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Description archivistique
Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré Pièce
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État de propositions pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Réfections et grosses réparations
Etat sommaire des propositions faites pour les travaux de réfections et de grosses réparations à exécuter dans les bâtiments du château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1901
Monsieur Daumet, architecte du château de Saint-Germain
Propositions de travaux
Château
Travaux très urgents

  1. Continuation de la restauration du château, conformément aux dispositions arrêtées par MM. les inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques, contribution des Bâtiments civils : 100000 f.
    [Observations de l’architecte :] Continuation d’un travail en cours d’exécution, dont l’achèvement s’impose.
    [Observations de l’inspecteur général :] A continuer, bien entendu.
    Total des travaux très urgents, château : 100000 f.
    Ateliers du musée
    Travaux très urgents
  2. Construction d’un atelier de moulage à la Villa Saint-Germain : 25000 f.
    [Observations de l’architecte :] La construction d’un atelier de moulage à la Villa Saint-Germain est très urgente 1° parce qu’elle réunit en un même endroit, la Villa Saint-Germain, l’ensemble des ateliers du musée, 2° parce que le musée abandonnant par suite de la construction les locaux qu’il occupe à l’ancienne vénerie, le service du jardinage des parterres pourra prendre possession de ces locaux qui, à cause de leur exposition au midi, constitueront une excellente remise pour les plantes délicates pendant l’hiver.
    [Observations de l’inspecteur général :] Question d’utilité à trancher par l’administration.
    C. Moyaux
    Total des travaux très urgents, ateliers du musée : 25000 f.
    Total des propositions pour 1901 : 125000 f. »

Ministère de l'Instruction publique

État de propositions pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Réfections et grosses réparations
Etat sommaire des propositions faites pour les travaux de réfections et de grosses réparations à exécuter dans les bâtiments et dépendances du château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1904
Monsieur Daumet, architecte du château de Saint-Germain-en-Laye
Propositions de travaux
Travaux très urgents

  1. Continuation de la restauration du château : 100000 f.
    Observations de l’architecte :
    Continuation de travaux en cours d’exécution, dont l’achèvement s’impose.
    Observations de l’inspecteur général :
    Ces travaux doivent être continués jusqu’à l’achèvement, qui ne devrait plus tarder. C’est encore une affaire de quelques années.
    C. Moyaux
    Total des travaux très urgents : 100000 f.
    Total des propositions pour 1904 : 100000 f. »

Ministère de l'Instruction publique

État de propositions pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Réfections et grosses réparations
Etat sommaire des propositions faites pour les travaux de réfections et de grosses réparations à exécuter dans les bâtiments du château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1903
Monsieur Daumet, architecte du château de Saint-Germain
Propositions de travaux
Château
Travaux très urgents

  1. Continuation de la restauration du château : 100000 f.
    Observations de l’architecte :
    Continuation d’un travail en cours d’exécution, dont l’achèvement s’impose.
    Observations de l’inspecteur général :
    Rien à dire, sinon qu’il faut continuer les travaux commencés
    C. Moyaux
    Total des travaux très urgents, château : 100000 f.
    Total des propositions pour 1903 : 100000 f. »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport sur la restauration de la chapelle et sur le déplacement de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Commission des Monuments historiques
Rapport à la commission par M. Selmersheim, inspecteur général, sur le château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Séance du comité du 7 janvier 1907
Monsieur l’architecte Daumet soumet à l’approbation 2 propositions relatives au château de Saint-Germain-en-Laye, savoir :
1° la suppression de la flèche de la chapelle,
2° la translation du cadran situé au sommet du donjon de Charles V dans l’encadrement préparé au XVIIe siècle au 1er étage au-dessus de la porte d’entrée.
Relativement à la flèche, M. l’architecte du château expose que la chapelle est affectée, par le service de conservation du musée, en division spéciale d’archéologie funéraire gallo-romaine, et en dépôt de fragments sculptés retrouvés lors de la restauration. Cette décision excluant tout retour de la chapelle à l’usage du culte, il lui paraît inutile de terminer cette œuvre décorative dont l’exécution serait coûteuse : il propose en conséquence la dépose de cette charpente et le rétablissement du comble dans sa forme générale.
