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Marché pour des ouvrages de menuiserie dans la basse-cour du château à Saint-Germain-en-Laye

« Fut present en sa personne honnorable homme David Fournier, maistre menuisier à Paris, demeurant rue Sainct Honoré, paroisse Sainct Germain de l’Auxerrois, lequel recongneu et confessa avoir promis et promect au Roy nostre sire, absent, noble homme Baptiste Androict du Cerceau, architecte ordinaire de Sa Magesté et commis par Sadicte Magesté en l’absence de monseigneur le mareschal de Raiz pour ordonner toute la despence des ouvraiges de ses bastimens de Sainct Germain en Laye, à ce present, stipullant et acceptant par le commandement d’icelluy seigneur, et encore en la presence de noble homme Mederic de Donon, conseiller du Roy et contrerolleur general de sesdicts bastimens, de faire et parfaire bien et deuement au dict d’ouvriers et gens à ce congnoissans tous et chascuns les ouvraiges de menuiserye qu’il convient faire en la basse cour du chasteau dudict Sainct Germain en Laye, soit en huisseries, croysees, fenestres, portes et autres choses cy apres declarees, c’est assavoir faire tous et chascuns les huiz ferrés qu’il conviendra qu’on mette au premier estage du rez de chaussee de ladicte basse court, des longueurs et largeurs qu’il apartiendra, et de poulce et demy d’espoisseur, cellez à clefz et emboutez par les deux boutz, et ceulx des salles, chambres, garderobbes et cabinetz, de pareille façon et de quatorze lignes d’espoisseur.
Item toutes et chacunes les croisees, demy croisees, fenestres bastardes qu’il conviendra qu’on mette esdicts premier, second et troisiesme estage desdicts bastimens de largeur et haulteur qu’il conviendra, lesquelles fenestres, tant grandes que petites, seront reduittes à croisees entieres, à conter six vollez pour croisee, et en continuant et dyminuant au prorata, chacune croisee garnye de ses montants, basses traverses, fueillures et recouvrement, et faire le tout en bon bois, vif, secq, sans aulbier, loyal et marchant, le tout au dict d’ouvriers et gens à ce congnoissans, comme dict est. Ceste promesse faicte prix passé pour chacune desdictes portes et huisseries, l’une portant l’autre, de la qualité cy devant, la somme de trois escus d’or sol, et pour chacune desdictes croisees, en la forme que dict est, la somme de six escus d’or sol deux tiers, lesquels prix seront paiez audict Fournier au feur et ainsi qu’il fera lesdicts ouvraiges par le tresorier des Bastimens du Roy, sur lequel prix luy sera advancé par ledict tresorier des Bastimens dedans ce jourd’huy la somme de deux cent escus d’or sol, à commancer à faire besogner esdicts ouvraiges des lundy prochain et continuer sans distraire en la plus grande diligence que faire ce pourra, et y mettre bon et suffisant nombre d’ouvriers. Car ainsy. Promettant. Obligeant corps et biens comme pour les propres affaires du Roy. Faict et passé en ladicte maison et hostel dudict David Fournier sis rue Sainct Honoré comme dict est le sixiesme jour de may mil cinq cens quatre vingtz ung apres midy.
Androuet, de Donon
Fournier
Le Marchant, Briquet »

Mention de travaux dans le Grand Parterre du château de Saint-Germain-en-Laye

« La nouvelle esplanade de la façade nord du château dans l’axe de la route des Loges vient de recevoir son complément de décoration grâce aux soins de M. Millet par la pose de piédestaux sur lesquels on achève de placer des vases dans le goût de l’époque de Le Nôtre, le créateur de notre belle terrasse et dont en cherchant bien on peut trouver encore deux spécimens bien conservés auprès du massif de marronniers à gauche de la grille des Loges.
Ces vases d’un excellent effet sont sculptés dans de la pierre de Poissy ; par mesure de précaution seulement et surtout en vue des enfants, l’architecte a établi tout le long de l’esplanade des rampes en fer dites garde-corps, précisément comme celles qu’on peut voir aux Tuileries sur les terrasses du bord de l’eau, des Feuillants et sur les rampes de la partie qui domine la place de la Concorde. »

Mention des travaux réalisés à Saint-Germain-en-Laye sous le contrôle de François Sublet de Noyers

