Affichage de 615 résultats

Description archivistique
Officiers et employés Français
Aperçu avant impression Affichage :

1 résultats avec objets numériques Afficher les résultats avec des objets numériques

Acte d’inhumation d’Antoine de Favanne, lieutenant des chasses du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt neufieme septembre mil six cent quatre vingt onze, a esté inhumé dans l’eglise le corps du sieur Antoine Favanes, agé de cinquante ans ou environ, de cette parroisse, lieutenant des chasses du roy d’Angleterre ; messe haute, prieres et suffrages accoutumées chantées pour le repos de son ame, en presence de maitres Antoine Marques et René Cabaret, pretres, qui ont signé.
R. Cabaret, A. Marques »

Acte de baptême de Marie Noble dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy vingt unieme jour de septembre mil six cent quatre vingt onze, a esté baptisé dans la chapelle du chateau par monsieur l’abbé de Ronchy, premier aumonier de la reyne d’Angleterre, Marie, fille de M. Michel Martin Noble, chef de fruiterie de Sa Majesté britannique, et de Louyse Fricot, sa femme, de cette parroisse, née le dix septieme de ce mois et nommée par tres haute et tres excellente princesse Marie d’Este, reyne de la Grande Bretagne, le tout en presence de maitre François Converset, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, revestu de surpellis et d’estolle, lesquels ont signé.
J. Ronchi, Maria R.
L’abbé de Converset, prieur de Saint Germain en Laye »

Acte de baptême de Jacques Som à Saint-Germain-en-Laye, le page d’honneur de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy huitieme septembre mil six cent quatre vingt onze, a esté baptisé par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Jacques, né le cinquieme de ce mois, fils de Jacques Som, anglois de nation, et de Marie Bethon, demeurant dans cette parroisse, le parrain Joseph Persice, page d’honneur de la reyne d’Angleterre, et de Marie Cadre, fille de Georges Cadre et de Elisabet Hot, tous anglois de nation, demeurant dans cette paroisse, lesquels ont signé.
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain en Laye
Gioseppe Persico
Mary Cardary »

Acte de mariage d’un officier du roi d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy sisieme septembre mil six cent quatre vingt onze, a esté fait et solemnisé en face de la sainte Eglise par moy, pretre soussigné, le mariage du sieur Jean Reat, agé trente quatre ans, anglois de nation, demeurant dans cette parroisse depuis longtemps, vef de deffuncte Marie Walaouen, officier du roy de la Grande Bretagne, d’unne part, et Jeanne Laplume, agée de vingt ans ou environ, fille de deffunct Louis Laplume, officier du Roy, et de Denise Boutrais, ses pere et mere, aussy de cette parroisse, d’autre part, appres avoir veu la dispence que monseigneur l’archeveque de Paris leur a donné de trois bans avec la permission d’estre fiancés et mariés en meme journée, meme avant le jour, en datte du troisieme du present mois, les fiancailles faictes en meme jour sans qu’il y aye eu aucunne opposition, le tout en presence des sieurs Jean Gourlade, officier du Gobelet, Jean Roche, officier de la Bouche du roy d’Angleterre, Thomas Atkins, chef de la Bouche du roy, François Minard, chef du prince de Galles, lesquels ont signé.
Janne Laplume, John Read
Thomas Atkins, Gourlade
Francis Minor
Roche, Marques »

Acte de baptême de Georges Botelard à Saint-Germain-en-Laye, le contrôleur de la maison du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy troisieme septembre mil six cent quatre vingt onze, par moy pretre soussigné a esté baptisé George, né le premier jour de ce mois, fils de Jean Botelard, gentilhomme anglois, et de Françoise Dixme, sa femme, demeurants en cette parroisse, le parrain M. le chevallier Jean Sparra, contrerrolleur de la maison du roy d’Angleterre, la marraine madame Françoise Geneins, duchesse de Tirconnel, tous demeurant dans cette parroisse, lesquels ont signé.
J. Sparone, la duch. de Tyrconnel
Coppin »

Acte de mariage à Saint-Germain-en-Laye en présence d’un valet de chambre du roi d’Angleterre

« Ce jourd’huy troisieme septembre mil six cent quatre vingt onze, par moy pretre soussigné a esté faict et solemnisé en face de la sainte Eglise le mariage de Jean Thomassin, agé de trente ans ou environ, fils de Quentin Thomassin et d’Anne Vaudonet, ses pere et mere, de la paroisse d’Ancy le France, diocese de Langres, et Onefritte Probé, agée de vingt ans ou environ, fille de Jean Probé et d’Anne Belmont, de la ville de Londres, demeurant depuis longtemps dans cette parroisse, d’autre part, appres avoir publié dans cette eglise les trois bans de ce futur mariage, scavoir le vingt quatrieme et le vingt sixieme aoust et le deux septembre, et veu le certifficat de la publication des trois bans faicte dans la parroisse d’Ancy le France, en datte du trentieme du mois dernier passé, les fiancailles faictes le jour precedent, le tout sans opposition, en presence du sieur Charles Forestier, valet de chambre de Sa Majesté britannique, Germer Bromer, equiuer de cuisine de Sadite Majesté, le sieur François Thureau, secretaire de M. Squelton, contrerolleur general de la maison du roy d’Angleterre, et de Jean Dujardin, valet de chambre de M. Squelton, tous amis des espousés, lesquels ont signé avec les dits espousés.
Jean Thomassin
Probee, Charles Forestier, Geremyah Broomer
Jean Dujardin, F. Hureau, Goubinat
Marques »

