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Lettre d’Henri IV concernant son départ pour Saint-Germain-en-Laye

« Mon Cousin,
Je pars demain pour m’en aller à Saint Germain en Laye, où je vous prie de vous trouver mardy. C’est pour vous communiquer chose qui importe à mon service. Mais ne laissés pas d’amener vos courtaults et vos levriers, car je veulx que nous allions à la chasse ensemble et que nous prenions un peu de bon temps, au lieu du mal que nous avons eu. Je vous ay volontiers accordé l’abbaye que vous m’avés demandée, et seray tousjours tres aise de vous gratifier.
Priant Dieu, mon Cousin, qu’il vous ayt en sa saincte garde.
Escript d’Amiens, le XVIe jour d’octobre 1597.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant l’installation du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Mon Cousin,
Je vous ay faict une depesche du VIIe de ce mois qui a esté envoyée au sieur de la Guiche pour la vous faire tenir, par laquelle je vous mandois la resolution que j’ay faicte de ne rien ordonner de la capitainerie de Sommieres, que vous ne fussiés icy aupres de moy et que nous n’en eussions conferé ensemble. C’est la mesme response que j’en ay faicte au fils du feu sieur de Saurin, present porteur, duquel j’ay toute bonne opinion, et seray bien aise de faire pour luy, s’il s’en presente occasion qui luy soit convenable. J’ay depuis receu vostre depesche du dernier du mois passé, où j’ay veu combien vostre passage a valu en la ville de Montpellier pour le repos d’icelle. Je m’asseure qu’il aura eu le mesme effect en celle de Nismes, et que toute la province ressentira beaucoup de fruict de ce peu de sejour que vous y avés faict.
Je presuppose que si vous avés continué vostre voyage comme vous me mandés, que ce dict porteur vous rencontrera à Lyon, et par consequent que vous ne tarderés plus gueres à estre icy pres de nous, où je desire que vous puissiés arriver avant que nous en delogions, qui sera, comme j’estime, vers la fin du mois. Et le premier voyage que vous ferons sera d’aller consigner à Saint Germain mon fils le Dauphin, ayant estimé ne pouvoir choisir lieu plus commode pour le faire nourrir que celuy là.
Nous n’avons icy rien de nouveau depuis ma derniere lettre, que le retour de mon nepveu le comte d’Auvergne et de mon cousin le mareschal de Biron de leur voyage d’Angleterre, qui se louent tous des faveurs et honnestetez qu’ils ont receues de la Royne. Le siege d’Ostande est toujours continué par l’archiduc et luy a esté ceste année plus favorable que la precedente, car il a pendant icelle faict fort beau temps. Il se confirme aussy tousjours davantage et opiniastre son siege, sur l’evenement duquel ils sont bien appointez contraires, car si les unes esperent l’emporter, les autres monstrent estre fort asseurez qu’il n’en sera rien. C’est ce que j’ay à vous dire pour ceste fois.
Priant Dieu, mon Cousin, vous avoir en sa saincte garde. Escript à Fontainebleau, le XIIIe jour d’octobre 1601.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant l’arrivée du prince de Condé à Saint-Germain-en-Laye

« A nos tres chiers et bien amez les prevost des marchands, eschevins, manans et habitans de nostre ville de Paris
Tres chers et bien amez,
Ayant sceu que nostre tres cher et tres amé cousin le prince de Condé doibt arriver bien tost en nostre chasteau de Sainct Germain en Laye, où nous avons ordonné qu’il fust conduict, et desirans que il fust recogneu et reveré de vous comme premier prince de nostre sang et heritier presomptif de ceste Couronne, jusques à ce que Dieu nous ayt donné des enffans, affin que, comme vous tenés le premier lieu par-dessus toutes les villes de nostre royaume, vous monstriés aussy l’exemple aux aultres de l’honneur qui est deub à tel rang, nous vous mandons et ordonnons d’aller visiter et saluer nostre dict cousin en corps quand il va arriver au dict lieu de Sainct Germain, et comme nous cherissons la personne de nostre cousin autant que s’il estoit nostre propre fils, esperans qu’il correspondra à l’esperance publique et à la nostre, nous vous scaurons tres bon gré du debvoir auquel vous mettrés pour ce resgard, qui sera de bonne odeur à l’endroict d’un chascun.
Donné au camp de la Fere, le XVIIe jour de novembre 1595.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant les travaux de ses différentes résidences

« Mon cousin,
Toutes mes autres lettres sont pour vous tesmoigner le contentement du service que vous avés faict à Dieu, à toute la Chrestienté et à moy particulierement en l’accommodement de l’affaire d’entre Sa Saincteté et les Venitiens. Ceste-cy particuliere est pour vous dire des nouvelles de mes bastimens et de mes jardins, et pour vous asseurer que je n’ay pas perdu le temps depuis vostre partement. A Paris, vous trouverés ma grande galerie qui va jusques aux Tuileries parachevée, la petite dorée et les tableaux mis dans les Tuileries ; un vivier et force belles fontaines, mes plans et mes jardins fort beaux ; la place Royale, qui est pres la porte Sainct Antoine, et les manufactures, des quatre parts, les trois faictes, et la quatriesme sera achevée l’année prochaine ; au bout du pont Neuf, une belle rue qui va jusques à la porte de Bussy faicte, et les maisons d’un costé et d’aultre, sinon faictes, du moins elles le seront avant la fin de l’année prochaine ; plus de deux ou trois mille ateliers qui travaillent çà et là pour l’embellissement de la ville, sy qu’il n’est pas croyable comme vous y trouverés du changement.
A Sainct Germain, je fais continuer ce que vous y avés veu commencer.
Icy, vous trouverés mon parc fermé, mon canal fort advancé, et plus de soixante mille arbres que j’ay faict planter ceste année dans ledit parc, par boqueteaux, presque tous repris, et avant cest hiver j’espere y planter plus de cinq ou six mille fruitiers. J’ay faict nettoyer et curer tous mes canaux, tant du jardin des canaux que aultres. Mes palissades sont fort belles. J’ay déjà trois aires de herons, qui me font esperer que puisqu’ils ont commencé, j’en auray force aultres dans ceste année. Ma basse court des cuisines sera plus de moitié faicte, et l’aqueduc que je fais faire pour conduire les eaux et les amener dans le château, faict de façon que j’en mettray par tous mes jardins où je voudray.
A Monceaux, les maçons hors du chasteau et qui travaillent à la basse court.
Somme toute, vous verrés à vostre arrivée que j’ay fort travaillé. Le canal qui mene de Briarre à la riviere du Loir ne sera encores parachevé ceste année, mais il le sera de bonne heure en la prochaine.
J’ay achevé ma diette, de laquelle je me trouve fort bien, Dieu mercy. Ma femme et mes enfans font de mesmes. Resolvés vous doresnavant des douze mois de l’année m’en donner les huict, et estre tout ce temps là aupres de moy. Aussy vous aimé je trop pour ne vous y avoir le plus que je pourray.
A Dieu, mon cousin. Ce IIIe may, à Fontainebleau.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur de Souvré,
C’est pour vous donner advis que je mande à madame de Montglat d’amener mon fils et mes aultres enfans à Sainct Germain en Laye, affin que vous vous trouviés à Fontainebleau le jour qu’ils en partiront, pour les accompagner jusqu’au dict Sainct Germain. J’envoye le Large, l’un de mes fourriers ordinaires, pour faire son logis, et luy ay commandé le chemin qu’ils auront à tenir.
Bonjour, Monsieur de Souvré. Ce XXVIe juillet, à Monceaux.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Mon amy,
La saison n’est plus propre de tenir mon fils le Dauphin et mes autres enfans à Noisy. C’est pourquoy je vous fais ce mot pour vous dire que je veux qu’ils retournent à Sainct Germain en Laye, où il n’y a plus de danger, et pour ce adviser madame de Montglat du jour pour les y faire remener, empruntant à cest effet de la royne Marguerite sa litiere, laquelle je m’asseure qu’elle prestera fort volontiers ; puis vous avés celle de ma femme et les carrosses, et ce qui sera necessaire pour faire porter tout le reste de leur equipage. Je vous en laisse le soin. Vous dirés à madame de Verneuil que mes enfans ont assez sejourné à Paris, à cause de la petite verole qui y court, et que je veux qu’elle les renvoye des lundy.
A Dieu, mon amy. Ce Xe novembre, à Fontainebleau.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant la recherche de marbre pour Saint-Germain-en-Laye