Pour le cadran de la façade ouest, M. Daumet fait valoir qu’au XVIIe siècle, lors des grands changements et agrandissements exécutés au château de Saint-Germain, un encadrement composé de volutes et de draperies fut préparé pour recevoir un cadran, lequel encadrement existe encore au-dessus de la porte principale du château. Il propose de reporter le cadran édifié par Millet au sommet de la tour du XIVe siècle dans cet emplacement, estimant que le rétablissement du parement de la tour rendrait à cette partie, la plus sévère du château, sa simplicité d’origine.
Relativement à la première proposition, il y a lieu de convenir avec l’architecte que l’achèvement de la flèche de la chapelle ne présente guère d’intérêt, étant donné l’affectation actuelle de ce monument. Les motifs qui avaient guidé Millet dans cette conception étaient d’ordre traditionnel, et inspirés par les exemples similaires existant sur quelques monuments du Moyen Âge. Nous nous rangeons volontiers à l’avis de la suppression de cette charpente et à la continuation du comble, dont le chevet pourra recevoir la croix en fer édifiée au sommet de la pyramide.
Pour le cadran, notre avis est qu’il serait fâcheux de supprimer la conception de Millet, d’abord parce que cette applique ne nuit pas à « la simplicité d’origine » que prône M. Daumet, et que la proximité de l’horloge, placée en arrière, assure son bon fonctionnement, ensuite parce que le cadran en lave émaillée est de dimension beaucoup plus restreinte que l’espace fourni par l’entourage XVIIe siècle, ce qui rend son adaptation difficile. On peut faire valoir d’autre part que l’éloignement du mécanisme, placé dans une petite construction en arrière du donjon, est une autre difficulté.
Enfin, n’est-il pas permis de regretter l’obstruction d’une fenêtre primitive de la façade ouest pour une décoration d’un médiocre intérêt, rompant l’harmonie de cette façade ?
Notre avis est qu’il convient de laisser subsister le cadran à la place prévue par le précédent architecte, et qu’il ne paraît y avoir aucun inconvénient à supprimer la décoration du XVIIe siècle dont le type similaire existe dans la cour, sur la tourelle sud-ouest.
Paris, le 19 décembre 1906
Selmersheim »

Rapport concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Paris, le 15 septembre 1911
Rapport de l’inspecteur général de la 1ère division des Bâtiments civils à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts (bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux)
En réponse à votre lettre du 14 septembre courant, j’ai l’honneur de vous faire savoir que j’ai eu l’occasion, ces jours derniers, d’examiner à nouveau sur place avec M. l’architecte Daumet la question du rétrécissement, au profit de la voir publique, du fossé, côté de la place Thiers, du château de Saint-Germain, et que ce rétrécissement, suivant le tracé que vous avez bien voulu me communiquer et dont j’ai pu me rendre compte, ne nuirait d’aucune façon au bon aspect du château. Je suis donc d’avis d’accueillir favorablement la demande de la municipalité de Saint-Germain, à la condition toutefois, et sine qua non, que l’élargissement de la place Thiers pris sur le fossé du château ne sera pas au moyen proposé d’un encorbellement en ciment armé qui serait d’un aspect déplorable, mais au moyen d’arcades en sous-sol, ouvertes sur le devant, de manière à pouvoir utiliser le terrain, et dont la face sur le fossé serait en pierre dure, le reste pouvant être en meulière ou autres matériaux offrant les mêmes garanties de solidité et de durée que la pierre.
Quant aux autres conditions, elles doivent être celles formulées par M. Daumet en son rapport du 29 août 1911, c’est-à-dire que l’on fera disparaître l’affreux et dégoûtant chalet de nécessités ainsi que les urinoirs qui déshonorent la place et l’entrée du château et qu’on fera cesser la servitude d’écoulement des eaux de surface de cette place à travers le parc.
Quant au partage de la dépense, en ce qui concerne le rétrécissement du fossé pour élargir la place Thiers et qui serait, selon M. Daumet, entre six intéressés, c’est à vous qu’il appartient de décider.