Récit par Marie Dubois, valet de chambre du roi, de séjours de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 140] 23 [septembre 1648]. La Reyne, ayant ouy la messe, monta en carosse et fut querir monsieur le duc d’Angeou à Besanval et arriva sur le midy. Le Roy les fut recevoir dans la cour, et, quoyque monsieur d’Angeou eut encore le visage tout rouge de sa petite verolle, le Roy ne laissa pas de se jetter à son col, et ces deux enfans se tenoient collés leurs visages l’un contre l’autre, se baisant [p. 141] tendrement, et pluroient de joye, ce quy ravissoit tous ceux quy les voyoient. Monsieur ne coucha pas à Ruel, il partit sur le soir pour aller coucher à Croissy.
Ce mesme jour, le provos des marchands et messieurs du cardenier de Paris vinrent et reçurent toute asseurance de la Reyne et de messieurs d’Orléans et de Condey. Le parlement et les peuples de Paris n’estoient pas fort asseurés et les affaires estoient à la veille de prendre ung mauvais biais, ce quy obligea messieurs d’Orléans et de Condey à leur faire ces lettres suivantes :
Lettres de monseigneur le duc d’Orléans et de monsieur le Prince à messieurs du parlement
A Messieurs de la cour de parlement du Roy, mon seigneur et nepveu, à Paris
Messieurs,
Vous savez les soings que j’ay pris pour accomoder les affaires presentes et y apporter tout le tamperament que le service du Roy, mon seigneur et nepveu, et la satisfaction de vostre compagnie ont peu desirer. Et, comme j’ay jeugé que, dans l’estat où elles se truvoient, une conference seroit tres utile pour regler toutes choses, j’ay bien voulu vous faire encore cette lettre pour vous prier de desputer quelques uns de vostre corps pour se truver au lieu où sera la Reyne et adviser aux moyens quy seront convenables pour l’accomplissement des volontés de Leurs Majestés et pour le repos public. Je veux croire que vous concourerez avecque moy dans ce bon dessein et que vous aurez la mesme creance à ce que le sieur de Choisy, mon chancelier, vous dira sur ce subjet que vous l’auriez à moy mesme, quy suis, Messieurs,
Vostre affectionné amy.
Gaston
De Ruel, ce 23 septembre 1648
[p. 142] Lettre de monsieur le Prince à messieurs de la cour de parlement, à Paris
Messieurs,
Ne pouvant aller au parlement, aynssy que m’aviez temoigné le souhaiter par vostre desputation d’hier, et prevoyant les inconvenients quy pourraient arriver sy vous continuez vostre deliberation sans que j’eusse eu le bien de vous voir auparavant, j’ay creu vous devoir inviter, comme le faict monsieur le duc d’Orleans, à Saint Germein, à une conference où nous puissions traiter des desordres quy peuvent estre presentement dans l’Estat et tacher d’y remedier. Le zele que j’ay pour le service du Roy et l’affection particulleire que j’ay pour vostre compagnie m’obligent à vous proposer cet expedient pour remedier à des maux auxquels vous et moy ne pourrons peut estre plus donner ordre, sy vous laissez perdre cette occasion. La Reyne est dans tous les sentiments de bonté que vostre compagnie peut attendre d’elle. Monsieur le duc d’Orleans vous temoigne assez les siens par les soings qu’il a pris jeusques à cette heure et par la lettre qu’il vous escrit, et moy je n’ay point de plus forte passion, apres celle que j’ay pour le bien de l’Estat et pour le maintien de l’autorité royale, que celle de vous servir. Faictes donc paroitre en cette occasion cette affection que vous avez toujours temoignée en contribuant tout ce quy est en vous pour l’accomodement des affaires. Donnez moy lieu, par les services que je vous rendray auprès de Sa Majesté, de vous temoigner que je suis, Messieurs, vostre tres humble et tres affectionné serviteur.
Louis de Bourbon
A Ruel, ce 23 septembre 1648
Apporté par le chevalier de Rivière.
[p. 143] Ce mesme jour, l’on fit commendement pour aller le lendemain à Saint Germein. Et le lendemain 24, tout partit et la reyne d’Angleterre delogea du viel château et alla loger au Louvre à Paris. Le Roy arriva d’assez bonne heure et la Reyne sur les six heures, et fut descendre à la chapelle du viel château, où elle entendit les litanies, quy ont de coustume de se chanter tous les soirs. La Reyne, quy est fort propre, truva dans le chasteau mille puanteurs, que les Anglois y avoient laissées : ce sont gens quy vivent fort sallement. L’on truva sur un fumier force serpens dans une lie de vin d’Espagne, quy avoit esté vidé dans le bour, et dit on que ces choses là servent à ceux quy sont ladres, de quoy l’on accusoit ung millor. Tout le viel chasteau se truva occupé, la cour estant fort grosse. Monsieur d’Orleans eut pour luy et pour Madame, sa femme, tout le chasteau neuf. La nuict du 24 au vingt cinq, la seconde chambre de la Reyne, quy estoit demeurée dans le chasteau de Ruel, fut vollée, les coffres ouvers et tout le plus précieux pris. La Reyne y avoit ung vallet de chambre et ung tapissier, quy furent coucher au bourg au lieu de coucher dans la mesme chambre pour garder les meubles, de sorte qu’ils faillirent tous deux à estre chassés. Aussy estoient ils fort blamables. C’est à quoy nous devons bien prendre garde, lorsque nous sommes ou à la premiere ou à la dernière chambre. Y estant, nous sommes obligés, sur peine de la vie, de les conserver.
Le vendredy 25, messieurs les deputés du parlement vinrent au nombre de 21, lesquels salluerent Leurs Majestés et monsieur le cardinal, et ensuite le Roy leur donna à disner, à l’issue duquel ils furent au chasteau neuf, dans le grand cabinet de Monsieur d’Orleans, à main gauche en entrant, et s’enfermerent avecque messeigneurs d’Orleans, de Condey, de Conty et de Longueville, et furent deux heures en conference. A l’issue de laquelle, ces messieurs s’en retournèrent à [p. 144] Paris.
Pendant qu’ils estoient enfermés, je voulus voir le chambre où le defunct Roy, mon mestre, mourut, et j’y truvay monsieur l’abbé de La Rivière logé, monsieur d’Orleans n’y ayant pas voulu loger, mais bien son favory. Je ne consideray pas ce lieu sans soupirer et prier Dieu pour mon defunct cher mestre.
26 [septembre]. Le courrier d’Alemagne arriva quy apporta nouvelles de la pax d’Allemagne, mais j’ay crainte qu’elle n’ayt pas lieu. La Reyne fut voir madame la duchesse d’Orleans au chasteau neuf.
27 [septembre]. Ce jour de dimanche, je fus au disner de monsieur le Prince et le remerciay de l’honneur qu’il m’avoit faict de me donner quartier. II me fit la grace de me prendre la main, de me la serrer et de me dire : « Monsieur, vous vous moquez de moy, je suis vostre serviteur ». Ce discours me fit voir que je n’estois pas mal dans son esprit et que toutes les fois que j’avois escrit les petites nouvelles à monsieur Dumont, l’un de ses segretaires, Son Altesse les avoit lues, aynssy que m’a dit dudepuis monsieur Dumont. Monsieur le Prince estant hors de table, il alla au chasteau neuf, suivy de messieurs de Conty et de Longueville et de plusieurs autres, à la seconde conference avecque les mesmes deputés du parlement et les mesmes princes. Aussy, cette fois là, ils y appelerent messieurs le chancellier, de La Meillerès et de Tuebeuf pour les finances. Messieurs les princes sortirent par deux fois pour conferer ensemble et envoyèrent monsieur de La Riviere truver la Reyne. A l’issue de la conference, ils se separèrent à l’ordinaire.
28 [septembre]. Le Roy continua ses divertissements ordinaires : le jour, à l’estude, à la promenade, et le soir au collin mallar, où les princes et seigneurs [p. 145] prenoient leur part du divertissement. Et pour moy, je faisois ma cour chez madame la Princesse et chez les autres princes et princesses desquels j’ay l’honneur d’estre cogneu.
29 [septembre]. Il y eut grande chasse du cerf où le Roy et tous les princes et seigneurs estoient. C’estoit avecque les chiens de monsieur d’Orléans. Le cerf fut pris.
30 [septembre]. Je pris congé du Roy à l’issue de son souper et fus au souper de madame la Princesse la mere, où madame la Princesse la jeune estoit arrivée de jour, de laquelle je pris congé, comme de tous mes amis, et me fus retirer sur la meinuict.
[…]
[p. 183] En ce temps [mars 1649], le Roy, la Reyne et le Conseil estoient à Saint Germein en Lès, et l’armée du Roy autour de Paris, qu’il avoit bloqué et afamé depuis le jour qu’il en estoit party, quy estoit la veille des Roys, à cause des desobéissances de messieurs du parlement. Messieurs les princes de Conty, de Longueville, de Beaufort et autres se jeterent dans Paris et apuierent le parlement contre Sa Majesté. Le desordre estoit tres grand dans l’Estat, grandes partiallités. Il nous faillut assembler nombre d’officiers du Roy pour gaygner Saint Germein, nous faillut aller par Illiers en Beausse, par Dreux, et, à chaque village, il failloit quiter espée et pistolletz. L’on faisoit garde partout et n’y avoit neulle seureté pour les passants : tous les peuples tenoient pour le parlement et assassinoient ceux quy alloient au service du Roy. Ils nous appelloient les Masarins, à cause du gouvernement de monsieur le cardinal Masarin, quy estoit chef du Conseil et fort haï.
Je raportay à Saint Germein ce que j’avois veu et [p. 184] mesme le dit à quelques ungs du Conseil du Roy, des plus affidés à la Reyne et à des familliers de monsieur le cardinal de Masarin, comme à monsieur le commandeur de Souvrey et à quelques autres desquels j’estois cogneu, et auxquels je fis voir aussy l’afection que monsieur le duc de Vandomes avoit faict voir dans des rancontres dans le Vandomois où il estoit alors, et ce que j’en dis c’estoit par ordre de monsieur de Souvrey, premier gentilhomme de la Chambre, quy estoit alors à Vandomes, près monsieur le duc, de quoy je reçus après compliment, lorsque monsieur de Vandomes vint à la cour.
Nous partimes le 28 mars, le dimanche des Rameaux, après le service, et arivames à Saint Germein le mercredy, et entrasmes le jeudy absolu en quartier où, estant à tenebres, dans la chapelle du chasteau, les nouvelles de la paix vinrent, que les desputés du Roy aresterent à Ruel avecque monsieur le Premier President et autres nommés de messieurs les princes et du parlement. Sy tost que l’on entendit cette novelle, quy ne pouvoit venir que du Ciel, tout le monde se jeta
à genoul et loua tout Dieu de tout son coeur.
Toutes les festes de Pasques se passèrent en joye. Tous les princes, excepté monsieur de Beaufort, vinrent. Tous les corps du parlement et de Paris, les ungs après les autres, que le Roy regalla d’importance, asseurerent Leurs Majestés de leurs fidelités et obeissances. De là à quelques jours, monsieur d’Orléans fut à Paris, les princes et princesses aussy, quy y furent tous les bien receus.
Le 30 du mois d’avril, Leurs Majestés et toute la cour partirent de Saint Germein pour Compiegne, et vint on coucher à Chantilly, où monsieur le Prince fit l’honneur de la meson à merveilles. Ils y sejeurnerent deux jours et puis furent à Compiegnes.
[…]
[p. 291] Le cinquieme may [1652], il arriva un garçon quy me fut envoyé exprès de Saint Germein, où estoit la cour durant le siège de Paris, que monsieur Le Conte et mes cousins de La Boullière m’envoyerent pour me donner avis que Artus de Plannes, l’ung de mes compagnons, estoit mort et que Leurs Majestés n’avaient pas voulu disposer de la charge, qu’ils en vouloient remplir les deux anciens, quy ne servoient que de deux ans l’ung. Et, moy, quy estois l’ancien sans contredit, je me resolus de partir. […]
La guerre civile estoit sy allumée qu’elle me fit bien cognoître la dangereuse extremité que c’est d’aller par la campagne pendant la guerre civile où tout est en armes et en allarmes. […] [p. 292] Partant le lendemain matin, nous fumes passer à Roussières remercier M. l’abbé, quy nous donna encore le mesme Allemand pour nous guider par des petits chemins escartés jeusques à Montfort pour esviter les bois de Saint Leger, où tous ceux quy y passoient estoient volés et la plupart tués. Nous nous separasmes à Montfort et fusmes, le vallet de pied et moy, coucher à Saint Germein, tojours partis quy nous venoient recognoître et bien souvent pour nous piller. Les couleurs de la [p. 292] Reyne me firent du bien et une faveur toute particuliere. Ce jour là, l’armée du Roy estoit occupée à l’Ille Adan, qu’elle prit, sans cela je n’aurois pas manqué à faire mon entrée dans Saint Germein aynssy que me dit madame de Vandosmes : « Il me semble, dit elle, que je suis à Saint Germein et que je vous y vois arriver tout neu, couvert seullement d’une mechante chemise fort salle qu’un de ceux quy vous auront vollé vous auront baillée pour la vostre ». Elle avoit envoyé lematin cinq des siens bien montés et armés, quy furent bien bastus par les chemins.
Enfin, par la grace de Dieu, j’arrivay en santé. Je fus voir mes supérieurs et ensuite Leurs Majestés.
Monsieur et madame de Souvrey me firent voir comme ils avoient travaillé pour moy. Monsieur de Crequy, quy estoit en année, estoit à Paris : quoyqu’il eut passeportz du Roy et des Princes, et congé, il ne laissa pas d’avoir de la peine de sortir. Pour moy, je truvois trop de peril d’aller à Paris pour le voir : je l’attendis. Il vint, avecque luy La Planche, l’ung de mes compagnons, quy pretendoit deux mille livres sur la charge vacante, disant que Bonnefont les avoit eues de Moreau, quy estoit entré dans la charge de Butanger. Gomme nous fumes devant monsieur de Crequy, La Planche, Dalbanes (quy estoit le beau frere du defunct, auquel la Reyne donnoit l’autre moitié), monsieur de Crequy dit : « La Reyne vous gratifie vous deux de la charge de défunct de Plannes, mais vous donnerez tous deux deux mille livres à La Planches ». Je pris la parolle et le priay de me permettre de dire mes raisons, ce qu’il eut à gré. Je lui dis : « Monsieur, vous savez que l’ancien, [p. 294] quy entre par le droit de ses services, ne paye rien. Vous avez observé et continué l’ancien ordre vous mesme, dans vostre derniere année, après la mort de Butanger. Porteau, quy estoit l’ancien, entra sans argent. Mais Moreau, quy estoit après, paya les deux milles livres à Bonnefonds ». Monsieur de Créquy, quy est homme de peu de parolle, dit à Darbanes : « Il faut que ce soit vous quy les payez à La Planches, autrement vous ne servirez pas ». Ce que Darbanes accorda : passerent ung escrit pour la somme et, après, monsieur de Crequy me permit de quitter l’espée et le manteau et d’achever de servir le quartier, quy estoit le mien. Il faut observer que tout officier quy meurt dans le service, c’est-à-dire pendant son quartier, les gages sont à la veuve ou aux heritiers. C’est pourquoy je n’y pouvois rien pretendre. Darbanes, quy parloit pour tous ces heritiers, m’acorda le tiers des gages, et ainsy j’achevay de servir le quartier pour entrer en possession de la charge entiere.
