent d’Argouges, tresorier general des gabelles, sur les deniers provenant desd. gabelles payables aux quatre quartiers de la presente année, pour employer au faict de la charge dud. Jacquelin es bastimens de Paris et Saint Germain. Faict au conseil du Roy tenu pour les finances à Paris le vingtiesme jour de janvier M Vc IIIIxx dix huict. »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne maistre Estienne Puget de payer comptant au tresorier des Bastimens maistre Jehan Jacquelin la somme de trois mil cinq cens escuz sol pour employer au faict de sa charge es bastimens de Paris et Sainct Germain, et ce de la somme de dix mil escuz mise es mains dud. Puget par le sieur Barthelemy Cenamy dont il luy a baillé assignation sur les deniers provenans de la vente et allienation ordonnée estre faicte sur les aydes et quatriesmes de Normandye par edict du moys de decembre M Vc IIIIxx XVI. Faict au conseil du Roy tenu pour les finances à Paris le vingtiesme jour de janvier M Vc IIIIxx dix huict. »

Lettre concernant la participation financière des Monuments historiques à la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 10 août 1906
Monsieur,
Un point me préoccupe dans la lettre que vous m’avez adressée à la date du 3 août courant :
« L’administration exige maintenant que les dépenses réellement faites, c’est-à-dire imputables sur les fonds d’un exercice, non seulement n’excèdent pas les crédits, mais ne consomment pas les rabais. »
J’ai l’honneur de vous informer que cette question a été posée et résolue dans un sens différent en ce qui concerne les travaux de restauration du château de Saint-Germain : vous pourrez vous en rendre compte par la lecture des lettres dont je donne ci-dessous les dates :
Lettre de l’architecte du 14 février 1906
Lettre ministérielle du 6 mars 1906
Lettre de l’architecte du 11 mars 1906
Lettre ministérielle du 20 mars 1906
Le crédit annuel de 30000 francs affecté par le service des Monuments historiques au payement des travaux exécutés au château de Saint-Germain est du reste entièrement dépensé, ou peu s’en faut, à l’heure actuelle, et sous peu vous en recevrez le décompte.
En procédant ainsi, je n’ai fait que me conformer aux précédents : voici le détail des dépenses faites pendant les divers exercices depuis l’ouverture du crédit annuel de 30000 f. :
1902 : 25732 f. 04
1903 : 31565 f. 94
1904 : 29998 f. 11
1905 : 29453 f. 98
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus distingués.
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre concernant les travaux de restauration du pont d’accès du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-secrétariat des Beaux-Arts
Monuments historiques
Minute de lettre du 21 juillet 1906 à M. Daumet, architecte
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint l’autorisation d’entreprendre au château de Saint-Germain-en-Laye les travaux supplémentaires que vous m’avez demandé par votre lettre du 7 juillet courant.
Cette nouvelle entreprise devant être réglée séparément, je vous serais très obligé de vouloir bien m’adresser un marché spécial pour ces travaux ainsi qu’un deuxième exemplaire du devis. »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne maistre Estienne Puget dellivrer sa rescription à maistre Jean Jacquelin, tresorier des Bastimens du Roy, de la somme de trente ung mil deux cens escuz sol sur maistre Dreux Barbin, receveur general des Finances à Paris, à prendre sur les deniers provenant de l’imposition nouvelle et sol pour livre qui se leve sur les vivres, marchandises et denrées entrans à Paris durant les quartiers de janvier, avril, juillet et octobre de la presente année, qui est à raison de VIc escuz par chacune sepmayne, pour estre icelle somme convertie et emploiée à la contynuation des bastimens des chasteaux du Louvre, Sainct Germain en Laye et pallais des Thuilleries. »

Lettre concernant les travaux de restauration du pont d’accès du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 7 juillet 1906
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts, bureau des Monuments historiques
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli le devis estimatif des travaux à exécuter pour la restauration de la partie inférieure du pont donnant accès à la principale entrée du château de Saint-Germain depuis les fondations jusqu’au-dessous de l’assise du bandeau de couronnement portant le socle de la balustrade. La dépense s’élève à 20220 f. 54 c.
Les travaux consisteront uniquement ne maçonneries, ils seront terminés longtemps avant la fin de l’année courante. Ils seront exécutés par les entrepreneurs MM. Prévost et Chatignoux, qui ont déjà signé une soumission pour les travaux de restauration à faire au château de Saint-Germain en 1906 sur les fonds des Monuments historiques.
Je suppose que cette soumission est suffisante. Les entrepreneurs Prévost et Chatignoux, qui auront exécuté des travaux pour une somme supérieure au montant de leur soumission, devront comme d’usage verser à fin d’exercice au Trésor le complément de droits correspondant à l’excédent de dépenses.
Dans le cas où, contrairement à ce que je crois, un nouveau marché serait indispensable, je vous prie de m’en informer : je le ferai établir aussitôt et vous l’adresserais.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Devis de restauration du pont d’accès du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monuments historiques
Devis des travaux à exécuter pour la restauration du pont donnant accès à la principale entrée du château de Saint-Germain-en-Laye
Démi dépose de pierre avec rangement et transport, démi démolition des maçonneries
Garde-corps
Tablettes dessus
217,000,65 : 22,10
Sur 0,15 : 3,315
Au-dessous
217,000,55 : 18,70
Sur 0,80 : 14,960
Au-dessous, dans la hauteur du saut de loup
218,005,00, réduit : 180,00
A déduire :
Vide vers façade du château
Partie basse 3,351,30 : 4,35
Surface d’un ½ cercle de 1,675 de rayon : 4,40
Au double pour 2 faces : 17,50
Reste : 162,50
Sur 1,00 : 162,500
Cube : 180,775
A 7 f. 80 c. le mètre, prix réduit : 1409 f. 90
Reconstruction en roche neuve dure de Saint-Maximin à balcons
2
18,004,00 de hauteur sous le bandeau, produit : 144,00
Déduire :
Passages
Celui vers la façade du château, surface ci-dessus : 8,75
Celui vers la place, surface d’un ½ cercle de 6 m. 75 de diamètre : 17,83
Ensemble : 26,58
Au double pour les 2 faces : 53,16
Reste : 90,84
Sur 1 m. 15 réduit d’épaisseur, compris reprises en raccord avec les voûtes conservées : 100,378
Saillies pour pilastres
2
1,75 : 3,50
2*1,25 : 2,50
Ensemble : 6,00
Sur 4,00 : 24,00
Sur 0,30 : 7,200
Arcs extradosés en plus value, développant : 6,85
17,15
Ensemble : 24,00
Sur 1,00 : 24,00
Sur 0,50 : 12,000
A 21 f. 45 c. le mètre en plus value : 257,40
Cintrage des arcs
10,60
8,25
Ensemble : 18,85
Sur 1,00 : 18,85
2 fois : 37,70
A 10 f. 00 le mètre : 377 f. 00
Cube : 107,578
A 115 f. 80 le mètre : 12457,53
Montage à 3 m. 00 réduit : 107,578
A 2 f. 75 c. le mètre : 295,84
Taille des parements, trous, entailles et ravalement avec brettures, même cube : 107,578
A 6 f. 50 de taille par mètre : 699,26
A 10 f. 25 c. le mètre : 7167,42
Ensemble : 21965,09
Moins le rabais de 22 f. 15 % consenti par l’entrepreneur : 4865,27
Reste : 17099,82
Imprévu, 1/10 : 1709,98
Ensemble : 18809,80
Honoraires de l’architecte, de l’inspecteur et du vérificateur à 7,50 % : 1410,74
Montant du devis : 20220 f. 54
Le présent devis dressé par le soussigné architecte du château
Saint-Germain-en-Laye, 7 juillet 1906
Pour l’architecte empêché, et par ordre
L’inspecteur
H. Choret »

