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Lettre concernant les vitrines nécessaires pour le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Surintendance des Beaux-Arts
Musées impériaux
Palais du Louvre, le 10 février 1868
Monsieur de Cardaillac, directeur des Bâtiments civils
Monsieur l’Administrateur,
J’ai l’honneur de vous adresser la liste des meubles dont le musée de Saint-Germain aura besoin dans le courant de l’année présente et qui forment le complément du mobilier fourni l’année dernière par votre administration suivant les conventions établies par M. le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts :
1° salle n° 2 : vitrine le long des contreforts et sous les fenêtres, plus l’agrandissement de la vitrine des types près la cheminée
2° salle n° 3 : petite vitrine portative près la cheminée
3° salle n° 4 : armoire derrière le bureau de M. le conservateur pour y placer les catalogues et papiers courants
4° salle n° 5 : vitrine le long des contreforts près la porte de la bibliothèque et sous la fenêtre
5° salle n° 6 : vitrine le long des contreforts et une cinquième vitrine horizontale
6° salle n° 7 : vitrine de milieu pour bijoux, avec coffre-fort
7° salle n° 8, à l’entresol : deux vitrines à inscriptions gallo-romaines
8° deux petites vitrines portatives pour objets dont les salles ne sont pas encore livrées par l’architecte.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de mes sentiments les plus distingués.
Le sénateur, surintendant des Beaux-Arts
Comte de Nieuwerkerke »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les vitrines nécessaires pour le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et monuments publics
Minute de lettre
Du 20 mars 1868
Le ministre à M. le surintendant des Beaux-Arts
Monsieur le Surintendant,
J’ai l’honneur de vous annoncer que j’ai autorisé l’établissement, dans les salles du musée gallo-romain du château de Saint-Germain-en-Laye, des vitrines indiquées dans votre lettre du dix février. Les travaux seront exécutés par ordre d’urgence sur les deux exercices 1868 et 1869. »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant une vitrine destinée au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Surintendance des Beaux-Arts
Musées impériaux
Palais du Louvre, le 6 mai 1868
A Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
La nécessité où nous avons été de placer à l’entresol du palais de Saint-Germain la grande vitrine d’Alise entraîne quelques modifications du meuble primitif qui, de plus, doit être vitré le plus promptement possible afin de préserver de la poussière le plan aujourd’hui achevé et que M. Maître va peindre prochainement.
J’ai donc l’honneur de prier Votre Excellence de demander à l’administration des Bâtiments civils les diverses modifications pour lesquelles je me suis entendu avec M. Millet.
Quelques-uns des meubles antérieurement demandés pourront être ajournés si le budget disponible ne permet pas de faire le tout à la fois.
Je crois devoir vous dire, Monsieur le Ministre, que la vitrine telle qu’elle est a été construite dans les ateliers de l’Empereur à Meudon et n’a rien coûté au musée. Les modifications demandées sont faites d’accord avec M. de Reffye.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération.
Le sénateur, surintendant des Beaux-Arts
Comte de Nieuwerkerke »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant une vitrine destinée au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et monuments publics
Minute de lettre
Du 8 juin 1868
Le secrétaire général à M. Millet, architecte
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous faire connaître en réponse à votre lettre du 28 du mois dernier que j’autorise l’exécution des travaux de vitrage et d’installation de la grande vitrine du plan d’Alise qui doit être placée à l’entresol du château de Saint-Germain-en-Laye dans le musée gallo-romain.
La dépense évaluée à 1000 environ sera imputée sur la somme affectée au mobilier dans le crédit de 200000 f. qui vous est alloué en 1868 pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Je vous prie, Monsieur, de prendre les mesures nécessaires pour l’installation de cette vitrine.
Etc. »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre de l’architecte Lafollye concernant l’aménagement du logement du conservateur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 20 mai 1880
Monsieur le Ministre
Conformément aux instructions contenues dans la lettre que vous avez bien voulu m’adresser le 24 avril dernier, je me suis empressé d’étudier un projet pour aménager le 2e étage du bâtiment sud du château pour y installer le logement du conservateur du musée.
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le projet comprenant deux dispositions.
Dans la première, le salon comprend deux des travées voûtées et les chambres à coucher sont placées près de l’escalier de droite, particulièrement affecté au logement du conservateur.
Dans la 2e, au contraire, les salles voûtées sont aménagées en chambre à coucher et le salon est placé près de l’escalier.
Dans les deux projets, le cabinet du conservateur est au premier étage, à proximité de l’escalier qui dessert le logement. Un petit salon destiné à recevoir les boiseries du temps de Louis XIV emmagasinées à la vénerie vient à la suite. Enfin, une pièce qui pourrait servir pour des commissions est annexée à la bibliothèque qui occupe le reste de l’étage.
Le dossier que j’adresse à M. le Ministre comprend :
1° deux plans du 2e étage (logement du conservateur)
2° un plan du 1er étage avec le cabinet du conservateur
3° le plan du 1er étage dressé par M. Millet
4° le plan du 1er étage et de l’entresol proposé en dernier lieu par l’architecte (18 janvier)
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant l’aménagement du logement du conservateur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain, le 6 juillet 1880
Monsieur l’Inspecteur général,
En faisant contrecoller les dessins de M. Millet pour les conserver, j’ai retrouvé il y a quelques jours un plan contenant le relevé d’un escalier dont les accès étaient pratiqués dans le mur occidental du pavillon sud-est et qui deservait tous les étages du bâtiment sud. Cet escalier fut bouché par Hardouin-Mansard quand il construisit le gros pavillon de l’angle sud-est aujourd’hui démoli, et remplacé par un escalier beaucoup plus grand qui remplissait le même but.
Je dois dire d’abord que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé depuis l’angle sud-est jusqu’à la chapelle au moment où commencèrent les travaux de restauration du château, c’est-à-dire en 1862.
A cette époque, des traces de baies bouchées à chaque étage de l’angle sud-est engagèrent M. Millet à faire des sondages qui mirent à découvert l’escalier dont je parle. Cet escalier montait de l’entresol au 1er étage, du 1er étage à un second entresol pris aux dépens du 1er étage, de ce second entresol au 2e étage, et enfin il y avait encore les premières marches d’une dernière révolution conduisant sur la terrasse en pierre qui couronnait le château du temps de François 1er.
Si vous rapprochez ce renseignement d’un autre non moins positif qui est fourni par l’existence des parties de poutres encore visibles, sciées à quelques centimètres de la face intérieure du mur du bâtiment sud et vers la chapelle, il est facile d’établir d’une manière péremptoire que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé et cela du temps de François 1er. Ce qui le prouve, ce sont les moulures des poutres dont les portées sont encore visibles et surtout les portes de l’escalier que je signale, dont la construction est antérieure aux travaux exécutés par Hardouin-Mansart. Louis XIV fit remplacer l’escalier de François 1er par un autre situé à sept mètres plus loin dans son gros pavillon, et il conserva l’entresol du bâtiment sud, tel qu’il avait été établi sous François 1er.
De ce qui précède, il résulte donc :
1° que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé du temps de son fondateur, c’est-à-dire François 1er.
2° qu’Hardouin-Mansart, au temps de Louis XIV, respecta cette disposition tout en murant l’escalier de François 1er pour en construire un autre remplissant les mêmes conditions dans son gros pavillon de l’angle sud-est.
3° que M. Millet, après la démolition du pavillon de Louis XIV, avait reconnu aussi comme indispensable l’existence d’un escalier vers l’angle F, qu’il a construit pour cela l’escalier C et qu’il n’a supprimé l’entresol du 1er étage que dans la partie M occupée par la bibliothèque du musée, le conservant, ainsi que son projet l’indique, dans la partie occupée par le logement du conservateur.
Il faut remarquer en outre que, pour gagner de la hauteur dans les étages de ce bâtiment ainsi entresolé, M. Millet, abandonnant le principe des planchers en bois, avait adopté les planchers en fer et avait aussi augmenté la hauteur des croisées pour avoir plus de jour et plus d’air dans les pièces d’entresol. Les fenêtres des autres façades n’ont que 4 m. 43 au lieu de 4 m. 75 qu’il a données aux fenêtres de ce corps de bâtiment.
Il faut remarquer d’ailleurs, M. l’Inspecteur général, qu’il serait toujours possible de supprimer le plancher intermédiaire si plus tard on supprimait le logement du conservateur, sans rien changer à l’ordonnance de l’étage. Tandis que supprimer les voûtes du 2e étage pour faciliter l’établissement d’un appartement moderne serait une chose très regrettable, puisqu’elle aurait pour conséquence d’interrompre la magnifique ordonnance des voûtes du 2e étage, de modifier le système de construction du temps, et de retirer à ce monument un des principaux caractères de son originalité, caractère que nous avons surtout mission de respecter et de conserver.
Lorsque j’ai eu l’honneur d’entendre vos observations à ce sujet, j’étais nouvellement chargé du service et j’ignorais encore les différentes circonstances qu’une étude plus approfondie du château m’a fait connaître.
Je tiens à votre disposition les différents relevés et les carnets de l’inspecteur de M. Millet qui est encore le mien. Ces relevés et ces carnets servaient à M. Millet pour l’étude de ses projets de restauration et j’ai pensé qu’il vous serait agréable de prendre connaissance de tous ces faits qui ne pouvaient être connus que de ceux qui ont suivi dès l’origine les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Je suis avec respect, Monsieur l’Inspecteur général, votre tout dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre sur la situation du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Bordeaux, 14 janvier 1871
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur la situation du musée national de Saint-Germain-en-Laye, ville occupée par l’ennemi, ainsi que la situation des employés de cet établissement.
Le musée, où j’ai fait installer une ambulance internationale, n’a jusqu’ici souffert aucun dégât. Toutes les collections ont été scrupuleusement respectées par les Prussiens. L’entrée des salles, sur ma demande, a été interdite aux soldats : les officiers seuls y pénètrent. Il y a donc lieu de croire que le musée n’a plus aucun danger à courir tant que subsistera l’organisation actuelle. Mais les employés n’ont touché aucun traitement depuis le 1er septembre. On leur doit par conséquent les mois de septembre, octobre, novembre, décembre et la moitié de janvier. Leurs réserves personnelles ainsi que leur crédit sont à peu près épuisés. La vue dans les conditions où ils se trouvent devient excessivement chère. Il est donc temps d’aviser. Le conseil municipal leur a déjà fait des avances de 50 francs par personne. Mais qu’est-ce que cela ? Il est temps, évidemment, de trouver un moyen de leur procurer d’autres ressources. Les moyens de faire parvenir l’argent à Saint-Germain ne manquent pas. Avec un ordre de paiement sur le receveur général de Rennes, Evreux ou Rouen, suivant les circonstances, je pourrai facilement arriver au but désiré.
Voici l’état du personnel du musée avec indication des traitements de chaque fonctionnaire :
MM. Alexandre Bertrand, conservateur : 5500 f.
de Mortillet, attaché au musée : 2300
Abel Maître, chef des ateliers : 4800
Louvan, ouvrier en fer : 1800
Sicault, ouvrier en fer : 1800
Villacy, brigadier-gardien : 1200
Feraud, gardien de 2e classe : 1100
Poirot (Joseph), gardien de 3e classe : 1000
Bilco, gardien de 3e classe : 1000
Pigail, gardien de 3e classe : 1000
Tranchefeux, gardien de 3e classe : 1000
J’ai cru devoir quitter Saint-Germain, en remettant le musée entre les mains de M. de Mortillet, afin d’exposer à M. le ministre les difficultés de la situation. En passant à Nantes, j’ai vu le colonel de Reffye, chargé de la direction de l’usine des canons à balle. Le colonel de Reffye s’est beaucoup occupé du musée, il en connait le personnel et consent à employer dans ses usines le chef des ateliers et les ouvriers Louvan et Sicault, anciens ouvriers du dépôt de l’artillerie à Saint-Thomas-d’Aquin, qui peuvent lui être très utiles. Je me mets moi-même à la disposition de M. le Ministre. Resterait donc à Saint-Germain seulement un personnel de sept fonctionnaires, les autres pouvant être utilisés ailleurs. Ce personnel est indispensable pour que le musée continue à avoir sa vie régulière, sans laquelle, paraissant abandonné, il pourrait être, suivant les habitudes prussiennes, considéré par eux comme tombé légitimement entre leurs mains et dévalisé. Il y a donc là un grand intérêt à sauvegarder que je crois de mon devoir de recommander chaudement à M. le Ministre.
Si l’on objectait que nos traitements sont régulièrement ordonnés à Paris et payés au comptable de l’administration du Louvre, qui ne peut plus nous les transmettre, je répondrai que, dans le cas de force majeure où nous nous trouvons, il y a lieu de trouver des moyens détournés d’obvier à l’inconvénient apparent d’un double ordonnancement et je me ferai volontiers garant pour tout mon personnel du remboursement des sommes induement reçues, si, ce qui n’est guère présumable, ce désordre pouvait se produire. En tout cas, cette objection ne porterait que sur 1870 et aucune mesure n’ayant été prise à Paris pour 1871, aucune signature donnée à cet effet, M. le ministre reste parfaitement livre d tout faire ordonnancer directement en province.
J’attendrai provisoirement à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) où ma femme, refugiée avec mes enfants, est prête d’accoucher, la réponse de M. le Ministre. J’ai la plus grande confiance qu’elle sera favorable.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon profond respect.
Le conservateur du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain
Alexandre Bertrand
Provisoirement à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

