Fonds 2019002 - Fonds Louis Revon

Album A-L Album M-V
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Zone d'identification

Cote

2019002

Titre

Fonds Louis Revon

Date(s)

  • 1860 - ? (Production)

Niveau de description

Fonds

Étendue matérielle et support

3 boîtes (3 albums)

Zone du contexte

Nom du producteur

(1833-1884)

Notice biographique

Conservateur du musée municipal d'Annecy (à partir de 1861).
Correspondant CTG pour la Savoie et la Haute-Savoie.
Membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie et de l'Académie florimontane d'Annecy.
Correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques (1864-1879).

Nom du producteur

(1858 - 1880)

Histoire administrative

La Commission de la Topographie des Gaules (CTG) est une commission de savants créée par Napoléon III le 17 juillet 1858, avec pour objectifs de dresser trois cartes et de rédiger deux dictionnaires visant à éclairer la topographie antique du territoire national. Pour ce faire, la CTG -qui compte moins de 20 membres à sa création- va immédiatement tisser un grand réseau à travers le pays en nommant des correspondants dans tous les départements, s'appuyant souvent sur les sociétés savantes locales. Officiers, ingénieurs, archivistes, professeurs de lycée, hommes d'église et autres notables sont ainsi mobilisés pour mener des recherches dans leurs régions respectives et faire remonter ces informations à Paris, au Ministère de l'Instruction publique dont dépend la Commission.
La CTG a survécu à la chute du Second Empire ; elle ne disparaît que le 20 janvier 1880 lorsqu'elle est officiellement remplacée par la Commission de géographie historique de l'ancienne France.