Commentaires sur la restauration et l’état du château de Saint-Germain-en-Laye

« Le château de Saint-Germain en 1862
Les murs ont des oreilles, s’il faut en croire la sagesse d’un vieux et prudent diction ; à ce compte, s’ils pouvaient parler, que de choses passées et présentes ils raconteraient, que d’éléments ils fourniraient aux chroniqueurs.
A ceux de Versailles et de Trianon on pourrait appliquer heureusement ces trois vers d’opéra-comique :
Que ces murs coquets,
S’ils n’étaient discrets,
Diraient de secrets.
Rien de moins coquet que les murs de notre vieux manoir de Saint-Germain, et cependant leurs récits et leurs légendes, si le don de la parole leur était accordé, offriraient un bien puissant intérêt. Sans vouloir remonter si haut, et descendant tout bonnement des grandes choses historiques du passé au caquetage de nos bourgeois d’à présent, les oreilles de ses vieux murs en ont entendu de belles, et de bonnes, et de toutes sortes, depuis qu’une haute volonté et une main habile ont entrepris de leur donner, au dehors, leur premier aspect des plus anciens jours, et au-dedans, une scientifique et précieuse destination.
Chaque étranger, et surtout chaque bourgeois plus ou moins oisif de la localité, accoudé sur le parapet des fossés, et suivant tous les jours le progrès des travaux dont la première campagne vient de finir avec l’approche de l’hiver, a voulu comprendre, et surtout commenter tous les détails, et même l’ensemble, encore enfoui dans les cartons de l’architecte préposé à la restauration qui va s’effectuer.
La critique a même déjà eu beau jeu, et cependant il est difficile, pour ne pas dire imprudent, de juger par avance une œuvre qui ne peut raisonnablement être appréciée que lorsqu’elle aura reçu son complément.
Les uns oublient qu’il s’agit de faire revivre le goût et les constructions d’un autre âge, ont voulu juger de ce qu’il se faisait devant eux comme s’il s’agissait d’une maison qu’ils auraient commandée à leur maître maçon, pour Asnières ou pour Bougival.
Les autres, et ils sont nombreux, n’ayant d’autre opinion que celle du journal auquel ils sont abonnés, ont fait de la discussion toute préparée sur ce qu’ils avaient lu le matin, et il faut le dire bien vite, dussent nos grands confrères s’en formaliser, ce sont précisément ceux-là qui ont commis le plus d’erreurs.
Quelques-uns donnaient pour argent comptant, et comme de leur cru, leur érudition de fraiche date ; d’autres, et c’étaient les plus modestes, ne manquaient pas de dire, dans les groupes où parfois ils trouvaient incrédulité ou opposition : « C’est mon journal qui l’a dit ».
C’est donc pour leur rendre service, et en même temps pour essayer de jeter quelque lumière dans la question, que, muni de documents certains, nous allons dès aujourd’hui, décidés à continuer plus tard notre tâche, réfuter, leur propre texte à la main, les erreurs dans lesquelles sont tombés et tomberont probablement encore, au sujet du château de Saint-Germain, quelques journaux, trop confiants dans certains de leurs correspondants qui, probablement, n’ont pensé qu’à faire ce qu’on appelle de la copie à tant par ligne, sans le moins du monde se préoccuper de plus ou moins d’authenticité des renseignements qu’on leur a fourni, ou de la solidité des observations qu’ils ont pu faire, le plus souvent en attendant quelques minutes le départ d’un train de chemin de fer pour Paris.
Commençons par le Constitutionnel, et citons textuellement l’un de ses articles qui, malheureusement, a été reproduit dans son entier par beaucoup d’autres journaux :
« On sait que le gouvernement fait restaurer le château de Saint-Germain pour y créer un musée archéologique gallo-romain.
La loge du concierge, à gauche en entrant, et une grande salle du parc, sur la porte de laquelle on lit déjà en lettres d’or : Musée, sont restaurées. Cette salle formera le vestibule du musée, pour lequel quelques objets sont déjà arrivés.
Le pavillon sud-ouest, en regard du débarcadère du chemin de fer, est en démolition. Il menaçait ruine ; il va être reconstruit de fond en comble. La chapelle, les galeries, la cour d’honneur sont en voie de réparations.
Des parapets, des fossés larges et profonds entourent le château. On lit sur les murs les inscriptions suivantes, qui y ont été placées à l’époque où le château avait été converti en pénitencier militaire :
A l’est : « C’est avec justice que tu trouves des tourments intérieurs, puisque tu aimes mieux remettre à demain de devenir bon que de l’être aujourd’hui ».
Autre du même côté : « Il est ridicule que tu ne veuilles pas te dérober à tes mauvais penchants, ce qui est très possible, et que tu prétendes échapper à ceux des autres, ce qui ne se peut pas ».
A l’ouest : « Les biens qui nous viennent de la réforme de notre conduite sont les plus durables ».
Au nord : « Il ne faut pas croire que les hommes pervers profitent de leurs mauvaises actions ; elles sont cachées pendant un temps, mais c’est le temps qui les découvre ».
Le fondateur du château de Saint-Germain fut Louis VI. Il va être remis dans l’état où il était sous Louis XIV. L’architecte est M. Millet. »
C’est d’abord probablement une faute typographique que les mots : salle du parc, qu’il faut remplacer par ceux de : salle du rez-de-chaussée, au-dessus de laquelle a été effectivement travée, non pas en lettres d’or, mais tout honnêtement en grille, même assez peu apparente, l’inscription : Musée.
Au troisième paragraphe, on lit la chose la plus incroyable et que le premier habitant de Saint-Germain pourrait victorieusement réfuter, c’est que le pavillon, par parenthèse nord-ouest et non pas sud-ouest, en regard du débarcadère, et qui vient d’être démoli, menaçait ruine et va être reconstruit de fond en comble.
Ce pavillon, comme les quatre autres annexés par Louis XIV à l’ancien quadrilatère de François Ier, était assis sur des bases d’une solidité à toute épreuve, et il ne sera pas plus reconstruit que les autres, dont la suppression a été décidée afin de rendre au château son aspect primitif.
On ne répare encore ni la chapelle, ni les galeries, ni la cour d’honneur.
Après avoir consacré cinq alinéas à la reproduction des sentences tracées sur les murs pour l’édification des prisonniers pendant la triste période où le château fut converti en pénitencier militaire, le rédacteur de l’article que nous citons termine par une erreur, une énormité, et heureusement une bonne et heureuse vérité. Erreur : Le fondateur du château de Saint-Germain fut, dit-il, Louis VI ; ce fut Charles V qui fut ce premier fondateur. Enormité : Il va être remis dans l’état où il était sous Louis XIV ; c’est précisément le contraire que l’on se propose de faire. Vérité : L’architecte est M. Millet ; ceci est heureusement de toute authenticité, et ce qui a été fait, comme tout ce que nous avons déjà pu voir des projets et des dessins de l’architecte des monuments historiques de France prouve assez que l’Empereur, le ministre et M. Viollet-Leduc ont fait, dans le choix de sa personne, un premier et grand pas dans la voie de réédification du monument important qui peut, dès à présent, prendre le nom de château de François Ier à Saint-Germain.
Passons maintenant à un second article, celui publié par le Siècle, et que de même nous reproduisons littéralement :
« Le vieux château de Saint-Germain-en-Laye, destiné à devenir musée gallo-romain, est en pleine voie de transformation ; on va, non pas en démolir les étages de briques, comme on nous l’avait dit primitivement, mais retrancher les pavillons ajoutés sous Louis XIV et remettre l’édifice en l’état où il se trouvait sous le règne de François Ier.
Les ponts-levis qui existaient sur les fossés, tant du côté de la ville que sur les jardins, doivent être reconstruits ; les terrasses en plomb qui jadis régnaient à la partie supérieure, et qu’on avait remplacées par des combles en charpente, lors de l’installation du pénitencier militaire, vont être rétablies et bordées par une balustrade renaissance, ornée de bases en amortissements ; les fossés seront rélargis du côté du jardin, et doivent être partout transformés en parterres ; l’horloge du château, qui depuis deux siècles figure au-dessus de la porte principale, va reprendre son ancienne place dans la partie supérieure du donjon, au-dessus du campanile.
Quant au donjon lui-même, qui avait disparu derrière le pavillon d’angle du côté gauche, il va reparaître, dégagé qu’il se trouve par la démolition de ce pavillon. C’est dans cette aile qu’habita Jacques II, depuis son arrivée en France jusqu’à sa mort. L’aile qui se trouve à l’autre angle de la façade du jardin renferme les appartements qu’occupait madame de Maintenon, quand la Cour était à Saint-Germain.
Dans une autre partie du château a aussi longtemps habité mademoiselle Louis de La Vallière ; des habitants de Saint-Germain se rappellent encore y avoir vu le cabinet de toilette de cette favorite, et le fauteuil qui, placé sur une trappe mécanique, lui servait pour descendre au rez-de-chaussée, sans qu’elle eût à passer par les escaliers.
La restauration des plus anciennes parties du monument est déjà accomplie sur certains points : le couloir voûte qui conduit dans la première cour est du nombre ; sa voûte en briques encorbellée, avec chaînes et cartouches de pierre, est complètement remise à neuf ; plusieurs salles sont aussi réparées, celle de Mars entre autres, qui a déjà reçu une partie des collections qu’on doit y exposer. Cette galerie est au premier étage, et l’on y monte par un escalier pratiqué dans une tour extérieure, qu’on est en train de construire à gauche de la porte d’entrée ; cette tour est dans le style du XVIe siècle.
Si Mansard a détruit la forme primitive du château de Saint-Germain par l’addition de ses ailes angulaires, il n’a pas touché à la première cour ; elle est donc restée intacte, et nous offre un des plus curieux spécimens de l’architecture renaissance.
Cette cour a la forme d’un angle aigu tronqué au sommet, chacune de ses encoignures est occupée par une tour ronde, diminuée à chaque étage et que surmonte une calotte hémisphérique. Elle est pourtournée par des arcades ressorties qui portent une terrasse continue, où s’ouvrent de plain-pied toutes les fenêtres des appartements ; cette terrasse est bordée d’une balustrade en pierre ajoutée dans le style de l’époque. Au-dessus se déploie ce magnifique étage de baies à frontons dont l’architecture polychrome est d’un effet prodigieux.
Mais chaque médaille a son revers, et on le trouve ici près du donjon, derrière le pavillon qu’a occupé le roi Jacques, où se retrouvent encore quelques vestiges d’oubliettes, car par de château sans cela jadis. C’était si commode !
Malgré les critiques qui ont été faites sur les additions de Mansard, il ne faut pas croire que le château de Saint-Germain n’ait eu qu’à souffrir des transformations opérées sous Louis XIV, car c’est sous son règne que furent dessinés les jardins et que fut construite cette magnifique terrasse de 2400 mètres qui domine le plus beau panorama du monde.
C’est de là que le monarque aimait à fouiller le paysage au moyen d’un puissant télescope qui lui faisait découvrir tout ce qui se passait jusqu’aux extrémités de l’horizon ; aussi, dans tous les pays circonvoisins, ne craignait-on rien tant que le télescope du roi. Aujourd’hui, c’est un industriel qui exploite pour son compte ces profondes perspectives, de sorte que l’on peut, moyennant 25 centimes, regarder à travers sa longue-vue et voir, comme jadis le grand roi, jusque dans les maisons des pays circonvoisins. Nous engageons donc ceux des habitants de ces pays dont les maisons regardent Saint-Germain à se défier de leur voisin d’en face. »
Nous devons le reconnaître, l’article du Siècle contient mois d’erreurs que celui que nous avons cité précédemment ; on y trouve au contraire certains détails curieux et exacts, qui prouvent que son auteur s’est renseigné à bonne source. Comment se fait-il qu’il se soit, au milieu de tant de vérités, trouvé place pour quelques erreurs par trop évidentes ? C’est ce que nous ignorons, nous faisant pourtant un devoir de ramener les choses à leur état naturel et véridique.
Il n’a jamais été question du rélargissement des fossés du côté du jardin. C’est une erreur de croire que la partie que vient de démasquer la démolition du premier pavillon dût l’ancien donjon de Charles V ; cette partie du château, que domine le beffroi, était tout bonnement une des tours d’angle composant la défense de la forteresse, et ne semble pas avoir été revêtue plus spécialement des titres et qualités appliquées aux donjons de l’ancienne féodalité.
Le Siècle partage l’erreur commune, surtout à un grand nombre d’habitants de Saint-Germain, qui croient que ce pavillon nord-ouest fut le séjour continuel du roi Jacques II d’Angleterre, depuis son arrivée en France jusqu’à sa mort. Le monarque exilé habita successivement différentes parties du château, et les appartements contenus dans cette aile sont ceux de la dauphine Marie-Anne-Victoire, femme du Grand Dauphin, fils de Louis XIV, l’élève de Bossuet. Le chiffre M. A. V. qu’on a pu voir jusqu’au dernier moment sur les lambris dorés de ces appartements suffirait pour attester l’authenticité de ce souvenir historique ; ces boiseries, curieuses par leurs sculptures taillées en plein chêne massif, ont été détachées avec soin pour être conservées, et reparaîtront, dit-on, avec leur éclat primitif, dans l’appartement spécial qui sera disposé pour l’Empereur, dans le cas très probable où S. M., lors de ses futures et fréquentes visites au musée, serait disposé à y prendre quelques instants de repos. C’est dans le même but que l’on doit approprier dans la cour un local au rez-de-chaussée, destiné aux remises et à l’écurie des voitures et des chevaux de l’Empereur et des personnes qui l’escorteront dans ses voyages à Saint-Germain.
C’est aussi une tradition des plus apocryphes que celle qui fixe dans une des ailes du château la fameuse fenêtre par laquelle, dit-on, Louis XIV gagnait secrètement l’appartement de mademoiselle de La Vallière ; un petit escalier tournant, qui existe encore, était un chemin beaucoup plus facile que pouvait suivre le royal amoureux ; les anciens employés du château ont probablement et traditionnellement exploité la curiosité des visiteurs en leur montrant la fenêtre, la toilette et le fauteuil mécanique dont parle le Siècle. Il en est souvent de ces souvenirs matériels comme de certaines reliques : on en crée lorsqu’on en manque.
Dans le troisième avant-dernier alinéa, après une charmante et assez longue description de la cour intérieure du château, le rédacteur du Siècle trouve un joli mot pour dire que chaque médaille a son revers, et qu’on trouve l’application de ce proverbe par la découverte de vestiges d’oubliettes derrière le donjon, près du pavillon occupé par le roi Jacques. Nous tenons des gens les plus compétents, de ceux même qui ont dirigé les démolitions et les fouilles qu’avec la meilleure volonté du monde – c’est leur expression – on n’a pu découvrir rien de semblable, malgré les travaux importants rendus nécessaires pour la réfection de sous-œuvres. Par la moindre trace de cachots, si ce n’est un de construction toute moderne, établi pour les besoins du pénitencier.
Là se borne la très légère critique, comme on le voit, de l’article précité qui, nous le répétons, renferme du reste des documents très exacts. Nous allons maintenant extraire quelques passages d’un très curieux article détaillé destiné à une grande feuille spéciale et qu’a bien voulu nous communiquer, avant de la lui donner, son jeune auteur, M. Paul Rossignol, déjà fort érudit en matières historiques et archéologiques, fils de M. le conservateur du musée de Saint-Germain, appelé tout récemment, comme on le sait, par décision impériale, à écrire l’histoire du château.
« Situé sur la route de Rouen à Paris, c’est-à-dire sur le passage des Anglais envahissant la France, le plateau de Saint-Germain exigeait un château fort commandant les bords de la Seine et protégeant ainsi la capitale. Louis le Gros, averti par les défaites de Brenneville et de Breteuil, profita sans nul doute de cette disposition, mais ses constructions n’ont laissé aucun vestige.
L’agrandissement du château de Louis le Gros par saint Louis est prouvé d’une manière irrécusable par un des côtés de la chapelle ogivale qui ferme maintenant le pentagone irrégulier que présente la cour d’honneur. Cette Sainte-Chapelle ne le cède en rien ni pour ses dimensions ni pour l’élégance de son architecture à la Sainte-Chapelle de Paris, et accuse un des plus beaux monuments du XIIIe siècle.
Brûlé sous Philippe le Bel et Philippe de Valois, le château de Louis le Gros et de saint Louis fut reconstruit par Charles V. Christine de Pisan nous dit que ce prince : « Moult fit rédifier nostablement le chastel Saint-Germain-en-Laye », dont il avait reconnu l’utilité pour la défense de Paris. Sa forme à cette époque nous est parfaitement démontrée par une grosse tour carrée et des caves qui traversent obliquement la cour actuelle du château. Ces caves, la tour et la chapelle de saint Louis furent les seuls parties respectées par François Ier lorsqu’il réédifia le château de Saint-Germain ; ce qui fait tomber complètement cette fausse assertion que les fondations de Charles V furent la base du château du XVIe siècle.
François Ier est véritablement le créateur de Saint-Germain ; il a accompli ce que Louis le Gros, saint Louis et Charles V n’avaient fait qu’entrevoir. C’est le beau moment du château, le roi l’aime et l’habite, il en parle même dans sa prison de Madrid.
Après lui, la cour y réside presque continuellement ; il abrite Charles IX poursuivis par les fantômes de la Saint-Barthélemy, et la Fronde y renferme Anne d’Autriche. Louis XIV y naît, y passe sa jeunesse sous la tutelle de Mazarin, dépense 6485582 livres à construire les cinq gros pavillons qui flanquent aujourd’hui (moins celui qu’on vient de détruire) les cinq angles du château de François Ier, embellit les jardins d’une terrasse de 2400 mètres dominant cette pleine immense, et en fait un des plus beaux panoramas du monde.
Saint-Germain finit où commence Versailles. En 1688, il donne encore asile au malheur des Stuarts, mais bientôt cette sombre lueur qui couronne la salamandre de François Ier va s’éteindre aussi ; il est occupé quelques instants par une école de cavalerie, par une caserne des Gardes du corps, puis il devient pénitencier militaire jusqu’en 1855, où l’Empereur ordonne la suppression de l’établissement, et nous arrivons à la dernière époque où la pensée impériale décide l’installation du musée Gallo-Romain. »
C’est encore à M. Paul Rossignol que nous allons emprunter les dernières lignes de notre article, peut-être un peu long mais qui a du moins le mérite d’être écrit consciencieusement et sur des données certaines.
« Le programme tracé par Son Excellence M. le ministre d’Etat et par la commission des Monuments historiques consiste dans le rétablissement du château tel qu’il se trouvait sous François Ier. On démolira donc successivement les cinq pavillons accolés par Louis XIV aux cinq angles du château. Le pavillon qui masquait la tour carrée de Charles V, au nord-ouest, est démoli, et l’on reprend actuellement en sous-œuvre ces vieilles et respectables constructions des XIVe et XVe siècles.
Le château de François Ier se compose de quatre étages, dont le dernier est voûté en ogive. Il porte de magnifiques terrasses en pierre disposées pour ne rien perdre d’une aussi belle vue ; elles sont bordées de balustrades maintenues par des piédestaux ornés d’F couronnés et surmontés de grands vases en pierre ; l’écoulement des eaux s’y fait au moyen de gargouilles sculptées suivant le mode adopté par tous les constructeurs au Moyen Âge, et d’élégantes souches de cheminées, marquées aussi au chiffre de François Ier, dominent l’ensemble.
La cour d’honneur a un caractère qu’on ne retrouve dans aucun des monuments du Moyen Âge. Tout autour, et entre chaque croisée, s’élèvent des éperons en brique, recevant des arcs qui portent les gargouilles et la balustrade des terrasses. Le service des divers étages est fait par trois escaliers en tourelle, éclairés par de petites croisées à frontons en brique, un dôme en pierre termine chacune de ces tourelles.
L’extérieur du château a eu beaucoup à souffrir de la poussée des voûtes de son dernier étage, [p. 199] et sur plusieurs points même, les murs ont bouclé de 15 à 20 centimètres. Pour éviter leur reconstruction, on élèvera des éperons entre chaque croisée, et l’on reproduira ainsi les dispositions grandioses de la cour d’honneur.
Bien qu’élevé après la féodalité, le château de Saint-Germain présente encore des mâchicoulis à la hauteur de l’entresol, et est entouré de larges fossés profonds de cinq à six mètres. On les franchissait jadis par un pont-levis sur la place du Château et une poterne sur la rue du Château-Neuf ; ces deux passages seront rétablis.
Ce monument présente une architecture si exceptionnelle, et une si faible entente des matériaux que l’on emploie dans nos pays, que nous serions tenté de croire, avec Félibien, que la construction du château aurait été confiée, par François Ier, à un des nombreux artistes italiens qu’il avait su réunir autour de lui. La restauration a été remise à des mains qui nous font bien augurer de l’avenir de ce château, M. Eugène Millet a fait ses preuves, et son mérite a su lui attirer la confiance du gouvernement. »
Paul Rossignol
Pour extraits et copie conformes.
Léon de Villette »

