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Description archivistique
Château-Vieux
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Lettre concernant l’installation demandée d’un réservoir au château de Saint-Germain-en-Laye

« 7e division
Bureau du Génie, contentieux
République française
Liberté, égalité
Paris, le 16 fructidor an 5e de la République française, une et indivisible
Le ministre de la Guerre aux administrateurs municipaux du canton à Saint Germain en Laye
D’après les renseignemens, Citoyens, qui viennent de m’être adressés par les administrateurs du département de Seine et Oise sur la demande que vous avés faite à mon prédécesseur le 29 messidor dernier d’être autorisés à établir une bâche au château vieux afin de suppléer à l’insuffisance de l’eau dans les tems de sécheresse, je vous annonce que je ne puis consentir à la formation de cet établissement, parce qu’au lieu d’être utile, on y apperçoit au contraire un sujet de dépense qu’on doit d’autant plus épargner que cette bâche ne peut rien ajouter à la valeur du bâtiment auquel vous projettez de l’appliquer. D’ailleurs, ces sortes de propriété sont trop à la charge de la République par tous les frais d’entretien qu’elles occasionnent pour qu’il ne soit pas très essentiel d’y apporter la plus sévère économie.
Je pense, Citoyens, que ces réflexions vous feront comme à moi considérer l’établissement dont il s’agit comme absolument inutile.
Salut etc. »

Rapport concernant les logements possibles dans le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Rapport fait au ministre le 31 juillet 1809
J’ai l’honneur de rendre compte à Son Excellence de la visite que j’ai faite, d’après son autorisation, dans le château de Saint-Germain pour la distribution des logements. Je joins à ce rapport les plans du château, étage par étage, et je vais entrer dans quelques détails sur la disposition des bâtiments afin que Son Excellence puisse juger que ce que je lui propose est ce qui convient le mieux.
Le château est composé de cinq courtines indiquées au plan du rez-de-chaussée par les lettres a-b-c-d-e. Elles sont liées entr’elles par autant de pavillons numérotés 1-2-3-4-5.
La courtine d est occupée par la chapelle avec une vaste pièce au-dessus.
La courtine e a un rez-de-chaussée, un entresol et au-dessus une pièce qui servait de salle de comédie. On y établit un plancher de manière que cette pièce formera deux étages.
Dans les autres courtines a-b-c, il y a un rez-de-chaussée, un entresol, un premier et un second. Il y a de plus un troisième étage dans les cinq pavillons. Il y a aussi des entresols dans quelques parties de ces différents étages.
Les rez-de-chaussée des courtines a-b et des pavillons 2 et 3,
les entresols des courtines a-b et des pavillons 1-2-3,
les seconds étages des mêmes courtines et pavillons
et les troisièmes étages des pavillons 1-2-3
sont occupés par la caserne des élèves.
Les salles d’études, les classes et la bibliothèque sont placées dans les premiers étages des courtines e-a-b et des pavillons 2 et 3.
La pièce au-dessus de la chapelle dans la courtine d et celle au-dessus de la salle de dessus dans la courtine e serviront de magasins.
Le pavillon 5 est affecté du haut en bas au service de l’infirmerie, au logement des sœurs, du médecin, du chirurgien, à la pharmacie et à la salle de bains.
En sorte qu’il ne reste pour les logements de l’état-major, les bureaux et les ateliers que
la courtine c et le pavillon 4 en entier,
le rez-de-chaussée et l’entresol de la courtine e,
et le premier étage du pavillon 1.
Voilà comment je propose de distribuer ces locaux :
Rez-de-chaussée
Courtine c
Dans les deux pièces à la suite du logement du portier et jusqu’au couloir qui conduit à l’escalier du commandant
Le parloir (2 croisées) de l’autre côté de la porte d’entrée, dans la première pièce
Le magasin des effets confectionnés pour l’habillement et l’équipement des élèves au moment où ils arrivent à l’école (2 croisées)
A la suite de ce magasin, une partie des bureaux du quartier-maître trésorier (2 croisées)
Pavillon 4
Dans la première pièce, le reste des bureaux du quartier-maître (1 croisée)
Dans le surplus de ce rez-de-chaussée, en entrant par le couloir en face de la sacristie, les bureaux de l’administrateur (4 croisées)
Courtine e
Depuis l’infirmerie jusqu’au logement du portier, des atteliers (5 croisées)
De l’autre côté de la porte d’entrée, sont placées dans le surplus de la courtine e et le pavillon 1 les cuisines et dépendances et les salles de distribution où les élèves viennent prendre leur ordinaire
Entresol
Courtine c
Du côté de la caserne, un chef d’escadron (7 croisées, comptées sur la cour à partir de l’angle du pavillon 3)
A la suite, un capitaine d’infanterie (4 croisées) avec l’entresol au-dessus
Un lieutenant de cavalerie (2 croisées) avec l’entresol au-dessus
Ces trois logements seront donnés de préférence à des garçons parce que les fenêtres donnent toutes sur la cour. Le couloir est sur la rue.
Pavillon 4
Le commissaire des Guerres
Courtine e
Du côté de la chapelle, l’administrateur (4 croisées)
A la suite, la lingerie (2 croisées)
L’attelier de réparation pour le linge (1 croisée)
Une pièce pour la distribution du linge aux élèves, la porte donnant vis-à-vis l’escalier qui conduit à la caserne (2 croisées)
Premier étage
Courtine c
D’un pavillon à l’autre avec les entresols dont les escaliers de communication donnent dans l’appartement, le général commandant, son bureau, la salle de conseil, les archives (13 croisées)
Dans l’entresol au-dessus, de la porte d’entrée du côté de la caserne, dont l’escalier est placé dans le couloir avant d’arriver au logement du général, l’aumônier (4 croisées)
L’escalier qui conduit à ce logement est adossé à la bibliothèque. L’aumônier, qui est en même tems bibliothécaire, y entre par le grand escalier placé au bout de son couloir. Il communique à la chapelle et au logement des sœurs par le corridor des entresols, au-dessous de l’appartement du général.
[dans la marge :] J’ai revu ce logement. Il seroit possible que, d’après la disposition de l’appartement du général, l’entresol destiné à l’aumônier lui fut plus commode pour y établir ses cuisines. Dans ce cas, l’aumônier prendroit, dans le même entresol mais de l’autre côté en entrant par l’escalier adossé à la chapelle, 3 pièces ayant chacune une croisée. Il seroit bien un peu plus loin de la bibliothèque, mais plus près de la chapelle et des sœurs.
Pavillon 4
Le commandant en second avec les entresols de ce premier étage
Second étage
Courtine c
Du côté de la caserne, le second chef d’escadron (7 croisées) avec les entresols
A la suite, le second capitaine d’infanterie (4 croisées) avec l’entresol
Le lieutenant d’artillerie (2 croisées) avec les entresols
Le couloir qui mène à ces trois appartemens donne sur la cour et les fenêtres des logemens ont vue sur la rue. Par cette raison, ils conviennent davantage aux officiers mariés. Ils sont d’ailleurs plus commodes au moyen des entresols.
Pavillon 4
Le quartier-maître trésorier
Le second lieutenant de cavalerie, les deux écuyers et les deux sous-écuyers seront logés près du manège.
Par la distribution que je viens de proposer, tout se trouve placé convenablement.
En arrivant à l’école, les élèves se rendent d’abord chez le directeur des études pour être examinés. Au pied de son escalier, ils trouvent les bureaux du quartier-maître qui les inscrit au contrôle, reçoit leur acquit. De là, ils passent dans la pièce voisine, au bureau de l’administrateur, qui les fait conduire, toujours au rez-de-chaussée, au magasin où on les équipe. Ils n’ont pas besoin de parcourir la maison. Tout se trouve réuni. Ils entrent dans la cour de la caserne par la porte qui est en face de ce magasin.
La courtine c, dont les fenêtres donnent sur les chambrées des élèves et les salles d’étude, est occupée en entier par des officiers qui peuvent voir tout ce qui s’y passe.
Le commandant, en sortant de chez lui, entre par la droite dans les classes et les salles d’étude. Le commandant en second y entre également, mais par le côté opposé.
L’administrateur est placé au centre de ses magasins, des atteliers, de la cuisine, de l’infirmerie. En passant derrière la chapelle, tout ce qui tient à l’économat peut arriver aux bureaux de l’administrateur sans traverser la cour et sans sortir du château. Les croisées de l’administrateur dominent sur la porte d’entrée destinée au service de l’économat, en sorte que rien ne peut entrer ou sortir sans qu’il le voye.
Il reste le premier étage du pavillon 1, qui se trouve pour ainsi dire isolé du reste de l’établissement parce qu’il a un escalier particulier qui donne sous le porche d’entrée du côté de la place. Il a vue sur la carrière projettée. Il tient à la caserne d’un côté, aux salles de dessin de l’autre. Il y a des chambrées dessus et dessous. De ce logement, on peut entrer dans les salles d’étude et même dans la caserne par une porte qui sera ordinairement fermée. Quoique moins vaste, l’appartement est aussi beau que celui du commandant. Il avoit été occupé par le dauphin. Il convient parfaitement à l’inspecteur général des études.
Le 3e étage du pavillon 4, où il y a deux petits logements, restera disponible jusqu’à nouvel ordre.
Ainsi on logera dans le château
L’inspecteur général des écoles
Le général commandant
Le commandant en second
Le commissaire des Guerres
Les deux chefs d’escadron
Les deux capitaines d’infanterie
Un des deux lieutenans de cavalerie
Le lieutenant d’artillerie
Le quartier-maître
L’administrateur
L’aumônier
Le médecin
Le chirurgien
Les sœurs
Et dans les bâtimens accessoires,
Le second lieutenant de cavalerie
Les deux écuyers
Et les deux sous-écuyers.
Les professeurs seuls, dont la présence n’est pas nécessaire pour la surveillance des élèves, seront logés dans la ville. Il eût été impossible de les placer tous dans le château et on ne pouroit y en mettre un seul sans donner lieu à des discussions et à des réclamations sans nombre. Cela d’ailleurs doit leur convenir davantage, puisqu’on leur donne une indemnité raisonnable (300 francs par an).
Blin de Sainmont »

Récit par Nicolas Faure, seigneur de Berlize, d’audiences accordées par le roi à Saint-Germain-en-Laye