Pendant ce temps, les allées et veneues de Saint Germein à Paris se faisoient continuellement. Monsieur le maréchal de L’Opital, gouverneur de Paris, faisoit force voyages. Les troupes des Princes estoient tout autour de Paris, tenoient les ponts de Neuilly et furent prendre Saint Denis, où estoit monsieur le Prince en personne. Les troupes du Roy le reprirent le lendemain, où il y eut force gens tués, et mesme de ceux de Paris, lesquels estoient sortis assez imprudemment et furent poussés et battus jeusques dans les faubourgs. Ce quy fit grand bruict à Paris. Enfin, après force allées et veneues, il fut conclu que l’armée du Roy se retireroit à dix lieues de Paris, ce quy fut faict.
Il arriva que, pendant ce temps là, le coronel Rabe, quy commandoit le régiment des Cravattes, vint à
Saint Germein, avecque sa femme. Il y avoit peu de temps que, passant par icy, il m’avoit obligé de bonne [p. 295] manière, aynssy qu’il est en son lieu cy davant, tellement que je leur randis à tous deux force civillitez. Leurs Majestez seurent la courtoisie qu’il m’avoit faicte, toute la cour luy fit voir que l’action qu’il avoit faicte en me donnant Coustures et en l’évitant du pillage des quatre régiments de cavallerie quy marchoient soubs ses ordres luy estoit glorieuse, et mesme Leurs Majestés luy en témoignerent quelques choses. Je n’oubliay donc rien à toutes les choses que la recognoissance et la civillité m’obligeoit de faire : Monsieur donna le bal au Roy et aux dames, j’obtins permission de luy amener, où le Roy la reçut à merveille et la baisa, et Monsieur à l’entrée du bal et à la sortie, et eurent toutes les civillitez que l’on pouvoit souhaiter, tellement qu’ils s’en allerent à l’armée fort satisfaictz des ressentiments que j’avois du bien qu’il m’avoit faict, et à mes amis. Aussy ne faut il pas estre ingrat lorsque l’on a receu des courtoisies des gens de guerre et que l’on les voit à la cour : il faut en donner cognoissance au Roy et faire qu’ils truvent satisfaction d’avoir obligé articullierement ceux quy sont au Roy. Et, tout petit que l’on soit, on peut en ces lieux là leur rendre des services bien signalés, ce quy les oblige, dans les commandements qu’ils ont, de considérer ceux quy ont l’honneur d’estre au Roy.
L’armée du Roy marcha vers Estampes, où estoit la plupart des troupes de messieurs les Princes, commandée par le marquis de Tavannes.
Leurs Majestez partirent, le vingt et deux, de Saint Germein pour Corbet. […]
[…]
[p. 447] Le mercredy 30 avril [1665], la Cour estant à Saint Germain, Madame la contesse de Fles, premiere dame d’honneur de la Reyne mere Anne d’Autriche, la Reyne estant avecque elle, je lur monstray le desseing de la chapelle, et mesme les deux morceaux de pierre. […]
[p. 449] Le 21 may, le Roy fit assembler tous les fameux chirurgiens pour voir le mal que la Reyne sa mere avoit à la mamelle gauche et pour apprendre d’eux le remede qu’il y pourroit avoir. Apres qu’ils l’eurent veue, ils se rendirent tous, par l’ordre du Roy, dans sa chambre. Sa Majesté s’y rendit aussy, et Monsieur son frere, estant tous deux debout, testes nues, appuiés contre la croyzée de la chambre, ils entendirent tous ces illustres parler les ungs apres les autres sur le sujet de ce facheux mal ; ils vinrent tous d’accord que c’estoit ung cancer et par consequent incurable, et qu’il n’en failloit attendre que de mauvaises evenements. Comme en effet, le 28 du mesme mois, elle se truva mal, pendant heuict jours elle fut seignée trois fois, c’estoit une erezipelle. Le Roy en fut tellement touché que par plusieurs fois il en plura amerement. Monsieur, Madame suivirent le Roy et la Reyne par leurs larmes.
Je ne puis achever le chapitre de mon quartier sans parler de monseigneur le Dauphin. C’est un enfant admirable. Je ne pus m’empecher de luy procurer une picque et ung petit mousquet par l’agrement de madame la marechalle de La Motte, sa gouvernante, et le tout de la façon de Saint Mallo, artillier du Roy, [p. 450] et par le consentement et l’ordre du Roy. Ung matin, il eut sa petite picque que Saint Mallo et moy luy portasmes ; il ne fut jamais tant de joye qu’il en reçut. Elle estoit bleue, le fer du haut et du bas doré. Il l’aporta monstrer à Leurs Majestez et s’en divertit à merveilles. Mais lorsque le petit mousquet monté sur de beau noyer, avecque des petits dauphins d’argent dessus la plaque bien gravée, fut arrivé, madame la marechalle de La Motte fit difficulté de luy donner, disant que, lorsqu’il avoit des armes à la main, il devenoit furieux et que cela l’empechoit d’estudier. J’entray dans la chambre de Monseigneur faché de n’avoir peu obtenir l’agrement du mousquet. Sy tost que Monsegneur me vit, il me parla de son mousquet ; je luy dis en particullier, comme sy c’eut esté ung homme, que je n’estois pas assez puissant pour luy faire donner, quoy qu’il fut à Saint Germein, et qu’il failloit qu’il priat monsieur le duc de Saint Agnan, son bon amy, quy estoit là present, pour luy faire donner. Monsieur le duc estoit dans ung coing de la chambre, quy parloit à monseigneur l’archevesque de Rouan.Cet enfant de trois ans et demy part de la main et dit : « Monsieur de Saint Agnan, mon bon amy, mon mignon, mon favry, je vous prie que le Roy et madame la marechalle me donnent mon petit mousquet ». Monsieur de Saint Agnan luy dit : « Mon mestre, ne redites pas ces parolles là, vous me feriez esvanouir. Je vous promets que s’il ne faut qu’aller à Paris à pied, que je vous l’iray querir et que le Roy et madame la marechalle vous le [p. 451] donneront ». Il l’eut des le mesme jour. Le Roy dit qu’il n’y auroit pas de danger de boucher la lumière, crainte qu’il se blessat ; elle ne fut pourtant pas bouchée. Le Roy le voulut tirer le premier, en presence de monseigneur le Dauphin.
Sur la fin du quartier, ung soir que j’estois de garde, esclairant au Roy, l’on parla de monseigneur le Dauphin. Je pris la liberté de dire que Monseigneur, estant sur les bras de madame la marechalle, il y touchoit le sein par dessus son mouchoir de col et dit à monsieur de Langlée qu’il touchat par dessoubs. « Comment, dit madame la marechalle, il n’y a que vous en Frances quy ayt la liberté d’y toucher. Le Roy ne l’a pas ». Monseigneur luy dit : « Ah ! Madame, le Roy est le mestre ».
« Syre, il y a deux jours que monseigneur le Dauphin, sortant de table, voulut entrer chez madame la marechalle, quy mangeoit, quy avoit faict fermer la porte, crainte qu’il n’entrat. Comme il eut longtemps heurté, madame la marechalle commanda à ung marmitton nommé Claude d’ouvrir la porte, et de s’y tenir, et de dire qu’il avoit ordre du Roy de ne laisser entrer personne. Ce garçon fit cette action avecque ung visage assez asseuré. Monseigneur le Dauphin, le considérant gras et sale, avecque ung grand davanteau sale davant luy, en eut horreur, se retire trois pas et dit : « Ce marmiton, ce traditor, quy m’a empeché d’entrer ». Monsieur de La Feuillades dit : « Qu’est ce quy luy apprend ces mots là ? » Le Roy dit : « Mon filz entend tout ». Et je dis : « Syre, monsieur l’ambassadeur d’Espagnes l’ayme d’amour, se vient jouer avecque luy, comme s’il estoit lui mesme ung enfant, luy parle toujours espagnol, et monseigneur le Dauphin luy respond jeuste ». Le Roy truva bon ce que je dis.
[…]
[p. 467] Le temps vint qu’il failloit aller servir le Roy, estant encore, grace à Dieu, en estat de servir. Je partys, après avoir faict mes petites devotions à mon ordinaire, et m’en allay en compagnie à Saint Germein et y arrivay le dernier jour de mars [1667], la cour y estant. Nous entrasmes en quartier chez le Roy et chez monseigneur le Dauphin que nous servions par jour alternativement, le Roy ne donnant pas d’autres officiers à monseigneur le Dauphin que les siens. Il se truva qu’ung de nos camarades nommé Du Pont manquat sans que l’on peut savoir ce qu’il estoit deveneu, Monsieur le conte du Lude l’ayant dit au Roy à son lever, le Roy dit qu’il luy avoit donné congé d’aller en Itallie. […]
[p. 469] [Le Roi] ayant son desseing arresté pour la guerre de Flandre, partit le 16 may de Saint Germein, pleing de magnificences, où les trompettes, les timballes et tambours faisoient merveilles. La Reyne alla aussy accompagner le Roy jusques à Amiens. Le Roy, sortant de la chapelle pour monter en carosse, avecque la Reyne et plusieurs princesses et dames, je me jetay à genoulz et luy embrassay la cuisse ; il me regarda et monta en carosse. Je me retiray pour plurer à mon particulier, voyant que mon age ny mes forces ne me permettoient pas de suivre mon bon mestre à l’armée, ayant ordre du Roy de demeurer auprès de monseigneur le Dauphin, avecque mon filz de Montigny (pour lequel j’avoys demandé) et La Planche, l’ung de nos vielz camarades, quy estoit incommodé de la veue.
Leurs Majestez estant partis, je montay chez monseigneur le Dauphin, où j’eus l’honneur de le servir à son disner, me tenant derriere sa chere. Là, ma playe se rouvrit : ce cher enfant, agé de cinq ans et demy, nous raconta avecque beaucoup de tendresse comme le Roy luy avoit donné sa benediction et l’avoit embrassé et baisé. Son repas estant faict, il nous demandoit sy le Roy estoit arrivé à Andilly, quy estoit la disnée, et après à Champlastreux, où estoit la couchée, quelles distances il y avoit les ungs des autres. Après, il se mit dans son faulteuil et ne se voulut faire entretenir que du Roy et de la Reyne. Quelques cavaliers de la brigade de la compagnie des gendarmes de la Reyne, commandez par [p. 470] monsieur le marquis de Rouville, quy estoit pour la garde et la conduite de Monseigneur, le vinrent voir. Toute l’après disnée se passa fort tristement et se coucha de mesme.
Le Roy auparavant que de partir avait faict ung camp de 13 à 14 mille hommes dans la plaine d’Ouille, proche Saint Germein, pour establir les ordres et rangs dans la marche, et logement de ses armées, où luy mesme avoit campé, y ayant ses tentes, son lit de camp et toutes les choses nécessaires dans les armées. Le Roy n’y coucha pas, mais il y passoit les jours entiers, y mangeoit, et mesme y traita la Reyne et les dames de la cour. Ces premisses estoient pour une marque de ses desseins, que je prie Dieu qu’il bénisse ses armes et sa personne sacrée et qu’il la conserve, comme la personne du monde quy nous est la plus chere en Frances, comme estant le plus grand roy et le plus honneste homme quy ayt esté, que je prie Dieu derechef de l’accompagner et de marcher toujours à sa droite, comme il fit à celle de David.
Le mariage de monsieur de Guize et de madamoiselle d’Allansson fut le 15 may à Saint Germein. Le Roy en fit tous les honneurs.
Le mardy 17 may, monseigneur le Dauphin estant esveillé se fit porter dans le lit de madamoiselle de Toussy, quy avoit esté obligée de coucher dans la chambre de Monseigneur, avecque madame la marechalle de La Motte, sa mere, gouvernante de Monseigneur. Elle avoit une petite chienne, quy avoit receu une atteinte de Monseigneur ; elle le fuioit et luy la vouloit prendre. Cette petite beste couroit entre les draps, [p. 470] comme une navette, et luy quy la suivoit pour la prendre, ce quy occupoit assez mademoiselle de Toussy à cacher ce qu’il luy descouvroit, estant agée de 18 ans et belle comme le jour.
Comme nous habillions Monseigneur, il me commanda d’emplir, de l’eau qu’il buvoit ordinairement, son flacon d’argent doré, quy estoit ung peu plus gros qu’une noyx, pour mettre dans sa poche pour boire par les chemins, s’il avoit souef. Voilà toute la provision qu’il fit pour son voyage. Faisant cette petite provision, Basin et Montigny, l’ung son mestre pour luy apprendre à jouer au volant et à la paulme, l’autre vallet de chambre du Roy, mon petit filz, agé de 15 à 16, entrerent dans sa chambre, la botte levée et le fouet de postillon à la main. Voilà la premiere joye du voyage : il voulut manier leurs fouetz et savoir comme ils estoient montés et leur dit qu’il leur vouloit voir piquer la masette, comme de faict il leur en envoya louer chacun une, comme à moy. La trousse du corps estant faicte, je dis à monseigneur le Dauphin que je voulois le servir comme le filz du Roy, mon mestre, qu’il failloit partir davant afin qu’il truvat son lit prest lorsqu’il arriveroit à Champlâtreux, où estoit la couchée. Il truva cette proposition rude, mais comme il estoit dejà fort raisonnable, quoyqu’il n’eut que cinq ans et demi, il se contenta de mes raisons et nous laissa partir, à condition que nous luy baiserions la main, ce que nous fimes tous trois prenant congé de luy, quy monta en carosse avecque Madame sa soeur, quy n’avoit que six mois, sur les onze heures.
[…]
[p. 515] Arrivant à Saint Germein le dernier de mars [1671], par ung temps de neiges et de glaces rudes et facheuses, je truvay le saint jubillé que j’eus l’honneur de faire avant le lever du Roy, où je me truvay seul de vallet de chambre. Monsieur le duc de Gevres, auparavant capitaine des gardes du corps et à l’heure premier gentilhomme de la Chambre, m’ayant demandé où estoient mes camarades, je luy dis que je croyois qu’ils seroient à Versaille, où le Roy alloit sytost qu’il auroit disné. Il me commanda de demeurer de garde au lit du Roy, ce que je fis, couchant dans la chambre du Roy les dix et heuict jours que Sa Majesté demeura à Versailles, le Roy nous donnant ung escu par jour pour nostre noriture et deux buches et deux fagotz et une livre de grosses bougies pour la chambre du Roy.
Le Roy revint le samedy 18 [avril] et partit le judy [p. 516] d’après, le 23, pour son voyage de Flandres, avecque la Reyne. Monseigneur le Dauphin, monsieur d’Anjou et Madame demeurerent à Saint Germein. Monsieur le duc de Gevres et madame la marechalle de La Motte, gouvernante des Enfans de France, avoient concerté ensemble que je demeurerais aupres de monsieur d’Angeou. Mais l’ayant dit au Roy, il commanda à M. de Gevres de me renvoyer chez moy, ce qu’ayant seu le mercredy au soir, la veille du depart du Roy, je priay
monsieur de Gevre de me donner lieu de faire mon petit compliment au Roy. Ce qu’il fit de très bonnes graces : le Roy s’etant levé de sur sa chere percée, ayant mis sa robe de chambre sur ses espaules, estant au chevet de son lit, monsieur de Gevres m’ayant faict place et lieu d’approcher le Roy seul, je luy dis : « Sire, je remercie très heumblement Vostre Majesté de m’avoir donné mon congé. Je m’en vais dans ma heutte prier Dieu jour et nuict pour vous. Pour vostre chapelle, monsieur de Haultefort y a entendu la messe, M. de Chanteloup l’a
