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Ecole militaire de cavalerie
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Rapport concernant les conditions de vie des élèves de l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 15 avril 1812
A Son Excellence monsieur le duc de Feltre, ministre de la Guerre
Monsieur le Duc,
Je me suis rendu avant-hier lundi à 9 h. ½ du matin à l’école de Saint-Germain, ainsi que me l’avait prescrit Votre Excellence. J’espérais arriver avant l’heure du dîner, que vous m’aviez annoncé être à 10 h., mais à 9 h. ¾ tout était terminé et il ne restait ni dans les chambrées ni à la cuisine aucun vestige de ce repas. J’ai pu seulement goûter le pain et le vin. Le pain est bien médiocre ! Il est mal confectionné et très certainement le seigle ou quelqu’autre graine inférieure y domine. J’en remets un échantillon à Votre Excellence. C’est la ration ou portion d’un élève pour un jour. D’après les réglemens, ce pain devrait peser 38 onces ancien poids. Il pesait lundi au soir 34 onces 2 gros. Ainsi, il y avait un dixième environ de déficit.
Le vin est un très petit vin de Gâtinois. Il m’a paru naturel, mais bien léger. Le prix du marché est de 30 centimes le litre, y compris le droit d’entrée et le bénéfice du fournisseur, ce qui fait revenir la bouteille ou ration à 22 centimes ½. A ce prix, il est impossible d’avoir du bon vin.
La marmitte du soir était en train. La viande m’a paru belle. Mais ayant assisté à la distribution du soir, je doute, d’après l’examen des portions, qu’il y ait eu demi-livre de viande à la marmite pour chaque élève et celle nécessaire pour les portions des servans. La soupe, que j’ai goûtée, était très légère. Elle était composée de pain blanc et de bouillon, sans légumes. Le plat de légumes servi aux élèves était de pommes de terre réduites presqu’en purée. Elles avaient été cuites dans la marmite de la soupe et retirées à l’aide d’un filet qui les enveloppait. Ainsi la même viande avait servi à faire la soupe et à préparer les légumes. C’est une des causes de la légèreté de la soupe, les pommes de terre ayant pris dans leur cuisson une bonne partie de la viande.
Je n’ai trouvé, dans les dispositions mécaniques de la cuisine, aucune garantie contre la fraude des servans. On pèse, m’a-t-on dit, la viande et les légumes que l’on met à la marmite, et c’est un officier ou un agent de l’administration qui constate cette pesée. Après cela, la marmite reste ouverte, à la disposition du cuisinier et des servans qui peuvent, à leur gré, en retirer ce qui leur plait et y substituer de l’eau au moyen des robinets immédiatement au-dessus des marmites.
Le repas du matin était composé d’une soupe et d’un bouilli, ainsi que celui du soir, et en outre d’une portion de riz cuit au lait en lieu et place de légumes.
Il est bon d’ajouter qu’il faut monter 138 marches depuis la cuisine jusqu’au logement des élèves et qu’à raison de ce long trajet et de la nécessité de disposer d’avance l’ordinaire dans les gamelles pour que les élèves de corvée puissent venir les prendre avec ordre, tout doit être froid, pendant l’hiver surtout.
La partie habitée de la maison m’a parue tenue proprement. Il serait à désirer que les lits fussent un peu plus larges. Les fournitures, que j’ai visitées dans plusieurs chambres, m’ont paru bonnes.
La distribution des chambres rend la surveillance difficile. Cette distribution ne peut pas être changée dans les mansardes, du moins actuellement occupées par les élèves, et cela est fâcheux.
On a placé les latrines dans les anciennes cages à ce destinées. Elles n’avaient pas autrefois le grand inconvénient qu’elles ont aujourd’hui, parce qu’elles étaient mieux closes, plus soignées, et beaucoup moins fréquentées. Dans l’état actuel des choses, il est indispensable de les déplacer quelle que soit la dépense. Il est bon de prévenir que ce changement sera très coûteux.
L’infirmerie provisoire est proportionnée au nombre ordinaire des malades. Il était hier de douze et on m’a assuré qu’il n’avait jamais excédé quinze, et que le plus souvent il n’allait pas à dix. Elle est tenue proprement par trois sœurs chargées du pot-au-feu et de la préparation des alimens légers et des remèdes ordinaires. Les remèdes composés sont fournis par un pharmacien de la ville. Une galerie couverte et fermée de vitres lui sert de promenoir.
J’ai demandé à goûter le bouillon et les alimens. Il n’y avait qu’un très petit reste de bouillon au fond du pot-au-feu. Il avait bon goût et bonne odeur. On m’a assuré que les malades avaient toujours du pain blanc et du petit vin de Bourgogne de bonne qualité. Je n’ai pu goûter ni l’un ni l’autre.
L’établissement de l’école étant à peine ébauché, les élèves sont obligés de sortir de l’enceinte du château soit pour se rendre au manège, soit pour les exercices et manœuvres à pied et à cheval, qui ont lieu dans la promenade publique de la ville. Il n’existe dans l’enceinte du château qu’une seule cour intérieure, peu aérée à raison de la grande élévation des bâtimens, et beaucoup trop petite pour le nombre des élèves.
Il est indispensable, si Sa Majesté veut conserver cette école, de réunir dans une même enceinte le manège, les écuries, les cours ou promenoirs des élèves, les champs d’exercice ou de manœuvre, et tous les accessoires nécessaires à un établissement de cette nature. Mais ce serait à mon avis se faire illusion que de penser que les dépenses que doivent entraîner tous ces établissemens peuvent être couvertes par les pensions des élèves. Avec le tems, sans doute, lorsque le nombre des élèves pensionnaires sera porté de trois à quatre cents, les pensions couvriront et au-delà toutes les dépenses quelconques. Mais dans ce moment, il est indispensable que le gouvernement fasse les fonds du 1er établissement, sauf à se couvrir plus tard de cette espèce de prêt, lorsque le produit des pensions le permettra.
J’ai examiné sur le terrein les différens projets présentés et j’ai prescrit à l’officier du Génie de faire le plan et le devis estimatif du projet qui m’a paru à la fois le plus convenable et le plus économique.
Plus tard, on s’occupera des distributions et de l’arrangement de l’intérieur inhabité du château.
Dans ce moment, il importe, il est urgent de renoncer à une économie mal entendue et impolitique. Des jeunes gens de 16 à 22 ans habités chez eux à une nourriture bonne et abondante ne peuvent se faire à celle de l’école, insuffisante et souvent mauvaise. Ils se procurent des alimens à tous pris et leurs parens, presque tous riches, y pourvoient par leurs largesses. C’est une source d’abus qu’il faut tarir.
Pour y parvenir, il faut :
1° substituer au mauvais pain de munition du bon pain bis blanc en même quantité ;
2° faire délivrer du vin moins léger et plus généreux ;
3° augmenter la quantité de légumes, de beurre et autres objets d’assaisonnement, afin que le plat de légumes puisse être fait dans une marmite distincte, et qu’il y en ait néanmoins en suffisante quantité dans la soupe ;
