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Construction et travaux Français
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Lettre concernant le remploi de matériaux du château pour la construction de l’aqueduc de Saint-Germain-en-Laye

« Copie de la lettre en répinse à celle de M. d’Angivillers du 11 dud.
Saint Germain en Laye, le 25 novembre 1784
Monsieur,
Nous avons reçu la lettre que vous nous avez fait l’honneur de nous écrire le 11 de ce mois pour nous faire part de l’autorisation que vous avez donnée à M. de Preye de nous délivrer des matériaux de démolition du château pour les emploier à la conduite des eaux. Recevez, Monsieur, nos plus sincères remerciements de votre attention. Nous aurons le plus grand soin de vous rendre un compte exact des livraisons qui nous seront faites avec M. de Peyre.
Nous sommes avec respect, Monsieur, vos etc. »

Lettre concernant la destruction du château de La Muette

« Du jour de Noel 1662
Le Roy m’a commandé de faire abbatre incessamment le chateau de La Muette dans la forest de Saint Germain. J’en advertis les reverends peres augustins afin que des ce moment ils donnent ordre à enlever les bois de charpenterie qu’il a plu à Sa Majesté de leur donner. Il n’y a poinct de temps à perdre, mesmes pour mesnager le peu que nous en avons il faut travailler nuict et jour, à commencer des demain matin. Je donne ordre des aujourd’hui qu’on commence demain à saper les pavillons où il n’y a poinct de logemens. S’ilz ont besoin de quelque chose de mon service, je serat ravy de le leur rendre en cette occasion et en toutte autre.
Ratabon »

Lettre concernant l’éventuel remplacement de l’entrepreneur de maçonnerie du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Morin
Je viens vous rappeler la lettre que je vous ai adressée à la date du 6 du présent mois dans le but d’obtenir votre dernier mémoire de travaux arriérés, lettre dans laquelle je vous informais que, conformément aux instructions que j’ai reçues, je demanderais au ministre votre remplacement comme entrepreneur du château. Veuillez prendre bonne note que je ferai irrévocablement cette démarche lundi matin 29 courant si vous ne m’avez pas d’ici là donné complète satisfaction.
Veuillez agréer etc.
Signé : Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre concernant la relance des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« M. le Conservateur du musée de Saint-Germain,
J’ai l’honneur de vous informer, de la part de M. Lafollye, qu’il a expédié le 23 juillet dernier à la Direction des Bâtiments civils le dossier complet relatif au crédit de 49000 francs alloué pour travaux à faire pour le service du musée de Saint-Germain, et que depuis cette époque il a fait sans succès plusieurs démarches dans le but d’obtenir l’autorisation de commences ces travaux. Il vous prie de vouloir bien agir de votre côté de manière à arriver aussitôt que possible à un résultat.
Je vous prie d’agréer etc.
Signé : Choret »

Quittance pour des travaux dans l’appartement de mademoiselle de Blois à Saint-Germain-en-Laye

« En la presence des conseillers du Roy, notaires à Paris, soussignez, Estienne Le Hongre, sculpteur ordinaire du Roy, a confessé avoir receu comptant de Sebastien François de la Planche, escuyer, conseiller du Roy, tresorier general des Bastimens et jardins de Sa Majesté, arts et manufactures de France, la somme de trois cens quatre vingts quatre livres pour les ouvrages de sculpture et stuc qu’il a faits à l’appartement de mademoiselle de Blois à Sainct Germain en Laye. Dont etc. Quittant etc. Fait et passé es estudes etc. l’an mil six cens soixante dix neuf, le vingt huictiesme jour de juillet.
Le Hongre
Ferret, Moufle »

États des sommes allouées pour les travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 82] Extraict des parties emploiées en l’estat general des Bastimentz du Roy dont la despence est à faire et commandée par Sa Majesté en la presente année mil six centz vingt quatre
[…]
[f. 85] Chasteaux de Saint Germain en Laie
Vieil chasteau
Pour reste des ouvraiges et reparations faictes esd. chasteaux en l’année derniere MVIc XXIII, pour ce qui peult estre deub aux ouvriers : IXm VIIc XVII l.
Les augmentations qui ont esté faictes au [f. 85v] corps de logis neuf de la basse court dud. vieil chasteau : IIIm l.
La cloison à faire en la chambre de la dame de La Roche : VIc l.
Sur les reparations necessaires à faire au vieil chasteau contenuz en ung estat particulier : IIm l.
Le plomb qu’il convient pour reparer la chapelle, cy : VIIc L l.
La vuidange des fossés des chasteaux vieil et neuf : XIIc l.
Pour paver le bout du petit pont dud. vieil chasteau : CLXXV l.
Pour relever tout le pavé de la court : XIIc l.
Pour la conservation des orangers qui sont au jardin de Lalande : XIIc l.
Pour restablir les jambaiges de la grande porte du verger : VIc l.
Pour restablir plusieurs endroictz de la muraille qui separe le parc d’avec le parterre entretenu par Lalande : M l.
Pour resparer ung pan de mur de closture dud. parcq : VIIc LXXV l.
S’il plaist au Roy que l’on restablisse le logis des Loges : M l.
Pour ung puis necessaire dans la chancellerie : Vc l.
[f. 86] Pour la construction du jeu de paulme : XXm l.
L’entretenement de quatre hommes pour le nettoiement du chasteau : IIIc l.
Pour les reparations qui peuvent survenir pendant le cour de l’année : IIIIm l.
[Total :] XLVIIIm XVII l. I s.
Bastiment neuf dud. Saint Germain
Pour relever et reposer tout le pavé qui est le long des offices du Roy : IIIIc l.
Pour remedier aux puanteurs qui se font au hault des deux escalliers dud. château : CL l.
Pour les barreaux de fer qui sont necessaires à plusieurs croisées au hault dud. escallier : IIIc l.
La continuation des terrasses et descentes dud. Saint Germain : XXm l.
Pour ung passage qui donne la commodité aux habitans du Pecq d’aller à leurs heritages, cy : VIc l.
Pour emploier aux reparations qui surviennent pendant le cours de l’année : M l.
[Total :] XXIIm IIIIc L l.
Jardins des chasteaux dud. Saint Germain
Le restablissement à neuf de la treille des muscatz et jassemins : IIIIc XXVIII l.
[f. 86v] Le restablissement des pallisades de bois sauvaige : CLXXV l.
Pour remedier à l’incommodité qui se trouve à l’entrée du parcq quant il pleust : IIc XL l.
Pour refaire de neuf les deux petits parterres qui sont en la descente des grottes : VIIIc l.
Pour les despences extraordinaires desd. jardins aud. chasteau : VIIIc l.
[Total :] IIc IIIIm XLIII l.
[…]
[f. 87] Total du present abregé : IIIIc Lm l. »

Chambre des comptes

Lettre d’Henri IV concernant des arbres fruitiers en partie destinés à Saint-Germain-en-Laye

« A nos amez et feaulx les gens tenans nostre chambre des comptes à Pau
Nos amez et feaulx,
Desirans peupler nos jardins et vergers de Fontainebleau, Saint Germain et les Tuilleries de plusieurs bon arbres fruictiers, notamment de millicotons et pavyes, desquels ils en sont despourveus, et saichant qu’il y en a grand nombre dans les jardins de nostre ville et chasteau de Pau, à cette cause, vous ne ferés faulte, incontinent la presente receue, de faire arracher des dicts arbres de milicotons et pavyes qui sont dans les susdicts jardins et lieux circumvoisins, la plus grande quantité que faire se pourra, à l’aage de deux ou trois ans seulement, et iceux faire delivrer à Arnaud de Bayle, present porteur, l’un de nos fouriers ordinaires, que nous envoyons expres pour cest effect, pour nous les faire amener et conduire jusques aux lieux que nous luy avons ordonné. Sy n’y faictes faulte, car tel est nostre plaisir.
A Rouen, le XIIIe jour de janvier 1597.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV demandant le transfert de ses enfants au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, pour permettre aux ouvriers de travailler au Château-Neuf

« Madame de Monglat,
Je vous fay ce mot pour vous dyre qu’estant resolu d’aller l’un de ces jours à Saynt Germayn an Laye et loger dans le petyt chateau, vous remenyès yncontynant mon fyls et mes autres enfans dans le vyel chateau, et que vous permetyès aus ouvryers que l’on ranvoye pour y travayller, quoyqu’yls vyennent de cete vylle, d’y travayller comme je leur ay commandé, afyn que je trouve l’ouvrage qu’ylz font parachevée. Bonyour, madame de Monglat. Ce IIme aut, à Parys.
Henry »

Henri IV

Lettre de Louis XIV à Colbert concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Nancy, 19 septembre 1673
J’ay vu l’estat que vous avez envoyé des ouvrages de Versailles, dont je suis tres content. Je me prepare à sentir quelque plaisir quand j’y arriveray. Ce ne sera pas encore sitost.
Ce que vous me mandez des pompes me fait grand plaisir. Il faudra mesurer les fontaines du parterre, le Triton, la terrasse et la cour de ma mere, qu’elles ne vident en douze heures de jour qu’elles iront d’ordinaire que ce que les pompes hautes, ou celles qui peuvent aller au reservoir, y leveront d’eau en vingt quatre heures.
Il me paroist qu’elles pourront estre d’une grosseur raisonnable. Examinez bien ce que je vous mande, afin que je trouve cela juste en arrivant. Les pieces que vous avez fait faire pour les pompes basses, en cas qu’il rompe quelque chose, sont à propos.
Il seroit bon que Trianon fust recouvert et propre quand j’arriveray. C’est pourquoy il seroit bon de commencer à recouvrir les orangeries de bonne heure, afin que trouve tout achevé.
Je m’attends à trouver beaucoup de fleurs tardives ou avancées, car mon frere m’a dit que le jardin n’en estoit pas si plein qu’à l’ordinaire et que Le Bouteux en avoit en reserve. Je crois que c’est pour cela. Prenez en un peu connoissance.
De mes gens m’ont dit qu’on travaille à la terrasse devant mes fenestres à Saint Germain. Vous ne m’en avez rien mandé. Faites moy scavoir qu’on y fait.
Je suis bien ayse que la chambre de madame de Montespan soit si avancée, et la maison. Faites faire et avancer les peintures le plus que vous pourrez, afin qu’elles ne sentent plus quand nous arriverons.
Mandez moy le veritable estat des moulins de la montagne et si je peux esperer en avoir de l’eau cet huver. Il faut me dire aussy l’estat des conduites qui la doivent menser, et du reservoir de Lalourcey. »

Louis XIV

Lettre de Colbert à Louis XIV concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Sceaux, 28 septembre 1673
Je fis hier, Sire, faire une experience des pompes de Versailles.
Je puis assurer Vostre Majesté que les deux dernieres pompes en chapelets du sieur Francine portent 72 pouces d’eau dans le reservoir haut, et par consequent que les quatre en porteront 144 pouces.
Le reservoir d’en haut estoit entierement plein. Je fis marcher continuellement ces deux pompes et deux autres des quatre basses dudit Francines et de Denis, et cela pour faire l’experience sur la moitié des pompes seulement. D’autant qu’il y aura huit pompes nouvelles qui seront dans le reservoir haut et que je n’en fis aller que quatre, avec l’une des deux de la grande pompe.
Je fis ouvrir les huit jets, scavoir cinq du parterre, le Triton, la cour et la terrasse, à une heure precise du matin. Ils jeterent jusqu’à cinq heures et demie du soir que le reservoir se trouva vide. En sorte que je crois que Vostre Majesté peut faire estat que lorsque les dix pompes porteront toutes dans le reservoir haut, ces huit jets pourront aller douze heures sans difficulté. Mais il y a deux choses à observer : l’une que les dix pompes rempliront le reservoir haut en six heures de temps, et l’autre que la grotte, le Dragon et l’orangerie tirent de ce mesme resevoir.
Je fais travailler nuit et jour aux deux autres pompes en chapelets, et j’espere qu’elles seront en place dans quinze jours.
L’on couvre tout à Trianon, et Le Bouteux promet que Vostre Majesté sera satisfaite sur les fleurs.
Le Labyrinthe, le Marais, la Ceres, les groupes du Theatre et de la cour et les six pieces du grand appartement de Vostre Majesté seront entierement achevés dans le mesme temps.
Il n’y a plus que les doreurs dans l’appartement de madame de Montespan à Saint Germain. Le tout sera achevé dans huit jours.
J’ay fait payer 500 000 livres à compte des 1 200 000 que Vostre Majesté a demandées sur le mois de decembre, outre les 200 000 qui estoient desja payées. J’espere avancer de quatre ou cinq jours le temps que Vostre Majesté m’a donné jusqu’au dix.
J’expederay ce que Vostre Majesté ordonne sur le sujet du parc de Folembray et de la terre d’Aubigni. »