MAN 25428* 

Objet: MAN 25428* 
"Personnage jouant de la musique. Musée lapidarium d’Autun " ; Entrée au musée en le 11 février 1880

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Mention d’une rumeur selon laquelle l’empereur aurait décidé d’installer un musée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Le même journal [le Journal de Seine-et-Oise], en parlant des projets de restauration très prochaine de notre château impérial, et après avoir bien voulu citer un article de l’Industriel à ce propos, ajoute :
« On lit, sur ce sujet, dans l’Indépendance belge :
« Il est question de restaurer le château de Saint-Germain-en-Laye. L’Empereur songe à lui donner une destination spéciale. Il s’agirait, dit-on, d’y établir une espèce de musée historique, avec des costumes dans le genre de ce qui existe à la Tour de Londres. Déjà le conseil municipal de Saint-Germain avait émis un vœu dans ce sens. » »
Nous acceptons de tout cœur les vœux et les espérances qui se traduisent dans les dires de tant d’organes de la presse. Seulement, pour rendre à César ce qui appartient à César, il est de notre impartialité d’établir que, malgré le vif désir que nous savons avoir été exprimé individuellement par tous les membres qui se sont succédés depuis sept ans au conseil municipal de Saint-Germain, jamais un vœu spécial n’a été formé par ce corps municipal au sujet de la destination du château de Saint-Germain. Ce fut l’Industriel qui, d’après quelques documents fournis par un honorable habitant de Saint-Germain, autrefois membre de son édilité, a fait, dans ses colonnes, et plusieurs fois, allusion directe au projet émanant seul de la volonté impériale, et dont la réalisation affecterait cette résidence à l’installation d’un musée historique dans le genre de celui dont parle l’Indépendance.
Nous tenons trop à conserver la réputation qu’on a bien voulu nous faire de chercher à nous rendre l’organe de tout ce qui peut être utile à notre ville et au pays en général pour ne pas revendiquer hautement, non pas la priorité, mais au moins la publicité d’une pensée si grande et si digne du souverain à qui la France doit déjà de si grandes et si belles choses. »

Mention d’une visite du duc d’Aoste au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Samedi dernier, dans l’après-midi, le duc et la duchesse d’Aoste ainsi que la princesse Clotilde, accompagnés de plusieurs personnes et de leurs maisons, sont venus visiter le château et le musée, où Leurs Altesses impériales et royales sont restées pendant près de deux heures, tandis que la foule, avertie de leur présence par le stationnement des voitures de la Cour, s’accumulait sur la place, afin de pouvoir voir et saluer à leur sortie les augustes enfants de Victor Emmanuel. »

Mention de l’ouverture du musée gallo-romain à Saint-Germain-en-Laye

« Le musée gallo-romain, ainsi que nous l’avons annoncé, a été ouvert mercredi dernier, 1er mai. Nous rappelons que dorénavant il ne sera public que les mardi, jeudi et dimanche de chaque semaine, de 11 heures ½ du matin à 5 heures du soir. Les mercredis et vendredis sont réservés à l’étude ; le public ne sera admis ces jours-là que sur la présentation d’une carte délivrée par l’Administration. Il est impossible que des études ne soient incessamment publiées sur le château et le musée. Nous attendrons la publication de ces travaux pour en donner à nos lecteurs des extraits, afin de ne rien risquer d’inexact sur des collections pour lesquelles des connaissances spéciales sont nécessaires.
Mais nous devons, dès à présent, dire combien les premiers visiteurs de mercredi et de jeudi ont été charmés de l’aspect des travaux exécutés dans les salles actuellement visibles de l’angle nord-ouest du château, où M. Millet, l’habille et savant architecte, a répandu des trésors d’élégance, de goût et de science historique et archéologique. Toutes les boiseries, d‘une vérité de style et d’une sévérité si remarquable, ont été exécutées sous ses yeux et sur ses dessins par l’entrepreneur de menuiserie du château. Du reste, M. Millet a été et est tellement bien secondé par MM. les entrepreneurs, nos concitoyens, qu’au moment où un certain nombre de salles déjà ouvertes sont recevoir de nombreux étrangers, nous croyons devoir livrer à la connaissance du public les noms de ces utiles, dévoués et intelligents collaborateurs d’un homme qui a voué sa vie entière à un grand œuvre et dont le nom passera avec lui à la postérité.
Ce sont : pour la maçonnerie, MM. Planté frères ; Tellier, pour la charpente ; Blanchard et Larchevêque, pour la menuiserie et la confection des meubles ; Mounier, pour la serrurerie, si remarquable et si ouvragée, et enfin Louis Larible, pour les peintures ordinaires et celles polychromes, dont le magnifique escalier d’honneur offre un si beau et si curieux spécimen. »

Mention de la commande par l’empereur à Emmanuel Frémiet de deux sculptures pour le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Nous apprenons à l’instant que l’Empereur vient de commander à M. Frémier, sculpteur, petit-fils et héritier du beau talent de l’illustre statuaire Rude, deux statues de grandeur plus que nature, en marbre blanc, ayant pour sujet deux soldats, l’un Gaulois et l’autre Romain. Ces deux statues sont destinées à être placées au pied de l’escalier d’honneur par lequel le public pénétrera dans le musée et qui est situé aux deux tiers à peu près de l’aile gauche du château donnant sur la cour, en avant de la tourelle intérieure d’angle qui relie les ailes nord et est. »

Mention de la future inauguration du musée gallo-romain à Saint-Germain-en-Laye

« Il est toujours, et plus que jamais, question de l’inauguration du musée gallo-romaine du château dans le courant du mois d’avril prochain, et nous apprenons qu’on parle en ville d’un projet de pétition qui serait adressée à l’Empereur par les habitants de Saint-Germain, pour demander à Sa Majesté qu’Elle veuille bien consentir à procéder en personne à cette inauguration, et à leur procurer en même temps le bonheur de la voir, dans cette circonstance, accompagnée de l’Impératrice et du Prince Impérial. Ce serait un bien beau jour pour notre ville, jouissant ainsi de la faveur accordée à tant d’autres dans le cours des voyages de l’Empereur en France, et nous sommes certains à l’avance que si ce projet de pétition venait à se réaliser, cette respectueuse demande serait couverte à l’instant d’un nombre de signatures qui attesterait au souverain tout le bonheur que la ville de Saint-Germain éprouverait à recevoir officiellement l'Empereur et la famille impériale. »

Mention de la possible installation des doubles de la Bibliothèque impériale au château de Saint-Germain-en-Laye

« Au moment où on se préoccupe de la destination qui sera donnée à notre château de Saint-Germain, nous croyons devoir faire part à nos lecteurs d’un bruit qui se répand depuis quelques jours dans le monde savant et littéraire de Paris. On sait que, dans ce moment, on s’occupe activement de la réorganisation et du classement de la Bibliothèque impériale. On sait aussi qu’une grande quantité de doubles et de triples exemplaires de chaque édition est, faute de place, enfouie dans les armoires. On pose que ce serait à la fois un moyen de remédier à l’inconvénient d’inutilité pour le public de ces documents précieux, et de soustraire ces doubles à un danger commun de destruction quelconque, celui d’incendie par exemple, en les transportant dans un vaste local qui offrirait, par son isolement, toutes chances de sécurité possible. C’est donc à ce sujet qu’on a parlé du château de Saint-Germain, qui, pris en tout ou du moins en partie, offrirait dans ses murs épais et ses vastes salles cet avantage matériel, tandis que la localité conviendrait parfaitement pour assurer aux savants classificateurs de ces immenses collections tout le calme et la tranquillité nécessaires pour des travaux de ce genre. Cette pensée, dont la réalisation n’exclurait pas au besoin l’établissement d’un autre musée quelconque, nous semble assez rationnelle. Nous ne la donnons toutefois que comme un on-dit, et pour ne pas laisser échapper une seule occasion d’appeler l’attention sur les éventualités et les possibilités qui pourraient, le plus promptement possible, rendre quelque animation à notre vieux manoir, en l’employant utilement dans l’intérêt de la science et de la conservation de collections précieuses de tous genres, qui, vu le peu de distance de la capitale, n’en seraient pas moins à la disposition des savants et des curieux.
Nous devons dire qu’à propos de l’arrivée prochaine au château de Saint-Germain de M. le général de Girardin, on nous a fait observer que nous avions commis une erreur en disant que cet officier général y venait avec le titre de gouverneur. M. le général de Girardin, nous dit-on, aurait été nommé commandant du château. »

Mention de la possible installation des musées de l’Artillerie et de la Marine au château de Saint-Germain-en-Laye

