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Note sur des travaux à l’entrée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain. Les promeneurs ont pu remarquer ces jours-ci que des ouvriers étaient occupés à démolir les deux lourds piliers en pierre de taille sur lesquels s’appuyait la porte avancée construite sur la place du Château à l’époque du pénitencier militaire.
C’est à la continuelle obligeance de l’éminent architecte, M. Millet, que nous devons les renseignements suivants :
Les travaux qu’il fait faire à l’entrée du château, nous a-t-il dit, n’ont aucune importance et n’avancent en rien la restauration générale du vieux et respectable édifice ; il avait jadis conservé, par mesure d’économie, la porte cochère en bois avec ses deux gros piliers en pierre ; les battants tombaient en pourriture et devenaient hors de service, et au lieu de les remplacer, l’architecte a dû commander une plus que modeste grille en fer, ayant tout à faire le caractère d’un objet provisoire. Elle permettra le passage de l’air, facilitera l’entrée au château, mais cette installation essentiellement provisoire, répétons-le, d’après M. Millet lui-même, n’a aucune valeur ni aucun caractère artistique.
En ce qui s’applique aux travaux de restauration, le crédit alloué sur 1868 étant le même que celui des dernières années, M. Millet pense pouvoir achever le gros œuvre de toute la façade nord, donnant sur le parterre, et continuer les ouvrages sur la façade est.
Dans la dernière campagne, il n’a pu être presque rien fait à l’intérieur ; on va reprendre ou restaurer tous les éperons et l’escalier d’angle sur la cour, refaire les voûtes et les planchers de tout l’angle nord-est, et il est probable que vers le milieu de l’année 1869 tout l’angle pourra être livré à la direction des musées impériaux.
Le regrettable et regretté M. Beaune est remplacé dans ses fonctions de deuxième conservateur du musée par M. de Mortillet, archéologue savant et distingué, qui, depuis deux ou trois ans, était occupé au musée à classer et à ranger tous les objets de sa collection. »

Note sur la commande de photographies du château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain-en-Laye
Note indiquant la dépense à faire pour obtenir 10 vues photographiques du monument.
8 vues de 0.32 c. sur 0.23 c. en supposant les clichés conservés par l’artiste photographe et en y comprenant une épreuve, à raison de 30 f. 00 : 240 f. 00
2 vues de 0.50 c. sur 0.38 c. et dans les conditions énoncées ci-dessus à raison de 60 f. 00 : 120 f. 00
Fourniture de 10 épreuves supplémentaires : 60 f. 00
[Total :] 420 f. 00
Dans le cas où les clichés seraient conservés par le photographe, l’on voit que sa dépense pourrait être évaluée à environ 420 à 450 francs.
Cette somme devrait être portée, je crois, à 840 ou 900 francs dans le cas où l’on voudrait et les épreuves et les négatifs des clichés.
Paris, le 31 juillet 1855 »

Ministère d'Etat

Note sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Nouvelle application du proverbe, ou plutôt de la parabole, qui dit que trop souvent on voit la paille dans l’œil de son prochain sans s’apercevoir de la poutre qui menace le sien propre : en rectifiant ce qu’avait d’erroné dans la constatation de son orientation une note publiée ou reproduite par plusieurs journaux sur la situation actuelle de la magnifique restauration du château de Saint-Germain par l’habile architecte M. Millet, chargé par l’empereur de cette véritable transfiguration, nous avons commis une erreur ou plutôt un oubli que nous nous empressons de réparer.
Après avoir dit que la démolition est à peine commencé à l’angle nord-est à partir de l’ancien pavillon Louis IXV, à moitié rasé et déjà séparé par une tranchée du quadrilatère François Ier, nous avons ajouté qu’aucun travaux n’avaient encore eu lieu sur la façade orientale ; c’est là que gît l’erreur, qui nous impose cette rectification de rectification. Les travaux de restauration sont au contraire en pleine voie d’exécution au-dessus du vaste chantier établi dans la fossé est du château, trois travées de fenêtres surmontant un cordon de mâchicoulis, semblables à l’ordre architectural adopté pour la façade nord, sont déjà faites et se continuent, et il est facule d’apprécier l’excellent effet qu’elles produiront par celui dont on peut surtout se rendre compte pour la façade du parterre, du milieu de l’avenue qui conduit aux Loges, et d’où, dans le prolongement et l’encadrement des grands arbres de la forêt, la nouvelle façade apparaît comme un château féérique aux yeux du voyageur. Une telle restauration suffit à faire le nom et la gloire de l’architecte qui l’a entreprise, et si heureusement et si savamment réussie ; le reste n’est plus qu’une question de temps et de budget. »

Note sur la vente de bois et boiseries provenant du château de Saint-Germain-en-Laye

« Le château de Saint-Germain
Une erreur dans un article de la Concorde
La Concorde, courrier de Versailles, a publié dans son numéro du dimanche 17 mai, sur le château de Saint-Germain, des renseignements parmi lesquels se sont glissées quelques inexactitudes. Avant de les rectifier, nous croyons devoir reproduire l’entrefilet dans son entier ; voici ce que dit le rédacteur de l’article :
« Le Domaine vient de faire vendre aux enchères publiques une grande quantité de bois et boiseries provenant des appartements d’une partie du château de Saint-Germain.
Dans le nombre, on remarquait des panneaux et des fragments de chambranles qui furent peut-être sculptés par de grands maîtres. Eh bien ! tout cela s’est adjugé de 4 à 6 fr. le stère.
La partie du château d’où provenaient ces boiseries est celle qui regarde Marly et Versailles, c’est-à-dire le front sud. Elle représente la moitié environ de ce qui reste à détruit et à reconstruire ensuite.
C’est en exécution du programme tracé par le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, il y a environ sept ans, que cette réédification a eu lieu.
2500000 fr. avaient été inscrits au budget comme évaluation de l’œuvre totale confiée à l’architecte Eug. Millet.
A mesure qu’une superficie de 50 ou 60 mètres est détruite, on la reconstruit sur les mêmes plans, avec les mêmes sculptures, en appareillement les pierres de la même façon. Louis XIV, qui prodiguait l’or, comme on sait, a dépensé plus de six millions pour exécuter des restaurations qui ne devaient pas résister au temps.
Le nouveau chantier de Saint-Germain pourra, suppose-t-on, être terminé en 1875. »
Par devoir local et par nos relations, nous suivons dans tous ses détails l’œuvre de restauration de l’ancienne demeure royale, et nous avons pu constater, à bien des reprises, que dans le pavillon en démolition dont on vient de vendre les vieilles solives ou les vieilles croisées hors d’usage, il n’y avait pas le moindre fragment sculpté. La vente a été faite par l’administration des Domaines après apposition dans toute la ville d’affiches imprimées, après quinze jours de publicité, aux enchères publiques, en plein soleil, et les prix obtenus, de 4 et 6 fr. le mètre cube, indiquent bien que les vieux bois n’avaient pas été ornés par de « grands maîtres ». Les grands maîtres ne se sont jamais occupés, jadis, comme aujourd’hui, de menue décoration de châssis vitrés, et notre confrère sait assurément cela mieux que nous.
La restauration a été commencée en 1862, c’est-à-dire depuis 12 années, et non depuis 7 ans, comme l’écrit le rédacteur de l’article de la Concorde.
Le chiffre de dépense totale est bien à peu près celui indiqué, mais il n’a rien été inscrit au budget ; le travail s’effectue sur les crédits ordinaires de l’administration des Bâtiments civils, dépendant jadis du ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, et actuellement du département des Travaux publics.
Les crédits alloués pour l’œuvre de restauration ont été réduits d’une façon très sensible ; il reste à restaurer la belle chapelle de saint Louis, une partie du bâtiment sud, tout le corps de logis de l’ouest, à meubler tous les intérieurs, et, si les crédits ne sont pas augmentés, l’on ne peut guère espérer l’achèvement avant une dizaine d’années.
Il y a loin de là, on le voit, avec ce que croit l’auteur de l’article de la Concorde, qui dit : « Le nouveau château de Saint-Germain pourra, suppose-t-on, être terminé en 1875 ».
Léon de Villette »