Colbert, Jean-Baptiste

Réponses de Louis XIV sur un mémoire que lui avait envoyé Colbert concernant les travaux menés à Saint-Germain-en-Laye

« Balcons de l’appartement de madame de Montespan
[1° Balcon sur l’escalier. Il ne s’y fera point, il sera seulement blanchy de plastre.] Il faut faire quelques peintures de couleur tres simple. [Scavoir si le Roy veut qu’il soit peint.] Rien que la peinture.
[2° Balcon du lieu destiné pour manger. Scavoir si ce sera la voliere ou le jardin.] Ni voliere, ni jardin.
[3° Idem, à résoudre.] Jardin.
[4° Ce balcon est orné de rocailles avec deux fontaines aux deux costés.] Achever ce qui est commencé. [La rocaille sera bien restablie.] Bon.
[Il reste à faire quatre oiseaux de rocailles à chacun bassin des fontaines.] Il faut les faire. [Le tout sera achevé le 7 octobre.] Bon.
[5° Il y a deux petites fontaines de bois garnies de plomb qui sont hors de leur place. Les tuyaux et ajustages sont rompus.] Il faut les faire raccommoder et poser les bassins. [Scavoir si l’on restablira ces fontaines en les ornant de rocailles et restablissant les tuyaux et ajustages.] Il faut tout accommoder.
[6° Il y a deux rochers en mauvais estat.] Il faut racommoder. [Les tuyaux et ajustages sont rompus. On travaillera des demain à tout restablir.] Je suis tres ayse que la terrasse devant ma chambre soit achevée.
[7° Sur l’escalier, il y a des cages pour des oiseaux. Scavoir s’il y a quelque chose à faire.] Il faut mettre sur la voliere du fil de fer devant et derriere, et peindre ce que vous proposez.
[8° Balcon de passage des deux appartements. Il y a trois fontaines qui seront restablies.] Bon. [Le reservoir et la pompe sont en fort bon estat.]
[Les troisieme et quatrieme balcons estant dans une mesme chambre, et le quatrieme estant orné de rocailles, Sa Majesté donnera ses ordres pour y faire ou la volière, ou le jardin.
Pour le jardin, il faudra au moins huit pouces de terre, ce qui obligeroit à monter de la chambre pour y entrer. Pour eviter cet inconvenient, l’on propose de baisser de ces mesmes huit pouces le plafond du balcon, et par ce moyen l’on entreroit de plain pied de la chambre dans le jardin.] Il faudra laisser la hauteur necessaire pour que les fleurs y puissent venir, de sorte que vous ferez baisser le balcon, s’il est necessaire.
[Pour la peinture des cintres et des costés de ces balcons, il faut cette semaine toute entiere pour les imprimer. Si le Roy veut qu’il soyent peints d’un compartiment et de coquillages, cet ouvrage estant long, il faut quinze jours entiers, outre cette semaine, c’est à dire que dans le 21 ou 22 de ce mois ils seront achevés.] Vous ferez faire des peintures convenables à ce à quoy on les destine.
[Si Sa Majesté veut que celuy qui est destiné à un jardin soit d’un compartiment de treillages, sur un ciel avec des jasmins d’Espagne, des orangers, des volubilis et autres fleurs, plantes et arbrisseaux] Bon. [et que celuy destiné à une voliere soit peint, les corps saillans de differens marbres et les panneaux d’un ciel enrichy d’oiseaux de toutes sortes] Il faut travailler, aussytost que vous aurez reçu ce mémoire, à faire executer ce qu’il contient. [il ne faut que huit jours de temps pour cette derniere manière, en sorte que, dans le 16 de ce mois, le tout sera achevé. Il n’ay aura aucun temps de perdu pour attendre les ordres de Sa Majesté, d’autant qu’il faut huit jours de temps pour imprimer et secher la peinture des impressions.]
Madame de Montespan desire que la fontaine qui sera sur le balcon du jardin puisse jeter un peu gros. »

Louis XIV

Lettre de Colbert concernant l’achat d’ormes pour Saint-Germain-en-Laye

« Sceaux, 6 septembre 1681
Ayant besoin d’un nombre de 8 à 10000 ormes des plus beaux que l’on puisse trouver en Normandie pour les plants des maisons royales, j’envoye à Rouen le nommé Jacques Julien pour en chercher partout et les faire lever et amener à Versailles et à Saint Germain dans le temps qu’il conviendra.
Je vous prie de luy donner un des archers de la prevosté de l’Hostel qui sont aupres de vous pour aller dans tous les lieux où seront lesdits ormes, les marquer et les enlever, en les payant au prix ordinaire. »

Lettres royales concernant les gages du trésorier des travaux à entreprendre au château de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 145] François, par la grace de Dieu roy de France, a nos amez et feaulx gens de nos comptes, salut et dilection. Nostre amé et feal notaire et secretaire maistre Nicolas Picart, par nous commis a tenir le compte et faire les payemens de nos ediffices de Fontainebleau, Boullongne et Villiers Costerets, nous a fait dire et remonstrer que pour les desmolitions, reediffications et autres nos bastimens de Saint Germain en Laye, nous luy avons fait expedier nos lettres de commission cy attachees soubs le contre scel de nostre chancellerie, pour en avoir et prendre les gages et taxations qui luy seroient par nous taxez et ordonnez, en nous requerant que nostre plaisir soit suivant nosd. lettres de commission luy faire pourveoir de sesd. gages ou taxations. Nous, a ces causes et parce qu’en oyant ses comptes d’icelle commission vous mieulx que nuls autres pouriez entendre et connoistre quelle taxation il aura merité, vous mandons et ordonnons par ces presentes que, procedant par vous a l’audition et clostures de sesd. comptes, vous lui faitte telle taxation que en vos advis et consciences verrez et connoistrez luy estre justement et raisonnablement faitte, eu esgard a ses assignations, frais, peines et labeurs, outre et par dessus les autres gages et taxations qu’il a de nous pour ses autres charges et commissions de nosd. bastimens, et lad. taxation ainsy que dit est par vous faitte passez et allouez en la despence de ses comptes et rabatez de sa recepte d’icelle commission en rapportant seulement cesd. presentes signees de nostre main par lesquelles vous avons de ce faire donné et donnons pouvoir, authorité et commission et mandement especial, voulons en outre icelle taxation estre dans tel effet, vertu et valleur que nous mesme l’aurions faitte. Car tel est nostre plaisir. Nonobstant quelsconques ordonnances, rigueur de compte, restrinctions, mandemens ou defences a ce contraires. Donnees a Fontainebleau le 28e de mars [f. 145v] avant Pasques 1542 et de nostre regne le 20e.
Ainsi signé François
Par le Roy, Bochetel
Et scellee en simple queue de cire jaulne »

François Ier

Lettres royales affectant de l’argent aux travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 204] Henry, par la grace de Dieu roy de France, a nostre amé et feal notaire et secretaire maistre Nicolas Picart, par nous commis a tenir le compte et faire les payemens de nos bastimens et ediffices de Saint Germain en Laye. La somme de 2500 que nous vous avons en cette presente annee fait delivrer des deniers de nostre Espargne pour convertir en ceux dud. Villiers Costerets, et que vous pouvez faire difficulté de ce faire sans vous declarer sur ce nostre vouloir, nous a ces causes voulons et vous mandons que lad. somme de 2500 l. vous couvertissez et emploiez au payement de nosd. ediffices de saint Germain en Laye, et laquelle nous vous avons en tant que besoin seroit ordonnee et ordonnons par ces presentes pour led. effet, nonobstant que la quittance qui a esté par vous baillee au tresorier de nostred. Espargne face expressement mention d’employer lad. somme es ediffices dud. Villiers Costerets, dont nous vous avons relevé et relevons par ces presentes, en rapportant lesquelles, signees de nostre main, ensemble les ordonnances, pris et marchez faits par nostre amé et feal conseiller et ausmonier ordinaire et architecteur maistre Philbert Delorme, commissaire par nous ordonné et deputé pour ordonner des frais desd. bastimens et ediffices, [f. 204v] et les quittances sur ce suffisantes respectivement des parties ou elles escheront seullement, nous voulons les payemens qui auront esté par vous faits d’icelle somme de 2500 estre passez et allouez en la despence de vos comptes et rabatus de la recepte de vostre commission de sesd. ediffices de Saint Germain en Laye par nos amez et feaux les gens de nos comptes, ausquels nous mandons ainsy le faire sans aucune difficulté. Car tel est nostre plaisir. Nonobstant que dessus est dit es quelsconques ordonnances, restrinctions, mandemens ou deffences a ce contraire. Donné a Saint Germain en Laye le 3e janvier 1548 et de nostre regne le 2e.
Ainsy signé Henry et au dessous Par le Roy, Clausse, et scellé sur simple queue de cire jaulne. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 212v] Compte dernier de maistre Nicolas Picart, notaire et secretaire du Roy, durant une annee entiere commancee le premier de janvier 1554 et finie le dernier decembre 1555
Recepte
De maistre Jean de Baillon, conseiller du Roy et tresorier de son Espargne, la somme de 30160 l.
De maistre Raoul Moreau, aussy conseiller du Roy, la somme de 6000 l.
Somme totale de la recepte de ce compte : 36160 l.
[…]
[f. 214] Saint Germain en Laye
[f. 214v] Maçonnerie
A Nicolas Planson, maistre maçon, la somme de 1360 l. pour ouvrages de maçonnerie qu’il a faits aud. Saint Germain
Charpenterie
A Jean Le Peuple, charpentier, la somme de 100 l. pour ouvrages de charpenterie qu’il a faits aud. Saint Germain en Laye
Couverture
A Jean Le Breton, couvreur, la somme de 30 l. pour ouvrages de couverture qu’il a faits aud. Saint Germain
Menuiserie
A Jean Moussigot et Laurens Constant, maistres menuisiers, la somme de 80 l. pour ouvrages de menuiserie par eux faits aud. Saint Germain en Laye
Serrurerie
A Mathurin Bon, maistre menuiserie, la somme de 278 l. 9 s. 8 d. pour ouvrages de serrurerie qu’il a faits aud. Saint Germain en Laye
Vitrerie
A Nicolas Beaurain, vitrier, la somme de 60 l. pour ouvrages de verre par luy faits aud. Saint Germain
A Estienne Guiguebeuf, nattier, la somme de 15 l. pour ouvrages de nattes par luy faits aud. Saint Germain
Somme de la despence aud. Saint Germain : 1923 l. 9 s. 8 d. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 266] Compte premier de maistre Symon Goille durant l’annee finie le dernier de decembre 1557
Recepte
De maistre Bertrand Picart, tresorier ancien desd. bastimens et ediffices du Roy, par quittance dud. Symon Goille, la somme de 4088 l. 15 s. 8 d. pour les bastimens et ediffices du Roy
De maistre Jean de Baillon, la somme de 12900 l.
De maistre Estienne Gerbault, la somme de 12750 l. des deniers provenus des ventes de bois faites en la forest de Compiegne
Somme totale de la recepte de ce compte : 29938 l. 15 s. 6 d.
Despence de ce present compte
[…]
[f. 266v] Autres parties payees pour les reparations du chasteau Saint Germain en Laye, bastiment neuf et theatre fait au parc dud. lieu
Maçonnerie
A Nicolas Planson, maistre maçon, et Jean François, aussy maçon, a eux ordonnee par led. Delorme, la somme de 2720 l. pour ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. Saint Germain en Laye
Charpenterie
A Jean Le Peuple, charpentier, la somme de 150 l. pour ouvrages de charpenterie par luy faits aud. Saint Germain
[f. 267] Couverture
A Jean Le Breton, maistre couvreur, la somme de 60 l. pour ouvrages de couverture par luy faits aud. Saint Germain
Menuiserie
A Jean Huet et Francisque Scibec, maistres menuisiers, la somme de 750 l. pour ouvrages de menuiserie par eux faits aud. lieu
Serrurerie
A Mathurin Bon, serrurier, la somme de 150 l. pour ouvrages de serrurerie qu’il a faits aud. Saint Germain
Vitrerie
A Nicolas de Beaurain, vitrier, la somme de 100 l. pour ouvrages de verrie par luy faits aud. chasteau
A Jean Mignan, maistre nattier, la somme de 189 l. pour ouvrages de nattes qu’il a fait aud. Saint Germain
Somme de la despence faitte aud. Saint Germain : 4169 l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 255] Compte premier de Jean Durant, present tresorier, commençant le 7e apvril 1556 avant Pasques, finissans le dernier de decembre 1557
Recepte
[…]
[f. 255v] Aultre recepte par led. Durant des deniers a luy ordonnez par messieurs les tresoriers de France pour les reparations des palais, chasteaux, maisons, ponts et autres lieux royaux de cette ville, prevosté et viconté de Paris
De maistre Laurens de Boues, receveur ordinaire de Vallois, la somme de 2000 l. ordonnez aud. Durant par maistre Jean Grolier, seigneur d’Aguisy
De maistre Henry Billouet, receveur ordinaire de Clermont en Beauvoisis, la somme de 2885 l. 9 s. ordonnee aud. Durant par led. seigneur d’Aiguisy
[f. 256] De maistre Jean Chaboullle, commis a la recepte ordinaire de Meleun, la somme de 1306 l. 8 s. parisis
De maistre Claude Chaboullle, receveur aud. Meleun, la somme de 1000 l.
Somme totale de la recepte de ce compte : 43587 l. 17 s.
Despence de ce present compte
[…]
[f. 257v] Autre despence faitte par led. Durant par les ordonnances de messieurs les tresoriers de France pour les reparations necessaires estre faittes en plusieurs pallais, chasteaux, maisons, ponts et autres lieux royaux des ville, prevosté et viconté de Paris
[…]
[f. 259v] Chasteau de Saint Germain en Laye
A Mathurin Bon, serrurier, la somme de 81 l. pour ouvrages de serrurerie par luy faits aud. chasteau de Saint Germain en Laye
A Nicolas Beaurain, maistre vitrier, la somme de 42 l. 6 s. 10 d. pour ouvrages de vitrerie par luy faits aud. chasteau de Saint Germain
Somme du chasteau de Saint Germain en Laye : 123 l. 6 s. 10 d. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 321] Compte troisiesme et dernier de maistre Bertrand Le Picart, tresorier des Bastimens du Roy, depuis le mois d’octobre 1559 jusques au dernier de may 1560
Recepte
De maistre Jean de Baillon, conseiller du Roy et tresorier [f. 321v] de son Espargne, la somme de 29200 l. des deniers provenans des ventes de bois
Despence de ce present compte
[…]
[f. 323] Ouvrages de couverture a Saint Germain en Laye
A Anthoine de Lautour, maistre couvreur, la somme de 75 l. a luy ordonnee par led. abbé de Saint Martin pour les ouvrages et reparations de couverture par luy faits aud. Saint Germain en Laye suivant le marché de ce fait avec led. de Saint Martin »