« Au mois d’octobre de ladite année mil six cens trente cinq, l’ambassadrice d’Angleterre me demanda audience de la Reyne, ce qui fut fait comme il ensuit. Premierement, elle se rendit dans le carrosse de Sa Majesté à Saint Germain, et je la receus là de la part de la Reyne à moitié du degré par lequel on va à la descente. Puis la dame de Senecey, dame d’honneur, la receut à l’entrée de la chambre du sieur Bouthillier, où elle se reposa en attendant que l’on eust servy sur table en la chambre de la descente. Apres le disner, la Reyne luy donna audience, et puis s’en revint à Paris coucher. Je ne fus chez elle à cause de son mary l’ambassadeur, lequel ne vouloit vivre avec nous comme ses predecesseurs ; il estoit demeuré d’accord qu’il ne seroit au logis lorsque j’irois pour la prendre avec le carrosse de la Reyne, neantmoins je n’en voulus rien faire.
Le sixieme decembre mil six cens trente cinq, je menay à l’audience chez le cardinal de Richelieu le fils naturel du roy de Dannemarck, lequel estoit seulement envoyé. Il venoit icy pour dire au Roy que certains marchands françois estoient allez pescher en leurs costes avec un passeport dudit cardinal comme admiral de la mer, que luy, comme ayant le commandement de la pesche l’année prochaine mil six cens trente six, il avoit eu ordre du roy de Dannemarck de venir scavoir comme il en ordonneroit à ses sujets, d’autant que cela luy feroit tort avec les roys ses alliez, lesquels pour avoir la permission de ladite pesche donnoient une certaine somme tous les ans que leurs sujets payoient. Il desiroit aussi avoir une sauvegarde pour un comte souverain d’Alemagne qui confine vers la Pomeranie, parent de son roy, afin que les troupes du Roy n’allassent sur ses terres, ayant esté neutre dans toutes les guerres d’Alemagne. Il eut audience du Roy à Sainct Germain le vingtieme, et fut traité.
Le marquis de Bade de la branche de Durlach eut audience du Roy le vingt quatrieme de decembre, et fut traité à Sainct Germain. Je pris le sieur de La Meilleraye, comme officier de la couronne, pour le conduire. Il parla au Roy decouvert, quoyque souverain et prince de l’Empire, neantmoins les Alemans n’ont cet honneur, quoyque les ambassadeurs des princes d’Italie parlent couverts au Roy. Il presenta au Roy deux de ses enfans, lesquels il laissa à Paris à l’academie, et pour faire leur cour à Sa Majesté.
Le huitieme mars mil six cens trente six, encore que je ne fusse pas en charge, neantmoins à cause que le comte de Brulon estoit pres le duc de Parme, j’eus commandement d’aller trouver le duc Bernard de Weymar de Saxe, avec les carrosses du Roy et de la Reyne, à Lagny sur Marne, où le comte de Guiche qui l’estoit allé trouver de la part du [p. 798] cardinal de Richelieu à Meaux l’emmena, luy ayant dit que j’estois là pour le recevoir de la part du Roy, comme je fis. J’y menay trois ou quatre de mes amis, qui le saluerent. Apres quoy je le conduisis à Champ, où les sieurs de Croisilles, maistre d’hostel du Roy, et Parfait, controlleur general, l’attendoient avec tous les officiers de la maison du Roy pour le traiter. Ledit cardinal avoit dit qu’on luy donnast à disner à Lagny, mais à cause de la difficulté qu’il y avoit pour les officiers d’aller à six lieues de Paris pour apres le disner venir apprester le souper à l’arsenac, où il devoit loger, je le fis venir disner à Champ, ce que le Roy trouva depuis avoir esté fait à propos. Le duc de La Trimouille le vint recevoir à Champ, au sortir de son disner, de la part du Roy, accompagné de vingt carrosses et de quantité de noblesse. Apres les compliments faits, ledit sieur de La Trimouille monta dans le carrosse du Roy avec le duc de Weymar, les comtes de Guiche et de Nassau, et moy, et passasmes au travers du bois de Vincennes. Il fut salué par la garnison en passant, et veid plusieurs carrosses le long du chemin jusques à l’arsenac, où il fut logé dans le plus beau departement, qui estoit meublé des meubles du Roy. Le lendemain de son arrivée, neufieme du mois, il ne voulut voir personne avant le Roy. Il avoit amené avec luy les comtes de Nassau, baron de Friberg et de Ponika, qui estoit celuy sur lequel il se reposoit de toutes ses affaires. Le dixieme du mois de mars, je le menay à l’audience avec le sieur de La Trimouille à Sainct Germain en Laye. Quand je fus arrivé, je fus trouver le Roy dans son cabinet, où il estoit, auquel je dis son arrivée. Il me demanda s’il se couvriroit ; je luy repondis que je n’en scavois rien et que je l’avois demandé au cardinal de Richelieu, lequel m’avoit dit qu’il ne se devoit couvrir, que neantmoins je craignois qu’il ne fust en cette volonté, et que sur ce que j’avois pressé le sieur de Chavigny la dessus, il m’avoit dit que si je luy parlois de cela, que ce seroit luy donner lieu de pretendre une chose à laquelle, peut estre, il ne pensoit pas, que si toutesfois il vouloit, je presentirois bien dudit Ponika s’il estoit dans cette pretention, mais que je ne luy en parlerois de peur qu’on ne dist que je serois cause de tout ce qui en arriveroit ; que quant à moy, je croyois qu’il seroit dans cette pretention, et luy alleguay ce qu’il avoit fait à l’evesque de Wirtzbourg, duc de Franconie, à Mets, lequel comme souverain de l’Empire s’estoit couvert, que celuy cy estoit de la maison de Saxe et que ce qui luy feroit plustost desirer estoit le duc de Parme, auquel le Roy avoit fait cet honneur, et que celuy cy s’estimoit bien d’autre maison. Avec toutes ces raisons, et autres que je dis des ambassadeurs d’Italie, qui se couvrent devant le Roy, Sa Majesté resolut que je ne luy en parlerois, ains le sieur de Chavigny, et me commanda de l’aller querir. Je l’avois laissé dans le departement du surintendant à Sainct Germain, qu’on avoit meublé des meubles du Roy. Je luy dis que le Roy estoit prest à la voir. Le capitaine des gardes le receut à l’entrée de la salle. Ayant fait une humble reverence devant le Roy et son compliment, le Roy voulant se couvrir, il crut que Sa Majesté l’avoit invité à en faire autant, et en [p. 799] mesme temps voulu mettre son chapeau : le Roy, voyant cela, osta si promptement le sien que cela fut apperceu de peu de personnes, et parla tousjours decouvert. Puis il passa dans son cabinet, où Monsieur, frere du Roy, se trouva, et parlerent ensemble pres d’une bonne demi heure, où quelques fois aussi le Roy me faisoit l’honneur de me parler. Puis me dit que je le menasse disner, ce que je fis. Incontinent apres le disner, suivant le discours que j’avois eu dudepuis avec ledit sieur de Chavigny, je dis à Ponika que je croyois que le duc son maistre ne pretendoit pas vivre autrement chez la Reyne que Monsieur, frere du Roy, lequel ne se couvroit. Il me dit que son maistre avoit veritablement voulu se couvrir devant le Roy, d’autant que le duc de Parme se couvroit, et que je ne devois trouver estrange, d’autant qu’il y avoit eu des empereurs de la maison de son maistre avant qu’il y eut des gentilshommes dans celle du duc de Parme, et que, pour ce qui estoit de chez la Reyne, il ne se couvriroit. Je l’y menay, où Monsieur se trouva, et puis de là chez mondit seigneur frere du Roy, où Monsieur le fit couvrir, comme pareillement les ducs de La Trimouille et de Wirtenberg qui l’accompagnoient. Apres une visite d’une demie heure sans s’asseoir, je remenay ledit duc en sa chambre, de laquelle nous partismes pour aller à Ruel.
[…]
[p. 807] Le marquis de Sainct Germain, maistre de la garderobbe de Son Altsse de Savoye, fut envoyé à Paris pour apporter la nouvelle d’une defaite d’Espagnols. Je le menay à l’audience, et l’ambassadeur de Savoye aussi. Dans le temps qu’il fut à Paris, le duc de Savoye mourut. Il prit congé au mois d’octobre sur la fin, et veid le Roy vestu de drap violet selon la coustume, et la Reyne et les dames avec leur grand voile, à Sainct Germain, où je le menay à sa derniere audience. Le sieur de Chavigny luy fit faire son present par le sieur de La Barde, son premier commis. Ce qu’ayant sceu, avant que de m’en vouloir plaindre, je luy fis demander le sujet et s’il avoit eu cet ordre du Roy. Il me dit que non, mais que d’autant que je luy avois envoyé demander par Gyraut, auquel il ne voulut donner le present, et voyant que je n’avois esté moy mesme chez luy, il l’avoit envoyé par ledit de La Barde, qu’il ne pretendoit tirer cela à consequence. Je luy repartis qu’il me devoit bailler le present entre mes mains et non en celles d’une personne qui n’estoit au Roy et qu’il devoit faire là-dessus ce que les conducteurs des ambassadeurs luy diroient. […]
[p. 808] Le marquis de Parelle, un des quatre premiers escuyers du duc de Savoye, vint à Paris au mois d’octobre mil six cens trente sept pour supplier le Roy de la part du duc de Savoye et madame de les prendre en sa protection, et les supplier de croire qu’ils n’avoient autre volonté que l’execution des commandemens de Sa Majesté, que pour cet effet madame n’avoit voulu voir le cardinal de Savoye qui estoit à Savonne. Je le menay à l’audience à Saint Germain avec l’ambassadeur de Savoye. Il fut traité à disner et, le dix neufieme novembre, il prit congé du Roy en mesme lieu, et fut aussi traité. Le lendemain, je luy donnay un diamant de la part de Sa Majesté.
[…]
[p. 809] Le comte de Cumiane, maistre des ceremonies de Savoye, vint à Paris au mois de janvier 1638. Il fut conduit selon l’ordinaire à l’audience par le comte de Brulon, mon compagnon, à Saint Germain. Le sujet de son voyage estoit pour supplier le Roy de la part de la duchesse de Savoye que le père Monet, jesuite, ne s’en allast de Savoye, selon que Sa Majesté avoit tesmoigné le desirer de Son Altesse. Le comte de Cameran fut envoyé ensuite de Sadite Altesse pour se resjouyr de la continuation de la grossesse de la Reyne. La reyne d’Angleterre aussi envoya un gentilhomme françois, nommé Tarteron, pour se rejouyr de la mesme grossesse.
[…]
Incontinent apres la naissance de monseigneur le Dauphin, tous les ambassadeurs eurent audience : le comte de Leicester et le vicomte de Scudamor l’eurent aussi, et y amenerent les sieurs de Sainct Ravy et Germain, le premier envoyé de la part du roy d’Angleterre et le second de la reyne pour se resjouyr de la naissance dudit seigneur le Dauphin. Je les fus prendre dans les carrosses du Roy et de la Reyne, et furent traitez à Saint Germain. Le sieur de Chavigny me demanda pourquoy je leur avois baillé les carrosses du Roy et de la Reyne. Je luy dis estre la coutume. Il me dit que le roy d’Angleterre s’estoit plaint de ce qu’on avoit fait trop d’honneur aux gentilshomme qui venoient de sa part, et nommément à un nommé Tartereau, que sir le Roy les [p. 810] vouloit traiter de cette façon, qu’il falloit qu’il les traitast ainsi et qu’ils en demeurassent d’accord, et qu’il falloit adjouster cela par un article à leurs traitez. Le sieur de Bullion me dit le sieur que le sieur de Bellievre, qui estoit lors pour le Roy ambassadeur en Angleterre, luy en avoit escrit, et me monstra la lettre. […]
Le vingt cinquieme octobre mil six cens trente huit, le comte Henry de Nassau eut audience du Roy, et eut les carrosses. Apres plusieurs difficultez qu’il y eut sur la façon dont on le traiteroit, et apres que j’eus representé plusieurs raisons, il fut resolu qu’il seroit traité comme ceux des princes souverains. Il estoit envoyé pour se resjouyr de la naissance de monseigneur le Dauphin.
Le vingt sixieme octobre, je fus prendre à l’hostel de Venize le sieur de Luthmar, gentilhomme envoyé de la part du comte palatin, electeur, et son conseiller d’Estat, dans les carrosses du Roy et de la Reyne. Il eut audience de Sa Majesté, et fut traité.
Le sieur Demsky, gentilhomme envoyé de la part du roy de Polongne, eut audience du Roy et de la Reyne. Il estoit venu demander, de la part du roy son maistre, le prince Cazimir son frere, lequel allant au service du roy d’Espagne avoit esté jetté par la tempeste, estant sur la mer, en un port de Provence, où il avoit esté arresté. Il n’eut ny carrosses ny ne fut traité, pource qu’il aima mieux avoir son audience prompte et n’estre traité que d’attendre longtemps et les avoir : ainsi le fit il entendre apres luy avoir offert de la part du Roy que, s’il vouloit attendre deux ou trois jours, qu’il seroit traité comme les autres. Il aima mieux aller à l’audience un jour qu’on traitoit des ambassadeurs envoyez d’Angleterre. Lorsqu’il prit congé du Roy, il fut traité de la mesme façon.
Le marquis Agnelly, gentilhomme envoyé de la part du duc de Mantoue, eut audience du Roy en octobre, et s’en retourna en decembre de la mesme année mil six cens trente huit. Je le fus prendre au logis de l’evesque de Cazal, son oncle, ambassadeur extraordinaire de Son Altsse de Mantoue, dans les carrosses du Roy et de la Reyne, et fut traité en la premiere et derniere audience.
En fevrier mil six cens trente neuf, arriva à Paris le bailly de Fourbin, [p. 807] commandeur et grand croix de l’ordre de Malte, lequel je fus recevoir avec le mareschal de Sainct Luc à Piquepuce chez les religieux de Sainct François. Il y eut difficulté de la façon avec laquelle on le recevroit ; neantmoins le Roy jugea qu’il se devoit couvrir. Le comte de Brulon le mena à l’audience avec le mareschal de Sainct Luc, où il fut couvert, et en usa fort discretement, se couvrant seulement un peu pour dire qu’il le pouvoit, et puis se decouvrit à l’heure mesme comme luy avoit dit le comte de Brulon et moy aussi qu’il devoit faire, attendu qu’il estoit François. Il y eut bien de la difficulté pour le faire couvrir, laquelle à la fin fut vaincue par les exemples qu’on rapporta des sieurs de Ville, envoyé de la part du duc Charles de Lorraine, et du commandeur de Fourmigeres, envoyé il y avoit plusieurs années de la part du grand maistre de Malte.
L’an 1640, le 8 mars, le prince Cazimir, frere de Wladislas IV du nom, roy de Polongne, et fils du feu Sigismond, aussi roy de Polongne, ayant esté invité de disner avec le Roy à Sainct Germain en Laye, 1. Le Roy quittant sa chaire fut environ cinq ou six pas au devant de luy, 2. et ayant fait une humble reverence devant Sa majesté et son compliment, le Roy se couvrant, il se couvrit presque en mesme temps, 3. il presenta la serviette à Sa Majesté, 4. et fut assis sur un escabeau pliant, sur lequel estoit un carreau de veloux, trois places loin de la chaire du Roy du mesme costé, il s’assit quelque peu apres que le Roy fut assis, 5. la chaire du Roy estoit de veloux, 6. ce prince n’avoit point de dais au dessus de luy, 7. les plats et les viandes estoient de mesme que ceux du Roy et en pareil nombre, mais les plats du Roy estoient couverts et ceux dudit prince decouverts, 8. l’on presenta sur la fin du disner des dragées au Roy et non au prince, 9. il fut le mesme jour chez la Reyne, qui estoit dans le lict, où on luy donna un tabouret et ne se couvrit point devant Sa Majesté, 10. sur le soir il fut saluer le cardinal de Richelieu en son hostel à Paris, qui le receut et l’accompagna ; il veid aussi monseigneur le Dauphin. »