4° prendre les mesures de précaution nécessaires pour être assuré que la part des élèves sera telle qu’elle doit être et que ni le cuisinier ni les servans ne pourront plus rien distraire des marmites ;
5° peut-être conviendrait-il de ne faire qu’une seule soupe au lieu de deux par jour et de substituer à la soupe et au bouilli du repas du soir un bon plat de viande bien apprêté. Dans cette donnée, il faudrait augmenter d’un quart la ration de viande.
La nourriture des élèves coûte par jour, d’après les marchés existans : 1 f. 0254 c.
Ce qui donne pour l’année entière une dépense de : 373 f. 27 c.
Si l’on se décidait à employer à cette nourriture 28 sols ou 1 f. 40 c. par jour, la dépense par année serait de 511 f.
Assurément, cette dépense ne serait pas considérable, à raison surtout de la pension exigée des élèves, et ces jeunes gens auraient du bon pain et une nourriture saine et abondante ainsi que le veut l’Empereur.
Au moyen de cette fixation de prix dans la dépense de l’ordinaire, on pourrait ajouter à l’ordinaire actuel un quart de livre de viande, augmenter dans une proportion convenable le beurre, les légumes et les divers assaisonnemens, substituer du pain bis blanc au pain de munition, et fournir du vin de meilleure qualité. Il est bon d’observer que l’on ne donne à chaque élève qu’une petite bouteille par jour, équivallente au trois quart du litre.
Sur la ration de viande, ¾ de la livre seraient employés à la soupe du matin, et la demi-livre restante serait servie le soir, bien apprêtée.
Il serait utile, nécessaire, qu’il y eût des salles à manger à portée des cuisines pour les repas des élèves. Il en résulterait un peu plus d’ordre dans les distributions et plus de propreté dans les chambrées et dans le grand escalier qui y aboutit, et les élèves auraient l’avantage de manger leurs alimens chauds. Le local ne manque pas pour ces salles à manger, la majeure partie du château étant inhabitée. Sa mise en état exigera beaucoup de dépenses.
Il n’y a point encore dans cette maison de salle de réception. Celle où se réunit le conseil est petite et mesquine, et ne peut en aucune manière servir de salle de réception.
Les parens des élèves qui viennent les voir sont reçus dans un parloir commun mal éclairé, mal arrangé et beaucoup trop petit. Comme les visites n’ont lieu que les dimanches, j’ai conseillé d’y affecter provisoirement la salle d’escrime comme 2ème parloir, afin de ne pas renvoyer, ainsi que cela arrive, un grand nombre de parents qui ne peuvent être admis faute de local.
Dès l’origine, l’école a été montée et organisée avec trop de luxe quant au nombre et aux traitements des écuyers, professeurs, maîtres etc. parce qu’on a sans doute espéré que le nombre des élèves, fixé à six cents, serait bientôt complet. Voilà la 1ère cause peut-être de l’économie impolitique et mal entendu qui a eu lieu sur la nourriture des élèves, et probablement aussi sur leur trousseau. Il a fallu pourvoir à des dépenses fixes très considérables dont voici l’apperçu :
Traitement extraordinaire et frais de représentation du gouverneur : 12000 f.
Idem du commandant en 2ème : 4000 f.
Traitement et indemnité de logement de 22 écuyers, sous-écuyers, professeurs, maîtres, aumônier, bibliothécaire : 72000 f.
Administrateur comptable, ses trois employés et seize servans ou portiers : 14000 f.
Quartier-maître trésorier : 5000 f.
Trois secrétaires, 1 pour le général commandant, 2 pour le quartier-maître : 3400 f.
Trois sœurs hospitalières et un infirmier : 2000 f.
Trois surveillans des écuries, deux maréchaux ferrant et 42 palefreniers : 29243 f. 14
Le terme moyen des élèves en 1811 a été de 155. Il a dû être payé pour chacun pour denier de poche, linge et chaussure et blanchissage 33 c. par jour, ce qui fait pour l’année : 18679 f. 75
Et pour 5 élèves gratuits : 602 f. 25
Nourriture de 150 chevaux (je suppose que ce nombre a été complet toute l’année) à 1 f. 20 c. par jour : 65700 f.
Pain, vin et ordinaire pour 160 élèves pendant un an, y compris 5 élèves gratuits, à raison de 373 f. 27 c. par an : 59723 f. 20
Idem pour 16 servans : 5579 f. 54
Entretien, réparation et remplacement de l’habillement : 9000 f.
Bois et lumières : 10729 f.
Casernement : 5000 f.
Hôpital : 10000 f.
Fournitures pour les classes et les bureaux, port de lettres, achat d’instrumens pour l’instruction, objets d’administration générale : 7278 f.
Remontes : 6000 f.
Harnachement, ferrages et médicamens : 3657 f.
Total de la dépense : 343591 f. 88
On n’a pas compris dans cette dépense
1° le prix de l’achat des chevaux (j’en ignore le nombre, quant aux pris, M. le général Clément m’a dit qu’ils lui coûtaient environ 500 f.)
2° les dépenses du mobilier, qui a journellement été augmenté à mesure des besoins ; au 1er janvier, il était monté pour 200 élèves, il l’est aujourd’hui pour 250
3° les dépenses considérables pour la réparation et l’entretien du château et de ses dépendances et pour la construction des nouveaux murs de clôture (l’entrepreneur est en avance sur les travaux de 1811 de 31000 f.).
On n’y a pas compris les dépenses des trousseaux, parce que ce que payent les élèves à leur entrée est plus que suffisant pour y faire face et que je suis convaincu que l’école doit faire de grandes économies sur cet objet de dépense. Par le même motif, je me dispenserai dans cet apperçu de porter en recette ce que payent les élèves pour leur trousseau.
Recette
Nous avons dit que le nombre moyen des élèves payans en 1811 était de 155. Ainsi la recette totale à raison de 2400 f. par an, déduction faite du trousseau, est de : 372000 f.
La dépense par apperçu des objets fixes et invariables est de : 343591 f. 88
Différence : 28408 f. 12
On sent qu’il est impossible que cette somme de 28408 f. 12 puisse faire face aux différentes dépenses énoncées ci-avant qui n’ont pas été comprises dans les dépenses fixes.
Il est, je pense, nécessaire d’apurer la comptabilité de l’école dans toutes ses parties, de la mettre à jour, et de ne prélever sur ses recettes pour achat de terrein, constructions, réparations et entretien des bâtimens que ce qui peut rester libre après avoir largement pourvu aux dépenses fixes et surtout à la nourriture des élèves.
Si l’école était destinée à n’avoir que 200 élèves, il faudrait, ainsi que je l’ai dit, que le gouvernement se chargeât de toutes les nouvelles constructions et de toutes les réparations un peu importantes.
Je n’ai point parlé du manège et des écuries.
Le manège est un ancien jeu de paume beaucoup trop petit eu égard au nombre des élèves. Plus tard, il en faudra un nouveau qui ait les dimensions convenables. Les nouvelles écuries sont bien appropriées et en bon état. Il faudra les aggrandir si l’école est portée à 400.
Ces deux bâtimens sont hors de l’enceinte du château. Ils doivent par la suite être renfermés dans l’enceinte projetée.
Je prie Votre Excellence de vouloir bien agréer l’assurance de ma plus haute considération.
Comte Dejean »