Histoire archivistique

La correspondance de Louis Revon avec Gabriel de Mortillet, Alexandre Bertrand et Anatole de Barthélémy (conservée au musée d’Archéologie nationale) atteste de nombreux envois de dessins entre les années 1866 et 1877, la plupart réalisés grâce à des allocations fournies par l’intermédiaire de Gabriel de Mortillet ou d’Alexandre Bertrand, sur les crédits de la Commission de Topographie des Gaules (CTG). Les sujets fournis concernent dans un premier temps la Préhistoire et la Protohistoire, reflet des premiers fascicules du Dictionnaire archéologique de la Gaule publié par la CTG. Le contenu des lettres de Louis Revon atteste la proximité du musée Gallo-romain et de la CTG dans la constitution d’un véritable centre de recherche sur l’archéologie du territoire national : les dessins et notes, envoyés au ministère à Anatole de Barthélémy, sont destinés à servir au Dictionnaire avant de rejoindre le Musée Gallo-romain, première appellation du musée d’Archéologie nationale. De fait, les dessins sont collés sur des planches cartonnées, reliées en deux albums à l’italienne qui sont officiellement donnés par la CTG au musée en septembre 1875.
La mise en album n’est pas souhaitée par Louis Revon. Le conservateur du musée d’Annecy standardise en effet dans un premier temps le format de ses dessins dans l’optique d’une compilation en albums ou en fascicules mais il prend rapidement conscience du caractère figé que cela donnerait à ses recherches et que son mode de classement rend impossible. Il déclare ainsi en 1870 préférer un rangement sous forme de « cahiers de monographies », non reliés, permettant ainsi un enrichissement régulier du contenu. Son mode de classement ne dépend pas, en effet, des lieux de conservation des objets mais d’une volonté d’un classement topographique par lieux de provenance puis par période chronologique. Ainsi, chaque mission, ou chaque nouvelle découverte est l’occasion pour lui de produire de nouveaux dessins complémentaires. Le 14 juin 1871, il soumet à Gabriel de Mortillet son système de conditionnement : « Je glisse dans les n° de la Revue un spécimen des chemises que j’ai fait imprimer pour classer par communes mes notes et dessins archéologiques ; c’est bien commode. La dernière ligne pointillée est destinée à la mention de l’époque ; celle-ci est en outre caractérisée par une couleur spéciale : chamois pour le préhistorique, jaune pour le romain, violet pour le burgonde, vert pour les époques suivantes. Si cela vous sourit, pour le classement des notes et croquis que j’ai envoyés à St-Germain et que j’y enverrai encore jusqu’à extinction, je puis vous en faire tirer ; la dépense sera imputée sur la dernière allocation pour laquelle je vous dois en outre de nombreux documents analogues aux envois précédents. Dites-moi combien vous voulez de chemises de chaque couleur ? Je proposerai ceci pour commencer : 65 préhistoriques, 100 romaines, 35 burgondes, = 200. ». La réponse de Gabriel de Mortillet n’est pas connue et de tels dossiers n’ont pas été retrouvés. Par ailleurs, Louis Revon envoyait systématiquement des notes et des dessins ensembles alors que seuls les dessins semblent aujourd’hui conservés au musée d’Archéologie nationale ; les notes n’ont pas été localisées. Le nombre de dessins semble également inférieur aux nombreux envois mentionnés dans les lettres de Louis Revon adressées au musée. Comme ils étaient liés aux recherches de la CTG, il est possible qu’une partie ait été détruite dans l’incendie qui a touché les archives de la CTG ou que des documents aient été remis à Émile Cartailhac, chargé par Salomon Reinach d’achever la publication du Dictionnaire. Les archives de Cartailhac se trouvent aujourd’hui à l’Institut de Paléontologie humaine, mais le nombre de documents de Louis Revon indiqué dans l’inventaire dressé par Sébastien Hameau et Arnaud Hurel semble aussi très limité.
La mise en album des dessins a donc rompu le lien avec les notes explicatives. De même, plusieurs dessins (notamment dans l’album 2) ont été découpés, tronquant la signature de Louis Revon. La date de confection des albums n’est pas connue avec exactitude, mais l’on peut supposer qu’ils ont été ainsi rassemblés et reliés pour être présentés à l’exposition du Congrès international des sciences géographiques qui prend place à Paris en 1875, dans la salle XXXVII consacrée à la « Carte des Gaules », autre nom donné à la CTG. La reliure est en effet très proche de celle des deux premiers albums de Charles Cournault, également exposés. La couleur du cuir de couverture diffère (brun pour Cournault ; vert pour Revon) mais les albums ont tous la même taille. Ils ont un cartouche sur le devant de la couverture (« Album Cournault » ; « Album Revon – Savoie & Dauphiné – Commission de la Topographie des Gaules ») et des indications très proches sur la tranche (« Album archéologique – 1 / Musée de Saint-Germain » et « Album archéologique – 2 / Musée de Saint-Germain » ; « Album Revon – A-L / Musée de Saint-Germain » et « Album Revon – M-V / Musée de Saint-Germain »). On peut noter que la Commission de Topographie des Gaules est indiquée seulement sur les albums Revon, mais cette mention est aussi présente sur les albums Castagné reliés à la même époque. Les deux albums Revon intègrent officiellement la bibliothèque du musée de Saint-Germain le 23 septembre 1875, date de leur inscription sur le registre d’entrée (inv. Bib 4232) et sont considérés comme un don de la CTG. Le tampon de la bibliothèque avec le numéro d’entrée est apposé sur la première page, après réalisation de la reliure. La correspondance atteste cependant que la destination finale des dessins au musée de Saint-Germain était un souhait de Louis Revon.
Un troisième volume rassemble d’autres dessins de Louis Revon. Les dessins sont de formats similaires à ceux reliés dans les deux premiers albums mais la taille et le format de l’album lui-même diffèrent des deux autres. L’ouverture de ce troisième album est à la française et la couverture combine le cuir pour la tranche et le papier pour le plat de reliure, à l’image des autres volumes reliés de la bibliothèque comprenant divers fascicules. Comme les deux volumes précédents, l’album a été réalisé à partir de dessins transmis sur des feuilles volantes. 4 planches de dessins portent un tampon de la bibliothèque du musée avec un numéro d’entrée (inv. Bib 5365). Elles correspondent aux indications du registre d’entrée de la bibliothèque : sous ce numéro, inscrit le 16 novembre 1878, se trouvent 4 feuilles de dessins d’ « Antiquités sous un murger » ; en réalité il s’agit d’objets archéologiques mis au jour dans des sépultures situées sous un murger, chez Collombat, sur la commune de Gruffy en Haute-Savoie. Elles ont été reliées avec tout un lot de dessins, une photographie, des feuilles de notes et des estampages de Louis Revon. Par extension, le numéro a été donné au volume puisque le tampon avec le numéro d’entrée se retrouve sur les premières pages. La provenance des autres dessins n’est pas connue, il s’agit probablement d’envois de Louis Revon au musée postérieurs à 1875 ou qui n’avaient pas été intégrés aux précédents albums.
Plusieurs dessins de Louis Revon ont été intégrés aux « Albums noirs » du musée, pour les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie.