Extrait d’une délibération de la commission des Monuments historiques concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Extrait de la délibération de la commission des Monuments historiques dans la séance du 23 mai 1862
La commission est d’avis que M. Millet, architecte chargé de préparer un projet de restauration du château de Saint-Germain, s’est conformé de tous points aux ensembles donnés par les gravures anciennes représentans le château avant les adjonctions de Louis XIV. Elle reconnait qu’une certaine latitude doit être laissée à l’architecte quant à l’exécution des détails. Un seul point dans le projet lui parait devoir faire l’objet d’une observation. Elle n’approuve pas l’annexe proposée pour la chapelle et devant servir de sacristie. Cette construction n’étant pas indispensable et pouvant d’ailleurs être ajoutée, s’il y a lieu, après l’achèvement de la restauration, la commission propose de ne pas la comprendre parmi les travaux à exécuter.
Il résulte de la discussion sur le mode à suivre pour la répartition des allocations annuelles qu’il est dans l’intérêt et pour l’économie de l’entreprise que la somme allouée chaque année soit assez considérable pour tenir constamment ouvert un chantier d’une certaine importante.
Quant à la dépense, elle parait ne pouvoir actuellement être estimée que par un devis sommaire.
La démolition des pavillons et le travail d’une année seulement pourront jeter du jour sur les évaluations. Jusqu’à présent, rien ne parait prouver que celles du bureau des Bâtiments civils soient plus rapprochées de la vérité que celles de M. Millet.
Le chef de bureau, secrétaire de la commission »

Procès-verbal d’apposition puis de levée des scellés sur le petit cabinet de la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« L’an mil sept cent dix huit, le samedy septième jour de may, deux heures de rellevée, nous André Georges Le Grand, seigneur des Alluets, conseiller du Roy, président prévost juge ordinaire civil criminel et lieutenant général de police de Saint Germain en Laye, sommes de l’ordre du Roy, signé Louis et plus bas Phelypeaux, demeuré annexé à ces présentes, transportez avec le procureur du Roy, assistez de maistre Nicolas Denis Payet, greffier de cette prévosté, commis garde scel, et François du Chasteau, premier huissier du château vieil dud. Saint Germain, en l’appartement où la reyne d’Angleterre est décéddée ce jourd’huy, à l’effet d’apposer les sceaux pour la conservation des effets et papiers de Sa Majesté britannique, où étans, en la présence de monsieur le duc de Noailles, capitaine des gardes du corps du Roy, gouverneur dud. Saint Germain, de messire Charles, comte de Middleton, grand chambelan de Sa Majesté britannique, messire Guillaume Dicconson, trésorier de Sad. Majesté, de messire Guillaume Crane, premier écuyer de la main de Sad. Majesté, avons apposez nos scellez ainsy qu’il ensuit.
Premièrement, dans un petit cabinet attenant le grand cabinet de Sad. déffunte Majesté servant de garderobbe, ayant vue sur la cour du château neuf, faisant partie de son appartement, dans lequel sont plusieurs castilles, coffres et berceaux, duquel avons fait fermer la croisée à deux venteaux, et sur icelle apposer deux apposer deux bandes de papier blanc, et sur les bouts de chacune d’icelle empreinte en cire molle rouge du scel royal de cette prévosté. Duquel cabinet, estans sortis, avons fait fermer la porte d’yceluy, et sur icelle apposer trois bandes de papier blanc, scavoir une au dessous du verrouil d’enfans, une en travers de l’entrée de la serrure, et l’autre au dessus du verrouil de bois, et sur les bouts des deux premières l’empreinte en cire molle rouge dudit scel, et sur les deux bouts de celle d’en bas l’empreinte en pareille cire du cachet des armes de Sa Majesté. Duquel cabinet, il est resté une clef entre les mains du sieur Dicconson, et l’autre en celles de Henry Louis Soulaigre, concierge dud. château, lesquels s’en sont chargez.
Ce fait, avons lesd. scellez laissez en la garde et possession de Jean Lanjol, écuyer, sieur de La Fage, exempt des gardes du corps du Roy, et Charles Daly, sous brigadier des gardes de Sa Majesté, compagnie de Noailles et François Patrise, aussy sous brigadier, compagnie de Villeroy, lesquels s’en sont chargez et promis les représenter, sains et entiers, touttesfois et quantes, le tout fait en présence comme dit est, et ont tous signés.
Le duc de Noailles, Middleton
La Fage, Patry, Daly
Dicconson, Soulaigre, Duchasteau
Will. Crane, Le Grand, Legrand
Et à l’instant, led. sieur Dicconson nous ayant dit que le testament de Sa Majesté doit être dans une petit cassette qui est dans led. cabinet, avons levez et ôtez nos scellez apposez sur la porte dud. cabinet, dans lequel estans rentrez, s’est trouvé une petite canal de bois de noyer garnie de bandes d’acier poly de onze poulces de large sur seize poulces de long et cinq poulces de haut, laquelle ayant été ouverte par led. sieur Dicconson, qui en a la clef, en présence de mond. sieur le duc de Noailles et desd. sieurs Middleton et Crane, s’est trouvé dedans un paquet de papier ayant six poulces de long sur quatre poulces et demy de large, cachetté de trois cachets de cire noire aux armes de Sa Majesté britannique, et à côté du cachet du milieu un peu de pareille cire répendue, sur lequel paquet sont écrits en anglois ces mots suivans : here enclosed is my last wil, with other papers to be putt in the Kings hands as soon as possible after my death, et au dessous M. R., que lesd. sieurs Middleton, Dicconson et Crane nous ont dit signiffier en françois, cy inclus est mon dernier testament avec d’autres papiers pour être remis entre les mains du Roy le plus tost qu’il sera possible après ma mort, et à l’instant nous avons remis led. paquet es mains dud. sieur Dicconson pour être envoyé incessament au Roy. Ce fait avons reaposé sur la porte dud. cabinet trois bandes de papier blanc et sur les deux premères l’empreinte en cire molle rouge dud. scel royal et sur la dernière l’empreinte dud. cachet de Sa Majesté britannique en la forme et ainsy qu’il est cy devant dit, et une des clefs dud. cabinet es mains dud. sieur Dicconson et l’autre es mains dud. Soulaigre, et le cachet des armes de Sa Majesté britannique a esé aud. sieur Dicconson, et lesd. scellez laissez comme cy devant en la garde desd. sieurs de La Fage, Daly et Patry, et ont tous signé :
Le duc de Noailles, Middleton
Dicconson
Legrand, Will. Crane
Lafage
Dali
Le Grand, Patry
Soulaigre
Pays, Duchasteau
Et le mercredy vingt deux juin aud. an mil sept cent dix huit, deux heures de rellevée, nous prevost juge royal susd. sommes, suivant l’ordre du Roy du vingt du présent mois, signé Louis et plus bas Phelypeaux, demeuré annexé à ces présentes, transportez avec le procureur du Roy, assistez dud. Paye, greffier commis garde scel, et Duchasteau, premier huissier, au château vieil dud. Saint Germain, à l’effet de reconnaître les scellez par nous apposez après le déceds de la reyne d’Angleterre, où estans avons, en présence de monsieur le duc de Noailles, capitaine des gardes du corps du Roy, gouverneur dud. Saint Germain, de messire comte de Middleton, grand chambellan de Sad. Majesté britannique, desd. sieurs Dicconson et Crane, reconnus sains et entiers, levez et ôtez les sceaux apposez sur les bouts des bandes de papier appliquées sur la porte du petit cabinet attenant le grand cabinet de Sad. Majesté britannique servant de garde robbe ayant vue sur la cour du château neuf, faisant partie de son appartement, dont les clefs qui ont été laissées, savoir une entre les mains dud. sieur Dicconson, et l’autre de Henry Louis Soulaigre, concierge dud. château, suivant notre procès verbal d’apposition, nous ayant été par eux représentées, avons fait faire ouverture de la porte dud. cabinet, et y estans entrez, avons aussi reconnus sains et entiers, levez et ôtez les sceaux apposez sur les bandes de papier appliquées sur la croisée dud. cabinet, et tous les effets qui se sont trouvez dans iceluy laissez en la possession dud. sieur comte de Middleton, du sieur Sebeldon, sieur Dillon, et sieur Dicconson, suivant le pouvoir à eux donné qu’il nous ont représenté, demeuré annexé à ces présentes, desquelsscellez lesd. sieurs de La Fage, Daly et Patry demeurent déchargez, et ont tous signé :
Le duc de Noailles, Middleton
Sheldon, Lafage, Daly
De Dillon, Patry
Dicconson, Soulaigre
Crane, Duchasteau
Le Grand, Pays, Legrand »

Prévôté de Saint-Germain-en-Laye

Procès-verbal d’une séance du comité des Fortifications concernant les travaux à faire au château de Saint-Germain-en-Laye pour l’installation du pénitencier militaire