Lettre concernant le champ d’exercice au tir au canon nécessaire pour l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain, le 2 janvier 1812
Le général de division, baron de l’Empire, commandant l’école militaire de cavalerie, à Son Excellence monseigneur le duc de Feltre, ministre de la Guerre
Monseigneur,
Le lieu que j’ai désigné comme le plus convenable pour établir le polygone de l’école est l’ancienne route de Pontoise, qui part de celle des Loges et va aboutir à l’endroit appelé la Marre aux cannes. Mais cette route, que l’on ne suit plus depuis longtemps, n’offrait pas tout à fait assez de largeur. Il sera indispensable, pour la rendre absolument propre à ce genre de service, de faire couper, de chaque côté, dix ou douze pieds de bois taillis. En faisant alors la butte un peu plus haute que de coutume, on perdra très peu de boulets et l’on n’abimera pas le bois.
Si Votre Excellence n’adoptait pas cet emplacement, les élèves seraient obligés d’aller à près de deux lieues pour suivre ce travail, et leur temps est trop précieux pour que l’on ne cherche pas tous les moyens de l’économiser.
J’attendrai la réponse de Votre Excellence avant de rien faire.
Agréez, Monseigneur, l’assurance du respect avec lequel je suis votre très humble serviteur.
Baron Clément de la Roncière »

