Affichage de 1429 résultats

Description archivistique
Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye Château-Vieux Français
Options de recherche avancée
Aperçu avant impression Affichage :

409 résultats avec objets numériques Afficher les résultats avec des objets numériques

Acte de baptême de Marie de Gassis de Beaulieu dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy dixieme aoust 1697, a esté baptisée dans la chapelle du chateau viel de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchi, aumosnier du roy d’Angleterre, Marie, née en et de legitime mariage le jour precedent, fille de M. François de Gassis de Beaulieu, premier chirurgien du roy d’Angleterre, et de damoiselle Foelicité Jullienne, ses pere et mere, la maraine tres haute et tres puissante princesse Marie d’Este, princesse de Modenne et reine d’Angeterre, laquelle a signé avec le pere en presence de maistre Michel Trinité, vicaire de cette paroisse, revestu de surplis et d’estole.
Maria R.
Trinité, P. Ronchi
Beaulieu »

Acte de baptême de Jacques Nairne dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé par monsieur l’abbé Ines, aumosnier du roy d’Angleterre, dans la chapelle du chateau viel de ce lieu, Jacques, né en et de legitime mariage le 24e du present, fils d’honorable homme David Nairne, secretaire de monsieur Carel, et de damoiselle Elisabeth Marie de Campigny, ses pere et mere, le parain tres haut et tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, la maraine madame madame la comtesse d’Almont, premiere dame d’honneur de la reine d’Angleterre, lesquels ont signé avec le pere et en presence et du consentement de maistre Michel Trinité, vicaire de cette paroisse, lequel a apporté les saintes huilles revestu de surplis et d’estolle.
Jacques R.
Vittoria Montecuculi d’Avia d’Almont
Inese
Trinité »

Acte de baptême de Marie Euphèmie Nugent dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy onziesme novembre mil six cent quatre vingt dix sept, a esté baptizée dans la chapelle du château vieux de Saint Germain en Laye par monsieur l’abbé de Ronchi, aumosnier de la reine d’Angleterre soussigné, Marie Euphemie, née en legitime mariage le septiesme du present mois, fille de monsieur Christophe Nugent, colonel irlandois, et de damoiselle Brigitte Bernwall, ses pere et mere, la marreinne tres haute, tres excellente et vertueuse princesse Marie d’Est de Modenne, epouze de tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, laquelle a signé en presence et du consentement de maistre Michel Trinité, vicaire de cette paroisse, qui a apporté les saintes huiles revetu d’etolle et surplis.
Maria R.
P. Ronchi, Trinité »

Acte de baptême de Marie Wynette dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptizé en la chapelle du chasteau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Innesse, aumosnier de la reinne d’Angleterre, Marie, née en legitime mariage le mesme jour, fille de Thomas Wynette, gentilomme servant de Sa Majesté britannique, et de dame Jeanne Chappelle, ses pere et mere, anglois de nation, la mareinne tres haute et tres excellente et vertueuse princesse Marie d’Est, duchesse de Modenne et reine d’Angleterre, laquelle a signé en presence et du consentement de maistre François Gaultier, sou vicaire, qui a aussy signé et apporté les saintes huilles revestu d’estolle et surplis.
Maria R.
Ineses, F. Gaultier »

Acte de baptême de Louise Françoise Stafford dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy septiesme jour de decembre mil six cent quattre vingt dix huit, a esté baptizé en la chapelle du chasteau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Inesse, aumosnier du roy d’Angleterre soussigné, Louise Françoise, née en legitime mariage le cinquiesme du present mois, fille de Jean Stafford, controoleur de la maison de Sa Majesté britannique, et de Marie Susthcot, ses pere et mere, le parrein tres haut et puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, la mareinne tres haute et excellente princesse Louise Marie, princesse d’Angleterre, fille de Sadite Majesté britannique et de tres haute, excellente et vertueuse princesse Marie d’Est, duchesse de Modene et reine d’Angleterre, son epouze, lesquels ont signé en presence et du consentement de messire François de Benoist, prieur et curé de Saint Germain en Laye, qui a apporté les saintes huilles revetu d’etolle et surplis et a aussy signé.
Jacques R.
Louise Marie
L. Ineses, De Benoist »

Acte de baptême de Marie Heywoord dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptizé dans la chapelle du château vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Inesse, aumosnier du roy et de la reine d’Angleterre, Marie, née en legitime mariage le dix septiesme du present mois, fille de Thomas Heywood, valet de chambre de la reine d’Angleterre, et de Sara Juxon, ses pere et mere, anglois de nation et de la religion pretendue reformée, lesquels ont consenty que leurditte fille seroit elevée et instruitte dans la religion catholique, apostolique et romaine, la mareine mareine tres haute et tres vertueuse princesse Marie d’Est, princesse de Modeine, epouze de tres haut et tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, laquelle a signé en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu de Saint Germain en Laye, qui a aussy signé avec le pere present.
Maria R.
Tho. Heywood
L. Ineses, De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Guillaume Nugent dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy dix huitiesme juin, a esté baptizé dans la chapelle du chateau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchi, aumosnier de Leurs Majestez brittanniques, soussigné, Jacques Guillaume, né en legitime mariage le jour precedent, fils de Christophe Nugent, gentilhomme irlandois, et de Brigitte Barneval, ses pere et mere, le parrein tres haut et serenissime prince Jacques, prince de Galles, fils de tres haut et tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, et de tres excellente et vertueuse princesse Marie d’Est de Modenne, reine d’Angleterre, la mareinne madame la duchesse de Tirconnel, dame d’honneur de la reine d’Angleterre, lesquels ont signé avec le pere en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist de Chazelles, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, soussigné, lequel a apposé les saintes huilles revetu d’etolle et surplis.
Jacques R.
C. Nugent, Tyrconnell
P. Ronchi
De Benoist »

Acte de baptême de François Henry Parry dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt septiesme aoust, a esté baptizé par monsieur l’abbé Roncky, aumonier de Leurs Majestez britanniques, dans la chapelle du chateau de ce lieu, François Henry, né en legitime mariage le vingt cinquiesme du present mois, fils de Ignace Guillaume Henry Parry, maistre d’hostel ordinaire du roy d’Angleterre, et de Margueritte Eleonore Rouger, ses pere et mere, le parrein Edouard, prince de Galles, la mareine haute et puissante dame Sophie Stuard, epouze de deffunt haut et puissant seigneur Henry Boukaley, intendant de la maison du Roy, lesquels ont tous signé en presence et du consentement de mestre Jean François de Benoist, prestre, docteur de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a aussi signé avec le pere present et a apporté les saintes huilles revestu d’etolle et surplis.
Jacques P.
J. Bulkeley, J. Parry
P. Ronchi, De Benoist »

Acte de baptême de Jacques de Copley dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé dans la chappelle du chateau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Inesse, aumosnier de Sa Majesté britannique, [vide] né en legitime mariage le jour precedent, fils de Jean de Copley, gentilhomme de la chambre de Sa Majesté britannique, et de Henriette Conquet, ses pere et mere, le parrein tres haut et puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, lequel a signé en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu de Sainct Germain en Laye, lequel a apporté les saintes huisles revetu de surplis et etolle, et a aussy signé avec le pere present audit baptesme.
Jacques R.
L. Ineses, John Copley
De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Read dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt huitieme may, a esté baptizé dans la chapelle du château vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, Jacques, né en legitime mariage le jour precedent, fils de Jean Read, chef de la fruiterie du roy d’Angleterre, et de Jeanne La Plume, ses pere et mere, le parein haut et puissant prince Jacques, prince de Galles, fils de tres haut et puissant monarque Jacques second, roy d’Angleterre, et de tres vertueuse princesse Marie d’Est, reine, son epouze, la mareine madame Sophie Bulkeley, dame d’honneur de la reine d’Angleterre, lesquels ont signé avec le pere present, en presence de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles et assisté à la ceremonie revestu d’etolle et surplis.
Jacques P.
J. Bulkeley
John Read
De Benoist, P. Ronchi »

Acte de baptême de Marie Winifred Parry dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy onziesme septembre, a esté baptizée dans la chapelle du chateau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Inese, aumosnier de Leurs Majestez brittanniques, soussigné, Marie Winifrid, née en legitime mariage le jour precedent, fille d’Ignace Guillaume Henry Pary, maistre d’hostel ordinaire du roy d’Angleterre, et de Margueritte Eleonore Rouget, ses pere et mere, de cette paroisse, la mareine tres excellente et vertueuse princesse Marie d’Est, princese de Modene, epouze de tres haut et puissant monarque Jacques second, roy d’Angleterre, laquelle a signé en presence de maistre François Gaultier, sou vicaire de cette paroisse, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’etolle et surplis, et a signé avec le pere present.
Maria R.
Parry, L. Ineses, F. Gaultier »

Acte de baptême de Louise Marie MacMahon dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la princesse d’Angleterre étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptizée en la chapelle du du chateau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Roncky, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, Louise Marie, née en legitime mariage, fille de Hugues Colonel MacMahon, irlandois, et de Catherine Beetagh, ses pere et mere, de cette paroisse, la mareine serenissime princesse madame Louise Marie, princesse d’Angleterre, fille de tres haut et puissant prince Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres vertueuse princesse Marie d’Est de Modenne, son epouze, laquelle a signé en presence et du consentement de maistre Michel Trinité, prestre, vicaire de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’etolle et surplis, et a signé.
Louise Marie
Perth
Trinité, P. Ronchi »

Acte de baptême de Jacques Dufour dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé par monsieur l’abbé Inese, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, soussigné, dans la chapelle du du chateau vieux de ce lieu, Jacques, né en legitime mariage le jour precedent, fils de Dominique Dufour, valet de chambre de la reine d’Angleterre, et de Rebecca Elizabeth Menzair, ses pere et mere, de cette paroisse, le parrein Son Altesse royalle monseigneur le prince de Galles, fils aisné de tres hault et puissant monarque Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres vertueuse et religieuse princesse Marie d’Est, ses pere et mere, la mareine madame la comtesse de Perth, dam d’honneur de la reine, lesquels ont signé en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’etolle et surplis, et a signé avec le pere present.
Jacques P.
La conttess de Perth
L. Ines, Dufour
De Benoist »

Acte de baptême de Charles de Fitz-James dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre son grand-père étant son parrain

« Ce jourd’huy neufviesme janvier, a esté baptizé dans la chappelle du château vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Inese, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, Charles, né en légitime mariage le jour précèdent, 8e du présent mois, fils de haut et puissant seigneur messire Jacques, duc de Berwik, et de haute et puissante dame madame Anne Bulkeley, son epouze, le parein très haut et puissant prince Jacques Stuard, second du nom, roy de la Grande Bretagne, la mareine très haute, vertueuse et religieuse princesse Marie d’Est, princesse de Modenne et reine d’Angleterre, son epouze, lesquels ont signé en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’etolle et surplis, et a signé.
Jacques R., Maria R.
J. Bulkeley, le duc de Berwick
L. Ineses, De Benoist »

Acte de baptême de Marie Nairne dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptizée dans la chapelle du château vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ingleton, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, Marie, née en legitime mariage le jour précédent, fille de David Nairne, secrétaire de M. Carel, ministre et secrétaire d’Etat du roy d’Angleterre, et d’Elizabeth Compigny, ses père et mère, de cette paroisse, la mareine très haute, vertueuse et religieuse princesse Marie d’est, duchesse de Modenne, reine d’Angleterre, épouze de très haut, vertueux et religieux monarque Jacques Stuard, second du nom, roy d’Angleterre, laquelle a signé en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, doyen de Châteaufort, lequel a apporté les saintes huisles revêtu d’étolle et surplis, et a signé avec le père présent au baptesme.
Maria R.
Nairne, J. Ingleton
De Benoist »

Acte de baptême de Louise Marie Gassis de Beaulieu dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la princesse d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy quatriesme mars mil sept cent un, a esté baptizée dans la chapelle du château vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, Louise Marie, née en légitime mariage le jour précédent, fille de messire François Gassis de Beaulieu, chirurgien de Leursdites Majestez, et de damoiselle Félicité Jullienne, ses père et mère, de cette paroisse, la mareine sérénissime princesse Louise Marie, princesse d’Angleterre, fille de très haut et religieux monarque Jacques second, roy d’Angleterre, et de très illustre et vertueuse princesse Marie d’Est, de Modène, reine d’Angleterre, ses père et mère, le parein haut et puissant seigneur millord Perth, gouverneur de Son Altesse sérénissime monseigneur le prince de Galles, fils aisné d’Angleterre, lesquels ont signé en présence et du consentement de maître Michel Trinité, vicaire, lequel a apporté les saintes huisles revêtu d’étolle et surplis, et a aussy signé avec le père présent.
Louise Marie
P. Ronchi, Perth
Beaulieu, Trinité »

Acte de baptême d’Edouard MacElligott dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé dans la chapelle du chasteau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, ausmonier de Leurs Majestez britanniques, Edouard, né en légitime mariage le jour précédent, fils de Roger MacElligott, brigadier de l’armée de Sa Majesté britannique, et de Catherine Fitsgerarlde, ses père et mère, le parrein sérénissime prince monseigneur Jacques Edouard, fils aisné d’Angleterre, prince de Galles, fils de très haut et puissant monarque Jacques second, roy d’Angleterre, et de très vertueuse et religieuse princesse de Modène, reine d’Angleterre, la mareine haulte et puissante dame madame Middleton, lesquels ont signé en présence et du consentement de monsieur le prieur, qui a apporté les saintes huiles.
Jacques P.
K. Middleton
P. Ronchi
De Benoist »

Acte de baptême de Marie Madeleine O’Gara dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptizée par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, dans la chappelle du chasteau vieil de ce lieu Marie Magdelaine, née en légitime mariage le jour précédent, fille de M. Olivier O’Gara, colonel dans les armées du roy, et de Marie Flemming, ses père et mère, de cette paroisse, la mareine très haute, excellente et vertueuse princesse Marie d’Est de Modenne, reine de la Grande Bretagne, laquelle a signé en présence et du consentement de maitre Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’étolle et surplis, et a signé avec le père présent.
Maria R.
P. Ronchi
De Benoist, O’Gara »