Marché pour l’horloge du château du Val à Saint-Germain-en-Laye

« Nous soussignés Charles Lory, maitre orloger demeurant à Paris, parroisse de Saint Gervais, d’une part, et Fiacre Gaudron, entrepreneur des Bâtiments du Roy à Saint Germain en Laye, y demeurant, d’autre part, sommes convenus de ce qui suit :
C’est à scavoir que moy, Claude Lory, m’oblige envers led. sieur Fiacre Gaudron, de lui faire et fournir un horloge pour le château du Val, forest de Saint Germain, de deux pieds de long sur dix huit pouces de largeur, garny de touttes ses roues et dépendances dudit horloge, sonnant l’heures et les demies heures, de founir l’éguille pour le cadran avec sa roue et ses conduittes ainsy que les rouleaux et boulons, cordes et poulies pour la conduite des poids, le tout posé en place, comme aussy l’armature du marteau du timbre de la cloche pour faire sonner l’heure et demie heure (non compris au présent marché la fourniture du timbre sonnant qui sera fourny par led. sieur Gaudron), pour le prix et somme de quatre cents livres, le tout fourny, voituré et pozé en place entre cy [et] la fin de février de l’année prochaine 1763.
Et moyd. Fiacre Gaudron m’oblige de payer audit sieur Lory lad. somme de quatre cens livres, savoir la moitié en pozant laditte horloge, et l’autre moitié deux mois après que la susd. horloge sera pozé.
Et moy, Lory, m’oblige de garantir laditte horloge pendant quatre années consécutives et d’y faire les réparations nécessaires, s’il s’en trouvent à faire. C’est de quoy nous sommes convenus et demeurez d’accord.
Fait double entre nous sous nos signatures privées audit Saint Germain, ce trente septembre mil sept cent soixante deux.
Fiacre Gaudron
C. Lory
Monseigneur le contte de La Marck aura la bontté de payer au fils de monsieur Lory la somme qu’il a marqué au mémoire que j’ay donné à monsieur le contte de La Marck au châtau du Vall en retiran le présan marché, quittance dudis sieur Lory fils
Ce 4e septembre 1763
Fiace Gaudron
J’ay soussigné reconois avoir receu la somme de monseneur le contte de La Marck quat cens quarante cens livre pour parft peument de l’orloge du chataux du Val, que j’ay fait et posez.
Fait à Paris ce huit septembre 1763
Lory le fils »

La Marck, Louis-Engelbert (de)

Marché de sous-traitance de charpenterie pour les travaux dans la salle de bal du château de Saint-Germain-en-Laye

« Devis des ouvrages de charpenterie qu’il convient faire pour maistre Guillaume Mercier au chasteau de Saint Germain en Laye, de peine seullement
Premierement, convient reculler ungne grande cloison de cinq thoises et la remener douze piedz plus loing qu’elle n’est avecq quatre thoises d’autre cloison estant assemblé dans la sabliere de l’autre cloison.
Item quinze thoises de cloison ou environ pour faire les separations de l’allee depuis l’escallyé rond jusques au petit escallier que l’on leve depuis ungne des galleries hors œuvre, dont a chacun cloison soubz chacune poultre sera erigé ung grand poteau d’une piece et asemblé ungne sabliere, et entre la sabliere sera asemblé poteaulx et remplage, et eriger les huisseries ausd. cloisons aux lieux où sera commandé.
Item abattre deux poultre prez la chambre du Roy et iceulx mener en la salle du bal pour iceulx lever, et sur lesd. poutres assembler trois planche de fausse travez et garny de sollives, assavoir deux qui ont esté abatuz et ungne autre qui sera de boys neuf et peuplez des sollives aux través qui ne seront complete et rabottez garniz d’aiz dessudz.
Item de faire neuf thoises de cloison ou environ au dessus desd. poultres et faire les separations des deux chambres au dessubz garniz de poteaulx espacez à dix huict pouces pres les ungs des autres et eriger les huisseries ou il sera advisé.
Item de parachever ung petit escallier hors œuvre […] sur la court et cha[…] ungne viz […]endant a l’antienne gallerie du costé du jardin et abatre ungne cloison pres la salle du bal et mettre du poteaulx sur l’allee, faire deux mentaulx de cheminez, hachez et reboucher la bee de l’escalier aupres celluy que l’on a faict de neuf.
Du jeudi XXIII jour de aoust MVcIIIIxx quatre, heure de IIII plus apres midy
Furent presents Thibault Mignon, Jehan Garnier et Martin Berthier, tous compagnons charpentiers demeurant à Paris, lesd. Garnier et Berthier en la paroisse Sainct Paul et led. Mignon en la paroisse Sainct Gervays, estans de present en ce lieu, lesquelz ont promis et par ces presentes promettent l’un pour l’autre et seul et sans à honnorable homme maistre Guillaume Mercier, juré du Roy en l’office de charpenterye à Paris et charpentier de Sa Majesté au chasteau de Sainct Germain en Laye, present, aceptant, de au dedans ung moys d’huy faire et parfaire de leurs peynes seullement les œuvres de charpenterye cy devant declarees divisees entre eulx, fournissant par led. Mercier tout le boys qu’il conviendra pour ce faire et rendre lad. besongne faicte et parfaicte bien et deument au dire de gens et ouvriers ad ce congnoissans, et dans led. temps et moys. Ce faict moyennant la somme de quarante cinq escuz sol que led. Mercier a promis et promect leur payer ou […] au fur et mesure qu’ils feront lad. besongne et à laquelle somme ils ont […] icelle […] lesd. Mignon, Garnier et Berthier […] est corps et biens. Renoncant. Faict aud. Sainct Germain en Laye en l’estude dud. juré present Thomas Legendre, huissier sergent à cheval du Roy nostre sire au Chastelet de Paris, Gilles Duvallet et Henry Druet, temoins. Lesd. Mignon et Garnier ont declaré ne savoir escripre ne signer.
Mercier, Martin Berthier
Duvallet, Legendre, Pisonet. »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, ce 1er may 1663
Monsieur,
Je ne puis avoir le bonheur de vous joindre dimanche dernier pour recepvoir l’honneur de vos commandements, vous rendre compte de ce quy ce passe ycy et vous supplier de de me dire si il vous plait comme dessiré que j’agisse dans cette employ avec les sieurs Villetot. A presant que l’on a commencé à fonder et massonner partout, c’est ce quy m’a faict retourner plus promptement que je ne croyés sans avoir l’honneur de vous voire, pour leur trasser et leurs faire commencer touttes leurs dits ouvrages.
Mais auparavant, je vous demande escusse sy je prend la liberté de m’espliquer avec vous sy dessiré que il esxecutte leurs marché ponctuellement, dans lequelle il sont obligé de ne mettre que de la pierre de taille dure de Saint Cloud ou d’Arcuelle, et pour pierre tandre du vergelé ou Saint Leu avec du bon moilon et bon sable.
Cependant, il fons venire avec la pierre dure dud. Saint Cloud et d’Arceuelle plussieurs aultres pierres de Nanterre et aultre lieux circonvoisins. Sy lad. pierre dure ce trouvoit aussy bonne, je n’y trouveroit rien à dire, mais il y a de la diferance, elle est bonne, mais l’autre est bien meilleur.
Il mette en œuvres aussy toutte sorte de moilon quy font tiré sur le lieu, dont il y en a de tandre quy ne peut estre bon que à certainne ouvrages, lequelle je vouderois que l’on resserva pour ycelle, et le plus dure quy est le meilleur et tres bon pour les bonnes ouvrages, ce que j’ay peinne à obtenire.
Il employe le sable quy ce trouve sur le lieu quy pour cela n’en n’est pas meilleur. Je veray avec eux d’en trouver de meilleur dans lesd. lieux, au moins le choissire pour ne pas prendre le premier venu.
Je ne scay pas tout à faict ce que porte leur marché, mais pour des certainnes ouvrages quy sont à faire, il seroit tres necessaire d’en avoir de celuy de river. Il feroit de la peinne à le monter, et puis c’etz tout.
Toutte cest observations sont tres essencielle selon mon sentiment puisque la ruinne desd. ouvrages desja faicts ne sont arivée que par la faulte des bons mattereaux, ce quy ce recognois encor par tout le château, temoins la gallerie et terrasse quy va à la chappelle, que je faict estoyer, crinte que elle ne tombe devant que l’on la retablisse.
Ainssy il paroit que ceux quy ont faict autrefois lesd. ouvrages ont mis touttes pierres en œuvres sans y rien considerer, ce de quoy il ce fault coriger, et la crinte que j’ay que cetz messieur les entrepreneurs ne les y misse me faict prendre la ardiesse de leurs en comuniquer mon sentiment.
Mais auparavant, je vous supplie, Monsieur, de m’escusser sy je prend encor la liberté de vous en demander un ordre espres et de vostre volonté, car je leurs suis trop soubmis et trop foible pour leurs rien communiquer et disputter sans l’apuis et la forces de vos commandements, n’estant pas des entrepreneurs du commun.
Ainsy, Monsieur, je remest le tout à vostre bon jugement, an atandant l’honneur de vos commandements. Je suis vostre tres hinble et tres obeisant serviteur.
Levau »

Lettre concernant les budgets de la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Monuments historiques
Saint-Germain, 25 juillet 1879
A monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez bien voulu accorder en 1847 un crédit de 118274 f. affecté à la restauration de la chapelle saint Louis au château de Saint-Germain-en-Laye. Cette somme devant être dépensée par annuités de 25000 f. chacune, il en est résulté qu’au commencement de 1878, il ne reste plus que 18274 f. disponibles sur ce crédit accordé.
Mais dans le courant de la même année, vous avez bien voulu allouer un nouveau crédit pour la continuation des ouvrages de restauration et monsieur Millet, reconnaissant qu’il était nécessaire pour la bonne exécution des travaux, de dépenser en 1878 une somme égale aux annuités précédentes, préleva sur le dernier crédit accordé une somme de 6726 f. destinée à élever pour 1878 la somme totale à la somme de 25000 f.
Il y avait lieu de répartir cette dépense totale entre deux décomptes, l’un s’élevant à 18274 f. et formant la clôture du crédit de 118274 f. et l’autre s’élevant à 4915 f. 97 se rapportant au crédit récemment ouvert.
J’ai l’honneur, monsieur le Ministre, de vous adresser sous pli séparé tout le dossier relatif au premier décompte et j’ai l’honneur de vous transmettre aujourd’hui les pièces qui concernent le second. Ces pièces sont les suivantes :
1 décompte des travaux en double expédition, dont une sur timbre
1 certificat de réception en double expédition, dont une sur timbre
et 4 certificats de paiement, également en double expédition.
Il résulte de ces pièces que le chiffre des travaux exécutés s’élève à la somme de 4573 f. 00
et celui des honoraires de l’architecte à 228 f. 65
de l’inspecteur à 57 f. 16
du vérificateur à 57 f. 16
ensemble 345 f. 97
Total pareil : 4915 f. 97
Les travaux compris dans ce décompte sont les derniers qui aient été exécutés à la chapelle du château de Saint-Germain sous la direction de monsieur Millet.
Je viens vous prier, monsieur le Ministre de donner votre approbation aux pièces comptables que j’ai l’honneur de vous soumettre.
Je suis avec un profond respect, monsieur le ministre, votre très humble et très obéissant serviteur,
L’inspecteur Eug. Choret »

Préfecture du département de Seine-et-Oise

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Copie de deux lettres écrites les 20 mars et 5 avril par M. Quentin de Villiers, maire de Saint-Germain-en-Laye, à M. Vavin, administrateur et liquidateur général de l’ancienne Liste civile
[…]
Saint-Germain-en-Laye, 5 avril 1848
Monsieur,
Par ma lettre officielle du 20 mars 1848, je vous exposais l’urgence d’une décision que je sollicitais de votre justice et de votre humanité pour le maintien et la confirmation à nouveau du crédit de 45000 f. accordé par l’administration de l’ancienne Liste civile en date du 27 mars 1847.
Ce crédit avait pour but de pourvoir aux frais d’achèvement des travaux entrepris sur le parterre et dans la partie de forêt qui y a été annexée jusqu’à la ligne de ceinture formée par le chemin de fer.
Sans parler de la gêne résultant pour la circulation de terrains bouleversés, d’arbres abattus, des embarras enfin et du désordre qu’entrainent des travaux de ce genre commencés et non conduits à terme, je n’ai le courage de faire valoir qu’une raison par-dessus tout dominante, c’est l’impérieuse nécessité d’employer de nombreux ouvriers que la ville n’est plus, tout à l’heure, dans la possibilité d’occuper par un double motif :
1° l’absence de travaux de voirie ou autres immédiatement exécutables,
2° le manque total de fonds.
Allocation du budget, votes de centimes spéciaux, produits de souscriptions volontaires, toutes ces ressources touchent au moment d’être entièrement épuisées dans une très courte période de temps.
J’ose donc, Monsieur, vous supplier de prendre en considération la demande contenue en ma lettre du 20 mars que je vous réitère par la présente avec toute l’instance d’un esprit pénétré de la gravité de la situation qui résulterait pour notre ville d’une attente plus prolongée de votre adhésion à ma si juste requête. De cette adhésion dépend la subsistance d’une centaine d’ouvriers jusqu’à présent maintenus assez tranquilles parce qu’ils ont été occupés, mais que bientôt le besoin et la faim pourraient mal conseiller.
J’attends donc, Monsieur, votre réponse. Je l’espère très prochaine et surtout favorable.
Veuillez agréer, Monsieur, etc. »

Ministère de l'Intérieur. Direction des Beaux-Arts

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Paris, le 5 mars 1874
Monsieur le Ministre et cher collègue
J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 11 de ce mois pour m’annoncer que vous vouliez bien prendre à la charge du crédit des Monuments historiques la moitié des dépenses que nécessitera la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain et qui sont évaluées, en totalité, au devis général, à la somme de 236548 francs.
En conséquence, vous fixez la part contributive de votre département à la somme de 118274 f., divisée en quatre annuités à partir de 1874.
Je vous remercie, Monsieur le Ministre et cher collègue, de vouloir bien contribuer à l’exécution des travaux dirigés, depuis plusieurs années, par mon administration, pour restaurer le château de Saint-Germain.
J’informer M. Millet, architecte, de la décision que vous avez prise et je l’invite à prescrire immédiatement les mesures nécessaires pour commencer la restauration de la chapelle.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
C. de Larcy »