Rapport sur les travaux à entreprendre à l’école militaire de cavalerie de Saint-Germain-en-Laye

« Service du Génie
Département de Seine et Oise
Place de Saint Germain en Laye
Ecole spéciale impériale militaire de cavalerie
Rapport sur les travaux indispensables à exécuter pendant 1812 à l’école spéciale impériale militaire de cavalerie établie dans la place de Saint Germain en Laye pour assurer le service de ladite école militaire
Les réparations qu’exigent les bâtimens de l’école spéciale impériale militaire de cavalerie et les autres travaux que commande son établissement, les demandes faites à cet égard par M. le général commandant, et enfin l’ordre et la régularité qu’il convient de mettre dans l’exécution de ces travaux, tous ces motifs réunis ont fait penser qu’il convient de déterminer dès le commencement de l’année la nature et l’espèce de ces travaux dont les besoins les plus indispensables du service de l’école de cavalerie commandoient l’exécution pendant le cours de la campagne.
A cet effet, l’officier du génie chargé de la direction des travaux de l’école a écrit le 13 janvier dernier à M. le général clément une lettre dont copie est annexée sous le n° 1. Par cette lettre, l’officier du génie invite M. le commandant de l’école à faire connoître quels seroient les travaux qui, indépendamment de ceux dits d’entretiens courans, seroient les plus indispensables quant au présent pour assurer le service de l’école et quels seroient les moyens de l’école pour faire face à la dépense résultante de ces travaux.
En réponse à la lettre sus relatée, M. le général Clément a écrit celle dont copie est également jointe au présent rapport sous le n° 2.
Par cette lettre, M. le général Clément fait connoître, qu’indépendamment des travaux d’entretiens courans, le bien du service réclame de jour en jour la continuation de la construction du mur d’enceinte autorisée par décisions des 7 juin et 2 août 1811, et qu’il importe plus que jamais, vu l’augmentation de l’effectif de l’école, que la construction de ce mur soit achevée cette année.
M. le général Clément observe en outre que, pour faire face à la dépense résultant de ces travaux, le conseil d’administration de l’école ne peut connoître dès à présent ce que la situation de sa caisse lui permettra de faire pour acquitter les constructions neuves, mais que l’on peut compter dans tous les cas sur une somme de 15000 f. pour couvrir les dépenses d’entretiens courans.
Le mémoire ci-joint, coté n° 3, des ouvrages ordonnés et exécutés à l’école militaire pendant 1811 indique la situation de ces travaux et celle de leur comptabilité à l’époque du 31 décembre de la même année.
Il en résulte :
1° que sur la totalité des fonds faits montant à 65500.00
Il n’a été dépensé que la somme de 41064.64
Et que partant il reste disponible celle de 24435 f. 36
2° que sur la dépense montant à 41064.64, il n’a été payé à compte par l’école qu’une somme de 10000 f. qui, au terme de la lettre de M. le chef de la division du Génie en date du 13 novembre 1811 et dont copie est y annexée sous le n° 4, devoit être spécialement affectée aux dépenses d’entretiens, cy 10000.00
Et que par conséquent il reste dû sur 1811 : 31064.64
Cette somme de 31064 f. 64 restant due sur un exercice qui vient de finir, il est indispensable d’en assurer le payement tel que l’indique également la lettre sus relatée sous le n° 4.
Quant à la somme de 24435 f. 36 restant disponible sur celle de 65500 f. accordée pour 1811, elle doit être employée à la continuation de la construction du mur d’enceinte, côté au plan ci-joint sous le n° 5, de C en A et de I en L, et à celle du mur d’appui A P, et d’après le compte qu’on s’en est rendu, elle dit suffire pour achever ces murs, si toutesfois il ne se rencontre pas lors de leur exécution quelques circonstances difficiles à prévoir à l’avance et qui pourroient augmenter la dépense. Néanmoins, cette augmentation, dont on rendroit d’ailleurs compte au moment venu, ne peut jamais être considérable.
Mais, entre les dépenses d’entretiens courans des bâtimens de l’école et celle relative à l’achèvement du mur d’enceinte dont il est indispensable de s’occuper pendant 1812, il en est d’autres qui ont rapport à des objets accessoires à ce dernier travail et qu’il convient d’autant plus de prendre également en considération que leur ajournement ajourneroit la jouissance même du promenoir des élèves, coté M, et celle de l’emplacement coté N destiné à servir de parc à l’artillerie attachée à l’école.
Ces objets consistent dans les dispositions ci après :
1° Pour fermer le passage F de deux grands portes afin d’empêcher toute communication avec l’intérieur, paver ledit passage, le garnir de bornes et pour la fermeture des tourelles D et H servant de latrines, la somme de 3000 f. 00
2° Pour la construction d’un pont en O pour communiquer de l’intérieur de l’école dans le promenoir des élèves, la somme de 3000.00
3° Pour niveller et dresser le sol du promenoir des élèves, coté M, de manière à donner un écoulement prompt aux eaux pluviales, tirer parti à cet effet d’anciens puisards, pour charger de sable de rivière le sol dud. promenoir afin de le rendre praticable dans tous les tems, et pour former au long du mur d’enceinte un revers en pavé refendu de un mètre de large, la somme de 4000.00
4° pour niveller, dresser et charger de sable de rivière l’emplacement coté U destiné à servir de parc d’artillerie et pour former un revers en pavé au long du mur d’enceinte de cette partie, la somme de 3000.00
5° pour fermer par une grille l’entrée K de l’école dite la porte Napoléon et pour divers raccordemens de pavé la somme de 10000.00
Total : 23000 f. 00
Il est aisé de reconnoître par l’énoncé ci-dessus des divers travaux accessoires au mur d’enceinte qu’ils sont d’une nécessité indispensable. Ceux relatifs aux entretiens courans des bâtimes de l’école le sont également.
D’après cet état de choses, on demande :
que S.E. le ministre de la Guerre veuille bien assurer le payement de la somme de 31064 f. 64 qui reste due sur les travaux exécutés en 1811 [dans la marge : On s’occupe de la rédaction du toisé général et définitif des ouvrages ordonnés et exécutés pendant 1811 à l’école militaire de cavalerie.] à l’école impériale de cavalerie, l’école n’ayant pu remettre à compte de ces travaux qu’une somme de 10000 f. provenant de ses économies, et qui dans tous les cas devoit être spécialement affectée aux dépenses d’entretiens (voir la lettre ci jointe cotée n° 4) ;
et que S.E. veuille bien également accorder son autorisation à l’exécution pendant 1812 des travaux récapitulés ci après pour assurer le service de l’école impériale militaire de cavalerie :
1° pour l’achèvement du mur d’enceinte et de celui d’appui pour lesquels il reste disponible une somme de [dans la marge : Une grande partie des tailles relatives à la construction de ce mur sont faites, telles que celles du cordon, de la tablette de couronnement etc.] : 24435 f. 36
2° pour les divers travaux détaillés ci-dessus dans les paragraphes 1, 2, 3, 4 et 5 et montans ensemble à la somme de 23000.00
Total : 47435.36
Enfin, que S.E. veuille aussi accorder son autorisation à l’application d’une somme de 15000 f. que l’école assure aux dépenses relatives aux entretiens courans des bâtimens de la dite école pendant 1812, cette somme de 15000 f. étant d’une absolue nécessité pour faire face aux dépenses journalières que nécessiteront le service intérieur de l’école et la conservation de ses bâtimens.
Versailles, le 15 février 1812
Le capitaine du génie en chef
Peronnin »