« Plusieurs des grands journaux de Paris ont publié ou reproduit, ces jours derniers, un article concernant notre château de Saint-Germain. Ayant de fortes raisons de craindre que la décision dont il y était question fût au moins prématurée, nous nous sommes d’abord interdit de lui donner accès à nos colonnes. Cependant, la persistance avec laquelle plusieurs journaux le répètent, et entr’autres le Globe, journal des faits, ordinairement bien renseigné, nous fait une loi de la transcrire textuellement, ne fût-ce que pour mémoire, et en raison de son intérêt pour la localité.
« On va restaurer, au printemps, le château de Saint-Germain-en-Laye pour y installer le musée de Marine, actuellement logé au Louvre, et le musée d’Artillerie, de la place Saint-Thomas-d’Aquin.
Il est peu de châteaux impériaux en France qui aient eu des destinées plus diverses.
Le roi Jean le commença et Charles V le finit.
En 13690, l’historien y trouve logé Charles VI, Isabeau de Bavière et toute la cour.
Louis XI donne son château à son médecin, Jacques Coictier, à la mort duquel il revient à Louis XII.
François Ier y fait faire de grandes constructions et d’importants embellissements.
Marguerite de France, Henri II et Charles IX naquirent à Saint-Germain.
Les Etats-Généraux s’y tinrent sous Henri III.
Henri IV fit bâtir le Château-Neuf, dont il ne subsiste qu’un pavillon occupé par le restauration Collinet, un des trente mille amis d’Alexandre Dumas père et seul.
Christine de Suède y demeura.
Louis XIV, quand il fixa sa résidence à Versailles, donna le triste Saint-Germain à la triste La Vallière.
Jacques II, roi d’Angleterre, et sa fille y moururent.
Napoléon y organisa une école de cavalerie et Louis-Philippe, enfin, un pénitencier militaire évacué seulement il y a quelques années. »
Du reste, nous devons dire, et sans en prendre une plus grande responsabilité, à propos de l’article qu’on vient de lire, qu’une personne digne de foi et convenablement posée assurait, ces jours derniers, que des ordres avaient été positivement donnés pour que le personnel et le matériel du musée d’Artillerie fussent, dans un prochain délai, mis à même de se trouver en mesure pour la réalisation du projet que nous venons d’indiquer. »

Mention de la possible installation des musées de l’Artillerie et de la Marine au château de Saint-Germain-en-Laye

« Plusieurs grands organes de la presse parisienne, et entre autres le Siècle, dans son numéro de mardi dernier 6 juillet, annoncent positivement que les destinées de notre château sont désormais arrêtées. Il serait, dans un délai assez rapproché, destiné à recevoir le musée d’Artillerie et celui de la Marine ; ce qu’il y a de certain, c’est que les travaux d’appropriation de l’appartement que devra occuper, dit-on, à titre de gouverneur, M. le général de Girardin sont activement poussés. Depuis plusieurs jours déjà, le grand drapeau national, qu’on n’arborait au château qu’aux jours des fêtes officielles, flotte au-dessus de la porte principale. Nous tiendrons, du reste, nos lecteurs au courant de tout ce que nous pourrons recueillir de certain et d’authentique sur des dispositions qui intéressent à un si haut point notre ville et sa prospérité future. »

Mention de la possible installation du musée d’Artillerie au château de Saint-Germain-en-Laye

« L’arrivée au château de Saint-Germain de M. O’Connell, chef d’escadron de cavalier, en retraite, et son installation dans les fonctions de régisseur de ce domaine impérial, ont donné lieu nécessairement à plusieurs suppositions tendant à faire croire que le vieux manoir historique recevrait bientôt une nouvelle destination. Nous ne savons rien encore d’officiel à cet égard, et c’est sous toutes réserves que nous faisons part à nos lecteurs, d’après quelques renseignements puisés auprès de personnes placées de manière à être bien instruites, qu’un des projets dont la réalisation est le plus probable serait celui de la translation à Saint-Germain du musée d’artillerie de Paris, beaucoup trop à l’étroit dans le local qui lui est affecté, près de l’église de Saint-Thomas-d‘Aquin. »

Note sur des travaux à l’entrée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain. Les promeneurs ont pu remarquer ces jours-ci que des ouvriers étaient occupés à démolir les deux lourds piliers en pierre de taille sur lesquels s’appuyait la porte avancée construite sur la place du Château à l’époque du pénitencier militaire.
C’est à la continuelle obligeance de l’éminent architecte, M. Millet, que nous devons les renseignements suivants :
Les travaux qu’il fait faire à l’entrée du château, nous a-t-il dit, n’ont aucune importance et n’avancent en rien la restauration générale du vieux et respectable édifice ; il avait jadis conservé, par mesure d’économie, la porte cochère en bois avec ses deux gros piliers en pierre ; les battants tombaient en pourriture et devenaient hors de service, et au lieu de les remplacer, l’architecte a dû commander une plus que modeste grille en fer, ayant tout à faire le caractère d’un objet provisoire. Elle permettra le passage de l’air, facilitera l’entrée au château, mais cette installation essentiellement provisoire, répétons-le, d’après M. Millet lui-même, n’a aucune valeur ni aucun caractère artistique.
En ce qui s’applique aux travaux de restauration, le crédit alloué sur 1868 étant le même que celui des dernières années, M. Millet pense pouvoir achever le gros œuvre de toute la façade nord, donnant sur le parterre, et continuer les ouvrages sur la façade est.
Dans la dernière campagne, il n’a pu être presque rien fait à l’intérieur ; on va reprendre ou restaurer tous les éperons et l’escalier d’angle sur la cour, refaire les voûtes et les planchers de tout l’angle nord-est, et il est probable que vers le milieu de l’année 1869 tout l’angle pourra être livré à la direction des musées impériaux.
Le regrettable et regretté M. Beaune est remplacé dans ses fonctions de deuxième conservateur du musée par M. de Mortillet, archéologue savant et distingué, qui, depuis deux ou trois ans, était occupé au musée à classer et à ranger tous les objets de sa collection. »

Notes sur le musée de Saint-Germain-en-Laye

« « On a beaucoup parlé, dit le Pays, du musée gallo-romain que l’on établit au château de Saint-Germain, mais nous croyons que l’on s’est fortement aventuré en prédisant une inauguration pour le 15 août prochain. Par une faveur spéciale, nous avons pénétré dans la grande salle des fêtes de François Ier où il est installé, et, à part une collection d’antiquités remontant à l’âge de Pière donnée par le roi de Danemark, nous pouvons affirmer que la plupart des vitrines sont encore très peu garnies.
Bien qu’on en ait dit, le musée Campana n’a rien fourni à celui de Saint-Germain et ne lui fournira absolument rien. Le premier se compose d’objets étrusques, grecs et romains, tandis que le second, essentiellement français, a pour but de mettre sous les yeux des personnes qui s’intéressent aux origines de notre histoire tous les objets que l’on pourra trouver se rapportant à l’industrie, à l’agriculture ou à la religion des Gaulois, ainsi qu’aux moyens dont ils se servaient pour faire la guerre.
Les fouilles pratiquées dans les localités où l’on suppose rencontrer des traces de la domination gauloise, plusieurs emprunts aux musées du Louvre, des échanges avec les divers musées de France, telles sont les sources où la collection gallo-romaine de Saint-Germain doit s’approvisionner.
M. le comte de Nieuwerkerke, surintendant des Beaux-Arts, dont le génie éclairé et le zèle sont si précieux en pareille circonstance, et M. Longperrier, conservateur des antiquités au Louvre, si renommé par sa science archéologique, ont imprimé une activité très grande à différents travaux, mais les fouilles sont si lentes, les correspondances avec les conservateurs des musées sont si étendues, qu’il serait téméraire de vouloir assigner une époque à l’organisation définitive du musée. »
On lit, sur le même sujet, dans le Constitutionnel :
« M. Millet, architecte, travaille avec activité à la restauration du vieux château de Saint-Germain.
Le château est remis en son état primitif rue des Ursulines, c’est-à-dire tel qu’il était au moyen âge et encore sous le règne de François Ier.
Déjà l’angle sud-ouest, où est un beffroi, est à très peu restauré avec ses créneaux, mâchicoulis, meurtrières, tour engagée, etc. etc.
Dans l’intérieur, l’habitation du concierge, à gauche du grand guichet, et deux belles salles du musée gallo-romain à droite et au rez-de-chaussée, sont complètement restaurées et remises dans le plus parfait état.
Les deux salles du musée sont déjà pleines d’objets de la curieuse époque de transition de notre pays, époque si peu connue encore. »
Le Constitutionnel, ou plutôt son correspondant, fait quelques erreurs dans ce dernier article. Le château de Saint-Germain ayant été entièrement construit sous François Ier, il ne rappellera le style du moyen âge que par des fenêtres du XIVe siècle à la partie supérieure de la tour de Charles V ; le campanile ou clocheton qui la surmonte n’a jamais mérité le nom de beffroi, n’est destiné qu’à renfermer les cloches de l’horloge, ne date que de François Ier et conservera le même style. Quant à la partie où se font les travaux actuels (une faute d’impression nécessairement), c’est l’angle nord-ouest et non pas sud-ouest qu’il faut lire.
Dans l’intérieur, les galeries du rez-de-chaussée n’ont été restaurées, ou pour mieux dire appropriées, que relativement à l’installation provisoire, dont elles ne sont en ce moment qu’une série de dépôt pour les collections gallo-romaines qui commencent à garnir ces deux salles ainsi que les vitrines disposées au premier étage dans la salle des fêtes.
Quant au Pays, nous sommes d’autant plus d’accord avec lui sur l’époque de l’inauguration du musée que nous recevons à l’instant une communication officielle de M. Rossignol, conservateur adjoint des Musées impériaux, chef de service, qui nous prie de mettre, par la publicité de notre feuille locale, le public en garde contre cette prétendue inauguration, fixée, disait-on, au 15 de [p. 130] ce mois, et dont on ne saurait avec certitude indiquer l’époque précise.
Nous devons dire enfin, en réponse au paragraphe du même article où il est question du musée Campana, que les objets en provenant seront rares, il est vrai, au musée de Saint-Germain, mais que cependant quelques-uns d’entre eux, d’origine essentiellement gallo-romaine, y feront nécessairement retour. »

Pétition d’habitants de Saint-Germain-en-Laye en faveur de l’installation d’un musée au château