« Mon compere,
Celuy qui vous rendra la presente est un marbreur que j’ay faict venir expressement de Paris pour visiter les lieux où il y aura des marbres beaux et faciles à transporter à Paris pour l’enrichissement de mes maisons des Tuileries et Sainct Germain en Laye et Fontainbleau, en mes provinces de Languedoc, Provence et Dauphiné. Et pour ce qu’il pourra avoir besoing de vostre assistance, tant pour visiter les marbres qui sont en vostre gouvernement que les faire transporter comme je luy ay commandé, je vous prie le favoriser en ce qu’il aura besoin de vous. Vous scavés comme c’est chose que j’affectionne, qui me fait croire que vous l’affectionnerés aussy, et qu’il en va de mon contentement.
Sur ce, Dieu vous ayt, mon compere, en sa garde. Ce IIIe octobre, à Chambery.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant des arbres fruitiers en partie destinés à Saint-Germain-en-Laye

« A nos amez et feaulx les gens tenans nostre chambre des comptes à Pau
Nos amez et feaulx,
Desirans peupler nos jardins et vergers de Fontainebleau, Saint Germain et les Tuilleries de plusieurs bon arbres fruictiers, notamment de millicotons et pavyes, desquels ils en sont despourveus, et saichant qu’il y en a grand nombre dans les jardins de nostre ville et chasteau de Pau, à cette cause, vous ne ferés faulte, incontinent la presente receue, de faire arracher des dicts arbres de milicotons et pavyes qui sont dans les susdicts jardins et lieux circumvoisins, la plus grande quantité que faire se pourra, à l’aage de deux ou trois ans seulement, et iceux faire delivrer à Arnaud de Bayle, present porteur, l’un de nos fouriers ordinaires, que nous envoyons expres pour cest effect, pour nous les faire amener et conduire jusques aux lieux que nous luy avons ordonné. Sy n’y faictes faulte, car tel est nostre plaisir.
A Rouen, le XIIIe jour de janvier 1597.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV au connétable de Montmorency concernant son séjour à Saint-Germain-en-Laye

« Mon compere,
Je suys arryvé ce soyr ycy pour commancer ma dyette samedy ou dymanche. J’ay mandé à M. le chancelyer qu’yl ne vynt que ceux de mon conceyl dont nous ne nous pouvons passer ycy. Je vous prye de dyre à tous les prynces qu’yls n’y vyenent qu’avec chacun un gentylhomme, un valet de chambre et un page ; car yls n’auront que fayre de chevaus d’aultant qu’yls n’yront poynt à la chasse. Pour vous, vous ferés beaucoup pour vous et pour moy d’y venyr avec le moyns de trayn que vous pourrés et ranvoyer le reste à Parys ou le laysser à Chantylly ; ce cera pour vous delyvrer et moy aussy de beaucoup d’ymportuns. Mais amenés y vos levryers et des courtaus, car yl vous sera permys de chasser et non à autre. Vous trouverrés M. de Bouyllon logé avec moy dans le petyt chasteau, auquel je veus aussy fayre fayre dyete. Bonsoyr, mon compere. Ce XXIIme novembre, à Sainct Germain en Laye.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV annonçant une visite de la marquise de Verneuil à ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
Je vous fais ce mot et vous depesche ce lacquais expres pour vous dire que madame de Verneuil sera ce soir à Saint Germain, où elle va pour voir mes enfans. Et encores que nous ne voyons pas bien ensemble, ne laissés de luy faire tout l’honneur et la bonne chere que vous pourrés et de la loger au chasteau, me mandant par le retour de ce lacquais des nouvelles de mon fils et de mes enfans. Bonjour, madame de Montglat. Ce VIme juillet, à Paris.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV annonçant l’arrivée à Saint-Germain-en-Laye d’un peintre venant peindre le Dauphin

« Madame de Monglat,
Je vous fay ce mot par Decourt, que j’anvoye esprés à Saint Jermayn pour peyndre mon fyls le Daufyn, pour vous dyre que vous ne facyès aucune dyfyculté de le luy lesser peyndre. A son retour vers moy, vous me manderès de ses nouvelles. A Dieu, madame de Montglat. Ce XVIme janvyer, à Parys.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri II concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Je receu avant hier voz lettres escriptes a Mouchy par lesquelles m’advertissiez comme vous en partiez pour vous en aller a Sainct Germain en Laye ainsi que je vous avois mandé, et ce matin j’ay veu par celles que m’avez escriptes par vostre filz present porteur comme a vostre arrivee aud. lieu avez trouvé mes enfans en bien bonne santé, qui sont les meilleurs nouvelles que m’eussiez sceu mander. Vous advisant que ne me scauriez faire plus grand plaisir que de m’en escripre le plus souvent que pourrez. Et pour ce que par ced. porteur entenderez des miennes et de celles que je eu hier de vostre filz de Contay, je ne vous feray la presente plus longue si n’est pour prier Dieu, monsieur de Humyeres, qu’il vous ait en sa sainte garde. Escript a Chasteau Thierry le IIIIme jour d’aoust 1547.
Henry
Clausse
[f. 32v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre »

Fonds français

Lettre d’Henri II concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
J’ay veu par voz lettres du XXIXme comme ma fille Claude estoit arrivee le jour precedent en bonne santé a Sainct Germain en Laye, ou mes aultres enfans se trouvoient fort bien, et que mes officiers aud. lieu, apres s’en estre bien enquis, vous auroient asseuré que la ny es environs il n’y avoit pour le present aucun danger de malladies, ce que j’ay estre tres aise d’entendre. Et me ferez plaisir de me advertir le plus souvent que pourrez de leurs nouvelles durant ce voiage que je voys faire au partir d’icey, ce que par la poste pourrez ordinairement faire. Sur ce faisant fin je prie Dieu, mon cousin, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript a Fontainebleau le dernier jour de mars mil cinq cens quarente sept.
Henry
Clausse
[f. 17v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre, gouverneur de mon filz le Daulphin »