Acte de décès de Jacques II, roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, à trois heures et vingt minuttes apres midy, est décédé dans le chasteau vieil de ce lieu très haut, très puissant et très religieux prince Jacques Stuard, second du nom, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, aagé de 67 ans onze mois, également regretté des peuples de France et d’Angleterre, et surtout des habitans de ce lieu et autres qui avoient esté témoins oculaires de ses excellentes vertues et de sa religion, pour laquelle il avoit quitté touttes ses couronnes, les cédant à un usurpateur dénaturé, ayant mieux aymé vivre en bon chrestien éloigné de ses états et faire par ses infortunes et sa patience triompher la religion catholique que de régner luy mesme au milieu d’un peuple mutin et hérétique. Sa dernière maladie avoit duré quinze jours, pendant lesquels il avoit receu deux fois le saint viatique et l’extrême onction par les mains de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, son propre pasteur, avec des sentiments d’une humilité si profonde qu’après avoir pardonné à tous ses sujets rebelles et ces plus cruels ennemis, il demanda mesme pardon à ses officiers s’il leur avoit donné quelque sujet de chagrin. Il avoit aussi donné des marques de sa tendresse et religion au sérénissime prince de Galles, son fils, digne héritier de ses couronnes aussy bien que de ses vertus, auquel il recommanda de n’avoir jamais d’autre reigle de sa conduitte que les maximes de l’évangile, d’honorer toujours sa très vertueuse mère, aux soins de laquelle il le laissoit, de se souvenir des bontez que Sa Majesté très chrestienne luy avoit toujours témoigné et de plutost renoncer à tous ses etats que d’abandonner la foy de Jesus Christ. Tout le peuple tant de ce lieu que des environs eu la consolation de luy rendre les derniers devoirs et de le visiter pour la dernière fois en son lit de parade, où il demeura vingt quatre heures exposé en veue, pendant lesquells il fut assisté du clergé de cette église, des révérends pères récollets et des Loges, qui ne cessèrent pas de prier pour le repos de l’âme de cette illustre héros du nom chrestien, que le Seigneur récompense d’une couronne éternelle.
Parmantier
Ce jourd’huy six septième, […] sur les huit heures et demie du soir, fut enlevé du château vieil de ce lieu le corps de très haut, très puissant et religieux monarques Jacques Stuard, second du nom, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, après avoir esté embaumé en la manière accoutumée, pour être conduit aux religieux bénédictins anglois de Paris, faubourg Saint Jacques, accompagné seulement de soixante gardes et trois carrosses à la suitte, ainsy qu’il avoit ordonné, pour donner encore après sa mort un exemple du détachement qu’il avoit eu pendant sa vie des vanitez du monde, n’étant assisté que de ses aumosniers, de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, son propre pasteur, qui ne l’avoit point abandonné dans toutte sa maladie, l’ayant consolé dans tous ses maux d’une manière édifiante et autant pleine d’onction qu’on puisse désirer du pasteur zélé pour le salut de son ouaille. Son cœur fut en mesme temps porté dans l’églize des religieuses de Chaillot. Une partie de ses entrailles, de son cerveau avec ses poulmons et un peu de sa chair sont restées en depost dans cette églize pour la consolation des peuples, tant françois qu’anglois, et pour conserver en ce lieu la mémoire d’un si grand et si religieux prince.
Parmantier »

Acte de baptême de Marie Anne Antoinette MacElligott dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la princesse d’Angleterre étant sa marraine

« Du 14e jour de juin 1702, a esté baptisée dans la chappelle du chasteau vieil de ce lieu par M. l’abbé Bourk, chappelain de la reine d’Angleterre, Marie Anne Antoinnette, née du jour précédent en et de légitime mariage de messire Roger MacElyotte, colonel des armées du roy d’Angleterre, et de Catherine Fitzgerald, ses père et mère, la mareine sérénissime princesse Louise Marie, princesse d’Angleterre, fille de deffunct très puissant et religieux prince Jacques Edouard, second du nom, roy d’Angleterre, et de très vertueuse et religieuse princesse Marie d’Est, reine, son épouze, le parain haut et puissant seigneur monseigneur le duc de Perth, lesquels ont signé avec le père présent, en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’estolle et surplis, et a aussi signé.
Louise Marie
Le duc de Perth
Ro. MacElligott
M. Burke, De Benoist »

Acte de baptême de Marie Nugent Gifford dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la princesse d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy premier octobre de l’année mil sept cent trois, a esté baptisée dans la chapelle du château viel de ce lieu par monsieur l’abbé Innice, aumosnier de Leurs Majestés britanniques, Marie, née le jour précédent de Christophe Nugent et de Brigitte Barneval, de leurs légitime mariage, ses père et mère, la mareine sérénissime princesse Louise Marie, princesse d’Angleterre, fille de deffunct très puissant et très religieux prince Jacques Edouard, second du nom, roy d’Angleterre, et de très vertueuse et religieuse princesse Marie d’Est, reyne, son epouse, le parein monsieur Richard, millord Tabbo, qui ont signé en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prêtre, docteur de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huylles revestu de surplis et d’étolle, lequel a aussi signé.
Louise Marie
Talbot, L. Ineses
De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Booth dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy sixième du mois de novembre de l’année mil sept cents trois, a esté baptisé dans la chapelle du château viel de ce lieu par monsieur l’abbé Louise Inese, aumosnier de Leurs Majestés britanniques, Jacques, né led. jour en et de légitime mariage de Jacques Booth, gentilhomme de la chambre du roy, et de Barbe Symmes, ses père et mère, le parain très hault et très puissant prince Jacques troisième, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Yrlande, qui a signé en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, doyen rural de Châteaufort, lequel a apporté les saintes huysles revestu d’estole et de surplis, lequel a aussi signé.
Jacques R.
La duches de Perth
Charles Booth
L. Ineses, De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Galloway of Carnby dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le mesme jour et an, a esté baptisé par M. l’abbé Innies, aumosnier de Leurs Majestés britanniques soussigné, Jacques, né le mesme jour du légitime mariage de millord Dunkel et d’Eleonor Sale, ses père et mère, le parain Jacques troisiesme, roy de la Grande Bretagne, la mareine madame Amilton, gouvernante de la princesse, lesquels ont signé, le baptesme fait dans la chapelle du chasteau viel de ce lieu en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prieur et curé de ce lieu, lequel a assisté revestu d’estole et de surplis, et a signé.
Jacques R.
K. Middleton
L. Ineses, De Benoist »

Acte de baptême de Louise Marie Dillon dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la princesse d’Angleterre étant sa marraine

« Le douze du mois d’avril, a esté baptisée par monsieur l’abbé Innies, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, dans la chapelle du chasteau vil de ce lieu Louise Marie, fille de Girard Dillon, mestre de camp reformé dans le service du roy, et de Marie d’Amilton, ses père et mère, la mareine Louise Marie, princesse d’Angleterre, le parain milord duc de Perth, qui ont tous signé en presence et du consentement de moy Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, revestu de mon étole et surplis, qui ay signé avec le père présent.
Louise Marie
Le duc de Perth
Ger. Dillon
P. Ronchi, De Benoist »

Acte de baptême de Marie Louise O’Gara dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la princesse d’Angleterre étant sa marraine

« Le quatriesme du mois de juin de l’année mil sept cens cinq, a esté baptisé en la chapelle du chasteau viel de ce lieu par monsieur l’abbé Innis, aumosnier de Leurs Majestés britannique Marie Louise, née le jour précédent en et du légitime mariage de monsieur Olivier O’Gara, colonel réformé irlandois, et de Marie Fleming, ses père et mère, la mareine Louise Marie, princesse d’Angleterre, le parain milord Talbort, qui ont signé en présence et du consentement de moy Jean François de Benoist, prieur et curé de ce lieu, docteur de Sorbonne, revestu de mon surplis et étolle, qui ay signé avec le père présent.
Louise Marie
Talbot
L. Ineses, De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Natanel Hooke dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le quinze du mois de décembre, a esté baptisé par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, en la chapelle du chasteau viel de ce lieu, Jacques Natanael, né le jour précédent en et du légitime mariage de Jacques Natanael Hooke, colonel irlandois, et de Eleonore Macharty, ses père et mère, le parain Jacques troisiesme du nom, roy d’Ecosse, d’Irlande et d’Angleterre, qui a signé en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, doyen rural de Chasteaufort, prieur et curé de ce lieu, lequel a aporté les saintes huiles, revestu d’étolle et de surplis, qui a aussi signé avec le père présent.
Jacques R.
K. Middelton
Hooke
P. Ronchi
De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Roettiers dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le trente du mois d’aoust mil sept cent sept, a esté baptisé en la chapelle du chasteau viel de ce lieu par monsieur l’abbé Innies, aumônier de Leurs Majestez britanniques, soussigné, Jacques, né le jour précédent en et du légitime mariage de Norbert Roettiers, graveur général des monnoyes de France et d’Angleterre, et de Winifrede Clark, ses père et mère, le parein très haut et très puissant et très excellent prince Jacques troisième, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Yrlande, qui a signé en présence de Hyerosme Boivin, prestre, vicaire de l’église royalle dud. lieu, qui a consenti à lad. cérémonie revestu d’étolle et de surplis, qui a aussi signé avec le père présent.
Jacques R.
La duchess de Perth
L. Ineses, Boivin, vicaire »

Liste des membres de la Maison du roi d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« Secretarys of State :
Lord Middleton,
Mr Caryl
Under Secretarys :
Mr Lindsey,
Mr Nieran,
Mr Dempster
Vice-Chamberlains :
Mr Stafford, to the King
Mr Porter, to the King
Mr Robert Strickland, treasurer
Mr Conquest, paymaster to the Household
Ladys of the Bed Chamber to the Queen :
Mrs Strickland,
Mrs Mulso,
Mrs Turene,
Lady Waldegrave
Grooms of the Bed Chamber to the King :
Coll. Bagnall,
Capt Lloyd,
Capt Trevanion,
Mr Biddulph,
Capt MacDonnel,
Col. Slingsby
Gentlemen Ushers to the King :
Mr Carney,
Mr Wincle,
Coll. Baggot,
Capt Hatcher,
Mr Runky,
Mr Turine,
Mr Dutton,
Mr Copley
Equerries to the King :
Mr Ralph Sheldon,
Mr Richard Biddulph,
Mr Magennis, equerry to the Queen
Pages to the King who have pentions but are not in waiting :
Mr Buckley,
Mr Barry,
Mr D. Neale,
Mr Windham,
Mr Floyd
Pages to the Queen :
Mr Persino,
Mr Strickland
Gentleman Usher to the Queene :
Mr Crane
Clerks to the Kitchin :
Mr Berkenhead
and Mr Parry
Lord Galway, Lord of the Bed Chamber, Lord Griffin, Lord of the Bed Chamber : a pension of 3000 livres a year
Pages of the back stairs to the King and Queen :
Mr Labbady,
Mr Bablyt,
Mr Prior,
Mr Heywoord,
Mr Labary,
Mr – a Frenchamn
Mr Labbady, closet keeper to the King, in his absence Mr Dujardain
Pages of the presence :
Mr Hyde,
Mr Aram,
Mr
Lt General Hamilton, Master of the Wardrobe
Doctor Constable, King’s Physician
Mr Bolio, Chirurgeon
Sir William Waldegrave, Queen’s Physician
Earl of Perth, Governor to the prince
Mr Plundin, Under-Governor
Doctor Betham, a priest preceptor
Doctor Ingleton, a priest sub-preceptor
Father Constable, a Jesuit chaplain
His grooms of the Bed Chamber :
Mr Layburn,
Mr Nevil,
Mr Strickland,
Mr Sackville
Gentleman Ushers :
Mr Symes,
Mr Duping
Mr Mosma, writing master and French master
Capt Booth, teach the prince to exercise the pike and musket
Mr Buckingham, riding master
Sir William Ellis, two of the commissioners for the Board of the green cloth
Mr Sheridan
Mr Doyle, two messengers who are constantly employed to carry letters
Mr Nash
Mr Lee, messengers employed about the castle
Mr Powlett,
Mr Walsh,
Mr White
Mrs Stafford, governess to the Princess
Bed Chamber women : Mrs Plowden,
Mrs Biddulph,
Lady Lee,
Mrs Symms
Father Constable, confessor and chaplain
Pages to the back stayres :
Mr Fulham,
Mr Wilkie
Mr Middleton, apothecary to the King, Queen, Prince and Princess
Mc Macarty, King’s butler
Mr Gautier, furnishes the King with wines and the house with wax candles
Mr Pemberton, layes the cloath for the King, Queen, Prince and Princess
and Mr Symson
Mr Atkins, cooks
Mr Broomer,
Mr Thomas,
Mr Miner,
Mr Dulater
Another Mr Dilater, almoner to the King and Prince
Mr Halfpenny, sadlers
and Mr Shaw
Mr Lewin, perveyors for the stables
and Mr Devereux »

Administration du roi d'Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

Lettre de Carlo Vigarani à la duchesse de Modène concernant la réception du grand-duc de Toscane et le petit appartement du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Serenissima Altezza,
Dal letto, ove m’ha confinato alucni giorni sono l’excessiva occupatione havuta per le feste fattesi all’arrivo e dimora qui del Serenissimo Gran Principe di Toscana, subito ricevuti i pregiatissimi commandi de L. A. V. Serenissima, ho’ avisato il signore Pouch, acio con la sua destrezza, e in conformita d’essi commandi, dia qualche lume dell’intentione che hanno cuca il partito le persone, che pensano a la compra de le rendite dell’A. V. Serenissima, siche col prossimo ordinario spero potergliene render conto.
Con l’ultima mia avisai l’arrivo a la corte del Serenissimo Gran Principe, e come S. M. lo havesse ricevuto a la prima visita, come per sorpresa, cise ch’essendo S. M. ne la sua camera con il solo duca di Saint Agnan, ora primo gentilhuoma, e con tre o quattr’altri servitori all’entrar di S. A. mostra d’esser sorpreso, e lasciato il capello su la tavola s’avanzo alcuni passi a riceverlo. E di la lo condusse egli stesse da la Regina. Qualche giorno dopo, il Re havendolo contotto a Versaglia ivi lo regalo di musiche, balli, comedie, collationi, giardini illuminati, e fuochi d’artifizio ; tornando il Re a San Germano, e S. A a Parigi ove sta alloggiato in casa del suo residente benche sia sevito da tutti gli ufficiali, carozze e staffieri del Signore duca di Guisa, il che m’haveva da prima fatto credere che fosse anche allogiato in sua casa.
A San Germano dopoi sele e fatta redere una comedia galante framezzata con balletti, e musciha, e con qualche scena : cosa pero di poca importanza, dopo la quale ogni volta sene ritorna a dormir a Parigi, anzi a cena, essendo ben presso a meza notte quando fnisse l’opera, non essendovi stato convito alcuno per anche, ecredo non vene sara. Tutta la casa di Conde e ritirata credo per la discrepannza de titoli e delle precedenze. Li duchi e Pari non l’honna visitato perche non le ha voluto dar la mano. […]
Ha S. M. fatto fare qui due cabinetti nel suo appartamento tutti ricoperti per tutto di specchi incastrati in cornici di legno indorate e sopradipinte, opera richissima del signore Brun, pittore eccelente : sopra gli spechi son dipinti bellissimi comparti d’ornamenti, che fanno un ammirabil vaghezza, ma la pittura e dietro al cristallo tra esso e l’argento vivo ; maniere e studi nuovi a quale vado applicando con la speranza di ripatriare un giorno per godere l’istessa fortuna del Principe nella sua gloriosa servitu alla serenissima casa, e sotto i clementissimi auspizy de L. A. V. Serenissima, a la quale profadamente inchinandom, mi dedico, de L. A. V. Serenissima,
Umilissimo, devotissimo et obligatissimo servitore.
C. Vigarani
Di S. Germano, li 30 Augusto 1669 »