« A Sa Majesté Louis-Philippe premier, roi des Français
Sire,
Au nom des habitants de Saint-Germain-en-Laye, je biens vous demander la translation dans un autre lieu des prisonniers détenus dans le vieux château.
Depuis que cette antique résidence à reçu une destination si peu digne de son origine, la ville souffre considérablement de ce changement.
D’une part, les étrangers que des souvenirs historiques conduisaient à Saint-Germain, voyant le vieux château converti en prison, fuyent à l’aspect des malheureux qu’il renferme.
D’autre part, les Parisiens, qui pendant la belle saison venaient se fixer dans son voisinage se portent naturellement vers des lieux où le spectacle d’une infortune, même méritée, ne puisse affliger leurs regards.
Enfin, les ouvriers de Saint-Germain se trouvent, par la présence de ces prisonniers, exposés à une concurrence d’autant plus fâcheuse que les prisonniers du château, étant nouris et logés par l’Etat, peuvent travailler à meilleur compte qu’eux, en sorte que leur condition matérielle est moins favorable que celles de ces prisonniers.
Sire, je ne crainds pas de le dire, si cet état de chose se prolonge, la ville de Saint-Germain est ruinée, sans ressource, car le vieux château est le seul monument qu’elle puisse opposer à Versailles, et si ce monument lui échappe, il ne lui restera plus rien qui la recommande à la curiosité des étrangers et des nationaux. Et cependant, rien ne serait plus facile à Votre Majesté que de lui rendre son ancienne propriété en établissant dans le vieux château un musée maritime, ou bien encore d’artillerie et d’armes antiques, qui formerait le digne complément de celui que vous avez si noblement établi à Versailles.
Par là Votre Majesté tiendra une balance égale entre les deux villes, et l’une n’aurait plus rien à envier à l’autre.
Permettez-moi, Sire, d’ajouter que la gloire même de Votre Majesté est intéressée dans cette question, car Votre Majesté, qui a restauré en si peu d’années tant de monuments que leur antiquité recommandait au respect des contemporains et de la postérité, ne peut pas sans se démentir Elle-même laisser avilir par un indigne usage l’un des monuments les plus vénérables du temps passé.
Dans cette conviction, je prie Votre Majesté d’agréer l’hommage du profond respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, Sire, de Votre Majesté le très humble et très dévoué sujet.
Gallois
Propriétaire du pavillon Henry IV à Saint-Germain-en-Laye
Du registre des délibérations du conseil municipal de la ville de Saint-Germain-en-Laye a été extrait ce qui suit :
Monsieur le Président donne lecture au conseil d’une demande qui lui a été adressée en communication le 24 janvier par monsieur Gallois, restaurateur au pavillon Henry IV. Cette demande contient l’expression des regrets qu’éprouve M. Gallois de voir l’antique château de Saint-Germain transformé en pénitencier et l’extrême désir qu’il aurait de le voir rendu à une destination plus convenable et plus digne de son origine et des beaux souvenirs qui s’y rattachent. Le conseil déclare qu’il partage à cet égard les sentiments de M. Gallois ainsi que ses vœux, et qu’il appuie à l’avance toutes les démarches qu’il pourrait faire dans ce sens auprès du Roi ou de ses ministres, persuadé qu’il ne pourrait en résulter pour la ville de Saint-Germain que de très grands avantages.
Fait en séance le 8 février 1840
(suivent des signatures)
Pour extrait conforme
Le maire de Saint-Germain-en-Laye
Petit-Hardel
[signatures]
Le maire de la ville de Saint-Germain-en-Laye certifie les signatures apposées ci-dessus et d’autres parts, au nombre de trois cent quatre-vingt-cinq.
A l’hôtel de ville, ce 18 juin 1840.
Petit-Hardel »

Procès-verbal d’une séance de la commission des Monuments historiques concernant le parti de la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Commission des Monuments historiques
Extrait du procès-verbal de la séance du 28 mars 1862
Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Son Excellence monsieur le Ministre, président
Présents : MM. Marchand, de Sanlcy, de Guilhermy, Beulé, Boeswillwald, Courmont, Duban, de Laborde, Labrouste, de Longpérier, de Nieuwerkerke, Questel, du Sommerard, Vaudoyet, Viollet-le-Duc
M. de Cardaillac, chef de la division des Bâtiments civils, est admis à la séance.
Le procès-verbal de la dernière séance, dont il est donné lecture, est adopté sans observation.
Son Excellence ouvre la séance et annonce à la commission qu’elle l’a réunie spécialement à l’effet d’avoir son avis sur le parti qu’il convient d’adopter pour la restauration du château de Saint-Germain et son appropriation à l’installation d’un musée.
Deux projets sont en présence : l’un consiste dans la restauration du château pure et simple, tel qu’il existe aujourd’hui, l’autre comprend la suppression des quatre pavillons ajoutés sous Louis XIV et la restauration du château suivant le caractère qu’il avait à l’époque de François 1er.
Son Excellence ayant exprimé le désir d’entendre l’architecte auteur de ces projets, M. Millet est introduit. M. le Ministre déclare que, si dans le choix proposé, la question financière est à prendre en considération, elle ne doit pas du moins influencer la commission d’une façon déterminante.
M. Millet est invité à faire la lecture de son rapport. Après cette lecture, Son Excellence demande à la commission si, d’après la connaissance qu’elle possède de la question, elle croit pouvoir procéder à la discussion.
M. Viollet-le-Duc, prenant la parole, est d’avis de juger immédiatement la question. Il regarde comme très fâcheuses les annexions faites au château de Saint-Germain au commencement du règne de Louis XIV. Suivant lui, ces pavillons sont d’une mauvaise architecture. Se trouvant en saillie, ils masquent par l’effet de la perspective la partie la plus intéressante du château. Ils tiennent dans l’ombre des façades et rendent complètement obscures les pièces situées aux extrémités. Cette obscurité, qui avait des inconvénients lorsque l’on voulait habiter le château, en aurait de bien plus grands lorsqu’il s’agirait d’en faire un musée. On se verrait alors dans la nécessité de conserver de grandes pièces sans pouvoir les utiliser. M. Viollet-le-Duc pense que l’entretien de ces pavillons serait énorme, à cause de leur construction vicieuse et de leur mauvaise disposition, qui est un obstacle à l’écoulement des eaux. Ils n’ont, d’ailleurs, jamais été terminés et ne font pas corps avec la construction primitive.
En les supprimant, on aurait économie quant à la restauration et quant à l’entretien. L’appropriation projetée se ferait dans des conditions plus favorables. Les différentes parties du château seraient, sans exception, propres à l’installation d’un musée. L’architecture de François 1er reprendrait sa véritable importance et l’on dégagerait l’une des plus jolies chapelles qui se puissent voir. Car, si ce n’étaient les constructions qui l’entourent de toutes parts et qui l’empêchent d’être aperçue, elle exciterait non moins d’admiration que la Sainte-Chapelle de Paris.
M. de Longpérier est d’un avis contraire. Il verrait avec peine qu’on détruisit ces pavillons qui sont peut-être le seul spécimen que nous possédions de l’architecture de Louis XIV. Il pense qu’il faut respecter une construction dès que son architecture porte le caractère d’une phase quelconque de l’art. C’est, à ses yeux, un legs qu’il ne nous appartient pas de retirer de la succession qui reviendra aux générations suivantes. Il demanda au moins que la commission réfléchisse longuement avant de prendre une détermination sur laquelle il ne serait plus possible de revenir, alors qu’on regretterait peut-être de l’avoir prise.
M. Duban prend la parole et déclare qu’il se rallierait à l’avis de M. de Longpérier si l’architecture de ces pavillons appartenait au style de Louis XIV, mais, comme ce n’est qu’une mauvaise imitation de celle du siècle précédent, il ne se fait aucun scrupule de demander leur suppression, dont le résultat sera de rendre au château son véritable caractère. M. Duban fait observer à la commission que, si l’on se représente cette résidence avant les annexes faites par Louis XIV, on la trouve admirablement située par rapport à tout ce qui l’environnait. On n’en peut dire autant de son état actuel. Les pavillons ajoutés font qu’il n’existe plus entre le château et la ville l’espace suffisant pour l’agrément des lieux. On est donc, à son avis, invinciblement amené à souhaiter une restauration qui rendrait à ce château sa forme originelle.
M. le comte de Laborde partage l’opinion de M. Duban et croit qu’il appartient à la commission de rétablir le caractère propre des édifices. C’est d’ailleurs un principe qu’elle a suivi jusqu’alors et il semble que ce soit, moins que jamais, l’occasion de s’en écarter.
M. le Ministre se place à deux points de vue différents pour envisager la question. Au point de vue de l’art, la restauration du château dans le caractère primitif paraît être préférable. Mais ces constructions ajoutées par Louis XIV n’ont-elles pas au point de vue de l’histoire un intérêt qui font souhaiter leur conservation.
M. Viollet-le-Duc pense que le véritable château de Saint-Germain n’est pas celui qui existe, mais bien celui qui existait sous François 1er. A cette époque, le monument était complet. Il est resté tel pendant un siècle et demi et les pavillons ajoutés n’ont servi qu’à le rendre habitable. Les considérations qui ont fait respecter à Fontainebleau toutes les parties du château, quelque que soit l’époque à l’époque à laquelle elles appartenaient, ne pourraient être invoquées en cette circonstance. Car autre chose est une construction qui, se transformant et s’augmentant successivement, garde dans chaque partie le caractère propre d’une époque, ou d’une construction qui est le fait d’une seule conception et que des adjonctions maladroites sont venues défigurer.
M. Beulé envisage la question au point de vue de l’archéologie. Autant il serait d’avis de respecter un monument authentique de Louis XIV, autant il est prêt à condamner ce qui n’est qu’une contrefaçon d’un style d’architecture. Là où des additions fâcheuses sont venues altérer la pureté de style d‘un édifice, l’archéologie ne peut intervenir contre le rétablissement de l’état primitif. M. Beulé croit donc être l’interprète des archéologues en demandant la restauration du château suivant les dispositions qui datent de François 1er.
La discussion paraissant épuisée, M. le ministre annonce qu’il va recueillir les voix pour ou contre la suppression des pavillons.
La suppression est adoptée à l’unanimité moins une voix.
M. le comte de Laborde croit devoir insister pour que la discussion qui vient d’avoir lieu laisse complètement réservé l’examen par la commission de celui des projets qui a prévalu.
Son Excellence répond que son intention est de ne rien arrêter quant à l’exécution de ce projet sans prendre l’avis de la commission. »