Note sur la vie et les promenades à Saint-Germain-en-Laye

« Laissons maintenant la plume au chroniqueur du Moniteur du Soir, auquel nous nous permettons d’adresser, entre lignes, quelques questions ou observations, toutes de localité.
« A l’heure où j’écris, il y a une foule de Paris hors Paris.
Il y a le Paris de Ville-d’Avray et le Paris de Bougival, qui sont de petits Paris. Il y a encore le Paris de Versailles et celui de Saint-Germain, qui sont de grands Paris. Puis, en allant plus loin, le Paris de l’Isle-Adam et le Paris de Chantilly, qui sont des Paris champêtres qui croient habiter la campagne parce qu’ils jouent la comédie dans de beaux châteaux.
Tous ces Paris sont des fils du Paris où se promènent les boulevards.
Il y a des Parisiens ainsi faits qu’ils se croiraient perdus s’ils demeuraient dans leur ville natale aussitôt que brille au zénith le soleil du mois de juillet.
Ils ont cette conviction bizarre qu’on n’y respire plus.
On a beau leur représenter que douze ou quatorze cent mille personnes ne se lassent pas d’y manger leur soupe quotidienne et qu’elles ne s’en portent pas plus mal, rien n’y fait.
Elles émigrent.
Il faut se retremper dans l’air pur des champs, disent-elles.
Honneur à toutes les illusions !
En conséquence, la plupart de ces personnes prudentes s’en vont planter leurs tentes dans des chefs-lieux de canton comme Saint-Germain, ou de sous-préfecture comme Pontoise.
Mantes la jolie, et Corbeil, en savent quelque-chose.
C’est une ville après une ville, des moellons après des moellons.
Mais on l’a dit : Il n’y a que la foi qui sauve.
Vous plaît-il que nous suivions Paris extra muros ? Une promenade fait toujours du bien.
Vous plaît-il encore que nous prenions Saint-Germain pour objectif ? Oui, n’est-ce pas ? Donc partons.
Mais d’abord, que dit le dictionnaire, à propos de cette résidence qui domine si fièrement le cours de la Seine.
Il vous dira que Saint-Germain est un chef-lieu de canton du département de Seine-et-Oise situé à 12 kilomètres de Paris, qu’on y compte 15000 habitants à peu près, et qu’on y voit toujours un ou deux régiments de cavalerie en garnison. (Un seul, si vous voulez bien, et depuis quelques années seulement un bataillon d’infanterie). Il ajoutera qu’on y remarque une salle de spectacle, une bibliothèque qui compte environ 6000 volumes, une crèche, un orphelinat, plusieurs associations de bienfaisance, une société philharmonique, deux imprimeries, deux journaux hebdomadaires, un abattoir, et que l’industrie locale a pour objet la fabrication de la bonneterie, des étoffes de crin, des cuirs vernis, de la faïence.
Si vous le pressez de questions, il ne manquera pas de vous parler du vieux château que Louis XIV abandonna pour se fixer à Versailles.
Voilà qui est fort bien, Dictionnaire, mon ami ; je tiens vos renseignements pour fort exact ; mais ce n’est point cela que je vous demande.
Et la physionomie, et le site pittoresque, qu’en faites-vous, s’il vous plaît ?
A ce point de vue, Saint-Germain se compose de trois choses : un restaurant, une terrasse et une forêt. (Et la ville de 15000, s’il vous plaît ?)
Ces trois choses varient d’aspect suivant qu’on se transporte à Saint-Germain un jour de la semaine ou un dimanche.
Et à ce propos-là, je ne sais pas comment les vagons du chemin de fer de la rue Saint-Lazare s’y prennent pour transporter les Parisiens qui s’échappent de leur patrie dès l’aurore du jour dominical.
Bon Dieu ! doivent-ils être fatigués le soir !
Saint-Germain, qui n’a que des colonies de Parisiens pendant la semaine, en a des populations le dimanche ; chaque convoi en amène par flots, et ils se succèdent d’heure en heure.
Les quinconces qui couvrent de leur ombrage l’espace compris entre la forêt et le château, ressemble au jardin des Tuileries, à cette différence près qu’il y a peut-être un peu plus de de monde encore. Et cependant…
On y voit des chaises comme aux Champs-Elysées (beaucoup trop bienveillant en vérité) ; on y fait de la musique comme sur la terrasse de Bade, et on y prend prétexte de ce qu’on est à la campagne – à la campagne avec cent rues autour de soi (donc il y a une ville derrière votre premier décor) – pour s’habiller comme à Dieppe ou à Vichy.
Les melons s’y promènent et les tudors y font la roue.
Quant aux chapeaux qu’on y rencontre, s’ils sont plus larges qu’une soucoupe, on ne les salue plus.
Sous l’ombre des futaies, dix mille éventails (oh ! dix mille et même moins) s’agitent galamment ans des mains bien gantées. La foule est assise, la foule se promène, la foule cause. Elle a devant elle la plaine du Vésinet constellée de villas et un horizon sans limite où se découpe la silhouette du mont Valérien.
Cependant sur la terrasse vont et viennent de brillants équipages, qui prouvent assez que l’avenue de l’Impératrice n’a pas le monopole de toutes les voitures de Paris. Les unes cherchent le château du Val, d’autres arrivent du château de la Muette. (Qu’allaient-elles faire à ce rendez-vous de chasse fermé presque toute l’année, à l’extrémité d‘une route sablonneuse de deux lieues ?)
On dirait une campagne peuplée de marquises et de vicomtes.
[p. 155] Si l’on fait un pas dans la forêt, un autre spectacle frappe les yeux.
Ce ne sont que Dryades en crinolines et Sylvains en jaquettes qui folâtrent parmi les futaies. Jamais les vallons de la Grèce mythologique n’en virent autant ni si gais. Galathée sommeille sur l’herbe ; Endymion épluche des noisettes.
Et chaque arbre a sa nymphe endimanchée, comme chaque buisson son berger. S’il n’a pas de pipeaux, il a des cigares.
On ne connut jamais forêt plus civilisée.
On regarde et on s’épouvante, à la pensée de l’appétit que ces populations vont déployer à l’heure du dîner !
Vers quelles salles pantagruéliques vont-elles s’abattre ?
C’est un problème qui ferait pâlir les économistes.
Rassurez-vous ! un restaurant est là (Et les autres, ceux de la ville, et de très bons aussi, que vous laissez derrière le rideau ?) qui se charge d’en résoudre le plus grand nombre.
A l’heure où la dernière fanfare retentit sous les voûtes fraîches des marronniers, dirigez-vous vers le pavillon d’Henri IV.
Dans la semaine, ce petit coin de campagne de Paris qu’on appelle Saint-Germain change d’aspect.
Il s’y trouve des boutiques et des banquiers come dans la rue Richelieu ; on y fait le commerce comme dans la rue des Lombards, et les habitants y causent de leurs affaires comme sur le boulevard. (Ah ! bah !)
Si l’on ne savait qu’on est à la campagne, on serait persuadé qu’on habite une ville. (En vérité ?)
On y voit même des trompettes (???) et des marchands de bric-à-brac.
Les bergères de la forêt, avec leur escorte de Faunes et d’Egipans, ont disparu.
Mais, par exemple, on s’étonne de la quantité d’Anglais et d’Anglaises qui gazouillent sous les marronniers.
Voilà une chose que le dictionnaire ne dit pas !
Saint-Germain, cette ville qui pourrait être un chef-lieu de préfecture dans certains départements, et dont les Parisiens, par un effort de leur fantaisie, ont fait une campagne, Saint-Germain a été conquis par les Anglais.
On n’y voit que des enfants blonds de naissance ou blonds par imitation ; et tous parlent le plus pur idiome de Charles Dickens et de lord Byron.
Ces Anglais qui possèdent Saint-Germain descendent-ils des compagnons du roi Jacques ? ou se sont-ils nuitamment, par petites troupes, installés dans la ville ? On ne sait. Toujours est-il qu’ils l’ont et qu’ils la gardent. (Qui s’en serait jamais douté ?)
Ce sont eux qui louent les maisons aux Parisiens de l’été. (On apprend tous les jours.)
La campagne de Saint-Germain est éclairée au gaz. (La ligne de chemin de fer, c’est possible, mais les campagnes ! nous ne pouvons l’obtenir même sur la terrasse.)
Les animaux sauvages qui peuplent la forêt savent si bien que la futaie, le gaulis et les jeunes taillis leur appartiennent six jours par semaine que, du lundi au semaine inclusivement, ils envoient des émissaires, lapins en bas âge et biche à la fleur de l’adolescence, jusqu’aux frontières de la ville. Les quinconces même, en plus de tant d’Anglais, ont vu des lièvres et des chevreuils.
Mais dès l’aube naissante du septième jour, ils se réfugient dans des retraites profondes dont les gardes seuls ont le secret.
Les quadrupèdes cèdent la place aux bipèdes.
On peut dire de Saint-Germain que la ville s’endort quand le pavillon d’Henri IV ferme ses portes. (Venez quelque soir nous visiter, cher monsieur Paul, et vous trouverez plus d’une bonne maison, plus d’une aimable famille, où sans trop vous ennuyer vous pourrez passer la veillée, même après la fermeture de l’huis du pavillon Henri IV ; vous y pourrez faire aussi quelque bout de conversation avec Auguste Luchet, de la Vigne et du Monde illustré, Gatayes, du Siècle, Hebhrard, du Temps, Eugène Chapus, du Sport, qui ne dédaignent pas trop notre vieille ville, en dehors de son restaurant, de sa terrasse et de sa forêt.)
C’est l’heure où cette portion de Paris qui a eu fantaisie de rendre visite à l’autre s’en retourner chez elle.
Un flot l’avait apportée, un flot la remporte.
Où j’écris flot, lisez convoi. (Convoi et enterrement de la vérité et de l’exactitude.)
4 août 1866
Paul Sic »
(Moniteur du Soir) »

Note sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« 5 juillet 1880
Château de Saint-Germain-en-Laye
Aux termes d’un décret du 8 mars 1862, il a été décidé que le château de Saint-Germain-en-Laye serait restauré et approprié pour recevoir un musée gallo-romain et à dater de cette époque les travaux de restauration de ce remarquable édifice ont été entrepris.
Suivant les historiens de la ville de Saint-Germain, c’est à partir du XIIe siècle que les rois de France auraient choisi le château pour résidence. Depuis Philippe Auguste jusqu’à Louis XIV, il a été habité d’une façon constante, du moins à des intervalles assez rapprochés. Saint Louis y fit construire la belle et lumineuse chapelle située sur la façade méridionale et dont la restauration est presque terminée aujourd’hui. Mais c’est réellement sous le règne de François 1er que le château de Saint-Germain prit le développement et l’importance que l’on retrouve dans les bâtiments nouvellement restaurés.
Louis XIV fit ajouter les 5 gros pavillons qui existaient encore avant les travaux de restauration. La construction de ces pavillons ayant mis le roi dans la nécessité de quitter le château, il l’abandonna définitivement en 1682 pour aller habiter Versailles.
En 1809, Napoléon 1er y fit installer une école de cavalerie.
En 1836, le château recevait le pénitencier militaire qui fut conservé jusqu’en 1855, époque où le vieux château historique rentrait dans les attributions du ministère d’Etat.
Lorsqu’il s’est agi de commencer les travaux, M. Millet, architecte chargé de l’étude du projet de restauration, a soulevé la question de savoir s’il fallait réédifier le château tel qu’il était sous François 1er ou bien comprendre dans la restauration les pavillons ajoutés sous le règne de Louis XIV.
Une commission, présidée par le ministre d’Etat, a été unanime à penser que l’édifice devait être restauré suivant le caractère qu’il avait à l’époque de François 1er et que, en conséquence, les pavillons ajoutés sous le règne de Louis XIV seraient démolis.
Cette commission a en outre donné son approbation complète au projet de M. Millet
Depuis 1862 jusqu’au 31 décembre 1879, il a été dépensé une somme de 2608000 f.
M. Millet a suivi pour les travaux le mode qui était employé par les architectes de la Renaissance : tous les matériaux sont complètement taillés et sculptés sur le sol avant leur pose.
Malheureusement, cet éminent artiste est mort avant d’avoir pu terminer son œuvre.
En 1879, M. Lafollye, architecte des Monuments historiques, a succédé à M. Millet et c’est lui qui termine les intéressants travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Aujourd’hui, les façades nord et est sont complètement achevées et les salles de cette partie des bâtiments sont livrées au service du musée gallo-romain.
La façade sud est en grande partie restaurée comme gros-œuvre, ainsi que la chapelle de saint Louis. Il ne reste plus qu’à terminer cette façade et à attaquer la façade ouest, à laquelle il n’a encore été fait aucun travail de restauration. »

