Pièce 42 - Appel en faveur de la création d’un musée au château de Saint-Germain-en-Laye

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Cote

42

Titre

Appel en faveur de la création d’un musée au château de Saint-Germain-en-Laye

Date(s)

  • 19 décembre 1857 (Production)

Niveau de description

Pièce

Étendue matérielle et support

1 document sur support papier

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Nom du producteur

Histoire archivistique

Source immédiate d'acquisition ou de transfert

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Portée et contenu

« Le château de Saint-Germain-en-Laye
Projet de musée
Au moment où toutes les vues et les espérances sont, dans notre localité, tournées vers la future destination de notre vieux château, nous croyons être agréables à nos lecteurs en reproduisant l’article suivant, que nous empruntons au numéro du mardi 3 novembre du Moniteur du Calvados.
Saint-Germain-en-Laye est une petite ville connue de toute la France. Attirés à Paris par leurs intérêts ou leurs plaisirs, les voyageurs s’y rendent en foule pour y goûter le charme d’une promenade en forêt et jouir du splendide panorama qui se déroule de sa Terrasse.
En 93, le marteau des démolisseurs a renversé le château dont cette terrasse était une dépendance ; un autre château, déchu de ses splendeurs, a été respecté, grâce à son dénûment.
Elevé de plusieurs étages, entouré d’un fossé en maçonnerie, et flanqué de cinq gros pavillons, le château qui subsiste est un massif considérable, presque entièrement construit en briques noircies par le temps. Aucune toiture ne le surmonte ; aucune ornementation extérieure ne rompt la monotonie de ses lignes, si ce n’est un interminable balcon, reposant sur des supports en fer. Sa structure froide et lourde inspire la tristesse. Lorsque la nuit l’enveloppe, son apparence est fantastique. Toutefois, malgré son étrange aspect, on est généralement d’accord pour admettre qu’au point de vue de l’histoire et de la science archéologique, cet édifice est digne de conservation.
Certes, il serait fort dispendieux de lui donner intérieurement un éclat capable de le faire rivaliser avec le palais de Versailles où le château de Fontainebleau. C’est ce que la ville de Saint-Germain comprend parfaitement bien ; aussi son ambition se bornerait-elle à y voir fonder un musée à peu de frais.
Depuis de nombreuses années, le château de Saint-Germain avait reçu une affectation qui le déshonorait : on l’avait converti en pénitencier pour l’armée. Le pénitencier a récemment disparu. Il reste à découvrir maintenant le procédé le plus propre à rendre une existence quelconque à ce vieux manoir, érigé sous François Ier et délaissé, après de grandes dépenses, par Louis XIV, dont la vue de Saint-Denis, tombeau des rois de France, y troublait, dit-on, les plaisirs.
Un musée créé à Saint-Germain serait, il est vrai, un digne pendant du musée de Versailles. Cette question est devenue fort embarrassante quand on a voulu, sinon la résoudre, du moins l’examiner. Un musée ! Mais que de salles à remplir ! Et comment ? Faudrait-il dépouiller Paris ? … Ne conviendrait-il pas mieux d’improviser une collection ? ...
Ecartons le côté financier de l’œuvre : les moyens de l’accomplir ne manqueront pas toujours… La transformation du château de Saint-Germain en musée ajouterait un titre de plus à la gloire de la France ; et, sans nous laisser toucher par des considérations d’un ordre secondaire, nous allons rapidement exposer deux projets de cette nature, qui nous paraissent d’une réalisation praticable.
Le musée de la Marine étouffe dans les petits salons du Louvre ; faute d’espace pour les y classer, que de choses d’une haute importance dépérissent dans nos ports ! Si le château de Saint-Germain s’ouvrait à une collection de ce genre, elle deviendrait immense. On la verrait promptement s’enrichir d’une infinité d’objets intéressants, précieux, possédés soit par des localités qui seraient heureuses de les offrir, soit par des familles qui seraient fières d’en faire hommage à l’Etat. Il y aurait là un abri pour ces antiques troncs d’arbres creusés par les Celtes et trouvés, à de rares intervalles, enfouis dans le sable de nos rivières.
On y déposerait, si Rochefort les garde encore, le somptueux canot impérial de 1808 et la modeste embarcation sur laquelle Napoléon Ier se rendit à l’ile d’Aix en 1815. Les sauvageries, les curiosités maritimes y afflueraient de toutes les parties du monde et grossiraient démesurément celles que le Louvre peut renfermer déjà. Les noms de nos hommes de mer s’y livreraient à chaque pas, au milieu de débris et de trophées, et ces noms illustres y résumeraient glorieusement l’histoire de la marine française.
Nous avons visité une grande quantité d’arsenaux et, nombre de fois, le musée d’Artillerie situé place Saint-Thomas-d’Aquin à Paris ; nulle part nous n’avons pu étudier méthodiquement, siècle par siècle, l’histoire du perfectionnement des armes de guerre et de l’équipement complet des troupes. Le château de Saint-Germain ne pourrait-il pas servir à combler une lacune qui engendre les plus singuliers anachronismes dans la peinture moderne ?
Un peintre d’histoire, fort peu archéologie, s’éprend d’un amour plein d’enthousiasme pour la forme d’un casque ancien. A-t-il à reproduire la bataille de Pavie, les arquebusiers du XVIe siècle sont affublés d’un couvre-chef qui remonte aux croisades ! Nous voudrions trouver nos fastes guerriers représentés à Saint-Germain par des figures en pied, artistement moulées, fidèlement revêtues des costumes et des armes offensives et défensives de toutes les époques.
Des salles spéciales appartiendraient à chaque période, et, au seuil de ces salles, tendues d’oriflammes, de bannières, de drapeaux, et renfermant de plus ce que l’on réunirait d’objets complémentaires, imités ou du temps, on lirait des noms tels que ceux-ci : Vercingétorix, Clovis, Charles-Martel, Charlemagne, saint Louis, Godefroy de Bouillon, Guillaume le Conquérant, Jeanne d’Arc, Duguesclin, Henri IV, Turenne, Condé, Masséna et Napoléon.
La sévérité du monument, lequel ressemble plus à une forteresse qu’à une demeure princière ; sa simplicité intérieure, qu’il serait utile de respecter : tout, dans le château de Saint-Germain, serait en harmonie avec un musée de la France militaire, où se déroulerait l’histoire des armes et du costume du soldat, depuis le Gallo-Celte, armé de la fronde et de la flèche à pointe de silex, jusqu’au vétéran de l’Empire, bronzé par cent batailles.
Nous n’avons fait qu’esquisser notre pensée, laissant à de plus compétents le soin de la développer, ou d’indiquer une meilleure destination à donner à l’édifice qu’il s’agit de remettre en honneur.
Félix Doinet »

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Note de publication

L’Industriel de Saint-Germain-en-Laye, 7e année, n° 51-332, 19 décembre 1857, p. 101

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