Zone d'identification
Cote
10
Titre
Date(s)
- 20 juin 1842 (Production)
Niveau de description
Pièce
Étendue matérielle et support
1 document
Zone du contexte
Nom du producteur
Notice biographique
Historien, critique littéraire, rédacteur au "Journal des Débats". Précepteur du duc d'Aumale (1827-1839).
Histoire archivistique
Source immédiate d'acquisition ou de transfert
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Portée et contenu
« Paris, le lundi 20 juin 1842, à 8 heures et demie
J’espère que tu ne me reprocheras pas, cette fois, ma chère Henriette, d’abandonner le duc d’Aumale. Voici trois jours que je dîne avec lui, hier, avant-hier et mercredi ! Par exemple, il faut que j’y renonce aujourd’hui. Le prince a imaginé d’aller faire le bois ce matin à Saint-Germain. Voilà en quoi consiste cette plaisanterie : on se lève à une heure après minuit, on monte en voiture, on y dort de fatigue jusqu’à Saint-Germain où on arrive à deux heures et demie du matin. On se rend au chenil de l’équipage de chasse du prince royal, où on éveille en sursaut gens et chiens. On s’empare de deux ou trois limiers et on les lâche dans la forêt. La fonction des limiers est de dépister le cerf. On les suit comme on peut pendant plusieurs heures à travers ronces et broussailles, le pied dans la rosée et la tête dans le brouillard, et quand on a fait lever quelque grosse bête, cerf, daim, daim, chevreuil ou sanglier, ce qui ne s’obtient souvent qu’à la fuite d’une longue et pénible recherche, le tout est fait ; on a fait son bois, et on est autorisé à rentrer chez moi. Telle est la partie de plaisir à laquelle se livrent aujourd’hui le duc d’Aumale et son frère le duc de Nemours. Qu’en dis-tu ? Ne faut-il pas avoir le diable au corps pour s’amuser de ce qui est la corvée des autres ? car faire le bois a toujours [p. 253] passé pour la plus rude besogne des piqueurs et des valets de chien. Quand Jamin a reçu les ordres du prince pour cette équipée, il n’en pouvait croire ses oreilles, et il en pestait hautement. Il ressemblait à la poule qui a couvé des œufs de canards et qui les voit se jeter à l’eau sans pouvoir les suivre. Jamin suivra la chasse, mais en maugréant contre Dieu et les saints. Quant à moi, à qui la chasse a été offerte, je me suis prudemment récusé, d’autant que l’offre n’était qu’une ironie très fine à l’adresse de ma matinalité très suspecte.
Hier, à Neuilly, Madame m’a encore demandé de tes nouvelles. On admirait fort au Salon un tableau daguerréotypé dans lequel M. Eynard, le banquier philhellène, a représenté la famille royale, ornée de Jules La Rochefoucauld sur le second plan. C’est étonnant de ressemblance, ou plutôt c’est la nature prise sur le fait. Mais tous les visages sont noirs. Le daguerréotype ne peut pas faire autrement. Il en résulte que toute cette royale assemblée a l’air d’une réunion de nègres échappée au désastre de Saint-Domingue. Plus les attitudes sont vraies et naturelles, plus cette horrible couleur est laide à voir. »
Évaluation, élimination et calendrier de conservation
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Conditions d’accès
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Écriture des documents
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Caractéristiques matérielle et contraintes techniques
Instruments de recherche
Instrument de recherche
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Existence et lieu de conservation des originaux
Existence et lieu de conservation des copies
Unités de description associées
Note de publication
Alfred-Auguste Cuvillier-Fleury, Journal et correspondance intimes de Cuvillier-Fleury, II, La famille d’Orléans aux Tuileries et en exil, 1832-1852, éd. Ernest Bertin, Paris, Plon, 1903, p. 252-253 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k206074z/f259.image
Zone des notes
Note
Cette lettre a été envoyée par Cuvillier-Fleury, secrétaire des commandements du duc d’Aumale, à sa femme.