veue : ils peuvent dire à Vostre Majesté ce que c’est. Je vous demande pardon sy je vous ay importuné pour une desplorable esglize, quy a receu le pillage et l’incendie par les ordres de Jeanne d’Albret, aynssy que l’on m’a dit, dans le temps qu’elle desclara la guerre sy sanglante à l’Esglize. Je ne pouvois pas m’adresser à d’autre qu’à Vostre Majesté pour son retablissement. Et quand il vous plaira me confier quelque argent, j’entreprenderay le grand autel et ung retable où vos magnificences royales seront plus estendues ». Le Roy me fit l’honneur de me dire : « Et bien, ce sera pour ung autre foys ». Je luy baise sa robe et luy dis : « Adieu, mon bon mestre ». […]
[p. 517] Le temps estant veneu, je partis à l’ordinaire, après m’estre confessé et comeunié, le jour de saint Jean, et fus coucher à Montoire et le lendemain à Chasteaudung pour partir avecque le carosse et pour me truver le dernier juing à coucher à Saint Germein, où estoient demeurés monseigneur le Dauphin, monsieur d’Anjou et Madame, le Roy et la Reyne estant en Flandres. J’avoys pour competiteur du quartier de service auprès de monseigneur le Dauphin l’ung de mes camarades nommé La Planche, quy estoit de ces certains philosophes aigres sur toutes choses, contredisant sans cesse sur toutes choses. Il avoit dejà servi ung quartier monseigneur le Dauphin depuis qu’il estoit entre les mains des hommes ; neanmoings, comme il estoit de ceux quy pretendent tout et ne font rien, il disoit qu’il servoit tous les ans et que je ne servoys que de deux ans l’ung, et que par consequent il devoit servir deux quartiers contre moy ung. Nous dismes toutes nos raisons à M. le duc de Gevres, auquel je dis : « Sy je ne suis mort ou malade, je seray au premier jullet auprès de monseigneur le Dauphin. Je suis l’ancien du corps des valletz de chambre. Ce droit m’appartient. Je m’y truveray, Dieu aydant ». Aynssy dit, aussy faict. Sytost que je fus arrivé, j’en donnay avis à M. le duc de Gevres, quy estoit en année, et de plus je luy manday que Rome estoit mort, l’un de mes camarades du quartier de janvier, que le Roy avoit resolu de remplir ceux de nous quy ne servoient que de deux ans l’ung ; mais le Roy, quy aymoit ung nommé La Vienne, barbier, luy donna la charge de Rome, qu’il vendit six mille escus. Tout le corps des valletz de chambre y eut assez grand regret.
Pour suivre mon sujet, j’entray donc de quartier le premier jullet auprès de M. le Dauphin et mon competiteur ne parut point.
[p. 518] Le premier jour de juillet, je m’establis avecque les ceremonies ordinaires, estant au lever de M. le duc de Montausier et faisant toutes les choses quy se font en semblables rencontres. Je relevay Moreau, du quartier de janvier, quy avoit servi avril, et quy tesmoigna bien de la joye d’en sortir. Ce jour se passa à faire mon establissement. Il faillut changer de logement et de façon de vivre, faisant ordinaire dans ma chambre, ayant ung escu du Roy par jour pour ma noriture.
Mon vallet me tenoit à onze heures mon disner prest, à six heures mon souper. Je ne demanday jamais à messieurs de La Chenardiere et de La Faye, avecque lesquels je servoys, que la messe du Roy, qu’ils m’accorderent, aymant uniquement la meusique du Roy, quy est belle et bonne à merveilles. La Chenardiere estant vallet de chambre ordinaire à cause de ses hautes sciences, soit des langues latines, grecques, hebreues, et La Faye servoit six mois aussy à cause de sa langue latine. Ce premier jour, je me tins peu à l’estude (j’avois trop d’affaires pour m’establir), quoyque monseigneur le Dauphin me tesmoigna par sa veue qu’il eut esté bien aise que je luy eusse veu faire son thesme.
2 [juillet]. Je commençay ce jour à prendre mon poste derrière la chere de monseigneur le Dauphin et perdis très peu ma place pendant mes trois moys de quartier, au point que je surprenois les plus fortz d’estre environ trois heures le matin et autant le soir debout, à soixante et douze ans, ce quy surprenoit beaucoup de gens. Je me [p. 519] resouvenois du service que j’avois rendu au Roy, l’ayant servy à ses estudes que luy faisoit feu monseigneur de Paris, son precepteur. Ce mesme jour donc, quy estoit le 2, messeigneurs les princes de Conty, agez de dix à douze ans, vinrent à l’estude de Monseigneur, quy expliqua en latin et en françois la cheute de Davit avecque Berssabée, la mort d’Eurie, comme Absallon tua son frere Amenon et la raison du viol de sa soeur Tamar, la revolte d’Abssallon, sa mort, la vanité de Davit dans le desnombrement de ses troupes, sa penitence. L’estude finie, ilz entendirent la messe et disnerent avecque Monseigneur. L’après disnée, ilz furent longtemps sur la terrasse testes neues. Monseigneur logeoit au viel chasteau du costé du nord. Ilz prirent congé de Monseigneur, quy rentra à sa seconde estude, et, estant derriere sa chere, il me commanda d’ouvrir les chassis. Le vent estoit du nord grand et froid : je luy dis que le vent luy feroit mal et qu’il avoit esté avecque messieurs les princes de Conty neues testes sur la terrasse et qu’il se souvint que l’air de la terrasse de Compiegne luy avoit causé tant de mal ; et, de faict, il se truva mal sur le soir d’une esbullition et prit ung lavement, et soupa dans son lit, où mesdamoiselles de Langes et de Lavallettes, avecque leurs luths et leurs voix, le vinrent
divertyr jusques à dix heures du soir, qu’elles prinrent congé.
Ce mesme jour, je luy appris à cognoitre les lievres au giste, à discerner les malles d’avecque les femelles, quy ont les oreilles avallées sur les deux espaules et les malles les ont colées sur les reins, et d’autres avantures de chasse qu’il fut bien aise d’entendre.
[p. 520] Le 3, il n’y eut point d’estude : il y eut promenade. Au soir, ung lavement.
Le 4, il y eut de l’estude, et le 5, il prit medecine. Madamoiselle le vint voir, à laquelle il donna collation dans l’antichambre ; mais Monseigneur n’y fut pas.
Le 6, il commença ses bains delicieux pour l’abondance de fleurs d’oranger, d’œillets et d’autres, quy estoient 4 doigts d’espais sur l’eau, et force bouquets attachés dedans son pavillon. Dans le commencement, il y avoit luths et violles, mais ilz le faisoient estudier et chassèrent tous ces beaux divertissements.
Le 7 et 8, il continua et me commanda, estant dans le bain, d’aller voir Madame de sa part. L’après disnée, il estudia et eut bien de la peine à faire son thesme, disant : « Vous me gardez icy ung bon solliscisme ou deux », et prit grand soing pour s’en esclaircir, s’adressant à M. de
Condon, son précepteur : « Vous m’avez dit que vous me soulageriez en tout ce que vous pourriez, et vous ne le faictes pas ». Ce reproche fut très à propos, voyant qu’il avoit assez peu de tendresses pour mon petit mestre, quy recevoit souvent des fellulles, que monsieur de
Condon luy eut peu eviter.
Le 9, le bain continua, et, l’après disnée, à la leçon, il eut quelques demelés avecque M. de Condon, ce quy se passa, Monseigneur luy presentant la main, luy disant : « Monsieur, raccommodons-nous ».
Le vendredy 10 juillet, entrant dans le bain, messieurs les barbiers et garsons de la Chambre avoient faict une couronne de fleurs, quy pendoit sur la teste de Monseigneur, M. de Montausier dit : « Il faut attendre à 50 ans d’icy ». Monseigneur repartit : « Je ne la souhaite qu’à 100, priant Dieu qu’il conserve le Roy ». Sortant du [p. 521] bain, il essaya ung fort bel habit pour aller au devant du Roy, quy devoit arriver le lendemain de son voyage de
Flandre. Il devoit aller au davant jusques à la disnée. M. de Condon luy demanda comment il aborderoit le Roy et la Reyne. Luy ayant dit que ce seroit avecque les caresses les plus passionnées qu’il se pouvoit, M. de Condon luy dit : « Lorsque le Roy sera dans son carosse et que vous y serez aussy, il vous fera des questions sur vos estudes » ; et lors il dit en latin qu’il prieroit le Roy de luy faire des propositions en latin, qu’il luy reponderoit. Ensuite, il fit collation et, avant que d’aller à la promenade, il alla dire adieu à monsieur d’Angeou, son frère, quy estoit malade il y avoit six mois. Après cette visite, Monseigneur s’en revint tout réjouy : « Bonbon, mon frère se porte beaucoup mieux ». C’estoit sur les six heures du soir. Cependant, à cause de l’arrivée de Leurs Majestez, nous avions commandement d’aller preparer le lit et l’appartement de monseigneur le Dauphin au chasteau neuf ; faisant ce remue mesnage, l’on nous vint dire que monsieur d’Angeou se mouroit, comme de faict il mourut sur les sept heures du soir Philippe de Bourbon, duc d’Anjou, par ung temps d’esclairs et de tonnerres. Et l’on remarqua que, dans le temps de sa naissance, il plut à verse.
Machinet, garson de la garde robe de monseigneur le Dauphin, fut à toutes jambes porter ces nouvelles à monsieur le duc de Montausier, gouverneur de monseigneur le Dauphin, qu’il luy dit en secret. M. de Montausier dit à M. Millet, soubs gouverneur, d’amener Monseigneur doucement et qu’il alloit davant. Monseigneur le Dauphin, estant de retour, auquel on avoit celé la mort de Monsieur, nous dit : « Lorsque Machinet est veneu à toutes jambes parler en particulier à M. de [p. 522] Montausier, j’ay eu envie de plurer, et je croys que l’on me celle quelques choses ». Monsieur de Montausier, madame la marechalle de La Motte, première dame d’honneur et gouvernante des Enfans de Frances, truverent à propos que monsieur l’esvesque de Condon, precepteur de monseigneur le Dauphin, allat au davant du Roy porter cette triste nouvelle. Il marcha toute la nuict et arriva à Luszarche au lever de Roy, lequel le voyant luy dit : « Il n’y a donc pas eu moyen de sauver ce pauvre enfant ». Après quelques raisons, le Roy luy dit : « Pour moy, je veux ce que Dieu veult, mais allons voir la Reyne », quy leur dit qu’Elle estoit resignée à la volonté de Dieu, mais qu’elle les prioit de la laisser plurer tout son soûl. Cependant on ne dit point cette triste nouvelle à Monseigneur que le semdy onze, après son réveil, quy plura amerement et nous reçut dans sa chere, les mains croyzées et les yeux baignés de larmes. Il fut question de prendre ung habit de deuil et partir
pour Franconvilles, où Leurs Majestés venoient disner, où Monseigneur les fut truver, où les ungs et les autres respandirent force larmes. Ils vinrent coucher à Méson, où nous eumes ordre d’aller pour y servir Monseigneur, ce quy fut faict, où nous truvasmes Leurs Majestez bien affligées.
Lendemain 12, nous revismes coucher à Saint Germein et Leurs Majestez à Versailles, où ils menerent Monseigneur jusques là dans leur carosse et revint dans le sien coucher à Saint Germein. Et, le mesme jour, à dix et onze heures du soir, l’on fit le convoy des funérailles de feu M. d’Anjou.
Le 13, M. de Joyeux, premier valet de chambre, nestoyant les dents de Monseigneur, quy remuoit toujours et quy parloit aux uns et aux autres, au point que [p. 523] l’on ne les y pouvoit nestoyer, je luy dis que, lorsque le Roy se faisoit nestoyer les dents, il se tenoit ferme comme ung rocher. Monseigneur repartit : « Le Roy n’est il pas ung rocher sur la terre ? » Ce mesme jour, à son lever, madame la marechalle de La Motte, premiere dame d’honneur et gouvernante des Enfans de Frances, vint, accompagnée de toutes les femmes et norisses de feu monseigneur d’Anjeou, voir M. le Dauphin et luy demanderent sa protection, estant dans la derniere affliction. Ses leçons à l’ordinaire, et au soir la promenade, et, après souper, la meusique, où fut la Reyne et les dames.
Le 14, il continua ses bains, et, à l’ordinaire on le pressa pour ses leçons, au point qu’entrant dans son lit l’on le fit habiller et priant Dieu, il luy prit une foyblesse ; au lieu de le remettre dans son lit, on le pressa de s’habiller. Il eut besoing d’aller à sa chere percée où il luy prit une foyblesse et tomba entre mes bras. Nous luy fismes prendre du vin ; il revint. Le voyant dans cet estat, je dis à monsieur de Montausier et à ceux quy estoient là que j’allois raccommoder son lit et qu’il failloit l’y remettre. Le lit raccommodé, ilz se mocquèrent de moy et me dirent que je ne cognoissois pas monseigneur le Dauphin et que, ce que je voyois, tout cela n’estoit que pour eviter l’estude, et l’y pousserent, et ne luy firent non plus de quartier que les autres jours. Neanmoings, il se truva mal tout le jour et ne dormit pas bien la nuict ensuivante, ce quy obligea M. Vallot et les autres medecins à luy faire prendre medecine, le lendemain 15. Il faut dire une vérité que je n’ay jamais veu enfant, ny personne, quy les prenne avecque tant de facilité que faict monseigneur le Dauphin. Toute la Cour le vint visiter, et, comme il faisoit beau, il ne laissa pas de sortir le soir du mesme jour.
Le 16, il prit ung lavement, et toujours son estude ordinaire, où fut le pere Ferrier, confesseur du Roy. [p. 524] Il continua assez bien ses estudes et ses exercices jusques au 26, qu’il commença à faire ses thesmes luy seul.
Le lundy 27, Philliber Esmanuel de Beaumanoier, esvesques du Mans, mon bon amy, mourut à heuict heures du soir. Et, le lendemain 28, le pere Ferrier estant à l’estude de monseigneur le Dauphin, le frere du pere m’en apprit la novelle. Et le mesme soir, je m’en alloy au coucher du Roy luy demanday le serment de fidelité quy appartenoit à Sa Majesté pour Philipe Le Moyne, fils de mon cousin de La Fosse Boulliere. Le Roy m’ayant demandé pour quy c’estoit, luy ayant dit que c’estoit pour ce garson, mon parent, il me commanda de donner mon placet au pere Férier, et que d’autres luy avoient demandé et qu’il verroit à quy la deveroit donner.
Le 29, toute la Cour partit pour Versailles. […]
[p. 538] Le lendemain [30 septembre], quy estoit le dernier du quartier, l’estude du matin fut assez bonne, et Monseigneur s’en vint à Saint Germein en carosse avecque Leurs Majestez. Le soir, Monseigneur se divertissoit sur sa table à crayonner des fortifications, avoit coupé de petits morceaux de papier, dont il fit ung petit bouchon, se jouant il traversa sa chambre pour le venir jeter dans le feu. Le foyer de sa cheminée est de marbre. Les deux pieds luy manquerent, il tomba assez rudement. J’estois seul à la cheminée, je le relevay promptement. Je croys [p. 539] que la teste ne porta pas. Au soir, M. de Condon le dit à la Reyne, à laquelle j’avois presenté ung placet pour nostre pauvre esglize et quy m’avoit promis quelques choses. Je Luy dis que quartier estoit finy et que sy elle vouloit donner quelques choses. Elle me dit : « Le Roy ne vous a rien donné, je ne vous donneray rien aussy ». Je pris congé d’elle et allay au coucher du Roy, prenant congé de luy et le remerciant de tous ses bienfaictz. Il se prit à rire. Dans cet instant, quatre ou cinq de mes camarades l’entourèrent pour le service de M. le Dauphin. Il appela M. le duc de Gevres, premier gentilhomme de la Chambre en année, et luy commanda de prendre le nom de tous ces vallets de chambre et les faire servir les ungs après les autres, sans considérer desquelz quartiers ils pourroient estre. »