Ordre de procéder à des ventes dans les forêts royales pour financer les réparations à effectuer dans plusieurs châteaux

« Charles, par la grace de Dieu, roy de France, aux maistres particulliers de noz eaues et forestz de Gisors, vicontez de Lyons, Vernon et Andely ou leurs lieutenans, salut et dillection. Aians entreveu le besoing qu’il y a de faire reparer noz maisons de Chambort, Fontainebleau, Sainct Germain en Laye, La Muette, Boullongne et autres et que, a faulte d’y faire promptement besongner pourroient tomber en telle ruine que ce qui se y pourra a present reparer pour peu chose pourroit à l’advenir beaucoup couster, et estans noz deniers et finances destinees a autres effectz, a esté advisé en nostre conseil privé que pour y satisfaire, estoit expedient de faire faire en ceste presente annee ventes extraordinaires de boys jusques a la somme de soixante quatre mil livres en aucunes forestz, boys et buissons de nostre roiaulme, mesmes en noz forestz dud. Gisors, vicontez de Lions, Vernon et Andely jusques a la somme de six mil livres tournois. Pour vacquer et entendre a faire lesd. ventes en temps et saison propre et convenable es lieux qui nous soient plus utilles et moins dommageables, et eviter aux degastz et depopulation desd. forestz, boys et buissons, est besoing en adresser noz lettres de commission a gens a ce congnoissans, pour ce est il que nous, ce consideré, confians de vous et de voz sens et experience, pour ces causes et autres a ce nous mouvans, vous avons commis et deputé, commectons et deputons par ces presentes pour vous transporter en nosd. forestz, boys et buissons de Gisors, vicontez de Lyons, Vernon et Andely, et icellec appellé noz procureurs, vereurs, sergens et greffiers desd. forestz, apres avoir faict departement de ce que aurez arresté que chacune d’icelles en pourra porter, veoir et visiter les lieux et endroictz ou lesd. couppes et ventes de boys pourront plus commodement estre faictes, et ce faict procedez à l’adjudication et delivrance d’icelles et au prealable de ce qui se trouvera en friche et degast, le tout au plus offrant et dernier encherisseur, jusques a la concurrence de lad. somme de VIm livres, et apres avoir faict crier et proclamer par les villes et lieux des environs ou se feront lesd. ventes le jour que vous aurez conclud et arresté d’y proceder, afin que ceulx qui y vouldront entendre et faire encheres se y puissent trouver, leur ferez scavoir que nous leur avons permis et permectons en faire faire eschallatz de fente et quartier de chesne et iceulx vendre et debiter ou bon leur semblera, nonobstant les ordonnances cy devant faictes au contraire, ausquelles nous avons pour ce regard desrogé et desrogeons par cesd. presentes, et lesd. achepteurs faictes respectivement jouir et user desd. ventes et adjudications, leur limitant le temps dedans lequel lesd. couppes et vuidenges se pourront faire, et pareillement les paiemens d’icelles, qu’entendons estre faictz en deux termes par moictié et egalle porcion que prefigerez au plus brief que faire ce pourra, aiant esgard a la necsssité de nosd. bastimens et qu’il est besoing faire faire lesd. reparations en saison propre et convenable. Et prendrez bien garde qu’il ne soit aucune chose couppé hors le temps de saison, et ordonnerez, si vous voiez que besoing soit icelles faire receper et fossoier es lieux et endroictz requis et necessaires, avec inhibitions et deffences aux coustumiers et usagiers d’icelles forestz, si aucuns en y a, de n’y mectre, faire mectre ou souffrir pasturer leur bestial jusques à ce que les tailliez soient declarez defensables par vous et nosd. officiers, ou que autrement en soit ordonné suivant noz ordonnances sur ce faictes, enjoignant à tous qu’il appartiendra icelles entretenir et observer exactement, et garder tant par vous que eulx en ce faisant les autres solempnitez acoustumez pour le proufict, repeuplement et conservation de nosd. forestz. Et ce faict, arrestez le calcul de ce que monteront lesd. ventes, l’un envoirez aux intendans de noz finances, l’autre au tresorier en la charge et tiers delaisserez es mains de noz receveurs ordinaires, ausquelz ordonnons le recevoir et nous tenir le compte des deniers provenans desd. ventes, et aux achapteurs les leur paier, bailler et delivrer esd. deux termes par moictié egallement, comme dict est, a telz jours que seront pour ce par vous convenuz et arrestez, le dernier desquelz termes entendons estre pour le plus tard au-dedans de l’an que aurez accordé ausd. achapteurs, dont led. receveur sera tenu, a ces fins, prendre bonne et suffisante caution, pour apres estre lesd. deniers portez en nostre recepte generalle de Rouen et apres envoiez en nostre espargne, et par le tresorier d’icelle emploiez pour les effectz cy dessus selon qui luy sera par nous commandé. Et quant aux journees et vaccations desd. officiers et autres menuz fraiz pour les arpentages, mesurages et esxploictz de sergens, criees, proclamations et autres requis et necessaires, mandons par cesd. presentes a nostre amé et feal conseiller le tresorier de France estably aud. Rouen iceulx liquider, taxer et arbitrer, c’est assavoir lesd. vaccations des officiers ainsi qu’il verra et congnoistra ce devoir faire au fur et raison qu’il est porté et prescript par certaines ordonnances du feu roy nostre tres honoré seigneur et pere du premier jour de mars mil Vc LIII, et les menuz fraiz au meilleur mesnagement que faire ce pourra, en y rapportant le vidimus deuement collationné de cesd. presentes, signees de nostre main, pour une foys seullement, les ordonnances de nostred. tresorier et les quictances des parties ou elles eschront, nous voullons les sommes qui auront esté pour ce paiees par nostred. receveur a la cause susd. estre passees et allouees en la despence de ses comptes et rabatues de sa recepte par noz amez et feaulx les gens de noz comptes, ausquelz nous mandons ainsi le faire sans difficulté, promettant avoir agreable, tenir ferme et stable, tout ce que par vous sera sur ce faict et ordonné, et n’y contrevenir en aucune maniere, car tel est nostre plaisir, nonostant oppositions ou appellations quelzconques et sans prejudice d’icelles, pour lesquelles ne voullons estre differé et desquelles, si aucunes interviennent, avons retenu et reservé, retenons et reservons a nostre conseil privé la congnoissance, et icelle interdicte et defendue, interdisons et deffendons a tous noz juges quelzconques, nonostant aussi tous edictz, statutz, ordonnances, restrictions, mandemens et deffences a ce contraires, mandons et commandons a tous noz justiciers, officiers et subjectz que a vous en ce faisant obeissent et entendent dilligemment, et pour ce que de cesd. presentes l’on pourra avoir a faire en plusieurs et divers lieux, nous voullons que au vidimus faict soubz nostre seel roial ou collationné par l’un de noz amez et feaulx notaires et secretaires, foy soit adjoustee comme au present original. Donné a Bloys, le dixiesme jour de fevrier, l’an de grace mil Vc soixante deux, et de nostre regne le troisieme.
Signé Charles et, au bas, par le Roy en son conseil Leurogensis et scellees de cire jaulne sur simple queue.
Collationné a l’original par moy, notaire et secretaire du Roy, le sixiesme jour de apvril avant Pasques mil cinq centz soixante deux. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 391] Compte neufviesme de maistre Jean Durant, tresorier et payeur des œuvres, ediffices et bastimens du Roy durant une annee entiere commancee le premier janvier 1564 et finie le dernier de decembre ensuivant 1565
Recepte
De maistre Jean de Baillon, conseiller du Roy et tresorier de son Espargne, la somme de 62000 l. par quittance de maistre Jean Durant
De maistre Symon Boullenc, conseiller du Roy et receveur general de ses finances, la somme de 4243 l. 14 s. 11 d.
Dud. Boullenc, la somme de 1440 l. 17 s. 1 d.
Somme totalle de la recepte de ce compte : 67984 l. 12 s.
Despence de ce present compte
[…]
[f. 395] Chasteau de Saint Germain en Laye
Maçonnerie
A Jean François et Jean Chalmeau, maistres maçons, la somme de 730 l. 13 s. 6 d. a eux ordonnee par led. abbé de Saint Martin pour ouvrages de maçonnerie et taille par eux faits aud. Saint Germain en Laye
Menuiserie
A Rollant Vaillant, maistre menuisier, la somme de 375 l. a luy ordonnee par led. abbé de Saint Martin pour ouvrages de menuiserie par luy faits aud. Saint Germain en Laye
Serrurerie
A Mathurin Bon, serrurier, la somme de 302 l. 3 s. 6 d. pour ouvrages de serrurerie qu’il a faits aud. Saint Germain
Somme de la despence du chasteau de Saint Germain : 1407 l. 17 s. »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné aud. tresorier de l’Espargne assigner le tresorier des Bastimens du Roy de la somme de dix mil escus sol à prendre sur les deniers provenans des taxes faictes sur les receveurs particuliers du taillon pour l’augmentation des trois deniers pour livre à eux attribué pour la recette du parisis dud. taillon et droict de cinq deniers pour quictance aussy accordé ausd. receveurs du taillon et receveurs des aydes de ce royaume, pour estre lad. somme convertie et employee par led. tresorier des Bastimens en la despence des bastimens des chateaux du Louvre, Sainct Germain en Laye et pallais des Thuilleries. »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne maistre Estienne Puget dellivrer sa rescription à maistre Jean Jacquelin, tresorier des Bastimens du Roy, de la somme de trente ung mil deux cens escuz sol sur maistre Dreux Barbin, receveur general des Finances à Paris, à prendre sur les deniers provenant de l’imposition nouvelle et sol pour livre qui se leve sur les vivres, marchandises et denrées entrans à Paris durant les quartiers de janvier, avril, juillet et octobre de la presente année, qui est à raison de VIc escuz par chacune sepmayne, pour estre icelle somme convertie et emploiée à la contynuation des bastimens des chasteaux du Louvre, Sainct Germain en Laye et pallais des Thuilleries. »