Ministère des Travaux publics

Note sur le rôle de la commission des Monuments historiques dans la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Dans sa séance du 19 décembre 1873, la commission des Monuments historiques était d’avis que le service des beaux-Arts participât à la dépense du château de Saint-Germain, et le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts écrivait à son collègue des Travaux publics le 11 février 1874 :
« La commission des Monuments historiques, dont l’attention a été récemment appelée sur les importants travaux que notre département fait exécuter au château de Saint-Germain a exprimé le désir que mon administration contribuât pour une part à hâter l’achèvement de cette entreprise en concourant à la restauration de la chapelle qui figure dans le devis général pour une somme de 236548 f. »
Cette part était fixée à la moitié soit 118274 f. et un devis spécial de pareille somme était extrait du devis général et approuvé le 25 mai 1874 par M. le ministre des Beaux-Arts. C’est le même ministre qui nommait l’inspecteur et le vérificateur des travaux.
De 1874 à 1877, 100000 f. furent ordonnancés sur le crédit des Monuments historiques.
En 1878, un devis complémentaire de 262452 f. était présenté par M. Millet et approuvé par la commission des Monuments historiques qui fixait comme précédemment sa part contributive à la moitié soit 131226 f. 89.
De 1879 à 1882, une somme de 92882 f. 26 a été ordonnancée.
M. Lafollye ayant succédé en 1879 à M. Millet décédé, le ministre des Travaux publics, communiquait au ministre des Beaux-Arts le 22 janvier 1880 deux projets d’un nouvel architecte relatifs l’un à l’installation de la bibliothèque et au logement du conservateur du musée gallo-romain dans le 2e étage du bâtiment sud, l’autre à la restauration de la chapelle.
A la suite de deux rapports de l’inspecteur général des Monuments historiques M. Ruprich Robert en date du 21 février 1880 et d’une visite de la commission au château de Saint-Germain en date du 12 avril suivant, le ministre des Beaux-Arts répondait au ministre des Travaux publics pour lui notifier les notifications notifiées par la commission, et à M. Lafollye dans le même sens.
En demandant le renvoi des pièces de ces deux affaires, le ministre des Travaux publics écrivait le 30 juin 1880 :
« Ce projet devra, avant que l’exécution n’en soit entreprise, être examiné par le conseil des Bâtiments civils et je vous serais obligé de me le renvoyer sans retard, autrement il serait impossible d’utiliser cette année le crédit spécialement affecté à la continuation des travaux. »
C’était reconnaître que ces travaux, concernant non seulement la chapelle, mais encore l’appropriation d’un logement situé au 2e étage du bâtiment sud, ne pouvaient être exécutés sans l’approbation des Monuments historiques.
Après une correspondance directe échangée entre le directeur des Beaux-Arts et l’architecte, le projet approuvé par la commission était retourné au ministre des Travaux publics.
Ce dernier faisait connaître le 25 octobre 1880 au ministre des Beaux-Arts que le projet du logement du conservateur avait été à son tour modifié par le conseil des Bâtiments civils qui, ajoutait-il, « avait déjà étudié cette question sans la résoudre parce qu’il lui avait paru qu’elle devait être examinée au préalable par votre administration. »
Il proposait de loger le conservateur dans le bâtiment de la vénerie.
La commission des Monuments historiques, consultée, était d’avis de se désintéresser de cette affaire du moment que l’installation d’un logement dans un monument historique n’était plus en question, et le ministre des Beaux-Arts donnait, le 10 novembre 1880, son assentisement à ce nouveau projet qui conciliait le rétablissement des dispositions primitives avec les exigences de l’installation du conservateur.
Depuis 1880 jusqu’à ce jour, une correspondance suivie n’a cessé d’être échangée entre le directeur des Beaux-Arts et M. l’architecte Lafollye au sujet de la restauration de la flèche de la chapelle, dont la commission n’a pas approuvé ces deux projets qui lui ont été soumis dans les séances des 28 mars 1884 et 11 décembre 1885. »

Note sur les crédits affectés à la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye et sur les dépenses

« Note relative aux travaux exécutés au château de Saint-Germain depuis l’origine de la restauration commencée en 1862
Dans le courant du mois de février 1862, M. Millet adresse à l’administration un projet de restauration du château de Saint-Germain accompagné de deux autres devis s’élevant l’un à : 1773814 f. 61, l’autre à : 73231 f. 09
Par lettre du 13 juin 1862, M. Millet est informé par l’administration que son projet a été approuvé à la date du 6 du même mois.
Les travaux commencent le 7 juillet 1862.
Les sommes allouées et dépensées sont les suivantes :
En 1862 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 94037 f. 34
En 1863 : [crédits alloués :] 150000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 139723 f. 18
En 1864 : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185053 f. 15
Le 23 décembre 1864, l’architecte présente à l’administration, pour la construction de citernes, un devis supplémentaire s’élevant à 13789 f. 63 qui est approuvé à la date du 5 février 1865 et porté à la somme de : 20589 f. 63
Le 22 février 1865, un autre devis supplémentaire pour poêles et calorifères, approuvé à la date du 4 mars suivant et s’élevant à la somme de : 18573 f. 82
Le 24 février 1865, un autre devis supplémentaire pour la reprise en sous-œuvre des contreforts de la cour, approuvé à la date du 1er mars suivant et s’élevant à la somme de : 79310 f. 83
Le 27 septembre 1865, un autre devis supplémentaire pour silicatisation, approuvé à la date du 30 septembre suivant, et s’élevant à la somme de : 1104 f. 25
Les sommes allouées et dépenses en 1865 sont les suivantes : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185832 f. 62
Dans le courant de l’année 1866, l’architecte présente un devis supplémentaire pour peintures artistiques dans l’escalier d’honneur et au 2e étage du donjon, approuvé à la date du 4 juillet 1866 et s’élevant à la somme de : 4014 f. 00
Les sommes allouées et dépenses en 1866 sont les suivantes : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185927 f. 38
Dans le courant de l’année 1867, l’architecte présente les devis supplémentaires suivants : pour le mobilier du musée, 1 devis de : 42852 f. 60, pour le mobilier du musée, 1 devis de : 4082 f. 93, pour le pavage dans les fossés du château : 1250 f. 00, pour silicatisation de la tour d’angle nord-ouest dite du donjon : 1850 f. 00
Les sommes allouées et dépenses sont les suivantes :
En 1867 : [crédits alloués :] 180000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 166724 f. 72
En 1868 : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185852 f. 64
En 1869 : [crédits alloués :] 150000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 138177 f. 12
En 1870 : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 215237 f. 82
En 1871 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90495 f. 24
En 1872 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 91494 f. 53
En 1873 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90488 f. 32
En 1874 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90765 f. 34
En 1875 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90761 f. 90
En 1876 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90309 f. 90
En 1877 : [crédits alloués :] 140000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 128837 f. 14
En 1878 : [crédits alloués :] 130000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 119025 f. 81
A la fin de l’exercice 1878, les dépenses effectués s’élèvent à la somme de : 2288744 f. 15
Le 30 octobre 1878, l’architecte adresse à l’administration un devis pour l’achèvement de la restauration des bâtiments et de la chapelle du château s’élevant à la somme de : 1897789 f. 85
Les sommes allouées et dépenses sont les suivantes :
En 1879 : [crédits alloués :] 130000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 118764 f. 01
En 1880 : [crédits alloués :] 125000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 114038 f. 31
En 1881 : [crédits alloués :] 111000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 100391 f. 59
En 1882 : [crédits alloués :] 125500 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 109643 f. 37
En 1883 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 73936 f. 08
En 1884, il est alloué un crédit de : [crédits alloués :] 120000 f. 00, sur le fonds duquel est effectuée une dépense totale de 101868 f. 27 dont pour la Villa Saint-Germain 27872 f. 12, reste pour la restauration du château : [dépenses effectuées :] 73996 f. 15
En 1885, il est alloué un crédit de : [crédits alloués :] 60000 f. 00, sur le fonds duquel est effectuée une dépense totale de 52546 f. 79 dont pour la Villa Saint-Germain 12585 f. 45, reste pour la restauration du château : [dépenses effectuées :] 39961 f. 34
En 1886 : [crédits alloués :] 60000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 53356 f. 25
En 1887 : [crédits alloués :] 10340 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 8790 f. 17
En 1888 : [crédits alloués :] 11000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 10891 f. 84
En 1889, il est alloué un crédit de : [crédits alloués :] 49630 f. 00, sur le fonds duquel est effectuée une dépense totale de 36938 f. 76 dont pour travaux étrangers à la restauration du château 25058 f. 91, reste pour ce dernier objectif : [dépenses effectuées :] 11879 f. 85
En 1890 : [crédits alloués :] [vide] ; [dépenses effectuées :] [vide]
En 1891 : [crédits alloués :] [vide] ; [dépenses effectuées :] [vide]
En 1892 : [crédits alloués :] [vide] ; [dépenses effectuées :] [vide]
Totaux :
[montant des devis présentés jusqu’au 30 octobre 1878 :] 3918463 f. 60 : [crédits alloués :] 3352470 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 3004393 f. 11
Certifié exact par l’architecte du château de Saint-Germain-en-Laye
Paris, le 29 juin 1893
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Note sur les possibilités de visite du château de Saint-Germain-en-Laye

« En parlant, dans notre dernier numéro, de la possibilité de visiter l’intérieur du château pendant les travaux de démolition des cellules, nous avons cité un fait réel, mais non, à ce qu’il paraît, consacré par une autorisation légale. Ce n’est que par tolérance, et pour faciliter les entrepreneurs dans leurs rapports avec les ouvriers, que quelques personnes ont pu pénétrer dans l’intérieur, ce qu’il n’est permis de faire régulièrement qu’avec une permission spéciale et émanant d’un des fonctionnaires de la Liste civile.
M. le gardien du château nous prie de donner à cet avis une publicité qui le mettre à l’abri des demandes auxquelles il ne pourrait satisfaire et le dispense de refus, qu’il se verrait, quoiqu’à regret, obligé de faire aux personnes qui, attirées par notre article de samedi dernier, se présenteraient à la conciergerie du château sans être munies d’une permission spéciale. »

Note sur l’installation d’un pénitencier militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau du Génie
Matériel
Note pour le secrétariat général (bureau de la justice militaire)
Par une note en date du 26 avril dernier, le bureau de la justice militaire a fait connaître au bureau du Génie, en le priant d’y donner suite, les intentions manifestées par le ministre au sujet de l’établissement d’un pénitencier militaire dans le château de Saint-Germain en remplacement de celui de Montaigu.
On a l’honneur d’informer monsieur Rivot que, quant à la remise du château dont il s’agit au département de la Guerre par l’administration des Domaines, la demande en est déjà faite depuis quelques tems au ministre des Finances, qui ne tardera sans doute pas, maintenant, à prendre une décision concernant cet établissement, ainsi que plusieurs autres dont on a pareillement réclamé près de lui la mise à la disposition du service militaire.
Relativement au projet d’appropriation du château de Saint-Germain à sa destination future, il semble que M. le lieutenant-colonel Bourgoin, qui a concouru dernièrement à la visite des lieux avec MM. le colonel Boilleau et le chef d’escadron Millot de Boulmay pourrait également concourir avec les mêmes officiers à la rédaction du programme des conditions qui doivent servir de base aux travaux que le service du Génie sera chargé d’exécuter dans le château pour le mettre en état d’être utilisé comme pénitencier militaire. Ce concert parait avoir l’avantage de simplifier la marche des opérations en établissant un rapport immédiat entre les services intéressés et en leur permettant ainsi de s’éclairer mutuellement, dès le commencement, par leurs observations particulières sur les dispositions les plus convenables pour proportionner le plus exactement possible les dépenses aux besoins et les projets aux ressources existantes.
Monsieur le chef du bureau de la justice militaire est, en conséquence, prié de vouloir bien prévenir MM. le colonel Boilleau et le chef d’escadron Millot de Boulmay que M. le lieutenant-colonel Bourgoin, à qui des ordres vont être envoyés à cet égard, pourra participer à la conférence prescrite par le ministre pour l’établissement des bases du projet des travaux à faire au château de Saint-Germain.
Les plans qui ne sont pas parvenus au bureau de la justice militaire ont été transmis directement à celui du Génie.
Paris, le 8 mai 1833
Le sous-directeur, par intérim, chargé du service du Génie
Boquet »