Dubois, Marie

Acte d’inhumation d’un valet de pied de la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui vingt neufieme juillet mil six cent quatre vingt onze, a esté enterré dans l’eglise le corps de Philippe Carny, valet de pied de la reyne d’Angleterre, agé de cinquant ans ou environ, decedé le jour precedent ; messe haute, prieres et suffrages accoutumées chantées en presence de maitres Antoine Marques et Hervé Lequelennec, pretres, qui ont signé.
Marqué
H. Le Quelennec »

Acte de baptême d’Elisabeth Victoire Branche à Saint-Germain-en-Laye, un officier de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’hui vingt cinquieme juin mil six cent quatre vingt onze, a esté baptiée par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Elisabeth Victoire, née du vingtieme de ce mois, fille de Nicolas Branche et de Catherine Lanelin, sa femme, de cette parroisse, le parrain Laurent Baouzi, officier de la reyne d’Angleterre, la marraine Elisabeth Scheclax, fille de Jacques Scheclax et de Christine Scheklax, ses pere et mere, tous deux anglois de nation, maitnenant demeurant dans cette paroisse, la marraine a signé, le parrain a declaré ne scavoir signer.
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain
Elizabeth Shaklock »

Acte de baptême de Rodolphe Leclerc à Saint-Germain-en-Laye, lady Strickland, sous-gouvernante du prince de Galles, étant sa marraine

« Ce jourd’hui vingtieme jour de may mil six cent quatre vingt onze, a eté baptisé par moy pretre, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Rodolphe, né du seizieme jour de ce mois, fils de messire François Leclerc, gentilhomme anglois, et de dame Elizabeth Bessé, sa femme, le parein messire Robert Rodolphe de Feilding, la mareine dame Wenifride Trentom Stricland, sous gouvernante de monseigneur le prince de Galles, lesquels ont signé.
Robert Rodolphe de Feilding
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain
Winefrida Trentham Strickland »

Acte de mariage de Bevel Skelton, contrôleur général de la maison du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui dixieme jour du mois de mai mil six cent quatre vingt onze, a esté faict et solemnisé en face de la sainte Eglise par messire Thomas Codrington, aumonier du roy de la Grande Bretagne, le mariage d’entre monsieur Bevel Skelton, contrerolleur general de la maison du roy d’Angleterre, demeurant depuis plusieurs mois dans cette parroisse, d’unne part, et demoiselle Marie O’Brien, fille de melord Daniel O’Brien, comte de Clare, et de Philadelphia Lennar, ses pere et mere, aussy de cette parroisse, appres avoir veu le consentement que lad. dame Philadelphia Lennard a donné par ecrit le sixieme mai de la presente année par lequel elle temoigne consentir à ce que mademoiselle O’Brien sa fille espouse monsieur Bevel Skelton, la dispence que monseigneur l’archeveque de Paris a accordé pour la publication des trois bancs, la permission de fiance et d’epouser au meme jour, du consentement des parents et s’il ne se trouve aucun empechement, ne s’estant presenté aucune opposition, le dit mariage a esté faict et solemnisé du consentement et en presence de M. l’abbé Converset, pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, revestu de surpellis et d’estolle, presents milord duc de Barvic et M. Robert Strickland, chambellan de la reine, M. Rodolphe Magdanel, chambellan de Sa Majesté britannique, madame la comtesse de Sussecs, tante de l’epouse, madame de Walgrave, fille de Sadite Majesté, qui ont signé.
B. Skelton
Mary O’Brien
Berwick, Ran. M.Donel
Rob. Strickland
Fitz Roy Sussex
Thomas Codrington
Fitz James Waldegrave
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain en Laye »

Acte de baptême de Jean Maynard, fils d’un officier de la Bouche du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui septieme jour de mai mil six cent quatre vingt onze, par moy pretre soussigné, a esté baptisé Jean, né le six de ce mois, fils de François Maynard, officier de la Bouche du roy d’Angleterre, et de Marie de Laurier, sa femme, anglois de nattion, demeurans dans cette parroisse, le parrain le chevailler Jean Sparron, contrerrolleur de la maison du roy d’Angleterre, la marraine Marianne Sguina, femme de chambre du prince de Galles, femme de M. de Labadie, premier valet de chambre du Roy, aussi angloise, demeurans dans cette parroisse, lesquels ont signé.
J. Sparone, Mary Delabadie
Coppin »

Lettre concernant l’évacuation de l’appartement du commandant militaire du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau du conservateur
Saint-Germain, le 3 mai 1867
Monsieur de Cardaillac, directeur du bureau des Bâtiments civils
Monsieur le Directeur,
J’ai l’honneur de vous informer qu’avant son départ, qui a eu lieu aujourd’hui, madame de Girardin m’a remis la totalité des meubles de l’Etat qui garnissaient son appartement et que ces effets ont été immédiatement déposés dans la galerie du rez-de-chaussée. Dans cet ensemble ne sont compris ni les glaces ni le cordon de sonnette de la porte d’entrée, que j’ai cru pouvoir laisser à demeure.
Vous trouverez ci-contre détaillée la condition présente de quelques-uns de ces meubles.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de mon respectueux dévouement.
E. Ricateaux »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Acte de baptême de Guillaume Solvin à Saint-Germain-en-Laye, lady Strickland, sous-gouvernante du prince de Galles, étant sa marraine

« Ce jourd’hui vingt quatrieme jour d’avril mil six cent quatre vingt onze, a eté baptisé par moy pretre sousigné Guillaume, né du jour precedent, fils de Jean Henry et d’Honoré Solvin, sa femme, irlandois de nation, le parein Corneille Colin, pour le chevalier Waldegrave, la mareine damoiselle Elizabeth Paquinson, pour milledi Strickland, gouvernante de monseigneur le prince de Galles, lesquels ont signé.
Elizabeth Parkisn
Marques, Cornelus Colen »

Acte de baptême de Marie Smith dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’hui vingt sixieme jour de mars mil six cent quatre vingt onze, a eté baptisé dans la chapelle du chateau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé de Ronchi, premier aumonier de la reine d’Angleterre, Marie, née du jour vingt quatrieme de ce mois, fille de Mathieu Smaith et de dame Françoise Smaith, nourice de monseigneur le prince de Galles, et a eté nommée par tres haute, tres puissante et tres excellente princesse Marie d’Este, reine d’Angleterre, en presence et du consentement de monsieur l’abbé Converset, docteur de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, revetu de son surplis et etole.
J. Ronchi
Maria R
L’abbé Converset, pr. de Saint Germain »

Acte d’inhumation de la duchesse de Powis dans l’église de Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui vingt deuxieme jour de mars mil six cent quatre vingt onze, a eté inhumé dans cette eglise le corps de tres haute et tres puissante dame madame Elizabeth de Sommerset, gouvernante de monseigneur le prince de Galles, epouse de milord Guillaume Herbert, duc de Powis, grand chambellan de Sa Majesté britannique, agée de cinquante sept ans, decedée le jour precedent dans le château vieil de ce lieu ; messe haute, prieres et suffrages accoutumées chantées pour le repos de son ame es presences de messires Antoine Marques et Jacques Pigeard, pretres, lesquels ont signé.
Marques, Pigeard »

Acte de baptême de Marie MacDonell dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’hui vingt deuxieme jour de mars mil six cent quatre vingt onze, a eté baptisé dans la chapelle du château vieil de ce lieu par monsieur l’abbé de Ronchi, premier aumonier de la reine d’Angleterre, Marie, née du vingtieme jour de ce mois, fille de messire Rodolphe Magdonell, gentilhomme de la chambre du roy d’Angleterre, et de dame Anne Magdonelle, sa femme, a eté nommée par tres haute, tres puissante et tres excellente princesse Marie d’Este, reine de la Grande Bretagne, en presence et du consentement de monsieur l’abbé Converset, docteur de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, revetu de son surplis et etole.
Maria R
J. Ronchi
L’abbé Converset, pr. de Saint Germain »

Acte de baptême de Marie Anne Drotreau, fille d’un officier de la Bouche de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui vingtieme jour de mars mil six cent quatre vingt onze, a eté baptisée par moy pretre curé sousigné Marie Anne, née du quinzieme jour de ce mois, fille de Pierre Drotreau, officier de la Bouche de la reine d’Angleterre, et de Marguerite Desgroisets, sa femme, de cette paroisse, le parein messire Laurent Dupuis, gentilhomme du roy d’Angleterre, la mareine damoiselle Marie Anne de Labadie, femme de messire Jacques de Labadie, valet de chambre du roy d’Angleterre, lesquels ont signé.
La. Dupuys, Mary Delabadie
Marques »