« Secrétariat du comité des Fortifications
Minute d’avis
Séance du 20 janvier 1834
Le ministre de la Guerre renvoie itérativement à l’examen du comité le projet du pénitencier militaire à établir au château de Saint-Germain.
Ce projet a été rédigé par une commission spéciale. Le comité, dans son avis du 26 novembre 1833, a fait connaître les modifications importantes qui lui paraissaient nécessaires sous le double rapport de l’économie et de la solidité. Dans les travaux projetés, il a indiqué en même tems quelques dispositions qui semblaient plus en harmonie avec les résultats de l’expérience. Ces modifications consistaient principalement : 1° à adopter un genre de construction plus solide dans l’établissement des cellules, 2° à n’affecter à ces cellules que deux courtines du château de manière à laisser disponible le reste des bâtimens pour les ateliers, les divers accessoirs et généralement tous les services de l’administration, 3° à supprimer plusieurs dépenses qui paraissaient sans objet. Les conclusions du comité étaient de faire rédiger un autre projet d’après les bases qu’il indiquait.
Le ministre de la Guerre, en renvoyant l’avis du comité à la commission des pénitenciers militaires, a posé les deux questions suivantes : 1° Le régime pénitencier à adopter serait-il conforme à celui mis en pratique en Amérique et soumis à un silence absolu ? 2° Est-il utile d’admettre l’enseignement mutuel et par conséquent que des salles pour tenir les cours soient à cet effet disposées ?
La commission, en répondant aux questions posées par le ministre, fait observer que le système en usage aux Etats-Unis n’a pas été suivi dans l’ordonnance règlementaire du 3 décembre 1832 et qu’il est convenable de faire profiter de l’enseignement mutuel des militaires condamnés seulement à l’emprisonnement et qui doivent rentrer sous les drapeaux à l’expiration de leur peine.
La commission ajoute que les modifications indiquées par le comité contrarieraient sous plusieurs rapports l’exécution de l’ordonnance du 3 décembre 1832. Elle demande que le projet qu’elle a présenté et dans lequel elle a cherché à remplir minutieusement les intentions de cette ordonnance soit définitivement adopté.
Le ministre de la Guerre, par une décision du 15 janvier 1834, a approuvé les observations de la commission et a prescrit au comité d’examiner de nouveau le projet du pénitencier militaire à établir à Saint-Germain en se renfermant rigoureusement dans les dispositions réglementaires.
Le comité, conformément au rapport d’un de ses membres, fait les observations suivantes :
1° Les modifications qu’il a indiquées se rattachent en grande partie à la solidité et à l’économie des travaux et sont indépendantes du système pénitencier qui doit être suivi. Il persiste à penser par exemple que la construction de cellules en maçonnerie est préférable à des bâtisses en charpente sous un grand nombre de rapports.
2° Il ne voit aucun motif pour revenir sur celles de ses observations qui tendent à rendre la surveillance plus facile et moins dispendieuse en se prêtant également à tous les régimes de punition et de correction prescrits par l’ordonnance de 1832.
3° Le comité s’est borné à prescrire l’étude d’un nouveau projet, mais il n’en a pas présenté les détails. Sous ce rapport, la plupart des remarques particulières de la commission ne sont pas admissibles. Il serait d’autant plus facile de remédier aux inconvéniens qu’elle indique qu’après avoir pourvu à l’établissement d’un nombre de cellules au moins égale à celui de la commission, le comité laisse pour les autres besoins plus de locaux disponibles que n’en emploie le projet présenté.
4° Le comité n’insiste pas sur l’économie qui résulterait de la suppression de l’enseignement mutuel et qui lui paraissait rentrer dans les principes d’un système que l’expérience a confirmé.
En conséquence, il est d’avis :
Que le chef du Génie à Versailles doit recevoir l’ordre de rédiger d’urgence un nouveau projet de pénitencier militaire à établir dans le château de Saint-Germain en se conformant rigoureusement aux dispositions de l’ordonnance du 3 décembre 1832 et en ayant égard aux observations qui précédent et aux remarques faites par le comité dans sa délibération du 26 novembre 1833 relativement à la solidité et à l’économie des travaux à exécuter. »

Marché pour les bois de charpente du pavillon des Ballets au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Fut present en sa personne Anthoine Serazin, charpentier demeurant en ce lieu de Saint Germain en Laye, lequel volontairement a recogneu et confessé avoir fait marché, a promis, promect et s’est obligé à et envers Jean Jacques Aubert, charpentier des Bastimens du Roy, demurant en cedit lieu, à ce present et acceptant, de bien et duement faire et parfaire touttes les façons qu’il conviendra faire à tous les bois de charpente qui entreront en la pavillon des balletz que Sa Majesté fait faire à son chasteau de ce lieu, de telle grosseur et longueur que ledit bois puisse estre, pour quoy ledit Serazin sera tenu de fournir d’ouvriers seulement pour faire les façons desd. bois, lesquels ouvriers il fournira jusques à telle quantité que besoing en sera aux furs et à mesure que lesd. ouvrages s’advanceront. Ce present marché fait moyennant et à raison de quatre vingt dix sept livres pour la façon de chascun deux cents de bois, lesquels prix ledit Aubert promet et s’oblige de bailler et payer aux furs et à mesre desd. ouvrages, qui sera payer suivant et conformement au thoisé qui en sera fait par les controlleurs de Sa Majesté. Et outre à la charge que ledit Aubert fournira de toutes sortes d’ustanciles qu’il conviendra avoir pour faire les façons desd. bois. Promettant. Obligeant. Renonçant. Fait et passé audit Saint Germain en Laye, en l’esture dudit notaire soubsigné, presens Nicolas Denis Pays et Thomas Montaudouin, tesmoings, l’an mil six cens quatre vingt deux, le douzieme may, et ont signé.
Aubert, Serezin, Montaudouin
Pays, Guillon de Fonteny »

Paiements pour des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 75] Chasteau de Saint Germain
Maçonnerie
Du 15 juillet 1666
A Tristan Lespine et Charles Delarue, maçons, à compte des ouvrages de maçonnerie par eux faits aux chasteaux vieux et neuf de Saint Germain : 1300 l.
Aud. Lespine, pour le paiement des maneuvres qui ont travaillé au restablissement des breches au pourtour des murs du parc de Saint Germain depuis le 20 mars jusqu’au 24e avril : 416 l. 16 s.
Du 24 aoust
A Jean Delaflesche, pour son parfait paiement des reparations de maçonnerie par luy faictes au Val de Saint Germain en l’année 1663 : 600 l.
Du 6 octobre
Ausd. Delespine et Larue, à compte des ouvrages de maçonnerie par eux faits au chasteau de Saint Germain : 500 l.
Du 7 decembre
A eux, à compte des ouvrages de maçonnerie qu’ils font aux chasteaux de Saint Germain : 500 l.
Du dernier decembre
A eux, idem : 500 l.
Du 19 febvrier 1667
A eux, idem : 600 l.
[f. 75v] Du 15e mars 1667
Ausd. Lespine et Larue, à compte des ouvrages de maçonnerie qu’ils font à Saint Germain : 600 l.
Du 9e may
A eux, à compte des ouvrages de maçonnerie qu’ils font à Saint Germain : 500 l.
Total : 5516 l.
[f. 76] Charpenterie de Saint Germain
Du 15 juillet 1666
A René Dufay, charpentier, à compte des ouvrages de charpenterie qu’il fait à Saint Germain : 400 l.
Du 24 septembre
A luy, idem : 400 l.
Du 3 novembre
A luy, à compte des ouvrages de charpenterie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 400 l.
Du dernier decembre
A luy, idem : 400 l.
Du 9e may 1667
A luy, à compte des ouvrages de charpenterie qu’il fait à Saint Germain : 300 l.
Total : 1900 l.
[f. 77] Menuiserie de Saint Germain
Du 28 may 1666
A Charles Lavié, menuisier, à compte des ouvrages de menuiserie qu’il fait à Saint Germain : 1000 l.
Du 15 juillet
A luy, idem : 3200 l.
A Adrien Milot, à compte des ouvrages de menuiserie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 500 l.
A Michel Salle, menuisier, pour son paiement des ouvrages qu’il a faits à l’appartement de M. Le Tellier au chasteau de Saint Germain : 136 l.
Du 24 aoust
Aud. Lavié, menuisier, à compte des ouvrages de menuiserie qu’il fait à Saint Germain : 600 l.
Du 24 septembre
A luy, à compte des ouvrages de menuiserie qu’il fait à Saint Germain : 800 l.
Aud. Milot, à compte des ouvrages de menuiserie par luy fait aux chasteaux de Saint Germain : 300 l.
A luy, idem : 300 l.
[f. 77v] Du dernier decembre 1666
A Milot, à compte des ouvrages de menuiserie qu’il a fait aux chasteaux de Saint Germain : 800 l.
Du 15e mars 1667
A luy, idem : 400 l.
Du 9e may
A luy, à compte des ouvrages de menuiserie qu’il fait à Saint Germain : 300 l.
Total : 8336 l.
[f. 78] Peinture, sculpture et ornemens de Saint Germain en Laye
Du 15 juillet 1666
A Jean Poisson, peintre, à compte des ouvrages de peinture qu’il fait à Saint Germain : 400 l.
A Jean Disses, fontainier, à compte des ouvrages de ciment et de mastic qu’il fait sur les voutes des galleries des grottes de Saint Germain : 2000 l.
Du 24 aoust
A luy, idem : 2500 l.
Du 24 septembre
A luy, à compte des ouvrages de ciment et de mastic qu’il fait sur les voutes des grottes dud. lieu : 1000 l.
Aud. Poisson, à compte des ouvrages de peinture qu’il fait à Saint Germain : 400 l.
Du 3 novembre
A luy, à compte des ouvrages de peinture qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 150 l.
Du 19 febvrier 1667
Aud. Poisson, à compte des ouvrages de peinture qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 800 l.
Total : 7250 l.
[f. 80] Couvertures
[f. 81] Plomberies
[f. 82] Jardinages de Saint Germain en Laye
Du 28 may 1666
A Jean Delalande, jardinier du vieil chasteau de Saint Germain, pour plusieurs despences qu’il a faictes dans le jardin et parc de Saint Germain : 288 l.
A Edme Boursaut, pour le paiement des ouvriers qui ont travaillez à Saint Germain aux fouilles et transports de terre depuis le XV mars dernier jusqu’au XXVIIe du mesme mois : 124 l.
A Jean Delalande, jardinier du chasteau neuf de Saint Germain, pour avoir fait sabler touttes les allées et jardin potager estant dans l’enclos du petit bois : 302 l. 4 s.
Du 3 novembre
A François Toulmé, pour avoir nettoyé les deux fosses à privé du commun du Roy : 165 l.
Du 7 decembre
A Paul La Hache, pour paiement des ouvrages de pavé de grais qu’il a faits à Saint Germain : 76 l. 10 s.
Du dernier dud.
A Martin Cottart, pour menues despences qu’il a faites à Saint Germain depuis le 17 octobre jusqu’au dernier dud. mois : 203 l. 2 s. 5 d.
[f. 82v] Du 19 febvrier 1667
A Jean Delalande, pour plusieurs menues despences qu’il a faictes dans le jardin du boulingrin à Saint Germain en Laye : 378 l.
Total : 1536 l. 16 s. 5 d. »
[f. 85] Serrurerie de Saint Germain
Du 28 may 1666
A Louis Boutrait, serrurier, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait à Saint Germain : 600 l.
Du 15 juillet
A luy, idem : 800 l.
A Louis Guillemau, pour son parfait paiement des ouvrages de serrurerie qu’il a faits à l’apartement de M. Le Telier au chasteau de Saint Germain : 43 l. 12 s. 6 d.
Du 24 septembre
Aud. Boutrait, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait à Saint Germain : 400 l.
Du 3 novembre
A luy, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait aud. lieu : 300 l.
Du 7 decembre
A luy, idem : 400 l.
Du dernier dud.
A luy, idem à compte : 800 l.
Du 19 febvrier 1667
A luy, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 1000 l.
[f. 85v] Du 15e mars 1667
Aud. Boutrait, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 400 l.
Total : 4743 l. 12 s. 6 d.
[f. 86] Vitrerie de Saint Germain
Du 15 juillet 1666
A Robert Morel, vitrier, à compte des ouvrages de vittrerie qu’il fait aud. chasteau : 600 l.
Du 7 decembre
A luy, idem : 300 l.
A luy, à compte desd. ouvrages : 300 l.
Du dernier decembre
A luy, à compte idem : 200 l.
Du 15e mars 1667
A luy, à compte de sesd. ouvrages : 400 l.
Total : 1800 l.
[f. 87] Parties extraordinaires des chasteaux de Saint Germain en Laye
Du 28e may 1666
A Charles Jullien, demeurant à Poissy, pour le paiement des charpentiers, scieurs de long et autres ouvriers qui travaillent à faire l’espalier necessaire pour la closture des plans que le Roy fait faire dans la forest de Laye : 2000 l.
A Charles Moyer, prevost de Poissy, pour emploier aux menues plans que Sa Majesté fait faire dans la forest de Laye : 3000 l.
Du 15 juillet
A luy, idem : 6000 l.
Aud. Jullien, à compte des ouvrages qu’il fait faire dans la forest de Saint Germain : 3000 l.
Du 24 septembre
Au sieur Soulaigre, pour avoir nettoyé pendant quatre mois que la cour a sejourné à Saint Germain le vieil chasteau dud. lieu : 300 l.
A Jean Delalande, pour parfait paiement de la despence qu’il a faitte à empailler la glaciere de Saint Germain depuis 1657 jusques 1664 : 400 l.
[f. 87v] A Jean Baptiste Delalande, la somme de 1500 l., scavoir 600 l. comptant et le surplus en deux paiemens de trois en trois mois pour dedommagement des bastimens qu’il avoit fait construire proche l’orangerie qui ont esté demolis pour bastir le logis de la surintendance des Bastimens, cy : 1500 l.
Du 19 febvrier 1667
Au sieur Mpyer, pour employer aux grands et menus plans que Sa Majesté fait faire dans la forest de Laye : 6000 l.
A Leonnard Aubry, pour parfait paiement des ouvrages de pavé qu’il a fait à Saint Germain : 919 l.
Du 15e mars
Au sieur Petit, commis à la conduite des bastimens de Saint Germain, pour diverses despences qu’il y a faites : 242 l. 18 s. 8 d.
A luy, idem : 279 l. 8 s. 6 d.
Total : 23641 l. 7 s. 2 d. »