Administration de département de Seine-et-Oise

Rapport concernant le champ d’exercice au tir au canon nécessaire pour l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Rapport fait au ministre le 21 décembre 1811
L’Empereur a approuvé que le polygone de l’école militaire de Saint-Germain soit établi dans la forêt. Le ministre a recommandé au général Clément de choisir, pour l’emplacement de ce polygone, un lieu éloigne de toutes les routes fréquentées et qui soit sans issue. Il est en même tems essentiel de le placer dans un endroit qui soit sans inconvénient pour les chasses. C’est pour consulter le Grand Veneur et le préfet du département que je propose à Votre Excellence de demander au général Clément quel est l’endroit qu’il a désigné.
Je prie aussi Son Excellence d’autoriser le directeur général du dépôt de la Guerre à faire remettre au bureau des écoles militaires un exemplaire de la feuille de la carte des chasses où se trouve la forêt de Saint-Germain. Elle est indispensable pour bien connaître l’emplacement du polygone. M. Muriel, que j’ai commencé par consulter, me répond (sa lettre est ci-jointe) qu’il y a plusieurs feuilles dépareillées de la carte générale des chasses, et qu’au nombre de ces feuilles se trouve celle de la forêt de Saint-Germain.
Blin de Sainmore »

Lettre concernant les conditions de vie des élèves de l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Paris, le [vide] décembre 1811
Monsieur le général Clément
Général,
Dès l’année dernière, j’avais été informé que, plusieurs fois, vous aviez fait venir les élèves de l’école dont le commandement vous est confié à des bals que vous aviez donnés chez vous. Je ne vous ai point écrit alors, ne doutant pas que vous ne sentissiez bientôt que cela avait de grands inconvéniens et que ce qui était tout au plus tolérable dans des réunions que leurs motifs pouvaient faire considérer comme des fêtes de corps ou des fêtes publiques ne devait pas se renouveller dans des réunions particulières. Cependant, on m’assure que des élèves ont encore été admis à un bal que vous avez donné depuis peu de jours. Je le désapprouve formellement et vous recommande de laisser à l’avenir les élèves à leurs études et de ne les en distraire sous aucun prétexte.
Je reçois aussi des plaintes sur la mauvaise qualité de la nourriture des élèves. Ces plaintes sont trop multipliées pour qu’il me soit possible de ne les pas croire fondées. Occupez-vous sur le champ de les faire cesser. Sans doute cette nourriture ne doit pas être délicate et recherchée comme celle à laquelle les élèves étaient pour la plus part accoutumés dans leurs familles, mais il y a loin de là à une nourriture qu’ils ne peuvent prendre sans répugnance. Si j’en crois les rapports qui me sont faits, c’est le terme dont je dois me servir. La viande, et le vin surtout, ont donné lieu aux plaintes. Si j’étais moins sûr de la probité de l’homme que j’ai nommé à la place d’administrateur, je serais fondé à présumer que l’on a imposé aux fournisseurs des conditions étrangères au service des élèves et qu’ils ne peuvent les remplir qu’en altérant la qualité de ce qu’ils doivent fournir pour l’école. Mais je n’attribue ce qui a fait naitre les plaintes qu’à un défaut de surveillance. Donnez ordre aux officiers de veiller avec la plus constante activité sur la nourriture au moment des distributions et assurez-vous souvent par vous-même que les alimens sont sains, en quantité suffisante et que les assaisonnemens en sont frais et de bonne qualité.
Les parens se plaignent encore de la facilité que les élèves trouvent à dépenser de l’argent, ce qui me prouve que mes intentions à cet égard ne sont point exécutées, puisque les élèves ne devraient recevoir, outre leur sol de poche, que 6 f. par mois de haute paye. La pension, qui déjà est assez chère, le devient davantage par cette facilité. Elle retient beaucoup de familles. Il est d’autant plus nécessaire de tenir la main à la stricte exécution du règlement que les élèves du gouvernement n’ont pas les moyens de faire la même dépense et que cela donne lieu à des querelles et à des animosités qu’il faut prévenir autant que cela est possible.
J’écris aux préfets qu’ils renouvellent à leurs administrés les annonces qu’ils leur ont déjà faites au sujet de l’école de Saint-Germain et pour qu’ils leur fassent connaître que la volonté de l’Empereur est que les jeunes gens qui ne seraient pas déjà au service depuis 8 ans ne puissent obtenir de sous-lieutenance s’ils n’ont passé par les écoles militaires. Je les charge même d’écrire particulièrement aux familles les plus marquantes. Mais cette mesure ne produira que de bien faibles résultats si les familles qui ont des élèves à l’école peuvent encore se plaindre avec raison et éloignent par ces motifs de plaintes, qu’elles ne manquent pas d’exagérer, les parens dont les enfants seraient disposés à demander leur admission.
Ce n’est donc, Général, qu’en vous occupant constamment de l’école à la tête de laquelle l’Empereur vous a placé, ce n’est qu’en exigeant que chacun y remplisse toute la tâche qui lui est imposée, que l’établissement inspirera la confiance dont il a besoin pour se completter.
Recevez, Général, l’assurance de ma parfaite considération.
Le ministre de la Guerre
Duc de Feltre »