Quittance pour des ouvrages de peinture faits au Château-Neuf

« En la presence des notaires soubzsignez, Loys Poisson, peinctre ordinaire du Roy, a confessé avoir receu comptant de noble homme maistre Henry Estienne, tresorier des Bastimens du Roy, la somme de neuf cens livres tournois en [vide] à lui ordonnée sur les ouvraiges de peinctures, dorures et enrichissemens par luy faictes et qu’il continue faire en la superficie de la voulte de la gallerye neufve de Sa Majesté au chasteau de Sainct Germain en Laye du costé du Pecq, ensemble pour les peinctures des tableaulx et lambris d’icelle gallerye, et ce outre et par dessus la somme de VIIIm troys cens livres tournois par luy cy devant receue, de laquelle somme de IXc livres il se tient contant, en quicte led. sieur Estienne, tresorier, et tous autres. Promettant. Obligeant. Renonçant. Faict et passé es hostelz des notaires le premier jour de janvier, avant midy, mil six cens unze, et a signé.
Poisson, Herbin
De Monhenault »

Lettre d’Henri II concernant le logement de ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Depuis mes dernieres lettres, j’ay receu les vostres de III et XIIe de ce moys, tres aise d’avoir veu par icelles comme mes enfans continuent de se porter de bien en mieulx, et povez estre seur que ne me scauriez faire plaisir ne service plus agreables que de m’advertir le plus souvant que pourrez de leurs nouvelles. Et pour ce que j’espere aller bientost a Sainct Germain en Laye, j’ay advisé de faire dresser et accommoder pour eulx et pour ma fille la royne d’Escosse les salles et chambres tant de dessus la mienne que de dessus celles de ma femme, de mon oncle le roy de Navarre et de mon cousin le connestable, comme verrez par le memoire que je vous envoye, et mande a Saint Germain qu’il y face incontinant besongner en la meilleure dilligence qu’il sera possible. Au demourant, mon cousin, ma cousine la grand seneschalle m’a faict requeste pour vostre filz de Becquincourt de l’office d’auditeur de mes comptes a Paris puis nagueres vacqué par le trespas d’un nommé Potarde suivant la promesse que je luy avois cy devant faicte du premier desd. offices qui viendroit a vacquer, ce que je ne luy ay peu accorder pour ce que ja j’avois faict estat de l’argent qui proviendroit d’icelluy office pour employer en mes affaire qui maintenant son merveilleusement pressez, actendu mesmement qu’il se retire peu des deniers de Guyenne a cause des troubles et que dvant qu’il soit guieres je feray bailler a vostred. filz autant d’argent que led. office aura esté vandu. Cependant, il aura ung peu de patience, et au reste je prieray Dieu qu’il vous ait en sa saincte garde. Ecript a Mezieu le XVIIIe de septembre 1548.
Henry
Clausse
[f. 68v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Mention d’un compte comprenant des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 849] Compotus magistri Petri de Burgo Dolensi de operibus regalibus factis Parisius, Pissiaci, apud Sanctum Germanum in Laya, apud Vicennas, et alibi circa Parisius, a nona Septembris M° CCC° XX° usque ad decimam quartam [p. 850] Septembris M° CCC° XXI°, redditus sexta Maii M° CCC° XXII°. Debentur ei LIX l., etc. Tamen habuit cedulam testimonialem a pluribus personis pro ipso, XIIc LXXIII l. XII s. V d. par. Signantur ibi plura recuperanda super magistrum Nicolaum Le Loquetier, plures denario tradi pro sepultura regis Philippi Magni, et super magistrum Petrum de Valenciennes, X l. par., et super Guerran Le Chaufourier, X l. V s. de calce ad valorem dicte summe. Et plura aliqua alia signantur ibi corrigenda et recuperanda. »

Quittance donnée pour des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Sachent tout que je Guillaume de Maulle, paieur des œuvres du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu de Françoys Chanteprime, receveur general des aidez ordennez pour la geurre, la somme de VIIIc frans d’orz pour ce present mois de juillet pour tourner et convertir es dictes œuvres sur un mandement du Roy nostre sire faisant mancion de la somme de quatre mil frans d’orz donné le XVIe jour de may dernier passé, de laquelle somme de de VIIIc frans d’or dessus dicte je me tieng pour bien paié et en quitte a tousjours le Roy nostre dit seigneur, ledit receveur et tous autres a qui il appartient. En tesmoing de ce, j’ay scellé ceste presente quittance de mon propre seel le XIIe jour de juillet l’an mil CCC IIIIxx.
G. de Maule »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, ce 4e descembre 1664
Monseigneur,
Depuis que je suis à Saint Germain pour trasser et faire planter les routtes et allées, je ne vous ay point fait scavoir l’estat de touttes choses, croyant bien que monsieur de Mascarany n’a pas manqué de vous l’aprendre. Néanmoins, voyant la continuation du bon temps à planter pour favoriser vos intentions, je vous puis assurer que j’aporteray tous mes soings possibles et aplications necessaires pour achever cette année tout ce que nous avons commencé, pourvu qu’il n’arive point de gellée. Le tout sc’avance fort en for bon ordre, chacun en son particullier y contribue autant qu’il peuvent. Sy vous fussiés venu hyer mecredy, vous y auriés trouvé beaucoup de changement dedepuis vostre dernier voyage, lequel je vous diré plus particullierement à mon retour.
Cependant la massonnerie des corps de garde du château est faict et l’antablement entierement possé. L’on y posse presantement la charpenterie et la semainne quy vient le couvreux y poura commencer à les couvrire, c’est à quoy je m’apliqueray le reste de cette année pour les faire achever, avec nos routtees et allées dans la garanne, puisque, Dieu mercy, nos pontz et chaussées sontz faicttes et finie et hors de peril pour cette année. J’en donneray un mémoire en detail à monsieur de Mascarany pour vous le faire voire quand il vous plaira.
Cependant, il vous souviendra, s’il vous plais, que vous m’avez commandé il y a quelque temp de travailler au dessingt de la grande gallerie du Louvres, ce que je faict à presant que tous mes voyages sont resduictz de Paris à Saint Germain, et vous en feray voire dans peu de jour le projet de mon desseing, sy vous le trouvé bon.
Et sy vous avez agreable, je vous entretiendray du modelle du Louvre que j’ay vu cest jours passée par vostre ordre, et comme il y a environ deux ans que je travaillay à un dessingt de la grande façade, qu’il vous plust me faire faire, je vous le representeray, s’il vous plais, et vous puis dire par avance que vous y trouveriés peut estre des chosses quil vous pouroient satisfaire et desquelles on ce pouroit servire, sans touttefois avec aucun dessingt de desplaire à mon frerre, pour lequel j’ay tout le respec que je luy doict. Mais quand il s’agit du service du Roy et de vostre gloire, je me sens obligé de vous faire voire tout ce que mon travaille et mon industrie me donne de lumiere dans mon art et dans le zel et l’afection que j’ay de me rendre capable de meriter d’estre toute ma vie, Monseigneur, vostre tres humble et tres obeissant serviteur et obligé serviteur.
Le Vau le jeune »

Le Vau, Louis

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« Du dimanche 17e may 1665
J’ay ce matin veu madame de la Motte, suivant vostre ordre, qui m’a faict veoir plusieurs fractions au lambrys de plastre de la voulte de la gallerye qui conduict au jardin du boulingrin, de laquelle voulte il tomba l’autre jour un plastras de la grosseur d’un œuf proche de monseigneur le Dauphin. Je feray demain sonder lad. voulte au droit desd. fractions pour restablyr ce qui se trouvera en danger.
Messieurs les gentilhommes de la chambre ont faict faire un theatre pour les comedies dans l’autre gallerye, du costé du parc. Pour cet effect, il a fallu desmonter le lambrys de menuiserie de deux tremeaux pour conserve les tableaux qui y estoient. L’enduit de plastre au derriere dud. lambrys s’en est trouvé tout ruiné. Ils en demandent le restablissement. Il plaira à Monseigneur d’en ordonner.
Le sieur Lalande m’a ce matin dict que la Reine demanda hier quatre bancz pareils à ceux qui sont au boulingrin pour placer dans l’allée de la face du parterre dud. jardin, outre les deux bancz et la table portative que Sad. Majesté a demandé pour mettre la colation.
Je remarquay hier que les cochers meinent leurs carrosses dans l’abbreuvoir pour les laver, ce qui ruine tout le pavé dud. abbreuvoir. Pour y remedier, il seroit necessaire de mettre une barriere à l’entrée d’iceluy.
Monsieur de Bornard fist hier la visitte des ouvrages de messieurs les entrepreneurs en ma presence, où je luy fis observer les deffautz que j’y ay remarqué.
La ballustrade au dessus du quarré d’ordre dorique est restablye, à la reserve d’un seul appuys. Il reste à restablyr une des petittes rampes au bas du retour de l’attique et tous les briquetages des terrasses, à quoy l’on travailla hier, et à faire le ravallement des deux gros murs qui soustiennent les terres au devant dud. jardin du boulingrin.
Messieurs les entrepreneurs m’ont promis aujourd’huy qu’ils mettront demain vingt tailleurs de pierre pour achever la ballustrade des deux grandes rampes, scavoir dix pour chacune rampe. Je les iray demain veoir entrer en besogne, pour vous rendre conte de la quantité des ouvriers qu’ils y auront mis. Je leur ay dict que vous estiez bien mal satisfaict de leur negligence.
Le charpentier fist hier lever la ferme du bastiment de monsieur Delagrange, qu’il garnira de pannes et de chevrons quand les pignons seront à hauteur.
Led. sieur Dufay a aussy levé une des fermes du bastiment du sieur Lalande.
L. Petit »

Lettre concernant la réalisation des grilles des terrasses de Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le lundy 10e aoust 1665
J’ay ce matin esté chez le serrurier qui travaille aux trois portes de fer des terrasses, qui m’a dict qu’il ne les pouvoit livrer que dans quinze jours. Il m’en a monstré le dessein, et ay remarqué que les fesant ouvrir dans toutte la largeur de leurs ouvertures comme il est marqué sur le dessein, cela embarrasseroit et avanceroit trop dans le cabinet, lesd. ouvertures ayant 8 p. de large chacune, qui est quattre piedz pour chaque vanteau. J’ay veu ensuitte monsieur Le Vau et luy ay demandé s’il ne trouveroit pas à propos de ne donner auxd. portes de fer que six piedz d’ouverture et laisser un pied de chaque costé, dont les barreaux montans seroient fixes. Il m’a dict que led. serrurier luy apporta led. dessein et qu’il verroit ce qu’il s’y pourroit faire.
L’on a travaillé aujourd’huy, avec la permission de monsieur le curé de Saint Germain l’Auxerrois, à descombrer les desmolitions du vieil Louvre.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le dernier octobre 1665
Chasteau neuf
La rampe des terrasses du costé du Pec n’a peu estre achevée cette semaine. Il reste encores sept bandes de pierre de liaiz à poser, que l’on posera dans les deux premiers jours ouvrables de la semaine prochaine, de sorte que dans lad. semaine on finira aussy le pavé de lad. rampe.
Les gelées commencent à estre un peu fortes le matin, mais le seoin que j’ay de ne faire travailler qu’au soleil levé et de faire couvrier le soir les ouvrages qui ont esté faictes pendant le jour empesche le desordre qu’elles y pourroient faire.
Touttes les arcades de la gallerye des grottes sont fermées. J’ay faict nettoyer lad. gallerye.
Le couvreur de chaume m’a ce matin promis de venir le lendemain des festes pour reparer la couverture de la glassiere.
Le serrurier travaille au ceintres de fer que Monseigneur a ordonné pour soustenir les cabinetz du boulingrin.
Chasteau vieil
Les ouvrages des terrasses sont entierement finyes et lesd. terrasses fort nettes.
J’ay faict oster les herbes et ratteler entierement le fossé dud. chasteau qui est aussy fort propre.
Le vittrier a garny touttes les croisées de l’orangerie, scavoir les vieilles croisées des abbajours de verre et les autres de papier double.
L’on acheve aujourd’huy de poser les contreventz.
Le sieur Lalande fait charier de la feugere pour lad. orangerie.
Je tascheray la semaine prochaine de faire achever les breches des murs du parc.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des plantations au Vésinet et des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le samedy 14e novembre 1665 à midy
Je continuois la visitte du plant dans la garenne de Vezinet mercredy dernier lorsque Monseigneur est venu à Saint Germain.
Je croy que mon père aura escrit un memoire à mond. seigneur de l’estat où il trouva jeudy dernier led. plant.
Il se trouve 6373 arbres mortz dans touttes les routes de lad. garenne, dont il y en a 3288 dont les troux sont preparez pour en replanter d’autres, lesd. troux partye de 4 p. et partye de 3 p. ½ seulement de diametre. [dans la marge : Le marché porte qu’ils seront fait de 5 p. de diametre.]
Pour ce qui est de la qualité dud. plant, il s’en trouve beaucoup et prez des deux tiers qui n’ont que 3 poulces ½ et quatre poulces de gros, qui ont neantmoins assez proffité et particulierement dans la route qui conduit à Chatou. J’en ay veu quelqu’uns qui n’ont que trois poulces de gros dans le melieu de la tige. Tous led. plant n’a que 6 p. ½ et 7 p. de tige et n’a receu jusques à present aucun labour depuis qu’il a esté fait. [dans la marge : Le marché porte qu’ils seront de 5, 6, 7, 8 et 9 poulces de gros et de 8 à 10 p. de haut, et qu’on leur donnera 3 labours par an.]
Le plant des trois routes qui partent de la demy une et finissent à l’ormeraye vers l’isle La Loge est presque tout mort.
Presque tous les tillotz en general ont repris mais n’ont poussé que des petits jetz dont il y en a plusieurs qui se seichent par le bout desd. jetz.
Le sieur Batiste Delalande m’a dict qu’il attendoit de jour à autre de fort beau plant d’eschantillon que son fils faict venir pour restablyr lesd. routes.
Je le presse de faire preparer tous les troux. Il a huict hommes qui y travaillent.
Je croy que moin père aura donné advis à mondit seigneur que l’on a laissé plusieurs troux dans lesd. routes provenans de l’arrachement des troncz d’arbres. Je me suis informé dud. sieur Lalande, à qui il se faut addresser. Il ne m’en a peu rien dire.
Prez des deux tiers du petit plant est mort et la plus part de ce qui est rechappé est fort chetif et n’a receu aucun labour, aussy bien que le grand plant.
J’ay faict voir aux entrepreneurs du plant des routes, leur marché, et leur ay faict entendre que l’intention de mondit seigneur estoit qu’il fust suivy de poinct en poinct, à quoy je tiendray la main.
La gargouille et les deux amortissements sur les terrasses du vieil chasteau sont restablys. On avoit differé à poser lesd. amortissements à cause du grand qui a continué.
On advance fort le restablissement des couvertures.
Monsieur Francines faict achever de paver les costez au retours du grand peron et a faict couvrir touttes ses ouvrages de fougere et de recouppes.
L’on a garny l’un des cabinetz du boulingrin de trois ceintres de fer pour soustenir le berceau, ainsy que mond. seigneur l’a ordonné. Les trois autres seront fait dans la semaine prochaine.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des travaux aux ponts du Pecq et de Chatou