Récit par le nonce Gualterio de la mort de Jacques II à Saint-Germain-en-Laye

« Su l’avviso che giunse la notte de 12 del corrente dello stato pericolossimo in cui si trovava il Re britannico stimo il nunzio a proposito di traferirsi la matina seguente alla corte de San Germano. Vi trovo S. M.tà con febre, che gli ripligliava per fino a tre volte il giorno con una prostratione totale di forze, e con una sonnolenza gravissima, la quale lo faceva continuamente dormire senza pero impedirgli di riscuotersi ogni volta che volevano dirgli qualche cosa e di rispondere adattatamente con uso di ragione che ha conservato sempre intierissimo per fino all’ultimo. I medici lo facevano fino d’allora disperato, onde il nunzio predetto credette che per edificazione delle due corti e per dimostratione di riconoscenza ad un prencipe ch’era stato coisi fedele alla Chiesa gli corresse debito di assistergli per fino all’ ultimo respiro, si come ha fatto in effetti non abbandonandolo né giorno né notte dal martedi matina perfino al venerdi sera in cui rese l’anima a Dio. Continuo è stato altresi il concorso d’' prencipi della case reale e de gran signori che sono andati a sapere di mano in mano lo stato della sua salute, mà tra gli altri si è distinto con particolari marche d’affetto il sig. prencipe di Conti che per essere cugino germano della Regina ha voluto usare con essa particolari finezze restendo tutti que’ giorni dalla matina per fino alla sera in San Germano. Il Re ha mandato ogni giorno più signori della prima sfera ad informasi dello stato delle cose, et il mercordi dopo desinare vi venne egli stesso in persona. Il nunzio si ritrovava nella stanza della Regina quando fù portato l’avviso della sua venuta. S. M.tà gli disse che non haverebbe voluto che il Re Christianissimo passasse per la stanza dell’infermo, dubitando che si come s’erano sempre teneramente amati cosi potesse seguire una vicendevole commotione in vedersi, e lo incarico di procurare d’indure S. M.tà a passare per un picciolo balcone al di fuori. Il nunzio prego il sig. duca di Lauson [Lauzun] ad insinuarlo a S. M.tà, il quale non fece difficoltà di prendere quella strada mà trovato poi esso nunzio sul medesimo balcone gl’espresse un sommo desiderio di vedere onninamente il Re Britannico, in maniera che si concerto che cio sarebbe seguito appresso la visita della Regina. Entrata S. M.tà nella di lei stanza, fece instanza che si chiamasse il prencipe di Galles. Venuto questi rimasero tutti tre soli, mà si è poi saputo per bocca del Re medesimo che il picciolo prencipe si come era stato un tempo considerabile senza vedere la madre cosi subito che fù entrato nella camera senza riguardo del Re presente gli si getto al collo e ivi con molte lagrime s’abbracciarono cosi teneramente che il Re dice d’havere havuto della pena a distaccarli l’uno dell’alltra. La Regina a cui tratanto il. Re haveva communicato la propria intentione notifico al prencipe la risoluzione presa da S. M.tà di riconoscerlo e trattarlo da Re ogni volte che venisse a mancare il Re suo padre. Il fanciullo che non havea notizia alcuna dell’avvenimento e che non poteva havere ne tampoco sepranza nientedimeno riceve tal avviso come se vi fosse stato preparato, e gettandosi a i piedi del Re gli desse queste precise parole: Io non mi scodero mai che sete voi che mi fate Re, e qualsivolglia cosa che mi succeda impiergaro questa dignità a farvi conoscere la mia riconoscenza. Il Re gli disse che lo faceva volontieri mà sotto conditione che conservasse sempre immutabile le religione cattolica, in cui era stato educato, mentre se fosse stato mai possibile ch’egli l’abandonnasse o volesse anche solamente nasconderla non solo perderebbe affatto la sua amicitia mà sarebbe risguardato con horrore di tutti gl’huomini da bene che sono nel mondo e come l’ultimo e il più vile degl’huomini. A che il prencipe rispose con le proteste della maggiore costanza. Più altre cose furono dette vicendevolmente sopra lo stesso argomento; dopo di che il prencipe si ritirà et essendo uscito dalla camera dirottamente piangendo dette motivo a milord Perth suo governatore di dimandargli che cosa gl’havesse detto il Re di Francia: mà gli rispose che ne haveva promesso il segreto a S. M.tà e che non poteva violarlo. In effetti non vole dirle cosa alcuna. Bensi tornato al suo appartamente si rinchiuse nel gabinetto e si pose a scrivere e domandatogli dal governatore medesimo cio che notasse disse senz’ altro ch’era il discorso tenutogli dal Re Christianissimo, il quale voleva poter rileggere tutti i giorni della sua vita.
S. M.tà fini tratanto la visita della Regina et accostandosi al letto del Re infermo gli fece i più cordiali complimenti. L’altro assopito nella sua sonnolenza habbe sul principio qualche difficoltà a riconoscerlo e l’andava ricercando quasi sospeso con gl’occhi, mà rivoltosi finalmente alla parte ove il Re era, tosto che l’hebbe veduto pose la bocca al riso e dimostro un estremo piacere. La ringratio poi di tutte le finezze le quali qu’usava e singolarmente d’havergli mandato il giorno antecedente il suo primo medico. Dopo varie espressioni d’affetto il Re Christianissimo disse che haverebbe voluto parlare di qualche negozio a S. M.tà Britannica. Ciascheduno volea ritirasi per rispetto mà il Re comando che tutti si fermassero et alzando la voce disse che volea assicurarlo che quando Dio havesse fatto altro di lui, haverebbe presa cura particolare del principe di Galles, e non minore di quella che potesse haverne esso stesso se fosse vivo; che dopo la sua morte lo riconoscerebbe per Re e lo trattarebbe nella medesima forma con cui haveva trattato lui medesimo. Cio che gli rispondesse il Re Britannico non pote udirsi perchè l’Inglesi, de’ quali era piena la camera e che non solamente non s’attendevano ad una tale dichiaratione mà per il contrario haveano probabilità tali da credere tutto l’opposto dettero tutti un’alto grido di Viva il Re di Franci, e gettandosi a i piedi di S.M.tà gli testimoniaronon la loro gratitudine d’une maniera che quanto era più viva et in un certo modo lontana dal rispetto ordinario tanto maggiormente mostrava i sentimenti de loro cuori. Il nunzio dopo haver dato luogo a tal transporto di gioia in quelle genti s’accosto ancor’egli a S. M.tà e gli disse che lo ringratiava a nom di tutta la Chiesa dell’atto eroïco il qual veniva di fare, pregando Dio a volerglielo ricompenzare con altretante fecilità. S. M.tà rispose allora con somma benignità e poi esso nunzio essendo andato servendolo per fino alla carrozza lo richiamo per strada e gli soggiunse ch’egli ben sapeva di quale importanza poteva essere tale risoluzione e conosceva le difficoltà che potevano esservi state mà che il rispetto della religione havea sorpoassato ogni cosa e ve lo haveva unicamente determinato. Si sa poi S. M.tà haver detto in appresso che ben conosceva tutti gli pregiuditii che poteva recargli una cosi fatta determinazione, la quale haverebbe dato pretesto al prencipe d’Oranges d fare de’ strepiti in Inghilterra di suscitargli contro il Parlemento e forse di caggionargli la guerra mà che havea voluto che gl’interessi della religione passassero innazi a tutte le altre cose, lasciando a Dio la cura del resto. In effetti si penetra che la maggior parte del Consiglio fosse di contraria opinione e che l’operato si debbia al solo arbitrio del Re. E’vero che i prencipi della casa reale erano stati di tal desiderio et hanno dimostrato una somma sodisfazione del successo; il duca di Borgogna particolarmente, che se n’espresse ne’ termini più forti che possino imaginarsi.
Ritornando al Re defonto è certo che questa è stata la maggiore consolazione che potesse havere morendo, mentre altro affare temporale non gl’occupava la mente. Ne ha dati altresi gli contrassegni maggiori mentre ordino subito che il prencipe si traferisse a Marli per ringraziarne S. M.tà se bene la Regina non giudico poi d’inviarvelo havendosi mandato in sua vece milord Midleton suo primo ministro. La matina seguente si fece chiamare di bel nuovo esso prencipe e parlandogli del medesimo affare gli ricordo la fedeltà a Dio, l’ubidienza alla madre e la riconoscenza al Re Christianissimo. Né poi ha parlato con alcun prencipe o signore della corte di Francia che non gl’habbia tenuto ragionmento sopra di cio et espressegli le grandi obligazioni che sentiva sù tale soggetto. Queste sono state le sole parole ch’egli habbia impiegate negl’affari del mondo. Tutto il rimanente non ha risguardolo che il Cielo, eccitando di tempo in tempo i preti e i religiosi che l’assistevano a dire delle orazioni, scegliendo esso stesso quelle che maggiormente desiderava e sopra tutto mostrando un sommo desiderio et una somma divozione della messa, recitandosi la quale egli che nel rimanente del tempo soleva essere addormentato si è sempre tenuto con gl’occhi aperti e facendo con la testa tutti que’ segni di venerazione che la sua positione e la sua debolezza potevano permettergli all’elevazione. Fino agl’ultimi respiri è stato udito recitare delle preghiere et allorché gli manco la voce fù veduto movere a tal ogetto le labra. Oltre di cio ha dimostrata una tranquilità d’animo infinita et una rassegnatione eroica al divino volere: consolandro egli stesso la Regina del dolore che dimostrava per la sua perdita. Ha finalmente dell’infermità et havendo sempre riposto che stava bene. Ha habuto una esatta ubidienza alle ordinationi de’ medici et ha preso senza replica tutto quello che hanno voluto dargli benche vi havesse per altro ripugnanza. Finalmente ha havuto sempre il giuditio sanissimo e la mente etiandio più pronta e più libera di quella che l’havesse per molti mesi antecedenti. Gli è durato de lunedi fino al venerdi sempre in una specie d’agonia patendo varii accidenti che di tanto in tanto facevano crederlo vicino a morire e risorgendo un momento appresso. Gl’ultimi singulti della morte furono brevi e non durarono lo spatio d’un hora e mezza ancor’essi assai miti e cher per quanto pote osservarsi non gl’erano un gran tormento. Spiro venerdi alle tre e mezza della sera pianto con caldissime lagrime da suoi tanto cattolici che protestanti, i quali l’hanno tutti per tanti giorni servito con un’amore et attenzione indicibile. La Regina non ha fatto un tutto questo tempo che piangere mà senza pero abandonare la cura degl’affari correnti. Morto il Re le più grandi angoscie mà persuasa alla fine di lasciarsi mettere in carrozza si è trasferta ad un convento delle monache della Visitatione posto in un villaggio vicino a Parigi per nome Challiot ove si tratterrà fino lunedi sera. Il Re s’era offerto di accompagnarvela in persona mà non ha voluto permetterglielo. Si ritroverà bene a S. Germano nel ritorno che S. M.tà vi farà per riporla nel suo appartamento, et allora si crede che visitarà la prima volta il successore in qualità di Re.
Il nunzio credette di non dover frapporre indulgio alcuno a far questa parte per dare un’esempio autentico agl’ altri ministri e per dimostrare tant maggiormente al nuovo Re la benevolenza della Sede Apolostica, onde passo subito a complimentarlo nel sup appartamento, dicendogli che nel gravissimo dolore che la Chiesa sentiva per la perdita d’un membro cosi principale qual era il Re defunto non poteva invenire maggiore consolazione di quella che gli proveniva dal riconoscerne S. M.tà per successore, non dubitendo che dovesse essere herede ugualmente delle virtù che delle corone del Padre e particolarmnte in cio che risguarda la costanza nella religionez per cui quel principe era stato cotanto glorioso. Rispose che S. S.tà poteva essere certa di haverlo sempre altretanto ubidiente quanto sia stato suo padre. Le disposizioni venture di quella corte non sono per ancora mote mà si avviseranno in appresso. In quanto alle ossequie S. M.tà Christianissima voleva fargliela fare reali a sue spese mà il Re defonto raccommando d’essere sepolto senze pompa e la Regina ha poi talmente insisito sopra la medesima istanza che si à rimasto di far transportare il cadavere senza pompa alle benedittine inglesi per tenervelo in deposito per fino a tanto che piaccia a Dio di disporre le cose in maniera da poterlo riportare nel sepolcro de suoi maggiori in Inghilterra. Ha bensi S. M.tà fatto fare un cuore d’argento dorato coronato alla reale per rinchiudervi quello del del defonto già trasferito segretamente a Challiot per essere risposto vicino a quello della Regina sua madre che si conserva nel medesimo luogo. Pensa inoltre a tutto cio che possa essere di sollievo, di conforto e di commodità alla Regina e procura d’usargli tutte le finezze possibili per consolarla. Il che si rende più necessario quanto l’afflittione dell’animo reca alla medesima pregiudizio anche nel corpo, trovandosi hoggi travagliata da mali di stomaco e da una straordinaria debolezza benche speri che le cose non siano per passare più oltre. »

Gualterio, Filippo Antonio

Liste des courtisans logés au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« 1 paire of stairs :
Mr Controller Skelton
Dutchess of Tyrconnel
Mr Hide
Lord Chamberlain
Duke of Berwick
Lady d’Almond
Earle of Melfort
Count Molza
Mr Carill
Mr Turene
Mrs Turene
Lady Sophia Buckly
Lady Walgrave
Mr Conquest
Sir John Sparrow
Lord Dumbarton

2 paire of stairs :
Lady Governess
Lady Strickland

3 paire of stairs :
Mr Lavery and the King’s necessary woman
Father Warner
Marquis d’Albeville
Mr Dupuis and the Lady Strickland’s servants
Lady Governesse’s servants
Mr Balthazar
Mrs London
Mrs Walgrave

4 paire of stairs :
Mr Brown
Mr Graham
Mr Joshn Stafford
Officers of the guard
Father White
Mr vice chamberlain Strickland
Mr Inese the priest
Father Gally
Mrs de Lauter
Mrs Chappell
Mr Benefield
Sir William Walgrave
Count Lauzun
Mr Biddulph
Mr Leyburn
Mrs Rogé
Lady Lucy Herbert
Father Ruga
Father Sabran
Sir Edward Hales

5 paire of stairs :
Mr Buckingham
Mr Noble
Mr Cadrington and the Prince’s necessary woman
The King’s barber
Mr Beaulieu
Mrs Simms
Mr Dufour
Mess. Ronchi priests
Mr Ronchi gentleman usher

Ground rooms :
Mr Martinash
Mr Atkins the cook in a room lent him by the concierge
Captaine Trevanian
Mr Harrison
Mr Francis Stafford
Mr Inese the gentleman usher
Mr La Croix
Mr Gothard
The King’s wardrobe
Mr vice Chamberlain Porter
Captain MacDonnel
Mr Labady
Mr Riva
Mr Crane
Sir Roger Strickland
Mr des Arthur
Mr Nevil
Madame Nurse »