Mémoire sur les travaux faits et à faire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Génie
Place de Saint-Germain
Projets pour 1836
Direction de Paris
Mémoire sur l’état actuel de la place, sur les travaux exécutés en 1835 et sur ceux que l’on propose pour 1836
Bâtiments militaires
Travaux extraordinaires pour l’établissement d’un pénitencier militaire dans le château
Avant de commencer l’exposé des travaux exécutés en 1835 et de ceux que l’on propose pour 1836, il est nécessaire d’entrer dans l’énumération des décisions auxquelles le chef du Génie a eu à se conformer.
Les fonds votés par le comité des Fortifications, dans sa délibération du 25 mars 1835 approuvée par le ministre de la Guerre, le 28 du même mois, étaient de : 136700 f.
Par décision du 8 avril suivant, le ministre a alloué, sur les fonds de réserve, pour la construction des cellules, la somme de : 23300 f.
Ensuite de réclamations élevées par la commission du pénitencier, le chef du Génie ayant transmis, sous la date du 14 juillet, un rapport et un plan concernant les modifications au projet de 1835 demandées par cette commission, le ministre, par décision du 22 août suivant, a approuvé ces modifications et a alloué, pour compléter en 1835 la construction des murs d’enceinte, un supplément de fonds de : 14500 f.
Diverses dépenses ont été ordonnées sans allocations de fonds pour couvrir ces dépenses, ainsi 1° la décision précitée du 22 août qui allouait un supplément de fonds pour achever en 1835 la construction des murs d’enceinte prescrivait de raser la culée de l’ancien pont faisant saillie dans le fossé (2-3) pour rebâtir dans l’alignement de la contrescarpe, et l’allocation supplémentaire n’a pas été augmentée de la somme nécessaire pour effectuer ce redressement ; 2° par décision du 5 novembre dernier, le ministre a ordonné l’achat d’une grande quantité d’objets d’ameublement demandés par la commission du pénitencier et non prévus dans le projet de 1835.
C’est d’après les prescriptions énoncées ci-dessus que les travaux ont été dirigés et amenés à leur état actuel. Mais le ministre, par décision du 4 février, vient de réduite de 10000 f. les fonds faits pour la place, en prescrivant d’imputer sur l’exercice de 1836 les dépenses déjà faites en excédant du chiffre réduit, ainsi que celles des travaux en cours d’exécution, jusqu’à concurrence de ladite somme. De là l’introduction, dans le projet pour 1836, de travaux accomplis.
Reste en fonds faits pour le pénitencier : 164500 f.
Le chef du Génie termine cet exposé préliminaire par une observation relative à la situation des travaux. N’étant pas encore complétement achevés au moment où il commence ce mémoire, il lui est impossible d’en présenter la situation exacte, attendu qu’il n’a pas pu faire marcher la comptabilité de pair avec les travaux. C’est pour ne pas différer plus longtemps l’expédition des projets demandés avec instance par M. le directeur des Fortifications qu’il a commencé la rédaction du présent mémoire avant la clôture des travaux, lesquels ne seront achevés que dans les premiers jours du mois de mars, époque fixée pour la translation à Saint-Germain du pénitencier de Montaigu.
Dans l’énumération qui va suivre, on a cherché à se conformer, autant que possible, aux formes du nouveau règlement et en même temps aux prescriptions de la délibération du 25 mars dernier concernant les parties ajournées du chapitre 1er du projet de 1835.
Chapitre 1er comprenant les ouvrages exécutés, tant sur les fonds de 1835 que, par anticipation, sur ceux de 1836, ainsi que les parties ajournées du chapitre 1er du projet de 1835
Murs d’enceinte. Les murs de l’enceinte extérieure et ceux des préaux ont été construits pendant la campagne. On a également fait les réparations les plus nécessaires aux contrescarpes (art. 1er des ouvrages ordonnés). Les fonds faits étaient de 37500 f., on a dépensé environ 45400 f. Les travaux seront complètement terminés lorsque la saison aura permis de fermer la trouée qui existe dans le mur d’enceinte (2-3) et ayant 24 m. de longueur sur 2 m. 50 de hauteur et 0 m. 40 d’épaisseur. La gelée étant survenue avant l’entier achèvement de cette partie de l’enceinte, on a été obligé de renoncer à fermer cette trouée et l’on s’est borné à en toiser les matériaux qui avaient déjà été mis en œuvre, de manière à former parapet pour la sûreté de la circulation dans la rue du Château-Neuf. La dépense excède les fonds faits par la raison qui a été donnée dans l’exposé préliminaire.
Combles. [Article] 1. On demande pour achever les réparations et remplacemens aux couvertures, parapets, lanciers et tuyaux de descente (conformément aux feuilles de dessin n° 8 et 9) la somme de : 7600 f.
Apostille
Dans le projet de 1835, on avait évalué la dépense nécessaire pour mettre les couvertures en bon état à la somme de 16500 f., sur laquelle il a été accordé un acompte de 8000 f., qui a été dépensé. La somme demandée suffira pour l’achèvement des réparations dont il s’agit.
Grilles et fermetures. On a grillé les fenêtres des souterrains et du rez-de-chaussée, fermé les corridors des cellules de l’entresol par des barrières en fer, et l’on a complété la mise en bon état des portes et des fenêtres de ces trois étages par quelques remplacements et la réparation de tout ce qui a été susceptible d’être conservé (art. 3 des ouvrages ordonnés). Les fonds faits étaient de 35000 f., on a dépensé 29420 f. Les travaux sont entièrement terminés.
Démolitions et réparations intérieures. [Article] 2. On demande pour achever les démolitions et réparations intérieures (conformément aux feuilles de dessin n° 4, 5 et 6) la somme de : 10100 f.
Apostille générale
La dépense totale de cet article (art. 4 du projet de 1835) avait été évaluée à la somme de 32200 f., sur laquelle il a été accordé un acompte de 16000 f. La nécessité de compléter la mise en bon état de la partie du château qui devait être occupée immédiatement n’a pas permis de se renfermer dans les limites des fonds faits, et l’on a dépensé 22940 f. Mais l’excédant de dépense de cet article est couvert par l’économie faite sur l’article précédent. Il reste à compléter les travaux dont il s’agit en les étendant au reste du château, conformément au détail qui suit :
Section A. Démolitions de cloisons, soupentes, plafonds, cheminées, petits escaliers : 1200 f.
Apostille
Quelque soit le développement qu’on jugera à propos de donner à la continuation des travaux dans les étages supérieurs du château, il convient d’achever en 1836 les démolitions, afin de prolonger le moins possible la gêne qui doit en résulter pour le service intérieur de la prison.
Section B. Réparations diverses dans l’intérieur, percement et bouchement de baies : 8200 f.
Apostille
Il convient également d’achever cette année les grosses réparations de l’intérieur.
Section C. Poteaux pour renforcer les planchers : 700 f.
Apostille
L’établissement des poteaux pour consolider les planchers est un travail qu’on ne peut pas se dispenser de faire en même temps que les cellules.
Total de l’article 2, somme pareille : 10100 f.
Latrines. Construites pendant la campagne. Les fonds faits étaient de 20000 f., on a dépensé 11070 f. Les travaux sont terminés.
Conduites d’eau. [Article] 3. On demande pour achever les travaux relatifs à la distribution des eaux et à l’établissement des bassins d’ablutions (conformément à la feuille n° 2) la somme de : 2600 f.
Apostille
La dépense de cet article (art. 6 du projet de 1835) avait été évaluée à la somme de 10200 f., sur laquelle il a été accordé un acompte de 6300 f. On a fait les travaux pour fournir de l’eau aux deux établissemens de bains, à la cuisine des détenus et aux quatre bassins d’ablution qui ont été mis en place et l’on a dépensé la somme de 3530 f. Quant à ce qui regarde la cuisine e la tisannerie de l’infirmerie, comme l’administration ne parait pas décidée à faire traiter les malades dans l’établissement, il convient d’ajourner toute la dépense pour cet objet.
Locaux accessoires. [Article] 4. On demande pour compléter les deux établissements de bains (conformément à la feuille de dessin n° 2) la somme de : 680 f.
Apostille
Nota. Cette dépense complémentaire serait mieux placée à l’article 6 (ameublement).
Le complément demandé consiste en quatre nouvelles baignoires qu’on propose d’ajouter aux cinq qui ont été placées dans les deux établissemens de bains qui, avec la cuisine des détenus, composent la totalité des locaux appropriés sur les fonds de l’article 7 du projet de 1835. Ainsi qu’on l’a déjà dit, l’administration elle-même ne sachant pas encore si l’infirmerie sera un hôpital ou si ce sera tout simplement un lieu de repos pour les hommes légèrement malades, on n’a fait ni la cuisine, ni le laboratoire de pharmacie. Les fonds faits étaient de 11700 f., on a dépensé 7240 f.
Escaliers. [Article] 5. On demande, pour achever l’escalier sur le milieu de la courtine (2-3) (conformément aux feuilles de dessin n° 4, 5, 6 et 9) la somme de : 1600 f.
Apostille
Cet article formait la 1ère section de l’art. 8 du projet de 1835 dont la dépense avait été évaluée à 9100 f. et pour lequel il a été accordé un acompte de 4700 f. Il n’a pas été possible de se borner à l’établissement des deux premières révolutions de cet escalier, car il était nécessaire que la partie à livrer fût recouverte afin que cette communication, qui est la seule sur cette courtine, ne fût pas interrompue pour continuer la pose des révolutions supérieures, ce qui était inévitable si l’on s’était arrêté à l’entresol. On a donc été obligé de faire les quatre premières révolutions, c’est-à-dire de faire l’escalier jusqu’au 1er étage, afin de pouvoir livrer l’entresol. Par la même raison, on ne pourra livrer le premier étage qu’après avoir fait les deux révolutions suivantes. Il est donc indispensable que cet escalier soit terminé.
Les escaliers pour la communication du rez-de-chaussée avec les préaux ont été établis d’après les modifications approuvées par la décision du 22 août 1835, et l’on n’a aucune demande à faire pour cette partie qui est terminée. On a dépensé pour cet article (art. 8 des ouvrages ordonnés) la somme de 5950 f.
Ameublement. [Article] 6. On demande pour compléter l’ameublement la somme de : 3500 f.
Apostille
Cet article (art. 9 du projet de 1835) comprenait non seulement l’ameublement mais encore les travaux d’appropriation du corps de garde, de la geôle et du greffe. Les fonds faits étaient de : 3900 f. On a dépensé pour l’exécution desdits travaux d’appropriation et la fourniture des objets d’ameublement prévus dans le projet de 1835 la somme de 4150 f. Mais par décision du 5 novembre dernier, le ministre a ordonné l’achat d’une grande quantité d’objets d’ameublement demandés par la commission du pénitencier et non prévus dans le projet. Cette dépense, dont le détail se trouve dans l’état estimatif ci annexé et pour laquelle il n’a pas été fait de fonds, n’a pas pu être imputée sur 1835 et se trouve conséquemment reportée sur l’exercice 1836.
Cellules. [Article] 7. On demande pour achever la construction des cellules de l’entresol et des souterrains (conformément aux feuilles de dessin n° 1, 3, 9 et 10) la somme de : 11600 f.
Apostille générale
Les fonds faits par les décisions du 28 mars et du 8 avril 1835 étaient de 26900 f. Sur cette allocation, on a fait les cellules de l’entresol dans les pavillons 3 et 4 et sur les courtines (2-3) (3-4) et (4-5), ensemble 161 cellules ainsi que 13 cellules de punition dans les souterrains des pavillons 3 et 5. Mais le ministre, par décision du 4 du courant, ayant réduit de 10000 f. les fonds faits pour la place, il n’est plus possible d’imputer la totalité de cette dépense sur l’exercice de 1835 et l’on reporte en conséquence à 1836 la dépense faite pour la construction des 40 cellules de l’entresol de la courtine (2-3). La dépense faite pour les constructions imputées sur 1835 (art. 10 des ouvrages ordonnés) est de 20580 f., et la continuation des travaux se trouve répartie de la manière suivante :
Section A. Construction de 40 cellules à l’entresol de la courtine (2-3) (feuilles n° 3, 9 et 10) : 5500 f.
Apostille
Faites par anticipation sur les fonds de 1836 ainsi qu’on l’a expliqué dans l’apostille générale.
Observations relatives aux constructions.
Comme les cloisons dites légères, telles qu’on les construit ordinairement, n’ont que 0 m. 08 d’épaisseur, celles qui forment les cellules, auxquelles on a voulu conserver l’épaisseur de 0 m. 11 qui leur était donnée dans le projet de 1835 et qui est nécessaire pour la solidité, ont été faites à la manière des pans de bois avec des potelets de 0,10 de largeur sur 0 m. 07 d’épaisseur, espacés de 0 m. 35 environ, de milieu en milieu, les intervalles maçonnés en plâtras et plâtre, et le tout ravalés en plâtre pur, à fleur des bois d’huisserie, lesquels ayant 0 m. 11 d’épaisseur restent apparens.
Section B. Construction de 28 cellules à l’entresol de la courtine (1-5) (feuilles n° 3 et 9)
Apostille
Il est nécessaire de compléter les cellules de l’entresol afin de n’avoir plus rien à faire dans cette partie du bâtiment qui va être occupée. Le plancher de l’entresol (1-5) étant un peu plus bas que ceux des autres courtines, les cellules dont il s’agit, au lieu de n’avoir que 3 m. de hauteur comme les autres, sont supposées construites sur toute la hauteur de l’entresol.
Section C. Construction de 10 cellules de punition dans les souterrains des pavillons 3, 4 et 5 (feuille n° 1) : 2250 f.
Apostille
Ces cellules diffèrent de celles des étages, non seulement par leurs dimensions, mais encore par leur construction, qui est en briques de 0,22 d’épaisseur. Il convient de compléter l’appropriation des souterrains à leur destination par la construction des cellules dont il s’agit.
Total de l’art. 7, somme pareille : 11600 f.
Bâtimens de l’infirmerie et de l’administration. Les fonds faits (art. 11 des ouvrages ordonnés) étaient de 3800 f., on a dépensé la somme de 5140 f. Les travaux d’appropriation dans les bâtimens dont il est question avaient été évalués dans le projet de 1835 à la somme de 6600 f. On n’en demande pas la continuation, 1° à cause de l’incertitude dans laquelle on est relativement à l’infirmerie et dont on a déjà parlé, 2° parce que le pavillon de l’administration a été mis en état pour le personnel actuel composé de l’inspecteur, de l’adjudant et du trésorier-greffier, et que ce personnel ne paraît pas devoir être augmenté prochainement.
Cour. [Article] 8. On demande pour l’établissement d’une clôture provisoire (conformément à la feuille de dessin n° 2) la somme de : 240 f.
Apostille
Cette clôture, qui est indiquée sur la feuille n° 2 par une ligne ponctuée dans la direction du pavillon (2) au pavillon (5) a pour objet d’isoler la partie de la cour que les détenus sont obligés de traverser pour aller aux ateliers et aux réfectoires de l’emplacement qui est compris entre la chapelle et le pavillon 5 et qu’on est obligé de conserver pendant la durée des travaux pour le dépôt des matériaux et des immondices provenant des démolitions à faire aux étages supérieurs.
L’entresol de la courtine (1-5) ne devant pas être occupé, puisque les cellules ne sont pas construites, on se réservera, pendant les travaux, l’escalier du pavillon (5) pour le passage des ouvriers, lesquels ne pourront avoir aucune communication avec les détenus, attendu que tous les autres escaliers leur seront interdits au-dessous du premier étage par les barrages provisoires établis dans chacun de ces escaliers au-dessus de l’entresol. Au moyen des communications qui permettent le libre parcours de toutes les parties du premier étage, les travaux pourront être facilement exécutés et toutes les immondices provenant des démolitions pourront être jetées dans l’emplacement réservé vers la porte d’entrée, d’où elles seront transportées aux décharges publiques.
La clôture dont il s’agit et les barrages des escaliers au-dessus de l’entresol sont des dispositions provisoires qui sont indispensables pour pouvoir continuer les travaux après la translation des détenus de Montaigu.
Chapitre 2e comprenant les travaux à exécuter pour compléter l’établissement du pénitencier militaire
Cellules. [Article] 9. On demande pour la construction de 360 cellules (conformément aux feuilles de dessin n° 4, 5, 6, 7, 9 et 10) la somme de : 50000 f.
Apostille générale
Le projet actuel diffère en plusieurs points de celui de l’année dernière. Dans le projet de l’année dernière, la courtine (2-3), qui est beaucoup plus étroite que les autres, était également organisée en cellules, non seulement au 1er étage, mais encore à l’entresol au-dessus qui n’a que 2 m. 20 de hauteur et au 2e étage dont la hauteur varie de 2 m. 40 à 2 m. 20, et l’on parvenait ainsi à établir 335 cellules, lesquelles, jointes avec 198 cellules du chapitre 1er, qu’on faisait à l’entresol au-dessus du rez-de-chaussée, formaient un total de 533 cellules. Ce projet donne lieu aux remarques suivantes : 1° le peu de hauteur (2 m. 20) de l’entresol entre le 1er et le 2e étages de la dite courtine ne permet pas d’y établir des cellules. Il en est de même du 2e ; 2° le peu de hauteur du bâtiment au-dessus de la galerie de l’entresol ne permet pas d’établir au 1er étage des cellules disposées comme celles de l’entresol, en sorte que, forcé de les tourner autrement, on ne pourrait en placer au 1er étage que 18 au lieu de 40 que contient l’entresol. On pense donc qu’il faut renoncer à faire des cellules aux étages de la courtine (2-3). D’ailleurs, il ne faut pas songer seulement au logement : il faut encore pourvoir aux autres besoins, en affectant aux ateliers les emplacemens nécessaires. Or les ateliers de la salle de Mars et ceux du rez-de-chaussée, composant la totalité des prévisions du projet de l’année dernière, sont évidemment insuffisans pour un effectif de plus de 500 hommes. Ces considérations, qui ont déterminé à étendre les ateliers en leur affectant la courtine (2-3), dont donné lieu au nouveau dispositif des cellules qu’on propose dans le projet actuel, pour compenser la perte de logemens qui en résulte. Ce dispositif procure 360 cellules qui, jointes aux 189 cellules de l’entresol au-dessus du rez-de-chaussée, forment un total de 549 cellules.
Section A. Construction de 27 cellules de 3 m. de hauteur au 1er étage des pavillons 3 et 4 (feuilles n° 4, 9 et 10) : 3700 f.
Apostille
Ces cellules sont semblables à celles qui ont été construites pendant la campagne, à l’entresol au-dessus du rez-de-chaussée.
Section B. Construction au 1er étage des courtines (3-4) et (4-5) de 176 cellules superposées sur 2 de hauteur (feuilles n° 4, 5, 9 et 10) : 28200 f.
Apostille
La hauteur du 1er étage du château, entre les deux planchers, varie de 6 m. 30 à 6 m. 40 et est conséquemment double de celle qu’on donne aux cellules. Au lieu de se borner à la construction de celles du projet de l’année dernière, on propose d’utiliser le reste de l’étage par un 2e rang de cellules superposées, lesquelles remplaceront celles qu’on faisait dans la courtine (2-3) au détriment des ateliers qui, comme on l’a déjà dit, seraient insuffisans si on ne leur donnait pas cet accroissement.
Section C. Construction de 157 cellules aux 2e et 3e étages (feuilles n° 6, 7 et 9) : 18100 f.
Apostille
La concentration du plus grand nombre d’hommes possible dans l’établissement est un moyen d’économie, surtout lorsqu’on n’a pas à construire le bâtiment. Il convient donc d’occuper tous les locaux en faisant autant de cellules qu’on le pourra, sans nuire aux autres besoins du service. Les cellules dont il s’agit ne pourront avoir que 2 m. 60 de hauteur, mais, à la rigueur, cela est suffisant.
Total de l’art. 9, somme pareille : 50000 f.
Ateliers. [Article] 10. On demande pour la mise en état des ateliers (conformément aux feuilles de dessins n° 4, 5, 6 et 9) la somme de : 16500 f.
Apostille générale
Suivant le régime établi, tous les prisonniers doivent travailler. Les bâtimens doivent donc contenir des emplacemens pour les divers travaux dont la capacité soit proportionnée à celle des logemens. On a déjà dit que, dans le projet de l’année dernière, il y avait insuffisance des locaux pour les travaux. En effet, les ateliers du rez-de-chaussée ne peuvent pas contenir plus de 100 hommes, et quant aux deux étages de la salle de Mars formant deux ateliers où il convient d’établir le tissage, on ne pourra pas y placer plus de 160 ouvriers. De là la nécessité d’étendre les ateliers en leur affectant les étages de la courtine (2-3), lesquels sont peu susceptibles d’ailleurs d’être organisés en cellules.
Section A. Etablissement des ateliers de la salle de Mars (feuilles n° 4, 6 et 9) : 14400 f.
On a fait, pendant la campagne, 161 cellules à l’entresol, et l’on ne peut placer que 100 ouvriers dans les ateliers du rez-de-chaussée. Il est donc nécessaire de ne pas entreprendre de travaux en extension de logement sans approprier en même temps les emplacemens qui doivent être affectés aux ateliers.
Section B. Appropriation de la courtine (2-3) pour compléter les emplacemens nécessaires aux ateliers (feuilles n° 4, 5, 6 et 9) : 2100 f.
Apostille
Le projet est fait pour un effectif de 549 hommes puisqu’il comprend 549 cellules, mais dans ce nombre sont compris les 45 cellules du régime de correction établi dans le pavillon (3) où il a ses ateliers, lesquels doivent être conséquemment être déduites : 45. L’effectif du régime commun est donc de 504 hommes. De ce nombre, il faut déduire 1° les hommes occupant dans les souterrains les 22 cellules de punition du régime commun : 22 ; 2° les malades qu’on peut évaluer à 1/10 : 55 ; [total :] 77. Nombre de détenus du régime commun travaillant : 427 hommes.
Contenance des ateliers du régime commun
1° ateliers du rez-de-chaussée : 100 hommes
2° idem de la salle de Mars (courtine 1-5) : 160
3° idem de la courtine (2-3) : 150
Capacité des ateliers du régime commun : 410 hommes
Le détail qui précède fait voir que les travaux dont il s’agit mettront les ateliers en rapport avec l’effectif.
Total de l’art. 10, somme pareille : 16500 f.
Locaux accessoires. [Article] 11. On demande pour la mise en état des locaux accessoires (conformément à la feuille de dessin n° 6) la somme de : 1450 f.
Section A. Mettre en état le local V affecté au magasin d’habillement au 2e étage de la courtine (1-2) : 1030 f.
Apostille
Dans le projet de 1835, ce local était affecté à l’enseignement mutuel, mais cette destination ne peut pas être conservée, attendu qu’on ne peut y arriver que par des escaliers interdits aux détenus. On propose donc d’y établir le magasin d’habillement, lequel se trouvera ainsi à portée du logement du trésorier.
Section B. Etablir l’école d’enseignement mutuel dans le local Y du 2e étage de la courtine (2-3) : 420 f.
Apostille
L’école d’enseignement mutuel ne peut être établie que dans un bâtiment faisant partie de la division du régime commun, et la courtine (2-3) est le seul des bâtimens de cette division où l’on puise la place dans détriment pour les autres besoins.
Total de l’art. 11, somme pareille : 1450 f.
On ne demande rien pour la pharmacie, dont l’ameublement faisait le sujet de l’article 4 du chapitre 2 du projet de l’année dernière, par la raison qui a porté à ajourner tout ce qui est relatif à l’infirmerie.
Fermetures. [Article] 12. On demande pour la mise en état des fermetures des 1er, 2e et 3e étages la somme de : 19300 f.
Apostille
Il est nécessaire de remplacer par des châssis dormans les mauvaises croisées du 1er étage qui donnent accès sur les balcons, de placer des grilles en fer aux corridors des cellules, dans les endroits indiqués dans les plans, et de remplacer ou réparer les portes et châssis qui sont en mauvais état.
Restauration extérieure. [Article] 13. On demande pour les travaux de restauration extérieure la somme de : 10500 f.
Section A. Réparer les murs du château tant du côté de la cour que du côté de la ville : 6000 f.
Apostille
Il ne s’agit pas de travaux d’embellissement, mais seulement des réparations les plus nécessaires pour empêcher de plus grandes dégradations.
Section B. Réparer le balcon en fer au pourtour du 1er étage : 2300 f.
Apostille
Le balcon qui règne autour du 1er étage est garni d’un garde-corps en fer, auquel on ne peut se dispenser de faire les réparations et remplacemens nécessaires.
Section C. Réparer et compléter le pavé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur : 2200 f.
Apostille
Cette section comprend la réparation du pavé de la cour et l’établissement des revers en pavé nécessaires au pied du mur d’enceinte.
Total de l’art. 13, somme pareille : 10500 f.
Ameublement. [Article] 14. On demande pour l’ameublement des cellules des 1er, 2e et 3e étages et la pose des appliques nécessaires pour l’éclairage des corridors la somme de : 2850 f.
Apostille
Cet article comprend les objets nécessaires pour les étages supérieurs, lesquels sont la répétition de ceux dont la fourniture a été ordonnée par le ministre de la Guerre pour l’entresol au-dessus du rez-de-chaussée.
Frais de bureau. [Article] 15. Les fonds faits pour 1835 (art. 12) étaient de 700 f., on a dépensé 1133 f.
On demande pour les frais de bureau en 1836 : 900 f.
Apostille
Saint-Germain est une place de nouvelle création qui, lorsque les travaux au château ont été commencés, était dans le plus complet dénuement d’archives et d’objets de bureau. Il n’existait même, du projet fait par extraordinaire et d’après lequel les travaux ont été entrepris, que la minute adressée au ministre, dont on n’avait pas eu le temps de faire faire une expédition, en sorte que, pour l’exécution des travaux, on a été obligé de demander les dessins adressés au ministre et d’en faire faire des copies. Il en a été de même de plusieurs pièces communes aux deux places de Versailles et Saint-Germain, lesquelles ont dû rester dans les archives de la première de ces places, lorsqu’on a séparé les deux services. Voilà ce qui, joint à l’insuffisance du personnel, a donné lieu à un excédant de dépense.
Il est nécessaire qu’on alloue pour cette année une somme supérieure à celle qui a été allouée ne 1835, attendu que le bureau est encore dépourvu de beaucoup d’objets nécessaires, tels que cartons pour les papiers, porte-feuilles pour les dessins, etc.
Le ministre, par décision du 4 février, ayant réduit de 10000 f. la masse des fonds alloués pour la place, cette somme doit être déduite des fonds faits : 10000 f.
Totaux pour les travaux extraordinaires : [fonds faits pour 1835] : 164500 f. ; [fonds demandés pour 1836] : 139520 f.
Le présent état estimatif, en y ajoutant la dépense faite sur les fonds alloués pour 1835, présente une économie de plus de 50000 f. comparativement à celui de 1835, dont le montant était de 356950 f.
[…]
A Saint-Germain, le 16 mars 1836
Le capitaine du Génie en chef
Mermier »