Etat des travaux réalisés à l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Mémoire des ouvrages de bâtimens militaires dont l’exécution a été ordonnée dans la place de Saint Germain en Laye pendant l’année 1811, apostillé de l’état où ils se trouvent le 31 décembre de la même année
Art. 1er
Approuvé par décision des 7 juin et 2 août 1811
Pour clore par un mur de 4 m. de huateur au dessus du sol et flanqué de tours le terrein destiné à servir de promenoir à MM. les élèves et pour établir un pont provisoire communiquant du pavillon du Roi audit promenoir
1° par décision du 7 juin, la somme de 42500 f. 00
2° par idem du 2 août la somme de 13000.00
Fonds accordés : 55500 f. 00
Dépensé : 34800 f. 28
Toute la partie du mur d’enceinte qui renferme le terrein destiné à servir de promenoir aux élèves suivant la ligne C, D, E, F, G, H, L, I est élevé. Il en est de même du mur d’appui P, Q, R, S, T, U, V et I. Il ne reste plus qu’à ragréer ces murs, ce qui ne peut avoir lieu qu’au beau tems.
Art. 2
Suivant la lettre de M. le chef de l’administration du génie du 13 novembre 1811
Pour les entretiens courants du château de Saint Germain et de ses dépendances
Fonds accordés : 10000.00
Dépensé : 6264.36
Cet article comprend toutes les dépenses journalières demandées par M. le général commandant l’école et considère toutes celles dont la nature se rattache à l’entretien et à la sûreté des bâtimens.
Fonds accordés
Par décisions des 7 juin et 2 août 1811 : 55500 f. 00
Par lettre de M. le chef de l’administration du Génie du 13 novembre : 10000.00
[Total :] 65500 f. 00
Sur quoi dépensé, conformément au détail qui précède : 41064.64
Reste en fonds accordés : 24435 f. 36
Fonds remis
Par le conseil d’administration de l’école suivant le mandat ci après : 10000 f. 00
Les fonds accordés étant de 65500.00
Les fonds accordés excèdent les fonds remis de 55500 f. 00
Compte de l’entrepreneur
L’entrepreneur a reçu par mandat du 19 novembre n° 1 sur Le Quartier, maître trésorier de l’école, 10000 f. 00
La dépense montant à 41064.64
Reste dû 31064 f. 64
Résultat
Les fonds dépensés étant de 41064 f. 64
Et les fonds remis étant de 10000.00
La dépense excède les fonds remis de 31064 f. 00
Versailles, le 13 février 1812
Le capitaine du génie en chef
Peronnin »