Procès-verbal de remise de l’appartement du conservateur du musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux
République française
Château de Saint-Germain
Procès-verbal de la réception des travaux exécutés dans l’appartement du conservateur des Antiquités nationales
Le 19 juillet 1900, à 10 heures du matin,
Le conservateur du musée de Saint-Germain,
Le chef du bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux,
Soussignés,
Ont procédé à la réception des travaux exécutés au château de Saint-Germain dans l’appartement du conservateur des Antiquités nationales situé dans le bâtiment sud et qui comprend :
1° à rez-de-chaussée :
1 pièce de débarras contiguë au chevet de la chapelle
2° à l’entresol
1 lingerie
2 chambres de domestiques
1 cuisine
1 office avec monte-plats desservant la salle à manger située au 1er étage
1 cabinet d’aisances
3° au 1er étage
1 galerie
1 chambre à coucher
1 cabinet d’aisances
1 salle à manger
1 salon renfermant les deux tapisseries récemment fournies par la manufacture des Gobelins
1 débarras situé au-delà de l’escalier carré
Il y a lieu de mentionner en outre la bibliothèque du musée, le cabinet du conservateur et un cabinet d’aisances en dépendant qui sont à la suite et en contiguïté de l’appartement, et que le mobilier destiné à ces pièces doit fait l’objet de fonds spéciaux demandés par M. le conservateur.
4° au 2e étage
1 dégagement
1 chambre à coucher
1 cabinet d’aisances
1 chambre à coucher avec petit débarras
5° 1 cave située à l’angle nord-ouest du château sous le donjon
Après une visite complète de ces locaux sous la conduite de M. l’architecte du château de Saint-Germain, les soussignés ont déclaré que les travaux ne laissent rien à désirer et qu’ils répondent parfaitement à leur destination.
Aucune observation n’ayant été formulée au sujet de la nouvelle installation, les soussignés ont déclaré que la remise du dit appartement pouvait être faite à la direction des Musées nationaux, qui l’a acceptée.
Enfin, ils ont décidé qu’un procès-verbal constatant le résultat de leurs opérations serait rédigé en double expédition pour l’une être conservée dans les archives de la direction des Musées nationaux et l’autre dans celles de la direction des Beaux-Arts.
Le chef du bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Picot
Le conservateur du musée de Saint-Germain
Alexandre Bertrand, membre de l’Institut »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant l’aménagement d’une forge pour le musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 29 juillet 1867
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
L’administration du musée gallo-romain de Saint-Germain demande l’établissement, dans une des caves du château, d’une petite forge pour la réparation des objets antiques et même pour la reproduction des objets dont le musée ne pourrait se procurer les originaux.
M. Millet propose d’établir cette forge dans une des caves du pavillon du personnel logé. Cette cave est inoccupée et quelques travaux suffiront pour l’approprier à sa destination.
La dépense est évaluée à 800 f.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien autoriser cette dépense, dont le montant sera imputé sur le crédit d’entretien des Bâtiments civils, exercice 1867.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 31 juillet 1867, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant l’aménagement de la grande salle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Le nombre des objets envoyés au musée gallo-romain augmente de jour en jour et l’administration des Musées demande l’établissement, dans la grande salle des fêtes du château de Saint-Germain, de nouvelles vitrines dans lesquelles seraient exposées les collections.
Afin d’éviter la dépense qu’entrainerait l’achat de ces meubles, on pourrait utiliser les vitrines laissées sans emploi au palais de l’Industrie après le transport au Louvre du musée Campana. M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, a choisi quinze vitrines assez grandes pour recevoir tous les échantillons de l’art gallo-romaine qu’il s’agit, en ce moment, de classer et d’exposer aux yeux du public.
Ces vitrines sont transportées à Saint-Germain.
Les frais de dépose, réparations, peintures s’élèvent à la somme de 2100 francs environ.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer de vouloir bien approuver cette dépense qui sera imputée sur le crédit affecté à l’entretien des Bâtiments civils, exercice 1863.
Si Votre Excellence donne son assentiment à cette proposition, je la prierai de signer le présent rapport.
Agréez, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le secrétaire général
Eug. Marchand »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 2 avril 1863, le ministre d’Etat, A. Waleswki »

Ministère d'Etat

Rapport concernant l’aménagement du logement du conservateur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport de la commission par M. Boeswillwald sur les travaux projetés au château de Saint-Germain
Séance du 30 octobre 1880
En présence de la proposition faite par le ministre des Travaux publics de loger le conservateur du musée en dehors du château, dans le bâtiment de la vénerie, la commission n’a plus de raisons pour insister en faveur du projet qu’elle avait d’abord adopté lorsqu’il était question d’établir ce logement dans le château même. Elle est d’avis toutefois de se désintéresser de cette affaire du moment où l’installation d’un logement dans un monument historique n’est plus en question et de laisser à l’administration le soin de statuer sur la proposition du ministre des Travaux publics. »

Rapport concernant l’inauguration du musée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 9 mai 1867
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
L’Empereur doit inaugurer le musée du château de Saint-Germain le 12 mai courant. L’architecte du château demande l’autorisation d’exécuter certains arrangements tels que tente ou velum à l’entrée, drapeaux, mats, bannières et illuminations. Il évalue la dépense à 2000 f.
J’ai l’honneur de proposer à Votre Excellence de vouloir bien approuver cette dépense, qui sera imputée sur le crédit d’entretien des Bâtiments civils.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 9 mai 1867, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant l’installation de vitrines au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
République française
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par lettre du 8 avril dernier, M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts vous a signalé la nécessité d’installer quatre nouvelles vitrines dans une salle du musée national de Saint-Germain.
La dépense, évaluée à 3000 francs par M. l’architecte Daumet, vous ayant paru trop élevée eu regard à la situation actuelle des crédits ordinaires des Bâtiments civils, vous avez demandé à votre collègue s’il serait disposé à y contribuer pour un tiers, soit pour la somme de 1000 francs.
M. Bourgeois vous ayant répondu affirmativement le 21 juillet courant, j’ai l’honneur de vous proposer, Monsieur le Ministre, d’autoriser l’exécution du travail dont il s’agit. La part de dépense incombant à votre département (2000 francs) serait imputée sur les fonds affectés en 1892 aux grosses réparations des Bâtiments civils.
Si vous accueillez cette proposition, je vous prierai, Monsieur le Ministre, de vouloir bien revêtir le présent rapport de votre approbation.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Jules Comte
Approuvé
Paris, le 30 juillet 1892
Le ministre des Travaux publics
Viette »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant la fabrication de vitrines pour le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Division des Bâtiments civils et monuments publics
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Conformément aux instructions de Votre Excellence, quelques pièces du rez-de-chaussée du château de Saint-Germain situées à droite de l’entrée principale et la grande salle des fêtes ont été appropriées pour recevoir le musée gallo-romain.
Les travaux des bâtimens seront prochainement terminés et il y a lieu de s’occuper du mobilier. D’après les dispositions projetées par la direction des musées, il serait nécessaire d’établir neuf vitrines et trois armoires vitrées. Les vitrines sont surtout dès à présent indispensables et M. Millet, architecte du château, a fait souscrire pour leur exécution, évaluée à 4464 francs, la soumission suivante que j’ai l’honneur de proposer à l’approbation de Votre Excellence.
Le sieur Garsc, entrepreneur demeurant à Paris, boulevard Contrescarpe, n° 34, s’engage à exécuter les 9 vitrines ci-dessus indiquées en bois de noyer 1er choix, à forfait, moyennant la somme de 4464 francs.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver cette soumission et de signer à cet effet le présent rapport.
La somme de 4464 francs serait imputée sur le crédit de 150000 francs affecté par Votre Excellence à commencer en 1862 les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le secrétaire général
Eug. Marchand »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 7 mai 1862, le ministre d’Etat, A. Walewski »

Ministère d'Etat

Rapport concernant le logement du personnel du musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Conformément aux instructions de Votre Excellence, M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, a recherché les moyens de loger dans les bâtimens du palais le conservateur adjoint du musée gallo-romain et les deux gardiens des galeries.
M. Millet propose d’affecter à l’habitation du conservateur adjoint une partie du 3ème étage du pavillon sud-ouest, dans lequel habitent déjà le général commandant le château et le régisseur. Cet étage comprend un appartement dans lequel il n’y aurait que de légères réparations à exécuter pour le rendre habitable. Les dispositions en sont indiquées au plan compris dans le rapport ci-joint de M. Millet. Les deux gardiens seraient logés au 4ème étage du même pavillon.
La dépense qu’entraineraient les réparations indispensables et consistant en réfection de cheminées, de peinture et tenture et établissement de deux cabinets d’aisances est évaluée à la somme de 3000 f. environ.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer d’approuver l’exécution de ces travaux et de vouloir bien signer, à cet effet, cette soumission et de signer à cet effet le présent rapport.
La somme de 3000 francs sera imputée sur le crédit de 150000 francs affecté, en 1862, aux travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le secrétaire général
Eug. Marchand »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 8 mai 1862, le ministre d’Etat, A. Walewski »