Ordre de paiement pour les travaux menés au château de Saint-Germain-en-Laye

« Charles, par la grace de Dieu roy de France, a noz amez et feaulx les conseilliers a Paris sur le fait des aides ordonnees pour la guerre, salut et dileccion. Nous voulons et vous mandons que par François Chanteprime, receceur general d’iceulx aides, vous facier baillier et delivrer a Guillaume de Maule, paieur des euvres de nostre chastel de Saint Germain en Laye, la somme de huit cens frans pour ce present mois de novembre pour tourner et convertir es dictes euvres et non ailleurs, et par rapportant ces presentes et lettre de recongnoissance du dit Guillaume, nous voulons les diz VIIIc frans estre aloez sanz contredit es comptes dutit François et rabattus de sa recepte par noz amez et feaulx gens de noz comptes a Paris nonobstans quelconques ordennances, mandemens ou deffenses a ce contraites. Donné en nostre chastel du bois de Vincennes le VIe jour de novembre l’an de grace mil trois cens soixante dix et sept et de nostre regne le quatorziesme.
Par le Roy, Blanchet »

Délibération communale concernant les travaux dans le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Le maire donne connaissance d’une lettre de M. Vavin à la date du 12 avril concernant le crédit de 45000 francs accordé par l’ancienne Liste civile pour l’achèvement de divers travaux entrepris sur le parterre de Saint-Germain. Ce fonctionnaire dit que c’est à M. le ministre des Travaux publics qu’il appartient de statuer sur ce crédit.
M. le maire répond au conseil que le 17 du courant, il a écrit à ce ministre. »

Mémoire sur les latrines à ajouter au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Corps impérial du Génie
Département de Seine et Oise
Place de Saint Germain
Ecole impériale militaire de cavalerie
Mémoire sur les latrines proposées pour la caserne de l’école impériale spéciale militaire de Saint Germain
L’avant corps qui se trouve devant le grand escalier de la façade du nord semble avoir été construit pour l’usage auquel nous le proposons. Sa grande saillie lui donne toute la profondeur nécessaire pour l’établissement de la cheminée, trémie et cloison, sans rien prendre sur la largeur du pallier de l’escalier.
Nous établissons quatre trémies au rez de chaussée, entresol, premier étage et entresol dudit. Nous croyons ce nombre suffisant. D’ailleurs, on ne pourrait en établir une cinquième au 2e étage sans être obligé de sacrifier une pièce et un belvédère.
Chaque trémie aura de 3 à 4 mètres et chaque cabinet environ 3 mètres de profondeur, deux barbacanne, en y donnant une clarté suffisante, y établiront un courant d’air habituel, nécessaire à l’évaporation des gaz. Une cloison en pan de bois avec porte à pivot en fera la séparation d’avec les paliers du grand escalier.
La fosse sera creusée dans le fossé. On lui donne dix mètres de long sur 6 de large et quatre de hauteur dans œuvre. On pense qu’avec ces dimensions, elle pourra servir près de deux ans sans être vuidée.
La voûte sera en berceau, en maçonnerie de moelon dur esmillé et mortier de chaux et sable ainsi que les fondations.
Une des têtes de laditte sera appuyée à l’avant-corps cy desss. Une chaine en pierre de taille sera à l’autre extrémité. On en placera également une au milieu. L’épaisseur de la maçonnerie sera de 0 m. 50.
Un châssis en pierre dure avec tampon sera établi à l’extrémité du côté de la contrescarpe pour en faciliter la vuidange. Cette voûte sera couverte d’un bon enduit en ciment et couverte entièrement d’un pavé posé avec ciment.
Nous regardons le pavage du fond de la fosse comme inutile, la filtration des eaux dans les terres ne pouvant nuire à personne.
L’extérieur de la cheminée sera revêtu d’un crépis moucheté et les bordures en brique feintes pour correspondre à l’ordonnance général de l’édifice.
Versailles, le 4 avril 1809
Le capitaine au corps impérial du génie, chef du casernement dans le département de Seine et Oise
Derouet »

Devis des travaux à entreprendre pour la clôture du château de Saint-Germain-en-Laye