Préfecture du département de Seine-et-Oise

Rapport sur les acquisitions nécessaires pour l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Ecole de Saint Germain
Rapport à Sa Majesté l’empereur et roi
Du 25 juillet 1810
Sire,
J’ai chargé le général commandant l’école militaire de Saint Germain et le préfet du département de Seine et Oise de faire mettre à prix les terreins affectés par le décret du 14 décembre dernier à la carrière de l’école. La valeur de ces terreins avoit été estimée par apperçu à 250000 f. d’après le relevé du rôle des impositions. Les experts nommés contradictoirement par les propriétés et par le conseil d’administration de l’école ont porte cette valeur à 407065 f. 69 c. et ils n’ont pas compris dans le total :
1° une maison avec ses jardins dont le propriétaire leur a paru élever ses prétentions beaucoup trop haut ; il demande 83289 f. pour les seules constructions qu’il a fait faire indépendamment du prix d’acquisition du terrein.
2° une maison et jardin faisant partie du domaine mais concédé à vie à 3 dames que l’on ne peut pas évincer sans leur accorder une indemnité.
Tous les propriétaires réclament en outre une plus value pour la dépossession, en sorte qu’il faut compter sur une somme de 550 ou 600 mille francs pour acquérir les terreins, sur lesquels il y a plusieurs maisons agréables qu’il sera nécessaire d’abattre et d’autres qui ne seront d’aucune utilité pour le service de l’école mais que l’on ne peut se dispenser d’acheter, parce qu’ l’on ferme le passage aux propriétaires.
C’étoit pour éviter l’acquisition de ces terrains que j’avois proposé à Votre Majesté, par mon rapport du 5 novembre dernier, d’établir la carrière sur l’emplacement qui se trouve entre le château et la forêt et que l’on désigne sous le nom de parterre. Ce projet offroit à la vérité l’inconvénient de priver la ville d’une promenade qui est peu fréquentée, mais qui conduit à la forêt et à la belle terrasse. Cette promenade se divise en deux parties ; l’une, le parterre proprement dit, située en face du château, est bordée de grands arbres ; l’autre, le quinconce, plantée depuis peu d’années, ne permet aux habitans que des jouissances encore bien éloignées. Elle est à la droite du château et se prolonge jusqu’à la terrasse. Elle présente un carré dont chaque face à environ 250 mètres.
Votre Majesté pourra se convaincre, en jettant les yeux sur le plan que je joins à ce rapport, qu’il est possible de conserver aux habitans de Saint germain le parterre, qui est la portion la plus intéressante et la plus agréable de la promenade, et de céder le quinconce à l’école. Dans le projet, point de bâtimens à abattre, point de terrein à niveler, quelques arbres seulement à arracher. Il en couteroit 30000 f. au plus,
1° pour élever un mur du côté du parterre (tout le reste est clos par la terrasse, les murs de la forêt ou de propriétés particulières),
2° pour établir une cour pour les élèves vis-à-vis le château, du côté du parterre, sur une petite terrasse plus élevée que le reste du terrein,
3° pour fermer quelques issues donnant sur la grande terrasse ou sur des propriétés particulières.
Ce quinconce fait suite à l’emplacement désigné par le décret du 14 décembre, en sorte qu’il y auroit moyen d’étendre successivement la carrière lorsque le nombre des élèves seroit augmenté et que l’école auroit fait des économies qui lui permettroient d’acheter les terreins, sans qu’il en coutât rien au gouvernement. Un autre avantage de ce projet, c’est qu’aucune des dépenses faites ne deviendroient inutiles. »

Lettre concernant les travaux à entreprendre à l’école militaire de cavalerie de Saint-Germain-en-Laye

« Saint Germain, le 24 janvier 1812
Le général de division, baron de l’Empire, commandant de l’école militaire de cavalerie
A M. le capitaine Peronnin, chef du génie dans les départements de Seine et Oise et Seine et Marne
Monsieur le capitaine,
La somme dont le conseil d’administration de l’école de cavalerie peut disposer pour l’entretien de ses bâtimens pendant l’année 1812 ne peut être définitivement arrêtée dès ce moment à 20000 f. comme vous le demandez. Le plus ou le moins des fonds disponibles dépendra de la quantité des élèves qui seront admis, mais vous pouvez cependant compter sur une somme provisoire de 15000 f. 00, et si nos finances s’améliorent, je l’espère, sur le complément de 20000, et peut être même davantage.
Le bien du service réclame de jour en jour la construction du mur d’enceinte, tant du côté de l’est du château que de celui de la place, sur le cordon de la contrescarpe. Ces deux parties étant occupées par les élèves, il est de la plus grande urgence d’y faire travailler sur le champ pour couper le plus possible les communications du dedans avec le dehors, et du dehors avec le dedans. Je tiens plus que jamais, vu l’augmentation de notre effectif, à ce que cette enceinte soit terminée cette année.
Quant à la dépense qu’elle nécessitera, le conseil ne peut connaitre dès à présent ce que la situation de sa caisse lui permettra de faire, en sus des frais d’entretiens pour ceux de constructions neuves. Le prix de celle des prisons et des salles à gradins devra naturellement être supporté sur les fonds d’entretiens.
Agréez etc.
Signé baron Clément de la Roncière »