C. Moyaux »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant le projet d’établir un ascenseur à la gare de Saint-Germain-en-Laye

« Ponts et Chaussées
Chemins de fer en exploitation
Réseau de l’Ouest et lignes de ceinture
Contrôle des travaux neufs et de l’entretien
Paris, le 10 juillet 1891
Rapport de l’ingénieur ordinaire
La compagnie de l’Ouest a soumis le 2 avril 1891 à monsieur le ministre des Travaux publics un projet en vue de l’établissement d’un ascenseur à la gare de Saint-Germain-en-Laye. Elle fait savoir que M. de Pauville, qui a été un des promoteurs de l’ascenseur de Monte-Carlo, lui a demandé la concession d’un ascenseur qui serait établi à ses frais, risques et périls. M. de Pauville transformerait en outre en appareil hydraulique le monte-charge actuel des bagages.
D’après le projet dressé par M. de Pauville et présenté par la compagnie, l’ascenseur serait placé à l’entrée de l’escalier du quai descendant et occuperait avec les colonnes un rectangle de 4 m. 04 de longueur sur 3 m. 00 de largeur. La cabinet aurait 3 m. 84 sur 2 m. 90 et pourrait contenir de 35 à 40 voyageurs.
Le mouvement serait produit par de l’eau comprimée à 6 atmosphères par l’intermédiaire d’air comprimé lui-même par une pompe actionnée par une machine à gaz. Le prix par personne ne doit pas dépasser 0 f. 10.
M. de Pauville s’est engagé :
1° à livrer les appareils en toute propriété à la compagnie à l’expiration de la concession dont la durée est fixée à 30 ans,
2° à transformer à ses frais le monte-charge actuel et à faire gratuitement l’ascenseur et la descende des bagages et messageries,
3° enfin, à payer à la compagnie pour occupation d’une partie des terrains de la gare une redevance de 400 f.
La cage de l’ascenseur devant être établie en avant de la façade de la gare du côté des voies et partiellement sur un terrain dépendant du parterre quoique concédé à la compagnie sans limitation de durée, nous avons communiqué le projet à M. Daumet, architecte du château et du parterre, pour avoir ses observations.
M. Daumet nous a répondu par deux lettres en date des 12 et du 15 mai dont nous joignons une copie au présent rapport. Dans ces lettres, il déclare s’opposer au projet présenté et indique une convention passée entre l’Etat et la compagnie d’après laquelle aucune construction établie dans la gare de Saint-Germain ne doit excéder en hauteur le niveau du parterre. Il ajoute qu’on pourrait en éloignant un peu l’entrée de la cabine placer l’ascenseur entièrement à l’intérieur de la gare.
Nous avons alors retourné le projet à la compagnie en l’invitant à examiner, d’accord avec M. de Pauville, si en fait il pouvait être donné satisfaction aux observations formulées par le service d’architecture et si en droit les conventions invoquées par M. Daumet s’appliquaient à toute la surface occupée par la gare.
La compagnie nous a répondu par une lettre très détaillée en date du 26 juin 1891 dont copie est jointe au présent rapport et à laquelle étaient annexées cinq feuilles de dessin représentant : 1° la modification réclamée par le service d’architecture (pièces nos 1 et 2), 2° les modifications étudiées par l’auteur du projet en vue de tenir compte dans la plus large mesure possible des critiques formulées (pièces 4 et 5), 3° un plan général des terrains affectés à l’établissement ou à l’extension de la gare, plan où sont indiquées par des teintes les différentes provenances des terrains.
La modification proposée par le service d’architecture consiste à reporter l’ascenseur au-dessous de la voûte à gauche du prolongement de la voir principale descendante. La cage serait placée en partie dans un évidement à pratiquer dans la culée gauche et en partie en saillie sur le quai. L’ascenseur déboucherait à l’intérieur de la salle d’attente par une large ouverture percée dans la voûte. La compagnie repousse cette solution, d’abord parce qu’elle réduit la surface de l’ascenseur, ensuite parce qu’elle augmente les dépenses, parce que l’espace réservé pour la circulation des cabrouets serait réduit à 1 m. 25, et enfin parce qu’il lui paraît dangereux de diriger les voyageurs sur un trottoir étroit bordant une voie sur laquelle s’avancent les machines, sous une voûte naturellement peu éclairée et encore obscurcie par la vapeur et la fumée des machines.
L’étude faite par M. de Pauville ne diffère du projet primitivement présenté que par des détails sans importance. La cage de l’ascenseur ne fait saillie que de 0,30 sur la façade latérale de la gare, encore cette saillie pourrait-elle être supprimée en réduisant la largeur intérieure de la cabine de 2 m. 80 à 2 m. 50.