Administration du roi d'Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

Description par Louis Le Laboureur du petit appartement du roi au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 1] Mademoiselle,
Je ne veux point vous surprendre, preparez vous [p. 2] à lire une grande lettre ; mais si le discours en est long, la matiere en est belle. Avec cela c'est une piece que l’on a souhaitée de moy ; et en voicy l’histoire en peu de mots. Nous avons eté ces jours passez voir de petits cabinets que le Roy s’est fait faire depuis peu à Saint Germain. O la belle chose ! un de vos amis qui se trouva tout proche de cet admirable lieu, et qui y entra avec nous, veut que je vous en fasse la description. Pour moy je ne say [p. 3] pas à quoy il pense. Il auroit bien meilleure grace de faire luy meme ce qu'il conseille aux autres ; et j’ai vingt raisons pour l'en convaincre, dont la moindre est qu’il a cent fois plus d'esprit que moy. Mais il n’importe, la chose est resolue ; je lui veux obéir, et vous montrer à tous deux en cette occasion que rien ne m'est impossible quand il s’agit de vous satisfaire.
Vous savez bien que ce chemin si clair
Qu’on voit au ciel pendant la nuit obscure,
Meine au Palais du grand dieu Jupiter,
Comme un auteur digne de foi l'assure ;
[p. 4] C’est Ovide, et cela suffit.
Mais vous ne savez pas peut estre
Qu’à Saint Germain, tant le jour que la nuit,
Depuis deux ans on en voit apparaître
Un autre en l’air qu’a voulu qu’on y fît
Monsieur Colbert, des Bâtiments le Maître.
Il est si beau, si belle en est la vue,
Qu'en y passant, les yeux sont eblouis !
Et ce chemin meine et sert d'avenue
Aux cabinets de notre grand Louis.
C’est un haut et magnifique balcon que l’on a fait au vieux château, le long des appartements du Roy et de la Reine, du côté qui regarde le nord. Cette piece apporte tant d’ornement et tant de commodité à ce palais, qu’on la croit aussi ancienne que [p. 5] tout le reste du bâtiment. On se persuade qu’elle y a toujours été, parce qu’elle y devoit toujours etre ; et c'est ainsi que l’on est surpris tous les jours en voyant le succez des ordres de ce genie universel qui prend le soin de ces choses, et qui sait si bien donner la dernière perfection à tout ce qui dépend de son ministere.
Toute la cour donne le nom de terrasse à ce balcon ; et en effet, il est assez large pour meriter qu’on l’appelle ainsi. Vous pouvez [p. 6] juger, apres la promenade que vous avez faite ici pendant la saison des cerises, si nous devons nous connoitre en belles vues : quoy qu’il en soit, Mademoiselle, je vous dis maintenant en prose qu’il n’y en a point de plus riche au monde ni de mieux variée que celle qui se presente devant la terrasse dont je vous parle. De là on a le plaisir de se promener des yeux dans les jardins du Roy et à plus de quatre lieues aux environs, dans des valons et sur des coteaux [p. 7] qui font une perspective admirable.
Tant de si doux objets ; une découverte si avantageuse ; le voisinage d’une grande foret et d'une grande riviere ; la pureté de l'air, et je ne say combien d'autres belles choses qui se rencontrent heureusement ensemble à Saint Germain en font aimer le sejour au Roy, et sont cause que le vieux château l’emporte aujourd'hui sur tous les modernes. Voilà ce que c'est que d’avoir eu du commencement la nature [p. 8] favorable ! Cela fait bien voir que ce n’est pas la belle architecture qui rend les palais agreables et qui les fait habiter.
Admire qui voudra la pompe de cet Art ;
La charmante nature a des graces à part
Qui touchent davantage et les yeux et les ames.
On ne peut m’opposer de valables raisons.
Nature fait les belles femmes
Et les belles maisons.
C’est elle qui donne les belles scituations et les beaux paisages ; et comme elle ne fait pas de semblables liberalitez à tous ceux qui batissent, il arrive de là aussi qu’on voit assez de riches bâtiments [p. 9] et peu de belles maisons.
Monsieur Le Brun, avec qui nous avions fait la partie, nous mena d’abord sur cette terrasse : la compagnie fut surprise et charmée d’une veue si accomplie ; et il n’y eut personne qui ne s’imaginât estre passé dans l’ancienne Assirie ou dans l’ancienne Egypte par la machine de quelque songe, et se trouver dans ces jardins suspendus, dont on a fait tant de bruit. Cette vision n’etoit pas si hors de raison qu’on diroit bien, et vous le connoitrez par [p. 10] la suite. On peut de cette terrasse aller à la chambre du Roy, qui s’habilloit alors :
En ce lieu neanmoins parurent peu de gardes ;
La liberté s’y trouvait comme ailleurs ;
Et le nombre des hallebardes
Le cedoit à celuy des fleurs.
Nous y marchions entre deux rangs de lauriers cerises, de tricolors, de jasmins et de tubereuses, et tandis qu’avec un petit cristal dont je me sers pour allonger ma courte veue, je cherchois notre Montmorency d’où nous etions partis, notre conducteur alla s’assurer de l’ouverture [p. 11] des cabinets, et nous vint rejoindre après avoir obtenu la permission de nous y faire entrer.
Il nous falloit passer devant une porte qui repond de la chambre du Roy sur cette terrasse ; elle etoit ouverte et si fort assiegée de courtisans, qu’il n’y avoit presque point de place pour aller au delà. Le roi etoit alors auprès de cette porte, et c'est d’où venoit une si grande presse. Je tachay de le voir en passant, mais ce fut en vain ; l’eclat de sa personne est si [p. 12] grand que j’en fus frappé, même en ne la voyant pas. J’eus beau avoir recours au petit cristal que je tenois à la main, cela ne servit de rien ; au contraire, mon eblouissement s’accrut au lieu de diminuer ; et j’expérimentay ainsi la verité de ces sages paroles qui disent que celuy qui cherche trop curieusement la Majesté sera opprimé par la gloire.
La terrasse finit à trois ou quatre pas au dessous de cette porte de la chambre du Roy, et c’est à cette extremité [p. 13] que commence de ce côté là le petit appartement que nous allions voir. Il est rangé sur une autre terrasse de plain pied qui regne tout le long d’une autre face du vieux château et qui regarde les cours du château neuf. Il y a, au bout de la terrasse où nous etions, une porte qui nous fut ouverte ; et alors nous entrames dans les lieux tant desirez, où je trouvay encore mille autres sujets d’eblouissement.
En effet, je defie l’imagination [p. 14] la plus riche et la plus heureuse de se former une idée de choses qui puissent montrer tout ensemble tant d’art, tant d’esprit et tant de magnificence. Tous les murs et les plafonds sont revetus de glaces et de miroirs avec des quadres et des ornemens dont l’or fait la moindre richesse. On y marche sur des planchers qui seroient dignes de faire la pompe des plus belles voutes et d’etre au dessus des testes les plus superbes. Ce ne sont que des marbres de [p. 15] toutes les couleurs, des ouvrages en mosaique et des parquets de pieces de rapport. On y voit en tous les coins et en cent autres endroits de grands vases d'argent chargés de fleurs, des pilastres et des termes de meme métal qui portent des filigranes d'or : et tout cela me parut si eclatant que, me ressouvenant de la devise du Roy,
Je crus en verité, sans pousser trop les choses,
Estre, par un miracle à nul autre pareil,
Transporté d’ici bas au palais du Soleil,
Tel qu’on le voit baty dans les Metamorphoses :
Mais le Soleil qui brille en ces lieux enchantez
N’a point ces ardeurs violentes,
Qui font en mille endroits deserter les citez,
[p. 16] Qui noircissent le teint, qui fletrissent les plantes,
Qui dans l’aride sein des plaines languissantes,
S’insinuant de tous cotez,
Vont jusqu’en leurs canaux voûtez
Secher les rivieres naissantes ;
Et n’exposent aux yeux des familles errantes
Que des sablons ingrats de bestes frequentez.
L’astre du ciel où nous etions,
Car d’un celeste nom ces beaux lieux semblent dignes,
Ne repand que de doux rayons
Et des influences benignes
Qui font fleurir ses regions.
Au lieu des chiens brulans, des devorants lions,
Des centaures, des scorpions,
Et de telles bestes malignes
Que l’autre visite en son cours,
Celui cy fait regner les beaux arts en nos jours,
Et son zodiaque pour signes
En ce lieu n’a que des Amours.
Mais ces Amours sont instruits à toutes les belles et grandes choses : ils se jouent avec les lions et les léopards ; [p. 17] ils batissent, ils travaillent, ils vont à la chasse, ils manient les armes, et se montrent capables de tout. On en voit de toutes parts qui sont peints sur des glaces, et dont les différentes postures font autant de douces emblemes. Mais ce qui est singulier en tous ces tableaux, c'est qu’étant peints derriere les miroirs, les premiers traits que le pinceau y a couchez forment la figure telle qu’on la voit ; au lieu que dans la peinture ordinaire ce sont les derniers coups [p. 18] de pinceau qui l’achèvent et qui la finissent.
Monsieur de Pellisson, qui etoit au lever du Roy et qui se trouva sur la terrasse comme nous passions, entra avec nous dans ce beau palais des amours. Nous nous y reconnumes tous deux avec autant de surprise que de joye ; les premieres paroles que nous nous dimes furent de vous, et c’est lui qui m'a conseillé de vous faire le recit de tant de belles choses.
Mais pour m'en acquitter avec honneur, il faudroit [p. 19] que je pusse me ressouvenir icy de tout ce que j’en entendis alors dire à monsieur le comte de Nogent. Vous connoissez la modestie de monsieur Le Brun, qui n’est pas moins admirable que ses ouvrages. Il ne parle bien volontiers que des choses qu'il n’a point faites ; et comme celles que nous regardions viennent toutes ou de ses mains ou de sa tête, il se contentoit de nous les montrer sans nous en faire remarquer l’esprit. Monsieur le comte de Nogent, [p. 20] qui nous a fait la grace de nous aimer un peu, et qui voulut bien alors nous venir joindre, y supplea merveilleusement. Il nous expliqua toutes choses, mais avec un esprit qui luy est singulier et à ceux de son nom ; en sorte, Mademoiselle, que si vous trouvez quelque endroit qui vous plaise dans la description que je vous fais, vous luy en devez avoir toute l’obligation.
Jusqu’icy, je ne vous ay parlé que confusement de tout cet admirable bijou ; [p. 21] mais pour vous en donner une idée plus distincte, il faut que je tache d’imiter le bel ordre que vous gardez dans tous les recits que vous faites. Ces cabinets, car je les nomme ainsi, tant à cause qu’ils tiennent peu de place que parce qu’ils sont joints à la chambre du Roy, qu’ils accompagnent ; ces cabinets, dis je, font entr’eux un petit appartement entier par les pieces qui le composent. Aussi le Roy appelle cela sa chambre particuliere, pour en faire la diference [p. 22] d'avec l’autre, qui est ouverte à toute sa cour.
Je vous ay fait entendre que nous y entrames par une porte qui est au bout de la terrasse où nous etions venus d'abord ; mais je vous y veux donner une autre entrée pour vous faire voir chaque chose en son rang, et c’est par la chambre du Roy. Admirez un peu le credit que je me donne icy. Le premier lieu qui se presente de ce coté là est une antichambre, dont les lambris sont tout de miroirs enrichis d'or : il y en a partout, comme je vous ay dit, et jusqu'aux plafonds.
Au milieu du plafond qui est sur l'estrade à l’entrée que je vous ay promise, est le portrait d’une beauté accomplie qui tient une pomme d'or ; et à la voute, qui est au delà de l’estrade et qui est enfoncée d’une maniere d’architecture fort riche, il y a au fond la figure de Junon qui tient un sceptre et qui a un paon auprès d'elle.
De ces tableaux incomparables
L’un, par sa pomme d'or et ses charmes connus,
Represente aux regards ce qu’ils aiment le plus,
Ce juste arrangement de choses agreables,
Ces yeux brillans et bien fendus
Cette bouche, ce nez, ces cheveux admirables,
Ces roses, ces lis répandus
Qui cachent de doux homicides ;
Tous ces pieges enfin subtilement tendus
Où l’on a veu tomber les dieux et les Alcides,
C’est la Beauté.
Et l’autre qu’on a peint sur le meme modelle,
Cette Junon pleine de majesté,
Est la supreme autorité,
Altiere et jalouse comme elle.
Cette dernière figure toute royalle est accompagnée de diverses emblemes qui sont rangées alentour, dans les pans de l’enfoncement de la voûte. Vous ne doutez pas, Mademoiselle, que ces emblemes ne soient [p. 25] peintes avec toute l'excellence de l'art ; mais vous ne savez pas ce qu’elles représentent, et je vais vous l'apprendre. Ce sont les inclinations du Roy. Cela devoit être touché d'une façon poetique qui fut aussi agreable que judicieuse et spirituelle. C’est ce que l'on a fait, et vous l'allez voir.
Comme les diferentes inclinations que l’on a pour les choses sont, à les bien entendre, autant de diferents amours qui y portent les hommes dès leur [p. 26] plus tendre jeunesse, on ne pouvoit pas mieux, ce me semble, figurer celles du roi, toutes sérieuses et toutes grandes qu’elles sont, que par de petits amours appliquez attentivement à ces memes choses. Aussi monsieur Le Brun, qui est un excellent poete en toutes ses peintures, n’y a pas manqué en celles cy. Il s'est tout à fait bien servi de ces petits symboles dans un dessein si vaste, et cela produit le plus agreable effet du monde.
Il a consideré diferemment [p. 27] les inclinations du Roy, les unes comme luy venant de la nature, et les autres comme luy étant données par la raison. Les premieres, telles que la chasse, la musique et la danse, n’ont pour objet que le seul plaisir ; et les autres, comme le commerce et la guerre, regardent le bien et la gloire de l’Etat. Pour representer ces différentes choses, monsieur Le Brun s’est servi partout de memes acteurs, mais qui font de diferentes actions et qui sont toutes [p. 28] proportionnées à leur age, ce qui rend la fiction tout à fait agreable.
Ainsi l’on y voit avec grand divertissement un de ces petits amours chasseurs qui s’est passé la tête dans un cor, qui l’embarrasse ; et un autre qui, aimant la musique, touche une viole de ses doits, et prete en meme temps l’oreille fort attentivement, comme si le son que l’on tire de cet instrument avec la main seule pouvoit estre bien harmonieux.
[p. 29] Surtout je pris plaisir à voir
La posture diverse
De ces jeunes enfants qui marquent le commerce,
Occupez de tout leur pouvoir,
Comme negociants d’un notable savoir,
A tenir leurs journaux, les lire,
Charger, rayer, chifrer, ecrire,
Conter argent, payer et recevoir.
D’autres, pour qui la gloire a de plus nobles charmes,
Dans un quadre opposé cherchent d'autres emplois :
L’un prend l'epée, un autre endosse le harnois ;
Et faisant tous l’essay de quelques pieces d'armes
Montrent qu’ils ont le cœur françois,
Qu’ils aiment les fameux explois
Et qu’ils craignent peu les alarmes.
Mais le peintre savant,
Voulant montrer que bien souvent
Tel se met en campagne et commence la guerre,
Qui ne peut à son gré la terminer après,
En a figuré tout exprès
Un d’entre eux que son casque serre,
Et qui de ses deux bras, trop foibles et trop courts,
Ne pouvant plus l’oter de sa tête enfantine.
Semble appeller à son secours
[p. 30] La troupe voisine
Des autres amours.
De là, à main gauche, est une chambre destinée au repos du Roy, où l’on voit dans l’enfoncement de la voute, qui est faite en coupe, trois petits amours qui sont peints d’une manière inimitable. Ils tiennent tous trois de toutes leurs mains un meme lustre avec un empressement merveilleux ; et quoiqu’ils paroissent fort empeschez à en soutenir le poids, qui est trop grand pour la petitesse de leur corps, la peinture [p. 31] est si artistement faite qu'on apperçoit neanmoins à leurs yeux et sur leur visage la joye qu’ils ont à eclairer le Roy avec ce lustre.
Il y en a quatre autres autour d’eux dans le fond de la coupe ; mais ils ne leur ressemblent pas. Je n’ay jamais rien veu de si opposé : ils ne respectent aucune puissance, et n’epargnent ni les heros ni les dieux memes.
Le premier, pour faire voir qu’il exerce son empire jusque dans les cieux, [p. 32] tient, ce me semble, un cygne et un aigle dont il contraignit autrefois Jupiter de prendre la figure.
Le second, voulant montrer que les enfers n’ont pas moins ressenti aussi son pouvoir, arbore, pour marque de la victoire remportée sur Pluton, le sceptre fourchu de ce dieu, qui, d'ailleurs, representant la richesse, donne par sa defaite un double triomphe à l’amour.
Le troisieme, qui n’est guere moins fier, se rit de la force guerrière, et se [p. 33] fait un trophée des armes de Mars.
Le dernier ne traite pas mieux la force héroïque : il se joue de la depouille d'Hercule ; et, non content de montrer la massue de ce domteur de monstres jettée à ses pieds avec une quenouille, le petit emporté prend encore la peau du lion : il se la met sur la teste et s’en coeffe plaisamment comme s’il en vouloit faire une mascarade.
Sur les cotez de la coupe, on voit les divertissements [p. 34] du Roy qui sont representez par ses maisons de plaisance ; et l'on y remarque entre autres Saint Germain, Versailles et Fontainebleau. Mais, parce que le Roy a bien montré qu’il fait aussi ses plaisirs des travaux de la guerre, on n’a pas oublié d'en peindre une petite image auprès de cette derniere maison, par la representation du camp qu’il y a fait faire autrefois.