Préfecture du département de Seine-et-Oise

Rapport sur l’installation de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Rapport à Sa Majesté l’empereur et roi
Du 5 novembre 1809
Sire,
Votre Majesté a, par son décret du 8 mars dernier, affecté au service de la nouvelle école militaire de cavalerie le château de Saint Germain, borné à un massif de bâtimens qui entoure une cour longue et étroite. Ce château peut suffire pour caserner, en chambrées, 600 élèves et loger les fonctionnaires militaires et civils qu’il est indispensable de placer près d’eux pour leur surveillance et leur police, mais il n’offre aucune ressource pour les exercer aux manœuvres, surtout de celles de la cavalerie.
J’ai fait examiner les environs du château pour trouver un emplacement convenable. Cet examen a donné lieu à un premier projet qui m’a paru ne pouvoir être adopté.
Il s’agissoit de prendre le parterre pour former la carrière et d’adosser les écuries et le manège au mur de la forêt faisant face au château.
Ce projet avoit le grand inconvénient de mettre les écuries à une distance immense de la caserne, et de rendre la surveillance extrêmement difficile dans les moments où les élèves panseroient leurs chevaux ou seroient au manège. L’espace étoit d’ailleurs insuffisant pour les bâtimens accessoires dépendans du service des écuries. Tout étoit à construire.
Par un second projet, on laissoit le parterre à la ville. On se rejettoit sur l’autre face du château, en s’étendant à sa droite jusqu’à la terrasse.
Ce projet avoit le même inconvénient que le premier. Les écuries étoient à l’extrémité de la carrière, la surveillance étoit encore plus difficile, la cour des écuries étant entourée de tous côtés par des bâtimens qui empêchent qu’on ne la découvre du château. Il falloit acheter un terrein très vaste appartenant à différens particuliers et sur lequel est bâti un assez grand nombre de maisons, dont on n’auroit pu tirer aucun parti, qui auroient gêné pour les manœuvres, que par conséquent l’on auroit été dans la nécessité d’abattre, on bouchoit un chemin public, l’entrée principale du château étoit fermée, ou pour la conserver telle qu’elle est, il falloit laisser comme cela est aujourd’hui une rue qui séparoit la carrière du château. Cette carrière se trouvoit aussi traversée par la route que suit Votre Majesté pour se rendre dans la forêt. Enfin, les élèves avoient la vue sur la promenade publique, ce qui pouvoit faciliter leurs communications au dehors.
Ces deux projets en ont fait naître une troisième, qui réunit les avantages des premiers sans avoir aucun de leurs inconvéniens.
Dans le projet, le parterre est affecté à la carrière. Dans un terrein qui est en avant de l’une des faces du château, on place d’abord les écuries des chevaux d’escadrons, que les élèves doivent panser. Des fenêtres du château, on place sur l’espace qui reste vide entre les deux corps d’écuries et qui sert à la fois de cour des pansemens et de manège découvert. Dans le fond, on établit le manège couvert, avec des écuries de droite et de gauche pour les chevaux de manège n’ayant point de communication avec celle des chevaux d’escadron. En arrière du manège couvert sont les écuries pour les chevaux d’artillerie et de fourgons, l’infirmerie, la forge, les atteliers du sellier, les logemens des personnages employés pour le service des écuries. Le chemin public est conservé, de même que l’entrée principale du château. Les élèves n’ont vue que sur la carrière ou sur les écuries et le manège. Le château se trouve parfaitement encadré, tous les bâtimens sont réunis. Ceux qu’il faut acquérir, et c’est un objet de peu de valeur, sont disposés de manière à pouvoir être facilement appropriés au service auquel ils sont destinés. Avec tous ces avantages, ce projet aura encore celui de laisser pour des dépôts de cavalerie une garnison commode où l’on pourra recevoir 400 chevaux aussitôt que les nouvelles écuries seront construites.
Je joins à ce rapport les 3 plans qui, en présentant l’ensemble des bâtimens, mettra Votre Majesté en état de juger celui des 3 projets qui mérite la préférence, sous le rapport de la dépense le dernier l’emporte sur les deux autres.
Le premier projet couteroit 620000 f.
Le second 504000 f.
Le troisième 586000 f.
La différence sur le premier projet est de 34000 f. en faveur du 3e et, s’il est plus cher de 82 mille francs que le second, il faut remarquer que l’école aura des écuries neuves et le casernement de quoi loger des troupes, ce qui n’auroit pas lieu dans le second projet. J’ajoute qu’en arrachant les arbres, l’emplacement du parterre est tout préparé, tandis que les terreins à acquérir de l’autre côté du parterre auront besoin d’être nivellés.
Le seul inconvénient du 3e projet, c’est de priver les habitans de Saint Germain de la jouissance du parterre. Mais je fais observer à Votre Majesté que le parterre sert moins de promenade que de passager pour aller sur la belle terrasse, à laquelle on arrivera, comme aujourd’hui, et par la forêt et par la nouvelle route que V. M. suivra pour s’y rendre en longeant le mur de l’école. Une considération importante que je ne dois pas omettre, c’est que, dans le second projet, avant de commencer aucune construction, il faudroit débourser de suite environ 250000 f. pour le prix des jardins et maisons à acquérir, tandis que dans le 3e projet, les acquisitions ne s’élèvent qu’à 40000 f.
Si V. M. pense que la seule objection à faire contre ce projet, qui présente d’ailleurs tant d’avantage, ne doit pas le faire rejetter, et que l’intérêt d’un établissement dont la ville elle-même profitera doit l’emporter sur un objet de pur agrément, lorsqu’il est si facile de le remplacer, je la prie d’approuver le projet de décret que j’ai l’honneur de lui soumettre.
Le ministre de la Guerre »

Rapport concernant le mur du promenoir de l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
7ème division
Bureau du matériel du Génie
Rapport fait au ministre le 17 juin 1811
Sur le compte rendu au ministre le 19 avril dernier 1° d’une demande faite par M. le général Clément, commandant l’école de cavalerie de Saint-Germain, pour la construction autour du château d’un mur de clôture devant fermer l’espace destiné à servir de promenoir aux élèves, construction évaluée à 36200 f., 2° d’une observation de M. le directeur du casernement concernant les inconvéniens qu’il y aurait à suivre dans la construction de ce mur le tracé proposé, le ministre a prescrit de conférer sur cet objet avec M. le général Clément et de prendre ultérieurement les ordres de Son Excellence.
M. le directeur du casernement, après avoir annoncé le 17 mai que les changemens qu’il avait indiqués pour être faits au tracé dont il s’agit, afin de le rendre plus régulier, étaient adoptés par M. le général Clément, a envoyé un nouveau plan ci-joint et un nouvel état estimatif montant à 42500 f., c’est-à-dire à 6300 f. de plus que le 1er, en faisant observer que cette différence provenait de ce que M. le général tenait à ce que le mur de clôture fût flanqué de petites tours aux différens angles déterminés pour le nouveau tracé et à ce qu’il fût établi une porte donnant sur le parterre.
D’après cet exposé et les instances de M. le général Clément pour l’établissement de l’enclos dont il s’agit, on propose à Son Excellence d’y donner son approbation ainsi qu’à la dépense de 42500 f., laquelle sera imputée sur les fonds de l’administration de l’école.
Le colonel chef de la division
Delant
[dans la marge :] Approuvé »

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