Note sur l’usage de la pyramide disposée devant le Château-Vieux comme fontaine à vin lors des naissances royales

« [p. 60] Le 27e juin 1550 naquit dans le vieux château de Saint Germain en Laye Charles Maximilien de France, second fils dudit roy Henry second, duc d’Alençon et d’Angoulesme, et depuisroy sous le nom de Charles 9. Et fut baptisé audit lieu avec grande ceremonie et rejouissance, et nommé par l’ambassadeur Maximilien 2e d’Autriche, roy de Boeme, gendre de l’empereur Charles 5, avec Louis d’Albret, roy de Navarre, et Anne d’Est, duchesse de Guise.
Et pour conserver la mémoire à la postérité d’une [p. 61] si grande solennité qui fut faite pour cette naissance tant desirée et à la ceremonie de ce baptesme fut posé dans la grande place devant l’eglise de la paroisse dudit lieu de Saint Germain une piramide de pierre ornée des armes et chiffres royalles, au haut de laquelle il y a une couronne royalle soutenue d’un globe entouré d’un rang de grande pierre en forme d’un bassin et de 3 rangs de marches qui en font tout le circuit, d’où sortit une fontaine de vin tout le jour de cette grande cérémonie, ce qui c’est observé dudepuis tres ponctuellement à touttes les [p. 62] naissances des premiers princes, Enffans de France, comme à l’heureuse naissance du roy Louis 14 dit le Grand à present regnant, qui ariva en ce lieu, à celle de monseigneur Louis, dauphin de France, qui ariva au château de Fontainebleau le 1er novembre 1661, comme à la ceremonie de son baptesme qui fut faite dans la cour du vieil château de Saint Germain le 24e mars 1668, et en dernier lieu le jour de la naissance de monseigneur Louis de France, duc de Bourgogne, qui ariva à Versailles le [vide]. »

Notes bibliographiques

Notes manuscrites, coupures de presse, revues, brochures, croquis à l’encre, enveloppes, texte dactylographié.

Notes concernant deux tableaux provenant du château de Saint-Germain-en-Laye

« Direction des Beaux-Arts
Dépôt des marbres
182, rue de l’Université
Note
Paris, le 2 mars 1895
Le conservateur du dépôt a l’honneur d’informer M. le chef du bureau des Travaux d’art qu’il a fait transporter au Louvre et inscrit à l’Inventaire :
Sous le n° 934
Une toile intitulée « La Vierge travaillant entourée d’anges », école du XVIIe siècle, genre Vouet
Par auteur inconnu
Hauteur : 2 m. 30 ; Largeur : 1 m. 90
Cette œuvre provient du musée de Saint-Germain
Jean Marras

Direction des Beaux-Arts
Dépôt des marbres
182, rue de l’Université
Note
Paris, le 2 mars 1895
Le conservateur du dépôt a l’honneur d’informer M. le chef du bureau des Travaux d’art qu’il a fait transporter au Louvre et inscrit à l’Inventaire :
Sous le n° 935
Une toile roulée représentant « La Cène », d’après Poussin
Par auteur inconnu
Hauteur : 3 m. 23 ; Largeur : 2 m. 52
Cette œuvre provient du musée de Saint-Germain
Jean Marras »

Ministère des Travaux publics

Notes de la princesse de Beauvau concernant le château du Val

« [p. 100] Saint Germain, 10 août 1794
Enfin j’ai fait au Val mes dernier adieux, à ce Val à qui je n’ai pas dû un plaisir qui ne m’en donnât un plus grand encore : celui de les rapporter tous à cet objet unique de mon amour, de mon respect, de ma plus vive, de ma plus tendre reconnoissance. J’erre encore autour de ce lieu dont je n’ose plus approcher. Celui que j’habite est placé entre cette maison où j’ai vu finir mon bonheur, et le terrain sacré qui a reçu ses précieux restes. Je nourris mes éternels regrets de souvenirs tantôt déchirants, tantôt plus doux, mais toujours douloureux. C’est ici que j’userai mes tristes jours, afin d’être assurée que le dernier confondra mes cendres avec les siennes. Voilà le seul espoir qui me reste, le seul qui mêle quelque douceur à tant d’amertume. Je suis déjà morte pour tout autre intérêt.
[...]
[p. 138] 20 mars 1797
Après trois ans, une lente justice m’a fait retrouver ce lieu cher et terrible. Mais les dégradations qu’il a souffertes, et la perte de la plus grande partie de ma médiocre fortune, en rendent pour moi l’habitation impossible. Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Pourrois-je vivre dans cette maison où il a cessé de vivre ? Que de souvenirs déchirants ! J’en jouirai cependant ; j’irai quelquefois, toujours seule. La pensée de le voir, ou détruit, ou habité par des étrangers, m’étoit insupportable. Du moins il sera respecté tant que je vivrai, et j’espérerai qu’après moi, sa fille pourra l’habiter. Il l’associoit à la pensé qu’il seroit plus vivement rappelé dans ce lieu que dans tout autre, et quand il pouvoit supporter l’idée de notre séparation, il me disoit : "Vous le conserverez pour moi, et vous le garderez pour elle". »

Beauvau, Marie-Charlotte de

Notes sur la Cour de la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 73] [17 février 1716] La Cour de Saint-Germain est toute déserte, la reine n’ayant plus à son service que les plus gueux et les plus âges des Anglais et Irlandais. Tous les autres sont passés sur les côtes pour chercher à s’embarquer.
[…]
[p. 253] [13 mai 1718] Le 5 au soir on porta de Saint-Germain-en-Laye à l’église des Filles de la Visitation de Chaillot le corps et le cœur de la reine d’Angleterre suivant ses dernières intentions, sans beaucoup de pompe : vingt gardes et six pages seulement précédèrent le carrosse du corps qui étoit suivi par un petit nombre d’autres carrosses remplis d’officiers, d’Anglais et d’Irlandais. Le 11, le Roi prit le deuil en violet. M. le Régent l’a fixé à trois semaines. On a demandé à Son Altesse si la pension de la Reine serait continuée à Prétendant : il a laissé la question indécise.
[…]
[p. 256] [16 mai 1718] Les dames de la Cour de Saint-Germain sont dans une très sérieuse consternation. M. le Régent leur conserve sur le même pied la pension que leur faisoit la reine ; il n’est point encore décidé si on leur laissera leurs appartements au château. »

Notes sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Restauration du château et entretien des parterres
Nomination du nouvel architecte
Nos lecteurs, qui s’intéressent si vivement à la restauration de notre beau château de Saint-Germain et qui en suivent les travaux avec une si grande sollicitude, n’apprendront sans doute pas sans une évidente satisfaction que le continuateur de l’œuvre du regretté M. Millet est définitivement nommé, et qu’il vient de prendre possession de la place à laquelle il a été appelé, grâce à son talent et à son érudition, par la confiance du conseil des Bâtiments civils.
Si la curiosité est un défaut pour le plus grand nombre des humaines, c’est cependant presque une nécessité pour un journalise, car pour raconter il faut savoir ; or pour savoir, il faut aller et venir, questionner, écouter, etc. ; mais comme compensation, il doit posséder une qualité qui lui est non moins nécessaire, c’est la discrétion et le tact, soit qu’il doive taire ce qu’il a appris, soit qu’il faille atténuer ce qu’il peut dire.
Nous n’avons pas failli à notre mandat, bien naturellement, et dès que nous avons été certain de la nomination du nouvel architecte du château, nous n’avons eu de cesse que nous n’ayons appris qui il était, d’où il venait, ce qu’il faisait et, de plus, ce qu’il avait l’intention de faire.
Nos investigations ont été couronnées de succès, et comme les renseignements que nous avons pu nous procurer sont des plus flatteurs pour la personne qu’ils concernent, nous n’hésitons pas à donner libre cours à notre plume indiscrète, et à révéler aux amis de l’art architectural ce que nous avons pu glaner de côté et d’autres.
Disons d’abord que la continuation de la restauration du château de Saint-Germain, commencée par M. Eugène Millet, est confiée à un de ses émules les plus éminents.
M. Lafollye, tel est le nom du nouvel architecte, est un artiste du plus grand talent. Voici du reste un aperçu de ses états de service.
Médaillé à l’exposition des Beaux-Arts (Paris) 1868-1870 ; deuxième médaille 1872 ; chevalier de Légion d’honneur 1876 ; médaille 1ère classe 1878 ; médaillé à l’exposition universelle de Vienne (Autriche).
Architecte des Monuments historiques, on lui doit la belle restauration du château de Pau (façade du midi) et l’escalier d’honneur ; le château de Compiègne ; la restauration de l’hôtel de ville de Compiègne, dont la couverture en plomb repoussé est une œuvre d’art. Il était en outre architecte des haras de Pompadour, dans la Corrèze.
M. Lafollye continuera la restauration du château de Saint-Germain d’après les plans de M. Millet, et dans le même sentiment, avec quelques améliorations dans certains détails pourtant.
On parle en outre de la transformation et de l’embellissement des parterres, tels que corbeilles […], statues, etc. etc.
Sous ses ordres, on a fait disparaître ce petit jardin triangulaire qui interceptait si malheureusement la circulation au bout du chemin qui confine à la grille d’appui longeant le chemin de fer, en allant vers les Loges. Les pelouses de gazon qui figurent les anciennes pièces d’eau qui se trouvent devant l’esplanade du château et devant la grille des Loges vont aussi recevoir des enjolivements.
Puisque nous avons en M. Lafollye un digne continuateur des travaux de M. Millet, et qui ne doit sa nomination qu’à ses hautes capacités, félicitons donc de son choix le conseil des Bâtiments civils, et espérons qu’au moyen des subsides ordinaires et supplémentaires qui lui seront accordés, le savant architecte pourra donne une impulsion nouvelle aux travaux de restauration, et que, plus heureux que son prédécesseur, il pourra les terminer.
M. Lafollye va dernier notre concitoyen réel, et résidera habituellement dans nos murs ; on est en train d’aménager ses appartements particuliers pendant qu’il est allé faire une petite excursion au dehors.
N’ayant pas encore eu le plaisir de le rencontrer, il nous est impossible de dire à nos lecteurs s’il est grand ou petit, gros ou mince, brun ou blond ; mais on nous a assuré, chose bien plus essentielle, que c’était un homme des plus aimables, d’une affabilité très grande et animé des meilleurs intentions pour la ville de Saint-Germain ; il est, de plus, épris, paraît-il, d’une folle tendresse pour le monument confié à ses soins éclairés et pour le parterre qui en dépend. Tout cela est d’un très bon augure.
Th. L. »