Source immédiate d'acquisition ou de transfert

Les deux premiers albums ont été donnés par la Commission de Topographie des Gaules et inscrits au registre d’entrée de la bibliothèque le 23 septembre 1875 (inv. Bib 4232). Le dernier a été composé à partir de planches et documents envoyées en plusieurs lots (inv. Bib 5365 donné à l’album alors qu’il s’agit en réalité du numéro d’entrée de 4 planches intégrées à cet album).

Zone du contenu et de la structure

Portée et contenu

L’instrument de recherche s’arrête à l’article, l’unité matérielle communicable, c’est-à-dire l’album dans le cas présent. Pour faciliter les recherches sur le contenu même des albums, un inventaire détaillé a été réalisé sur tableur proposé en annexe. Les lieux de provenance et de conservation des objets ont été reportés en note dans l’instrument de recherche – avec le nombre de planches concernées - et dans la liste donnée ci-dessous.
Les dessins ont été réalisés sur du papier, en majorité du papier Canson Frères produit à Vidalon-lès-Annonay (Ardèche). Trois techniques sont visibles : le dessin au crayon à papier, le dessin à l’encre de chine, et l’aquarelle qui rehausse certains dessins au crayon à papier. Dans ses lettres, Louis Revon mentionne souvent ses dessins « aquarellisés », qu’il juge plus dignes que ses croquis au crayon ou à l’encre et les seuls susceptibles d’être accrochés aux murs du musée. Dans son éloge funèbre, Camille Dunant décrivait ainsi les dessins de Louis Revon : « Ses dessins, sous une apparence un peu négligée, rendent très exactement et d'une manière pittoresque la forme, l'aspect fruste des antiquités antéhistoriques, et les mettent en quelque sorte dans la main du lecteur ». Le dessinateur attachait beaucoup d’importance à la forme et écrivait à Gabriel de Mortillet le 3 août 1870 : « comme j’ai horreur de l’a-peu près, je ne dessine presque jamais un objet antique sans le poser sur la feuille pour en tracer exactement les contours ».
Les dessins ont été collés sur planches pour former les deux premiers albums. Ceux-ci ont été intitulés : « Album Revon – Savoie & Dauphiné – Commission de la Topographie des Gaules ». L’indication du secteur géographique n’est pas représentative du contenu. En effet, la région historique de la Savoie comprend les départements de Savoie et de la Haute-Savoie, tandis que le Dauphiné couvre les départements de la Drôme, de l’Isère et des Hautes-Alpes. Les dessins, quant à eux, concernent principalement la Haute-Savoie, les Hautes-Alpes et l’Isère, au détriment des autres départements constituant la Savoie et le Dauphiné. En revanche, il faut ajouter l’Ain, les Basses-Alpes et également deux pays et régions étrangers : la Suisse et la Bavière. Les dessins sur la Haute-Savoie – les plus nombreux – sont les seuls à avoir le département indiqué en en-tête, en haut à droite. Les dessins sur la Suisse sont aussi très nombreux : originaire de Genève, Louis Revon y passait ses vacances et rayonnait depuis ce point vers les autres villes de Suisse. Les dessins sur les Basses-Alpes et les Hautes-Alpes sont peut-être plus tardifs. Vers 1872 le conservateur du musée d’Annecy demande en effet une nouvelle subvention pour aller dessiner à Aoste, Grenoble, Vienne, Lyon et explorer les Hautes-Alpes et les Basses-Alpes. Tout en étant force de propositions pour les musées qui conservent des objets provenant de Haute-Savoie, il laisse souvent libre choix à Gabriel de Mortillet sur les destinations : « Envoyez-moi où bon vous semblera, en désignant les coins où il y a des collections à noter et dessiner, et où les correspondants oublient de correspondre » lui écrit-il le 26 mars 1873.
Les planches des deux premiers albums sont classées par ordre alphabétique de communes de provenance des objets et sites représentés. Le contenu des planches montre en effet un réel attachement à l’objet archéologique, représenté le plus souvent de manière isolée. De rares vues de sites, essentiellement des monuments mégalithiques, sont incluses dans les deux premiers albums. Les sujets concernent surtout la Préhistoire et la Protohistoire.
Le troisième album présente en revanche une conception différente bien que la provenance des dessins soit similaire. Ils ont été reliés tels-quels, sans être collés sur planches et sans ordre apparent de classement. L’album est plus varié tant d’un point de vue typologique (dessins d’objets, plans de fouilles, photographie de paysage, notes, estampages) que chronologique (présence d’objets d’époque gallo-romaine et du premier Moyen Âge).
Tous les dessins sont légendés : identification des objets et du matériau ; site de provenance ; lieu de conservation ; parfois la période chronologique (âge du Renne ; âge de la Pierre ; âge du Bronze ; premier âge du Fer ; époque gallo-romaine) ; ou des informations sur la date de découverte, l’inventeur et les objets associés. Il n’y a pas de planches concernant plusieurs sites mais la planche 14 de l’album 1 est consacrée à un site pour lequel les objets représentés ont été dispersés entre trois collections publiques et privées. La signature est systématique : « Louis Revon », « Louis Revon ad nat. » ou « Louis Revon ad nat. del ». En revanche, les dessins sont rarement datés : 5 planches sur 131 portent une date, les 14 et 15 octobre 1866. On peut parfois obtenir un terminus post quem car Louis Revon mentionne régulièrement l’année de découverte des objets.
Plusieurs planches ont des annotations manuscrites postérieures, à l’encre ou au crayon à papier, notamment de Gabriel de Mortillet (album 1, pl. 6)