Ministère d'Etat

Rapport concernant le mobilier du musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain
Objets mobiliers du musée
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Dans le courant de mars 1866, l’administration des Musées impériaux me donnait l’ordre de commencer la construction des vitrines et objets mobiliers du musée de Saint-Germain-en-Laye. Le désir que j’avais de voir conserver aux salles du château leur aspect archéologique résultant de la restauration que vous avez daigné me confier me faisait un devoir d’accepter les études et la direction des travaux que monsieur le sénateur, surintendant des Beaux-Arts, voulait bien à son tour me confier. Je devais m’entendre avec les conservateurs pour satisfaire au programme très varié et très compliqué d’un semblable mobilier.
Après de nombreuses études et des tâtonnements de toutes sortes, le 29 avril 1866, je proposais enfin des dessins d’exécution pour 16 vitrines horizontales. Ces études reçurent la sanction de la commission du musée, l’on se mit à l’œuvre et les meubles furent livrés. Les mémoires de ces ouvrages ont été transmis le 10 septembre, ont été acquittés par l’administration du Louvre et les dépenses peuvent se résumer suivant ce qui est indiqué ci-dessous :
Travaux de maçonnerie : 242,40
Travaux de menuiserie : 3344,00
Travaux de serrurerie : 1280,00
Travaux de peinture : 652,00
[Total :] 5518,40
Honoraires de l’architecte évalués à 5 % : 275,90
Indemnité de M. Choret, calculée à 2 % : 110,37
[Total :] 5904,67
Ensemble : 5904,67
Les 14 juin, 4 août et 24 septembre 1866, messieurs les conservateurs demandèrent la construction d’une grande vitrine adossée dans la salle n° 1, la façon d’une vitrine centrale pour la salle n° 3, destinée à contenir le modèle du Gavr’Innis, la fourniture de 10 tables vitrines pour des dolmen des salles n° 2 et 3. Les objets furent construits et posés et le 10 décembre dernier nous transmettions les mémoires des ouvrages qui sont, si nous sommes bien informés, aujourd’hui en partie payés.
D’après notre règlement, les dépenses se résument de la façon suivante :
Menuiserie : 3004,66
Serrurerie : 1548,18
Peinture et vitrerie : 884,74
[Total :] 5437,58
Honoraires de l’architecte calculés à 5 % : 271,88
Indemnité de M. Choret à 2 % : 108,75
[Total :] 5818,21
Ensemble : 5818,21
Travaux payés ou en cours de payement : 11722,88
Travaux payés ou en cours de payement par l’administration des Musés impériaux s’élevant, d’après les chiffres ci-dessus, à la somme de 11722 f. 88, ci : mémoire
Le 14 septembre 1866, nous proposions la construction et la pose des 3 vitrines suivantes :
Vitrine centrale salle n° 1 estimée à : 965,50
Vitrine centrale salle n° 2 estimée à : 1750,19
Vitrine adossée salle n° 3 estimée à : 838,24
[Total :] 3553,93
Ensemble : 3553,93
Le 15 septembre, nous proposions la construction de 4 vitrines à 3 faces, enveloppant les éperons de la salle n° 1, vers le parterre.
L’une de ces vitrines était évaluée, sans y comprendre les intérieurs, à la somme de : 823,38
3 vitrines semblables : 2470,14
[Total :] 3293,52
Ensemble : 3293,52
Le 8 novembre dernier, nous proposions la façon d’un socle piédestal pour le buste en marbre de M. Boucher de Perthes et d’une petite vitrine avec cadre pour le Menhir du Vieux Poitiers. La dépense était estimée comme suit :
Socle piédestal : 116,00
Vitrine du menhir : 178,14
[Total :] 294,14
Ensemble : 294,14
Le 11 novembre 1866, l’on me demandant 2 cadres pour des coupes géologiques de terrains, 4 panneaux pour maroufler des cartes des Gaules, et aussi la façon de 8 tiroirs dans le soubassement du meuble central de la salle n° 1 et compté à l’article ci-dessus. La dépense de ces ouvrages était estimée de la façon suivante :
L’un des cadres : 191,19
L’autre cadre en tout semblable : 191,19
[Total :] 382,38
Les 4 grands panneaux de 4,00 sur 1,87 ensemble : 212,00
Les 8 tiroirs du meuble central de la salle n° 1 : 399,73
[Total :] 994,11
Ensemble : 994,11
Le 23 novembre 1866, à la demande de M. le conservateur du musée, nous avions l’honneur de proposer la transformation des 9 vitrines en noyer construites en 1862 par les soins de l’administration des Bâtiments civils. Les montres, qui étaient en bois, devraient être refaites en fer et la dépense concernant ces travaux était évaluée comme il suit :
Transformation de l’une des vitrines estimée à : 248,69
8 vitrines semblables : 1989,52
[Total :] 2238,21
Ensemble : 2238,21
Le 29 novembre, nous proposions la façon d’une vitrine contre la cheminée de la salle n° 2 et la dépense était estimée d’après détail à : 818,40
Le 10 décembre 1866, nous proposions la construction des 2 grands cadres pour les cartes des Gaules dans les salles n° 1 et 2, une grande vitrine adossée, vis-à-vis la cheminée dans la salle n° 2, enfin, 3 petites vitrines horizontales à placer dans les ébrasements des croisées de la salle n° 6 du 2ème étage. Ces objets étaient estimés ainsi :
L’un des cadres : 231,87
L’autre semblable : 231,87
[Total :] 463,74
La vitrine de la salle n° 2 vis-à-vis la cheminée, estimée à : 1507,32
L’une des petites vitrines de la salle n° 6 : 192,07
2 semblables : 384,14
[Total :] 576,21
[Total :] 2547,27
Ensemble : 2547,57
Propositions adressées directement à Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
17 janvier 1867
Vitrine adossée près la cheminée de la salle n° 1 : 1085,11
Vitrine centrale de la salle n° 6 du deuxième étage : 1559,62
[Total :] 2644,73
19 janvier 1867
Meuble bibliothèque de numismatique dans la salle n° 4 du donjon au premier étage : 643,04
2 armoires dans la même salle et près la cheminée : 590,92
2 tables dans les croisées de la même salle n° 4 : 348,64
[Total :] 1582,60
Ensemble : 1582,60
[Total :] 4227,33
Propositions faites au ministère : 4227,33
Total des propositions au Louvre et au ministère : 17966,91
A ces propositions déjà faites, il convient d’ajouter des évaluations approximatives pour l’achèvement du mobilier des salles comprises entre le donjon et l’escalier d’honneur :
14 plaques en marbre noir avec moulures et lettres gravées et dorées compris clous en bronze, transport, pose etc., à raison de 100,00 : 1400,00
Salle n° 1
1 socle pour un deuxième buste estimé à : 140,00
2 banquettes : 300,00
[Total :] 440,00
Salle n° 2
Vitrine en fer pour les bijoux, ladite à coffre fort avec treuils et accessoires : 1500,00
1 banquette : 150,00
[Total :] 1650,00
Salle n° 3
Une banquette à dossier avec balustres : 200,00
Garde-corps des moulages du Grav’Innis : 200,00
[Total :] 400,00
Salle n° 4
Intérieurs en bois et fer des 2 armoires près la cheminée : 800,00
Vitrine centrale formant médailles avec tiroirs et montres : 1500,00
Tables, fauteuils et chaises estimés à : 700,00
Cadres des inscriptions estimés à : 400,00
Arrangement de la grande cheminée : 150,00
[Total :] 3550,00
Salle n° 5
Banquettes, armoires, tables, chaises, cadres, appareils de chauffage : 1300,00
[Total :] 1300,00
Salle n° 6
Vitrine de fond avec vitrines latérales pour la céramique, le tout : 2000,00
1 vitrine verticale près la cheminée : 1000,00
1 banquette : 100,00
[Total :] 3100,00
Salle n° 7
Vitrine de fond flanquée de vitrines latérales : 2000,00
Vitrine centrale en fer pour les bijoux avec treuils et accessoires : 1500,00
2 longues vitrines isolées à balustres carrés : 4000,00
1 vitrine centrale près la cheminée : 1000,00
2 banquettes : 350,00
[Total :] 8750,00
Escalier d’honneur
2 banquettes à dossier dans le petit salon au-dessous du 1er étage : 400,00
Ensemble des évaluations approximatives : 20990,00
[Total :] 38956,91
Imprévus ou changements réclamés par les agents du musée en cours d’exécution, estimés au 1/10 du chiffre ci-dessous : 3895,69
[Total :] 42852,60
Frais de direction, rédaction de dessins, surveillance, etc. : [vide]
Total : [vide]
Il est question d’établir une salle de l’Empereur. Cette salle doit provisoirement se développer dans une partie de la salle de Mars, dite salle des Fêtes. Nous avons déjà, pour satisfaire M. le conservateur, fait déboucher une croisée, construit une cloison de séparation et nettoyé complètement la partie de la salle nécessaire. L’emplacement de cette salle est donc aujourd’hui en bon état.
Pour cette salle de l’Empereur, l’on construit actuellement à Meudon, dans les ateliers de Sa Majesté, des meubles, qu’on dit être définitifs, qui seraient reportés dans la salle définitive, qui sera celle sise au 1er étage à l’est de l’escalier d’honneur. Il devra être fait aussi quelques objets provisoires qui ne pourront être utilisés dans le local définitif. Nous ne savons si nous serons appelés à tracer quelques dessins des meubles provisoires ou si le tout sera fait à Meudon dans les ateliers de l’Empereur sous les ordres de monsieur de Reffye.
M. le conservateur nous demande d’augmenter le compte ci-dessus, pour 1867, d’une dizaine de mille francs (10000 f. 00) pour tous les objets mobiliers de la salle de l’Empereur. Le Louvre avait mis à notre disposition, sur 1866, une somme de 22126 f. 51 centimes. Si à partie de ce jour tous les ouvrages mobiliers, faits et à faire, sont soldés par l’administration des Bâtiments civils, il restera disponible à l’administration du Louvre, d’après les chiffres indiqués ci-dessus (22126 f. 51 - 11722 f. 88 = 10403 f. 63) une somme de 10403 f. 63. Peut-être serait-il convenable, eu égard à l’affectation spéciale, au mode d’exécution, en partie par les ateliers de Meudon, et peut-être aussi en raison de l’arrangement en partie provisoire de la salle de l’Empereur, de laisser la dépense à la charge du Louvre.
Dans les estimations ci-dessus, nous avons, ce nous semble, compté tout le mobilier de la partie restaurée du château, à l’exception toutefois de ce qui regarde la bibliothèque du musée gallo-romain. Cette bibliothèque doit s’installer au 2ème étage dans la salle du donjon. Elle doit comprendre deux étages de livres et la partie haute serait desservie alors par un escalier-meuble et par une galerie occupant 2 côtés de la salle.
L’arrangement entrainera une dépense de 8 à 9 mille francs qui pourrait peut-être se reporter sur l’exercice 1868.
Nous avons, depuis 9 mois que nous nous occupons du mobilier du musée de Saint-Germain, toujours rédigé tous les dessins et tous les détails d’exécution. Cela fait, nous remettions les tracés aux entrepreneurs qui rédigeaient les différents devis par nature d’ouvrage. Ces devis étaient revus et vérifiés par notre inspecteur, M. Choret, et une fois les chiffres bien établis, nous adressions à M. le conservateur des croquis et des résumés par corps d’état.
M. Bertrand possède donc toutes les pièces ou estimation qui devraient peut-être rentrer en possession de l’administration des Bâtiments civils afin de faciliter le règlement des travaux à prix faits. Cela nous semble d’autant plus utile que, pour le règlement, nous suivons toujours l’ordre et la forme indiqués dans les lettres-devis.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 22 janvier 1867 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Direction des Bâtiments civils et monuments publics
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Par décret en date du 8 mars 1862, Sa Majesté l’Empereur a décidé que le château de Saint-Germain serait restauré et approprié pour recevoir un musée gallo-romain. En exécution de ce décret, Votre Excellence a affecté sur le crédit inscrit au chapitre 30 du budget du ministère d’Etat, exercice 1862, une somme de 100000 francs pour commencer les travaux et elle a invité M. Millet, architecte, à étudier le projet de restauration.
Déjà, conformément aux instructions de Votre Excellence, les murs du château sont dérasés et remplacés par un parapet de 1 m. 00 de hauteur environ, les salles du rez-de-chaussée, à droite de l’entrée principale, et la grande salle des fêtes sont réparées et prêtes à recevoir provisoirement les objets composant le musée.
Le moment est arrivé d’entreprendre la restauration extérieure de l’édifice. Toutes les questions archéologiques ont été résolues par la commission des Monuments historiques réunie sous la présidence de Votre Excellence le 28 mars dernier. Il a été décidé que le château serait restauré suivant le caractère qu’il avait à l’époque de François 1er et que, en conséquence, les pavillons ajoutés sous le règne de Louis XIV seraient démolis.
Dans une seconde séance, en date du 23 du mois dernier, la même commission a examiné le projet dressé par M. Millet et en a approuvé les dispositions, sauf la partie relative à la construction d’une sacristie annexe à la chapelle.
D’après les propositions de M. Millet, les travaux commenceraient par la démolition du pavillon situé à gauche de l’entrée principale, puis seraient continués dans le cours des exercices suivants par la restauration des bâtiments, de manière à pourtourner le château et terminer par la façade sur la place renfermant la grande salle des fêtes.
J’ai l’honneur de vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir bien approuver le projet de M. Millet et la proposition relative à l’exécution des travaux.
Le crédit de 100000 francs alloué par Votre Excellence pour l’exercice 1862 comprend d’abord l’installation provisoire du musée, savoir :
1° réparation des pièces du rez-de-chaussée et de la salle des fêtes : 10000 f. 00
2° dérasement des murs du château : 3600 f. 00
3° appropriation des logements du conservateur adjoint et du gardien : 3000 f. 00
4° établissement de vitrines : 4464 f. 00
Total : 21064 f. 004
Il reste donc, pour les travaux de restauration proprement dits, une somme de 80000 francs environ.
Ces travaux seront entrepris dès que Votre Excellence aura bien voulu approuver les propositions que j’ai l’honneur de lui soumettre.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le secrétaire général
Eug. Marchand »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 6 juin 1862, le ministre d’Etat, A. Walewski »