Notes sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« La restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, entreprise depuis l’année dernière, se poursuit activement. Déjà, le donjon, dernier vestige des additions faites par Charles V, réapparaît dégagé des bâtiments dont Mansart l’avait enveloppé il y aura bientôt deux siècles, et trois travées refaites dans le style de la Renaissance offrent du côté des jardins un échantillon de ce qui sera le monument quand il sera terminé.
Le château de Saint-Germain, en tant qu’édifice Renaissance, date de l’époque où la brique commençait à être employée comme enjolivement, aussi n’y figure-t-elle qu’en ligne ornementales, tandis que plus tard elle usurpe le principal rôle dans les constructions, ne laissant plus figurer la pierre qu’aux angles, aux voussoirs et aux refends, comme à la place Royale et à la mairie de Charenton.
L’étage en mâchicoulis qui domine l’escarpe et sert comme de soubassement aux appartements supérieurs a été transformé en galerie, sorte de chemin de ronde que soutient une série d’arceaux et qu’éclairent des ouvertures carrées. Sa partie supérieure forme une terrasse continue où s’ouvrent les fenêtres du premier étage.
Chacune des travées des étages supérieures est séparée par des éperons ouvrés en pilastres saillants et destinés à contrebuter les retombées de la voûte intérieure. Les fenêtres du premier étage sont de grandes baies cintrées ornées de filets en briques au tableau et surmontées d’un fronton angulaire accusé de la même façon. Ce premier étage est terminé par un entablement dont les ressauts sont également en briques et la frise en pierre. Au-dessus existe un étage en attique dont les baies cintrées s’ouvrent en retraite d’arcs de décharge. Plus haut, règne une balustrade de pierre dont les butées s’élevant à l’aplomb des pilastres servent de socles à des vases élégants ; à l’aplomb des fenêtres, les balustres sont alternés par des médaillons ouvrés portant en relief les uns la Salamandre, d’autres l’initiale de François Ier, et d’autres encore l’initiale de l’Empereur.
Au-dessus du donjon, qui malheureusement fait une assez triste figure, dominé qu’il est par les bâtiments voisins, au-dessus du donjon se dresse le beffroi, svelte colonnette annelée dont le chapiteau est surmonté d’un campanile. Du côté qui regarde la place, ce donjon est accosté par une tour ronde engagée, qui sert de cage d’escalier. Cette tour est ajourée au centre par une petite fenêtre aux saillies de briques, et des rosaces percées dans une sorte d’attique en éclairent le palier supérieur. Le tout est coiffé d’une calotte en section sphérique.
Les autres pavillons d’angle, bâtis sous Louis XIV, seront successivement démolis comme celui du donjon, et remplacés par des tours polygonales, afin de rendre aux quatre faces du château la pittoresque physionomie qu’il possédait avant d’avoir été dénaturé par la transformation de 1680.
La chapelle, une des plus curieuses parties du vieil édifice, sera débarrassée des placages qui la masquent d‘un côté, afin de lui restituer son style primitif. Cette chapelle, bâtie sous Louis IX, est par conséquent de la seconde moitié du XIIIe siècle. Ses baies, qui du côté de la cour ont conservé leur forme première, sont quadrilatères, mais divisées par un réseau de nervures qui y ferment des rosaces, des quatre-feuilles et des ogives, c’est une guipure pétrifiée ; chaque baie s’ouvre en retraite de hauts contreforts. A l’intérieure, cette petite église, malgré le ridicule mobilier qu’on lui a donné sous la Restauration, a conservé ses formes architecturales. La voûte en a été repeinte par Vouet.
Le musée gallo-romain, dont la création coïncide avec la restauration du château de Saint-Germain, est en voie de formation ; on l’installe provisoirement dans la salle des gardes et dans la galerie des fêtes, qui depuis porta le titre de salle de Mars et qu’on nomme maintenant galerie [p. 140] François Ier. Cette immense salle sera dallée avec toutes les anciennes mosaïques qu’on a pu recueillir.
Parmi les collections qui donneront à ce musée une valeur historique et artistique toute particulière, figurent celles déjà considérables d’armes et d’instruments domestiques en pierre et en bronze. A côté des objets trouvés en France, sera exposée la belle série d’objets analogues donnés à l’Empereur par le roi de Danemark, et qui offriront un point de comparaison très curieux du point de vue ethnologique.
En second lieu vient la collection de M. Boucher de Perthes, si connu par ses travaux archéologiques, puis les trouvailles faites dans les fouilles nombreuses opérées à diverses époques sur plusieurs points de la Gaule ; enfin, des pierres, des bijoux, des sceaux, des monnaies et des médailles formant une curieuse collection numismatique gallo-romaine ; des vases en verre, des statuettes en pierre et de bronze, des poteries, des briques, des spécimens de mortier peint ou à relief, pour décoration intérieure des habitations, aideront à mieux faire connaître les mœurs des premiers habitants de la vieille Gaule.
L’installation de ces collections dans la galerie de François Ier n’est que provisoire, il ne sera possible de s’occuper des aménagements définitifs que lorsque les travaux extérieurs seront terminés.
(Le Siècle) »