Acte de baptême mentionnant le capitaine du château de Saint-Germain-en-Laye

« Le 13e jour dudit mois audit an, Claude Chefdeville, fils de Claude. Ses parain monsieur de Branillebert [Beauvilliers], comte de Saint Agnan, et M. Dominique Boullard. Sa maraine damoiselle Marie, fille de monsieur de La Salle, capitaine de Saint Germain en Laye. »

Quittance donnée par le capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages et ceux de ses hommes

« Sachent sous que nous, Robert Herling, chevalier, capitaine de Saint Germain en Laye, confessons avoir eu et receu de Pierre Surreau, receveur general de Normendie, la somme de six vins cinq livres tournois qui deue nous estoit par le Roy nostre seigneur a cause de noz gaiges de nostre dite capitainerie, qui sont de Vc l. t. par an, desserviz a la sauvegarde dud. lieu pour ung quartier d’an commençant le XXXe jour de mars CCCC vint sept et finy le XXVIIIe jour de juing ensuivant CCCC vint huit dernier passé, tous inclus, ce payement a nous fait par led. receveur general par vertu des lettres de garant de monseigneur le regent le royaume de France, duc de Bedford, donnees le XXIIIe jour de septembre CCCC vint sept, expediees par les tresoriers de France et Normendie, de laquelle somme de VIxx V l. t. nous nous tenons pour contens et bien paiez et en quictons le Roy nostred. seigneur, led. receveur general et tous autres. En tesmoing de ce nous avons scellé ceste presente quittance de nostre scel. A Rouen, le vint troiziesme jour de septembre l’an mil CCCC et vint huit. »

Acte de baptême de François Edouard Joseph Strickland dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’hui dix neufiesme jour de mars mil six cent quatre vingt onze, a eté baptisé par monsieur l’abbé de Ronchi, premier aumonier de la reine de la Grande Bretagne, dans la chapelle du château vieil de ce lieu, François Edouard Joseph, né du dix septieme jour de ce mois, fils de messire Robert Strickland, vice chambellan de la reine d’Angleterre, et de dame Brigite Strickland, sa femme, le parein tres haut, tres puissant et tres excellent prince monseigneur le prince de Galles, la mareine dame dame François, duchesse de Tirconelle, lesquels ont signé, le tout en presence et du consentement de mons. l’abbé Converset, docteur de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, revetu de son surplis et etole.
J. Ronchi, Tyrconnell
L’abbé Converset, pr. de Saint Germain »

Acte de baptême de Marie Darme à Saint-Germain-en-Laye, un écuyer de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’hui dixieme jour de mars mil six cent quatre vingt onze, a eté baptisée par moy pretre abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Marie, née du septieme jour de ce mois, fille de Gualter Darmer et de Rebecca Darmer, sa femme, anglois de nation, le parein messire Charles Liburn, ecuier de la reine d’Angleterre, la mareine damoiselle Charlotte Beauclay, fille de monsieur Beauclay, lesquels ont signé.
Charles Leyburne
L’abbé Converset, pr. de Saint Germain »

Acte d’inhumation de Marie Riva, femme du maître de la garde-robe de la reine d’Angleterre, décédée au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui treizieme jour de fevrier mil six cent quatre vingt onze, a eté inhumé dans cette eglise le corps de dame Marie Riva, femme de messire François Riva, maitre de la garde robe de la reine de la Grande Bretagne, agée de trente ans, decedée le onze de ce mois dans le château vieil de ce lieu ; messe haute, prieres et suffrages accoutumées chantées pour le repos de son ame, es presences de messires Pierre Bernard et Jacques Pigeard, pretres, lesquels ont signé.
Pigeard, P. Bernard »

Acte de baptême de François Berteau, fils d’un valet de chambre du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui vingt quatrieme jour de janvier mil six cent quatre vingt onze, a eté baptisé par moy pretre abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, François, né de ce meme jour, fils d’Antoine Berteau, valet de chambre du roy d’Angleterre, et de damoiselle Marie Boissy, sa femme, le parein François Gaultier, officier du roy d’Angleterre, la mareine damoiselle Madelaine Saint Paul, fille de Nicolas Saint Paul, lesquels ont signé.
F. Faultier, Mary Magdalen Saint Paull
L’abbé Converset, pr. de Saint Germain »

Acte de baptême de Marie Etiennette Delahaie à Saint-Germain-en-Laye, un écuyer de la Bouche de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’hui vingt sixieme jour de decembre mil six cent quatre vingt dix, a eté baptisé par moy pretre sousigné Marie Estiennette, née du cinquieme jour de ce mois, fille de Rollin Delahaie et de Jacqueline Jourdain, sa femme, de cette paroisse, le parein Philippes Leserteur, ecuier de la bouche de la reine d’Angleterre, la mareine damoiselle Marie Estienne Vaugon, femme de Charles Lemaire, maitre de latin, de cette paroisse, lesquels ont signé.
Marie Estiennette Vaugon, P. Lesserteur
Michel »

Acte de mariage de Michel Lenoble, chef de fruiterie du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui vingt unieme jour de novembre mil six cent quatre vingt [dix], a esté fait et solemnisé en face de la sainte Eglise par moy pretre sousigné le mariage de Michel Lenoble, chef de fruiterie du roy d’Angleterre, agé de cinquante ans, veuf de deffunte Marie Gradine, d’une part, et damoiselle Louise Fricaut, agée de trente deux ans, veuve de deffunt Jean G[…], officier du roy d’Angleterre, d’autre part, tous deux de cette paroisse à present, apres la publication d’un ban faite en cette eglise au prone de la messe de paroisse le vingt huitieme d’octobre dernier et dispense des deux obtenue de monseigneur l’archeveque de Paris dattée du septieme de ce mois avec permission d’etre fiancés et mariés en meme jour, le tout sans opposition, es presences de Dominique Roger, tailleur de Sa Majesté britannique, de Dominique Dufour, valet de chambre de la reine d’Angleterre, de Mathieu Tunot, bourgeois de Paris, d’Antoine Oudan, aussy bourgeois de Paris, lesquels ont signé avec les mariés.
Michel Noble
Louise Fricault
D. Rougé, Houdan
Dufour, Calevan, pr.
Tunot »

Lettre concernant l’appartement du commandant militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Maison de l’Empereur
Service de l’aide de camp
Plombières, le 24 juillet 1865
Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Maréchal,
L’Empereur, n’ayant pas pourvu au remplacement de M. le général de Girardin, autorise la veuve à conserver jusqu’à nouvel ordre l’appartement qu’elle occupe au château de Saint-Germain-en-Laye. Sa Majesté me charge d’avoir l’honneur d’en donner avis à Votre Excellence en la priant de donner des ordres en conséquence.
Agréez, Monsieur le Maréchal, l’expression de mon profond respect.
L’aide de camp de l’Empereur
Général comte Lepic »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Acte baptême d’Henriette Marie Douglas, fille du comte de Dumbarton, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui dix septieme jour de novembre mil six cent quatre vingt dix, a eté baptisée sans condition par moy abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Henriette Marie, née du treizieme de ce mois dans le chasteau de ce lieu, fille de Georges, milord de Dumbarton, gentilhomme de la chambre du roy de la Grande Bretagne et lieutenant general de ses armées, et de dame Anne Wheatly, son epouse, le parein monsieur Carille, secretaire de la reine de la Grande Bretagne, la mareine dame Henriette Waldegrave, veuve de feu milord Waldegrave, envoyé extraordinaire du roy, lesquels ont signé.
L’abbé Converset, prieur de Saint G.
J. Caryll
Fitz Rot Waldegrave »

Lettre concernant le décès du commandant militaire du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau du conservateur
Saint-Germain, le 20 juin 1865
A Son Excellence monsieur le maréchal Magnan
Monsieur le Maréchal,
J’ai à remplir le triste devoir d’informer Votre Excellence que Sa Majesté l’Empereur a perdu un loyal et dévoué serviteur.
Monsieur le général de Girardin, commandant du château de Saint-Germain-en-Laye, est décédé au dit château aujourd’hui à quatre heures du matin.
Veuillez agréer, Monsieur le Maréchal, l’assurance de mon profond et respectueux dévouement.
E. Ricateaux »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre de Louvois à Louis de Ruzé, contrôleur des Bâtiments du roi à Saint-Germain-en-Laye, concernant la coupe de l’herbe du parc

« Ayez soin d’aller voir M. de Lestelle de ma part pour luy dire que le Roy n’a pas trouvé bon que les gardes chasses se soyent ingerez de faucher l’herbe du parcq de Saint Germain sans permission et que S. M. desire qu’il leur deffende. Vous avertirés le portier que, la premiere fois qu’il luy arivera de rien laisser sortir dudit parcq sans vous en donner avis, il sera destitué de son employ. »

Quittance donnée par le capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Je Thugdual de Kermoisen dit Le Bourgois, capitaine de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu de maistre Anthoine Ragnier, tresorier des guerres du Roy nostre sire et commis a la recepte generale de l’ayde mis sus ou lieu des appatz, la somme de cent livres tournois a moy ordonnee par led. seigneur pour la garde de lad. place pour demi an commençant le premier jour de juillet et finissant le derrenier jour de decembre derrenier passé, de laquelle somme de C l. t. je suis content et en quicte led. receveur general et tous autres, tesmoing le seel de mes armes cy mis avec mon signe le XVIIIe jour du mois de janvier l’an mil CCCC quarente neuf.
Le Bourge. De Kermoysan »

Ordre de paiement en faveur du capitaine nommé pour un an à Poissy et à Saint-Germain-en-Laye

« Jehan, regent du royaume de France, duc de Bedford, a noz tres chiers et bien amez les tresoriers et generaulx gouverneurs des finances de monseigneur le Roy, tant en France que en Normendie, salut et dilection. Comme pour et ou nom de monseigneur le Roy nous avons ordonné et retenu nostre tres cher et bien amé chevalier messire Robert Harling, capitaine et garde des ville et pont de Poissy, de Saint Germain en Laye et de Montjoie, et lui baillé en garde icelles pour ung an entier et entresuivant commençant le jour de Saint Michel prouchainement venant et finissant ledit jour de Saint Michel qui sera l’an mil CCCCXXIX apres ensuivant, parmy ce que en ladite place de Poissy et a la sauvegarde d’icelle il aura et tendra continuellement ung homme d’armes a cheval, sa personne non comprinse, ung homme d’armes a pié et six archers montez, armés et arraiez bien et souffisamment comme a leur estat appartient, pour lesquelz il aura et prendra gaiges, c’est assavoir pour homme d’arme a cheval douze deniers esterlins le jour, monnoie d’Angleterre, avecques regards accoustumez, pour homme d’armes a pié huit deniers esterlins le jour, de ladite monnoie, et pour chacun archer six deniers esterlins le jour, d’icelle monnoie, en prenant le noble d’Angleterre pour six solz huit deniers esterlins, monnoie dessusd., et parmy ce aussi que pour le regard desdites places de Saint Germain en Laye et de Montjoie, il aura et prendra de gaiges par ledit an la somme de cinq cens livres tournois, le paiement desquelz hommes d’armes et archers et d’icelle somme de cinq cens livres tournois se fera par chacun quartier d’an, des finances du duchié de Normendie, iceulx gaiges et regards commençant ledit jour de Saint Michel prouchain venant et d’illecques en avant, c’est assavoir les gaiges et regards desdiz hommes d’armes et archers de quartier en quartier d’an selon leurs monstres et reveues, et lesdiz gaiges de ladite somme de cinq cens livres tournois de quartier en quartier d’an par egal porcion, comme par endentures sur ce faites entre nous et ledit capitaine ces choses et autres pevent plus a plain apparoir, nous vous mandons et enjoignons expressement de par mondit seigneur le Roy et de par nous que par nostre bien amé Pierre Surreau, receveur general desdites finances, vous des deniers de sa recepte faictes paier, bailler et delivrer audit messire Robert Harling ou son son certain commandement les gaiges et regards desdiz hommes d’armes et archers de sa retenue durant ledit temps selon leurs monstres et reveues qui seront faites desdiz hommes d’armes et archers, et de ladite somme de cinq cens livres tournois de quartier en quartier par egal portion par la fourme et manière que dit est, et par rapportant ces presentes que voulons estre guarand pour vous et ledit receveur general avecques monstres et reveues sur ce faictes et quictance souffisant dudit capitaine, tout ce que a la cause dessusd. lui aura esté paié sera alloué, escomptez et rabatu de la recepte dudit receveur general ou d’autres qui paié l’aura ou auront par noz tres chers et bien amez les gens des comptes de mondit seigneur le Roy a Paris et partout ailleurs ou il appartiendra, ausquelz nous mandons que ainsy le facent sans aucun contredit ou difficulté. Donné a Rouen soubz nostre scel le XVIIIe jour de septembre l’an de grace mil CCCC vint et huit.
Par monseigneur le regent le royaume de France, duc de Bedford
Bradshavve »