Lettre d’Henri II concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
J’ay veu par voz lettres du premier de ce moys que j’ay ce jourd’huy receues comme mes enfans sont en bonne santé et qu’il fait bien sain a Sainct Germain, au moien de quoy vous menez souvent mon filz a l’esbat, qui est le mieulx que vous scauriez faire. Par quoy vouos continurez quant verez le temps a propoz, estant asseuré qu’il ne tiendra a mulletz car j’ay commandé qu’il vous en soit envoyé, vous advisant au demourant, mon cousin, que vous ne me scauriez faire plus grand plaisir et service pour le present que de m’advertir ordinairement des nouvelles de mesd. enfans, ce que je vous prie faire. Et nostre Seigneur, mon cousin, qu’il vous ait en sa sainte garde. Escript a Vaulnisant le IIIme jour de may 1548.
Henry
Clausse
[f. 53v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Lettre d’Henri II concernant sa prochaine arrivée à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Ce m’a esté fort grant plaisir d’entendre par Cabassolles et depuis par Sainct Luc les bonnes nouovelles qu’ilz m’ont dictes de la santé de ma fille la royne d’Escosse et de mes enfans, et a ce que j’ay veu par leurs protraictures que m’avez envoiées, ilz sont tous en tres bon estat, Dieu mercy. Vous advisant que pour le desir que j’ay de les veoir, j’ay deliberé faire si bonnes journees d’icy a Sainct Germain que j’espere y arriver le IXe de ce mois prochain, et envoiray bien tost davant ung des mareschaulx de mes logeis et des fourriers pour deppartir audict lieu du logeis au train que vous avez par della affin qu’il n’y puisse avoir desordre. Au regard de ce que avez escript touchant la creue de despence qu’il convient faire pour la nourriture des dames, gentilzhommes et autres personnes que madicte fille la royne d’Escosse a avecques elle et pour son amenegement, j’ay commandé au tresorier de mon Espargne fournir quelque argent au tresorier de la maison de mesd. enfans, tant pour subvenir a icelle despence que pour l’achapt seullement des meubles contenuz au mémoire que je vous ay envoié par ledict Sainct Luc, en actendant que je sois par della ou je feray pourveoir et donner ordre a tout ce qui sera requis et necessaire, tant pour icelle madicte fille que pour les siens. Vous priant cependant continuer a m’advertir de leurs nouvelles le plus souvant que pourrez, et a Dieu, mon cousin, qui vous ait en sa saincte garde. Escript a Nevers le XXVme jour d’octobre 1548.
Henry
Clausse
[f. 72v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Henri II

Lettre d’Henri II concernant l’installation de ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Aiant veu par ce que vous avez escript à mon cousin le connestable comme avez eu certain advertissement que l’on ne se mouroit plus a Sainct Germain en Laye et que la femme qu’on disoit mallade est guerye et s’est trouvé que sa malladie n’estoit aucunement contagieuse, a ceste cause vous mennerez incontinent mon filz et ma fille Helisabel aud. lieu ou dedans ung jour ou deux pour le plus tard. J’envoiray ma fille Claude et seray tres aise qu’ilz y puissent arriver en mesme temps. Vous priant donner ordre que leur logeis soit bien prest et acoustré comme il appartient et au demourant me faire scavoir de leurs nouvelles le plus souvent que pourrez comme avez tousjours fait, estant asseuré que me ferez en ce faisant plaisir et service tres agreable, et a Dieu, mon cousin, qui vous ait en sa sainte garde. Escript a Fontainnebleau le XXme jour de mars 1547.
Henry
Clausse
[f. 13v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Lettre d’Henri II concernant l’arrivée de Marie Stuart à Saint-Germain-en-Laye et les travaux à mener au château avant sa propre venue

« Mon cousin,
Pour ce que ma fille la royne d’Escosse pourra arriver a Sainct Germain en Laye environ le XVIIIe de ce mois et moy bien tost apres, vous envoirez incontinent la present receue faire acoustrer le logeis de Carrieres, pour icellui estant acoustré et en ordre y mener mes enfans, avecques lesquels madicte fille la royne d’Escosse y logera, jusques a ce que je soye par della. Et cependant l’on nectoira le chasteau dudict Saint Germain en Laye, pareillement la basse court et le villaige, et fera l’on audict chasteau ce que scavez que j’ay ordonné y estre faict beaucoup mieulx et plus aisement que si mesd. enfans y estoient, lesquelz aussi ne se trouveront que mieulx de changer ung peu l’air. Au demeurant, mon cousin, vous donnerez charge à La Salle que suivant ce que je luy escriptz presentement par les lettres que je vous envoie, lesquelles vous luy ferez bailler, qu’il donne ordre de ne laisser venir audict Sainct Germain, et principallement au chasteau, personne soit maçon, manouvrier ou autre, de lieu suspect de malladie contagieuse, et tiendrez main que le semblable se face a Poissy et aux villiages d’alentour, affin que quant je y seray il n’y puisse avoir danger. Quant a ce que m’avez escript par voz lettres du XXVIe du mois passé, que je receu hier a Lyon, de la malladie de la royne Leonor ma belle mere, c’est chose dont j’avoir ja esté adverty et l’envoye visiter pour scavoir comme presentement elle se trouve, vous advisant au reste que j’ay estré tres aise d’entendre les bonnes nouvelles que m’escripvez de la santé de mesd. enfans, et qu’il n’y aura faulte que je ne tieigne a vostre filz de Becquincourt ce que je luy ay promis ou lieu de l’office de feu Potarde. Au regard du mémoire du deppartement du logeis de mesd. enfans audict Sainct Germain, je vous renvoieray par la premiere poste le memoire que m’en avez envoié, corrigé selon mon intencion. Cependant, je prieray Dieu, mon cousin, qu’il vous aict en sa sainte garde. Escript a la Bresle le deuxiesme jour de octobre 1548.
Mon cousin, depuis la presente escripte, je me suis advisé de vous envoier les lettres que j’escriptz à la royne Leonor, ma belle mere, lesquelles aiant veues vous les luy envoierez par quelqu’un des gentilzhommes de mon filz qui les luy presentera de ma part avecques mes tres affectueuses recommandations a sa bonne grace, et luy dira comme je l’envoie devers elle pour la visiter et scavoir de ses nouvelles et que je party hier [f. 69v] de Lyon en deliberation d’estre a Sainct Germain sur la fin de ce mois, et que je suis en bonne santé. Ar reste, vous l’instruirez de sorte qu’il ne se puisse coupper ne que l’on congnoisse qu’il ne vieigne d’icy. Et apres m’envoierez par la poste la responce de lad. dame.
Henry
Clausse
A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Lettre d’Henri II concernant l’arrivée de Marie Stuart aux environs de Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Par voz lettres du IIIe de ce moys, que j’ay presentement receues, j’ay entendu la mort de la dame de Contay, vostre belle mere, a quoy vous ne autre ne devez ce me semble avoir regret, veu son ancien aage et que jusques au bout elle a honnorablement vescu, et ne fault que aiez doubte que je n’aye trouvé bonne vostre allee devers elle, car si vous eussiez faict autrement vous eussiez failli a vostre debvoir, aussi que j’estime bien que sa malladie n’estoit dangereuse que pour elle, et que avant la reception de la presente vous serez de retour a Carrieres, ou je fais mon compte que mes enfans sont de present suivant ce que je vous ay dernierement escript. Et pour ce que ma fille la royne d’Escosse y pourra arriver le XIIII ou XVe de ce moys, vous adviserez, mon cousin, de faire d’heure acoustrer pour elle la chambre qu’on a cy devant acoustume de laisser a la damoiselle de Carrieres, a laquelle ferez bailler quelque logis au villaige, ou je suis seur qu’elle se retirera vouluntiers pour faire place a madicte fille, de quoy vous la prierez de ma part. Et au reste, ferez retenir logis aud. villaige et es environs pour le train de madicte fille, et laisserez choisir a ma cousine la duchesse de Guyse celly qu’elle vouldra pour elle. Au demourant, mon cousin, je vous envoye des lettres que j’escriptz au sieur de Commacre, mon maistre d’hostel, par lesquelles je luy mande que incontinant que madicte fille sera aud. Carrieres, il renvoye en leurs maisons tous mes officiers qui sont avecques elle, car je veulx qu’elle soit servie de ceulx de mesd. enfans, ainsi que je vous ay dernierement escript. A ceste cause, ferez bailler aud. Commacre lesd. lettres et continuerez de m’advertir des nouvelles de mesd. enfans le plus souvant que pourrez, estant asseuré que me ferez en ce faisant tres agreable plaisir, [f. 70v] vous disant a Dieu, mon cousin, qui vous ait en sa saincte garde. Escript a Sainct André le VIIe jour d’octobre 1548.
Henry
Clausse
[f. 71v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Lettre d’Henri II concernant le logement de ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Depuis mes dernieres lettres, j’ay receu les vostres de III et XIIe de ce moys, tres aise d’avoir veu par icelles comme mes enfans continuent de se porter de bien en mieulx, et povez estre seur que ne me scauriez faire plaisir ne service plus agreables que de m’advertir le plus souvant que pourrez de leurs nouvelles. Et pour ce que j’espere aller bientost a Sainct Germain en Laye, j’ay advisé de faire dresser et accommoder pour eulx et pour ma fille la royne d’Escosse les salles et chambres tant de dessus la mienne que de dessus celles de ma femme, de mon oncle le roy de Navarre et de mon cousin le connestable, comme verrez par le memoire que je vous envoye, et mande a Saint Germain qu’il y face incontinant besongner en la meilleure dilligence qu’il sera possible. Au demourant, mon cousin, ma cousine la grand seneschalle m’a faict requeste pour vostre filz de Becquincourt de l’office d’auditeur de mes comptes a Paris puis nagueres vacqué par le trespas d’un nommé Potarde suivant la promesse que je luy avois cy devant faicte du premier desd. offices qui viendroit a vacquer, ce que je ne luy ay peu accorder pour ce que ja j’avois faict estat de l’argent qui proviendroit d’icelluy office pour employer en mes affaire qui maintenant son merveilleusement pressez, actendu mesmement qu’il se retire peu des deniers de Guyenne a cause des troubles et que dvant qu’il soit guieres je feray bailler a vostred. filz autant d’argent que led. office aura esté vandu. Cependant, il aura ung peu de patience, et au reste je prieray Dieu qu’il vous ait en sa saincte garde. Ecript a Mezieu le XVIIIe de septembre 1548.
Henry
Clausse
[f. 68v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Lettre d’Henri II concernant le départ de ses enfants de Saint-Germain-en-Laye en raison du danger de peste