Ministère d'Etat

Rapport sur l’installation provisoire du musée gallo-romain au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Musée gallo-romain
Paris, le 4 décembre 1861
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Le dépôt ou musée provisoire des objets gallo-romains pourrait facilement se classe, je crois, dans le rez-de-chaussée du bâtiment ouest du château de Saint-Germain-en-Laye. La collection placée de la sorte dans le corps de logis de la place du château, près la gare du chemin de fer, serait facilement visitée et étudiée sans gêner en rien le personnel logé et sans gêner aussi la restauration si urgente du château et dans le cas où Votre Excellence jugerait à propos d’ordonner les ouvrages dont il s’agit.
J’ai teinté en bleu dans le croquis ci-joint les diverses pièces qui pourraient recevoir les objets de la collection. J’indique ci-dessous la contenance de ces locaux.
La pièce A présente une surface de 109 m. 00
La pièce A’ présente une surface de 63 m. 00
La pièce A’’ présente une surface de 49 m. 00
La pièce A’’’ présente une surface de 109 m. 00
La pièce A’’’’ présente une surface de 12 m. 00
Ensemble 342 m. 00
L’on pourrait donc, à rez-de-chaussée, dans ce seul bâtiment, disposer de 342 mètres superficiels et sans y comprendre les larges ébrasements des croisées qui pourraient recevoir encore de petits objets.
L’on pourrait facilement joindre à ce dépôt la grande et belle salle voûtée dite galerie des Fêtes sise au 1er étage, ayant 38 mètres de longueur sur 11 mètres de largeur et présentant une surface de 420 mètres. Le service des visiteurs, pour le cas où l’on utiliserait le premier étage, pourrait être fait par l’escalier teinté en bleu et sis près la chapelle. Rien ne serait si facile que de limiter l’escalier sur certains points et d’empêcher l’introduction des visiteurs dans les parties réservées du château.
Le concierge occupe actuellement la galerie A mais l’on pourrait reporter ce logement en B et dans la partie teintée en rose dans notre plan. Cette habitation, qui serait insuffisante, pourrait être complétée par deux chambres dans l’étage d’entresol situé au-dessus.
Les locaux qui seraient affectés au musée et au concierge réclameraient quelques réparations. Il faudrait peut-être marquer la pièce à rez-de-chaussée réservée au concierge et réparer les carrelages et parquets de la partie destinée au musée. La pièce A’’’ contient encore les fours de la boulangerie du pénitencier et ces fours devraient être détruits pour agrandir le local dont il s’agit. Pour donner un aspect de propreté à toutes ces parties du château, il serait à propos, nous croyons, de badigeonner la plupart des murailles. Ces réparations pourraient s’effectuer au moyen d’une dépense de environ dix mille francs et nous aurons l’honneur de vous faire parvenir un devis détaillé aussitôt que vous aurez bien voulu, Monsieur le Ministre, nous donner des ordres à cet égard.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 4 décembre 1861 »

Ministère d'Etat

Rapport sur les travaux de décoration à entreprendre au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 26 avril 1892
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Monsieur le conservateur du musée national de Saint-Germain réclame l’achèvement de décorations peintes de deux salles circulaires aux 1er et 2ème étages de la tour nord-est du château. Ces salles font suite aux parties de musée livrées au public et où sont exposés, dans celles du 1er étage, des objets d’époque romaines et gallo-romaines. Les parois de la 1ère salle de la tour, telles qu’elles sont disposées, permettraient de représenter les monuments antiques du sud de la France en perspective aérienne, peut-être à vol d’oiseau. Les panneaux de formes irrégulières permettraient d’y comprendre l’arc d’Orange et le théâtre à gauche de la cheminée, à droite les antiquités de Nîmes, temple de Diane, Maison carrée, arènes, portes d’Auguste et de France, tour Magne, et dans le lointain le pont du Gard. Le 3ème panneau pourrait contenir des représentations des ruines de Saint-Rémy, d’Arles et le pont de Saint-Chamas.
La salle circulaire du 2ème étage fait suite à la partie du musée occupée par des objets de l’époque gauloise de la Marne. Les sujets à traiter en décoration pourraient représenter la porte Noire de Besançon, le tombeau d’Igel près Trèves, l’arc de Reims. Les sujets que j’indique sont compris dans une nomenclature qui m’a été communiquée par la conservation du musée. Ils devraient être traités par des paysagistes d’un talent éprouvé pour ces sortes de décorations et par l’étude des monuments antiques. Je puis citer M. Armand Bernard, demeurant 22, rue M. le Prince, et M. Albert Girard, 69, rue de Courcelles, tous deux anciens pensionnaires de l’Académie de France à Rome. Le dernier a exécuté les peintures des parlements dans la chambre du conseil à la cour de cassation, livrée très récemment à la magistrature.
Les crédits affectés aux travaux de bâtiments du château de Saint-Germain ne permettent pas, Monsieur le Ministre, de vous proposer d’inscrire la somme nécessaire à l’exécution de ces travaux d’art, que je puis estimer dans leur ensemble comme valant 8000 f. pour les 2 salles et à 1000 f. pour les travaux de décorations accessoires. C’est donc à monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts que vous devrez recourir en lui demandant l’imputation de la somme à allouer aux artistes sur le fonds spécial aux commandes de peinture d’art et sur 2 exercices, pour 4000 f. chacun. Le crédit des Bâtiments civils prendrait à sa charge le travail accessoire, estimé comme il est dit ci-dessus à 1000 f., et que l’on peut considérer comme un achèvement d’un ouvrage entrepris.
En résumé, Monsieur le Ministre, je vous propose de demander le concours de M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts pour la partie artistique de décoration des 2 salles dont il s’agit et de participer à la dépense pour une somme de 1000 f. pour les travaux accessoires sur les ressources dont dispose votre administration.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Récit d’une visite de l’empereur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Visite de l’Empereur au château de Saint-Germain
La journée de lundi dernier 17 février marquera dans les annales du château de Saint-Germain, et par conséquent dans celles de la ville, qui tient par des liens si antiques et si sacrés à ce vieux monument de notre histoire. Vers trois heures, et sans que la nouvelle en fût parvenue à personne autre que M. le général de Girardin, commandant du château, auquel le secret avait été recommandé et qui l’avait rigoureusement et militairement gardé, S. M. l’Empereur est arrivée au château dans une calèche découverte à quatre chevaux, précédée seulement de deux postillons. Dans la voiture impériale se trouvaient, avec l’Empereur, S. Exc. M. Walewski, ministre d’Etat, MM. de Niewerkerque, directeur général des Musées impériaux, et de Biéville, général du Génie, aide de camp de l’Empereur. M. de Bourgoing, écuyer de l’Empereur, accompagnait à cheval.
Reçu par M. le général de Girardin, l’Empereur a visité d’abord, dans tous ses détails, les parties intérieures, la chapelle et la cour du château ; puis, ressortant à pied par la porte principale donnant sur la place, où elle a trouvé et reçu avec affabilité MM. de Breuvery, Le Piez et Detaillis, maire et adjoints de la ville. S. M. a suivi le mur extérieur et est arrivée sur le parterre, accompagnée seulement des personnes de sa suite intime, parmi lesquelles se trouvaient M. de Cardailhac, chef de division au ministère d’Etat, M. Millet, architete du château de Saint-Germain, et nous a-t-on dit, sans que nous puissions l’affirmer, M. Viollet-Leduc. Sur l’invitation de M. Millet, MM. les entrepreneurs des bâtiments de la Liste civile, tous de Saint-Germain, avaient été convoqués pour quatre heures et se tenaient à la disposition de ce dernier, dans le cas où des renseignements eussent pu leur être demandés, ou des instructions données pour les différents travaux, qui, d’après la volonté de l’Empereur, paraissent devoir leur être confiés en ce qui les concerne chacun. Après avoir fait le tour extérieur par l’esplanade du parterre, se faisant présenter les différents projets, entre autres celui de M. de Cardailhac, pour la restauration ou la modification de l’ensemble du château, l’Empereur, traversant le jardin annexé le long de la façade de l’est, est redescendu dans la rue du Château-Neuf par une petite porte provisoire, par parenthèse encore dépourvue des quelques marches nécessaires pour franchir la distance qui l’exhausse de près de quatre-vingt centimètres au-dessus du sol, considérablement abaissé par suite du dernier nivellement.
Suivant à pied toute la rue du Château-Neuf, l’Empereur a été littéralement obligé de traverser la foule compacte du peuple pour remonter dans sa voiture, qui l’attendait à l’angle de la place du Théâtre. C’est en ce moment que la partie de la population qui avait pu être prévenue de la présence du souverain l’a acclamé avec le plus chaleureux enthousiasme. Tous comprenaient, en effet, que les destinées de la ville de Saint-Germain vont prendre un nouvel aspect par la consécration que cette visite de l’Empereur donne définitivement aux projets dont nous les premiers, et toute la presse ensuite, ont entretenu le public au sujet d’une nouvelle appropriation du château de Saint-Germain.
De la visite de l’Empereur, sauf quelques détails sur lesquels il est impossible de se prononcer, parce qu’ils ne sont connus que d’un bien petit nombre de personnes, il est dûment avéré que le château est destiné à un Musée d’Antiquités gallo-romaines, qui sera d’abord et sur le champ disposé au rez-de-chaussée, dans l’ancienne galerie dite de François Ier, située à droite de l’entrée principale, et jusqu’à ce moment divisée par une série de cloisons qui vont disparaître, et ensuite, au premier étage, dans toute l’étendue de la salle des Gardes ou vulgairement dite de Mars. Déjà, au moment où nous écrivons, les ouvriers travaillent pour préparer un nouveau logement provisoire devant remplacer la conciergerie qui occupait l’entrée de la galerie de François Ier, et déjà aussi, au premier étage, la salle de Mars est entièrement décarrelée afin de pouvoir procéder à la réfection des planchers. Depuis deux jours, enfin, des chariots des musées impériaux transportent à Saint-Germain les fragments divisés de la fameuse mosaïque romaine connue, selon le dire de l’Empereur lui-même, sous le nom de Mosaïque d’Autun.
Quelques puissent être les conversations et l’énoncé des mille et un projets prétendus sur les travaux à exécuter au château, voici ce que nous pouvons annoncer de certain et d’authentique à nos lecteurs ; mais, ce que nous n’avons pas besoin de dire, c’est l’émotion profonde causée à Saint-Germain par la visite impériale, et la joie que chacun éprouve en pensant à l’intérêt proprement dit de la ville, et à la certitude acquise maintenant que les travaux d’appropriation et ceux de mise en ordre des précieuses et nombreuses collections devront amener parmi nous le retour fréquent de semblables visites faites dans notre ville, par l’Empereur et les membres de la Famille impériale, qui y seront toujours reçus par la population, comme lundi dernier, avec la joie du présent et l’espérance de l’avenir.
Léon de Villette
[…]
Dans la visite qu’il a faite lundi dernier au château, l’Empereur s’est montré on ne peut plus bienveillant pour M. le général de Girardin et pour sa famille. Sa Majesté de demandé au général de lui présenter madame de Girardin et a tenu à se rendre dans ses appartements, où elle s’est montrée toute gracieuse envers madame de Girardin, et a su, avec son tact et sa bonté habituels, flatter en même temps la femme et la mère, en prenant dans ses bras et en l’embrassement à plusieurs reprises le gentil petit garçon de quatre ans qui avait l’honneur de lui être présenté. »