« Etat estimatif supplémentaire de la dépense à faire pour la construction d’un mur devant clorre le terrein destiné à servir de promenoir à MM. les élèves, ladite construction approuvée par décision du 7 juin dernier, montant à la somme de 13000 f. 00
Savoir
Art. 1er
Pour tenir compte de la dépense résultante de la plus grande profondeur des fondations dans la partie du mur d’enceinte compris entre le pavillon du Roi et celui de l’horloge, pour la surépaisseur à donner à la portion dudit mur contournant le pavillon du Roi et soutenant environ 2 m. 00 de hauteur de terre, pour former dans la longueur du mur quelques chaînes indispensables, pour établir par ressaut une première assise en pierre dure sur l’arase des fondations, pour racheter la différence du niveau existante entre le sol vis-à-vis le pavillon de l’horloge et celui vis le pavillon du Roi et pour les remblais nécessaires pour raccorder la 1ère assise du mur avec les terreins du parterre, la somme de 8000 f. 00
Détails :
610.352 m. cubes de terres remuée et remblayée à 0 f. 50 l’un : 305.18
260.352 idem de maçonnerie en fondation en mortier de chaux et sable à 13 f. 25 l’un : 3449.66
43.000 m. cubes de mur en élévation en mortier à 15 f. 00 l’un : 645.00
30.400 idem de pierre dure à 77 f. 00 l’un 2340.80
168.00 m. carrés de taille de pierre dure sur mur droit à 6 f. 00 l’un : 1008.00
55.20 idem de parement de moelon piqué à 3 f. 30 l’un : 182.16
Pour dépense imprévue : 69.20
Somme pareille : 8000.00
Dans le premier état estimatif présenté pour la construction du mur ci-dessus, approuvé le 9 juin dernier, on avoit estimé la profondeur des fondations à 1 mètre, mais lors des fouilles faites pour établir lesdites fondations, on n’a rencontré que des terres rapportées qui ont nécessité de s’enfoncer jusqu’à 2 m. 30.
D’un autre côté, la terrasse qui doit servir de promenoir aux élèves se trouvoit élevée de 2 mètres environ au dessus du parterre vis-à-vis le pavillon du Roi, tandis que vis-à-vis clui de l’horloge elle ne l’étoit que de 0 m. 60 à 0 m. 70. Il en est résulté une surélévation assez considérable du mur vis-à-vis le pavillon du Roi afin de conserver partout audit mur la hauteur prescrite de 4 m. 00. Cette hauteur, qui ira jusqu’à 6 m. 00 vis-à-vis le pavillon du Roi, nécessite, vu l’épaisseur du mur fixée à 0 m. 50, quelques chaînes faisant parpaongs pour en assurer la stabilité.
Pour racheter aussi la différence de niveau et faire concorder la ligne du sol du parterre et celle de l’arase des fondations, faire disparaître en un mot toutes lignes ondulées qui choqueroient l’œil et retiendroient les eaux au pied du mur, il est nécessaire d’établir par ressaut sur l’arase des fondations une première assise en pierre dure et de faire quelques remblais indispensables.
La quantité de pierre dure portée dans les détails ci-dessus n’est relative qu’à celle nécessaire, indépendamment de la vieille pierre qui provient de la démolition de la terrasse et qui sera remployée d’après son échantillon.
Art. 2
Pour établir dans deux des tours du mur d’enceinte du promenoir des élèves deux corps de latrines indispensables, la somme de 5000.00
Détails :
29.960 m. cubes de fouille de terre tuf transportée à 2 relais à 0 f. 80 l’un : 21 f. 56
29.460 m. cubes de démolitions à tranchée ouverte en moelon à 3 f. 00 l’un : 88.38
38.480 m. cubes de démolitions id. en pierre dure à 6 f. 00 l’un : 230.88
5.560 id. de massif en moelon et plâtre à 13 f. 25 l’un : 93.67
13.400 m. cubes de maçonnerie en moelon en élévation à 15 f. 00 l’un : 201.00
34.140 m. cubes de idem pour voûte à 17 f. 50 l’un : 597.45
7.000 id. de voûte en pierre dure à 1 courbure à 92 f. 00 : 644.00
6.720 id. de pierre dure à 77 f. 00 l’un : 517.14
1.858 m. cubes d’évidement en pierre dure à 34 f. 50 l’un : 64.00
24.16 m. carrés de taille droite en pierre id. à 6 f. 00 : 144.96
54.38 idem à maçonnerie id. à 7.50 l’un : 407.85
16.50 idem à double courbure à 9 f. 00 l’un : 148.50
312.28 m. carrés d’arêtes en pierre dure à une courbure à 0 f. 45 l’un : 140.53
65.78 m. carrés de crépis en mortier de chaux et ciment à 0 f. 95 l’un : 62.49
6 scellemens en pierre dure de 0 m. 20 à 1 f. 20 l’un : 7.20
2.203 m. cubes de bois neuf de sciage à 110 f. 00 l’un : 242.33
14.65 m. carrés de couverture en ardoise neuve à 4 f. 30 : 62.99
375.000 kilogrammes de plomb neuf en nappe à 2 f. 55 l’un : 956.25
156.000 id. de fer neuf de 3e espèce à 1 f. 80 l’un : 280.80
4 loquets fort modèle à 4 f. 00 l’un : 16.00
4.00 m. carrés de porte pleine en chêne de 3 l. d’épaisseur à 12 f. 00 l’un : 48.00
8.00 m. carrés de peinture à l’huile à 3 couches à 1 f. 10 l’un : 8.80
Pour dépenses imprévues : 34.82
Somme pareille : 5000 f. 00
M. le général Clément ayant demandé la construction d’un corps de latrines dans la cour que l’on ferme pour servir de promenoir aux élèves afin qu’ils ne soient pas obligés de rentrer dans l’intérieur de la caserne sous prétexte d’aller aux latrines, on a pensé à utiliser pour cet objet deux des tours qui flanquent le mur d’enceinte dudit promenoir, en les couvrant et en établissant au dessous de leur sol deux fosses pour recevoir les matières. Quoique ces fosses ne puissent être fort grandes, elles suffiront cependant. Dans tous les cas, comme il y a une économie réelle à les établir dans l’intérieur de ces tours, on n’a point balancé à se déterminer à les y placer, et comme il falloit qu’elles fussent construites en même temps que les fondations desdites tours, on a l’honneur de prévenir qu’on les a commencées pour ne pas arrêter la construction du mur et d’après l’assurance que M. le général Clément a donnée de leur indispensable nécessité.
Total : 13000 f. 00
Le présent état estimatif arrêté à la somme de treize mille francs.
Versailles, le 24 juillet 1811
Le capitaine du génie en chef dans le département de Seine et Oise
Peronnin »

Lettre concernant l’éventuel remplacement de l’entrepreneur de maçonnerie du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Morin
Je viens vous rappeler la lettre que je vous ai adressée à la date du 6 du présent mois dans le but d’obtenir votre dernier mémoire de travaux arriérés, lettre dans laquelle je vous informais que, conformément aux instructions que j’ai reçues, je demanderais au ministre votre remplacement comme entrepreneur du château. Veuillez prendre bonne note que je ferai irrévocablement cette démarche lundi matin 29 courant si vous ne m’avez pas d’ici là donné complète satisfaction.
Veuillez agréer etc.
Signé : Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Réponses de Louis XIV sur un mémoire que lui avait envoyé Colbert concernant les travaux menés à Saint-Germain-en-Laye

« Balcons de l’appartement de madame de Montespan
[1° Balcon sur l’escalier. Il ne s’y fera point, il sera seulement blanchy de plastre.] Il faut faire quelques peintures de couleur tres simple. [Scavoir si le Roy veut qu’il soit peint.] Rien que la peinture.
[2° Balcon du lieu destiné pour manger. Scavoir si ce sera la voliere ou le jardin.] Ni voliere, ni jardin.
[3° Idem, à résoudre.] Jardin.
[4° Ce balcon est orné de rocailles avec deux fontaines aux deux costés.] Achever ce qui est commencé. [La rocaille sera bien restablie.] Bon.
[Il reste à faire quatre oiseaux de rocailles à chacun bassin des fontaines.] Il faut les faire. [Le tout sera achevé le 7 octobre.] Bon.
[5° Il y a deux petites fontaines de bois garnies de plomb qui sont hors de leur place. Les tuyaux et ajustages sont rompus.] Il faut les faire raccommoder et poser les bassins. [Scavoir si l’on restablira ces fontaines en les ornant de rocailles et restablissant les tuyaux et ajustages.] Il faut tout accommoder.
[6° Il y a deux rochers en mauvais estat.] Il faut racommoder. [Les tuyaux et ajustages sont rompus. On travaillera des demain à tout restablir.] Je suis tres ayse que la terrasse devant ma chambre soit achevée.
[7° Sur l’escalier, il y a des cages pour des oiseaux. Scavoir s’il y a quelque chose à faire.] Il faut mettre sur la voliere du fil de fer devant et derriere, et peindre ce que vous proposez.
[8° Balcon de passage des deux appartements. Il y a trois fontaines qui seront restablies.] Bon. [Le reservoir et la pompe sont en fort bon estat.]
[Les troisieme et quatrieme balcons estant dans une mesme chambre, et le quatrieme estant orné de rocailles, Sa Majesté donnera ses ordres pour y faire ou la volière, ou le jardin.
Pour le jardin, il faudra au moins huit pouces de terre, ce qui obligeroit à monter de la chambre pour y entrer. Pour eviter cet inconvenient, l’on propose de baisser de ces mesmes huit pouces le plafond du balcon, et par ce moyen l’on entreroit de plain pied de la chambre dans le jardin.] Il faudra laisser la hauteur necessaire pour que les fleurs y puissent venir, de sorte que vous ferez baisser le balcon, s’il est necessaire.
[Pour la peinture des cintres et des costés de ces balcons, il faut cette semaine toute entiere pour les imprimer. Si le Roy veut qu’il soyent peints d’un compartiment et de coquillages, cet ouvrage estant long, il faut quinze jours entiers, outre cette semaine, c’est à dire que dans le 21 ou 22 de ce mois ils seront achevés.] Vous ferez faire des peintures convenables à ce à quoy on les destine.
[Si Sa Majesté veut que celuy qui est destiné à un jardin soit d’un compartiment de treillages, sur un ciel avec des jasmins d’Espagne, des orangers, des volubilis et autres fleurs, plantes et arbrisseaux] Bon. [et que celuy destiné à une voliere soit peint, les corps saillans de differens marbres et les panneaux d’un ciel enrichy d’oiseaux de toutes sortes] Il faut travailler, aussytost que vous aurez reçu ce mémoire, à faire executer ce qu’il contient. [il ne faut que huit jours de temps pour cette derniere manière, en sorte que, dans le 16 de ce mois, le tout sera achevé. Il n’ay aura aucun temps de perdu pour attendre les ordres de Sa Majesté, d’autant qu’il faut huit jours de temps pour imprimer et secher la peinture des impressions.]
Madame de Montespan desire que la fontaine qui sera sur le balcon du jardin puisse jeter un peu gros. »

Louis XIV

Mention de paiements pour des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 591] Ordinaire de Paris pour un an fini à la Saint Jean 1515
[…]
[p. 592] [folio] 470 verso. Reparations faites au pont du chasteau de Corbeil pour le passage du Roi et de la Reine en mars ou avril 1515.
Idem. Ouvrages de menuiserie depuis un an en ça au chasteau de Saint Germain en Laye à la venue du Roi et de la Reine lorsqu’ils furent epousés audit lieu.
[…]
[folio] 492 verso. Reparations faites en mai et juin au chasteau de Saint Germain en Laye pour la venue du Roi, de Monsieur et de Madame. »

Chambre des comptes

Lettre concernant la participation financière des Monuments historiques à la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 11 mars 1906
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre en date du 6 mars courant relative aux travaux exécutés sur les fonds des Monuments historiques pour l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain.
Permettez-moi de rappeler que le devis de 172006 francs présenté à votre administration et approuvé le 13 octobre 1902 par M. Roujon, alors directeur des Beaux-Arts, a été établi pour la majeure partie au moyen d’extraits faits dans les mémoires réglés d’entrepreneurs relatif à des travaux de même nature que ceux qui sont aujourd’hui en cours d’exécution, et que les prix qui figuraient au devis de 172006 f. sont, à de très rares exceptions près, ceux qu’on a payés précédemment aux entrepreneurs, déduction faite du rabais consenti par eux. Il n’y a donc pas lieu de réduire le chiffre de 172006 f. 00 du montant du produit des rabais consentis par les divers entrepreneurs ; les dépenses effectuées pendant les quatre derniers exercices s’élevant, sauf erreur de ma part, à 116750,07, l’allocation qui reste à fournir par les Monuments historiques est de 55255 f. 93 et non de 37154 f. 50.
C’est bien ainsi que je l’expose que cela avait été arrêté par M. le directeur des Beaux-Arts, lequel avait décidé que la restauration du château de Saint-Germain serait poursuivie au moyen d’une double allocation annuelle de fonds, l’une de 100000 francs fournie par le service des Bâtiments civils, l’autre de 30000 francs fournie par le service des Monuments historiques. En ce qui concerne la participation de ce dernier service, M. le directeur des Beaux-Arts s’exprimait ainsi qu’il suit dans sa lettre du 13 octobre 1902 : « la dépense de ces travaux est couverte par une allocation égale au montant du devis, que j’accorde sur le crédit des Monuments historiques. Cette dépense sera répartie sur six exercices environ, à partir de 1902, soit approximativement une somme de 30000 f. par année ».
Si cet engagement n’était pas maintenu, je ne pourrais, faute de ressources, terminer la partie de travail à laquelle le service des Monuments historiques a bien voulu s’intéresser, et pour l’achèvement duquel il a voté des fonds.
Je vous demande en conséquence de vouloir bien affecter en 1906 une somme de 30000 francs et en 1907 une somme de 25255 f. 93 c., qui me permettront de mener à bonne fin le travail entrepris.
En ce qui concerne les marchés nouveaux à passer avec les entrepreneurs, il n’est utile pour le moment d’en passer qu’avec MM. Prévost et Chatignoux, entrepreneurs de maçonnerie, pour une somme de 9000 francs.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espagne maistre Balthazard Gobelin assigner le tresorier des Bastimens du Roy sur maistre Claude de Montescot, tresorier des parties casuelles, de la somme de vingt unq mil cinq cens escus à prendre des deniers provenans des taxes faictes sur les greffiers des ellections de ce royaume pour le droict de deux solz six deniers à eulx attribué outre leur antien droict pour l’envoy des commissions des tailles, pour lad. somme convertir et employer par led. tresorier des Bastimens en la despence des Bastimens des chasteaulx du Louvre, Sainct Germain en Laye et pallais des Thuilleries. Faict au conseil d’Estat du Roy tenu à Sainct Germain en Laye le XXe jour de decembre mil cinq cens quatre vingtz dix sept. »

Mention du début de la destruction du premier pavillon du château de Saint-Germain-en-Laye