« Mon cousin,
J’ay entendu par le sieur de Pinbouillard et par ce que m’avez par luy escript la bonne santé en laquelle sont mes enfans, et comme au moien du danger de peste survenu à Saint Germain vous les avez remenez à Carrieres, attendant que je vous aye adverty du lieu où je vouldray que les menez, qui a estré tres bien fait. Et pour ce qu’il me semble que pour le present ilz ne pourroient estre mieulx ne en plus bel air que a l’Isle Adan, vous les y amennerez et les logerez ceans ou bons varez estre plus a propoz, soit au pavillon du jaridn ou au vieil logeis, vous advisant, mon cousin, que de me faire souvent scavoir de leurs nouvelles et pour autant qu’entenderez des miennes par led. sieur de Pinbouillard, je ne vous feray plus longue lettre si n’est pour prier Dieu, mon cousin, qu’il vous ait en sa sainte garde.
Escript à Vislers Cousteretz le VIIme jour d’aoust 1547.
Henry
Clausse
[f. 34v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre »

Fonds français

Lettre d’Henri II annonçant l’arrivée du jeune Louis de Gonzague à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Mon cousin le duc de Mantoue a envoyé le sieur Ludovic de Gonzague, son frere, aupres de mon filz le Daulphin et pour ce que je desire qu’il soit bien traicté, je vous prie donner ordred e faire bailler quelque bon logis pour son train au villaige de Saint Germain, et quant à sa personne le faire loger dedans le chasteau en quelque bonne et commode chambre. Priant Dieu, mon cousin vous avoir en sa garde. Escript à Compieigne le cinquiesme jour de aoust 1549.
Henry
De l’Aubespine
[f. 3v] A mon cousin le sieur de Humyeres, gouverneur de la personne de mon filz le Daulphin »

Lettre d’Edward Stafford, ambassadeur d’Angleterre en France, à Walsingham mentionnant des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« I am now going to horse to meet the King, or at least the Queen Mother, at Chenonceaux. The King would not give me audience at Bois de Vincennes, but referred me and all the ambassadors to his meeting with the Queen Mother at Blois, on the 10th or 12th of this month at farthest. But she having sent him word that “there was no coming to Blois nor thereabouts, the plague being so rife,” he appointed to see her at Chenonceaux, “and not tarry past a night or two and so bring them away with him to Montargis, and so roving about and staying in no place till Saint Germains house be ready, where he meaneth to make his rendezvous”, desiring us all to wait until then.
But knowing that he hath so pulled down and patched at Saint Germains that it cannot be ready a good while, and his humour so changeable that God knoweth whether he will keep that deliberation or no, and desirous to have her Majesty served to her contentment,” though it is above seven score miles hence and will be a great charge, I mean to go to Amboise, within two leagues of the Court, and be there before the King, and speak with them both. If he comes not within ten days, I will speak with the Queen Mother, and stay till she has sent to him, rather than leave her Majesty's will undone. »