Parmi les réalisations de François Sublet de Noyers, surintendant des Bâtiments, l’auteur signale :
« Les chasteaux de Saint Germain et de Versailles, qui estoient alors et la demeure ordinaire et les delices du Roy, portent aussi quelques marques de la mesme main ; le premier par la construction du plus beau manege qui soit en France, avec plusieurs autres commoditez necessaires au logement d’une cour royale, et l’autre d’une terrasse de gresserie qui est un tres rare ouvrage de cette espece, avec un rondeau de soixante toises de diametre. »

Fréart de Chambray, Roland

Description dans le Traité de vénerie de Jacques Le Fournier d'Yauville des conditions des chasses royales à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 289] Etablissemens des meutes de la Vénerie dans les différentes saisons de l’année ; les rendez vous et les quêtes dans les forêts et buissons dans lesquels elles chassent, et les endroits où l’on place les relais.
Forêt de Saint Germain
Etablissement des équipages
Quoique les meutes de la Vénerie ayent leur principal établissement à Versailles, on verra cependant par le détail suivant qu’elles n’y passent pas plus de quatre à cinq mois de l’année et que rarement elles y restent plus de six semaines de suite. Lorsqu’à la fin de décembre les mauvais temps ne permettent plus de chasser dans les environs de Versailles, les équipages vont s’établir à Saint Germain pour y chasser la plus grande partie de l’hiver. La grande meute habitoit autrefois le chenil de Marly mais, en 1756, on l’établit à Saint-Germain, pour être plus à portée de la forêt et on la mit dans le chenil de l’hôtel de Toulouse, où la [p. 290] petite meute étoit alors : celle ci fut mise dans un ancien chenil appartenant au Roi et y est restée jusqu’à sa réforme en 1774. Ce chenil avoit servi anciennement pour les équipages de nos rois mais depuis longtemps il n’étoit plus habité. Le roi Louis XV, en 1772, voit fait acheter l’hôtel du Maine tenant à l’ancien chenil, à dessein d’y établir une de ses meutes du cerf, mais la petite ayant été réformée, les chenils de cet hôtel ont été destinés pour la meute du chevreuil et les logemens pour les veneurs qui n’en avoient pas au chenil. La position de la meute du cerf est très belle et est d’autant plus commode pour les chiens qu’en ouvrant la porte de chaque chenil ces animaux entrent dans une cour fermée qui leur sert d’ébat et dans laquelle par conséquent ils ne courent aucun risque.
La forêt de Saint Germain est entourée de murs depuis Saint Germain jusqu’à Poissy, d’un côté, et de l’autre côté depuis Saint Germain jusqu’à La Frette ; depuis ce dernier endroit jusqu’à Poissy elle est fermée par des escarpements très hauts par delà la rivière de Seine ; par ce moyen, les animaux ne pouvoient pas en sortir, mais à présent les escarpemens sont dégradés en plusieurs endroits. Cette forêt est fort agréable et commode pour les chasses d’hiver ; non seulement il n’y a aucune montagne, mais le terrain est de sable dans la plus grande partie, ce qui fait qu’on peut y chasser au commencement et à la fin des gelées, et par d’autres temps qui ne permettroient pas de chasser ailleurs.
[p. 291] Comme cette forêt ne pouvoit pas elle-même fournir assez de cerfs, surtout lorsque le roi Louis XV y chassoit avec ses deux meutes, on a pris le parti d’y élever chaque année une trentaine de faons mâles qu’on y fait transporter des forêts de Compiègne et de Fontainebleau, où on les prend lorsqu’ils ne font que de naître. On les met dans des enclos faits exprès, ils y restent renfermés pendant un an et ensuite on leur donne la liberté dans la forêt : ils y sont très familiers dans les premiers temps, et s’écartent peu de l’endroit où ils ont été nourris, mais quand ils ont entendu les chiens et qu’ils les ont vus de près, ils fuient et deviennent farouches comme tous leurs semblables ; quelques uns sont méchans et ont même blessé plusieurs personnes, mais ce n’est que par excès d’une familiarité dans laquelle on a souvent l’imprudence de les entretenir ; quand on les rencontre, ils se laissent approcher, on leur donne du pain, au moyen de quoi ils s’accoutument aux hommes et ne les craignent plus ; quoi qu’il en soit, ces cerfs élevés réussissent très bien et quand ils ont seulement leur seconde tête, ils courent et se défendent mieux que ceux qui sont nés dans la forêt. On faisoit autrefois passer des cerfs dans la forêt de Marly dans celle de Saint Germain, par le moyen des toiles, et ensuite par celui de deux rangées de claies, qui communiquoient d’une forêt à l’autre, mais ces cerfs tourmentés et fatigués, dans les raccourcis et dans le passage, reprenoient rarement assez de vigueur pour se défendre [p. 292] devant les chiens ; plusieurs même mouroient étiques ; et c’est aussi après ce peu de succès qu’on a pris le parti