« L’effet n’a pas tardé à suivre l’annonce que nous donnions dans notre dernier numéro, au sujet des nouvelles dispositions adoptées pour la destinée du château : les démolitions des cinq pavillons ont commencé lundi, ainsi que nous l’avions dit à l’avance, par celui de l’angle du nord-ouest, pour se continuer ainsi jusqu’à leur achèvement complet. »

Mention de la prochaine destruction du premier pavillon du château de Saint-Germain-en-Laye

« Il paraît, d’après des renseignement qui nous viennent de source authentique, que le projet de restauration du château de Saint-Germain, remis dans l’état exact où il se trouvait sous le règne de François Ier, serait non seulement parfaitement décidé, mais même en voie d’exécution très prochaine ; une somme de deux millions est, nous assure-t-on, affectée à ces travaux, qui devraient être complétés dans un délai de deux ans et commenceraient d’ici à très peu de jours par la démolition d’un des cinq gros pavillons construits par Louis XIV, celui qui fait angle, au nord-ouest, avec la place du Château et le parterre, où se trouvent les appartements occupés jadis par le roi Jacques II d’Angleterre, mais plus positivement et plus authentiquement dénommé pavillon de la Dauphine.
M. Rossignol, conservateur adjoint des Musées impériaux, détaché à Saint-Germain, habite notre ville depuis quelque temps déjà, et la Liste civile, en attendant qu’un logement convenable puisse être attribué à ce savant et haut fonctionnaire dans le château même, a fait, ces jours derniers, disposer et meubler son cabinet et ses bureaux au rez-de-chaussée, immédiatement au dessous de la salle de Mars, faisant suite à la galerie François Ier, à droite de la principale porte d’entrée. Déjà des objets précieux d’antiquités gallo-romaines arrivent chaque jour, et les armoires et vitrines destinées aux collections différentes vont être bientôt placées dans la salle de Mars, au premier étage. »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné aud. tresorier de l’Espargne assigner le tresorier des Bastimens du Roy de la somme de dix mil escus sol à prendre sur les deniers provenans des taxes faictes sur les receveurs particuliers du taillon pour l’augmentation des trois deniers pour livre à eux attribué pour la recette du parisis dud. taillon et droict de cinq deniers pour quictance aussy accordé ausd. receveurs du taillon et receveurs des aydes de ce royaume, pour estre lad. somme convertie et employee par led. tresorier des Bastimens en la despence des bastimens des chateaux du Louvre, Sainct Germain en Laye et pallais des Thuilleries. »

Lettre concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 18 avril 1904
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Comme suite à vos lettres en date du 29 mars dernier et du 12 avril courant relatives à l’emploi et à la répartition du crédit de 30000 francs que vous avez mis à ma disposition pour la continuation en 1904 de la restauration du château de Saint-Germain, j’ai l’honneur de vous informer que, conformément aux indications de ma lettre en date du 16 mars dernier, j’ai l’intention de faire exécuter des travaux de maçonnerie jusqu’à concurrence d’une somme de 25000 francs, pour lesquels il y aura lieu de faire signer une soumission à l’entrepreneur qui sera chargé de leur exécution et que je désignerai sous peu. Le reste du crédit de 30000 francs sera absorbé par le payement des honoraires et par l’exécution de travaux autres que ceux de maçonnerie, qui ont fait l’objet de soumissions en 1902.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Mention du début des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« La visite de l’Empereur au château, le 17 février dernier, la mise immédiate à l’œuvre des ouvriers à l’intérieur et enfin le dernier décret inséré au Moniteur ne laissent plus de doutes sur la réalisation de l’heureuse nouvelle de la restauration et de la destination arrêtée du vieux monument. Cependant, la certitude du fait si désiré ne semble s’être vraiment établie que samedi matin, lorsque les premiers passants sur la place ont pu voir le commandement du travail des ouvriers, faisant tomber sous leurs manteaux ces grands murs de prison qui enserraient et attristaient tout le manoir. On eut dit que les plus anciens habitants voyaient pour la première fois leur vieux château sortant de ses fossés, avec ses mâchicoulis, ses étages inférieurs au style si sévère et si solide, et s’appuyant si fortement sur ces fossés, qui vont, dit-on, devenir de charmants jardins, comme autrefois ceux de la place de la Concorde, et dont le public ne sera plus séparé que par le parapet à hauteur d’appui, tel qu’il a toujours existé. Enfin, grâce à la chute de cet affreux mur d’enceinte, le souvenir de la prison s’efface pour laisser place à celui de l’antique demeure de Robert le Fort, de François Ier, de Louis XIV et mieux encore à l’espoir de le voir habité par l’étude et la science. Déjà leur prochaine prise de possession a rendu au vieux château l’air et la lumière, ces précieux apanages de la liberté, et bientôt comme nos soldats de France dans Constantine, la ville romaine d’Afrique, elles vont entrer aussi par la brèche nouvelle, mais plus pacifiquement ouverte par les travailleurs aux ordres de la science et du progrès civilisateur. »

Devis pour les travaux de restauration financés par les Monuments historiques au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Monuments historiques
Travaux de conservation et de restauration des monuments historiques
Département de Seine-et-Oise
Commune de Saint-Germain-en-Laye
Devis descriptif et estimatif des travaux de diverses natures à exécuter pour la restauration du bâtiment ouest du château de Saint-Germain-en-Laye
Maçonnerie
Chemin de ronde
Mur de face, gargouille et chéneaux
Vergelé ferré de Saint-Maximin : [quantités :] 30,000 ; [prix :] 72,65 ; [sommes :] 2179,50
Taille de vergelé ferré de Saint-Maximin : [quantités :] 30,000 ; [prix :] 2,35 ; [sommes :] 493,50
Roche de Saint-Nom, banc bas : [quantités :] 9,000 ; [prix :] 130,00 ; [sommes :] 1170,00
Taille de roche de Saint-Nom, banc bas : [quantités :] 9,000 ; [prix :] 130,00 ; [sommes :] 1170,00
Balustres : [quantités :] 120 ; [prix :] 14,40 ; [sommes :] 1728,00
Pilastres : [quantités :] 12 ; [prix :] 55,00 ; [sommes :] 660,00
Petits vases : [quantités :] 12 ; [prix :] 95,70 ; [sommes :] 1148,40
Voûtes de la salle de Mars, de très grande hauteur (en plan)
33,00*10,00 : [quantités :] 330,000 ; [prix :] 200,00 ; [sommes :] 66000,00
Hors comble
1 souche de cheminée en briques : [quantités :] 1 ; [prix :] 4400,00 ; [sommes :] 4400,00
Le sellement des lambourdes, aires, calfeutrement : 400,00, à 150/100 de légers : 600,00
Trous, scellements, etc. pour 20 croisées à l’entresol de chaque 5 m. 00, ensemble : 100,00
Idem, 3 portes : 15,00
Au 1er étage
Pour 32 croisées, trous et scellements etc. : 160,00
Enduits sur murs : 100,00
Ensemble : [quantités :] 1240,00 ; [prix :] 3,85 ; [sommes :] 4774,00
Total maçonnerie : 83768 f. 40 c.
Charpente
Les étaiements divers produisant : [quantités :] 150 st. 00 ; [prix :] 35,50 ; [sommes :] 5325,00
Les cintres, compris poteaux, avec montage, pose et dépose (prix moyen) : [quantités :] 100 st. 00 ; [prix :] 53,50 ; [sommes :] 5350,00
Total charpente : 10675 f. 00 c.
Couverture
La couverture du comble en zinc n° 16, feuilles de 0,50 de largeur à ressauts arrondis, surface : [quantités :] 350,00 ; [prix :] 45,00 ; [sommes :] 15750,00
Total couverture : 15750 f. 00
Menuiserie
Pour les différents étages
Portes à deux vantaux : [quantités :] 11 ; [prix :] 374,00 ; [sommes :] 4114 f. 00
Portes à un vantail : [quantités :] 7 ; [prix :] 170,50 ; [sommes :] 1193,50
Porte principale à l’ouest en chêne de choix : [quantités :] 1 ; [prix :] 3300,00 ; [sommes :] 3300,00
Porte en face sur la cour : [quantités :] 1 ; [prix :] 1320,00 ; [sommes :] 1320,00
Total menuiserie : 9927 f. 50 c.
Serrurerie
Un plancher en fer I d’une surface de : [quantités :] 328,00 ; [prix :] 16,00 ; [sommes :] 5248 f. 00
Quincaillerie et ferrures de façon, les ferrures de 9 croisées du rez-de-chaussée du côté du fossé : [quantités :] 9 ; [prix :] 101,20 ; [sommes :] 910,80
Total serrurerie : 6158 f. 80
Peinture
Surface : [quantités :] 200,00 ; [prix :] 12,00 ; [sommes :] 2400 f ; 00
Total peinture : 2400 f. 00
Sculpture
Salle de Mars
Pendentifs : [quantités :] 35 ; [prix :] 88,00 ; [sommes :] 3080 f. 00
Culs de lampe de retombées des nervures des voûtes : [quantités :] 8 ; [prix :] 385,00 ; [sommes :] 3080 f. 00
Restauration des autres culs de lampe, ensemble : [quantités :] 8 ; [prix :] 165,00 ; [sommes :] 1320,00
Total sculpture : 7480 f. 00
Achèvement de la flèche et de la crête de la chapelle
Charpente : 1840,30
Plomberie : 7523,00
Total : achèvement de la flèche et de la crête de la chapelle : 9363 f. 30
Récapitulation :
Maçonnerie : 83768 f. 40 c.
Charpente : 10675,00
Couverture : 15750,00
Menuiserie : 9927,50
Serrurerie : 6158,80
Peinture : 2400,00
Sculpture : 7480,00
Achèvement de la flèche et de la crête de la chapelle
Charpente : 1840,30
Plomberie : 7523,00
Total : 145523 f. 00
Somme à valoir pour imprévus : 14482,58
Montant des travaux : 160005,58
Honoraires de l’architecte, 5 p. %, ci : 8000 f. 28
Honoraires de l’inspecteur, 2 ½ p. %, ci : 4000,14
[Total :] 12000,42
Total de la dépense : 172006 f. 00 c.
Récapitulation par chapitres du devis des travaux de restauration du bâtiment ouest du château de Saint-Germain-en-Laye
Maçonnerie : [montant des travaux :] 83768,40 ; [imprévus :] 8378,84 ; [honoraires :] 6910,89 ; [total :] 99056,13
Charpente : [montant des travaux :] 12515,00 ; [imprévus :] 1251,53 ; [honoraires :] 1032,51 ; [total :] 14799,34
Couverture et plomberie : [montant des travaux :] 23273,00 ; [imprévus :] 2327,30 ; [honoraires :] 1920,02 ; [total :] 27520,32
Menuiserie : [montant des travaux :] 9927,50 ; [imprévus :] 992,75 ; [honoraires :] 819,02 ; [total :] 11739,27
Serrurerie : [montant des travaux :] 6158,80 ; [imprévus :] 615,88 ; [honoraires :] 508,10 ; [total :] 7282,78
Peinture : [montant des travaux :] 2400,00 ; [imprévus :] 240,00 ; [honoraires :] 198,00 ; [total :] 2838,00
Sculpture : [montant des travaux :] 7480,00 ; [imprévus :] 678,29 ; [honoraires :] 611,87 ; [total :] 8770,16
Totaux : [montant des travaux :] 145523 f. 00 c. ; [imprévus :] 14482 f. 59 c. ; [honoraires :] 12000 f. 41 c. ; [total :] 172006 f. 00 c.
Le présent devis descriptif et estimatif montant à la somme de cent soixante-douze mille six francs 00 centimes dressé par l’architecte soussigné
A Saint-Germain-en-Laye, le [vide] 1902
Daumet
Approuvé le 13 octobre 1902
Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Pour le ministre et par délégation
Le directeur des Beaux-Arts
Membre de l’Institut
Roujon »

Lettre concernant l’adjudication de la grande terrasse et l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 15e juillet 1669
Je fus hier voir monsieur Le Vau, qui m’a promis qu’il viendra icy demain ou apres demain pour mettre les plans des terrasses du parc entre les mains de Monseigneur, pour y pouvoir travailler avec la diligence qu’il luy plaira d’ordonner. Il m’a promis de resoudre en mesme temps si, dans dans l’achevement du mur de terrasse du boulingrin, il se continuera une saillye ou cordon comme dans le commencement dud. mur fait cy devant par monsieur Villedo, d’autant que mond. sieur Le Vau a donné ordre que le mur que l’on faict, du costé du parc, d’allignement aud. mur de terrasse du boulingrin soit eslevé à la mesme hauteur que l’autre, sans cordon ny saillye.
J’ay aussy veu monsieur Perrault, à qui j’avois envoyé les offres qui ont esté faictz, mais comme ceux qui ont fait lesd. offres ne se sont pas tous trouvé à Paris, mond. sieur Perault n’a encores rien conclu, pour voir s’ils viendront encores au rabais. Je les ay adverty (aussy tost que j’ay esté arrivé) d’aller faire leurs derniers offres.
J’espere que dans quinze jours le mur de terrasse du boulingrin sera achevé.
Je metz le compte de monsieur Moyer en estat que Monseigneur puisse ordonner sur les articles auxquels il ne s’accorde pas.
Le mareschal de l’escurye ira aujourd’huy se loger à la forge du manege, et l’on mettra aujourd’huy 45 chevaux dans la nouvelle escurye dud. manege, qui advance fort.
Je faictz presentement eschaffauder les peintres qui doivent travailler au vestibulle entre les deux terrasses de Sa Majesté. Les stucateurs auront entierement achevé mercredy au soir.
L. Petit »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Sur la remonstrance faicte au Roy par son procureur general en la chambre des Comptes de Normandie, par laquelle il auroit faict entendre que sesd. gens des Comptes, ignorans la vollonté de Sa Majesté contenue en ses lettres closes du VIe jour de novembre dernier, par laquelle Elle leur faict entendre qu’Elle auroit distraict ung sold des trois solz pour escu levez et cy devant attribuez aux collecteurs des tailles de ceste province de Normandye et led. sold pour escu estre employé en la despence qui ce faict pour la construction de ses bastimens et chasteaulx du Louvre, Saint Germain en Laye et pallais des Tuilleries et autres ses maisons et ediffices, auroit en examinant le compte de la recepte generalle des Finances de la generallité de Caen rendu pour l’année mil cinq cens quatre vingtz quinze par maistre Jehan Le Terrier, alloué et passé en la despence dud. compte les deniers de lad. nature soubz les noms et ainsi qu’il est contenu aud. compte, d’aultant que le comptable n’en auroit faict chappitre de despence distraict et separé, suppliant Sad. Majesté, attendu que led. compte auroit esté cloez et affermé longtemps avant que l’intention de Sad. Majesté leur feust congneu, les dispenser de la dellivrance des extraictz dud. compte, attendu comme dit est la closture d’icelluy, et pour le regard des extraictz que Sad. Majesté desire estre faictz de la recepte et despence dud. sold pour escu sur les comptes particulliers desd. tailles et recepte generalle de Rouen et autres comptes de la generallité de Caen, qu’ilz sont prestz de satisfaire à la vollonté de Sad. Majesté tant pour lad. année MVc quatre vingtz quinze que autres subsequentes en leur envoyant ses lettres de declaration en forme pour leur servir de descharge qui est dont ilz supplient tres humblement Sad. Majesté, oy aussi sur ce que dessus le tresorier des Bastimens de Sad. Majesté, qui a dit avoir faict scavoir et signiffier ausd. receveurs generaulx de Rouen et Caen l’intention de Sad. Majesté pour la distraction et destination dud. sold pour escu, et qu’à cest effect ilz n’en pouvoient pretendre cause d’ignorance, le Roy en son conseil a ordonné et ordonne que lesd. gens des comptes feront dellivrer les extraictz deuement collationnez par l’un des auditeurs d’icelle à son procureur general en lad. chambre, pour estre mis es mains du controlleur de ses Bastimens de la recepte faicte dud. sold pour escu par les receveurs particuliers des tailles et receveur general en la generallité de Caen aux comptes par eulx renduz pour lad. année MVc quatre vingtz quinze, sauf apres avoir veu lesd. extraictz ordonner sur la despence faicte par led. receveur general ce que de raison. Et pour le regard des comptes subsequens et autres comptes des comptables de la generallité de Rouen, Sad. Majesté entend que recepte et despence sera faicte en chacun desd. comptes par chappitres destinez et separez dud. sold pour escu et que les deniers soient mis es mains du tresorier de sesd. Bastimens par les quictances du tresorier de son Espargne ou autres qui seront à ce par Elle commis, et que les extraictz faictz par l’un desd. auditeurs de lad. chambre soient mis en fin de chacune année es mains de sond. procureur general pour estre dellivrez au controlleur de sesd. Bastimens par ses recepiscez affin de servir à la veriffication de la recepte en la reddition du compte d’iceulx ou ainsi qu’il appartiendra, faisant injonction expresse ausd. gens des comptes de satisfaire au contenu cy dessus et à sondict procureur general y tenir la main. »