Notes sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« La restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
M. Ferdinand de Lacombe, colonel du 8e hussards, qui consacre heureusement les rares loisirs que peut lui laisser les soins de l’important commandement de son régiment, à la littérature, vient de publier une étude spéciale sur le château de Saint-Germain, faisant en quelque sorte suite à son histoire du château de Saint-Germain. Le Journal officiel a inséré ce curieux et important article, dans ses numéros des 13 et 14 juin, c’est encore par suite du mandat que nous avons cru devoir nous imposer de recueillir tout ce qui intéresse notre ville que nous reproduisons ci-dessous et in-extenso, l’article de M. de Lacombe.
I
La restauration du château de Saint-Germain-en-Laye ne s’accomplit peut-être pas assez rapidement au gré des archéologues ou même des simples visiteurs, jaloux de voir revivre, en son ancienne splendeur, une des œuvres les plus correctes et les plus pures de l’architecture de la Renaissance. Toutefois, son état actuel suffit pour donner une idée presque exacte de l’aspect de l’édifice, alors qu’il fut érigé sous le regard attentif d’un prince ami des arts, François Ier.
La reconstruction, en effet, est parvenue aux deux tiers de son entreprise. Le château, dont le plan affecte la forme assez étrange d’un D gothique, a cinq faces. Celle du nord, vis-à-vis la station du chemin de fer, est achevée à l’extérieur aussi bien qu’à l’intérieur ; celle de l’ouest et la moitié de celle du sud-ouest le sont à l’extérieur ; la restauration de la chapelle, qui regarde le sud, est commencée ; il ne reste enfin que la façade de l’est, du côté de l’église paroissiale, qui n’a pas été atteinte par la main de l’ouvrier.
Ce monument a subi de singulières vicissitudes dans son existence. Fondé par Louis le Gros, il a été incendié par le prince de Galles, en 1346, réédifié par Charles V, démoli en presque totalité et reconstruit sur un nouveau plan par un Valois, dénaturé et alourdi dans ses formes élégantes par Louis XIV.
Des générations successives l’ont vu forteresse, château de plaisance, asile de rois proscrits, maison à louer sous la Révolution, école de cavalerie sous le premier empire, caserne à la Restauration et prison militaire pendant la monarchie de Juillet.
Aujourd’hui, après deux siècles de transformation, le volet appelé à resplendir dans l’épanouissement de sa beauté première et à devenir le musée de nos antiquités nationales.
Déjà, en 1853, le gouvernement avait fait commencer des études pour la suppression du pénitencier au château, lorsqu’en 1855 le voyage de la reine d’Angleterre précipita le dénouement de la question. Cette princesse ayant manifesté le désir de visiter l’asile où mourut Jacques II, son évacuation immédiate fut ordonnée.
Quelques années plus tard, un savant regretté, M. Boucher de Perthes, père de l’archéologie antédiluvienne, fit don à l’Etat d’une partie de ses collections.
L’empereur résolut de les placer au château de Saint-Germain en y créant un musée d’antiquités celtiques et gallo-romaines dépendant de celui des Antiques du Louvre.
Pour remplir ce but, des aménagements spéciaux étaient nécessaires. Une demi-mesure ne parut pas suffisante à l’égard d’un monument ravi depuis longues années à une destination digne de sa royale origine. Sa restauration fut décrétée le 13 juin 1862.
Cette entreprise exigeait, pour la conduire, un architecte érudit. Elle fut confiée à M. Eugène Millet, connu déjà par des travaux de restauration qui dénotaient une science spéciale et une intelligence profonde dans ce genre de mission.
Le château, construit en effet par des maîtres italiens épris de leur art, sous la direction même de François Ier, qui, d’après Androuet du Cerceau, en aurait été l’architecte, avait perdu sa physionomie native. Un jour, Louis XIV, trop à l’étroit dans le domaine de ses pères, en ordonna l’agrandissement. Colbert confia cette charge à Mansard et celui-ci, très embarrassé sans doute, après avoir abattu les élégantes tourelles qui arrondissaient les cinq angles des hautes murailles, enveloppa chacun de ceux-ci dans un énorme pavillon assez semblable à un bastion. L’un d’eux, celui du sud-ouest, reste seul debout, en attendant une prochaine démolition.
De plus, la destination complexe affectée au château depuis la Révolution, et les ruines précoces résultant de son état d’abandon du jour où Louis XIV le déserta pour Versailles, en avaient singulièrement altéré l’intérieur, en sorte qu’au-dedans comme au dehors il s’imposait à l’architecte avec une conformation bâtarde et des lignes dénuées de style.
Deux projets furent mis en présence. Le premier comprenait la restauration pure et simple des bâtiments existants avec les lourdes exhubérances de Mansard ; la deuxième proposait la restitution de l’art et à la science de la demeure de François Ier telle que ce prince l’avait conçue.
Ce second projet, qui avait en outre l’avantage de dégager les façades aussi bien que la chapelle, bijou architectural attribué à saint Louis, fut soumis par M. Eugène Millet à la commission des Monuments historiques et définitivement adopté.
Celui-ci se mit immédiatement à l’œuvre et attaqua en 1862 l’édifice par l’angle nord-ouest vis-à-vis de l’embarcadère du chemin de fer, de manière à continuer ses travaux en tournant vers l’est par le nord.
Les premiers coups de pioche devaient amener une précieuse et intéressante découverte.
II
Un sieur Antoine, porte-arquebuse du roi Louis XIII, a laissé, sur l’histoire du château de Saint-Germain, un curieux manuscrit qui appartient aujourd’hui à la bibliothèque de cette ville. On pouvait avoir quelque confiance dans cet écrivain, descendant de serviteurs attachés d’ancienne date au service de la Couronne dans le château même.
Après être entré dans quelques détails sur le bâtiment de Charles V, il dit en parlant de sa reconstruction par François Ier que ce roi l’éleva en peu de temps de la hauteur d’une ancienne tour qui était restée.
Androuet du Cerceau prétend, de son côté, dans le premier volume de ses Plus Excellens Bastiments de France, que François Ier « fit abattre le vieil bastiment sans toucher néanmoins au fondement, sur lequel il fit redresser le tout et sans changer ledit fondement ainsi qu’on peut le cognoistre par la court d’une assez sauvage quadrature ».
Ces assertions contradictoires donnaient d’autant plus à réfléchir au sujet de la tour méconnue par un savant de la valeur de Du Cerceau que l’on ignorait le sort qui lui avait été réservé dans les constructions de Mansard. Or, en démolissant la première de ces constructions, le pavillon nord-ouest, M. E. Millet a complètement remis à jour cette ancienne tour dite de l’Horloge et bâtie par Charles V. Ce vestige du château fort avait été utilisé dans les constructions de François Ier, mais le maître de l’œuvre avait détruit les créneaux inférieurs, et remplacé l’appareil militaire par des balustrades aux armes du roi. L’origine de ce reste de l’antique forteresse était facilement reconnaissable à des indices qui ne trompent par l’expérience de l’architecte : à la nature de la pierre, au revêtement extérieur, à la façon de l’ouvrier et surtout aux nervures hardies de la voûte qui indique nettement son âge.
Le donjon de Charles V existait donc et n’avait pas été reconstruit par François Ier. En se reportant aux desseins d’Isaac Sylvestre et de Du Cerceau lui-même, dont l’erreur est inexplicable, on peut rendre à ce remarquable spécimen de l’art du quatorzième siècle son antique aspect. Aujourd’hui, il est une des beautés du monument, ses proportions magistrales, ses lignes sévères frappent immédiatement le regard.
Une deuxième erreur de Du Cerceau devait être relevée peu après par M. E. Millet. Il trouva, communiquant avec une cave creusée sous la tour, une salle basse de seize mètres de long. A l’un de ses angles subsistait l’escalier destiné à communiquer avec les étages supérieurs. Or, les murs de cette salle, au lieu de suivre la sauvage quadrature de François Ier, sont perpendiculaires à la face de la tour qui donne sur la place du Château et parallèle à la nef de la chapelle.
Une deuxième erreur de du Cerceau devait être relevée peu après par M. E. Millet. Il trouva, communiquant avec une cave creusée sous la tour, une salle basse de seize mètres de long. A l’un de ses angles subsistait l’escalier destiné à communiquer avec les étages supérieurs. Or, les murs de cette salle, au lieu de suivre la sauvage quadrature de François Ier, sont perpendiculaires à la face de la tour qui donne sur la place du Château et parallèles à la nef de la chapelle.
Depuis, en 1864 et 1865, en creusant le sol de la cour, peu à peu exhaussé dans les siècles précédents, on rencontra plusieurs pans de murs, identiques par leurs matériaux à ceux de la salle basse, et dans une direction qui fait régulièrement suite. L’un d’eux est pourvu d’un éperon carré très saillant qui plongeait dans le fossé.
En 1872, d’autres fouilles opérées dans le fond de la cour découvrirent tous les soubassements d’une troisième salle du rez-de-chaussée, présentant encore son âtre de cheminée, garni de tuiles émaillées et fleurdelysées, posées de champ et formant mosaïque. A l’angle nord-est était une porte donnant entrée à une tourelle d’escalier. Ces importantes substructions qui présentent un grand intérêt et qui resteront conservées sous le pavé de la cour, ont toujours les directions signalées précédemment.
Enfin, aucune des nombreuses bâtisses ensevelies dans le sol de la cour ne se trouve sous les murs du château actuel.
Il faut donc en déduire qu’Androuet du Cerceau, dont les plans et les dessins font autorité, s’est égaré dans cette circonstance, et que le château de Charles V affectait une forme quadrangulaire, comme toutes les forteresses de son temps. François Ier n’en a pas utilisé les fondations, et la cause pour laquelle il a donné une forme pentagonale au nouvel édifice reste à l’état de problème.
[n° 29-1204, p. 2] III
Commencée en 1862 par le donjon de Charles V, la restauration était poursuivie, du côté du nord jusqu’à l’escalier d’honneur qui comporte un avant-corps, formant saillie à l’extérieur, sur le parterre. Cinq années furent consacrées à cette partie du travail. En 1867, la portion du monument, complètement refaite, était meublée et décorée à l’intérieur, et le 12 mai la première section du musée gallo-romain était ouverte.
On entama alors la démolition du deuxième pavillon, celui de l’angle nord-est en continuant la restauration sur le parterre ; puis on commença celle du corps de logis qui regarde la cité Médicis, autrefois champ clos, sur lequel eut lieu l’épisode du coup de Jarnac, sous les yeux du roi Henri II et de sa cour réunie sur la terrasse.
On travaillait à cette deuxième façade et l’architecte procédait à la démolition du troisième pavillon, appelé le pavillon de Louis XIV, parce qu’il était à l’usage du roi, lorsque les travaux furent interrompus par les événements de 1870. On les reprit dans l’été de 1871 et ce fut le tour de la façade du midi et de l’escalier de service des appartements royaux.
En 1872, cet escalier fut achevé. On compléta la construction des quatre éperons de la façade sud-est, on continua la restauration des contreforts correspondants sur la cour, et la démolition du pavillon Louis XIV. Enfin, on reprenait les travaux de transformation de toute l’encoignure qui, à la fin de la saison, était accomplie jusqu’à la hauteur des appuis du deuxième étage.
En 1873, on porta le marteau sur le quatrième pavillon, celui du sud, qui enveloppe l’abside de la chapelle, et l’on poursuivit les ouvrages du corps de logis qui a vue sur la rue du Château-Neuf, c’est-à-dire du côté opposé au parterre.
Ce sanctuaire remonte à saint Louis. Il dut être édifié de 1230 à 1240. Il avait échappé à l’incendie des Anglais et resta l’un des quatre côtés du château de Charles V. François Ier le respecta en partie, mais il avait disparu presqu’en entier sous l’enveloppe de Mansard.
Louis XIII, de plus, afin de le mettre en communication de plain pied avec la cour, en avait exhaussé le dallage de près de deux mètres, disposition qui altérait les proportions de l’édifice et en troublait l’harmonie générale.
La chapelle du vieux château de Saint-Germain, dans laquelle Louis XIV reçut le baptême tandis qu’il naquit au château neuf, aujourd’hui disparu, est le morceau capital de cette antique demeure de nos souverains. C’est une merveille architecturale, accusant le type gothique des monuments religieux contemporains de la Bourgogne et de la Champagne. Sa restauration sera une de ces œuvres qui font honneur à un homme et à une époque.
M. Viollet-Leduc, dans son Dictionnaire raisonné d’architecture française, s’éprend pour elle d’une admiration que la situation de l’auteur ne permet pas de rendre suspecte. « Le maître de cette œuvre (un anonyme), dit-il entre autres choses, était sûr de son art, c’était en même temps un homme de goût et un savant de premier ordre. Le monument tout entier ne consiste qu’en un soubassement, des contreforts et une clairevoie fort belle et combinée d’une manière solide. Le système de la construction ogivale admis, nous devons avouer que le parti de construction adopté à Saint-Germain nous paraît supérieur à celui de la Sainte-Chapelle de Paris, en ce qu’il est plus ferme et plus en rapport avec l’échelle du monument. La richesse de l’architecture de la Sainte-Chapelle de Paris, le luxe de sa sculpture ne sauraient faire disparaître des défauts graves évités à Saint-Germain. »