« De Saint Germain, le vendredy 24e septembre 1666
Monsieur de Paris fist hier matin la visitte de la chaussée de Saint Germain et des pont du Pec et de Chatou. Je ne le peus veoir pour ce qu’il arriva au Pec dans le temps que je remontois à Saint Germain pour luy faire scavoir par la lettre que je luy escrivis le peu de diligence de Du Chauffour.
Led. Du Chauffour n’a que 25 ouvriers, qui n’est pas la moitié de ce qu’il devroit avoir. Il faisoit de belles promesses avant que de toucher son argent, dont on ne voit point les effectz. J’en escris encores presentement aud. sieur de Paris afin qu’il agisse contre led. Du Chauffour.
Il y a presentement 49 ouvriers au pont de Chatour qui travaillent à mettre les jougs neufs sur la 2e, 3e et 4e pallée du costé du village dont les pieux sont battus. Ils mirent hier l dernier pieu de la 3e pallée du costé de l’isle.
De sorte que l’estat dud. pont est tel :
Les quatre premieres pallées du costé du village ont esté desmollyes et sont restablyes.
Le joug au dessus de la 1ere pallée est posé et la travée portée d’un costé par la cullée et de l’autre costé par lad. 1ere pallée est garnye de six poutres qui ne sont point encores à demeure, d’autant que les soubz poutreaux sur lesquels lesd. poutres doivent poser ne sont pas encores en place.
J’espere que les jougs des 2e, 3e et 4e pallées aussy du costé du village seront demain en place.
Il n’y a rien de faict aux 5e, 6e, 7e, 8e et 9e pallées suivantes.
Il y a six pieux battus à chacune des 10e et 11e pallées.
L’on battra aujourd’huy le dernier pieu de quatre qu’il a fallu mettre à la 12e pallée.
Il ne se fera rien à la 13e et dernière pallée, que mettre des moises, eschantignolles et liens.
Les deux pallées de pieux qui ont esté mises sur la chaussées pour retenir les terres ne sont pas encores restablyes. Je croy que led. sieur de Paris à ce matin donné ordre pour led. restablissement.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des plantations au Vésinet et des travaux aux ponts du Pecq et de Chatou

« De Saint Germain, le jeudy au soir 9e decembre 1666
Je ne peus hier venir à bout des ouvriers à cause de la feste de Nostre Dame.
Il ne reste plus que quatre poutres à lever, mettre le couchis et pieces de pont de quatre travées, et mettre les potteaux sur quatre travées et demy pour rendre le pont de Chatou en estat de passer les carrosses.
Je tascheray que dans les deux derniers jours de cette semaine, lesd. quatre poutres soient levées et le couchis garny et les pieces de pont sur touttes les travées, de sorte que j’espere que dans le 15e au plus tard on y pourra passer.
Le sieur de la Chapelle, capitaine des guides, faict faire un pont de bacs à Chatou pour passer l’infanterie qui se doit rendre demain à la pleine d’Ouille pour faire reveue et pour cet effect a faict venir huict bacs de Maisons, Bezons, Argenteuil, Surone et autres lieux, sur quoy je l’aye adverty qu’en faisant trois quartz de lieue de chemin, toute l’infanterie et cavalerie se pourroit rendre dans lad. pleine en passant par la chaussée et par le pont du Pec.
J’escris à monsieur de Paris et à Poictevin que je ne vois plus icy. J’ay beau me tourmenter et leur escrire, cela ne faict point d’effect. Cependant, il n’a que 38 ouvriers qui travaillent et n’a qu’une batterie dont il se sert pour battre ses pieux de deffences, et deux atteliers aux moises. Il n’y a pas un pieu de briseglaces moisé ny aucun joug posé sur iceux et ne s’en met pas en peine.
Je luy ay escrit et luy escris encores que Monseigneur entend que, si faute de sa diligence led. pont du Pec vient à manquer, il en sera responsable.
Monsieur Moyé fait venir des grands plantz qui doivent arriver samedy pour achever le restablissement des routes de Vezinet. Je donnay avant hier les deux desseins de monsieur Le Notre (pour faire des pepinieres d’ormes) à monsieur Mascranny pour les faire executer.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 8e juillet 1673
Monsieur Dorbay vint hier icy et donna les mesures necessaires pour commencer l’ouvrage de la terrasse en face du parterre du vieux chasteau, de sorte que l’on a aujourd’huy commencé de travailler à la maçonnerie de la fondation du costé du petit pont, et l’on continue de fouiller les terres du reste des fondations et pour faire la maçonnerie du massif au dessoubz des marches.
Je dis hier aud. sieur Dorbay la difficulté qu’il y avoit de tirer suffisamment des pierres de marches des qualitez et longueures necessaires pour diligenter et bien faire l’ouvrage de lad. terrasse, attendu les deffences que monsieur de Lestelle a faict de par le Roy aux carriers de Montesson de ne plus tirer de pierres du costé de la peine au delà de la borde où Monseigneur a ordonné de faire les nouvelles remises.
J’ay ce matin veu led. sieur de Lestelle qui m’a dict qu’il permettra auxd. carriers d’en tirer pour le service du Roy seulement, pourveu qu’ils ne fassent point de nouvelle entrée et ouverture, qui est la permission que le sieur La Rue, entrepreneur, a demandé.
A l’esgard de l’appartement de madame de Montespan, les menuisiers ne font pas de diligence. Le parquet n’est pas encores entierement achevé. Ils ont deux garçons qui travaillent à poser le vieux lambrys et platfondz dans la petitte chambre, et envoyerent icy mardy dernier une voye de menuiserie qui sont deux croisées et la menuiserie du lambrys entre les deux dosseretz qui ont esté retaillez dans l’enfoncement vers la gallerye blanche.
Lesd. menuisiers disent qu’il ne tient pas à eux mais aux sculpteurs, ce qui faict que led. sieur Dorbay m’a dict qu’il alloit retrancher une partye de la sculpture.
Les couvreurs travaillent à couvrir le petit bastiment que l’on faict pour les cuisines de madame de Montespan.
Monsieur Cuvier et moy allasmes avant-hier voir ensemble le restablissement que je faicts faire par ordre de Monseigneur aux pallys de la forest. Les herbes sont si hautes qu’elles couvrent lesd. plants de deux piedz en plusieurs endroictz. Mais comme Monseigneur ne veut pas faire la despence de les faire nettoyer, monsieur Cuvier m’a dict qu’il seroit bon de proposer à Monseigneur et de scavoir s’il auroit agreable que l’on en fasse nettoyer une partye dans la vente de Bourbon le long de la routte qui conduit à la Muette, sur deux cens pas de proffondeur seulement, affin que le Roy et le public voyent comme cela reussit.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des travaux au château du Val

« De Saint Germain, le samedy au soir 7e mars 1676
Il y a presentement 31 maçons limosins qui travaillent à la maçonnerie des terrasses du jardin du Val. J’en feray augmenter le nombre autant qu’il me sera possible à mesure qu’ils arriveront.
Je tascheray de faire entierement arraser dans huict jours ouvrables les murs de la terrasse an face des cainets du bastiment du Val.
Monsieur Le Nostre doit venir icy lundy pour passer toute la semaine à faire planter. Je prends soin pour cet effect de faire dresser les terres du jardin bas et d’achever de faire porter les terres necessaires. Il y a 196 terrassiers, tant hommes que femmes, qui y travaillent.
Le sieur Bailly qui travaille aux tables de cuivre du poesle promet de les rendre touttes en place dans la fin de la semaine prochaine.
Piau continue de faire travailler à six forges aux ouvrages des deux portes de fer de la cour dud. bastiment. Je feray mon possible pour les faire poser dans la fin de la semaine prochaine.
J’ay faict remplyr le trou qui s’estoit faict dans la place de l’octogone, au bout de la grande terrasse du parc, ainsy que Monseigneur me l’a ordonné.
Je faicts aussy travailler à remplyr les fontys de carrieres au dehors du mur de la grande terrasse.
Sitost que les sieurs Mansard et Bergeron seront là, je ne manqueray pas de leur faire faire un rapport en forme de l’estat des carrieres qui ont cy devant esté ouvertes soubs lad. grande terrasse.
Monsieur Perrault m’a mandé de l’aller demain trouver à Paris avec le sieur La Rue, maçon, ce qui m’oblige d’y aller.
J’iray par le mesme moyen chez le sieur Lavier affin qu’il envoye incessemment les grosses tables de cuisine necessaires pour la cuisine Bouche au Val.
L. Petit »

Quittance pour une somme destinée aux travaux menés au château de Saint-Germain-en-Laye

« Sachent tuit que je Guillaume de Maule, paieur des euvres du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu des generaulx conseillers a Paris sur le fait des aides pour la guerre par la main de Francois Chantepume, receveur general des diz aides, la somme de huit cens frans d’or pour ce present mois de mars, pour tourner et convertir es euvres du dit chastel, de laquelle somme de VIIIc frans dessus diz je m’en tien a bien paié et en quitte les diz generaulx, le dit receveur et tous ceulx a qui quittance ce en peut et doit appartenir. En tesmoing de ce j’ay scellee ceste quittance de mon propre scel le VIIe jour du dit mois de mars l’an mil trois cens LX dix et sept.
G. de Maule »

Quittance pour une somme destinée aux travaux dans des résidences royales dont Saint-Germain-en-Laye

« Je Jehan Jacquelin, tresorier des Bastimens du Roy et commis en la presente année à l’exercice dud. office, confesse avoir receu comptant de me Estienne Puget, conseiller dud. seigneur et tresorier de son Espargne, la somme de quatre mil escuz sol en [vide] restant à payer des neuf mil escuz dont j’aurois esé assigné sur l’advance que font les fermiers du seel du Lyonnois, icelle somme à moy ordonnée pour convertir et employer au faict de mond. office, mesmes à la despence des bastimens des chasteaux du Louvre, Saint Germain en Laye, grande gallerie et pallais des Thuilleries, de laquelle premiere somme de IIIIm escuz sol je me tiens content et en quicte led. sieur Puget, tresorier de l’Espargne susd., et tous autres. Faict le XVIe jour de novembre mil six cens ung.
Quictance de la somme de quatre mil escuz sol
Jacquelin »

