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Cote
1
Titre
Date(s)
- 27 avril 1927 (Production)
Niveau de description
Pièce
Étendue matérielle et support
1 document
Zone du contexte
Nom du producteur
Histoire archivistique
Source immédiate d'acquisition ou de transfert
Zone du contenu et de la structure
Portée et contenu
« Une exquise résidence du XVIIe siècle va devenir la maison de retraite des Légionnaires
Si vous longez l’admirable terrasse de Saint-Germain puis vous enfoncez dans la forêt, vous trouvez, à flanc de coteau, dominant la vallée de la Seine, entre Saint-Germain-en-Laye et Maisons-Laffite, le château du Val, aux lignes pures et belles. Mansart le construisit ; Desjardins et Le Hongre le décorèrent ; Le Nôtre, alentour, dessina un parc à la française. La beauté simple de la façade se révèle aux yeux du promeneur à travers une merveilleuse grille.
C’est en 1669 que Louis XIV fit construire cette demeure. En cet endroit, jadis, Henri Iv se plaisait à chasser et Louis XIIII y fit plus tard élever un pavillon pour y reposer sa santé compromise.
Pendant des années, dans ce château qui abritait sa magnificence parmi les frondaisons magnifiques de la forêt de Sainte-Germain, la société la plus brillante se donna rendez-vous. Tour à tour, sous Louis XV et sous Louis XVI, il fut la résidence préférée des grands favoris : la Pompadour, les Brancas, les Lamarck, plus tard le maréchal et la maréchale de Beauvau. Les salons entendirent bien des confidences, sinon des propos brillants ; les pavanes et les gavottes y retentirent, et aussi les conversations profondes des philosophes, car Rousseau, Voltaire, d’Alembert, Turgot, Necker, Condorcet, Malesherbes en furent les familiers. Sous l’Empire, Napoléon y donna, avec sa cour, des fêtes brillantes.
Et, depuis lors, riche d’un grand passé, le château du Val a conservé son caractère et son charme. Il le conservera désormais. M. Lacoste, le dernier propriétaire, en a très généreusement fait don à la Société de la Légion d’honneur afin d’y installer une maison de retraite pour les légionnaires les plus méritants.
Une merveille d’architecture qui eût peut-être été dégradée ou délaissée sera ainsi préservée. Dans le parc, les grottes de Francini seront conservées, et rien ne sera détruit de ce qui fait le charme, la poésie et la douceur de ce coin d’Ile-de-France.
Ceux qui auront bien mérité le ruban rouge et que la vie aura éprouvée pourront y venir achever une vieillesse heureuse, sur ces hauteurs que l’on nommait, au XVIIIe siècle, la « Montagne Bon Air ».
Cinquante chambres sont prévues. La Société de la Légion d’honneur paiera une partie des frais de la pension et la légionnaire l’autre partie. On songe à réserver quelques chambres aux légionnaires les plus éprouvés et qui vivraient là gratuitement. La maison que l’on aménage sera confortable et moderne à souhait, et un immense parc sera réservé aux pensionnaires.
Tous ceux qui voudraient y être admis peuvent écrire au secrétaire général de la « Société de la Légion d’honneur, 1, rue de Solférino. Heureux seront les cinquante légionnaires qui pourront, dans un site aussi merveilleux, connaître les loisirs et le repos qu’ils auront chèrement gagnés.
Jean Delage »
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Instruments de recherche
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Note de publication
L’Echo de Paris, n° 16490, 27 avril 1927, p. 1.