d’élever des faons. Comme il y a beaucoup d’animaux et peu de gagnages dans cette forêt, on y a construit en différens endroits des rateliers, dans lesquels on met du foin pendant l’hiver, de l’avoine en paille et une autre espèce de fourrage qu’on nomme cossat ; cette nourriture, que les cerfs aiment, les soutient et les rend plus vigoureux qu’ils ne le sont ordinairement en cette saison. La rivière de Seine passant, comme je l’ai dit, au bout de la forêt depuis La Frette jusqu’à Poissi en deçà des escarpemens, les cerfs alloient presque tous s’y faire prendre et par conséquent le Roi ainsi que ceux qui avoient l’honneur de le suivre étoient souvent et longtemps exposés au froid et à la pluie. Mais en 1750 ou 1751, on a posé des claies le long et en deçà de la rivière, au moyen de quoi les cerfs ne pouvant plus y aller, se fond prendre dans la forêt, ou le long de ces mêmes claies. Il est bon de dire qu’avant cette précaution, on perdoit souvent des chiens, surtout lorsque la rivière étoit débordée ; ces malheureux animaux, saisis de froid en battant l’eau, manquoient de force pour regagner le bord et se noyoient. Ces claies enfin sont très commodes et très utiles à beaucoup d’égards. A la fin de 1778, le Roi a fait faire un treillage depuis la porte de Maisons jusqu’à Achères, avec des portes à chaque route ; on les ferme lorsqu’il juge [p. 293] à propos de ne chasser que dans le bout du pays : il arrive souvent qu’il n’a pas gelé assez pour gâter le bout du pays, qui est presque tout sable, et par conséquent bon à courir, tandis que les environs de Saint Germain en valent rien. Ce même treillage a servi aussi pour empêcher les cerfs d’aller aux plantations, lorsque la rivière y entre quand elle déborde considérablement et qu’il y auroit du risque pour les chiens. Il sert aussi lorsque de grands ventes abattent une partie des claies.
Rendez-vous
On a choisi les principaux rendez-vous dans tous les pays dont il sera parlé ci après de manière que, par la distribution des quêtes, tout le pays puisse être fait. On a mis les premières celles qui se font le plus habituellement ; il faut les préférer s’il n’y a pas assez de valets de limiers pour faire toutes celles désignées. Si on fait d’autres rendez vous que ceux indiqués, on choisira dans les différentes quêtes celles qui seront plus à portée desdits rendez vous.
Les principaux rendez vous de la forêt de Saint Germain sont : les Loges, le carrefour de Noailles, la Muette et rarement la croix de Saint-Simon.
Les Loges
Il est dit dans un traité de chasse fait du temps de Charles IX que la maison et le parc des Loges ont été faits pour élever les chiens blancs greffiers, qui [p. 294] jadis composoient une des meutes de nos rois. Aujourd’hui, le parc ne subsiste plus, il est confondu dans le reste de la forêt sous le nom de petit parc. La maison existe, une partie fait depuis longtemps un couvent de petits pères augustins et l’autre partie est habitée par un garde de la forêt. Il y a outre cela quelques chambres où s’assemblent les officiers de la Maitrise pour l’adjudication des bois. Le roi Louis XV avoit fait arranger une de ces chambres pour un de ses rendez-vous de chasse et pour s’y chauffer en descendant de carrosse.
Carrefour de Noailles
En 1747 ou en 1748, le roi Louis XV a fait bâtir à ce carrefour un pavillon, non seulement pour sa commodité, mais encore pour celle de ses veneurs qui s’y chauffent et qui y déjeunent au retour du bois. On verra ci après que Sa Majesté a fait faire d’autres pavillons à plusieurs rendez vous aux environs de Versailles ; celui du carrefour de Noailles n’est composé que d’une seule pièce avec une très grande cheminée : le Roi y descend, s’y botte, mais il ne s’y arrête pas, ni aux Loges, au retour de la chasse. Sa Majesté revient à Saint Germain à l’hôtel de Noailles, où Elle mange quelque fois un morceau, et remonte ensuite en voiture pour retourner à Versailles. Le carrefour de Noailles est grand et beau ; feu M. le maréchal de Noailles y a fait placer en 1749 une croix fort élevée qui existe [p. 295] encore. Avant qu’on eût bâti le pavillon, les rendez vous se faisoient à la croix de Berny.
Carrefour de la Muette
Les rendez-vous autrefois ne se faisoient point à ce carrefour, parce qu’il n’y avoit que très peu de bois par delà ; mais depuis qu’on a planté les Petrons et la plaine de Maisons jusqu’au chemin de Conflans, ces nouveaux repeuplemens qui ont très bien réussi étant trop éloignés des rendez-vous dont il vient d’être parlé, on s’est décidé pour celui-ci, qui est à portée de tout ce bout de pays. Le roi Louis XV y a fait bâtir en 1772 un pavillon sur les fondemens d’un château qui jadis avoit servi de maison de chasse à plusieurs de nos rois. Ce pavillon en général est plus beau et beaucoup plus grand que celui du carrefour de Noailles. »