Stafford, Edward

Lettre décrivant une chasse des fils de Louis-Philippe à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le lundi 20 juin 1842, à 8 heures et demie
J’espère que tu ne me reprocheras pas, cette fois, ma chère Henriette, d’abandonner le duc d’Aumale. Voici trois jours que je dîne avec lui, hier, avant-hier et mercredi ! Par exemple, il faut que j’y renonce aujourd’hui. Le prince a imaginé d’aller faire le bois ce matin à Saint-Germain. Voilà en quoi consiste cette plaisanterie : on se lève à une heure après minuit, on monte en voiture, on y dort de fatigue jusqu’à Saint-Germain où on arrive à deux heures et demie du matin. On se rend au chenil de l’équipage de chasse du prince royal, où on éveille en sursaut gens et chiens. On s’empare de deux ou trois limiers et on les lâche dans la forêt. La fonction des limiers est de dépister le cerf. On les suit comme on peut pendant plusieurs heures à travers ronces et broussailles, le pied dans la rosée et la tête dans le brouillard, et quand on a fait lever quelque grosse bête, cerf, daim, daim, chevreuil ou sanglier, ce qui ne s’obtient souvent qu’à la fuite d’une longue et pénible recherche, le tout est fait ; on a fait son bois, et on est autorisé à rentrer chez moi. Telle est la partie de plaisir à laquelle se livrent aujourd’hui le duc d’Aumale et son frère le duc de Nemours. Qu’en dis-tu ? Ne faut-il pas avoir le diable au corps pour s’amuser de ce qui est la corvée des autres ? car faire le bois a toujours [p. 253] passé pour la plus rude besogne des piqueurs et des valets de chien. Quand Jamin a reçu les ordres du prince pour cette équipée, il n’en pouvait croire ses oreilles, et il en pestait hautement. Il ressemblait à la poule qui a couvé des œufs de canards et qui les voit se jeter à l’eau sans pouvoir les suivre. Jamin suivra la chasse, mais en maugréant contre Dieu et les saints. Quant à moi, à qui la chasse a été offerte, je me suis prudemment récusé, d’autant que l’offre n’était qu’une ironie très fine à l’adresse de ma matinalité très suspecte.
Hier, à Neuilly, Madame m’a encore demandé de tes nouvelles. On admirait fort au Salon un tableau daguerréotypé dans lequel M. Eynard, le banquier philhellène, a représenté la famille royale, ornée de Jules La Rochefoucauld sur le second plan. C’est étonnant de ressemblance, ou plutôt c’est la nature prise sur le fait. Mais tous les visages sont noirs. Le daguerréotype ne peut pas faire autrement. Il en résulte que toute cette royale assemblée a l’air d’une réunion de nègres échappée au désastre de Saint-Domingue. Plus les attitudes sont vraies et naturelles, plus cette horrible couleur est laide à voir. »

Cuvillier-Fleury, Alfred-Auguste

Lettre du roi à Richelieu concernant la venue du parlement à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, ce 23me janvier 1642
Je trouve bon que le parlement et les autres compagnies me viennent dire adieu samedy. Ils pourront partit de Paris sur les onze heures du matin et ariver à Saint Germain entre deux et trois apres midy, autrement il les faudroit traiter, qui est une depance superflue. Je me porte bien. Je vous done le bon soir.
Louis »

Lettre du roi à Richelieu concernant la tenue d’un Conseil à Rueil ou à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Je viens de resevoir vostre billet. Si ce n’estoit que j’ay commancé aujourd’huy à prendre mes eaux et que je n’ose aller au chaut, je vous euse porté ma reponce moy mesme.
Je vous diray donc que vous pouvés mander le Conseil demain à 3 heures apres midy, en ce lieu ou à Ruel, si vostre santé ne vous permet de venir icy, laquelle il faut preferer à toutes choses, priant le bon Dieu qu’il vous la conserve telle que je la desire.
Louis
A Saint Germain en Laye, ce 27me juin 1634 »

Louis XIII

Lettre du roi concernant le séjour du dauphin, la petite vérole étant à Saint-Germain-en-Laye

« Au duc de Montausier
Beauzé, le 2 octobre 1673
Mon cousin,
J’ai reçu votre lettre du 30 de septembre et considéré toutes les choses que vous me représentez. Je ne puis approuver le dessein de mener mon fils à Vincennes ; car, encore que l’air y soit bon, jamais nous n’y avons été sans beaucoup de malades en cette saison, et les gens meme du lieu n’ont pas eté exceptés ; et quoique peut etre l’eau qui croupissoit alors dans les fossés contribuât à cela, et qu’à present ils sont secs, [p. 516] il ne peut avoir moins à craindre, l’épreuve ne m’en plait pas. Pour ce qui est de Saint Germain, la petite verole y etant, il n’y faut pas penser. Je desire seulement que vous en fassiez sortir tous ceux qui sont atteints de cette maladie, afin que dans quelque temps, apres avoir bien fait nettoyer et aerer les maisons qui en auront eté frappées, on y puisse retourner. Cependant comme je vois par votre lettre que le mal qui court à Versailles ne vient pas de l’infection de l’air, si vous jugez qu’en prenant aux portes et ailleurs les precautions qui se peuvent prendre en de pareilles rencontres, mon fils y puisse demeurer sans hasarder sa santé, je m’en remets à votre discretion et à votre affection ; mais en cas que vous n’y voyiez pas assez de sureté, je trouve bon que pour son sejour, jusqu’à ce que le peril de Saint Germain et de Versailles soit passé, vous choisissiez quelque maison de ces quartiers là, comme Ruel, ou telle autre que vous trouverez plus saine et plus agreable, et qui soit fermée de fossés. »

Louis XIV

Lettre du roi concernant le monastère des Loges à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur de Beaumont,
Ayant appris que les marguilliers de Saint Germain en Laye s’immisoient sans aucun ordre ny permission de faire bastir une chapelle soubs le titre de Saint Fiacre au lieudict les Loges, joignant celle des peres augustins deschaussez dudict Saint Germain, de laquelle la Reyne madame ma mere est fundatrice, j’é vouu vous escrire cette lettre pour vous dire qu’aussitost que vous l’aurez receue, vous ayés à faire cesser cet ouvrage jusques à mon retour ) ma bonne ville de Paris et que je sois plus particulierement informé du subject qui a obligé lesdictz marguilliers de l’entreprendre, comme aussi à départir auxdicts peres augustins deschausez toute la protection et assistance dont ils auront besoing en cette rencontre. Ce que m’asseurant que vous fairés bien voluntiers, je ne fairay la presente plus longue que pour prier Dieu qu’il vous ayt, Monsieur de Beaumont, en sa saincte garde.
Escrit à La Fere ce vingt quatriesme juillet 1655.
Signé Louis
De Lomenie »

Louis XIV

Lettre du roi au cardinal de Richelieu l’informant d’un voyage à Versailles avant de revenir à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Je fais estat d’aler à Versaille demain si il fait beau et apres m’en revenir à Saint Germain quand il le faudra pour mes affaires. Voilà tout ce que je vous puis mander. Asurés vous toujours de mon affection. Je finiray en priant le bon Dieu de tout mon cœur qu’il vous tienne en sa sainte garde.
Louis
A Saint Germain en Laye, ce 3me fevrier 1633 »

Lettre du roi annonçant son arrivée à Saint-Germain-en-Laye et ordonnant le déménagement du dauphin au Château-Neuf

« Au duc de Montausier
Ath, le 6 juillet 1671
Hier, je vous mandai que nous serions à Saint Germain le mardi ou le mercredi de la semaine prochaine ; mais nous y serons samedi au soir, 11 de ce mois, ayant resolu de partir demain, sur la nouvelle de la maladie de mon fils le duc d’Anjou. Vous avancerez à proportion le delogement de mon fils pour aller au chateau neuf, et son depart, afin de venir à notre rencontre à Franconville. »