Passant ensuite à l’examen de la question de droit, la compagnie cherche à démontrer qu’elle n’est astreinte à aucune servitude pour les terrains de la gare.
Ces terrains comprennent :
1° (teinte rose) des terrains régulièrement expropriés sur le domaine de l’Etat en vertu d’un jugement du tribunal civil de Versailles du 1er juillet 1845.
2° (teinte violette) des terrains affectés à l’agrandissement de la gare en vue du raccordement de la grande ceinture par décret du 30 juin 1881. Ce décret, pas plus que le jugement du 1er juillet 1845, ne contient aucune réserve relativement à la hauteur des constructions.
3° (teinte bleue) un terrain qui est resté la propriété de l’Etat et qui était autrefois recouvert par un plancher aujourd’hui remplacé par une toiture vitrée d’après une autorisation donnée le 21 janvier 1853 par le ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur, sans limitation de durée et sous la seule réserve que ce terrain resterait la propriété de l’Etat.
La compagnie estime en conséquence que la servitude invoquée par M. Daumet ne s’applique pas aux terrains de la gare, puisque cette servitude a été instituée par une convention du 30 avril 1875, aujourd’hui périmée, relative à des terrains occupés par la compagnie à titre de location ou de concession temporaire.
Nous avons alors retourné à l’architecte, en le priant de vouloir bien donner un avis définitif, le dossier du projet et la lettre de la compagnie.
M. Daumet, dans une lettre du 6 juillet 1891, a maintenu son opposition et son interprétation de l’acte de servitude ; il a déclaré de plus qu’il ne pourrait se prononcer d’une manière définitive que lorsqu’il serait saisi par la direction des Bâtiments civils.
L’installation d’un ascenseur à la gare de Saint-Germain, où la hauteur à franchir pour passer du quai descendant dans le vestibule dépasse 8 m., rendrait des services incontestables aux voyageurs, particulièrement à ceux qui sont âgés ou infirmes. D’autre part, cette installation permettrait la transformation du monte-charge actuel, dont le fonctionnement est assez médiocre, ce qui entraîne les jours d’affluence un retard dans la distribution des bagages ou dans le départ des trains. Le projet présenté par la compagnie, qui est d’ailleurs bien étudié, nous semble donc devoir être pris en sérieuse considération.
Il reste à savoir si l’on doit passer outre à l’opposition du service d’architecture. Nous disons tout d’abord que nous sommes d’accord avec la compagnie pour repousser la solution indiquée par M. Daumet. Même en plaçant la porte de l’ascenseur en bout comme il l’indique dans sa lettre en date du 6 juillet, l’accumulation des voyageurs sur un trottoir étroit et dans une partie obscure serait certainement dangereuse ; on ne peut d’ailleurs songer à protéger les voyageurs par une grille, parce que la faible largeur du quai (2 m. 28) ne permet pas d’avoir deux chemins distincts, l’un pour les voyageurs qui se rendent à l’ascenseur et l’autre pour les cabrouets chargés de bagages.
Les objections faites par M. Daumet au projet présenté peuvent être discutées en droit et en fait.
En droit, il nous paraît incontestable que la servitude consentie par l’article 7 de la convention du 30 avril 1875 ne s’applique pas aux terrains qui constituent la majeure partie de la gare, parce que d’après cet article 7 lui-même, la servitude ne s’applique qu’aux terrains que la compagnie tient de l’Etat à titre de bail ou de concession temporaire.
[Dans la marge :] Nous ne pensons pas que M. Daumet veuille arguer de ce que les terrains du chemin de fer n’appartiennent pas à la compagnie mais font partie du domaine public, la compagnie en ayant seulement la concession jusqu’au 31 décembre 1956. Il suffit de remarquer que la convention du 30 avril 1875 a été passée avec un représentant de l’administration des Domaines pour se convaincre que ce n’est pas à la concession même du chemin de fer qu’il a été fait allusion.
Les terrains teintés en rose et en violet ont été affectés d’une manière régulière et sans réserve à l’usage du chemin de fer, ils font partie du domaine publique et ne peuvent souffrir d’aucune servitude. La partie teintée en bleu seule n’a pas été incorporée au chemin de fer, elle est restée dépendance du parterre et, bien qu’aucune réserve spéciale n’ait été inscrite dans la décision du 23 janvier 1853, la réserve générale de la propriété nous parait suffisante pour que le service du parterre puisse s’opposer à toute modification de l’état de choses actuel. Mais la compagnie se déclarant prête à restreindre la largeur de l’ascenseur de manière à supprimer l’occupation de cette bande de terrain, l’opposition du service du parterre ne nous paraît nullement fondée en droit.