Le Fournier d'Yauville, Jacques

Récit de la revue de la garde nationale sur la Terrasse de Saint-Germain-en-Laye

« Malgré la pluie froide qui, à plusieurs reprises, n’a cessé de tomber pendant la journée de dimanche 2 novembre, la revue indiquée des trois bataillons de la garde nationale de Saint-Germain a eu lieu sur la Terrasse, en présence d’un concours nombreux de spectateurs, venus là, non pour jouir du plaisir de la promenade, mais bien pour connaître leur compatriote, M. le général Magnan, que la garde nationale de Saint-Germain possédait encore dans ses rangs, comme simple garde, quelque temps après la révolution de 1830. Aussi cette circonstance, que M. le commandant en chef de l’armée de Paris n’avait pas oubliée et qu’il aime au contraire à se rappeler, lui a-t-elle fourni l’occasion d’adresser des paroles bienveillantes et même amicales à plusieurs gardes nationaux qu’il reconnut sous les armes, et auxquels il rappela quelques particularités de cette époque de sa vie où, rentré pour un moment dans la vie civile, il attendait patiemment son rappel dans l’armée avec le grade de colonel, et plus tard celui de général de brigade, récompense due au courage qu’en maintes occasions il a su déployer, car parti jeune, comme simple soldat engagé volontaire, M. le général Magnan ne doit qu’à son épée la position élevée qu’il occupe aujourd’hui.
Arrivées sur le terrain à deux heures, les autorités ont aussitôt passé à pied la revue de toutes les gardes nationales, qui se trouvaient rangées en bataille, puis ensuite M. le général Magnan est monté à cheval et, accompagné de ses aides de camp, suivis de quelques hommes de l’escadron des Guides, a passé en revue le 12e régiment de Dragons, formant la garnison de la ville. Immédiatement après, le défilé a commencé, et chacun rentrait chez soi, à 4 heures du soir, après une journée bien employée. »

Récit d’un passage du couple impérial à Saint-Germain-en-Laye

« Jeudi dernier, Saint-Germain a joui, pendant quelques minutes, de la présence de MM. MM. l’Empereur et l’Impératrice. Arrivées de Saint-Cloud vers cinq heures du soir, pour se rendre en forêt, au pavillon de la Muette, où un dîner à leur intention avait été préparé dans la journée, Leurs Majestés ont traversé, presque sans escorte et précédées seulement de quelques piqueurs, la place Royale, le Boulingrin, le Parterre, et ont relayé au rond des fleurs de notre belle Terrasse. Les chevaux et les équipages, sortis de la Vénerie une heure avant, ayant entraîné à leur suite quelques promeneurs, une foule assez compacte, grossissant d’instant en instant, environnait les voitures au moment du relai, et a témoigné de sa joie par les cris répétés de : Vive l’Empereur ! vive l’Impératrice !
Vers 10 heures du soir et après le dîner, pendant le durée duquel la musique des Guides a donné un charmant concert que l’écho de la forêt répétait au loin, Leurs Majestés sont revenues par la même route et se sont arrêtées de nouveau pour relayer au même lieu, où les attendait une foule plus considérable encore qu’à leur arrivée, qui les a saluées des mêmes acclamations.
Aussi était-ce une véritable fête pour notre ville, peu habituée maintenant à ces visites, et qui, pour la première fois, possédait alors l’Empereur et l’Impératrice. »

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