Louis XIV

Lettre du roi annonçant que le prince de Conti et le duc de Longueville ont quitté Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Je vous ay fait scavoir par ma precedente depesche le suject qui m’a obligé de sortir de ma bonne ville de Paris et les motifz de la declaration que j’ay envoyée au parlement estant en lad. ville par laquelle je l’ay interdict et transferé sa seance à Montargis, maintenant je vous fais celle cy, par l’advis de la Reyne regente madame ma mere, pour vous faire scavoir que led. parlement est entré dans une rebellion ouverte et a ordonné par arrest qu’il seroit levé des gens de pied et de cheval dans mad. ville de Paris pour employer contre mon service, et que mes cousins le prince de Conty et duc de Longueville, qui estoient venus avec moy en ce lieu, s’en sont retirez la nuict derniere sans prendre congé de moy et sont rentrez dans mad. ville, donnants lieu de juger par cette conduicte que c’est pour des desseins aussy contraires aux debvoirs de leur naissance et condition qu’à ceux des obligations qu’ilz ont à la Reyne regente madame ma mere et à moy. Ce que je desire que vous faciez entendre à tous ceux que vous verrez estre à propos et que sur ces occasions vous redoubliez vos soings à ce qu’il ne se passe rien en l’estendue de vostre charge qui puisse prejudicier mon service. De quoy me reposant sur vous, je ne vous feray la presente plus longue que pour prier Dieu qu’il vous ayt, mon cousin, en sa sainte et digne garde.
Escrit à Saint Germain en Laye le Xe jour de janvier 1649. »
Au revers : « Plusieurs lettres du Roy aux gouverneurs pour leur faire savoir que M. les princes de Conty et Longueville se sont retirez d’aupres Sa Majesté pour entrer à Paris et qu’ilz ayent à doubler leurs soings »

Louis XIV

Lettre du roi annonçant la naissance du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« De par le Roy
Cher et bien amez, Nous avons tousjours eu grand suject de louer Dieu et le remercier, ainsy que nous avons esté soigneux de faire, des graces qu’il nous a desparties depuis nostre avenement à cette couronne, entre lesquelles celle que nous recevons aujourd’huy en l’heureux accouchement de la Reyne nostre tres chere et tres amée compagne et espouze, qui vient presentement de mettre au monde un filz, nous donne une joye si grande que nous ne la pouvons assées exprimer, et comme nous sommes tres asseurez que tous nos bons subjects prendrons part au ressentiment que nous avons d’un bien qui est avantageux pour nostre personne et pour le general de nostre royaume, nous escrivons au sieur evesque d’Alby et autres de nostre province de Languedoc qu’ilz ayent à faire chanter le Te Deum et faire faire la procession generalle, à laquelle vous assisterés en corps et ferés aussy tirer le canon et faire les feux de joye ainsy qu’il est acoustumé en semblables actions de resjouissance, donnant ordre qu’il soit mis des lumieres aux fenestres des maisons estans sur rue, le tout suivant ce qu’il vous sera ordonné tant par les gouverneurs de lad. province que par led. sieur evesque d’Alby, ausquelz vous vous conformerés, et nous asseurans que vous ne manquerés d’y satisfaire, nous ne vous feront cette cy plus expresse. Donné à Saint Germain en Laye le Ve jour de septembre 1638.
Louis
Phelypeaux »

Louis XIV

Lettre du préfet concernant l’établissement d’un Prytanée à Saint-Germain-en-Laye

« Versailles, le 25 germinal an 8
Le préfet au citoyen Lemoyne, architecte inspecteur des bâtimens nationaux à Saint Germain
Le ministre de l’intérieur m’ayant chargé, citoyen, de choisir dans la commune de Saint Germain en Laye l’emplacement le plus propre à recevoir la section du Prytanée français qui doit y être établie. Je vous invite à m’indiquer le bâtiment le plus convenable à cet usage, sous le double rapport de la commodité et de l’économie. Veuillez bien en même tems m’adresser le devis des travaux que cet établissement pourra nécessiter. J’attends de votre zèle pour la chose publique toute la célérité que cette opération exige.
Salut et fraternité »