Mentions d’une rumeur selon laquelle l’empereur aurait demandé un devis de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Le même jour où nous faisions part à nos lecteurs de nos espérances à propos de la nomination d’un conservateur au château de Saint-Germain, le Journal de Seine-et-Oise contenait la note suivante :
« Il y a longtemps qu’il est question de restaurer le château de Saint-Germain-en-Laye, si riche en souvenirs historiques et dont l’état d’abandon est considéré par tous les étrangers comme faisant peu d’honneur à la France. On assure que l’Empereur a invité le comte Walewski à lui soumettre, le plus prochainement possible, un devis pour la restauration de ce monument. »
Mercredi dernier, le Sport, ordinairement bien informé, donnait, sur le même sujet, la nouvelle suivante :
« On dit que l’Empereur a invité Son Excellence le comte Walewski, ministre d’Etat, à lui soumettre, dans le plus bref délai possible, un devis pour la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Il est, en effet, difficile d’imaginer un palais dans un tel état de ruine et d’abandon, apanagé du plus beau par cet de la plus belle forêt du monde. Il appartient à l’Empereur Napoléon III de rendre à cette antique demeure l’éclat et le prestige du passé. » »

Récit d’une visite du comte Walewski au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Nous apprenons que M. le comte Walewski, ancien ministre d’Etat, membre du Conseil privé, est à Saint-Germain, depuis quelques jours, pour respirer l’air pur de notre Terrasse, et que, mercredi dernier, accompagné de madame la comtesse Walewska, il a visité, sous la conduite de l’éminent architecte M. Millet, l’intérieur du château, dont il a été à même d’admirer les importants travaux qui sont en cours d’exécution. Les illustres visiteurs ont parcouru aussi la grande salle du musée, dont l’organisation progresse journellement sous la savante direction de MM. Rossignol et Beaune.
A cette occasion, nous nous plaisons à rappeler que c’est sous le ministère de M. le comte Walewski, qu’a été décrétée la restauration de ce vieux palais de nos rois. »

Note sur des travaux à l’entrée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain. Les promeneurs ont pu remarquer ces jours-ci que des ouvriers étaient occupés à démolir les deux lourds piliers en pierre de taille sur lesquels s’appuyait la porte avancée construite sur la place du Château à l’époque du pénitencier militaire.
C’est à la continuelle obligeance de l’éminent architecte, M. Millet, que nous devons les renseignements suivants :
Les travaux qu’il fait faire à l’entrée du château, nous a-t-il dit, n’ont aucune importance et n’avancent en rien la restauration générale du vieux et respectable édifice ; il avait jadis conservé, par mesure d’économie, la porte cochère en bois avec ses deux gros piliers en pierre ; les battants tombaient en pourriture et devenaient hors de service, et au lieu de les remplacer, l’architecte a dû commander une plus que modeste grille en fer, ayant tout à faire le caractère d’un objet provisoire. Elle permettra le passage de l’air, facilitera l’entrée au château, mais cette installation essentiellement provisoire, répétons-le, d’après M. Millet lui-même, n’a aucune valeur ni aucun caractère artistique.
En ce qui s’applique aux travaux de restauration, le crédit alloué sur 1868 étant le même que celui des dernières années, M. Millet pense pouvoir achever le gros œuvre de toute la façade nord, donnant sur le parterre, et continuer les ouvrages sur la façade est.
Dans la dernière campagne, il n’a pu être presque rien fait à l’intérieur ; on va reprendre ou restaurer tous les éperons et l’escalier d’angle sur la cour, refaire les voûtes et les planchers de tout l’angle nord-est, et il est probable que vers le milieu de l’année 1869 tout l’angle pourra être livré à la direction des musées impériaux.
Le regrettable et regretté M. Beaune est remplacé dans ses fonctions de deuxième conservateur du musée par M. de Mortillet, archéologue savant et distingué, qui, depuis deux ou trois ans, était occupé au musée à classer et à ranger tous les objets de sa collection. »

Vœux concernant la restauration du parterre de Le Nôtre à Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain
L’ancien et le nouveau parterre. Les travaux actuels de rectification des parapets du fossé de la façade nord
Le Nôtre (André), le savant architecte chargé par Louis XIV des jardins de Sceaux, des Tuileries, de Clagny, de Saint-Cloud, de Chantilly, de Versailles, etc., etc., a fait aussi le parterre de Saint-Germain.
A Saint-Germain, cet artiste a su créer, dans un terrain fort irrégulier, une charmante promenade. Il a pris d’abord l’axe de la loge de l’escalier d’honneur qu’il a joint au couvent des Loges, et il créait dans cet axe la belle avenue que nous admirons tous.
C’est dans cet axe aussi, mais plus rapproché, qu’il établissait une allée qu’il bordait d’arbres taillés et de compartiments de broderies et de fleurs formant le vrai parterre, au-devant du château. Toujours sur la même ligne, le savant architecte plantait l’hémicycle et les deux avenues de tilleuls dont il reste encore des traces à l’ouest de la tranchée de la gare.
A l’est de ce parterre de fleurs, il formait un boulingrin triangulaire qui lui permettait de gagner le nouvel axe des plantations, utiles pour se placer parallèlement à l’admirable terrasse qu’il voulait construire à Saint-Germain. A la suite de ce boulingrin, Le Nôtre plantait le quinconce qui joint la terrasse.
Tout cela était savant, harmonieux et fort habile. Ces dispositions ont été conservées fort longtemps, car on peut voir, à la mairie, un plan d’alignement remontant, croyons-nous, à 1810, qui indique encore les arrangements dont nous venons de parler.
Le Nôtre avait parfaitement compris qu’il ne pouvait border le fossé nord du château par l’allée en pente qui va de la place du Château à la terrasse. Il avait compris que pour border le château, il fallait qu’il trouvât partout des lignes horizontales. Il établissait alors devant le fossé nord une petite terrasse de niveau, et les gravures de Pérelle et de Rigault indiquent toutes cet arrangement, bien naturel d’ailleurs. Pour accéder à cette petite terrasse, et pour descendre au parterre, dans l’axe de la loge de l’escalier d’honneur, il y avait un large perron composé de sept marches et ayant, à ce qu’il paraît, environ vingt mètres de largeur. Cette petite terrasse devait avoir, selon M. Eugène Millet, une dizaine de mètres de largeur, et elle se développait parallèlement au mur de fossé.
Ce sont tous ces arrangements que, dans une récente conversation, l’habile architecte du château nous disait désirer vivement voir revivre : tout cela accompagnerait bien mieux le château que la terrasse actuelle en forme de balcon.
Il est facile, pour s’expliquer ces souvenirs et ces restes, de se reporter à toutes les vieilles images donnant la face nord du château, voir, par conséquent, la belle estampe de Rigault, si répandue à Saint-Germain, et qui a pour titre : Vue du vieux château de Saint-Germain-en-Laye, et aussi les petites gravures dont est illustré le Précis historique de MM. Rolot et de Sivry.
La terrasse-bastion, le parterre actuel, disposés pour le déblai du chemin de fer, et non pour le château qui a été oublié, forment un vilain entourage au vieux monument historique.
On ne sait encore si la Liste civile voudra revenir au jardin de Le Nôtre. M. Millet est d’avis que ce serait fort utile et fort heureux pour le château et pour le parterre.
En attendant, il est certain que les travaux en cours d’exécution pour la rectification des parapets vont amener au moins le redressement de la petite terrasse et le rétablissement du large et insuffisant perron remplaçant les petits escaliers étroits actuels. Le reste viendrait plus tard, et c’est aussi, dit-on, le projet et le désir de l’Empereur.
Tout cela met à néant, bien entendu, les versions ridicules qu’on fait courir certains oisifs, qui veulent en savoir plus que l’architecte lui-même, que le rapprochement des parapets avait pour but, après la suppression de la petite terrasse, la création d’une allée carrossable, allant de la place du Château à la grille du Boulingrin, en longeant le fossé.
La voie carrossable dont on parle existe déjà. Il suffirait, si telle était l’intention de la Liste civile, d’ouvrir la grille entière pour que les voitures aillent rejoindre la terrasse ; cela n’a rien d’impossible et reste tout à fait indépendant des travaux actuels.
Tels sont les renseignements qu’avec son obligeance ordinaire et inépuisable, M. Millet, dans une récente visite, a bien voulu nous donner sur cette partie des travaux actuels.
Léon de Villette »