Évaluation, élimination et calendrier de conservation

Fonds clos

Accroissements

Fonds clos

Mode de classement

Le mode de classement reprend l’ordre des 3 albums conservés au musée d’Archéologie nationale, par ordre chronologique d’entrée.

Zone des conditions d'accès et d'utilisation

Conditions d’accès

Communicable

Conditions de reproduction

Selon la réglementation en vigueur

Langue des documents

  • français

Écriture des documents

Notes sur la langue et l'écriture

Caractéristiques matérielle et contraintes techniques

Reliures anciennes fragilisées.

Instruments de recherche

Zone des sources complémentaires

Existence et lieu de conservation des originaux

Existence et lieu de conservation des copies

Unités de description associées

Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye, Centre des archives :
Correspondance ancienne, dossier Revon : 42 lettres envoyées à Gabriel de Mortillet, Alexandre Bertrand et Anatole de Barthélémy (1866-1879).
Collection épigraphique, série C – estampages : 2018002/C/176-177 Aoste (Isère) ; 2018002/C/184 Saint-Genis-d’Aoste (Savoie).

Paris, Institut de Paléontologie humaine :
EC-CTG-31 : Notes, cartes, dessins et plans de Louis Revon (1870-1871).

Paris, Archives nationales :
20144782/13, Archives des musées nationaux : Mémoire de paiement pour la fourniture de tirages en plâtre, de tirages en bronze et d’objets originaux (1868).
F/17/2880 : dossier CTHS de Louis Revon (1864-1879).
O/5/1703, Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-arts, Musées impériaux, Budget : subvention de 500 francs pour fouilles accordée à Louis Revon (1869).

Note de publication

Bibliographie sélective :
Haute-Savoie : Dictionnaire biographique et historique illustré. Paris : Néaubert & Cie, 1907, p. 452-475.
DUNANT, Camille. « Société florimontane d’Annecy. M. Louis Revon. Allocution prononcée par M. le Président à l’ouverture de la séance du 12 juin ». Revue savoisienne, 30 juin 1884, 25e année, 6, p. 49-56.
HAMEAU, Sébastien, HUREL, Arnaud. Les papiers Émile Cartailhac et les archives de la Commission pour la Topographie des Gaules. Classement et inventaire – Réseau A.R.E.A. (janvier-juin 2004). Paris : Muséum national d’histoire naturelle, Institut de Paléontologie humaine, 2004.
REVON, Louis. Inscriptions antiques de la Haute-Savoie. Épigraphie gauloise, romaine et burgonde. Annecy : Imprimerie Louis Thésio, 1870.
REVON, Louis. La Haute-Savoie avant les Romains. Paris : H. Champion ; Annecy : A. L’Hoste – C. Burnod – Abry, 1878.

Zone des notes

Identifiant(s) alternatif(s)

Mots-clés

Mots-clés - Sujets

Mots-clés - Lieux

Mots-clés - Noms

Mots-clés - Genre

Zone du contrôle de la description

Identifiant de la description

Identifiant du service d'archives

Règles et/ou conventions utilisées

ISAD-G

Statut

Finale

Niveau de détail

Complet

Dates de production, de révision, de suppression

Langue(s)

  • français

Écriture(s)

Sources

Octobre 2019

Note de l'archiviste

Soline Morinière

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Zone des entrées

Sujets associés

Personnes et organismes associés

Genres associés

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