Au plafond de l'alcove, qui est entourée de force jeunes amours peints sur [p. 35] les glaces du lambris, on voit le tableau d'une deesse qui n’etalle pas seulement tous les charmes de la beauté sur son visage, mais qui repand aussi de ses mains toutes sortes de pieces d’or et d’argent, et qui a encore derriere elle une corne d'abondance dont il sort quantité d'autres richesses.
Il n’est pas besoin, Mademoiselle, de vous dire que cette nymphe represente la magnificence ; vous devinez des enigmes qui sont bien plus dificiles ; [p. 36] mais que vous semble de la scituation que monsieur Le Brun luy a donnée ? Ne trouvez vous pas qu'il l’a placée bien judicieusement dans le voisinage de tous ces petits audacieux ?
N’en deplaise à tous les amours
Que tant de victoires couronnent,
Cette belle qu’ils environnent,
Prete aux amants de grands secours.
Il y a sur l'estrade un lit à la romaine, dont les rideaux, qui etoient retroussez, sont d'un tissu d'or et d'argent qui me parut un ouvrage aussi nouveau qu’il est riche. Le dossier [p. 37] du lit est un relief d’argent à jour, où l’on voit au coté droit un petit amour qui conte curieusement les dents d’un lion, et un autre de l’autre coté qui tient doucement un leopard au cou. Il y en a un troisieme au dessus d’eux qui est assis sur un aigle au milieu du dossier, d’où il menace tout le monde d’une fleche qu’il tient couchée sur son arc.
Comme les princes et les souverains n’ont point de plus seure garde que l’amour, je m’imagine que [p. 38] celuy là est en faction, et qu’il veille à l’entour du lit du Roy ; mais tandis qu’il est ainsi à l’erte, on en voit quantité d’autres aux glaces du lambris de l’alcove qui sont dans une posture paisible, et qui invitent au repos ceux qui les regardent.
Celuy cy, le doit sur la bouche,
Semble imposer silence à tous ;
Celuy là, fatigué de tirer trop de coups,
Ote son carquois et se couche.
Un, que le grand jour effarouche,
Eteint de son flambeau les feux cuisans et doux.
Un autre enfin, qui n’est ni peureux ni jaloux,
S’endort et fait bien voir qu'aucun soin ne le touche.
Ainsi tous ces amours promettent le repos ;
Et je n’en vis qu’un seul, dans un coin de l’estrade,
[p. 39] Qui se tenoit en embuscade,
Et decochoit un trait dispos.
Mais ce trait est un coup de ùaître,
Que l’illustre Le Brun fait là bien à propos :
Sa pensée est d’instruire, et de faire connetre
Que l’amour est un petit traitre ;
Qu’il s’en faut defier de loin comme de près,
Et qu’en quelque etat qu’on puisse etre,
Il est bien mal aisé d’echapper à ses traits.
Mais ce jeune avanturier n’est pas encore si dangereux ni si formidable que celuy dont je vais vous parler ; il y a bien à dire. Il n'est auprès de lui tout au plus que,
de la plebe degli Dei,
pour me servir des termes de l’Aminte du Tasse ; et l'autre, bien au contraire,
[p. 40] E tra grandi e celesti il piu potente.
En voicy la raison. C'est que le premier n’a qu’un but et qu’une visée, au lieu que cet autre tient au bout de sa fleche quiconque est si hardi que de le regarder. On a beau changer de place et se tourner de tous cotez, on est toujours à sa mercy, toujours à la pointe de son trait ; et y eut il cent personnes à le voir, il les mire tous ensemble et chacun en particulier. D’ailleurs, il n'épargne ni l’habit ni la profession ; et je vous nommeray [p. 41] des gens de notre compagnie qui me parurent tout embarrassez de voir qu’il donnoit sur eux aussi bien que sur les autres.
Pour voir ce mauvais garçon, il faut entrer dans un cabinet qui tient à la chambre que je viens de vous montrer, et qui est la dernière piece de l'appartement. Il est pris dans une petite tour voisine qui fait le coin des deux terrasses dont nous avons parlé : sa figure est octogone, et l’on y voit des miroirs dans tous les lambris, [p. 42] et des filigranes d'or et d'argent rangées sur la corniche qui regne tout autour, comme dans les deux autres pieces precedentes. Il y a encore dans ce cabinet deux grandes figures d’argent, qui sont si hautes et si bien faites, qu’on en demeure tout surpris en entrant.
L’une represente Apollon,
Lors que, dans l'aimable vallon
Où serpente le doux Penée,
Joignant la nymphe qui le fuit,
Il n’a de sa course obstinée
Rien que des feuilles pour tout fruit.
C’est de cette belle fugitive qu’est venu en ligne directe [p. 43] le jeune laurier qui est dans votre jardin, et dont vous m’avez promis une couronne quand il sera plus grand.
L’autre figure est aussi belle,
J’eus bien longtemps les yeux dessus ;
Mais de dire comme on l'appelle,
Excusez moi, de grace, il ne m’en souvient plus.
Le terrible assaillant que je vous ai tant vanté est au plafond de ce cabinet ; et comme ses coups sont inevitables, on ne voit aussi partout sur les glaces du lambris que des emblemes qui ne parlent que de ses prises et de ses conquestes.
[p. 44] Le cœur fidelle qui est representé par une colombe qu’un petit amour tient à la main ; l’humeur altière et la causeuse qui sont figurées par de jeunes amours qui tiennent l'un un paon et l'autre une pie ; enfin, je ne sais combien d’autres diferents symboles de diferents amours sont peints là de toutes parts, comme autant de prisonniers de guerre qui ont eté faits par ce victorieux.
Ne croyez pas, Mademoiselle, qu’il n’ait point d’autre fleche à tirer que [p. 45] celle qu’il presente ; on lui en appreste à tous momens de nouvelles : et c’est pour cela sans doute que l’on voit dans le meme lambris un autre petit amour à l’ecart, qui est occupé à eguiser et afiler des traits. Il est merveilleusement attentif à son travail, et, pour moy, je pense que c’est un officier des plus experts à qui le prince qui est au plafond a donné particulierement cette charge dans sa maison.
Il y a dans l'ouverture de la cheminée un grand vase [p. 46] d’argent qui fait cent petites fontaines jaillissantes à discrétion ; et cela sert, quand on veut, à rafraichir agreablement le lieu en eté. Au manteau de cette cheminée, on voit les quatre elements en quatre figures separées qui composent un quarré ; et dans le milieu est un amour triomphant, qui, avec toutes ces figures elementaires jointes ensemble, tient un portrait merveilleux dont il tire toute sa gloire et toute sa puissance.
[p. 47] Tout fier de tenir cette image,
Il insulte aux plus grands vainqueurs,
De ce qu’ils n'ont autre avantage
Que d’accroistre leur héritage
Par la force et par les rigueurs
Que Bellone met en usage ;
Au lieu qu’au seul aspect de ce charmant visage,
Il est maitre absolu des plus rebelles cœurs,
Qui viennent tous luy rendre un volontaire hommage.
Là, tel qu’il fut jadis quand de l'affreux Chaos,
Faché de voir le trouble enorme,
Il chassa de la masse informe
La haine et le desordre enclos ;
On le voit gouverner l’air, le feu, l'eau, la terre,
Et de ces ennemis adoucissant la guerre,
Donner à l’univers la paix et le repos.
Avouez, Mademoiselle, que vous etes eblouye de tant de belles choses, et que vous seriez bien aise de trouver maintenant [p. 48] quelque grotte où vous pussiez vous delasser, et prendre un peu de rafraîchissement. Je me doute que cela ne vous deplairoit pas. He bien, vous allez estre servie à point nommé ; il y en a une icy tout proche, où vous verrez, entr’autres choses, un jet d'eau de plus de dix pieds de hauteur, et la plus charmante cascade qu’il y ait au monde. Il ne faut que repasser dans l'antichambre, par où je vous ay fait entrer de la chambre du Roy.
Vous ne me croyez pas ; car quelle apparence qu’on puisse trouver une grotte, avec des jets d’eau et des cascades, sur un balcon ? Mais il falloit cela aussi pour achever l’enchantement. Venez donc, s’il vous plaist, et faites moi l'honneur de me suivre jusqu'à l'autre bout de ce petit palais.
Au delà de l'estrade de l'antichambre, à main droite, vis à vis des beaux lieux que je viens de vous faire voir, se trouve cette admirable grotte, où, du [p. 50] milieu du plancher qui est d’un marbre de toutes couleurs, il sort un gros jet d'eau qui va jusqu’au plafond attaquer un petit amour qui tient un foudre.
A voir cet amour au travers de l’eau qui le couvre, on diroit qu'il s’offense de l’insulte que luy fait son ennemie, et meme, dans le mouvement de l’eau, il semble qu’il se tremousse, comme s’il vouloit lacher la foudre qu’il tient toute preste sur elle. Mais cette eau se moque de sa colere et de ses menaces ; [p. 51] et, non contente de luy porter son bouillon jusques dans le nez, elle fait encore passer la figure de son jet au travers des glaces du plafond, et forme ainsi un second jet au dessus de ce petit foudroyant, qui, par cet agreable prestige, a l’affront encore de paroitre enfermé entre deux eaux jalissantes.
Au coté le plus apparant de la grotte, contre un mur tout revetu de marbre, et justement au milieu de ce mur, il y a le relief d’un Neptune qui est representé [p. 52] sur son char tiré par des chevaux marins. Cette figure, qui est d’argent, deploye de tous cotez quantité de petites nappes d'eau les plus agreables du monde, et fait ainsi la belle cascade que je vous ay promise.
Mais ce n'est pas la seule figure qui soit dans cette grotte ; j’y en vis quatre autres qui ne luy cedent nullement, ni pour la matiere, ni pour la forme. Ce sont des amours que je n’ozerois appeler petits comme les autres, parce [p. 53] qu’ils me parurent d’une taille assez grande. Ils portent chacun sur leur teste une corbeille chargée de fruits, qui font une infinité de jets d’eau ; mais le jet du milieu de la corbeille, comme le plus haut et le plus fort, domine sur tous les autres, qui se contentent de noyer ces fruits et de faire une douce pluye à l'entour de ces jeunes enfants.
Chacun d’eux est dans une grande coquille, assis cavalierement sur un dauphin qui jette aussi de l'eau ; [p. 54] et ces divers jalissemens se rassemblant dans cette coquille, qui est soutenue par de petits tritons dorez, toute l’eau se repand de là en meme temps dans des bassins de marbre blanc, et fait, en tombant, comme une menue grille d'argent qui emprisonne ces petits dieux marins.
Tous les autres ornements sont de même ; on n’a jamais veu encore un si beau coquillage ; et ce n’est pas seulement à cause qu’il est enrichy de quantité de branches de corail de toutes [p. 55] couleurs, mais aussi parce qu’il est arrangé avec tout l'art imaginable. L'ouvrier s’est aquité en cela tout à fait bien de son devoir.
Ce ne sont que festons, arcs, fruits, pampres, raisins,
Et la peinture encore animant ces rocailles,
Y figure partout à l'entour des murailles
Mille petits Amours marins,
Les uns assis sur des ecailles,
Et les autres sur des dauphins.
Mais ce n'est pas tout encore : cette grotte en produit plusieurs autres, et cela se fait par les miroirs qui sont aux lambris et aux plafonds des chambres, qui representent tous [p. 56] cette grotte à l’envi l’un de l'autre ; en sorte que lorsqu’on luy donne l'eau, on voit aussitot cent cascades pour une, et infinis jets qui se reproduisent de tous cotez. Chaque glace renvoye aux autres la figure des objets qu’elle reçoit ; et ce que l’une n’a pas directement, elle l’emprunte de quelqu’une de ses voisines. Ainsi, rien ne se perd dans ces miroirs, et l’œil y retrouve presque partout l’image de bien des choses qu’il a veues reellement en ces lieux, mais qui ne se [p. 57] peuvent plus voir de la place où l’on est. En voicy un exemple.
On ne saurait voir de l’estrade de l'antichambre le veritable Neptune qui est dans la grotte, parce qu’il est derriere un mur qui le cache. Cependant, on ne laisse pas d’en trouver la figure dans les miroirs de cette estrade, et cela vient d’une seule glace assez eloignée que ce Neptune regarde de coin, laquelle, après en avoir receu l'image, la distribue ensuite à toutes les autres glaces.
[p. 58] Il y a meme quantité d’arbres des jardins d’alentour qui se viennent mirer aussi dans ces chambres par les fenestres qui repondent sur le balcon ; ce qui fait autant de tableaux, de paisages qu’il y a de miroirs. Je vous donne à penser, Mademoiselle, si de tels tableaux sont naturels et si ces arbres sont bien representez.
Nous nous vimes sous leur ombrage,
Et vimes aussi des oiseaux,
Qui passoient dans la cour entre les deux Chateaux,
Peindre dans ces miroirs leur vol et leur plumage.
Voicy bien d’autres choses que j’ay à vous dire, [p. 59] et c'est où j’aurois grand besoin de votre secours pour les exprimer dignement. Agreez donc, s’il vous plaist, que je vous invoque en cet endroit comme la maitresse du Parnasse, et que je vous prie de me preter votre plume pour un moment. Encore une fois, j’en aurois grand besoin, et ce seroit afin de pouvoir vous dire avec toute la force et la delicatesse de notre langue que le Roy vint en ces beaux lieux comme nous etions si fort occupez à les admirer, et [p. 60] qu’il nous fit voir dans ce temps là celuy qui est le mieux fait de tout son royaume. Il etoit seul et ne fut jamais vetu plus simplement ; cependant, il effaçoit la pompe et la magnificence meme.
Alors, je vis en sa personne
Tout ce riche appareil de gloire et de splendeur
Qui peut accompagner une vaste couronne,
Et par le saint respect que la Majesté donne,
Fait la véritable grandeur.
Je vis dans ses regards, sur son front, en son geste,
Parmi les graces, les appas,
Tout ce qu'on peut voir icy bas
De fort, d’auguste et de celeste.
Je ne m’etonnay plus de ses divins explois,
De ses succès, de ses conquestes ;
Et je dis alors plusieurs fois :
Louis est un miracle, il est le Roy des Roys.
[p. 62] Il est né pour ranger l’Univers sous ses loix,
Et mettre sous son joug les plus superbes testes.
Avec luy l’allegresse entra dans tous ces lieux,
Et soudain les miroirs, avides
De faire le portrait de ce Victorieux,
Quitant tout autre objet, eures leurs glaces vuides,
Pour ne plus figurer qu’un Louis à nos yeux.
Je ne vis plus alors que ce Roy glorieux ;
Son image partout me parut eclatante,
Et ravi de la voir si belle et si frequente,
Moi qui brule pour luy d'un zele ambitieux,
Je crus voir du Ciel radieux
Descendre autour de moy la machine roulante,
Et me trouver parmi les Dieux.
Après que le Roy s’en fut allé et que j’eus un peu recueilly mes esprits, que sa presence avoit mis en desordre, je vins à faire reflexion sur son merveilleux naturel à propos du bel endroit [p. 62] où nous etions. Je ne pouvois assez le louer, de la force qu’il a dans ses affaires, et de la delicatesse qu’il montre dans ses divertissemens. J’admirois que, dans les grands desseins qu'il medite pour le salut et la gloire de son Etat, il put encore penser à toutes les belles choses, et les ordonner avec une connoissance si parfaite et si universelle.
En effet, il se partage en cent occupations diferentes, et il est tout entier à chacune. Il regle ses finances, il assure le repos à ses [p. 63] sujets, il assiste ses alliez, il reprime les infidelles, et, au milieu de tout cela, il ne laisse pas de cultiver les arts et les sciences. Faut il qu'il fasse la guerre, il en dresse le plan dans son cabinet ; il l’execute aussitot luy meme à la campagne, malgré les ardeurs de l’eté et les glaces de l'hiver ; et c’est, Mademoiselle, ce qui vous l’a
fait appeler si heureusement le Heros de toutes les saisons.
Est il sollicité par ses voisins de faire la paix, il arrete, à leurs prieres, le torrent [p. 64] de ses armes, que nulle force etrangère ne pouvoit ni retenir, ni soutenir. Il donne seul la paix à toute l’Europe ; et après avoir joint des provinces entieres à son royaume, non seulement il essaye de l’enrichir par l’etablissement du commerce et des manufactures, mais il travaille encore tous les jours à l'orner par les palais et les maisons qu'il y fait batir ou qu'il embellit.
Ces nobles divertissemens meritent des louanges aussi bien que les travaux [p. 65] les plus serieux. Il est beau de se jouer quelque fois de la sorte, et les rois n'ont que trop d'illustres exemples qui les y invitent.
Ainsi, la haute intelligence
Qui gouverne cet ynivers,
Apres tant d'ouvrages divers,
Tant d’astres, de fleuves, de mers
Qui montrent sa toute puissance,
Veut bien, pour recreer les yeux,
S’exercer encore en tous lieux
A cent autres petits ouvrages.
Tantot sur des moules nouveaux
Faits de ses mains doctes et sages,
Elle se plaist, le long des eaux,
A former divers coquillages.
Tantot elle descend jusqu’en nos Jardinages
Pour y peindre toutes les fleurs ;
Et dans les champs et les bocages,
Enseignant aux oiseaux de diferens ramages,
On la voit de mille couleurs
Distinguer encor leurs plumages.
[p. 66] Mais c’est assez de vers et de prose ; je prends un peu trop l’essor : il est temps de me reposer, et de finir cette lettre, qui vous assurera de mes respects et que je suis,
Mademoiselle,
Vostre tres humble et tres obeissant serviteur,
Le Laboureur
De Montmorency, ce 4 septembre 1669. »