Cette question de droit perd d’ailleurs beaucoup de son importance aujourd’hui que le service d’architecture relève du ministère des Travaux publics, qui se trouve ainsi avoir pleine compétence pour statuer et dont l’approbation est dans tous les cas indispensables.
En fait, la construction légère projetée par M. de Pauville, surtout avec la dernière modification où l’on a établi un accès direct de la cage de l’ascenseur dans la salle d’attente, ne nous paraît pas devoir déparer beaucoup une façade absolument dépourvue d’intérêt au point de vue architectural. En admettant même que l’effet produit soit quelque-peu disgracieux, il ne nous semble pas qu’il y ait là une raison suffisante pour s’opposer à l’exécution d’un travail utile, en vue de maintenir la régularité, l’aspect d’un monument très simple et sans aucune prétention. En restant à ce point de vue, il nous parait absolument inutile d’exiger de la compagnie qu’elle restreigne la larguer de la cage de manière à ne pas sortir des limites des dépendances proprement dites du chemin de fer.
En résumé, nous sommes d’avis qu’il y a lieu d’approuver le projet sans s’arrêter aux objections faites par le service d’architecture. Toutefois, M. Daumet ayant toujours persisté à ne voir, dans les communications que nous lui avons faites, que des communications officieuses, il y aurait lieu de transmettre officiellement le dossier de l’affaire à la direction des Bâtiments civils.
L’ingénieur ordinaire
Avis de l’ingénieur en chef
Depuis de longues années, la ville de Saint-Germain réclame l’amélioration de l’accès des quais de la gare. On a notamment demandé l’établissement d’un plan incliné dont l’ascension semblait devoir être moins pénible pour les voyageurs que celle des escaliers existants. Mais aucune solution pratiquement acceptable n’ayant été présentée, les difficultés d’accès sont toujours les mêmes.
Le projet ci-joint est dans de meilleures conditions et offrirait au public des facilités qui seront sans doute appréciées. Il est combiné de façon à n’apporter aucune gêne sensible ni aux voyageurs qui n’useront pas l’ascenseur, ni aux services de la gare. Les dispositions indiquées aux pièces 4 et 5 annexées à la lettre du 26 juin 1891 de l’ingénieur en chef de l’entretien de la compagnie, constituent une amélioration et semblent devoir être préférées à celles primitivement indiquées.
Cette modification n’a cependant pas suffi à désarmer l’opposition de l’architecte du parterre, M. Daumet, qui aurait voulu faire prévaloir une solution différente. Mais nous n’avons pas à la discuter, puisque la compagnie refuse absolument de l’admettre.
Dans cette situation, il conviendrait, pour éviter toute difficulté, de proscrire toute emprise sur les terrains dépendans du service des Bâtiments civils (teinte bleue du plan n° 3 annexé à la lettre de M. Morlière du 26 juin 1891) et de réduire en conséquence la largeur de la cage de l’ascenseur.
Nous sommes d’avis qu’il y a lieu d’approuver le projet présenté, avec la variante du 22 juin 1891, sous réserve que l’on ne fera aucune installation nouvelle sur les terrains concédés par l’administration des Bâtiments civils.
Nous devons signaler d’une façon spéciale l’attitude prise par l’architecte du parterre, M. Daumet, qui s’est refusé à tout examen officiel des questions soulevées en se retranchant derrière le défaut d’instructions émanant de la direction des Bâtiments civils. Nous ne connaissons aucune circulaire qui nous eût permis d’insister pour qu’il adoptât une ligne de conduite analogue à celles que suivent, sans difficulté, tous les chefs de service quand ils sont saisis d’affaires intéressant plusieurs administrations. Il y aurait lieu, tandis que les direction des Bâtiments civils et des Chemins de fer dépendent du même ministère, de combler cette lacune et de fixer la procédure à suivre en pareilles circonstances.