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 1er mars 1886
Monsieur le Ministre,
Conformément à vos instructions, j’ai l’honneur de vous adresser ci-joint deux nouvelles études de la couverture de la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye ;
Ces études se rapprochent sensiblement des projets dressés par M. Millet, mon prédécesseur, en 1873 et en 1877.
J’ai joint au dossier le dessin de la charpente de la flèche, qui a été exécutée en 1877 par M. Millet, la photographie du projet dressé en 1873 (voir l’ensemble au portefeuille des Monuments historiques) et le projet dressé en 1877.
Je prie M. le Ministre de vouloir bien présenter les deux nouvelles études au comité des Monuments historiques dans un délai rapproché afin que je puisse dès cette année préparer les dessins des modèles pour les travaux de plomberie.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre concernant les peintures de la voûte de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Palais-Royal, le 18 juillet 1884
Monsieur le Directeur des Musées nationaux
Monsieur le Directeur,
M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain-en-Laye, appelle mon attention sur les vestiges des peintures exécutées par Simon Vouet pour la décoration des voûtes de la chapelle du château.
Trois ou quatre médaillons, dont l’un représente « le Sacrifice d’Abraham » sont demeurés à peu près intacts. Ils sont actuellement menacés de destruction par suite des travaux de réparation en cours d’exécution dans la chapelle.
Il y aurait intérêt à ne pas laisser disparaître les derniers restes d’une œuvre aussi considérable, qui trouveraient peut-être utilement leur place au musée du Louvre. Je vous prie donc de vouloir bien examiner s’il y a lieu de faire transporter au Louvre les médaillons en question et rechercher quels seraient les moyens à prendre dans ce but. Vous voudrez bien me tenir au courant de cette affaire qui exige une prompte solution.
Agréez, Monsieur le Directeur, l’assurance de ma considération très distinguée.
Le directeur des Beaux-Arts,
A. Kaempfen »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant les peintures de la voûte de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Minute de lettre du 9 août 1884, le directeur des Beaux-Arts à M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain
Monsieur,
Vous avez bien voulu appeler l’attention de l’administration des Beaux-Arts sur les vestiges des peintures exécutées par Simon Vouet pour la décoration des voûtes de la chapelle du château de Saint-Germain. Vous faites connaitre à ce sujet que les peintures dont il s’agit étant appelées à disparaître par suites des travaux entrepris pour la restauration de la chapelle, il conviendrait peut-être d’examiner s’il n’y aurait pas intérêt à faire enlever et transporter au Louvre les fragments les mieux conservés.
Mon administration, Monsieur, s’est préoccupée de cette affaire que vous avez bien voulu lui signaler, et monsieur le directeur des Musées nationaux, chargé d’étudier la question, me fait connaître que ces peintures, qui consistaient en de grands médaillons entourés d’arabesques sur fond d’or et représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, sont aujourd’hui dans un état de ruine trop complet pour être placées au Louvre.
D’autre part, la décoration ayant été exécutée presque directement sur les murs à peine recouverts d’un enduit sans épaisseur, le résultat de l’opération qui consisterait à détacher ce qui subsiste des peintures serait fort douteux.
Ces débris ont assurément un réel intérêt historique et ils sont dignes d’être conservés tout au moins à l’aide de reproductions photographiques, peut-être même pourrait-on les enlever et les reporter sur toile, mais ne sauraient être convenablement exposés dans les galeries du Louvre, déjà amplement pourvues d’œuvres plus considérables de Simon Vouet.
Agréez etc. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 17 avril 1885
A monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Par votre dépêche du 28 mars dernier, avez bien voulu me donner avis que vous avez accordé un crédit de 60000 francs pour la continuation des grosses réparations à exécuter au château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1885.
Les travaux auront pour but l’achèvement des ateliers et des hangars du musée, ainsi que la continuation des ouvrages de restauration du bâtiment sud. ils donneront lieu aux dépenses suivantes :
Pavage : 1000 f. 00
Maçonnerie : 32000 f. 00
Charpente : 2500 f.
Couverture : 3000 f. 00
Menuiserie : 8000 f. 00
Serrurerie : 3000 f. 00
Fumisterie : 500 f. 00
Peinture et vitrerie : 3000 f. 00
Sculpture : 1000 f. 00
Total travaux : 54000 f. 00
Honoraires de l’architecte, 4 p. % : 2160 f. 00
Honoraires du vérificateur, 1 p. % : 540 f. 00
Total honoraires : 2700 f. 00
Traitement de l’inspecteur : 3000 f. 00
Indemnité au vérificateur : 300 f. 00
Total des dépenses fixes : 3300 f. 00
Total égal au crédit : 60000 f. 00
En raison de ce que les travaux mentionnés ci-dessus se rapportent à la continuation et à l’achèvement des ouvrages en cours d’exécution (ateliers du musée, logement du concierge des travaux, etc.), je ne pense pas qu’il y ait lieu de procéder par voie d’adjudication et j’ai l’honneur de vous proposer de traiter par voie de soumissions directes, ainsi qu’on l’a fait l’année dernière.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Monuments historiques
Bureau de l’architecte
Paris, le 20 avril 1886
A monsieur le ministre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Monsieur le Ministre,
Le 8 avril dernier, vous avez bien voulu me faire connaître qu’un crédit de 60000 francs avait été accordé pour la continuation des grosses réparations à exécuter au château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1886 et vous m’avez demandé de vous adresser un relevé par nature d’ouvrages relatif à l’emploi de ce crédit. J’ai l’honneur de vous en adresser ci-dessous la répartition :
Maçonnerie : achèvement des salles de l’entresol et du 1er étage du bâtiment sud, des logements des gardiens du musée et des ateliers ; construction du trottoir dans la cour au pied du bâtiment sud : 23142 f. 86
Couverture et plomberie : couverture et appareils de cabinets d’aisances : 500 f. 00
Menuiserie : mobilier du musée dans les salles du bâtiment est ; parquets ; continuation de l’aménagement des salles du 1er étage du bâtiment sud ; logements des gardiens et ateliers du musée : 11000 f. 00
Serrurerie : mobilier du musée dans les salles du bâtiment est ; continuation de l’aménagement des salles du 1er étage du bâtiment sud ; logements des gardiens ; ateliers du musée : 10000 f. 00
Fumisterie : calorifère du bâtiment sud, première annuité : 5000 f. 00
Marbrerie : vestibule de la bibliothèque, paliers de l’escalier du bâtiment sud : 800 f. 00
Peinture et vitrerie : continuation de l’aménagement des salles du 1er étage du bâtiment sud, logements des gardiens du musée : 3200 f. 00
Décoration en carton-pierre : achèvement de la bibliothèque et de son vestibule : 2000 f. 00
Sculpture : cheminée de la salle Henri II au 1er étage du bâtiment sud : 1500 f. 00
Total des travaux : 57142 f. 86
Honoraires :
Ceux de l’architecte à raison de 4 p. % : 2285 f. 71
Ceux du vérificateur à raison de 1 p. % : 571 f. 43
Total honoraires : 2857 f. 14
Total égal au crédit : 60000 f. 00
Suivant les instructions contenues dans votre dépêche du 8 avril, je me concerterai avec le bureau des comptes au sujet des soumissions qu’il y aura lieu de faire souscrire aux entrepreneurs et, si besoin est, au sujet des travaux qu’il y aura lieu de faire mettre en adjudication.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye
P. S. Les travaux de fumisterie dont il est fait mention dans la répartition qui précède étant à exécuter en trois ou autre annuités et un projet avec devis ayant été demandé à la maison Geneste, Herscher et compagnie, qui a fourni en outre quelques parties de tuyaux en tôle, l’architecte prie Monsieur le Ministre de faire examiner ce projet par le Contrôle, afin qu’une soumission spéciale puisse être ensuite demandée à ladite maison.
L’architecte
A. Lafollye »

Ministère de l'Instruction publique

Note concernant les crédits affectés à la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain
Aux termes d’un décret du 8 mars 1862, il a été décidé que le château de Saint-Germain-en-Laye serait restauré et approprié pour recevoir un musée gallo-romain.
De 1862 à 1879 (inclusivement) il a été dépensé une somme de : 2608000 f.
En 1880, l’architecte a disposé d’un crédit de : 125000 f.
1881, l’architecte a disposé d’un crédit de : 111000 f.
1882, l’architecte a disposé d’un crédit de : 125500 f.
1883, l’architecte a disposé d’un crédit de : 100000 f.
1884, l’architecte a disposé d’un crédit de : 120000 f.
1885, l’architecte a disposé d’un crédit de : 60000 f.
1886, l’architecte a disposé d’un crédit de : 60000 f.
Total : 3309500 f.
En 1887, les travaux ont été interrompus. Les propositions présentées par l’architecte pour le budget de cet exercice s’élevaient à la somme totale de 167053 f. Elles avaient notamment pour objet : l’aménagement des salles du 1er étage du bâtiment sud, l’installation de la bibliothèque, l’achèvement des ateliers du musée et de divers logements d’employés, la restauration du bâtiment ouest du côté de la cour etc. etc. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre demandant l’autorisation de monter sur les terrasses du château de Saint-Germain-en-Laye pour observer les environs