Puis, plus loin : « L’intérieur de ce monument était peint et les fenêtres garnies probablement de vitraux. Inutile de dire que leur effet devait être prodigieux, à cause des larges surfaces qu’ils occupaient. Tous les détails de ce charmant édifice sont traités avec grand soin, la sculpture en est belle et due à l’école champenoise, ainsi que les profils. »
M. E. Millet tient à honneur de remettre ce joyau du treizième siècle en l’état où l’a laissé saint Louis, et il le surmontera d’une flèche dans le style du monument.
Cependant il lui sera impossible de lui rendre en totalité cette abondance de lumière qui filtrait autrefois à travers les vitraux gothiques, François Ier ayant engagé deux travées de l’abside et la grande rosace au levant, dans les murailles de son palais pentagonal.
Mais le reste de l’abside et les belles croisées du sud, encore obstruées, reparaîtront à la face du soleil, qui inondera le sanctuaire de ses rayons.
M. E. Millet, pour restituer à l’édifice son développement intérieur, en a déblayé le dallage et a été amené ainsi à des découvertes qui lui permettront de rétablir avec la plus grande exactitude les accessoires et les ornements primitifs dont le vaisseau était revêtu. La surélévation exigée par Louis XIII s’était produite au moyen d’une agrégation des éléments les plus hétérogènes. A des fragments de l’époque de François Ier, balustres, gargouilles, couronnes royales, étaient mêlés des débris nombreux de l’arcature inférieure de la chapelle, des colonnettes, les piles qui séparaient les travées ainsi que le fleuron du couronnement du pignon central.
Ces fragments recueillis et classés avec soin, M. E. Millet sonda le mur appuyé à la grande salle des fêtes, vis-à-vis de l’église paroissiale, et retrouva, à sa grande satisfaction, cette rosace unique au monde dont il espérait à peine la conservation et qui éclairait la chapelle à l’ouest. Enfouie dans la muraille depuis 350 ans, elle a conservé toute la délicatesse et toute la richesse de son ornementation. Lorsqu’on l’aura dégagée du plâtre qui comble ses entrelacements, elle sera pour les artistes un grand sujet d’étonnement, car elle est rectangulaire comme les autres fenêtres de la chapelle et mesure 100 mètres de superficie.
Elle restera malheureusement adossée à la muraille, mais M. E. Millet pense qu’il sera possible de la rappeler à son ancienne magnificence au moyen de vitraux de couleur étamés par un procédé nouveau et réfléchissant la lumière comme une glace.
Enfin, d’autres recherches ont amené l’architecte à retrouver dans la muraille la porte primitive, celle qui, au temps de saint Louis, donnait accès dans le sanctuaire.
Il ne lui manque donc aucun des éléments nécessaires pour rendre à la vérité historique d’ici à quelques années un des plus admirables spécimens de l’art religieux au quatorzième siècle.
[n° 30-1205, p. 2] IV
Parmi les autres trouvailles faites par M. E. Millet dans diverses parties du château, et qui ont un intérêt artistique ou de simple curiosité, nous mentionnerons :
Deux gargouilles du temps de saint Louis qu’on avait placées sur un des contreforts de la façade du nord. Ce sont des figures de chimère, d’une grande hardiesse de forme, au col bien attaché, aux griffes étudiées, et dont le modèle dénote un sculpteur habile et plein de vigueur. Une cheminée de l’époque de l’époque de François Ier, dont on avait fait un dallage. Elle est finement ciselée et surmontée d’un entablement dorique très riche, avec triglyphes, têtes de victimes et des rosaces dans les métopes.
Des jambages de croisée, des corniches, des chapiteaux sculptés avec soin, des culs de lampe et des gargouilles du temps de Charles V, utilisés comme moellons par les ouvriers de François Ier.
En 1863, en soulevant le carrelage de la galerie des fêtes, M. E. Millet a recueilli des affiches de théâtre de 1789, dont il a fait don au musée de Saint-Germain. Ces affiches n’ont pas plus de 20 centimètres de longueur sur 15 de hauteur.
L’impression était faite d’avance et le titre de la pièce écrit seul à la main.
On voit qu’elles avaient la double facilité d’être appliquées sur le mur ou de circuler comme programme. Voici la teneur de l’une d’elles :
Par permission de monsieur le maréchal de Noailles,
Les comédiens donnent aujourd’hui 7 mai 1789
Le déserteur, opéra,
Précédé du Retour de Clitandre,
Scène lyrique de M. de Valigny, dans laquelle l’auteur remplira le rôle de Clitandre.
On commencera par
Le chasseur et la laitière.
On prendra 40 sols aux premières loges et orchestre, 24 sols aux secondes et 20 sols au parterre.
On commencera à cinq heures et demie précises.
C’est à la salle des spectacles du château.
Le prix d’abonnement pour les dames est de neuf livres par mois pour 12 représentations. Celui des hommes est de 15 livres.
Enfin, en 1865, en creusant une citerne dans la cour, on découvrit une assez grande quantité de carreaux émaillés du quatorzième siècle représentant soit des fleurs de lys, soit les divers signes du zodiaque. Avec ces objets se trouvaient une collection de tenailles et des deniers artificiels évidemment de la même époque, qui paraissent provenir de l’atelier d’un dentiste qui opérait dans le château.
Les démolitions intérieures ont permis en outre de bien fixer l’ancienne destination des divers corps de logis du château.
L’architecte de François Ier avait distribué les appartements privés des rois et des reines dans la situation la plus propre à charmer le regard du maître. Il leur avait consacré la façade du midi, celle qui donne aujourd’hui sur la rue du Château-Neuf. Les traces de cette destination se sont visiblement retrouvées dans la galerie de dégagement et dans les escaliers de service multipliés pour cette retraite et remis au jour.
Des fenêtres de cette façade, aucune construction ne masquait en ce temps le magique panorama qui déjà consacrait la célébrité du lieu.
Au premier plan, la rivière sinueuse enserrait aux pieds des jardins la forêt touffue du Vésinet ; à droite émergeaient des eaux qui baignent Bougival et Port Marly, les iles plantées de hauts peupliers : au-delà des bois se développaient dans l’espace la campagne émaillée de villages florissants, Fourqueux, Mareil, le château de Marly, dont le faite d’ardoise dominait la futaie, Croissy, Rueil, Nanterre et son antique clocher encadrés par la riche parure des coteaux de Louveciennes et de Marly et par la masse sévère du Mont-Valérien au sommet duquel se dessinaient le Calvaire et la retraite des ermites.
Ces bosquets solitaires, ces futaies vierges de l’outrage de la cognée, le fleuve roulant ses ondes tranquilles, cette vaste étendue sur laquelle planait le silence imposant des grandes solitudes, étaient bien de nature à provoquer le recueillement et à apporter le calme et le repos à des cœurs si souvent agités par les soucis, le trône, le tourbillon des fêtes et la lourde charge du gouvernement.
La façade de l’est renfermait les salles de réception qui étaient le complément des appartements privés et s’ouvraient de plein pied sur une magnifique terrasse.
De ce point, le tableau était non moins merveilleux. Par delà le Pecq, la Seine et les grands bois, le regard embrassait Montesson, Chatou, Bessons, le monastère d’Argenteuil ; au centre de la presqu’ile, le château de Maisons, Carrière et sa [p. 3] forteresse, et ne s’arrêtait qu’à la colline de Montmartre et aux tours carrées de l’abbaye royale de Saint-Denis.
Les salles d’apparat et du trône, les salles à manger de parade se trouvaient dans l’aile du nord, qui avait vue sur les jardins bornés par la forêt, et comme perspective la grande allée qui conduisait au couvent des Loges.
A l’ouest enfin, sur la cour des offices, la galerie des fêtes, appuyée à la chapelle, occupait tout le premier étage. Sous l’œil attentif de François Ier, les efforts de l’art italien avaient réussi à y faire oublier, par une décoration magistrale et pleine de réductions, l’absence d’une nature si richement épanouie devant les ailes opposées.
Les étages supérieurs étaient habités par le personnel de la suite des souverains : gentilshommes, pages, dames et demoiselles d’honneur.
Ce logis royal sera dans quelques années occupé par le musée des antiquités nationales. Nous reviendrons sur ce sujet.
Les dépenses qu’a coûtées la restauration du château de Saint-Germain depuis 1862 où elle a commencé, c’est-à-dire depuis quatorze ans, s’élèvent à 1939952 fr. 36 c.
Cette somme, qui n’atteint pas encore 2 millions, forme le total de ce qui aura été dépensé à la fin de l’exercice 1874. Dans ce chiffre sont comptés les frais d’ameublement et d’appropriation de la partie du musée ouverte au public. Il faudra encore environ 1 million pour terminer la restauration complète du monument.
Afin d’aider à celle de la chapelle, l’administration des Monuments historiques a alloué, aux quatre exercices à partir de 1875, une somme de 118274 francs, soit pour cette année : 23255 francs.
Si l’on veut un terme de comparaison assez curieux, ouvrons Dulaure. Il reproduit, d’après un manuscrit du temps de Louis XIV, le montant des dépenses faites au château de Saint-Germain et au Val, de 1664 à 1690, c’est-à-dire en vingt-sept années. Le chiffre en est de 6455561 livres et 18 sols.
De 1675 à 1682, période de transformation du château par Louis XIV, il fut alloué 2700000 livres aux constructions ou embellissements. Ce fut en 1680 et 1682 que l’impulsion la plus vive fut donnée aux travaux. Chacune de ces années, le château coûta 600000 livres.
En ayant égard à la moins-value de l’argent à notre époque, la restauration moderne qui s’opère sera loin de coûter autant que les simples agrandissements que fit Mansard au château de Saint-Germain-en-Laye.
[n° 33-1208, p. 3] Le parterre
Notre étude sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye serait incomplète si nous ne nous occupions de ses jardins, et de l’installation du musée des Antiquités nationales. Le musée sera l’objet d’un article spécial, nous allons aujourd’hui dire quelques mots du parterre de Le Nôtre.
Il y a quelques mois encore, il restait à peine dans ce parterre quelques vestiges du dessin des jardins de Louis XIV.
En 1676, alors qu’il construisait la grande terrasse, Le Nôtre fit aussi le jardin. Il traça dans l’axe de l’avant-corps de la façade du nord une allée de 60 pieds de largeur, qui conduisait à l’avenue des Loges, que l’on avait récemment percée, en sorte que, vue du château, celle-ci semblait la continuation de l’allée.
De chaque côté, des plates-bandes de buis formant arabesques dans de vastes proportions, comme au parc de Versailles, se détachaient sur des sables de diverses nuances. Cette décoration était encadrée dans deux allées de tilleuls taillés en arcades, et conduisait à un hémicycle de marronniers qui s’ouvrait sur l’avenue des Loges au moyen d’un perron monumental de 160 pieds de long, surmonté de deux autres perrons, de 20 pieds chacun.
Pour animer ce paysage et répandre la fraîcheur dans les jardins, Le Nôtre avait creusé trois bassins circulaires.
Les deux premiers, de 40 pieds de diamètre, étaient symétriquement opposés l’un à l’autre, en face des pavillons de l’Horloge et de l’Est. Le troisième, de 80 pieds de diamètre, était situé à l’extrémité de la grande allée, près du perron, et contournait l’hémicycle des marronniers.
L’eau s’élevait en gerbes de ces bassins qu’entouraient des massifs de fleurs renouvelées en toute saison.
Ce décor, dans lequel s’alliaient avec harmonie l’eau, les fleurs, les grands arbres divisés par des allées sablées, donnait fort grand air aux abords du palais et s’accordait, par son élégance, avec sa façade imposante.
On descendait du château par plusieurs marches dans ce jardin qui se trouvait séparé d’un autre jardin, dit de la Dauphine, par un bosquet délicieux et plusieurs lignes de beaux arbres.
En 1750, on combla les bassins pour éviter des réparations devenues indispensables, et, afin de continuer cette fâcheuse économie, les bosquets furent déracinés, l’orangerie démolie, et les arabesques de buis remplacées par de simples pelouses de gazon.
Toutefois, le plan du jardin de Le Nôtre n’avait pas encore été atteint lorsque, trois ans après, le duc de Noailles, gouverneur de Saint-Germain, demanda et obtint l’autorisation de donner entrée à son hôtel par l’hémicycle des marronniers. Ce fut la première brèche pratiquée dans le terrain du parterre.
Plus tard, la Révolution en décréta le morcellement ; mais ce décret ne reçut qu’un commencement d’exécution. Sous l’Empire, les jardins servirent de manège à l’école de cavalerie établie au château.
Pendant la Restauration, l’administration s’efforça de rendre une certaine physionomie à la promenade favorite des habitants, et on y avait à peu près réussi, lorsqu’elle fut de nouveau sacrifiée au chemin de fer.
En 1847, le gouvernement concéda le prolongement de la voie ferrée jusqu’à la place du Château, tout en se réservant la faculté de reprendre un jour le terrain.
Le tunnel fut percé, et la nouvelle gare envahit une des plates-bandes de Le Nôtre. Il fallut, pour cette construction, abattre une centaine de beaux tilleuls et une partie des magnifiques marronniers du rond-point.
M. E. Millet, l’architecte du château, a pensé, d’accord avec l’administration des Bâtiments civils, que la restauration du jardin était la conséquence de celle du palais. Dans le cour de l’hiver dernier, il a rétabli l’allée principale, retracé les plates-bandes et les bassins, et il a rendu aux visiteurs la magnifique perspective de l’avenue des Loges, si habilement ménagée par Le Nôtre.
Il sera peut-être possible, dans un avenir assez prochain, de compléter cette œuvre et de rendre aux abords du château l’espace qui leur manque pour leur restituer leur ancienne et charmante physionomie. »