Le Laboureur, Louis

Récit par Thomas Platter de sa visite aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 212] Le 28 novembre, je quittai Paris avec plusieurs personnes et j'arrivai par le village de Roully au port de Nelly ; la Seine a deux bras en cet endroit, nous les avons traversés tous les deux. Nous sommes arrivés au bourg de Nanterre, et nous avons [p. 213] retrouvé le fleuve au village du Pecq, où nous avons traversé de nouveau les deux bras de la Seine. Enfin, en gravissant là une colline, nous sommes arrivés à la ville ou au bourg de Saint-Germain-en-Laye, et nous sommes descendus à l'hôtel de l'Image de Notre-Dame. La ville est située à quatre lieues de Paris.
Saint-Germain-en-Laye est une ville ou un bourg où il n'y a rien de remarquable à voir, à l'exception de ses deux magnifiques châteaux royaux, le vieux et le neuf, et c'est pour les voir que j'y suis allé ; ils sont tous deux à proximité de la Seine.
Le 29 novembre au matin, car nous étions arrivés la veille, fort tard dans la soirée, nous avons visité le vieux château, que le roi n'habite plus, mais qui n'en est pas moins un château royal.
Le toit est garni de grosses pierres de taille et est tout à fait plat ; les quatre façades sont en briques.
A l'intérieur, il y a un bel escalier tournant qui est très vaste, et on y voit de jolies salles. Autour du château se trouve un beau jardin, dans lequel sont des faisans, des pigeons indiens, des poules étrangères et toute espèce de volaille exotique. Il y a, près du château, un jeu de paume et un parc de deux lieues de long, qui s'étend jusqu'au château neuf.
Nous sommes allés ensuite visiter le château neuf, qui n'est pas fort éloigné du vieux. La partie postérieure de l'édifice est attenante à un vignoble, tandis que la partie antérieure touche au vieux château. Dans la grande salle, il y a beaucoup de beaux tableaux ; on y remarque notamment un petit cadre accroché au mur et peint des deux côtés ; quand on regarde du bas ce petit tableau, il représente une chasse, mais si on le regarde dans une glace, qui est adossée au plafond, on voit deux amoureux qui s'embrassent. C'est un tableau peint avec beaucoup de talent ; il en est de même du reste de tous les objets d'art qui se trouvent dans cette salle. Le château a deux étages ; le roi a, m'a-t-on dit, l'habitude de loger à l'étage inférieur, où les salles communiquent entre elles. Si on avait élevé plus haut la construction, on aurait eu à craindre le vent, le château se trouvant sur une haute montagne. Le toit, autant que je puis m'en souvenir, est recouvert avec des ardoises de peu d'épaisseur.
En sortant du château par la porte de derrière, j’ai vu une galerie magnifique, qui conduisait par deux larges escaliers de pierre au parc d'agrément, que l'on peut parcourir tant à cheval qu’en [p. 214] voiture. Tout au haut de l'escalier se trouve un balcon, qui donne accès au château, et d’où on a non seulement une belle vue sur le paysage environnant, mais d'où on embrasse également d'un coup d'œil les fontaines et les jets d'eau de la cour et du parc. Sous ce balcon et cet escalier se trouve un souterrain construit avec beaucoup d'art, au milieu duquel a été élevée une fontaine avec des coquillages et des coraux ; un griffon projette l'eau, et des rossignols, mus également par l'eau, chantent très agréablement. Sur le côté droit, on nous conduisit dans une grotte, où on a installé plusieurs jets d'eau avec beaucoup d'ingéniosité et comme je n'en avais jamais vu auparavant. Ces jets d'eau sont recouverts tant en haut que sur les côtés d'ambre fondu, que l'on a fait venir de la mer et des mines. On y voit toutes sortes de coquillages, des moules bizarres, des coraux, mêlés à de belles pierres. Lorsqu'on fait marcher les jets d'eau, l'eau sort du rocher et de toutes les statues, qui y ont été placées avec beaucoup de goût, en sorte que le spectacle est fort pittoresque et fort curieux. Le sol est pavé, autant que je m'en souviens, de petits cailloux de couleur ; il se compose d'une foule de petits tuyaux, qui élèvent l'eau jusqu'à la voûte, d'où elle retombe sur le sol sous forme de forte pluie, en sorte qu'on ne peut rester ni en haut ni en bas sans se mouiller.
Les murs ont beaucoup de cavités où l'on a placé de nombreuses figures en métal, en marbre, en coquillages et autres ; presque toutes lancent des jets d'eau. Il y a beaucoup de personnages qui se meuvent ; ainsi on voit des forgerons courir et frapper sur une enclume, des oiseaux chanter, tout en remuant la tête et les ailes, on voit aussi des lézards, des grenouilles, des serpents et autres animaux posés par-ci par-là sur les pierres et lancer de l'eau, en faisant des mouvements quelconques. Si je ne me trompe, il y a au milieu de la grotte un Neptune, dieu de la mer, avec son trident, qui sort de l'eau, debout sur un char. On le voit paraître à la surface, en sortir, tourner de nouveau sur lui-même pour disparaître encore.
[p. 215] Sur le côté gauche de l'escalier ou balcon, on construit encore une autre voûte ou grotte pour y placer un orgue. Dans un mur on a disposé des roses jaunes, en coquillages, qui se détachent sur un fond noir. En somme, il y a tant de belles choses à voir qu'il ne m'était plus possible de tout noter en si peu de temps. On m'a montré également une grande quantité d'ambre, de coquillages, de coraux et de plantes, que le grand duc de Florence a envoyés à Sa Majesté pour décorer encore d'autres grottes.
En sortant de ces grottes, nous vîmes dans la cour une fontaine superbe qui lançait l'eau avec une telle force qu'elle s'élevait en un seul jet à la hauteur de deux hommes. L'eau faisait tant de bruit en tombant que l'on croyait entendre un coup de mousquet. Plus haut, il y avait aussi deux fontaines qui n'étaient pas encore terminées. Le roi a fait venir spécialement pour ce travail un Italien qui a construit ces grottes et ces fontaines, et on peut dire qu'il a fait de fort belles choses. On voit notamment, dans la grotte où est l'orgue, une table de l'intérieur de laquelle sort l'eau sous forme d'une potence, et ainsi qu'une épée, elle retombe à [p. 216] l’endroit d’où elle était sortie. Cet architecte doit construire également, avec un goût extraordinaire, dans le jardin, une grotte sans eau.
Le jardin qui y attenait par derrière n'était autrefois qu'une prairie coupée par de belles allées et ornée de belles plantes. D'après ce que j'ai entendu dire, le vignoble, jusqu'à la rivière, doit être réuni au jardin. »

Platter, Thomas

Récit par Johann Wilhelm Neumayr von Ramssla de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 143] Den 20 zogen J. Fürstl. Gn. nach S. Germain en Laye : seynd zwey königliche Häuser / ligen beyde auff einem Berge : Das alte ist ein groß Gebäwbe / meistlich von gebackenen Steinen auffgefützrek / die Form ist fast ovalis, Inmassen solches am Hoff inwendig zu sehen / welches dem Gebäwde ein selßam Ansehen gibt : Im Hoff seynd in dreyen Ecken Thürme / in solchen kan man zu oberst auffs Dach kommen. An stadt des Dachs ligen grosse steinerne Platten über einander / daß das Wasser abschiessen kan : So ist auch oben / so wol in als außwendig ein Parapetto, oder Lehne von steinern Seulen rings herumb / und demnach das ganße Gebäwde oben wie eine altana gemacht / daß man oben allenthalben sicher herumb gehen / und sich vmbsehm kan / wie man dann ein schön Theil Landes vor sich hat. Inwendig sihet man oben herumb viel Salamandra in Stein gehawen / darauß abzunemen / daß Ludovicus Xll diß Hauß gehawet.
[p. 144] Die Gemach / so viel J.F.G. gezeigetworden / seynd gar schlecht / wie auch der Saal. Nechst bey dem Thor / auff der rechten Hand ist die Capell : Die Fenster am Schloß seynd hoch / und in Schwibbogen gefast / welches dem Gebäwde ein schön Ansehen gibt : Hat ein tieffen Graben herumb Gegen Mitternacht ist ein Lustgarten mit schönen Quartiren vnnd Gängen : So ist auch nechst daran ein lustiger dicker Wald oder Thiergarten / etliche Meilwegs groß / hat rings herumb eine hohe Mawer. Auß vorbemeltem Garten seynd viel lustige alléen und Gänge in solchen Wald gemacht : Sol eine schöne Lust darinnen seyn : Darumb haben auch die Könige allzeit diesen Ort sehr geliebet und hoch gehalten der / jetzige junge König ist allhier erzogen worden.
Nicht weit davon stehet ein groß Ballhauß / sol der schönsten eines in Franckreich seyn.
Das ander königliche Hauß ligt ohn gefehr 200 Schritt von diesem / gar an der Ecke des Berges. Ob es wol nicht so weitleufftig / hoch und groß / als das ander / so ist es doch viel schöner / ordentlicher und künstlicher angelegt und gebawet. Das gantze Gebäwde ist nidrig / und nur Gemachs hoch auffgeführet : Die Gemach seynd ohn gefehr ein pahr Ellen von der Erden erhöhet : Man gehet allenthalben durchauß von einem ins andere / Ist auch das gantze Werck gleichsam in zwey Quartier außgetheilet / eins vor den König / und das ander vor die Königin / wie ein Theil an Zimmern und Galeria gebawet / so ist auch das ander. In des Königs Galeria stehen an den Wänden viel Städte auff grossen Taffeln abgemahlet / unter andern auch Venedig / Florenz / Prage / Nimegen / darunter diese Wort : Ville du fondement de l’Empire, [p. 145] Denn Carolus Magnus hat solche zu einen Reichssitz in denselben Landen gemacht / wie er auch mit Ach und Theonville daselbst gethan. Am Ende über der Thür hat der Mahler ein groß durchsichtig und prospectivisch Gebäwde gemahlet / welches von serne das Ansehen / als sehe man noch weiter die Galeria hinauß.
In der Königin Galeria stehen viel Fabuln auß Ovidio und andern Poeten, auch auff grossen Taffeln / fast in natürlicher grösse gemahlet.
Diese Galerien seynd oben rund / wie ein lang Gewölbe / Ist alles überauß schön von Golde und Farben angestrichen. So seynd auch in den Gemachen viel schöner kunstreicher Gemählde / Wände und Decke allenthalben schön gefasset / und auch mit Golde und Farben auffs künstlichste gemahlet : Camin von bundten Marbel auffs zierlichste gemachet.
Auß den Galerien und Gemachen sihet man hinab in den Fluß Seine, und ein gut Theil ins Land. Es ist aber hinter den beyden Galerien, und zwar so lang das gantze Gebäwde ist / ein Platz etwa zwölff Schritt breit / gepflastert : In der mitte daselbst stunde eine blaw Seule von Holtz mit viel güldenen Lilien daran / sol ein Brunn seyn war aber nicht ganghafft / und viel daran zerbrochen.
Weil es auch umb das Hauß also beschaffen / daß man auff beyden Seiten / da es an der lenge wendet / damit herauß an Berg gerücket / Als ist an der einen Seiten auff der Ecken eine Capell / dorinn der König Meß hört : Ist von schönen bundten Marbel / und oben hinauß rund mit einem Thürmlein / daran die Fenster / damit das Liecht daselbst hurein fallen kan. Sie ist zwar klein / aber recht schön und artig nach der architectur gemacht.
[p. 146] Von bemeltem Platz seynd zweene grosse gepflasterte Wege hinab auff einen andern Platz / so auch gepflastert : Daselbst ist eine Galeria auff hundert Schritt lang (denn so lang ist auch das gantze Hauß) die ist gleich unter vorgedachtem obersten Platz : An beyden Seiten seynd Grotten, oder schöne künstliche Gewölbe / mit Meerschnecken / Muscheln / Perlenmnutter / seltzamen Meer unnd andem Gewächsen / unnd Steinen außgesetzet. Mitten in der ersten Grotta stunde ein runder Lisch auß schwarßen Marbel / In der mitte war ein Röhrlin / auff dasselbe stackte der Italiäner / so auff die Wasserkunst bescheiden / unterschiedene Instrument, darauß sprang das Wasser auff allerley Art. Insonderheit hat er eins / das gab Wasser auff eine Form / als wann es ein schön Cristallen Kelchglaß were : Item ein anders / wie ein Umbrel, unnd also formirte er etliche Gefäß / und andere Ding vom Wasser. Auff der einen Seiten an der Wand saß eine Nympha, die schlug auff der Orgel / und regte das Häupt. Bey dem Fenster stunde ein Mercurius auff einem Fuß / und bließ eine Tromete. So saß auff der andern Seiten ein Guckguck auff einem grünen Baum / ließ sein Gesang so eigentlich hören / als wann er natürlich were.
In der andern Grotta kam ein Drach auß einer Klufft herfür / schlug mit seinen Flügeln / reget den Kopff / strackt solchen endlichen in die höhe / und speyete viel Wassers von sich. So waren auch viel Vogel umb ihn herumb / die fiengen an zu singen. Auff der andern Seite stunde ein grosser steinerner Trog von Muscheln / unnd allerley Meersteinen / auch gar künstlich gemacht : In solchem kam ein Neptunus auff seinem Wagen / so zwey Meerwunder zogen / auß einer [p. 147] Klufft herfür / regete sich alles / als hette es das Leben : Er wandte sich aber im Trog mit dem Wagen / und fuhr wieder in die Klufft hinein.
Von diesem Platz gehen abermaln zweene gepflasterte grosse Wege hinab noch auff einen andern Platz / so auch gepflastert / daselbst ist eben auch eine solche lange Galeria mit zweyen Grotten, welche gerade unter die ersten gebawet. In der ersten Grotta stunde an der einen Seiten ein grosser steinerner Trog / auch auff die Art gemacht / wie von den vorigen gemeldet worden / war voll Wasser / vnnd sahe man nichts darinn / bald that sich allmehlich ein grosser Drach auß dem Wasser herfür / breitete die Flügel auß / hub den Kopff in die höhe / gab ein selßam Gethön / unnd endlich auch Wasser von sich. Auff der andern Seiten stund ein Berg / daran waren Wind und andere Mühlen / die giengen umb / Item allerley Handwercksleute / die ftengen an zu arbeiten / und regete sich alles : In der Grotta am audern Ende dieser Galeria, war ein Orpheus mit seiner Lyra, unnd umb ihn eine grosse Anzahl wilder Thier und Vögel : Wann er musiciret, so sol sichs alles regen / war dumaln ungangbar / dann die Grotta sol ein Riß betommen haben / und sagte der Welsche / daß sie unter 40000 Cronen nicht könte wieder repariret werden.
Alle bißhero erzehlte Grotten seynd also gemacht / daß man einen trieffnaß dorinn machen kan / dann das Wasser felt nicht allein von oben herab / sondern springt auch auß der Erden / und von allen Seiten herfür.
Von diesem Platz gehet man noch ferner zweene gepflasterte [p. 148] Wege hinab auff einen grossen Platz / daselbst wird jetzt ein Lustgarten mit Quartieren von artigen Zügen mit Burbaum zugericht. Auß diesem Garten werden noch mehr Wege gemacht / daß man vollends gar hinab zum Fluß kommen kan : Ist also an diesem Ort ein recht königlicher Lust. König Kenricus IV hat es gebawet auch bey seinem Leben / weil es nicht weit von Pariß / sich gar offt daselbst auffgehalten. Es ist zwar alles gar ansehnlich und herzlich auffgeführet und zugericht : Ist aber anders nichts als ein grosser Steinhauffen. Dann da sihet man nichts als Steinwerck / und gar keine Bäwme oder Streucher. Wann der Berg auff die maß zugericht were / wie der zu Tivoli bey Rom am schönen Palatio daselbst / weil er selbigen bey nahe gleichet / würde die Lust bev weitem schöner und herrlicher seyn. »