Notes sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« La restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
M. Ferdinand de Lacombe, colonel du 8e hussards, qui consacre heureusement les rares loisirs que peut lui laisser les soins de l’important commandement de son régiment, à la littérature, vient de publier une étude spéciale sur le château de Saint-Germain, faisant en quelque sorte suite à son histoire du château de Saint-Germain. Le Journal officiel a inséré ce curieux et important article, dans ses numéros des 13 et 14 juin, c’est encore par suite du mandat que nous avons cru devoir nous imposer de recueillir tout ce qui intéresse notre ville que nous reproduisons ci-dessous et in-extenso, l’article de M. de Lacombe.
I
La restauration du château de Saint-Germain-en-Laye ne s’accomplit peut-être pas assez rapidement au gré des archéologues ou même des simples visiteurs, jaloux de voir revivre, en son ancienne splendeur, une des œuvres les plus correctes et les plus pures de l’architecture de la Renaissance. Toutefois, son état actuel suffit pour donner une idée presque exacte de l’aspect de l’édifice, alors qu’il fut érigé sous le regard attentif d’un prince ami des arts, François Ier.
La reconstruction, en effet, est parvenue aux deux tiers de son entreprise. Le château, dont le plan affecte la forme assez étrange d’un D gothique, a cinq faces. Celle du nord, vis-à-vis la station du chemin de fer, est achevée à l’extérieur aussi bien qu’à l’intérieur ; celle de l’ouest et la moitié de celle du sud-ouest le sont à l’extérieur ; la restauration de la chapelle, qui regarde le sud, est commencée ; il ne reste enfin que la façade de l’est, du côté de l’église paroissiale, qui n’a pas été atteinte par la main de l’ouvrier.
Ce monument a subi de singulières vicissitudes dans son existence. Fondé par Louis le Gros, il a été incendié par le prince de Galles, en 1346, réédifié par Charles V, démoli en presque totalité et reconstruit sur un nouveau plan par un Valois, dénaturé et alourdi dans ses formes élégantes par Louis XIV.
Des générations successives l’ont vu forteresse, château de plaisance, asile de rois proscrits, maison à louer sous la Révolution, école de cavalerie sous le premier empire, caserne à la Restauration et prison militaire pendant la monarchie de Juillet.
Aujourd’hui, après deux siècles de transformation, le volet appelé à resplendir dans l’épanouissement de sa beauté première et à devenir le musée de nos antiquités nationales.
Déjà, en 1853, le gouvernement avait fait commencer des études pour la suppression du pénitencier au château, lorsqu’en 1855 le voyage de la reine d’Angleterre précipita le dénouement de la question. Cette princesse ayant manifesté le désir de visiter l’asile où mourut Jacques II, son évacuation immédiate fut ordonnée.
Quelques années plus tard, un savant regretté, M. Boucher de Perthes, père de l’archéologie antédiluvienne, fit don à l’Etat d’une partie de ses collections.
L’empereur résolut de les placer au château de Saint-Germain en y créant un musée d’antiquités celtiques et gallo-romaines dépendant de celui des Antiques du Louvre.
Pour remplir ce but, des aménagements spéciaux étaient nécessaires. Une demi-mesure ne parut pas suffisante à l’égard d’un monument ravi depuis longues années à une destination digne de sa royale origine. Sa restauration fut décrétée le 13 juin 1862.
Cette entreprise exigeait, pour la conduire, un architecte érudit. Elle fut confiée à M. Eugène Millet, connu déjà par des travaux de restauration qui dénotaient une science spéciale et une intelligence profonde dans ce genre de mission.
Le château, construit en effet par des maîtres italiens épris de leur art, sous la direction même de François Ier, qui, d’après Androuet du Cerceau, en aurait été l’architecte, avait perdu sa physionomie native. Un jour, Louis XIV, trop à l’étroit dans le domaine de ses pères, en ordonna l’agrandissement. Colbert confia cette charge à Mansard et celui-ci, très embarrassé sans doute, après avoir abattu les élégantes tourelles qui arrondissaient les cinq angles des hautes murailles, enveloppa chacun de ceux-ci dans un énorme pavillon assez semblable à un bastion. L’un d’eux, celui du sud-ouest, reste seul debout, en attendant une prochaine démolition.
De plus, la destination complexe affectée au château depuis la Révolution, et les ruines précoces résultant de son état d’abandon du jour où Louis XIV le déserta pour Versailles, en avaient singulièrement altéré l’intérieur, en sorte qu’au-dedans comme au dehors il s’imposait à l’architecte avec une conformation bâtarde et des lignes dénuées de style.
Deux projets furent mis en présence. Le premier comprenait la restauration pure et simple des bâtiments existants avec les lourdes exhubérances de Mansard ; la deuxième proposait la restitution de l’art et à la science de la demeure de François Ier telle que ce prince l’avait conçue.
Ce second projet, qui avait en outre l’avantage de dégager les façades aussi bien que la chapelle, bijou architectural attribué à saint Louis, fut soumis par M. Eugène Millet à la commission des Monuments historiques et définitivement adopté.
Celui-ci se mit immédiatement à l’œuvre et attaqua en 1862 l’édifice par l’angle nord-ouest vis-à-vis de l’embarcadère du chemin de fer, de manière à continuer ses travaux en tournant vers l’est par le nord.
Les premiers coups de pioche devaient amener une précieuse et intéressante découverte.
II
Un sieur Antoine, porte-arquebuse du roi Louis XIII, a laissé, sur l’histoire du château de Saint-Germain, un curieux manuscrit qui appartient aujourd’hui à la bibliothèque de cette ville. On pouvait avoir quelque confiance dans cet écrivain, descendant de serviteurs attachés d’ancienne date au service de la Couronne dans le château même.
Après être entré dans quelques détails sur le bâtiment de Charles V, il dit en parlant de sa reconstruction par François Ier que ce roi l’éleva en peu de temps de la hauteur d’une ancienne tour qui était restée.
Androuet du Cerceau prétend, de son côté, dans le premier volume de ses Plus Excellens Bastiments de France, que François Ier « fit abattre le vieil bastiment sans toucher néanmoins au fondement, sur lequel il fit redresser le tout et sans changer ledit fondement ainsi qu’on peut le cognoistre par la court d’une assez sauvage quadrature ».
Ces assertions contradictoires donnaient d’autant plus à réfléchir au sujet de la tour méconnue par un savant de la valeur de Du Cerceau que l’on ignorait le sort qui lui avait été réservé dans les constructions de Mansard. Or, en démolissant la première de ces constructions, le pavillon nord-ouest, M. E. Millet a complètement remis à jour cette ancienne tour dite de l’Horloge et bâtie par Charles V. Ce vestige du château fort avait été utilisé dans les constructions de François Ier, mais le maître de l’œuvre avait détruit les créneaux inférieurs, et remplacé l’appareil militaire par des balustrades aux armes du roi. L’origine de ce reste de l’antique forteresse était facilement reconnaissable à des indices qui ne trompent par l’expérience de l’architecte : à la nature de la pierre, au revêtement extérieur, à la façon de l’ouvrier et surtout aux nervures hardies de la voûte qui indique nettement son âge.
Le donjon de Charles V existait donc et n’avait pas été reconstruit par François Ier. En se reportant aux desseins d’Isaac Sylvestre et de Du Cerceau lui-même, dont l’erreur est inexplicable, on peut rendre à ce remarquable spécimen de l’art du quatorzième siècle son antique aspect. Aujourd’hui, il est une des beautés du monument, ses proportions magistrales, ses lignes sévères frappent immédiatement le regard.
Une deuxième erreur de Du Cerceau devait être relevée peu après par M. E. Millet. Il trouva, communiquant avec une cave creusée sous la tour, une salle basse de seize mètres de long. A l’un de ses angles subsistait l’escalier destiné à communiquer avec les étages supérieurs. Or, les murs de cette salle, au lieu de suivre la sauvage quadrature de François Ier, sont perpendiculaires à la face de la tour qui donne sur la place du Château et parallèle à la nef de la chapelle.
Une deuxième erreur de du Cerceau devait être relevée peu après par M. E. Millet. Il trouva, communiquant avec une cave creusée sous la tour, une salle basse de seize mètres de long. A l’un de ses angles subsistait l’escalier destiné à communiquer avec les étages supérieurs. Or, les murs de cette salle, au lieu de suivre la sauvage quadrature de François Ier, sont perpendiculaires à la face de la tour qui donne sur la place du Château et parallèles à la nef de la chapelle.
Depuis, en 1864 et 1865, en creusant le sol de la cour, peu à peu exhaussé dans les siècles précédents, on rencontra plusieurs pans de murs, identiques par leurs matériaux à ceux de la salle basse, et dans une direction qui fait régulièrement suite. L’un d’eux est pourvu d’un éperon carré très saillant qui plongeait dans le fossé.
En 1872, d’autres fouilles opérées dans le fond de la cour découvrirent tous les soubassements d’une troisième salle du rez-de-chaussée, présentant encore son âtre de cheminée, garni de tuiles émaillées et fleurdelysées, posées de champ et formant mosaïque. A l’angle nord-est était une porte donnant entrée à une tourelle d’escalier. Ces importantes substructions qui présentent un grand intérêt et qui resteront conservées sous le pavé de la cour, ont toujours les directions signalées précédemment.
Enfin, aucune des nombreuses bâtisses ensevelies dans le sol de la cour ne se trouve sous les murs du château actuel.
Il faut donc en déduire qu’Androuet du Cerceau, dont les plans et les dessins font autorité, s’est égaré dans cette circonstance, et que le château de Charles V affectait une forme quadrangulaire, comme toutes les forteresses de son temps. François Ier n’en a pas utilisé les fondations, et la cause pour laquelle il a donné une forme pentagonale au nouvel édifice reste à l’état de problème.
[n° 29-1204, p. 2] III
Commencée en 1862 par le donjon de Charles V, la restauration était poursuivie, du côté du nord jusqu’à l’escalier d’honneur qui comporte un avant-corps, formant saillie à l’extérieur, sur le parterre. Cinq années furent consacrées à cette partie du travail. En 1867, la portion du monument, complètement refaite, était meublée et décorée à l’intérieur, et le 12 mai la première section du musée gallo-romain était ouverte.
On entama alors la démolition du deuxième pavillon, celui de l’angle nord-est en continuant la restauration sur le parterre ; puis on commença celle du corps de logis qui regarde la cité Médicis, autrefois champ clos, sur lequel eut lieu l’épisode du coup de Jarnac, sous les yeux du roi Henri II et de sa cour réunie sur la terrasse.
On travaillait à cette deuxième façade et l’architecte procédait à la démolition du troisième pavillon, appelé le pavillon de Louis XIV, parce qu’il était à l’usage du roi, lorsque les travaux furent interrompus par les événements de 1870. On les reprit dans l’été de 1871 et ce fut le tour de la façade du midi et de l’escalier de service des appartements royaux.
En 1872, cet escalier fut achevé. On compléta la construction des quatre éperons de la façade sud-est, on continua la restauration des contreforts correspondants sur la cour, et la démolition du pavillon Louis XIV. Enfin, on reprenait les travaux de transformation de toute l’encoignure qui, à la fin de la saison, était accomplie jusqu’à la hauteur des appuis du deuxième étage.
En 1873, on porta le marteau sur le quatrième pavillon, celui du sud, qui enveloppe l’abside de la chapelle, et l’on poursuivit les ouvrages du corps de logis qui a vue sur la rue du Château-Neuf, c’est-à-dire du côté opposé au parterre.
Ce sanctuaire remonte à saint Louis. Il dut être édifié de 1230 à 1240. Il avait échappé à l’incendie des Anglais et resta l’un des quatre côtés du château de Charles V. François Ier le respecta en partie, mais il avait disparu presqu’en entier sous l’enveloppe de Mansard.
Louis XIII, de plus, afin de le mettre en communication de plain pied avec la cour, en avait exhaussé le dallage de près de deux mètres, disposition qui altérait les proportions de l’édifice et en troublait l’harmonie générale.
La chapelle du vieux château de Saint-Germain, dans laquelle Louis XIV reçut le baptême tandis qu’il naquit au château neuf, aujourd’hui disparu, est le morceau capital de cette antique demeure de nos souverains. C’est une merveille architecturale, accusant le type gothique des monuments religieux contemporains de la Bourgogne et de la Champagne. Sa restauration sera une de ces œuvres qui font honneur à un homme et à une époque.
M. Viollet-Leduc, dans son Dictionnaire raisonné d’architecture française, s’éprend pour elle d’une admiration que la situation de l’auteur ne permet pas de rendre suspecte. « Le maître de cette œuvre (un anonyme), dit-il entre autres choses, était sûr de son art, c’était en même temps un homme de goût et un savant de premier ordre. Le monument tout entier ne consiste qu’en un soubassement, des contreforts et une clairevoie fort belle et combinée d’une manière solide. Le système de la construction ogivale admis, nous devons avouer que le parti de construction adopté à Saint-Germain nous paraît supérieur à celui de la Sainte-Chapelle de Paris, en ce qu’il est plus ferme et plus en rapport avec l’échelle du monument. La richesse de l’architecture de la Sainte-Chapelle de Paris, le luxe de sa sculpture ne sauraient faire disparaître des défauts graves évités à Saint-Germain. »
Puis, plus loin : « L’intérieur de ce monument était peint et les fenêtres garnies probablement de vitraux. Inutile de dire que leur effet devait être prodigieux, à cause des larges surfaces qu’ils occupaient. Tous les détails de ce charmant édifice sont traités avec grand soin, la sculpture en est belle et due à l’école champenoise, ainsi que les profils. »
M. E. Millet tient à honneur de remettre ce joyau du treizième siècle en l’état où l’a laissé saint Louis, et il le surmontera d’une flèche dans le style du monument.
Cependant il lui sera impossible de lui rendre en totalité cette abondance de lumière qui filtrait autrefois à travers les vitraux gothiques, François Ier ayant engagé deux travées de l’abside et la grande rosace au levant, dans les murailles de son palais pentagonal.
Mais le reste de l’abside et les belles croisées du sud, encore obstruées, reparaîtront à la face du soleil, qui inondera le sanctuaire de ses rayons.
M. E. Millet, pour restituer à l’édifice son développement intérieur, en a déblayé le dallage et a été amené ainsi à des découvertes qui lui permettront de rétablir avec la plus grande exactitude les accessoires et les ornements primitifs dont le vaisseau était revêtu. La surélévation exigée par Louis XIII s’était produite au moyen d’une agrégation des éléments les plus hétérogènes. A des fragments de l’époque de François Ier, balustres, gargouilles, couronnes royales, étaient mêlés des débris nombreux de l’arcature inférieure de la chapelle, des colonnettes, les piles qui séparaient les travées ainsi que le fleuron du couronnement du pignon central.
Ces fragments recueillis et classés avec soin, M. E. Millet sonda le mur appuyé à la grande salle des fêtes, vis-à-vis de l’église paroissiale, et retrouva, à sa grande satisfaction, cette rosace unique au monde dont il espérait à peine la conservation et qui éclairait la chapelle à l’ouest. Enfouie dans la muraille depuis 350 ans, elle a conservé toute la délicatesse et toute la richesse de son ornementation. Lorsqu’on l’aura dégagée du plâtre qui comble ses entrelacements, elle sera pour les artistes un grand sujet d’étonnement, car elle est rectangulaire comme les autres fenêtres de la chapelle et mesure 100 mètres de superficie.
Elle restera malheureusement adossée à la muraille, mais M. E. Millet pense qu’il sera possible de la rappeler à son ancienne magnificence au moyen de vitraux de couleur étamés par un procédé nouveau et réfléchissant la lumière comme une glace.
Enfin, d’autres recherches ont amené l’architecte à retrouver dans la muraille la porte primitive, celle qui, au temps de saint Louis, donnait accès dans le sanctuaire.
Il ne lui manque donc aucun des éléments nécessaires pour rendre à la vérité historique d’ici à quelques années un des plus admirables spécimens de l’art religieux au quatorzième siècle.
[n° 30-1205, p. 2] IV
Parmi les autres trouvailles faites par M. E. Millet dans diverses parties du château, et qui ont un intérêt artistique ou de simple curiosité, nous mentionnerons :
Deux gargouilles du temps de saint Louis qu’on avait placées sur un des contreforts de la façade du nord. Ce sont des figures de chimère, d’une grande hardiesse de forme, au col bien attaché, aux griffes étudiées, et dont le modèle dénote un sculpteur habile et plein de vigueur. Une cheminée de l’époque de l’époque de François Ier, dont on avait fait un dallage. Elle est finement ciselée et surmontée d’un entablement dorique très riche, avec triglyphes, têtes de victimes et des rosaces dans les métopes.
Des jambages de croisée, des corniches, des chapiteaux sculptés avec soin, des culs de lampe et des gargouilles du temps de Charles V, utilisés comme moellons par les ouvriers de François Ier.
En 1863, en soulevant le carrelage de la galerie des fêtes, M. E. Millet a recueilli des affiches de théâtre de 1789, dont il a fait don au musée de Saint-Germain. Ces affiches n’ont pas plus de 20 centimètres de longueur sur 15 de hauteur.
L’impression était faite d’avance et le titre de la pièce écrit seul à la main.
On voit qu’elles avaient la double facilité d’être appliquées sur le mur ou de circuler comme programme. Voici la teneur de l’une d’elles :
Par permission de monsieur le maréchal de Noailles,
Les comédiens donnent aujourd’hui 7 mai 1789
Le déserteur, opéra,
Précédé du Retour de Clitandre,
Scène lyrique de M. de Valigny, dans laquelle l’auteur remplira le rôle de Clitandre.
On commencera par
Le chasseur et la laitière.
On prendra 40 sols aux premières loges et orchestre, 24 sols aux secondes et 20 sols au parterre.
On commencera à cinq heures et demie précises.
C’est à la salle des spectacles du château.
Le prix d’abonnement pour les dames est de neuf livres par mois pour 12 représentations. Celui des hommes est de 15 livres.
Enfin, en 1865, en creusant une citerne dans la cour, on découvrit une assez grande quantité de carreaux émaillés du quatorzième siècle représentant soit des fleurs de lys, soit les divers signes du zodiaque. Avec ces objets se trouvaient une collection de tenailles et des deniers artificiels évidemment de la même époque, qui paraissent provenir de l’atelier d’un dentiste qui opérait dans le château.
Les démolitions intérieures ont permis en outre de bien fixer l’ancienne destination des divers corps de logis du château.
L’architecte de François Ier avait distribué les appartements privés des rois et des reines dans la situation la plus propre à charmer le regard du maître. Il leur avait consacré la façade du midi, celle qui donne aujourd’hui sur la rue du Château-Neuf. Les traces de cette destination se sont visiblement retrouvées dans la galerie de dégagement et dans les escaliers de service multipliés pour cette retraite et remis au jour.
Des fenêtres de cette façade, aucune construction ne masquait en ce temps le magique panorama qui déjà consacrait la célébrité du lieu.
Au premier plan, la rivière sinueuse enserrait aux pieds des jardins la forêt touffue du Vésinet ; à droite émergeaient des eaux qui baignent Bougival et Port Marly, les iles plantées de hauts peupliers : au-delà des bois se développaient dans l’espace la campagne émaillée de villages florissants, Fourqueux, Mareil, le château de Marly, dont le faite d’ardoise dominait la futaie, Croissy, Rueil, Nanterre et son antique clocher encadrés par la riche parure des coteaux de Louveciennes et de Marly et par la masse sévère du Mont-Valérien au sommet duquel se dessinaient le Calvaire et la retraite des ermites.
Ces bosquets solitaires, ces futaies vierges de l’outrage de la cognée, le fleuve roulant ses ondes tranquilles, cette vaste étendue sur laquelle planait le silence imposant des grandes solitudes, étaient bien de nature à provoquer le recueillement et à apporter le calme et le repos à des cœurs si souvent agités par les soucis, le trône, le tourbillon des fêtes et la lourde charge du gouvernement.
La façade de l’est renfermait les salles de réception qui étaient le complément des appartements privés et s’ouvraient de plein pied sur une magnifique terrasse.
De ce point, le tableau était non moins merveilleux. Par delà le Pecq, la Seine et les grands bois, le regard embrassait Montesson, Chatou, Bessons, le monastère d’Argenteuil ; au centre de la presqu’ile, le château de Maisons, Carrière et sa [p. 3] forteresse, et ne s’arrêtait qu’à la colline de Montmartre et aux tours carrées de l’abbaye royale de Saint-Denis.
Les salles d’apparat et du trône, les salles à manger de parade se trouvaient dans l’aile du nord, qui avait vue sur les jardins bornés par la forêt, et comme perspective la grande allée qui conduisait au couvent des Loges.
A l’ouest enfin, sur la cour des offices, la galerie des fêtes, appuyée à la chapelle, occupait tout le premier étage. Sous l’œil attentif de François Ier, les efforts de l’art italien avaient réussi à y faire oublier, par une décoration magistrale et pleine de réductions, l’absence d’une nature si richement épanouie devant les ailes opposées.
Les étages supérieurs étaient habités par le personnel de la suite des souverains : gentilshommes, pages, dames et demoiselles d’honneur.
Ce logis royal sera dans quelques années occupé par le musée des antiquités nationales. Nous reviendrons sur ce sujet.
Les dépenses qu’a coûtées la restauration du château de Saint-Germain depuis 1862 où elle a commencé, c’est-à-dire depuis quatorze ans, s’élèvent à 1939952 fr. 36 c.
Cette somme, qui n’atteint pas encore 2 millions, forme le total de ce qui aura été dépensé à la fin de l’exercice 1874. Dans ce chiffre sont comptés les frais d’ameublement et d’appropriation de la partie du musée ouverte au public. Il faudra encore environ 1 million pour terminer la restauration complète du monument.
Afin d’aider à celle de la chapelle, l’administration des Monuments historiques a alloué, aux quatre exercices à partir de 1875, une somme de 118274 francs, soit pour cette année : 23255 francs.
Si l’on veut un terme de comparaison assez curieux, ouvrons Dulaure. Il reproduit, d’après un manuscrit du temps de Louis XIV, le montant des dépenses faites au château de Saint-Germain et au Val, de 1664 à 1690, c’est-à-dire en vingt-sept années. Le chiffre en est de 6455561 livres et 18 sols.
De 1675 à 1682, période de transformation du château par Louis XIV, il fut alloué 2700000 livres aux constructions ou embellissements. Ce fut en 1680 et 1682 que l’impulsion la plus vive fut donnée aux travaux. Chacune de ces années, le château coûta 600000 livres.
En ayant égard à la moins-value de l’argent à notre époque, la restauration moderne qui s’opère sera loin de coûter autant que les simples agrandissements que fit Mansard au château de Saint-Germain-en-Laye.
[n° 33-1208, p. 3] Le parterre
Notre étude sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye serait incomplète si nous ne nous occupions de ses jardins, et de l’installation du musée des Antiquités nationales. Le musée sera l’objet d’un article spécial, nous allons aujourd’hui dire quelques mots du parterre de Le Nôtre.
Il y a quelques mois encore, il restait à peine dans ce parterre quelques vestiges du dessin des jardins de Louis XIV.
En 1676, alors qu’il construisait la grande terrasse, Le Nôtre fit aussi le jardin. Il traça dans l’axe de l’avant-corps de la façade du nord une allée de 60 pieds de largeur, qui conduisait à l’avenue des Loges, que l’on avait récemment percée, en sorte que, vue du château, celle-ci semblait la continuation de l’allée.
De chaque côté, des plates-bandes de buis formant arabesques dans de vastes proportions, comme au parc de Versailles, se détachaient sur des sables de diverses nuances. Cette décoration était encadrée dans deux allées de tilleuls taillés en arcades, et conduisait à un hémicycle de marronniers qui s’ouvrait sur l’avenue des Loges au moyen d’un perron monumental de 160 pieds de long, surmonté de deux autres perrons, de 20 pieds chacun.
Pour animer ce paysage et répandre la fraîcheur dans les jardins, Le Nôtre avait creusé trois bassins circulaires.
Les deux premiers, de 40 pieds de diamètre, étaient symétriquement opposés l’un à l’autre, en face des pavillons de l’Horloge et de l’Est. Le troisième, de 80 pieds de diamètre, était situé à l’extrémité de la grande allée, près du perron, et contournait l’hémicycle des marronniers.
L’eau s’élevait en gerbes de ces bassins qu’entouraient des massifs de fleurs renouvelées en toute saison.
Ce décor, dans lequel s’alliaient avec harmonie l’eau, les fleurs, les grands arbres divisés par des allées sablées, donnait fort grand air aux abords du palais et s’accordait, par son élégance, avec sa façade imposante.
On descendait du château par plusieurs marches dans ce jardin qui se trouvait séparé d’un autre jardin, dit de la Dauphine, par un bosquet délicieux et plusieurs lignes de beaux arbres.
En 1750, on combla les bassins pour éviter des réparations devenues indispensables, et, afin de continuer cette fâcheuse économie, les bosquets furent déracinés, l’orangerie démolie, et les arabesques de buis remplacées par de simples pelouses de gazon.
Toutefois, le plan du jardin de Le Nôtre n’avait pas encore été atteint lorsque, trois ans après, le duc de Noailles, gouverneur de Saint-Germain, demanda et obtint l’autorisation de donner entrée à son hôtel par l’hémicycle des marronniers. Ce fut la première brèche pratiquée dans le terrain du parterre.
Plus tard, la Révolution en décréta le morcellement ; mais ce décret ne reçut qu’un commencement d’exécution. Sous l’Empire, les jardins servirent de manège à l’école de cavalerie établie au château.
Pendant la Restauration, l’administration s’efforça de rendre une certaine physionomie à la promenade favorite des habitants, et on y avait à peu près réussi, lorsqu’elle fut de nouveau sacrifiée au chemin de fer.
En 1847, le gouvernement concéda le prolongement de la voie ferrée jusqu’à la place du Château, tout en se réservant la faculté de reprendre un jour le terrain.
Le tunnel fut percé, et la nouvelle gare envahit une des plates-bandes de Le Nôtre. Il fallut, pour cette construction, abattre une centaine de beaux tilleuls et une partie des magnifiques marronniers du rond-point.
M. E. Millet, l’architecte du château, a pensé, d’accord avec l’administration des Bâtiments civils, que la restauration du jardin était la conséquence de celle du palais. Dans le cour de l’hiver dernier, il a rétabli l’allée principale, retracé les plates-bandes et les bassins, et il a rendu aux visiteurs la magnifique perspective de l’avenue des Loges, si habilement ménagée par Le Nôtre.
Il sera peut-être possible, dans un avenir assez prochain, de compléter cette œuvre et de rendre aux abords du château l’espace qui leur manque pour leur restituer leur ancienne et charmante physionomie. »