Notes sur le musée de Saint-Germain-en-Laye

« « On a beaucoup parlé, dit le Pays, du musée gallo-romain que l’on établit au château de Saint-Germain, mais nous croyons que l’on s’est fortement aventuré en prédisant une inauguration pour le 15 août prochain. Par une faveur spéciale, nous avons pénétré dans la grande salle des fêtes de François Ier où il est installé, et, à part une collection d’antiquités remontant à l’âge de Pière donnée par le roi de Danemark, nous pouvons affirmer que la plupart des vitrines sont encore très peu garnies.
Bien qu’on en ait dit, le musée Campana n’a rien fourni à celui de Saint-Germain et ne lui fournira absolument rien. Le premier se compose d’objets étrusques, grecs et romains, tandis que le second, essentiellement français, a pour but de mettre sous les yeux des personnes qui s’intéressent aux origines de notre histoire tous les objets que l’on pourra trouver se rapportant à l’industrie, à l’agriculture ou à la religion des Gaulois, ainsi qu’aux moyens dont ils se servaient pour faire la guerre.
Les fouilles pratiquées dans les localités où l’on suppose rencontrer des traces de la domination gauloise, plusieurs emprunts aux musées du Louvre, des échanges avec les divers musées de France, telles sont les sources où la collection gallo-romaine de Saint-Germain doit s’approvisionner.
M. le comte de Nieuwerkerke, surintendant des Beaux-Arts, dont le génie éclairé et le zèle sont si précieux en pareille circonstance, et M. Longperrier, conservateur des antiquités au Louvre, si renommé par sa science archéologique, ont imprimé une activité très grande à différents travaux, mais les fouilles sont si lentes, les correspondances avec les conservateurs des musées sont si étendues, qu’il serait téméraire de vouloir assigner une époque à l’organisation définitive du musée. »
On lit, sur le même sujet, dans le Constitutionnel :
« M. Millet, architecte, travaille avec activité à la restauration du vieux château de Saint-Germain.
Le château est remis en son état primitif rue des Ursulines, c’est-à-dire tel qu’il était au moyen âge et encore sous le règne de François Ier.
Déjà l’angle sud-ouest, où est un beffroi, est à très peu restauré avec ses créneaux, mâchicoulis, meurtrières, tour engagée, etc. etc.
Dans l’intérieur, l’habitation du concierge, à gauche du grand guichet, et deux belles salles du musée gallo-romain à droite et au rez-de-chaussée, sont complètement restaurées et remises dans le plus parfait état.
Les deux salles du musée sont déjà pleines d’objets de la curieuse époque de transition de notre pays, époque si peu connue encore. »
Le Constitutionnel, ou plutôt son correspondant, fait quelques erreurs dans ce dernier article. Le château de Saint-Germain ayant été entièrement construit sous François Ier, il ne rappellera le style du moyen âge que par des fenêtres du XIVe siècle à la partie supérieure de la tour de Charles V ; le campanile ou clocheton qui la surmonte n’a jamais mérité le nom de beffroi, n’est destiné qu’à renfermer les cloches de l’horloge, ne date que de François Ier et conservera le même style. Quant à la partie où se font les travaux actuels (une faute d’impression nécessairement), c’est l’angle nord-ouest et non pas sud-ouest qu’il faut lire.
Dans l’intérieur, les galeries du rez-de-chaussée n’ont été restaurées, ou pour mieux dire appropriées, que relativement à l’installation provisoire, dont elles ne sont en ce moment qu’une série de dépôt pour les collections gallo-romaines qui commencent à garnir ces deux salles ainsi que les vitrines disposées au premier étage dans la salle des fêtes.
Quant au Pays, nous sommes d’autant plus d’accord avec lui sur l’époque de l’inauguration du musée que nous recevons à l’instant une communication officielle de M. Rossignol, conservateur adjoint des Musées impériaux, chef de service, qui nous prie de mettre, par la publicité de notre feuille locale, le public en garde contre cette prétendue inauguration, fixée, disait-on, au 15 de [p. 130] ce mois, et dont on ne saurait avec certitude indiquer l’époque précise.
Nous devons dire enfin, en réponse au paragraphe du même article où il est question du musée Campana, que les objets en provenant seront rares, il est vrai, au musée de Saint-Germain, mais que cependant quelques-uns d’entre eux, d’origine essentiellement gallo-romaine, y feront nécessairement retour. »

Nouvelles acquisitions françaises

Le fonds des Nouvelles acquisitions françaises a été créé en 1862. Tous les manuscrits en langue française entrés après cette date y ont été enregistrés. Ce fonds est toujours ouvert.
Répartition par formats :
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De 1900 à 1964, deux séries de cotes ont coexisté, la tranche des 10000, réservée aux volumes de petit format, et celle des 20000, à ceux de grand format. Depuis 1965, tous les manuscrits sont cotés dans une série unique.

Le lecteur pourra, s'il le souhaite, consulter les volumes imprimés qui ont servi à constituer le présent catalogue en ligne. Ceux-ci sont accessibles, en ligne aussi, sur le site de la BnF.. Le descriptif ci-dessous donne la liste de ces volumes et leur contenu :
Tome I (1899), manuscrits NAF 1 à NAF 3060
Tome II (1900), manuscrits NAF 3061 à NAF 6500
Tome III (1900), manuscrits NAF 6501 à 10000
Tome IV (1918), manuscrits NAF 10001 à NAF 11353 et NAF 20001 à NAF 22811

Les notices des manuscrits des manuscrits NAF 11354 à NAF 13004 et NAF 22812 à NAF 24218 ont paru avec un index sommaire dans des numéros de la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes :
Tome LXXVIII : NAF 11354 à NAF 11388 et NAF 22812 à NAF 22820
Tome LXXXII : NAF 11389 à NAF 11650 et NAF 22821 à NAF 22922
Tome LXXXV : NAF 11651 à NAF 11788 et NAF 22923 à NAF 23054
Tome LXXXIX : NAF 11789 à NAF 12034 et NAF 23055 à NAF 23286
Tome XCII : NAF 12035 à NAF 12279 et NAF 23287 à NAF 23648
Tome XCVI : NAF 12280 à NAF 12665 et NAF 23649 à NAF 23780
Tome CII : NAF 12666 à NAF 12871 et NAF 23781 à NAF 24098
Tome CVI : NAF 12842 à NAF 13004 et NAF 24099 à NAF 24218

Nouvelles acquisitions françaises 1946-1957. Paris : Bibliothèque nationale, 1967 : manuscrits NAF 13005 à NAF 14061 et NAF 24219 à NAF 25100
Nouvelles acquisitions françaises 1958-1971. Paris : Bibliothèque nationale, 1981 : manuscrits NAF 14062 à NAF 16427 et NAF 25101 à NAF 25245
Nouvelles acquisitions françaises 1972-1986. Paris : Bibliothèque nationale de France, 1999 : manuscrits NAF 16428 à NAF 18755
Les Nouvelles acquisitions françaises ont par la suite été cataloguées dans des inventaires rédigés sur ordinateur, qui n'ont jamais fait l'objet d'un catalogue imprimé.

(D'après la notice descriptive de la BnF : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc7296x/ca101)

Fonds des Nouvelles acquisitions françaises

Num 2726

Drachme, argent, Arvernes. Buste à droite, légende PICTILOS. Prov. Fouilles Gergovie, Num 2726
Avers

Num 2726

Drachme, argent, Arvernes. Cheval au galop à droite ; au -dessus volute, au-dessous fleuron. Ier siècle av. J.-C. Prov. Fouilles Gergovie, Num 2726
Revers

Num 2736

Drachme, argent, Tolosates. Tête à droite dite en panache. Ier siècle av. J.-C. Prov. Fouilles Gergovie, Num 2726
Avers

Num 2736

Drachme, argent, Tolosates. Croix bouletée au centre, cantons avec globules, lunules , annelet. Ier siècle av. J.-C. Prov. Fouilles Gergovie, Num 2726
Revers

Num 281

Statère de laiton , Arvernes. Anépigraphe, tête nue bouclée à gauche. Ier siècle av. J.-C. Prov. fouilles d’Alésia, Num 281
Avers

Num 281

Statère de laiton , Arvernes. Cheval à gauche ; au-dessus S couché ; au-dessous amphore. Ier siècle av. J.-C. Prov. fouilles d’Alésia, Num 281
Revers

Num 281 ; Num 357 ; Num 286 ; Num 388 ; Num 487 ; Num 618 ; Num 655 ; Num 2726 ; Num 2736

Vue d’ensemble de 7 monnaies provenant des fouilles d’Alésia et de 2 monnaies provenant des fouilles de Gergovie. De gauche à droite et de haut en bas : Num 281 ; Num 357 ; Num 286 ; Num 388 ; Num 487 ; Num 618 ; Num 655 ; Num 2726 ; Num 2736
Vue d'ensemble avec mire

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Num 281 ; Num 357 ; Num 286 ; Num 388 ; Num 487 ; Num 618 ; Num 655 ; Num 2726 ; Num 2736

Vue d’ensemble de 7 monnaies provenant des fouilles d’Alésia et de 2 monnaies provenant des fouilles de Gergovie. De gauche à droite et de haut en bas : Num 281 ; Num 357 ; Num 286 ; Num 388 ; Num 487 ; Num 618 ; Num 655 ; Num 2726 ; Num 2736

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Num 286

Drachme d'argent, Arvernes. Buste à droite, diadème dans les cheveux; collier perlé ; volute devant le visage. Ier siècle av. J.-C. Prov. fouilles d’Alésia, Num 286
Avers

Num 286

Drachme d'argent, Arvernes. Cavalier au galop à droite ; à l'exergue légende EPAD. Ier siècle av. J.-C. Prov. fouilles d’Alésia, Num 286
Revers

Num 357

Drachme d'argent, Arvernes. Anépigraphe ; tête nue bouclée à droite. Ier siècle av. J.-C. Prov. fouilles d’Alésia, Num 357
Avers

Num 357

Drachme d'argent, Arvernes. Cheval à gauche; au -dessus volute , au -dessous , anneau perlé, centré d'un point. Ier siècle av. J.-C. Prov. fouilles d’Alésia, Num 357
Revers

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