Neumayr von Ramssla, Johann Wilhelm

Description par Claude de Varennes des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 191] Estant à Paris, il faut aller voir les lieux les plus remarquables qui en sont proches. Outre Fontainebleau, dont nous avons desja parlé, Saint Germain, qui n’en est qu’à 5 lieues, doit estre visité. Le premier bastiment est deub au Roy Charles V, dit le Sage. François I, qui se plaisoit fort à la chasse, remit ce chasteau, ou maison royalle, qui est tres belle et d’un fort bon air. Il y a un beau bois taillis, complanté de chesnes, et en un coing, qui regarde le bourg, se montre une table de pierre fort grande où fut traittee quelque trahison, qui faict que le bois en est appellé le bois de trahison. Le nouveau bastiment est fort magnifique et royal. On y void six galeries et 4 ou cinq grottes sousterraines. Un Oprhée avec sa lyre faict sortir toutes sortes de bestes sauvages qui s’arrestent à l’entour de luy, et les arbres flechissent et s’enclinent : le Roy suit avec le Dauphin et autres personnes. Secondement, une fille joue d’une instrument [p. 192] de musique par l’artifice et mouvement des eaues, et plusieurs oyseux artificiels chantent fort melodieusement. 3. Un Neptune fort armé de son trident, et assis sur un char au son d’une trompette sonnée par deux anges : le char est trainté par deux chevaux. 4. Persée delivre Andromede, et frappe un monstre marin de son espee. 5. Un dragon mouvant ses ailes leve sa teste, et l’abbaissant vomit et jette quantité d’eau, pendant que les rossignols artificiels chantent fort doucement. On y void aussi une grotte seiche, pour y prendre le frais pendant les chaleurs de l’esté. Les galeries et chambres sont ornées d’autres statues et peintures. »

Varennes, Claude (de)

Description par Giovanni Francesco Rucellai des châteaux de Saint-Germain-en-Laye et récit des moments suivant la mort de Louis XIII

« [p. 122] San Germano en l’Aye
Villa Regia con un bellissimo parco, e grandi stradoni, e lungo giuoco di maglio, et un serraglio pieno di tutte le sorte d’animali il castello che chiamano vecchio è assai comodo con un bel cortile di mattoni con loggie, et una bella cappella di li si passa al castel nuovo per un gran prato quale è fabbrica bassa assai, ma però comoda di habitatione con un cortile ovato, e di là dalla sala appuntellata nella prima camera grande fu posto il corpo del Re morto in un letto di velluto rosso trinato d’oro vestito di una camiciuola lina e quattro guardie attorno, e sacerdoti che salmeggiavano, e dirimpetto al letto erono posti tre altari dove la mattina si celebravono messe. Il posto di questo nuovo castello cominciato dalla Reg. Caterina e poi finito da Enrico 4. è bellissimo facendo una superba vista per venir da Parigi perchè dalle [p. 123] radici della collina che è assai bene alta sino al' estremitâ dove egli è posto sono scalinate, ringhiere, e grotte con nicchie di pietre, pilastri, e cornicioni diversi, che pare tutta una facciata seguita ; sotto le scale sono quantità di scherzi di acqua, e fra un piano, e l’altro bellissimi parterri, e spartimenti e da lontano come dissi apparisce una vastissima mole : si esce dalla porta S. Honorato, e si passa tre volte la Senna sopra tre gran ponti, et il primo si chiama il ponte a Nouilli, et è lontano dalla città cinque leghe.
[…]
[p. 188] Il Re morto esposto a S. Germano
Dicono nel havere sparato il Re haver ritrovato lo stomaco pieno di vermi, e fra l’altre uno grandissimo che l’attraversava tutto che per ciò sentiva in vita grandissimi dolori. Fu sempre in questa malattia, come si è detto, devotissimo e faceva ogni mattina dire la messa in camera sua, e si comunicava.
Il Lunedi 18 di Maggio sentendo che ancora a S. Germano stava esposto il corpo del Re per la moltitudine del popolo che andava a vederlo si risolse il sig. Amb. con le ssig. Camerate trasferirvisi, dove arrivato, e passato per il Castello vecchio, nel quale S. M. era stata lungo tempo malata, e dal quale un mese avanti la morte era uscito, e fattosi portare nel Castello nuovo. Un tiro di archibuso lontano dal vecchio, [p. 189] dove passata la sala del puntello nella quale erono alcune guardie si entrava in una gran camera parata di bellissimi arazi d' oro, e seta, dove era il corpo di S. M. posto in un gran letto di velluto rosso trinato d’oro, il quale stava a diacere tenendo sotto il capo due gran cuscini coperto con le lenzuola come se fussi stato malato ; ma però scoperto dalla cintura in su, e vestito d’una camicivola bianca, et un berrettino da notte in capo bianco con giglietti, e con un Crocifisso fra le mani, e per essere egli nella lunga malattia assai estenuato li havevano dipinto il viso che pareva sano con le basette aricciate, e la sua zazzera molto bene accomodata ; il letto era tutto aperto per lasciare libera la vista al popolo che numeroso da Parigi, e d’altrove concorreva e non volle il Re essere trattato come è di costume dei Re e persone grandi della Francia prohibendolo espressamente per suo testamento cioè di tenere il corpo del Re morto, o l’effigie sua al naturale, in un simile letto con gran pompa per spatio di 40 giorni continui, servendolo a tavola, e di tutti gli altri ministerij come si fussi vivo, come seguì pochi mesi sono al cadavero del Cardle di Richelieu. Volse dunque il Re esser trattato privatamente e nè meno esser vestito col manto Reale, nè con Corona, o scettro. A piedi del letto era una gran Croce d’oro ritta, con 12 candellieri similmente d’oro con candele accese, et a i quattro angoli del letto erono da capo due guardie scozese dette del corpo, con la loro sopra veste ricamata, coperta [p. 190] di velo nero, con le loro partigiane, e da piedi due Araldi d’arme con le loro sopra veste di velluto con gigli d’oro coperta del medesimo velo nero, si come una maza ancora d’argento che tengono in mano, erano a dirimpetto al letto tre Altari, dove continuamente la mattina si celebravano messe, et intorno al letto erano accomodate alcune panche per comodità di molti Padri di diverse Religioni che salmeggiavano assistendovi ancora alcuni Vescovi, e Prelati.
Allato a questa camera ne era un altra non troppo grande, dove mori S. M. Si riscontrorono nel ritorno per la strada molte compagnie di cavalli che andavano a S. Germano per accompagnare il cadavero del Re a S. Dionigi il giorno seguente, come segui accompagnato ancora da fanteria in sul farsi notte con solo trecento torcie e privatamente. »

Rucellai, Giovanni Francesco

Description par John Evelyn des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 52] Accompanied with some English gentlemen, we took horse to see St. Germain-en-Laye, a stately country-house of the King, some five leagues from Paris. […] [p. 54] The first building of this palace is of Charles V., called the Sage ; but Francis I. (that true virtuoso) made it complete ; speaking as to the style of magnificence then in fashion, which was with too great a mixture of the Gothic, as may be seen in what there is remaining of his in the old Castle, an irregular piece as built on the old foundation, and having a moat about it. It has yet some spacious and handsome rooms of state, and a chapel neatly painted. The new Castle is at some distance, divided from this by a court, of a lower, but more modem design, built by Henry IV. To this belong six terraces, built of brick and stone, descending in cascades towards the river, cut out of the natural hill, having under them goodly vaulted galleries ; of these, four have subterranean grots and rocks, where are represented several objects in the manner of scenes and other motions, by force of water, shown by the light of torches only ; amongst these, is Orpheus with his music, and the animals, which dance after his harp ; in the second, is the King and Dolphin ; in the third, is Neptune sounding his trumpet, his chariot drawn by sea-horses ; in the fourth, the story of Perseus and Andromeda ; mills ; hermitages ; men fishing ; birds chirping ; and many other devices. There is also a dry grot to refresh in ; all having a fine prospect towards the [p. 55] river, and the goodly country about it, especially the forest. At the bottom, is a parterre ; the upper terrace near half a mile in length, with double declivities, arched and balustered with stone, of vast and royal cost.
In the pavilion of the new Castle are many fair rooms, well painted, and leading into a very noble garden and park, where is a pall-mall, in the midst of which, on one of the sides, is a chapel, with stone cupola, though small, yet of a handsome order of architecture. Out of the park you go into the forest, which being very large, is stored with deer, wild boars, wolves, and other wild game. The Tennis Court, and Cavallerizzo, for the menaged horses, axe also observable. »

Evelyn, John

Description par Johannes Pakenius des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Necdum abibamus Urbe ; et tamen abibamus qot hebdomadis in viciniam, Regiis Ducalibusq ; aedificiis circum septam. Nunc ad S. Germanum oppidum ab arce Regoa, salubri aere et amoeno in monte situ juxta Sequanam nobile. Fundator arcis Carolus V. Franciscus I restaurator : Henricus IV augmentator. Fabrica ex latere cocto passim F.F.F.F. signata : conclavia sexaginta tria. Porticus symbolo Henrici IV conscripta, duo protegit unus, unus scilicet Henricus duo Regna Gall. et Nav. Regium ad portam sacellum : area ovalis : hanc prope duorum milliarum vivarium. »

Pakenius, Johannes

Description par Hébert des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 59] Germain en Laye (Château royal de), à quatre lieues de Paris, et à deux par-delà Versailles, sur une montagne bordée par la rivière de Seine, [p. 60] se divise en Château vieux, et en Château neuf.
Architecture.
Les Anglois ayant démoli le Château vieux bâti en forteresse par Louis VI, dans le douzième siècle, il a été rétabli dans le quatorzième par Charles V, et augmenté par François I, qui y a aussi fait faire une terrasse d'où l'on découvre un très vaste pays. Louis XIII y fit faire des embellissemens, et Louis XIV des augmentations fur les desseins de J. H. Mansart. La grande salle qui sert aux divertissemens, est une des plus grandes du Royaume. Henri IV commença à faire bâtir le Château neuf sur les desseins de Marchand, que Louis XIV fit continuer, en faisant faire une grande partie de la façade qui règne le long de la rivière, par J. H. Mansart, ainsi que les deux terrasses, et surtout la troisième qui, soutenue par une galerie percée d'arcades, forme par leur belle distribution le plus riche amphithéâtre qui soit au monde, tant par la situation du terrein, que par tout ce que l'art a pu tirer d'avantages du voisinage de la
Seine. André le Nôtre a aussi montré son habileté par la belle terrasse de 1200 toises de long sur 15 de large, terminée [p. 61] par le parc aux lièvres. Les deux jardins fur les côtés de ce Château, nommés, l'un, le Jardin de Madame la Dauphine, et l'autre le Boulingrin, ont chacun une terrasse, dont les vues en rendent la promenade très agréable. Le petit Parc percé de routes, et la Forêt de S. Germain, qui a vingt-cinq portes, contiennent ensemble plus de six mille arpens.
Peinture et sculpture.
La Cène, chef-d’œuvre du Poussin, sur l’autel de la Chapelle : au dessus, une sainte Trinité, par Simon Vouet, accompagnée de deux Anges de stuc, grands comme nature, tenant les Armes de France, par Sarazin. Dans la Sacristie, une Mère de pitié, et une Vierge et l'enfant Jésus.
Le plat-fond de la chambre à coucher du Roi est décoré de quatre tableaux allégoriques, peints par Simon Vouet, représentans le premier, la Victoire assise sur un faisceau d'armes ; le deuxième, une autre tenant une palme ; le troisième, la Renommée tenant une couronne de laurier ; et le quatrième, Venus essayant un dard. »

Hébert, ?