Paris, le 20 juillet 1891
L’ingénieur en chef
Mabrey »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Paris le 20 mai 1905
Rapport de l’inspecteur général de la 1ère division des Bâtiments civils à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts (bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux)
Par votre lettre du 19 mai, vous me faites l’honneur de me demander mes observations et mon avis au sujet de la lettre en date du 4 mai courant par laquelle M. l’architecte Daumet signale les inconvénients qu’il y aurait à ce que la somme allouée pour les travaux de restauration du château de Saint-Germain en 1905 fût diminuée du rabais consenti par les entrepreneurs, ce qui réduirait à peu près à 85000 francs le chiffre de la dépense pouvant être effectuée cette année.
Il est certain que l’économie de 15000 francs qu’on croirait réaliser par ce moyen ne serait qu’illusoire, car M. Daumet ne fait ni plus ni moins que ce qu’il faut faire pour la restauration qui lui est confiée, et s’il est possible pour certaines constructions neuves de prévoir assez exactement la dépense à faire, à la condition toutefois qu’on n’oblige pas l’architecte, comme il arrive trop souvent, de dresser en quelques jours un projet avec devis pour des travaux dont la dépense doit être de plusieurs millions, il est impossible pour des travaux de nature spéciale, tels que ceux de restauration du château de Saint-Germain qui sont archéologiques autant qu’artistiques, de fixer à l’avance le chiffre des dépenses. Retirer à M. Daumet l’autorisation pour ses travaux d’utiliser les rabais comme il l’a fait jusqu’ici ne serait donc, comme on ne peut pas faire pour 85000 francs ce qui doit coûter 100000, que retarder, ce qui serait fort regrettable, l’achèvement de la très intéressante opération entreprise à Saint-Germain. Je suis donc d’avis que M. Daumet doit utiliser les rabais pour la restauration qu’il a si bien dirigée pour l’honneur de l’art français.
C. Moyaux »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport de la commission, par M. Selmersheim, inspecteur général, sur le château de Saint-Germain-en-Laye
[dans la marge :] Ce rapport n’a pas été lu à la séance
Monsieur l’architecte Daumet adresse deux rapports à monsieur le ministre des Beaux-Arts relatifs à des modifications à apporter au projet de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain et demande qu’une délégation de la commission des Monuments historiques se rende sur place pour examiner le bien fondé de ces propositions.
La première modification proposée au projet approuvé est la répétition de celle faite en 1894 quand on a demandé le concours du département des Beaux-Arts à l’achèvement de la restauration de la chapelle. M. Daumet insiste pour qu’on reconstruise la porte du XIIIe siècle condamnée par l’escalier en tourelle de la Renaissance, qu’on en rendre l’usage au public en supprimant une révolution de l’escalier de François Ier et qu’on supprime l’entrée directe de la chapelle rétablie par les soins de Millet.
Nous rappellerons à la commission que dans sa séance du 9 novembre 1894, elle a donné un avis très net en faveur de l’intégrité de l’escalier de la Renaissance, estimant que la porte du XIIIe siècle, dans son état de dégradation, ne pouvait pas être restaurée, et qu’il convenait de consolider seulement ces restes curieux en les dégageant autant qu’il serait possible pour l’édification du public et des artistes. Nous espérons qu’une constatation sur place ne fera que confirmer la commission dans sa détermination.
La seconde proposition de l’architecte est relative à la rose du pignon ouest de la chapelle, actuellement aveuglée par le bâtiment de la Renaissance contenant la salle des fêtes. M. Daumet, séduit par l’aspect que pourrait avoir ce magnifique réseau, s’il était à jour, propose de le dégager en agrandissant d’une travée la salle de Mars pour faire disparaître le mur de refend placé au droit du fenestrage, et en supprimant dans la largeur de 3 travées les planchers du rez-de-chaussée et de l’entresol qui tous deux coupent la rose, de telle sorte que la salle de Mars resterait dans son état normal dans 7 travées, mais dans les trois dernières aurait toute la hauteur du bâtiment, c’est-à-dire 21 mètres. On démolirait le mur du XVIe siècle masquant la rose jusqu’à la naissance des voûtes qu’il supporte, et le réseau vitré prendrait son jour sur la salle des fêtes ainsi modifiée, dont l’emplacement montant de fond pourrait être utilisé pour placer une pièce du musée importante en hauteur, comme le moulage de la colonne Trajane par exemple.