« Direction d’Artillerie de Versailles
Arrondissement de Saint-Germain
Place de Saint-Germain
Saint-Germain, le 17 juillet 1887
Le chef d’escadron Doyen, commandant l’Artillerie de l’arrondissement de Saint-Germain, à monsieur l’architecte du château de Saint-Germain
Monsieur,
En vous renvoyant une autorisation (que je viens de retrouver dans de vieilles archives) accordée au capitaine adjoint de mon prédécesseur, j’ai l’honneur de vous prier, si ma demande n’est pas indiscrète, de vouloir bien m’accorder une autorisation analogue. La possibilité d’observer du haut du château les environs de Saint-Germain peut être pour moi, et pour M. le général commandant supérieur de la défense de Paris, qui me l’a demandé lors de sa dernière visite, d’une grande utilité.
Veuillez agréer, Monsieur, avec mes remerciements, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Doyen »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant un crédit ouvert pour des travaux au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Minute de lettre du 8 juin 1889
Le ministre à M. le directeur des Musées nationaux
Monsieur le Directeur,
La loi portant ouverture d’un crédit de 186000 francs pour travaux dans les musées du Louvre et de Saint-Germain a été promulguée le 29 mai dernier.
J’ai l’honneur de vous communiquer ci-joint le programme des travaux projetés, dressé par la direction des Bâtiments civils. Je vous prie de me le renvoyer le plus tôt possible en me faisant connaître si vous avez quelques modifications à proposer.
Agréez etc.
Le Ministre »

Ministère de l'Instruction publique

Récit par Anna Francesca Cradock de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 22] À neuf heures, nous partions dans notre chaise de poste. Le beau temps n'a pas peu contribué à tout embellir sur notre chemin. Nous avons revu le pont de Neuilly. De là à Marly, c'est une suite de vignes, de vergers, de champs de blé, de luzerne, de jardins potagers cultivés avec un soin extrême. À Marly, nous vîmes la machine qui fait monter l'eau de la Seine jusqu'à l'aqueduc et alimente ainsi le parc de Marly et celui de Versailles éloigné de trois milles. Nous nous sommes promenés sur la plate-forme et avons admiré de magnifiques ormeaux.
De Marly au château de Saint-Germain, la vue est ravissante ; arrivés au château, nous y sommes montés aussitôt, et avons joui du paysage éclairé par un beau soleil. Après avoir vu, dans la chapelle, un tableau remarquable du Poussin, malheureusement très abîmé, nous descendîmes sur la terrasse. Le château, maintenant divisé en appartements, est tout en pierre ; les fenêtres seules sont encadrées de briques qui ajoutent à la gaieté et à l'élégance de la construction. Saint-Germain est une jolie ville, célèbre par sa salubrité. [p. 23] Nous dînames « Au Prince-de-Galles », et revînmes à Paris par une autre route. »

Cradock, Anna Francesca

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant une visite à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 4 décembre 1671
Quand je sortis hier matin de cette ville pour aller à la Cour, il n’était pas encore bien jour. Je rencontrai néanmoins M. de Louvois dans le faubourg de Saint Honoré, qui y entrait. Je ne croyais pas qu’il retournât à Saint Germain qu’à la nuit. J’allai, y étant arrivé, droit à la chambre du Roi. Il y parut demi heures après. Je l’abordai et le priai qu’à sa commodité je le pusse entretenir un quart d’heure chez lui. Il me dit : « Tout à cette heure », et me convia d’entrer dans le cabinet de Sa Majesté, lieu où personne n’entre que par grande faveur, où Elle devait bientôt aller négocier. Toute la Cour fut surprise de cette action et moi, qui sais les choses, encore plus que les autres. Jamais favori ni premier ministre ne peut [p. 200] rien entreprendre de plus haut ni de plus hardi. Il est vrai aussi qu’on le considère maintenant comme l’un et l’autre, et l’on ne doute plus que, si les choses continuent de la sorte, il ne soit bientôt seul et le tout puissant.
Quand nous fûmes dans ce cabinet, je le remerciai du rang qu’il a procuré au régiment de cavalerie que Votre Altesse a donné au Roi. Il me répondit que Sa Majesté avait avec plaisir pris cette résolution pour satisfaire Votre Altesse royale en ce qu’Elle souhaitait. Il me dit ensuite que monseigneur le prince en serait mestre de camp et M. le baron de Lucinge colonel lieutenant, avec commandement de mestre de camp. Je lui parlai ensuite des commandements que pourraient avoir MM. Cagnol et Grimaldi ; il me répliqué par leur commission de capitaines. Je lui représentai qu’il faudrait aussi leur donner des commissions de mestre de camp, particulièrement au dernier qui a servi durant si longtemps de lieutenant colonel des régiments des feus comte de [p. 201] Broglie et prince Almeric. Il me dit nettement que cela ne se pouvait pas, qu’il y en avait cent dans la cavalerie aussi anciens au service que lui, qui l’avaient demandé et auxquels on l’avait refusé et que, si on ouvrait cette porte, ce serait un embarras et une confusion qui apporteraient de grands désordres au service du Roi, qu’il n’y pouvait pas avoir de mestres de camp que ceux qui avaient des régiments, mais il m’assura que, contre la coutume observée dans ce service jusques à présent, tous les capitaines de ce régiment commanderaient aux Français à leur tour et par l’ancienneté de leur commission. »

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 20 décembre 1886
Monsieur le Ministre,
Le conseil municipal de Saint-Germain, dans une de ses dernières séances, a exprimé le vœu de voir les travaux de restauration de la chapelle terminés pour 1889.
Dans le cas où le vœu émis par le conseil parviendrait à M. le Ministre, il serait nécessaire pour y répondre d’être en possession du projet.
Je viens en conséquence prier M. le Ministre de vouloir bien demander au comité des Monuments historiques s’il a examiné le projet de restauration de la flèche de la chapelle, modifié selon ses instructions, que j’ai adressé à l’administration le 3 février dernier.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 24 septembre 1889
Emploi du crédit de 49000 f.
Travaux : 1° Etablissement de trois tronçons de la colonne Trajane dans les fossés.
2° Restauration du bâtiment rue Thiers faisant partie des ateliers de la Villa.
3° Meubles de salles XVII, XVI etc.
4° Achèvement de l’entresol du château sur la rue Thiers (logements d’employés).
Entrepreneurs ayant signé une soumission en 1889 :
Béché, pavage, bitume, etc., 15 % rabais.
Morin, entrepreneur de maçonnerie, 8 % rabais.
Monduit fils, plomberie et couvertures, 12 % rabais.
Entrepreneurs n’ayant pas de soumission :
Laubeuf, entrepreneur de charpente.
Hofman, menuisier.
Montier, serrurier.
Larible, peintre.
Note de l’architecte :
Le crédit de 49000 f. étant en dehors des travaux faisant partie des travaux annuels pour lesquels les entrepreneurs ont soumissionné, l’architecte pense que pour M. Morin (principalement) on peut demander une augmentation de rabais et profiter de cette circonstance pour le mettre en demeure, les agissements de cet entrepreneur laissant à désirer, comme service, comme exactitude, etc.
Dans le cas où il refuserait, je suis en mesure de proposer un excellent entrepreneur à Saint-Germain pour les travaux en dehors des tronçons, que M. Morin a commencés.
L’architecte du château
A. Lafollye »

Ministère de l'Instruction publique

Note concernant le rôle du service des Monuments historiques dans la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« [Copie :]
Palais-Royal, le 29 mars 1879
Note sur le château de Saint-Germain
Le château de Saint-Germain est classé parmi les Monuments historiques.
En 1862, quand il fut question de le restaurer, le projet fut soumis à l’examen de la commission des Monuments historiques, et c’est sur le rapport de cette dernière qu’on abandonna l’idée de conserver les pavillons de Louis XIV et qu’on résolut de rétablir le château dans son état primitif en restituant les pavillons qui existaient sous François Ier.
L’architecte, auteur du projet, M. Millet, était attaché au service des Monuments historiques.
Le ministère des Beaux-Arts concourt à la restauration par une allocation annuelle de 25000 francs et attache une grande importance à ce que cette entreprise soit continuée suivant les plans adoptés par la commission, et soit dirigée par un architecte que son expérience, ses connaissances et ses travaux antérieurs désigneraient pour continuer l’œuvre commencée.
Puisque la commission des Monuments historiques a été consultée dès le principe sur le projet et sur le choix de l’architecte, il serait juste qu’elle le fût encore aujourd’hui qu’il s’agit de choisir un successeur à M. Millet. Ce procédé semble d’autant plus indiqué que, nous le répétons, le ministère des Beaux-Arts concourt à la restauration par des subventions annuelles.
7 février 1890
Des lignes écrites au crayon à la suite de cette note disent bien que la commission des Monuments historiques a été consultée sur le choix de l’architecte appelé à remplacer M. Millet au château de Saint-Germain, mais en se reportant aux procès-verbaux de la dite commission on ne trouve pas mention de cette consultation.
Quoiqu’il en soit, il est certain, et le chef du bureau des Monuments historiques peut l’affirmer, que le choix de M. Lafollye comme architecte du château de Saint-Germain a été arrêté par M. de Ronchaud lorsqu’il avait, comme secrétaire général des Beaux-Arts, le service des Monuments historiques dans ses attributions. Cela est si vrai que M. Lafollye, lorsqu’il fut nommé, lui témoigna sa reconnaissance pour la part qu’il avait prise à sa nomination.
D’ailleurs, la commission a toujours été consultée dans toutes les circonstances où il s’est agi du château de Saint-Germain.
C’est l’un de ses architectes, M. Millet, qui a été choisi pour diriger cette entreprise, bien qu’il n’eût jamais, auparavant, été chargé d’aucun travail par le service des Bâtiments civils.
C’est la commission des Monuments historiques qui a, dans ses séances des 28 mars et 23 mai 1862, des 21 février, 12 avril et 10 juillet 1880, du 28 mars 1884 et du 11 décembre 1885, tracé le programme et suivi toutes les phases de la restauration (la lecture des procès-verbaux ne laisse aucun doute à cet égard).
M. Millet, aussi longtemps qu’il a été architecte du château, a considéré comme un devoir d’obtenir l’approbation par la commission de toutes les mesures concernant la direction et l’exécution de la restauration, ainsi que pourraient en témoigner ceux des membres de cette commission qui en faisaient déjà partie à cette époque.
Comment le service des Monuments historiques n’aurait-il pas été consulté pour la nomination des architectes chargés de la direction puisqu’il l’a été pour la nomination des agents placés sous les ordres de ce dernier, ainsi que le constate la copie du rapport ci-joint ?
Le chef du bureau des Monuments historiques
Signé : Viollet-le-Duc »