Acte de baptême de Marie Fitzpatrick à Saint-Germain-en-Laye, un gentilhomme de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’hui onzieme jour de may mil six cent quatre vingt dix, a eté baptisée par moy pretre vicaire soussigné Marie, née du huitieme jour de ce mois, fille de Edme Phispatri et de Catherine Bourg, sa femme, irlandois de nation, le parein monsieur Edme Bary, gentilhomme ordinaire de la reine de la Grande Bretagne, la mareine dame Anne Roche, femme de monsieur Magdonell, lesquels ont signé.
Edme Barry
Michel
A. Roche »

Acte de baptême de Marie Ursule Riva, fille du maître de la garde-robe de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui vingt unieme jour de mars mil six cent quatre vingt dix, a eté baptisé par moy pretre vicaire sousigné Anne Wonifride, née du dix neufieme jour de ce mois, fille de messire Thomas Stricland, vice chambellan de la reine d’Angleterre, et de Brigitte Manoch, sa femme, le parein M. Daniel Artur, chevalier anglois, la mareine dame Wonifreda Trintam, femme de monsieur le chevalier Thomas Striclhand, lesquels ont signé.
Le chevalier Arthur
Winifrida Trintham
Michel »

Acte de baptême d’Anne Winifred Strickland, fille du vice-chambellan de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui vingt unieme jour de mars mil six cent quatre vingt dix, a eté baptisé par moy pretre vicaire sousigné Anne Wonifride, née du dix neufieme jour de ce mois, fille de messire Thomas Stricland, vice chambellan de la reine d’Angleterre, et de Brigitte Manoch, sa femme, le parein M. Daniel Artur, chevalier anglois, la mareine dame Wonifreda Trintam, femme de monsieur le chevalier Thomas Striclhand, lesquels ont signé.
Le chevalier Arthur
Winifrida Trintham
Michel »

Acte d’inhumation de Jean Gros, valet de garde-robe et tailleur de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui septieme jour de mars mil six cent quatre vingt dix, a eté inhumé dans l’eglise le corps de Jean Gros, valet de garde robe et tailleur de la reine d’Angleterre, agé d’environ quarante cinq ans, decedé le jour precedent ; vepres des morts, prieres et suffrages accoutumées chantées pour le repos de son ame, es presences de messire Pierre Bernard, pretre, et Jacques Pigeard, aussy pretre, lesquels ont signé.
P. Bernard, Pigeard
C. Regnault »

Acte d’inhumation de lord Waldegrave, grand maître de la maison du roi et de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt sixieme jour de janvier mil six cent quatre vingt dix, a eté inhumé dans cette eglise le corps de milord Waldegrave, grand maitre de la maison du roy et de la reine de la Grande Bretagne, agé de vingt huit ans, decedé le vingt quatrieme de ce mois dans le château vieil de ce lieu ; messe haute, pieres et suffrages accoutumées chantées pour le repos de son ame, es presences de messire Pierre Bernard et Jacques Pigeard, pretres, lesquels ont signé.
Pigeard, P. Bernard
C. Regnault »

Acte de baptême de Quintilien Jean Joseph Monetoni, dont la marraine est la dame d’honneur de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Le 27esme jour de decembre 1689, a esté baptisée Louise, née le vingt troisiesme de decembre, fille de Antoine Faval, lieutenant de la venerie du roy d’Angleterre, et de Jeanne Cecile Hebert, sa femme, ses pere et mere, le parein Charles Lesbornes, grand ecuyer du roy d’Angleterre, la mareine madame Loucie Herbert, fille de monsieur le duc de Poïs, lesquels ont signé.
Charles Leyburne
Lucy Herbert
Michel »

Acte de baptême de Louise Faval, fille d’un officier de la vénerie du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Le 27esme jour de decembre 1689, a esté baptisée Louise, née le vingt troisiesme de decembre, fille de Antoine Faval, lieutenant de la venerie du roy d’Angleterre, et de Jeanne Cecile Hebert, sa femme, ses pere et mere, le parein Charles Lesbornes, grand ecuyer du roy d’Angleterre, la mareine madame Loucie Herbert, fille de monsieur le duc de Poïs, lesquels ont signé.
Charles Leyburne
Lucy Herbert
Michel »

Acte d’inhumation d’Henriette Marie Douglas, fille du comte de Dumbarton, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui seizieme jour de novembre mil six cent quatre vingt neuf, a eté inhumé dans l’eglise le corps de Henriette Marie Dumbarton, agée de cinq mois et demy, decedée ce meme jour, fille de Georges, comte de Dumbarton, gentilhomme de la chambre du Roy d’Angleterre et lieutenant general de ses armées, et de dame Anne Wheahy, ses pere et mere, es presences de messire Pierre Besnard, pretre, et Jacques Pigeard, diacre, lesquels ont signé.
P. François, P. Bernard, Pigeard »

Paiements pour la garnison du château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 297] A mons. Robert Herling, chevalier, capitaine de Poissy, Saint Germain en Laye et de Montjoye, pour un an entier et entresuyvant commencé le jour Saint Michel mil CCCC vint huit et finant aud. jour ensuivant CCCC XXIX, a la charge pour la sauvegarde dud. lieu de Poissy de ung homme d’armes a cheval, lui non compris, I autre homme d’armes a pié et VI archiers armez et arraiez souffisant selon leur estat aux gaiges et regars dessusd., et pour la garde desd. places de Saint Germain en Laye et Montjoye aux gaiges de Vc l. t. pour ledit an, lesdis gaiges comencés ledit jour Saint Michel CCC XXVIII, a paier durant ycelui de quartier en quartier des deniers de ladite recepte generale par led. receveur comme par endenture faicte entre mondit seigneur le regent et led. chevalier le XVIIIe jour de septembre mil CCCC XXVIII, dont le vidimus est cy rendu, appert, pour ce a luy paié par vertu des lettres de garante de mond. seigneur le regent donnees ledit jour, expediees par mesd. sieurs les tresoriers de France et Normandie le VIe jour de novembre ensuivant, servans pour tout l’an, cy rendues pour les gaiges et regards de I homme d’armes a cheval, I a pié et VI archiers de sadite retenue de Poissy pour leur service a ladite sauvegarde d’un quartier d’an commencé led. jour Saint Michiel CCCC XXVIII et finant le XXVIIIe jour de decembre ensuivant, tous incluz, dont il a fait monstre le IIe jour de novembre oudit an par devant messire Guillaume Borton, chevalier, capitaine de Mante, et Jehan Vvenlotz, controleur de Meulent, a ce commis par mond. seigneur le regent, cy rendues, montant VIIxx XVI l. VII s. III d. t., et pour sesd. gaiges de Saint Germain en Laye et Montjoye desserviz pour led. quart d’an au pris dessusd. VIxx V l. t. pour tout par quittance de luy faicte le XIe jour de fevrier ensuivant mil CCCC XXVIII cy rendue : IIc IIIIxx I l. t. VII s. IIII d.
A lui par vertu desd. lettres pour les gaiges et regart des gens de sad. retenue de Poissy pour leur service du second quart d’an ensuivant finant le XXIXe jour de mars mil CCCCC XXIX dont il [p. 298] a fait reveue le VIIIe jour de fevrier mil CCCC XXVIII par devant Guillaume Harmant et Jehan Venlotz, escuier, a ce commis par les receveur general et controleur de Normendie cy rendue montant VIIxx XV l. VII s. IIII d. t. et pour sesd. gaiges de Saint Germain et Montjoye pour led. second quart d’an VIxx V l. t., pour ce par quittance de Jehan Sac, bourgeois de Paris, son procureur, faicte le XXe jour d’avril mil CCCC XXIX cy rendue : IIc IIIIxx I l. t. VII s. IIII d.
A lui par vertu desd. lettres pour les gaiges d’un homme d’armes a pié et VI archiers de sadite retenue de Poissy pour leur service a la sauvegarde dud. lieu de LXIII jours commençans le XXXme jour de mars CCCC XXIX et finant le premier jour de juing ensuivant exclud que il delaissa et fut deschairgé de ladite capitainerie et messire Loys d’Espoys en print la possession comme cy apres sera dit, desquelles gens il fist reveue le XXIIe jour de may oud. an par devant lesd. capitaine de Mante et controleur de Meulent a ce commis par mondit seigneur le regent cy rendue par quittance de luy faicte le XXVe jour de septembre oud. an CCCC XXIX cy rendue : LXXVII l. t.
A lui pour ses gaiges de sadite capitainerie de Montjoye et Sainct Germain en Laye desserviz par lesd. LXIII jours finans le derrenier jour de may includ, auquel jour il se descharga de ladite capitainerie comme dit est, audit pris de Vc l. t. par an par quittance de luy faicte led. XXVe jour de septembre cy rendue : A lui par vertu desd. lettres pour les gaiges et regart des gens de sad. retenue de Poissy pour leur service du second quart d’an ensuivant finant le XXIXe jour de mars mil CCCCC XXIX dont il [f. 297v] a fait reveue le VIIIe jour de fevrier mil CCCC XXVIII par devant Guillaume Harmant et Jehan Venlotz, escuier, a ce commis par les receveur general et controleur de Normendie cy rendue montant VIIxx XV l. VII s. IIII d. t. et pour sesd. gaiges de Saint Germain et Montjoye pour led. second quart d’an VIxx V l. t., pour ce par quittance de Jehan Sac, bourgeois de Paris, son procureur, faicte le XXe jour d’avril mil CCCC XXIX cy rendue : IIIIxx VI l. t. V s. XI d. p. t., pour tout VIIc [XXVI l. VIII s. VII d. t.]
A messire Loys d’Espoy, chevalier, de nouvel ordonné et retenu capitaine desdites places de Saint Germain en Laye et Montjoye depuis le XIXe jour de may mil CCCC et XXIX, qu’il endenta, jusques I an ensuivant, au feur et sa semblable charge que led. Herling avoit cy dessus declaré, aux gaiges dessusd. commencé le jour de ses premieres monstres a paier comme dessus comme par endenture faicte entre mond. seigneur le regent et luy led. jour, dont le vidimus est cy rendu, appert, pour ce a lui payé par vertu desd. lettres de garant de mond. seigneur donnees led. jour, non expediees par messieurs les tresoriers de France et Normandie, dont led. chevalier a esté relevé par mond. seigneur pour certaines causes par lettres de relevement donnees le VIIe jour de janvier CCCC XXIX expeidees par monsieur le tresorier de Normandie le XIIIe jour dud. mois ensuivant, cy rendues, pour les gaiges et regard de lui chevalier, ung homme d’armes a pié et VI archiers de sa retenue pour la sauvegarde dud. lieu de Poissy desserviz par VIxx jours commencé le premier jour de juing oud. an mil CCCC XXIX et fini le XXVIIIe jour de septembre, veille Saint Michel, ensuivant, tous inclus, dont il a fait ses premieres monstres le XXIIe jour dud. mois de may par devant messire Guillaume Boucton, chevalier, a ce commis, qui est au devant dud. temps, et durant ycelui n’a fait nulles autres monstres ou reveues, dont il en est relevé par lesdites lettres comme dit est et du consentement dud. messire Loys ne lui a esté fait paiement que depuis le premier jour de juing, pour ce que il accorda que led. Herling, auparavant [p. 299] capitaine, prinst les gaiges pour ycelle capitainerie jusques aud. premier jour de juing, comme il appert par quittance de luy faicte le XVIIe jour de janvier CCCC XXIX cy rendue avec lesdites monstres : IIc XLV l. t. XVI s. VIII d. t.
A luy par vertu desdites lettres pour ses gaiges de sa capitainerie de Saint Germain en Laye et Montjoye, qui sont au feur de Vc l. t. par an, desserviz par le temps dessusd. pour les causes dessus declarees par quittance de luy faicte led. XVIIe jour de janvier cy rendue : VIIIxx IIII l. VII s. VI d. t., pour tout IIIIc X l. IIII s. II d. t. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 19v] A [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de mil soixante cinq livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer au sieur Vigarani, inventeur des machines de theatre et balets, pour pareille somme qu’il a advancée pour faire dresser un theatre des comedies dans la gallerie de l’appartement de la Reine à Saint Germain en Laye, cy : MLXV l.
[…]
[f. 137] A me Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens du Roy, la somme de deux millions de livres que Sa [f. 137v] Majesté luy a ordonnée pour emploier au faict de sadicte charge, mesmes au paiement des despences que Sa Majesté a ordonné estre faites pour la continuation de ses bastimens en ses chasteaux du Louvre, Vincennes, Fontaineblau, Saint Germain et Versailles pendant la presente année 1665, compris en lad. somme les taxations dudit Le Besque à raison de III d. pour livre, cy : II millions de livres
[…]
[f. 158] Au capitaine Miette, exempt de la prevosté de l’Hostel, la somme de six cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour avoir esté avec deux archers de lad. prevosté de Saint Germain en Laye dans toutes les villes estant sur la riviere de Seine jusques en celle de Rouen et en cells de la riviere d’Oyse jusques à Chauny, et en celles de la riviere d’Aisnes jusques à Soissons, pour faire charger et amener jusques au port de Saint Germain plusieurs batteaux chargez de foin, avoine et bois, et pour son retour, le tout à ses journées de cheval, cy : VIc l.
[…]
[f. 181] Aux religieux recollets de Saint Germain en Laye, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté luy a fait don pour leur donner moien de subsister pendant la presente année, cy : IIIc l.
Ausd. religieux recollets de Saint Germain en Laye, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté luy a fait don pour leurs donner moyen de subsister pendant ladicte presente année, cy : IIIc l.
[…]
[f. 181v] Aux religieux augustins deschaussez des Loges pres Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leyr ayder à vivre pendant la presente année 1665, cy : IIIc l.
[…]
[f. 208v] Au sieur Delagrange, maitre particulier des Eaues et forests de Saint Germain en Laye, la somme de quinze cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour ses appointements extraordinaires en lad. qualité durant les six premiers mois de la presente année [f. 209] mil six cens soixante cinq à raison de IIc L l. par mois, cy : XVc l. »