Monsieur Daumet ne produit pas à l’appui de cette proposition les tracés graphiques qui pourraient éclairer la commission au point de vue technique de la possibilité matérielle de ce projet, mais nous nous sommes rendu sur place et avons reconnu que le fait seul de porter la retombée des lourdes voûtes des 3 travées de la salle du XVIe siècle sur une plate-bande ou un poitrail de 10 mètres de portée était une impossibilité, tant au point de vue pratique qu’à celui de l’aspect, condamnant cette conception. Mais, en dehors de cette considération, on peut se demander s’il convient de détruire l’harmonie et l’intégrité de l’œuvre de la Renaissance au profit de celle du XIIIe siècle, ce qui n’a jamais été tenté jusqu’ici, et s’il ne faut pas au contraire laisser subsister le fait historique de l’aveuglement de la rose en dégageant son réseau dans la mesure du possible comme cela a été pratiqué déjà pour les 2 fenêtres du chevet murées par le bâtiment sud du château. Notre opinion est bien nette à cet égard, mais nous serions heureux qu’elle fût confirmée par l’autorité de la commission toute entière, après examen sur place des propositions de monsieur l’architecte Daumet.
Paris, le 17 novembre 1895
Selmersheim »

Procès-verbal d’une séance de la commission des Monuments historiques concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Daumet demande également à la commission de revenir sur sa décision de murer la porte du XIIIe siècle enclavée dans la tourelle Renaissance au château de Saint-Germain.
Après une observation de M. Lisch qui pense aussi qu’il serait peut-être plus intéressant de laisser la porte dans son ensemble que de la murer, la commission est d'avis qu’il convient de laisser M. Daumet examiner à nouveau la question. »

Procès-verbal d’une séance de la commission des Monuments historiques concernant la nomination de Daumet comme architecte du château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 190] M. Antonin Proust demande qu'on rétablisse au procès-verbal les termes dont il s'est servi au sujet de la nomination de l'architecte du château de Saint-Germain, à savoir que M. Jules Roche et lui se sont rendus chez le ministre pour lui rappeler les précédents, qu'ils ne l'ont pas rencontré, mais qu’au ministère ils ont appris que M. Lafollye, architecte, avait été remplacé le jour même de sa démission. M. Proust n’a pas entendu discuter la question devant la Commission, il s'est borné à lui faire une communication et il tient à ce qu'elle soit insérée au procès-verbal.
M. le président invite le secrétaire à donner de nouveau lecture du passage du procès-verbal. Après cette lecture, M. le président croit retrouver au procès-verbal ce que vient d'exposer M. Proust. M. Proust n'est pas de cet avis.
M. le directeur des Bâtiments civils prend la parole pour établir qu'il n'a agi que conformément aux précédents. Il rappelle que la nomination de M. Lafollye a été faite par le ministre des Travaux publics sans consulter son [p. 191] collègue des Beaux-Arts. Il donne lecture de l'arrêté de nomination. La situation n'a pas changé. Le directeur des Bâtiments civils n'avait pas à consulter la commission. Il n'aurait eu, dans tous les cas, qu’à consulter son collègue, il n'a pas cru devoir le faire.
Tout autre, ajoute-t-il, est la situation qui existe au château de Pierrefonds où M. Ouradou fut nommé par le ministre des Beaux-Arts avec l'adhésion du ministre des Travaux publics. Il donne lecture de la lettre d'avis qui montre l'entente intervenue alors entre les deux ministres et rappelle la nomination de M. Lisch qui s’est également faite après entente préalable entre les chefs des deux services. La conclusion est que le successeur de M. Lafollye a été nommé régulièrement et conformément aux précédents.
A la suite de ces explications, M. Darcel et M. de Lasteyrie relèvent la contradiction qui existe dans les manières de procéder pour deux monuments qui se trouvent dans une situation identique.
M. le directeur des Bâtiments civils répond qu'il n'a pas à apprécier les motifs qui ont pu amener cette différence entre les manières de procéder. Il tenait seulement à ce qu’il fût bien constaté qu'il avait agi conformément aux précédents, qu'il n'eût pu même agir autrement qu'il n'a fait.
M. le président considère qu'avant lecture du procès-verbal en séance, extrait devra en être communiqué à M. Antonin Proust et à MM. les directeurs des Bâtiments civils et des Beaux-Arts. »

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