Description par Harry Peckham du château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 217] It is not above two miles from thence to the palace of St. Germains, which is situated on a moutain twelve miles distant from Paris. Had Louis XIV, expended half the treasure in erecting a palace there, which he did at Versailles, it must have been superior to any thing in Europe : there is a lofty moutain at S. Germains, washed by the river Seine, looking over a delightful country to Paris : Mount Calvary, St. Denis, and a vast reach of the river are comprehended in one view ; a forest of six thousand acres ajoins to the palace, and a grand terrace of three thousand paces, which overlooks the [p. 218] whole county. This is the situation of St. Germains, which Louis XIV had not sense enough to admire, but preferred Versailles which was so boggy that he was obliged to make a hill to build on, which has no prospect ot two miles extent, and which has all the inconveniences of a low and damp situation ; at the same time that the water is obliged to be brought from six miles distance.
Having seen the prospect, you have seen every thing at St. Germains, except a picture, by Poussin, and. St. Louis giving alms, by Le Brun, which are in the chapel. In the sacristy are two most admirables piece, the one of the Virgin Mary feeding the infant Jesus ; St. John lying on his gands and knees blowing with his mouth the fire of the chasing dish, on wich stands the pap pan ; this is by Michael Angelo ; the other is by Caracci, of the Virgin holding a dead Christ in her armes, with her head bending over his face in a most moving and expressive attitude.
The palace is an olde brick quadrangle, very narrow, flanked with four large towers, and [p. 219] surrounded with a dry ditch ; it was built by Francis I. and is now inhabited by different families, chiefly Englich, descended from those who by more than human weakness abandoned their fortunes and their country with their ideot king, who had neither policy to keep, nor courage to defend that crown which by inheritance descended to him. »

Peckham, Harry

Récit par John Gustavus Lemaistre de son passage à Saint-Germain-en-Laye

« In returning to Paris, we took the road of St. Germain. The old castle still remains ; but its outward appearance was so gloomy, that we felt no inclination to visit the interiour. If the french monarch intended to pay a compliment to the pretender, in giving him a palace as nearly as possible resembling St. Jame’s, his choice was admirable. The view from the terrace is pretty, but by no means either as extensive, nor as rich, as I expected from its celebrity. »

Lemaistre, John Gustavus

Récit par William Shepherd de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 167] At the extremity of the forest, we found the town of St. Germaine, where we took breakfast, and then repaired to the terrace of the palace, which commands a charming view of the adjacent country. On the left and in the centre of the prospect we saw St. Denis and Paris ; and on the right Malmaison, St. Cloud, and the district of Versailles. On the ever memorable 30th of March, this spot was crowded with people, who distinctly saw, with various and undescribable emotions, the battle which preceded the surrender of Paris. We found the palace, which is a gloomy and inelegant brick building, surrounded by stone walls and a deep ditch, over which, opposite [p. 168] the gate, was thrown a draw-bridge. The whole edifice had the air of a state prison ; and, on enquiry, we found, that it might well class with buildings of that description. It was Napoleon’s principal military school ; and his method of supplying it with pupils, affords an instance of that tyranny in detail, which was, no doubt, one of the primary causes of his ruin. Whenever he was apprised, by his agents that any individual of rank and wealth had a son who was strong, active, and spirited, and the youth had attained the age of sixteen or seventeen, the Emperor addressed a letter to the parent, congratulating him on the early promise of his child, and gracioulsy offering, if he destined him for the army, to admit him into his school at St. Gemaine ; and promising, on his good behaviour, to cause him to make his way rapidly in the service. This letter was well understood to be a command. The young man was accordingly severed from his domestic connections. He was shut up in the palace, where, for the space of three [p. 169] years, he was precluded from personal communication with his friends ; and employed, from five in the morning till ten at night, in studying, scientifically and practically, the military art. At the expiration of that time he was liberated from confinement, and sent, with a commission in his pocket, to join the regiment to which it was thought expedient to attach him. When we consider the waste of life which was occasioned by Bonaparte’s campaigns, we may easily conceive that the pupils of his military academies were regarded ad for ever lost to their relatives and friends. Four hundred youths were at this time immured in the palace, and were to be restored to their parents on the breaking up of the establisment, which we undestood was to take place in two days from the period of our visit. What a subject must this gaol-delivery afford to the pen of a sentimental traveller, should any such character witness the transaction ! Our guide, from whom we obtained this information, was a retired soldier who had an allowance [p. 170] as an invalid, of eight sous a day. He acknowledged that most of the military were friendly to Bonaparte, but still was of opinion, that the sentiments of the nation at large would preclude his re-establishment on the throne. »

Shepherd, William

Récit par Joseph Delort de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 57] Nous entrons dans Saint-Germain-en-Laye, à quatre lieues de Paris, ville située sur une montagne, au pied de laquelle coule la Seine, et peuplée d'environ 9,000 habitans. Elle doit son nom à 1’évêque Saint-Germain, [p. 58] qui vivait dans le 5e siècle, et l'épithète en Laye lui vient de la forêt silva Ledia ou Lea, dont il est fait mention dans un ancien cartulaire de l'abbaye Saint-Germain-des-Prés.
En remontant à l'origine de cette ville, qui sera toujours célèbre, tant par le séjour qu'y ont fait nos princes que par son magnifique château, on voit que, sous le roi Robert, on y érigea une chapelle dédiée à Saint Germain, puis un petit monastère, près duquel se forma un village qu'on appela tout simplement Saint-Germain.
Sous le règne de Louis-le-Jeune, on y bâtit une maison de plaisance ; et dès-lors nos rois continuèrent à s’y plaire et par suite à l’habiter.
Christine de Pisan, qui fut élevée à la cour de Charles V, nous apprend que ce monarque, à juste titre surnommé le Sage, fit moult notablement réédifier le chatel de Saint-Germain en 1370. Il fut pris par les Anglais sous Charles VI. Charles VII le reprit des mains d'un capitaine anglais, et Louis XI son fils, qui n'aimait point la campagne, mais qui n'épargnait rien pour la conservation de ses jours, en fit présent à Jacques Coitier, son premier médecin, qui [p. 59] en fut dépouillé à la mort du prince. Néanmoins Charles VIII et Louis XII le négligèrent beaucoup. Ce ne fut qu’à l'époque où François Ier, qui avait beaucoup de goût pour lâchasse, et s'était pris d'affection pour Saint-Germain, que le château fut augmenté d'un étage, ce que l'on reconnaît facilement à la couleur grise du moellon, décoré par des dessins en brique. Louis XIII y fit faire encore de grands embellissemens, et durant le règne de son fils, les cinq pavillons qui flanquent les encoignures, furent élevés par J. H. Mansart ; du reste, les lettres initiales sur les diverses constructions, rappellent les règnes sous lesquels elles ont été faites.
Ce que l'on appelle le château neuf, sur le faîte de la montagne plus près de la Seine, fut commencé sous Henri IV et Marie de Médicis, qui n'épargnèrent rien pour la perfection des ouvrages. Il fut embelli par Louis XIII qui y fut élevé ; et Louis XIV, qui y naquit le 5 septembre i638, en fit sa principale habitation jusqu'à la construction de Versailles. Mais, de tout cet édifice, au bas duquel est le village du Pec, il n'existe [p. 60] plus aujourd'hui que la tour où est né Louis-le-Grand, et qui tombe en ruines.
Marie de Médicis aimait tellement ce séjour, un des plus agréables qui soit en France et où l'on a remarqué qu'on vivait longtemps, qu'elle disait au maréchal de Bassompierre : « Je me plais ici, quand j'y suis ; j'ai un pied à Saint-Germain, l'autre à Paris. » – « En ce cas, madame, lui répondit le maréchal, je voudrais être toujours à Nanterre. »
On ne peut douter non plus que Henri lV ne l’aimât aussi, puisque, pour donner aux habitans une marque de l'intérêt qu'il leur portait, il les affranchit de tout impôt, le 10 juillet 1598, privilège dont ils jouirent jusqu'en 1789.
La lettre suivante, inédite, qui se rattache à mon sujet, écrite à la duchesse de Verneuil, prouvera qu'il y venait souvent :
« Mon cher coeur yls ont bien fayt le diable [p. 61] vers ma fame, je vous voyrré demayn au matyn et vous conterré tout, je veus fayre des myenes, cest pourquoy je ne desyre pas, qu’an ce tamps là vous soyes ycy, afyn que l’on ne vous acuse de ryen. Je manvoys demayn a St Germayn. Prepares vous à partyr demayn, car mardy je joueré mes jeus et vous voyrres si je suys le mettre. Je te donne le bon soyr mes cheres amours et un mylyon de besers.
H.»
En 1689, le roi Jacques II, ayant perdu sa couronne, se retira à Saint-Germain, où il fut accueilli avec la générosité qui caractérise les princes français. Il y mourut le 16 septembre 1702, et la reine son épouse, de la maison d'Est, y termina aussi sa carrière le 7 mai 1718.
Comme on vient de publier les Mémoires de ce roi, et que je n'y ai point trouvé les quatre lettres autographes intéressantes qui me sont tombées entre les mains, je crois
devoir les présenter ici […].
[p. 67] Fier d'avoir visité l'asile
Des plus illustres de nos Rois,
J'en sors, et, traversant la ville,
Bientôt j'arrive dans le bois.
D'abord, je trouve un militaire,
Que décorait la croix d'honneur,
Entretenant une bergère,
De ses combats, de sa valeur.
Car son âge me porte à croire
Que de l'amour la vive ardeur
Existe plus dans sa mémoire
Qu'elle ne règne dans son cœur.
Mais, l'amitié par sa douceur
Remplaçant la saison de plaire,
Peut-être du départ du frère
Il se console avec la sœur.
[p. 68] Plus loin, vers des routes secrètes,
Je rencontre sur mon chemin
Un homme lisant des tablettes :
J'approche, il se tourne, et soudain
Je reconnais un des poètes
Qui jadis chanta tour-à-tour
Et nos exploits, et nos conquêtes,
Et les conquêtes de l'amour.
– Quel but, ô favori des Muses,
Vous a conduit en ce vallon ?
Ces lieux sont-ils votre Hélicon?
– Tu me railles ou tu t'abuses.
Admirateur de Cicéron
Je fais comme fit ce grand homme :
Toujours il revoyait aux champs
Ses écrits composés à Rome ;
Et moi, je viens, tous les printemps,
À Saint-Germain, dans ces retraites,
Au sein des bocages fleuris,
Lire les pièces que j'ai faites
Dans le tourbillon de Paris.
[p. 69] Respectant les occupations de cet homme, je le saluai, et je continuai ma route avec mon ami.
Les belles masses de verdure de la forêt, l’une des plus belles du royaume puisqu’elle a cinq mille sept cent quatorze arpens, me rappellent que les rois de la première et seconde races s'appliquèrent peu au gouvernement des forêts, précisément peut-être parce que la France en était alors remplie. Ce ne fut que sous Philippe-Auguste que l’on commença à en tirer parti. Philippe III, Charles V et Charles VI rendirent sans doute des ordonnances pour leur conservation, mais ce fut François Ier, qui surtout les regarda comme un précieux trésor pour l’État ; aussi consacra-t-il tous ses moyens à leur entretien.
[p. 70] En causant ainsi, nous arrivons au bout de la grande route où se trouve le joli château des Loges, enclavé dans la forêt, et qui doit son nom au mot latin du moyen âge Logiae, qui signifie habitation au milieu des bois.
Le petit pavillon qu'on voit fut construit par ordre d'Anne d'Autriche, qui s’y rendait toutes les fois qu'elle allait à Saint-Germain.
Ce lieu, aussi célèbre par la foire qui s’y tient, que par les divers établissemens auxquels il servit a résisté aux destructions opérées par le vandalisme. En 1624, des ermites s'y établirent. Plus tard, c'est-à-dire en 1685, Louis XIII y plaça des Religieux, Augustins ; et c'est ainsi qu'après avoir servi à d'autres établissemens de ce genre, une succursale de la maison royale d'Ecouen y fut établie dans la révolution. Enfin une ordonnance de mai 1816, en a subordonné l'organisation à la maison royale de Saint-Denis. »

Delort, Joseph

Récit par James Fenimore Cooper de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 77] The next stage brought us to St. Germain-en-Laye, or to the verge of the circle of low mountains that surround the plains of Paris. Here we got within the influence of royal magnificence and the capital. The Bourbons, down to the period of the revolution, were indeed kings, and they have left physical and moral impressions of their dynasty of seven hundred years, that will require as long a period to eradicate. Nearly every foot of the entire semi-circle of hills to the west of Paris is historical, and garnished by palaces, pavilions, forests, parks, aqueducts, gardens, or chases A carriage terrace, of a mile in length, and on a most magnificent scale in other respects, overlooks the river, at an elevation of several hundred feet above its bed. The palace itself, a quaint old edifice of the time of Francis I, who seems to have had an architecture not unlike that of Elizabeth of England, has long been abandoned as a royal abode. I believe its last royal occupant was the dethroned James II. It is said to have been deserted by its owners, because it commands a distant view of that silent monitor, the sombre beautiful spire of St. Denis, whose walls shadow the vaults of the Bourbons; they who sat on a throne not choosing to be thus constantly reminded of the time when they must descend to the common fate and crumbling equality of the grave.
An aqueduct, worthy of the Romans, gave an imposing idea of the scale on which these royal works were conducted. It appeared, at the distance of a league or two, a vast succession of arches, displaying a broader range of masonry than I had [p. 78] ever before seen. So many years had passed since I was last in Europe, that I gazed in wonder at its vastness.
From St. Germain we plunged into the valley, and took our way towards Paris, by a broad paved avenue, that was bordered with trees. »

Cooper, James Fenimore

Lettre d’Henri IV demandant le transfert de ses enfants au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, pour permettre aux ouvriers de travailler au Château-Neuf

« Madame de Monglat,
Je vous fay ce mot pour vous dyre qu’estant resolu d’aller l’un de ces jours à Saynt Germayn an Laye et loger dans le petyt chateau, vous remenyès yncontynant mon fyls et mes autres enfans dans le vyel chateau, et que vous permetyès aus ouvryers que l’on ranvoye pour y travayller, quoyqu’yls vyennent de cete vylle, d’y travayller comme je leur ay commandé, afyn que je trouve l’ouvrage qu’ylz font parachevée. Bonyour, madame de Monglat. Ce IIme aut, à Parys.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant une visite de la marquise de Verneuil à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Pour responce à celle que vous m’avés escripte touchant ce que vous a mandé madame de Verneuil du desir qu’elle a que vous faciés baptiser ma fille, je luy ay escript mon intention. De quoy je vous ay bien voulu advertir, affin que vous le faciés faire comme elle vouldra. Et pour ce que vous mandés à Lomenie touchant mon fils de Verneuil, je desire que vous le faciés mener au chasteau neuf avec mes aultres enfans, et si madame de Verneuil va à Saint Germain et desire le voir, que vous le luy envoyés au vieil chasteau, où j’entends qu’elle loge pour assister ma fille.
Et ceste cy n’estant à autre fin, Dieu vous ayt, madame de Montglat, en sa saincte garde. Ce VIe novembre, à Fontainebleau.
Henry »

Henri IV

Résultats 201 à 250 sur 1429