Quittance donnée par le capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages et ceux de ses hommes

« Je Thugdual de Kermoisan dit Le Bourgeois, capitaine de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu de maistre Antoine Ragnier, tresorier des guerres du Roy nostre sire, la somme de deux cens livres tournois que led. seigneur m’a ordonné estre baillee et delivree par led. tresorier pour le paiement et gaiges des genz d’armes et de trait que je tiens en garnison soubs moy en lad. place pour la seureté, garde et deffense d’icelle alentour des Angloiz de demy an commençant le premier jour du mois d’octobre derrenier passé, de laquelle somme de IIc l. t. je me tiens pour content et en quicte le Roy nostred. seigneur, sond. tresorier des guerres et tous autres qu’il appartient, tesmoing mon signe manuel cy mis avecques le seel de mes armes le XXIIIIe jour du mois de novembre l’an mil CCCC quarente et quatre.
Le Bourge. De Kermoysan »

Lettre de Marie de Médicis concernant l’arrivée du médecins des Enfants de France à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je suis advertie que la seconde norrice qui est retenue pour mes derniers enffans est de present à Saint Germain en Laye et que mesmes elle se laisse veoir par plusieurs de ceulx qui sont pres de mesd. enffans, ce qui donne du soubçon et de la jaloussie aux autres norrices qui norrisent [f. 273] à present mesd. enffans, et parce que je croy qu’elles sont telles que l’on l’en peult desirer et que je recongnois que mesd. enffans se portent fort bien de leur norriture, je ne veux pas qu’elles n’ayent aucun subject qui les puisse fascher, ennuyer ny mettre en umbrage, c’est pourquoy je suis d’advis que vous commandiez à lad. seconde norrice de partir de Saint Germain en Laye et de venir demeurer en ceste ville ou en tel autre lieu que bin luy semblera, pourvey que ce ne soit aud. Saint Germain ny aux environs. Car quand l’on scaura le lieu où elle se retirera, l’on l’envoyera tousjours bien querir sy l’on en a besoing. Vous y donnerez donc ordre. Je vous envoye ce laquais expres, qui me rapportera toutes nouveelles de delà, et sur ce je prie Dieu etc. »

Procès-verbal d’une séance du conseil d’administration de l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye constatant la nomination d’un nouveau commandant

« Séance du 2 décembre 1812
Extrait du registre des délibérations du conseil d’administration de l’école militaire spéciale de cavalerie
Le conseil d’administration, assemblé sous la présidence de M. le général de division baron Bellaveine, inspecteur général des écoles militaires, commandant par intérim l’école militaire spéciale de cavalerie, présens
M. le baron Mautpoint de Vandeul, général de brigade
M. le baron Brunet, commandant en second, directeur des études
M. Fourbier, capitaine de cavalerie
M. Brunet, capitaine d’infanterie
M. Nottret, capitaine d’artillerie à cheval
M. Damesme, commissaire des Guerres (absent)
En exécution des ordres de Son Excellence le ministre de la Guerre, monseigneur le duc de Feltre, adressés le [vide] à monsieur le général de division baron Bellavène portant que monsieur le général Maupoint baron de Vandeul, nommé commandant de l’école militaire spéciale de cavalerie de Saint-Germain par décret de Sa Majesté impériale et royale du 20 août 1812 sera reconnu en cette qualité et prendra le commandement de l’école militaire susdite en remplacement de monsieur le général Clément baron de la Roncière, appellé à d’autres fonctions,
L’état-major, les élèves, sous les armes et en grande tenue, les professeurs de ladite école, s’étant réunis sur le parterre du palais impérial de Saint-Germain,
MM. le général de division baron Bellavène et le général de brigade Maupoint s’étant rendus audit parterre à onze heures et demie du matin, après avoir fait ouvrir un ban, M. le général Bellavène a proclamé à la tête de l’état-major et des élèves et devant les professeurs qu’ils ayent à reconnaître monsieur le général de brigade Maupoint en qualité de commandant de l’école militaire spéciale de cavalerie en remplacement de monsieur le général Clément de la Roncière, appellé à d’autres fonctions. Le ban ayant été fermé, les élèves ont défilé devant MM. les généraux inspecteur et commandant.
Et à une heure de relevée, le conseil d’administration de l’école de cavalerie, convoqué extraordinairement et réuni dans une des salles du palais de Saint-Germain sous la présidence de monsieur le baron Bellavène,
Il a été procédé à l’arrêté de la comptabilité ainsi qu’il suit, savoir :
La recette générale depuis le vingt-deux novembre 1812, époque du dernier arrêté et y compris le restant en caisse, est de trente-sept mille cinq cent quinze francs soixante-quinze centimes six millièmes, ci : 37515 f. 756
Cette somme est représentée ainsi qu’il suit, savoir
1° entre les mains du quartier-maître trésorier en pièces justificatives visées par monsieur le général commandant concernant le 4e trimestre 1812 la somme de vingt-deux mille cinq cent trente francs vingt-trois centimes : 22530,230
Somme rendue par différents élèves sur l’ancien compte particulier : 3844,980
Un billet de banque de 1000 f. 00 : 1000,00
Un billet de 500,00 : 500,00
Dix napoléon de 40 f. : 400,00
Cinq effets montant à : 1524,61
Appoint : 0,966
[Total :] 3425,896
Total des sommes entre les mains du quartier-maître : 29800,756
2° du tarif d’après la situation qui y est déposée la somme de sept mille sept cent quinze francs en deux bons, ci : 7715,00
Total pareil : 37515, 756
Le quartier-maître trésorier a de plus fait connaître au conseil la situation de la haute paye des fonds appartenant aux élèves permetant un restant en caisse de quatorze cent soixante-dix francs,
La situation de la masse de long et chaussure au 1er octobre 1812, un restant dû à la caisse de trois cent quatre-vingt-dix-neuf francs sept centimes sept millièmes.
Le 27 avril 1812, monsieur le général Clément de la Roncière a rendu compte à Son Excellence le ministre de la Guerre des sommes dues pour les travaux exécutés d’après les ordres du ministre dans les bâtimens de l’école et pour autres travaux d’urgence jusqu’à la somme de soixante-sept mille huit cent quatre-vingt-cinq francs quatre-vingt-dix centimes : 67885 f. 90
Il a été acquité par le conseil celle de trente-cinq mille huit cent quatre-vingt-treize francs quarante-cinq centimes, ci : 35893 f. 45
Reste dû la somme de : 31992 f. 45
Cette dépense ne peut être supportée par les masses.
Son Excellence le ministre de la Guerre avait accordé et annoncé à monsieur le général Clément une somme de vingt-cinq mille francs pour l’acquisition de cinquante chevaux d’escadrons et il n’a été délivré d’ordonnances que pour vingt mille francs. Le conseil aura à réclamer une somme de cinq mille francs.
La caisse de l’école a été transportée dans l’appartement que doit occuper monsieur le général Maupoint. Les clefs de la dite caisse ont été remises entre les mains de monsieur le général Maupoint, de monsieur Fourbier et du quartier-maître trésorier.
De tout quoi il a été donné le présent procès-verbal.
A Saint-Germain, le jour et an que dessus.
Signé Bellavene, Maupoint, Brunet, Nottret, Fourbier et Brunet. »

Acte de baptême de Winifred Roche, fille d’un officier de la Bouche de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui vingt neufiesme jour de septembre mil six cens quatre vingt neuf, a eté baptisé par moy pretre vicaire de cette paroisse Wonifrida, née du vingt sixieme jour de ce mois, fille de Jean Roche, officier de la Bouche de la reine d’Angleterre, et de Anne Pesse, sa femme, de cette paroisse, le parein tres illustre prince de l’Eglise Philippe Ellis, eveque d’Aureolople, la mareine dame Wonifrida Stricland, femme du chevalier Strikland, sous gouverneur du prince de Galles, lesquels ont signé.
Philipp Michael Ellis, ev. d’Aureliople, vicaire apostolique d’Angleterre
Michel
Winsfrida Strickland »

Acte de baptême d’Henriette Marie Douglas, fille du comte de Dumbarton, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy quatorzième jour de juin mil six cent quatre vingt neuf, a eté baptisée par moy pretre, vicaire sousigné, Henriette Marie, née du premier jour de de ce mois, fille de Georges, comte de Dumberton, gentilhomme de la chambre du roy d’Angleterre et lieutenant general de ses armées, et de dame Anne Vvheahy, sa femme, le parrein mylord de Stafford, pair d’Angleterre, la mareine dame Henriette de Gourdon, dame d’atour de feue madame Henriette d’Angleterre, premiere epouse de Monsieur, lesquels ont signé.
Le milord Stafford
Henriette de Gordon
Michel »

Acte de baptême de René MacDonnel, fils d’un gentilhomme de la chambre du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt deuxiesme jour de mars mil six cens quatre vingt neuf, a esté baptisé par moy prestre soubsigné René, né le mesme jour, fils de Randell MacDonnel, gentilhomme de la chambre du roy d’Angleterre, et dame Hanna Roche, ses pere et mere, dont il est né en legitime mariage en cette paroisse, le parrein Laurens Dupuis, officier du roy d’Angleterre, la mareine Anne Baguenal, lesquels ont signé.
Dupuys, Anne Bagnalle
Dufour »

Acte de décès d’un fils de Robert Strickland, vice-chambellan de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’ui vingt quatrieme jour de fevrier mil six cent quatre vingt neuf, a eté inhumé dans cette eglise le corps d’un enfant, ondoyé dans le chasteau vieil de ce lieu par un aumonier de la reine de la Grande Bretagne, de messire Robert Strickland, vice chambellan de la reine d’Angleterre, et de dame Brigite Strickland, sa femme, né et decedé le jour precedent es presences de messire Pierre Bernard, pretre, et Jacques Pigeard, soudiacre, habitués en cette paroisse, lesquels ont signé.
P. Bernard, Pigeard »

Résultats 451 à 500 sur 615