Récit d’une visite de l’empereur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Visite de l’empereur au château de Saint-Germain-en-Laye le lundi 13 avril 1863
Lundi dernier, une élégante mais simple voiture de maître s’arrêtait vers deux heures et demie dans la cour de la gare Saint-Lazare ; quatre ou cinq messieurs en descendaient, et l’un d’eux prenait au bureau, pour lui et ses compagnons, des billets d’aller et de retour à destination de Saint-Germain ; c’était l’Empereur accmpagné de ses aides de camp de service, MM. le général de Béville et de Gramont, et, nous le croyons, du moins de M. de Bourgoing, l’un de ses écuyer. Sa Majesté venait à Saint-Germain dans le plus strict incognito, pour y juger par Elle-même du progrès des travaux qu’elle a ordonnés pour la restauration du château et l’établissement d’un musée gallo-romain. M. Jullien, directeur général des chemins de fer de l’Ouest, est venu sur le champ, s’empressant de descendre sur le quai et d’offrir à l’Empereur de mettre immédiatement à sa disposition un train express et spécial ; mais, tout en l’en remerciant, l’auguste voyageur persista dans son projet et monta avec les personnes de sa suite dans un des compartiments des voitures où se pressait déjà le public.
Ce fut de même avec tous les voyageurs du train que, vers trois heures et demie, l’Empereur monta à l’escalier qui conduit à notre débarcadère et s’achemina vers le château, dont il fit d’abord le tour extérieur, en compagnie de M. le général de Girardin, commandant militaire, et de M. Millet, architecte du château, prévenus à la hâte, et ce dernier se trouvant ce jour-là par hasard à Saint-Germain. Au moment où Sa Majesté ressortait de la grille du parterre, avant d’entrer au château, Elle trouva venant à Elle M. de Breuvery, maire de Saint-Germain, accompagné de MM. Dutaillis et Le Piez, ses adjoints. Elle adressa tout d’abord la parole au maire, parlant avec intérêt des habitants de la ville ; sur la réponse que lui fit le maire que ses administrés étaient surtout heureux et reconnaissants de voir la restauration et la nouvelle destination données à leur vieux château, l’Empereur dit à M. de Breuvery qu’effectivement il y mettait tous ses soins et qu’il y avait lieu de croire que l’on serait content, lorsqu’ils seraient terminés, des travaux en voie d’exécution.
Après avoir franchi le pont, Sa Majesté trouva, sur le seuil du porche, M. Rossignol, conservateur adjoint des musées impériaux, détaché à celui de Saint-Germain, à la tête de son personnel, parmi lequel nous avons remarqué M. Baune, attaché des musées impériaux, M. Ricateau, économe, et plusieurs chefs de service. L’Empereur, toujours accompagné des personnes de sa suite, et plus particulièrement de MM. Rossignol, de Girardin et Millet, a visité les salles du musée, s’est fait ouvrir les vitrines déjà placées, en discutant en profond érudit de la valeur de certains objets, et remarquant surtout les armes en silex taillé. Sa Majesté a décidé que la collection Boucher de Berthes serait installée dans la galerie du rez-de-chaussée qui, à son ancien nom de salle des gardes, joindra celui de salle Boucher de Perthes.
C’est à ce moment que M. Rossignol a eu l’honneur d’apprendre à l’Empereur que des os d’hommes ante-diluviens avaient été récemment découverts près d’Abbeville par M. Boucher de Perthes et que, par conséquent, il n’y avait plus possibilité de traiter de chimère le système qui fait remonter l’existence de l’homme à la période trisiaque ; l’annonce de cette découverte a paru vivement intéresser l’Empereur.
S. M. a visité ensuite les différentes salles du château, se faisant expliquer les plans, et avec ses félicitations à l’architecte, témoignant à plusieurs reprises le désir de voir les travaux marcher le plus rapidement possible. L’Empereur s’est arrêté longuement pour contempler la belle architecture de la cour du château ; il a visité avec intérêt la charmante chapelle du XIIIe siècle, où il a admiré les magnifiques mosaïques qui y sont provisoirement déposées, et a décidé qu’on emploierait pour le dallage des salles du musée toutes les mosaïques qui doivent être réunies à Saint-Germain. La grande mosaïque d’Autun sera affectée à cette destination dans la grande salle des fêtes, improprement appelée salle et Mars, et qui sur la proposition de M. Miller, accueillie avec empressement par S. M., prendra définitivement le nom de salle de François Ier.
Pendant le temps de sa visite, qui n’a pas duré moins d’une heure et demie, l’Empereur a été accueilli aux cris de Vive l’Empereur ! vive le père des ouvriers ! vive l’Impératrice et le prince impérial ! L’écho de ces cris se fit bientôt entendre sur la place par la foule compacte que l’Empereur dut traverser, pressé par elle, avide de le voir, et lui faisant un cortège populaire et enthousiaste jusqu’à l’embarcadère, où, au moment de son arrivée, il prit place dans le train omnibus de cinq heures. Lorsqu’il parut sur le pont du château, l’Empereur reçut de quelques personnes plusieurs pétitions qu’il accepta avec la bienveillance qu’on lui connait. La foule, qui tenait à voir le souverain le plus longtemps possible, s’est dirigée vers la balustrade du parterre qui domine la tranchée du chemin de fer et d’où l’on pouvait facilement voir l’Empereur monter en wagon et attendant comme les autres voyageurs le signal ordinaire en causant avec M. le général de Girardin, dont il sera affectueusement la main au moment du départ, pour lequel MM. Jullien, directeur général de la compagnie, et Reynauld, chef de traction, venus de Paris, avaient pris ses ordres.
Au moment où le train se mit en marche, les personnes qui se trouvaient sur le quai et la foule qui envahissait la terrasse supérieure firent retentir l’air d’un formidable cri de : Vive l’Empereur, auquel Sa Majesté répondit par un aimable et sympathique geste d’adieu.
Pendant le séjour de l’Empereur au château, M. le général de brigade de la Garde Clérambaut, qui se trouvait fortuitement depuis le matin en inspection trimestrielle du régiment des Guides, et M. le colonel de Montaigu, sont venus présenter leurs hommages à l’Empereur et, ainsi que le maire de Saint-Germain et ses adjoints, se sont trouvés ensuite à sa sortie.
L’Empereur a laissé 300 fr. aux ouvriers du château, mais sa visite si inattendue et faite d’une manière simple et totalement dénuée d’étiquette a produit une vive impression dans toute la population à laquelle, avec l’espoir de la voir se renouveler souvent, elle laissera un ineffaçable souvenir.
Léon de Villette »

Récit d’une visite de l’impératrice au château de Saint-Germain-en-Laye

« Mardi soir, vers sept heures, S. M. l’impératrice est venue faire à Saint-Germain une visite aussi courte qu’inattendue. Partie de Saint-Cloud avec plusieurs personnes de sa suite sur le nouveau yacht de plaisance, le Puebla, à bord duquel la famille impériale a fait déjà plusieurs promenades d’essai, elle est venue prendre terre au Pecq, où trois voitures de la Cour, breacks de chasse découverts, l’attendaient sur le quai. Elle est ensuite montée à Saint-Germain et est descendue au château, où elle a été reçue par MM. le général de Girardin, Beaune, attaché aux musées impériaux, Ricateau, économe du château, et Rossignol, conservateur-adjoint en service à Saint-Germain, qui ne réside pas au château mais qui est accouru aussitôt qu’il a pu être prévenu de la présence de S. M.
L’Impératrice était accompagnée de M. Mérimée, sénateur, membre de l’Institut et archéologue distingué, et de plusieurs personnes de son service, et nous avons cru reconnaître parmi les dames de sa suite la princesse d’Essling, grande maîtresse de sa maison, et madame de Saulcy.
Après une visite rendue très brève à cause de la nuit qui approchait, l’Impératrice et les personnes qui l’accompagnaient ont fait, en longeant la Terrasse, une promenade qui nous a paru se diriger dans la direction du château du Val et du rendez-vous de chasse de la Muette, puis les trois voitures longeant la Terrasse, à l’intérieur de la forêt, en sont sorties par la grille qui donne sur les jardins anglais, et ont repris par celle du Boulingrin la route qui descend au Pecq où le yacht attendait les illustres passagers. »

Récit d’une visite de la princesse Mathilde au château de Saint-Germain-en-Laye

« Son Altesse impériale la princesse Mathilde est venue hier faire, avec quelques personnes de sa suite, une promenade dans la forêt de Saint-Germain. Après avoir déjeuné au pavillon Henri IV, la princesse a fait une visite au château, où elle a été reçue par MM. Rossignol, conservateur du musée, Beaune, attaché aux musées impériaux, et Rinateau, économe. M. le général de Girardin, en ce moment absent du château, a été cependant assez favorisé par le hasard de sa promenade pour que nous ayons pu le voir présentant, au pavillon, ses hommages à S. A. I., qui l’a accueilli avec son affabilité habituelle.
A sa visite au musée, la princesse Mathilde était accompagnée, nous a-t-on dit, de ses dames de service, du général de Bougenel, de M. le comte de Nieuwerkerke, directeur général des Musées impériaux, et de M. Violet-Leduc.
On nous a assuré que le but de l’excursion à travers la forêt de la princesse, venue à Saint-Germain par le chemin de fer dans un wagon-salon mis à sa disposition, était une visite à Poissy chez M. Messonnier, pour y voir et admirer les tableaux que le célèbre peintre doit envoyer à l’Exposition.
La princesse et sa suite, conservant le plus strict incognito, ont fait leur promenade dans des voitures de remise, prises à l’établissement de la poste aux chevaux. »

Récit d’une visite de Napoléon III au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Samedi 16 mai, 8 heures du matin
Le train qui arrive à Saint-Germain à cinq heures vingt minutes du soir nous a amené hier d’illustres hôtes sur lesquels on était loin de compter, mais qui n’ont pu conserver le strict incognito qu’ils s’étaient proposé. L’Empereur et l’Impératrice, accompagnés d’une dame et de quelques officiers de leurs Maisons, comme eux en habit de ville, sont venus inopinément visiter le musée. Vu l’heure avancée, et le vendredi n’étant pas un jour d’ouverture, aucun des fonctionnaires du musée ou du château ne s’est trouvé là pour recevoir les augustes visiteurs : c’est un simple gardien qui les a guidés dans leur rapide visite. Arrivées un peu avant cinq heures et demie, Leurs Majestés reprenaient le train de six heures ; mais pour redescendre sur le quai, elles ont dû se faire jour à travers une foule des plus compactes, accourue, en si peu de moments, de tous les points de la ville, et qui, sur la place, dans le débarcadère et du haut de la terrasse qui domine la tranchée, les a saluées des acclamations les plus enthousiastes.
Prévenu à la hâte, M. de Breuvery, maire de Saint-Germain, a pu encore arriver assez à temps pour se trouver, au moment du départ, dans la cour du château, et présenter ses hommages à l’Empereur et à l’Impératrice.
Nous manquons d’autres détails, mais du moins nous tenons ceux-ci d’une source authentique. »

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