Préfecture du département de Seine-et-Oise

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« De Paris, le 29 septembre 1667
[…]
La cour est assez mélancolique à Saint Germain ; le Roi y négocie, joue souvent à la paume, et des cinq à six heures de suite il va à la chasse pour le vol et fait l’amour ; l’on en parle si diversement que l’on à peine à croire ce que chacun en dit. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 27 juillet 1668
L’on attend à Saint Germain l’accouchement de la Reine ; l’on la saigna vendredi dernier pour le rendre heureux et facile. Le Roi n’en bouge pas. Il est chagrin de ce que tout le monde dit qu’il lui doit arriver quelque grand malheur et surprenant, sans que l’on puisse pénétrer d’où procède cette pensée. L’affaire de la femme qui lui dit des injures l’a beaucoup fâché, aussi bien que l’emportement d’un gentilhomme qui en dit beaucoup de mal. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, le 31 janvier 1670
Bien que j’aie su dès le point du jour et même avant que de commencer cette lettre que M. le chevalier de Lorraine avait été hier soir arrêté prisonnier à Saint Germain et que Monsieur en était parti à l’heure, très mal satisfait, néanmoins je n’ai pas cru le devoir faire savoir à Votre Altesse royale que je n’en susse au vrai toutes les circonstances et les causes, ce que j’ai eu de la peine à débrouiller parce qu’on en parle bien différemment à Paris, mais à la fin j’ai su ce [p. 384] qu’Elle verra dans le mémoire ci-joint de ma main, que je n’ai pas le temps de faire copier parce qu’il est fort tard.
Relation de ce qui s’est passé à Saint Germain la nuit du 30 janvier 1670
Le Roi fit donner une petite revue à ses gardes du corps pour avoir prétexte de les assembler et donner ordre à M. le comte d’Ayen, fils de M. le duc de Noailles, capitaine de quartier, et à M. le comte de Lauzun, marquis de Péguilin, d’en prendre quatre cents à l’entrée de la nuit et de se rendre maîtres de toutes les avenues du château neuf, ce qui ne se put faire sans que Monsieur, qui y avait son logement, n’en fût averti, dont il fut fort surpris et en peine. M. Le Tellier entra d’abord dans sa chambre et lui dit que le Roi était fâché d’être forcé, pour le bien de ses affaires, de s’assurer de M. le chevalier de Lorraine, qu’il croyait qu’il y donnerait les mains de bonne grâce puisque Sa Majesté lui avait donné l’ordre de l’assurer de la continuation de son amitié et de son estime. Monsieur lui répartit que, quels traitements que le Roi fît à ce chevalier, [p. 385] qu’il l’aimerait toujours parfaitement et qu’il lui donnerait toute sa confiance mais que, puisque le Roi le traitait de la sorte, qu’il allait partir à l’heure même pour se retirer à Villers Cotterets. M. Le Tellier lui voulut représenter qu’il ne fallait pas aller si loin, que ce serait assez de se retirer à Saint Cloud ; Monsieur lui répliqua qu’il voudrait avoir une maison à trois cents lieues de La Cour pour s’y aller consoler.
M. Le Tellier, voyant entrer le comte d’Ayen dans la chambre, passa en l’appartement de madame la duchesse d’Orléans ; ce comte dit à Monsieur qu’il avait un extrême regret d’être obligé d’exécuter les ordres qu’il avait en sa présence ; il lui répliqua qu’il entendait assez ce qu’il lui voulait dire, il se tourna au chevalier de Lorraine, l’embrassa et se retira dans son cabinet, la larme aux yeux. Le comte d’Ayen fit prisonnier le chevalier de Lorraine avec toute la civilité possible, sans lui ôter son épée, le conduisit dehors de l’appartement de Monsieur, le remit au comte de Lauzun, qui l’amena sur l’heure à la Bastille, dont il est parti aujourd’hui pour être enfermé dans le château de Pierre Encise à Lyon.
[p. 386] M. Le Tellier, qui était passé chez Madame, lui fit le récit de toute la chose et lui demanda ce qu’elle ferait ; elle lui répartit hardiment : ce que Monsieur lui ordonnerait. Ils partirent sur le champ et arrivèrent à Paris environ minuit. Monsieur fit appelée l’ambassadeur d’Angleterre et l’abbé Montaigu, il demeura enfermé avec eux jusques à quatre heures ; on dit qu’il pressa fort ledit ambassadeur d’aller à Saint Germain, qui s’en excusa, et à son refus l’abbé de Montaigu a fait ce voyage là ce matin.
On parle diversement par Paris du sujet de cette détention. On dit que l’évêque de Langres étant mort, qui était cet abbé de La Rivière qui avait tant eu de crédit auprès de feu M. le duc d’Orléans, a laissé vacantes deux abbayes valant de revenu 40000 livres, qu’elles sont dans l’apanage de Monsieur et par conséquent de sa nomination ; que, les ayant données au chevalier de Lorraine et en ayant demandé l’agrément au Roi, il lui répondit [p. 387] que, n’étant pas prêtre, il en avait du scrupule et qu’alors il se passa entre eux quelques paroles d’aigreur. Mais ceux qui savent l’état des choses et qui en jugent sainement croient que le roi d’Angleterre a voulu la prison de ce chevalier, lui imputant les mauvais traitements que reçoit Madame, ceux que l’on a faits à madame de Saint Chaumont et à M. l’évêque de Valence, ses créateurs. En effet, bien que Madame suive Monsieur, elle a de la joie du malheur du chevalier de Lorraine et d’avoir l’avantage de s’être vengée du crédit du roi, son frère, que l’on ne veut pas maintenant fâcher ici.
On dit que Monsieur persiste dans la résolution de partir de Rueil pour Villers Cotterets, quoique MM. Le Tellier et de Lauzun soient venus aujourd’hui de Saint Germain pour lui parler. Il pourrait bien avoir le loisir de s’en repentir : s’il est bien conseillé, il se soumettra aux volontés du Roi ; il ne sera suivi que par ceux de sa maison et s’y divertira mal. Il n’est plus le temps d’autrefois que, quand un Fils de France se retirait de la Cour mal satisfait et était une fois à trois lieues de Paris, l’on croyait le royaume bouleversé et [p. 388] en péril ; chacun armait pour son parti et les mécontents levaient le masque ; présentement personne ne bougera, tout le monde est soumis dans le devoir et dans la crainte, le Roi dans la souveraine puissance, fort en argent et en troupes, maître des parlements, des places et de tout ce qui es dans son royaume. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« A Rueil, le 20 juin 1670
Nous étions mardi à la Cour pour faire compliment à Leurs Majestés sur leur voyage et heureux retour, monsieur le nonce et moi d’ambassadeurs, les envoyés et résidents de Portugal, Suède, palatin et de Mantoue. Nous ne pûmes voir le Roi contre la coutume que l’après dîner, car, encore qu’il se porte bien, néanmoins il se baigne le matin dans la chambre par précaution. Je lui fis le compliment sur la bonne santé qui l’a accompagné dans son voyage, où je l’assurai que Votre Altesse royale l’avait suivi de ses vœux et de ses souhaits, ce que j’accompagnai d’expressions de vénération et de partialité. Il me répondit qu’il avait trouvé les choses en bon état en Flandres et mieux que quand nous y avions été ensemble, qu’il était très satisfait de son voyage. […]
[p. 444] Il me demanda ensuite avec amitié des nouvelles de la santé de Vos Altesses royales et de celle de monseigneur le prince et me témoigna de la joie quand je l’assurai qu’elles étaient parfaites, et je sortis d’auprès de lui très satisfait comme toutes les autres fois que j’ai eu l’honneur d’en [p. 445] approcher. Je vis ensuite la Reine et puis le Dauphin, dont je reçus aussi des grandes marques de bonté pour Vos Altesses royales et de ce prince, qui est toujours plus spirituel, pour monseigneur le prince de Piémont.
Madame arriva avant hier au soir à Saint Germain, fort satisfaite des honneurs, des caresses et des présents que le roi et la reine d’Angleterre lui ont faits, entre autres d’un poinçon et d‘une paire de boucles d’oreilles de grand prix. Leurs Majestés la reçurent avec des grands témoignages de bienveillance. Hier matin, avant le dîner, elle alla chez le Roi et l’après dîner le Roi alla chez elle. Ils s’entretinrent longtemps seuls et ont paru très satisfaits de leurs conférences. On dit qu’elle a fait tout ce qu’elle a voulu à l’avantage de la France, que messieurs de Colbert et de Ruvigny ont fort négocié avec Sa Majesté britannique et signé des traités de commerce pour l’Amérique, ce qui portera du préjudice [p. 446] aux Espagnols et Hollandais. M. le maréchal du Plessis y a aussi beaucoup agi et on a assuré que Madame a parole du roi, son frère, qu’il abandonnera la ligue du Nord quand Sa Majesté Très Chrétienne le voudra. On publie par Paris qu’il veut répudier la reine, sa femme, et épouser mademoiselle de Montpensier, que le Roi Très Chrétien achète tous les biens de cette princesse pour le prix de quinze millions. Je ne croirais pas néanmoins à ces deux dernières nouvelles que je n’en aie des assurances solides, car je vois bien des difficultés pour les exécuter.