Ministère de l'Instruction publique

Description par Jacques-Antoine Dulaure des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 228] Jolie ville, située à quatre lieues de Paris, sur une montagne, dont le pied est arrosé par la rivière de Seine ; fameuse dans l’histoire par son ancien château, et dans tous les tems par la beauté de sa situation, et la pureté de l’air qu’on y respire.
L’ancien château fut d’abord bâti comme une forteresse, par Louis VI. Les Anglois le ruinèrent, et il ne fut rétabli que sous le règne de Charles V. François Ier le fit embellir et augmenter d’un étage. Louis XIV y fit construire, par Jules Hardouin-Mansard, les cinq gros pavillons dont le château est flanqué.
Outre ce château, il en est un autre appellée le Château-Neuf, éloigné du vieux d’environ deux cents toises ; il fut bâti pour Henri IV, par l’architecte Marchand.
Le roi d’Angleterre Jacques II, forcé de quitter son royaume, tint longtemps sa cour dans ce château de Saint-Germain. Un poète fait l’éloge de ce prince, de la manière suivante :
C’est ici que Jacques second,
Sans ministres et sans maitresses,
Le matin alloit à la messe,
Et le soir alloit au sermon.
Ce roi détrôné vivoit des bienfaits de Louis XIV, et d’une pension de 70000 livres que lui faisoit sa fille Marie, reine d’Angleterre, qui lui avoit enlevé sa couronne. Il [p. 229] s’occupoit à converser avec des moines, et à toucher des écrouelles qu’il ne guérissoit pas.
Ce roi mourut à Saint-Germain, le 16 septembre 1718.
Le nouveau château est aujourd’hui persqu’entièrement démoli. M. le comte d’Artois, à qui il appartient, en fait construire un autre à la même place, dont on voit déjà deux belles et grandes terrasses achevées.
Ce qui reste encore de ce château prouve qu’il étoit orné de médaillons et de bustes. Un de ces bustes ressembloit parfaitement au président Fauchet, auteur des Antiquités françoises et gauloises. Cet historien sollicioit depuis longtemps la récompense de ses travaux littéraires auprès d’Henri IV, qui, pour s’en débarrasser, lui dit un jour à Saint-Germain, en lui montrant le buste qui lui ressembloit, M. le président, j’ai fait mettre là votre effigie, pour perpétuelle mémoire. Fauchet, peu content de ce succès, composa les vers suivans :
J’ai trouvé dedans Saint-Germain
De mes longs travaux le salaire :
Le Roi, de pierre m’a fait faire,
Tant il est courtois et humain.
S’il pouvoit aussi bien de faim
Me garantir que mon image,
Ah ! Que j’aurois fait bon voyage !
Je retournerois dès demain.
Viens, Tacite, Salluste, et toi
Qui a tant honoré Padoue ;
Venez ici faire la moue
En quelque coin ainsi que moi.
Henri IV lut ces vers, et donna à Fauchet [p. 230] le titre d’Historiographe de France, avec une pension de six cens écus.
Nous sommes dispensés de faire une plus longue description de ce château. Ce qu’il en reste étant peu de choses, ainsi que les travaux recommencés.
L’ancien château, dont nous avons déjà parlé, est très solidement bâti ; on voit que, pour sa construction et sa décoration, on a employé beaucoup de briques. Sa forme est à peu près celle du vieux château de Chantilli ; ce que l’on n’apperçoit bien exactement que lorsqu’on est dans la cour. Il est entouré de fossés ; on a depuis peu détruit les pont-levis pour en construire en pierre de taile. Le comble de ce château est une voûte en dalles de pierre, qui forme une terrasse, d’où l’on jouit de la vue la plus magnifique.
La partie du château qui est face à l’occident, contient une salle très spacieuse qui sert de salle de bal et de spectacle.
La chapelle est située dans la partie du château qui est en face du midi ; elle renferme ce que la ville de Saint-Germain a de plus rare, et ce qui doit le plus piquer la curiosité des amateurs des beaux-arts.
La voûte de cette chapelle est ornée de peintures à fresque, à la vérité, un peu dégradées, mais qui ne doivent pas moins fixer les regards des curieux, à cause des hommes célèbres qui en sont les auteurs. Le Brun a fourni les dessins de la plus grande partie de cette voûte, Vouet en a fait plusieurs autres et les a peints presque tous, excepté quelques [p. 231] cartouches et médaillons qui sont de la main du célèbre Le Sueur.
Dans la nef, on voit deux grands tableaux de Roselli ; celui qui est sous l’orgue représente Judith rentrant à Béthulie, après avoir coupé la tête à Holopherne ; l’autre, en face de la porte d’entrée, offre le roi David qui vient de couper la tête à Goliath.
Le buffet d’orgue commencé, dit-on, sous Henri II, et fini sous Charles IX, est décoré de colonnes composites cannelées ; l’ensemble est plein d’harmonie ; le dessin en est pur, agréable, et ne ressemble guère à la manière détaillée de ce tems-là.
Dans la chapelle qui est à gauche, en entrant dans le cœur, est un tableau de Stella ; il représente l’éducation de la Vierge.
Le tableau qui est en face, offre Saint Louis, faisant l’aumône. Ce tableau est d’un bon maître, mais il est inconnu.
Le maître-autel est décoré de colonnes composites, dont les futs sont d’un très beau marbre noir, les bases et les chapiteaux de marbre blanc. Ces colonnes, d’une très grande proportion, ressemblent à celles dont le cardinal Mazarin fit présent aux Jacobins de la rue Saint-Jacques.
Le tableau du maître-autel représente la Cène. Il est peint par le Poussin ; nommer ce grand maître, c’est faire l’éloge de l’ouvrage. Ce beau tableau doit être transporté dans le Museum du Louvre.
Au-dessus de ce tableau, dans un attique, est un Sainte Trinité, peinte par Vouet ; aux [p. 232] deux côtés sont deux anges en stuc, grands comme nature, tenant les armes de France ; leurs attitudes est très gracieuse. On les regarde comme un des plus beaux ouvrages de Sarazin.
Dans la sacristie, on voit deux tableaux de moyenne grandeur, au milieu desquels est placé un crucifix d’ivoire. Celui qui est à gauche représente une Vierge donnant à tetter à son enfant ; un autre enfant souffle le feu d’un réchaud, sur lequel est placé un vase de bouillie. Les figures de la Vierge et de l’Enfant Jésus sont pleines de noblesse et de grâce ; tout est peint avec la plus grande vérité. C’est un ouvrage du Corrège.
Le tableau qui fait pendant est une mère de pitié. Cet ouvrage, plein d’expression, est d’Annibal Carrache.
Le Christ d’Ivoire est, dit-on, de Michel-Ange, quoique très-beau, on peut douter qu’il soit de ce grand maître.
Ces trois précieux morceaux ont été donnés par le cardinal Mazarin.
En sortant du château, on arrive au Boulingrin, pièce de gazon, ainsi nommée pour la première fois en France, par Henriette d’Angleterre, femme de Monsieur, frère de Louis XIV ; la terrasse qui l’avoisine est de la plus grande beauté ; la vue dont on y jouit est étonnante par son étendue et sa variété ; l’imagination ne peut rien enfanter de plus merveilleux.
De-là, on arrive à une autre terrasse, qui est peut-être la plus magnifique et la plus longue qu’il y ait au monde ; elle est l’ouvrage [p. 233] de Le Nostre, et a douze cents toises de longueur sur quinze de large ; d’un côté, la forêt de Saint-Germain l’ombrage dans toute son étendue ; de l’autre, une forêt qu’on voit presqu’en plan, la rivière de Seine, des campagnes, des châteaux, un lointain immense, offrent le tableau le plus agréable et le plus sublime.
Près de là est le jardin nommé de Madame la Dauphine, parce qu’elle s’y promenoit souvent.
Plusieurs rois et reines de France ont fait de longs séjours à Saint-Germain ; il fut même question d’y construire un palais propre à la résidence ordinaire des Rois ; mais on préféra, à la magnifique situation de Saint-Germain, le local sauvage de Versailles, et cette préférence est attribuée à la volonté particulière de Louis XIV.
On prétend que la vue du clocher de Saint-Denis épouvantoit l’âme de ce grand roi. Saint-Germain, en présentant sans cesse le terme de sa gloire et lieu de son tombeau, l’auroit maintenue dans des idées lugubres et affligeantes ; c’est pourquoi Saint-Germain ne fut point préféré.
Une autre foiblesse avoit été cause autrefois que Catherine de Médicis n’habitoit point ce beau séjour. Un devin lui avoit prédit qu’elle mourroit proche Saint-Germain, c’est pourquoi elle fuyoit cette ville avec le plus grand soin ; elle voulut habiter le Louvre, mais, se rappellant qu’il étoit de la paroisse [p. 234] de Saint-Germain-l’Auxerrois, elle abandonna les constructions qu’elle y avoit fait commencer.
Le terrein de la forêt de Saint-Germain est très sablonneux ; c’est ce qui fait que l’on peut y chasser en tout tems, et que le roi y vient ordinairement prendre ce plaisir pendant la mauvaise saison ; elle est une des plus belles du Royaume, et contient cinq mille sept cens quatorze arpens. »

Dulaure, Jacques-Antoine

Lettre concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Du 18 janvier 1887
M. le directeur à M. Lafollye, architecte
M., La commission des Monuments historiques, à l’examen de laquelle j’ai soumis les deux nouvelles études que vous m’avez adressées en vue de la couverture de la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain, a exprimé l’avis que, tout en adoptant le style de la décoration du XIIIe siècle, vous n’étiez pas entré suffisamment dans le caractère de la composition de votre prédécesseur, M. Millet. Elle a pensé en conséquence que le mieux étoit de développer votre idée personnelle, en continuant, bien entendu, à donner le caractère du XIIIe siècle à votre composition.
Je vous invite à vous conformer à cette opinion. »

Lettre concernant un crédit accordé pour les travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Paris, le 22 juillet 1890
Le directeur à M. Daumet, membre de l’Institut, architecte du château de Saint-Germain-en-Laye
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous annoncer que, par décision de ce jour, prise sur ma proposition, M. le ministre vous a ouvert un crédit de quatre mille francs (4000 f.) pour la consolidation des fondations de la tour d’angle de la chapelle dans la cour du château de Saint-Germain-en-Laye.
Cette dépense sera imputée sur les fonds affectés en 1890 aux réfections et grosses réparations des Bâtiments civils.
Je vous prie, Monsieur, de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour l’exécution de ces travaux et de vous entendre avec M. le chef du bureau des comptes et M. le contrôleur principal des Bâtiments civils et Palais nationaux au sujet de la désignation des entrepreneurs.
Agréez etc. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
2e bureau
Paris, le 23 juillet 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre et cher collègue,
M. l’architecte du château de Saint-Germain me fait connaître qu’il existe dans l’un des magasins de l’ancienne vénerie deux tableaux religieux provenant probablement de la chapelle de ce château.
J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien prescrire l’examen de ces œuvres et de m’indiquer quelle destination elles devront recevoir.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
Y. Guyot »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais de Versailles, 21 août 1890
Monsieur le Directeur,
J’ai été chargé par M. Gosselin, en congé, de voir à Saint-Germain deux tableaux religieux provenant sans doute de la chapelle du château sur lesquels M. le ministre désire être renseigné. J’ai pris jour avec M. l’architecte de Saint-Germain, qui a le dépôt de ces tableaux et les conserve dans les magasins de l’ancienne vénerie, et j’ai l’honneur de vous transmettre le résultat de mon examen.
Le premier tableau mesure 2 m. 26 de haut sur 1 m. 90 de large. Il représente une sainte assise et occupée à un ouvrage de broderie, entre deux anges agenouillés. Au-dessus, deux anges envolés tiennent des banderoles. Cette toile appartient à l’école française du XVIIe siècle. Elle ne porte aucune signature apparente. Certains indices me font penser à l’école de Simon Vouet.
Malheureusement, il est difficile de juger complétement du mérite de la peinture, qui est dans un mauvais état de conservation. Il y a même en plusieurs endroits des trous où l’on peut passer les doigts. La restauration en serait sans doute fort difficile.
La deuxième toile mesure 3 m. 24 de haut sur 2 m. 25 de large. Elle représente l’Institution de l’Eucharistie. Le Christ est debout parmi les apôtres, dans l’intérieur d’un édifice à pilastres ioniques. Elle est moins trouée que la précédente et paraît, en revanche, moins intéressante. Elle appartient à l’école française du XVIIe siècle.
Une épaisse couche de moisissure recouvre le second tableau. Aucune de ces œuvres ne me semblerait pouvoir convenir au musée du Louvre.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Pour le conservateur du musée de Versailles, en congé,
P. de Nolhac »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Enseignement et musée
République française
Palais-Royal, le 2 septembre 1890
Monsieur le ministre des Travaux publics (direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux, 2e bureau)
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Par lettre du 23 juillet dernier, vous m’avez demandé de faire examiner à Saint-Germain deux tableaux religieux qui proviennent vraisemblablement de l’ancienne chapelle du château et de vous indiquer la destination qui pourrait leur être donnée.
J’ai l’honneur de vous annoncer que ces œuvres, qui sont de l’école française du XVIIe siècle et exigeraient une restauration complète, ne sauraient convenir au Louvre ni à un autre musée nationale. Cependant, si votre administration consentait à en faire l’abandon à la direction des Beaux-Arts, celle-ci, après les avoir fait remettre en état, les attribuerait, à titre de dépôt, à un musée de province qui serait ultérieurement désigné et que je ne manquerai pas de vous faire connaître.
Je vous serai obligé, M. le Ministre et cher collègue, de vouloir bien me dire si cette solution vous agrée et je saisis l’occasion qui m’est offerte pour vous renouveler l’assurance de ma haute considération.
Pour le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Et pour le directeur des Beaux-Arts, en congé,
Le chef du secrétariat des services des Beaux-Arts
Hecq »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
2e bureau
Paris, le 20 septembre 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
M. le Ministre et cher collègue,
Par lettre en date du 2 septembre courant, vous m’avez fait connaître que les deux tableaux déposés dans l’ancienne vénerie du château de Saint-Germain ne sauraient convenir ni au Louvre, ni à un autre musée national, mis que l’administration des Beaux-Arts pourrait, après les avoir remis en état, les attribuer à un musée de province.
J’ai l’honneur de vous annoncer que je consens volontiers à céder les œuvres dont il s’agit à votre département, dans les conditions ci-dessus indiquées. Je vous prie en conséquence de vouloir bien m’indiquer la personne qui sera désignée pour en prendre livraison afin que je donne à M. l’architecte du château de Saint-Germain les instructions nécessaires.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, les nouvelles assurances de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
Y. Guyot »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais du Louvre, le 15 novembre 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez bien voulu me demander à la date du 28 octobre si le musée du Louvre a pris livraison des deux tableaux que M. le ministre des Travaux publics a cédés à l’administration des Beaux-Arts et si ces œuvres d’art peuvent être expédiées, sans être l’objet de réparations, à des musées de province.
J’ai l’honneur de vous informer que les toiles dont il s’agit ont été mises en magasin au Louvre. Toutes deux sont en mauvais état et l’une d’elles est percée de trous. Un de ces trous a plus d’un centimètre carré.
La restauration de ces peintures entrainerait des frais relativement assez élevés, hors de proportion avec leur valeur, à peu près nulle sous le rapport de l’art.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Musées nationaux et de l’école du Louvre
A. Kaempfen »