Mention de paiements pour des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 591] Ordinaire de Paris pour un an fini à la Saint Jean 1515
[…]
[p. 592] [folio] 470 verso. Reparations faites au pont du chasteau de Corbeil pour le passage du Roi et de la Reine en mars ou avril 1515.
Idem. Ouvrages de menuiserie depuis un an en ça au chasteau de Saint Germain en Laye à la venue du Roi et de la Reine lorsqu’ils furent epousés audit lieu.
[…]
[folio] 492 verso. Reparations faites en mai et juin au chasteau de Saint Germain en Laye pour la venue du Roi, de Monsieur et de Madame. »

Chambre des comptes

Mention de travaux réalisés par Charles Le Brun au château de Saint-Germain-en-Laye

« Au retour du voyage de Lille en 1667, M. Le Brun fut occupé au château de Saint Germain en Laye, et peignit à fresque le sujet d’Apollon et Daphné sur la façade qui regarde le château neuf ; plusieurs autres peintures ont été faites d’après ses dessins, et sous sa conduite, à Saint Germain, tant dans les autres façades du dehors du château vieux que dans le cabinet de Sa Majesté.
En 1668, le Roi confia à M. Le Brun la conduite du pompeux appareil et de la superbe décoration qui se firent dans la cour du château vieux de Saint Germain en Laye, pour le baptême de monseigneur le Dauphin, dont la cérémonie se fit le 24e jour de mars. Ainsi, il régla toute la disposition et la symétrie d’un palais ou estrade, d’un autel magnifique pour la cuvette d’argent qui devoit servir de fonts, d’un amphithéâtre pour placer toute la cour, et généralement de tout ce qui regardoit les ornements et la commodité de cette cérémonie. »

Académie royale de peinture et de sculpture

Mention de sculptures réalisées par Jacques Sarrazin pour la chapelle du Château-Vieux

« Mémoire historique des principaux ouvrages de M. Sarrazin
[…]
Il fit aussi pour le roi, à la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye, deux crucifix, dont l’un représente le Sauveur agonisant et l’autre d’argent. De la même main et dans la même chapelle, on voit deux anges de stuc qui tiennent les armes du roi. »

Académie royale de peinture et de sculpture

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