Madame hait toujours mortellement madame la comtesse de Soissons, ce qui fait qu’on appréhende qu’elle ne lui fasse pièce. Elle est néanmoins à Saint Germain et jusques à présent elle espère d’aller avec la Cour à Versailles, qui part aujourd’hui de Saint Germain pour y aller faire quelque séjour. Les dames de la faveur sont aussi bien et aussi belles que jamais et toutes choses marchent de leur train ordinaire. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 15 janvier 1672
La pensée de Votre Altesse royale sur le malheur du comte de Lauzun est très judicieuse et ce ne peut être autre chose. Il en voulait à madame de Montespan, parce qu’elle ne lui était pas favorable. Outre qu’il en a dit du mal, on croit toujours qu’il voulait donner moyen à son mari de l’enlever. Elle a encore peur de l’être et de quelque insulte, car elle ne marche jamais sans gardes, pas même pour aller de sa chambre à la chapelle [à] Saint Germain, bien qu’elle en soit tout contre.
[p. 223] Elle est toujours mieux que jamais. On avait dit que le Roi regardait avec un œil passionné la duchesse de Ventadour et que madame de Richelieu travaillait à la lui rendre facile, mais je n’en crois rien, car outre que le Roi aime toujours beaucoup madame de Montespan, c’est qu’elle est amie de la duchesse de Richelieu et lui a fait avoir la charge de dame d’honneur de la Reine. Il y a bien des gens qui croient que le Roi ne marchera qu’après les couches de la Reine pour ne pas s’éloigner des dames qu’il mènera puis à la suite de la Reine. Si cela était, on ne bougerait d’ici qu’au mois de juillet. C’est à quoi je veille, afin de tenir Votre Altesse royale instruite de ce qu’il fera. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 137] A Paris, le 23 septembre 1667
Le travail que fait à Saint Germain M. de Louvois n’est pas concevable ; il a toujours à a suite près de cent officiers qui le sollicitent pour avoir de l’emploi ; l’on donne incessamment des commissions nouvelles, il arrive chaque jour de ces compagnies récemment faites, belles et lestes, et l’on assure que le Roi fait état d’avoir sur pied pour la prochaine campagne quatre vingt mille hommes de pied et vingt huit à trente mille chevaux. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 31 août 1668
Revenant aux thèses du fils de M. Colbert, que l’on nomme le marquis de Seignelay, il y eut encore plus de confusion qu’à Versailles. Jamais il n’y avait eu un si grand concours de personnes de qualité en pareille occasion ; il ne resta personne à Saint Germain ce jour là : tous les princes, ducs et pairs, maréchaux de France, gens d’épée, cardinaux, prélats, magistrats, le chancelier même, et généralement tout ce qu’il y a d’honnêtes gens à Paris et à la Cour, jeunes et vieux, et même des dames. M. de Colbert doit en avoir une grande satisfaction, car l’on ne saurait pas témoigner des plus grands empressements si monsieur le Dauphin [p. 220] soutenait un pareil acte. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, le 15 novembre 1669
[…]
[p. 360] Il n’y a pas de nouvelles à la Cour, les choses y vont de leur train ordinaire, les dames y sont belles, propres et de bonne humeur parce qu’elles se divertissent bien et sont riches ; elles sont aussi les seules, tout le reste rampe et, hors de leur appartement, il n’y a ni joie ni contentement à Saint Germain, où Leurs Majestés passeront l’hiver, de quoi il me fâche fort car pour [p. 361] être là à temps pour voir le Roi ou les ministres, il faut en ce temps ci partir une heure avant le jour, outre qu’il en coûte beaucoup dans ces hôtelleries, mais il faut s’y résoudre et n’en pas parler puisque le Roi s’y aime. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, le 7 mars 1670
L’on a différé le voyage de Flandre au mois de mai ; on attend que les dames soient en état de le faire. Il n’est pas vrai, comme je l’avais écrit, [p. 404] que la dame ait accouché ; le froid l’avait retenue dans sa chambre et, comme on ne la voyait pas, on avait cru, à Saint Germain même, qu’elle eût fait un enfant. Elle est néanmoins dans son neuvième mois et on ne croit pas que l’on aille dehors qu’elle ne soit relevée de ses couches, car on s’ennuierait aux Pays Bas si elle n’y était pas.
Monsieur est autant soumis qu’il était fier à son départ, et Madame triomphe de le voir ainsi réduit. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, le 14 mars 1670
La pauvre madame d’Heudicourt a enfin été forcée de quitter la Cour. […]
[p. 406] Je viens de savoir d’un de mes amis qui est venu exprès de Saint Germain pour me le dire que le Roi veut que madame la duchesse d’Orléans aille en Angleterre pour gagner le roi de la Grande Bretagne en sa faveur, que Monsieur n’a été [p. 407] rappelé qu’à ce sujet, mais qu’il s’oppose tout à fait à ce voyage et qu’il couche tous les jours avec Madame depuis qu’il a su cette affaire afin qu’elle puisse devenir grosse, ce qui l’empêcherait de s’exposer, étant enceinte, à un voyage si long et si périlleux.
La duchesse de La Vallière est assurément grosse ; toute son adresse et du Roi est de le cacher à madame de Montespan jusqu’à ce qu’elle ait accouché, de crainte que cette nouvelle, la fâchant, ne lui cause quelques maux. Le confesseur du Roi, se lassant de cette vie, a voulu entièrement se retirer ; Sa Majesté y a consenti en prenant de sa main un autre confesseur jésuite nommé le père Ferrier, de crainte que l’on ne s’aperçût du sujet de la retraite du premier, qui cause beaucoup de scandale. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 27 février 1671
Il n’y a rien ici de nouveau ; la Cour se divertit à son ordinaire à Saint Germain et les dames de la faveur sont toujours dans la même posture. Madame de La Vallière est de tous les écots ; je la vis hier en habit de chasse, pompeuse, dans le carrosse du Roi, où était madame de Montespan et quelques autres dames ; ils allèrent voit voler la pie et la Reine y alla demie heure avec Mademoiselle. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« Rueil, le 30 octobre 1671
Il n’y a pas des nouvelles considérables à la Cour. Le Roi s’occupe dans des perpétuels [p. 178] conseils, à la chasse, va chez les dames. Il y a comédie deux fois la semaine à Saint Germain et régal tous les après minuits des jours maigres. Mercredi que j’y fus, le Roi alla courir le lièvre avec la meute de monsieur le Dauphin. Madame de Montespan sortit un peu avant lui, seule dans une calèche à six chevaux, toutes les glaces tirées, à travers desquelles on l’admirait avec son ajustement et ses charmes ordinaires. Elle était suivie du major des gardes du corps, le chevalier de Forbin, et de trois gardes avec le mousqueton, tous à cheval. Votre Altesse royale peut bien deviner de qui le Roi a pris l’exemple de se servir du major de ses gardes pour ces sortes d’emplois. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« De Paris, le 2 mars 1668
[…]
[p. 184] La comtesse de Saint Maurice fut lundi à Saint Germain ; il y eut quantité de princesses et de duchesses qui attendaient la Reine dans sa chambre pendant qu’elle dînait ; le Roi y entra le premier et, saluant les dames, commença par madame la princesse de Carignan, puis il alla droit à la comtesse de Saint Maurice ; la Reine lui fit aussi l’honneur de la mener promener dans son carrosses. Elle nous témoigne mille bontés et je sais qu’elle a de l’estime pour Votre Altesse royale et qu’elle aime Madame Royale. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, le 22 novembre 1669
[…]
[p. 362] Je n’ai pas pu aller cette semaine à Saint Germain à cause des affaires de Madame ; mais j’y irai dimanche ou mardi et porterai le dessin de la Vénerie royale pour le faire voir au Roi. Vendredi dernier que j’y fus, je vis madame la duchesse de La Vallière à la messe, elle était dans les tribunes d’en haut ; dès que j’y jetai les yeux, j’en reçus un grand salut auquel je répondis par des révérences très soumises. J’ai su que le Roi et elles ont été très satisfaits de ma visite. Je ne saurais les lui continuer parce que personne ne va chez elle, mais chez la Reine et partout où je la trouverai je la visiterai et tâcherai de la bien persuader de l’estime qu’a pour elle Votre Altesse royale et des ordres qu’Elle m’a donnés de lui faire ma cour et de lui rendre dans toutes sortes de rencontres mes fidèles et respectueux services.
Le Roi, sans que personne le sache, a fait préparer [p. 363] de beaux appartements à ces dames dans les Tuileries et s’est enfin résolu de venir faire quelque séjour en cette ville car les fermiers des entrées demandent de grands rabais à cause qu’il demeure si longtemps à Saint Germain. »

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