Lettre concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 7 octobre 1902
Monsieur le Ministre,
Comme suite à votre lettre en date du 16 septembre courant relative à l’allocation de crédits par le service des Monuments historiques pour l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, j’ai l’honneur de vous transmettre les pièces que vous me réclamez pour pouvoir donner suite à cette affaire, devis et marchés en double expédition.
En ce qui concerne le choix des entrepreneurs, je vous propose d’employer ceux qui travaillent déjà au château de Saint-Germain pour le service des Bâtiments civils, savoir :
MM. Morin, entrepreneur de maçonnerie
Laubeuf, entrepreneur de charpente
Monduit fils, entrepreneur de couverture
Hoffmann, entrepreneur de menuiserie
Moutier, entrepreneur de serrurerie
Fossey, entrepreneur de peinture
Corbel, entrepreneur de sculpture
Je vous propose aussi de charger de l’inspection des travaux M. Choret, demeurant place de Pontoise n° 28 à Saint-Germain-en-Laye, qui est depuis longtemps déjà inspecteur des travaux du château pour le service des Bâtiments civils, et qui a été employé à diverses reprises, en cette même qualité, par le service des Monuments historiques, à la restauration des églises de Mareil Marly, d’Orgeval, de Feucherolles et de Louveciennes.
Quant aux payements, je vous propose de les faire effectuer, ainsi que cela a lieu pour les travaux des bâtiments civils, par l’entremise de la préfecture et de la trésorerie générale de Seine-et-Oise.
Enfin, je vous informe que je vous fournirai avant la fin de l’année des décomptes de travaux accompagnés de notes d’honoraires dont le montant approchera la somme de 25000 francs que vous voulez bien mettre à ma disposition sur le présent exercice.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 212v] Le Roy ayant esté adverty qu’avant la reduction de la ville de Paris en son obeissance et à cause des impositions qu’il convient paier à Saint Denis avant que de pouvoir amener aulcunes denrees en lad. ville de Paris, les bois de la garranne de Glandas deppendant de la forest de Saint Germain [f. 213] n’auroient esté venduz leur juste valleur, ains à beaucoup moindre pris qu’ilz n’eussent esté sy les marchant n’eussent faict estat de paier lad. imposition, ce qui auroit esté consideré par iceulx marchans lors de la delivrance faicte aux adjudicataires desd. bois, au moyen de quoy ilz ont eu lesd. bois à sy grand marché et vil pris qu’il n’est nullement raisonnable leur permettre ung gain sy grand et execif et une lesion sy notoire et apparente, mesmement que les impositions sont tant diminuees qu’elles ne sont à la septiesme partie sy grandes qu’elles estoient avant lad. reduction, n’estant nullement raisonnable que cela tourne au proffit desd. marchands, outre qu’ilz jouissent de la liberté du commerce et ne sont plus travaillez d’aulcune garnison, par le moyen de quoy ilz son relevez de beaucoup de pertes, fraiz et despens extraordinaires, il est ordonné que les marchans adjudicataires desd. bois seront contrainctz de paier outre et par dessus le pris de leur adjudication et aux mesmes termes la somme à laquelle reviendra lad. imposition selon le tableau qui estoit à Saint Denis, dont veriffication sera faicte, lesd. marchans appellez par les presidens et tresoriers generaulx de France à Paris, lesquelz feront mettre les deniers directement es mains du tresorier des Bastimens de Sa Majesté pour les emploier aux bastimens et accommodemens du chasteau et fontaine de Saint Germain en Laye, apres laquelle veriffication et liquidation ilz y seront contrainctz comme des deniers de lad. adjudication. »

Rapport demandant l’agrandissement de la vénerie de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat et de la Maison de l’Empereur
Division des Bâtiments et de la Dotation mobilière
Bureau des Bâtiments
Paris, le 7 avril 1854
Rapport à monsieur le ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur
Monsieur le Ministre,
M. le Premier Veneur a signalé à Votre Excellence l’insuffisance des localités affectées, à Saint-Germain, au service de la vénerie et la nécessité de disposer, pour ce service, huit nouveaux logements.
M. Dufrayer, architecte, a fait connaître qu’il était possible d’établir dans les greniers du bâtiment neuf de la vénerie les huit chambres demandées par M. le comte Ney et que la dépense qui résulterait de ce travail s’élèverait à la somme de 6000 f.
J’ai l’honneur de vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir bien autoriser cette dépense et approuver les soumissions que M. Dufrayer a fait souscrire d’après vos ordres aux entrepreneurs ordinaires de l’administration, et à cet effet je demanderai à Votre Excellence de revêtir de sa signature l’arrêt ci-joint.
Le chef de la division des Bâtiments et de la Dotation mobilière
Vuhren »

Ministère d'Etat

Lettre concernant l’adjudication de la grande terrasse et l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 12e juillet 1669
J’ay adverty les entrepreneurs qui travaillent dans Saint Germain qu’ils seront tous receus au rabais pour les ouvrages des terrasses et leur en ay donné le devis. Il y en a cinq qui se presentent, dont il y en a deux qui sont allez aujourd’hui trouver monsieur Perault à Paris, dont l’un est le frere du sieur Hanicle, l’autre est un nommé Bulé de Saint Germain.
Les trois autres m’ont donné chacun un mémoire par escrit qu’ils ont signé, que j’envoyeray demain par homme exprès à monsieur Perault.
Pour le mur de la grande terrasse
Le sieur Dorbay demande 42 l. de la thoise cube
Le sieur La Rue, 41 l.
Le sieur Hennequin, 40 l.
Pour le mur d’allignement avec celuy du boulingrin, qui sera construit de quatre assize de pierre dure du pays, il sera payé à la thoise quarrée de six piedz en quarré sur son espesseur de 4 p.
Le sieur Dorbay en demande 53 l.
Le sieur La Rue, 52 l.
Le sieur Hennequin, 65 l.
La fondation sera aussy payé à la thoise quarrée sur 5 p. ½ d’espesseur.
Le sieur Dorbay la faict pour 30 l.
Le sieur La Rue, 30 l.
Le sieur Hennequin, 40 l.
sans comprendre la fouille des terres.
Je leur ay dict de se trouver tous dimanche au matin chez monsieur Perault pour conclure ce marché.
J’ay dressé le conte du sieur Moyer que je luy ay mis entre les mains pour le terminer. Je le fus trouver hier, où je le fis demeurer d’accord des principaux articles, et luy ay fait apostiler de sa main sur led. conte en marge de chaque article, de sorte qu’en luy accordant presque le tout suivent ses apostils, il demeure redevable de 19705 l.
Les stucateurs acheveront demain la sculpture du dedans du vestibulle et acheveront mercredy les trois autres platfondz dud. vestibulle.
Je ne fais pas encores gratter la tour de l’horloge du costé de la terrasse du Roy comme monsieur Le Brun le demande, pour ce qu’il m’a dict qu’il falloit attendre que les peintres qui travaillent au portique et à la base de la colonne ayent achevé et couvert leur ouvrage.
Monsieur Le Brun promet que les peintres et doreurs auront entierement achevé le petit appartement du Roy la semaine prochaine.
Je feray demain achever de poser les deux contrecœurs de cuivre aux cheminées dud. appartement.
J’ay faict ce matin poser le thuyau au milieu du plancher de la petitte grotte dud. appartement. Le Roy l’a fait esprouver devant luy apres son lever.
Le mur de terrasse du boulingrin advance, il n’y a plus que six piedz de maçonnerie à eslever. Il y a 307 hommes qui y travaillent et quarent huict ouvriers à la terrasse du jardin du sieur Belier. Les quatre assizes de pierre sont presque eslevées dans la longueur dud. jardin.
Les paveurs ont commencé aujourd’huy de travailler à la continuation du pavé des escueryes. Il ne sont encores que trois paveurs.
L. Petit »

Lettre concernant la participation financière des Monuments historiques à la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Monuments historiques
Minute de lettre du 16 septembre 1902
Pour le ministre, le directeur à M. Daumet, architecte, membre de l’Institut
Monsieur,
Par une lettre du 4 de ce mois, vous m’avez rappelé que mon administration vous avait donné l’assurance qu’elle affecterait à la restauration du château de Saint-Germain, sur le crédit des Monuments historiques, une nouvelle allocation de 172000 francs, à prélever tant sur la dotation de l’exercice en cours que sur celles des cinq ou six exercices subséquents. Vous m’avez demandé en même temps de vous notifier officiellement cette promesse et de mettre le plus tôt possible à votre disposition l’annuité qui doit être imputée sur le budget de 1902.
Je m’empresse de vous confirmer mon intention de consacrer aux travaux que vous avez nouvellement entrepris au château de Saint-Germain l’allocation précitée de 172000 f. J’ajoute que je suis prêt à faire ordonnancer au premier jour, sur le crédit des Monuments historiques, la somme que peuvent exiger les dépenses de la présente année. D’après vos indications, cette somme serait d’environ 20000 f. Je la porterai, si vous le jugez nécessaire, à un chiffre supérieur, 25000 francs par exemple.
Mais je ne pourrai ni ouvrir régulièrement l’allocation de 172000 f. ni par suite prescrire l’ordonnancement que vous me demandez tant que l’affaire n’aura pas été engagée dans la forme que mes bureaux vous ont fait connaître et à laquelle vous avez bien voulu donner votre adhésion. Au cours de vos conférences avec les représentants de mon administration, il a été expressément convenu que cette fois le service des Monuments historiques cesserait de confondre ses fonds avec ceux du service des Bâtiments civils et qu’en conséquence les travaux à la charge du premier de ces services feraient l’objet d’un devis, d’une allocation, de marchés, de paiements, enfin d’une liquidation entièrement distincts des opérations suivies par le bureau des Bâtiments civils.
Ce point une fois réglé, M. l’inspecteur général Selmersheim, après avoir étudié les deux devis généraux que vous lui avez successivement communiqués, en a extrait, d’accord avec vous, les éléments d’un devis spécial de 127006 f. 06 (chiffre approché bien entendu), dont la dépense serait supportée par le budget des Monuments historiques. Il vous a ensuite remis ces documents en vous priant d’établir deux exemplaires de ce devis spécial, destinés à recevoir mon approbation et à devenir la base administrative de l’affaire.
Je vous serais obligé, Monsieur, de me faire parvenir ces deux exemplaires le plus tôt possible. C’est parce que je ne les ai pas encore entre les mains que la question est demeurée en suspens. Vous voudrez bien y joindre (en deux exemplaires également, dont un sur papier livre) des marchés correspondant aux travaux prévus. Ces marchés, souscrits par les entrepreneurs qui travaillent sous vos ordres au château de Saint-Germain, doivent comporter un cahier des charges unique qui servira pour toutes les entreprises, une soumission pour chaque entrepreneur et une série de prix pour chaque espèce de travaux, cette dernière pièce pouvant être remplacée par un simple renvoi à la série des Bâtiments civils si, comme je le suppose, cette série est celle qui sert de base aux règlements des dépenses du chantier.
Dès que je serai en possession de ces documents, je les approuverai et prendrai les différentes mesures que comportent des paiements prochains. Vous pourrez me proposer peu de jours après, dans les limites d’une somme de 20 à 25000 francs, la délivrance d’acomptes pour les ouvrages faits en 1902.
Afin de hâter autant que possible l’accomplissement des formalités ci-dessus, je vous fais adresser avec la présente dépêche les imprimés nécessaires à la rédaction du devis, à la passation des marchés et à l’établissement des certificats d’acompte ainsi que les états d’honoraires.
Je vous serai obligé de me faire connaître le nom et l’adresse de l’inspecteur des travaux. Vous voudrez bien m’indiquer en outre s’il est d’usage de faire payer directement les dépenses du château de Saint-Germain à Paris, par la caisse courante du Trésor, ou bien si les paiements s’effectuent par l’entremise de la préfecture et de la trésorerie générale de Seine-et-Oise. »

Lettre concernant la participation financière des Monuments historiques à la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 4 septembre 1902
Monsieur le Ministre,
Vous avez bien voulu, sur ma proposition, décider qu’une allocation prise sur les fonds du service des Monuments historiques serait affectée à l’achèvement de la restauration du château, concurremment avec les crédits que le service des Bâtiments civils met dans ce but, chaque année, à ma disposition.
Je vous ai adressé à la date du 23 juin dernier un rapport sur cette question, avec un devis des dépenses restant à faire, s’élevant à la somme de 960397 f. Le service des Monuments historiques a fait l’examen de ce devis, l’a réduit à la somme de 516018 f. 20 c. par suite du retranchement qu’il a fait de tous les travaux ne s’appliquant pas à la remise en état de parties de constructions ayant existé, et a promis sa participation pour un tiers dans les dépenses.
J’ai l’honneur de vous informer que la subvention promise ne m’a pas encore été notifiée, et je vous demande, en raison de l’époque avancée de l’année, de vouloir bien la faire mettre sans retard à ma disposition.
J’ai l’honneur d’être etc.
Signé : Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

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