Ministère de l'Instruction publique

Acte de baptême de Xavera Beatrix Stafford dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptisée dans la chapelle du château vieux de ce lieu par monsieur l’abbé Innese, aumosnier du roy et de la reine d’Angleterre, Xavera Beatrix, née en legitime mariage le troisieme du present mois, fille du sieur Jean Stafford, seigneur anglois, et de Marie Southcott, ses pere et mere, angloise de nation, la maraine tres haute et tres vertueuse princesse Marie d’Est, princesse de Modenne, epouze de tres haut et tres puissant monarque Jacques second, roy d’Angleterre, qui a signé, en presence et du consentement de maistre Michel Trinité, l’un des vicaires de cette paroisse, qui a apporté les saintes huiles revestu de surplis et d’estole.
Maria R.
Jacques P.
Inesse
Trinité, vicaire »

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais du Louvre, le 20 décembre 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
En réponse à une lettre que vous avez bien voulu m’adresser le 25 novembre dernier, j’ai l’honneur de vous informer que, d’après un devis établi par le rentoileur des musées nationaux, M. Chapuis, la remise en état des deux tableaux récemment cédés par M. le ministre des Travaux publics à l’administration des Beaux-Arts entraînerait une dépense totale de 500 francs, dont 300 francs pour la plus petite de ces peintures, qui exige absolument un rentoilage, et 200 francs pour la plus grande, l’opération du rentoilage pouvant être évitée pour celle-ci, en conservant le châssis et en se bornant à mettre des pièces pour boucher les trous.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Musées nationaux et de l’école du Louvre
A. Kaempfen »

Ministère de l'Instruction publique

Acte de baptême de Joseph François Martinash dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé dans la chapelle du chateau vieux de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy le june, aumosnier du roy d’Angleterre, Joseph François, né en legitime mariage le vingt du present mois, fils de Jean Martinash, officier du roy d’Angleterre, et d’Elisabeth Stodard, ses pere et mere, le parain tres haut et tres puissant Jacques Edouard, prince de Galles, fils de tres haut et tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, et de tres haute et tres puissante princesse Marie d’Est, princesse de Modenne, ses pere et mere, qui a signé, en presence et du consentement de maistre Estienne Coppin, l’un des vicaires de cette paroisse, qui a apporté les saintes huilles revestu de surplis et d’estolle.
James P., P. Ronchi
Mary Stafford, Coppin, vicaire »

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Minute de lettre du 8 janvier 1891
Le ministre à M. le directeur des Musées nationaux
Monsieur le Directeur,
Comme suite à ma dépêche du 25 novembre dernier et en réponse à votre lettre du 20 courant, j’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien donner des instructions pour la restauration des deux tableaux religieux mis par M. le ministre des Travaux publics à la disposition de l’administration.
La dépense de 500 f. qu’entraînera la remise en état de ces deux œuvres sera supportée, ainsi que je vous l’ai fait connaître, par la direction des Beaux-Arts.
Dès que ce travail sera terminé, vous voudrez bien m’en donner avis et inviter M. Chapuis à produire un mémoire établi en triple expédition, dont une sur papier timbré à 0.609.
Agréez etc.
Pour le ministre »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Paris, le 19 janvier 1891
Monsieur le Ministre,
Permettez-moi de rappeler votre attention sur un édifice d’un intérêt d’art considérable et dont la restauration est entreprise depuis 1860, sur le château de Saint-Germain, notamment sur la chapelle, œuvre d’art classée comme Monument historique. Les travaux spéciaux à cette chapelle ont été commencés en 1873. Ils sont suspendus depuis 1881. Ils s’exécutent au compte de l’Etat par contributions égales entre le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts (Monuments historiques) et le ministère des Travaux publics (Bâtiments civils) comme en témoignent deux lettres échangées entre les ministères aux dates des 5 et 9 mars 1874.
L’ensemble des deux devis approuvés pour la construction de la chapelle s’élève à 498548 f. Les dépenses liquidées de 1873 à 1881 montent à 424470 f. 15, ce qui laisse livre 74077 f. 85. Les imputations sont : crédit des Bâtiments civils : 233447 f. 81, crédit des Monuments historiques : 191022 f. 34, ensemble : 424470 f. 15. Ce qui constitue un disponible de crédit : Bâtiments civils : 15826 f. 19, Monuments historiques : 58251 f. 66, ensemble crédits disponibles : 74077 f. 85.
On pourrait donc, Monsieur le Ministre, reprendre les travaux en demandant à chaque administration les sommes correspondantes aux crédits livres. Mais l’achèvement de la chapelle est intimement lié à la restauration de la tour attenante, dont les travaux incombent entièrement à la charge des Bâtiments civils et pour laquelle vous aviez accordé un premier crédit de 4000 f. sur le dernier exercice. Il m’a paru utile d’étudier les deux opérations au double point de vue des travaux et des dépenses à faire pour leur exécution.
Les travaux de la chapelle et ceux de la tour sont liés depuis la mise à jour par M. Millet, l’éminent architecte du château et peu de temps avant sa mort, de l’ancienne porte d’entrée à cette chapelle ogivale, englobée dans les maçonneries de la tour construite sous François 1er.
Mon prédécesseur, à la suite de cette découverte, avait saisi l’administration d’un projet consistant à faire disparaître la tour pour dégager la chapelle. Mais la commission des Monuments historiques a repoussé cette proposition en déclarant qu’il y avait lieu de conserver la tour contenant un escalier et de remettre en honneur l’ancienne porte de la chapelle. C’est dans ce sens que j’ai cherché la résolution du problème et je viens, Monsieur le Ministre, soumettre ce projet à votre examen. Le projet consiste à supprimer la 1ère révolution de l’escalier afin de démasquer l’arc ogival richement orné et le tympan surmontant le linteau de la porte. Cette combinaison respecterait la voûte rampante de l’escalier dans la presque totalité de son développement. Quelques marches à descendre mettraient les sol de l’entrée à la tour en communication avec le sol de la chapelle. Quant à l’escalier, son départ serait respecté au 1er étage, en communication avec un autre escalier compris au projet dressé par M. Millet. Afin de suppléer à la portion de tour qu’il faudrait faire disparaître au rez-de-chaussée pour démasquer la porte, on établirait une voûte en accord avec le style de l’escalier dont elle devra supporter le poids. Peut-être y aura-t-il lieu pour garantir la solidité de tirer toute cette partie en fer (cet élément de construction tout moderne paraît ici d’un emploi obligé), une avancée peu accentuée sur la cour se reliera avec la construction de la chapelle.
Certainement, Monsieur le Ministre, ce que je crois devoir proposer s’éloigne des constructions si rationelles du Moyen Age et de la Renaissance, en employant ce que l’on pourra qualifier d’artifices. Mais il semble que le but à atteindre peut légitimer le projet et que je suis prêt à modifier si d’autres idées sont suggérées.
A propos de la chapelle, il y a lieu d’examiner la question des dépenses nécessaires à l’achèvement de la restauration. Au commencement de ce rapport, il a été établi qu’il reste disponible 74077 f. 85 sur les crédits alloués. Cette somme sera insuffisante pour achever l’opération interrompue. On peut expliquer cette insuffisance par la difficulté d’évaluer des travaux de cette importance dans l’état de mutilation de cette chapelle abandonnée pendant des siècles et dont témoigne ce qui subsiste encore. Cet examen rend compte que les évaluations ne pouvaient être qu’approximatives. Actuellement, il n’en est plus ainsi. On peut s’appuyer sur des documents précis, les mémoires de dépenses réglés, y puiser les éléments du devis d’achèvement. Pour la chapelle seulement, en comprenant l’ornementation en plomb ouvré de la crête et de la flèche et les vitraux blancs les plus simples, on arrive à la somme approximative de 276172 f., en tenant compte du renchérissement de la main d’œuvre, renchérissement qui doit tenir une large part dans l’écart entre le prix des travaux prévus il y a plus de 25 ans et ceux exécutés depuis 1853 jusqu’en 1881 pendant la période où le main-d’œuvre était à son maximum de valeur.
Quant aux dépenses pour la restauration de la tour et incombant aux Bâtiments civils, si une estimation très exacte ne peut en être faite par suite de son très mauvais état, on peut en comptant largement l’évaluer comme devant s’élever, d’après devis ci-joint, à 64578 f. 00.
En résumé, Monsieur le Ministre, les dépenses à faire pour achever la restauration de la chapelle devront s’élever à 275000 f. environ soit 200000 f. de plus que la somme prévue et sur laquelle 74077 f. 85 sont restés sans emploi, comme j’ai l’honneur de la proposer si les travaux sont repris. Le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts devra y participer, savoir pour crédit arriéré libre : 58251 f. 66
Moitié de l’insuffisance de crédit chapelle : 100000 f. 00
Soit pour 158251 f. 68
Le ministère des Travaux publics devra de son côté participer pour crédit arriéré libre : 15826 f. 19
Moitié de l’insuffisance de crédit chapelle : 100000 f. 00
Restauration de la tour : 64578 f. 00
Soit pour 180404 f. 19
Dernièrement, Monsieur le Ministre, en faisant les propositions d’allocation de crédits pour travaux à exécuter au château de Saint-Germain, je demandais de faire inscrire au chapitre des grosses réparations un premier crédit de 20000 f. applicable à la restauration de la tour attenant à la chapelle. Si M. le Ministre de l’Instruction publique pouvait disposer de pareille somme sur le crédit des Monuments historiques, on pourrait dès cette année reprendre des travaux depuis longtemps interrompus, assurer la conservation de ce qui est déjà exécuté et ôter à une partie du château l’aspect d’abandon qui impressionne péniblement les nombreux visiteurs du musée. Ce serait enfin donner satisfaction à l’opinion du public, étonné deu si fâcheux état de l’œuvre entreprise.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant des fouilles entreprises au château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport de la commission par M. Selmersheim, inspecteur général, sur les fouilles faites au château de Saint-Germain-en-Laye
La visite faite par la sous-commission déléguée le 5 décembre 1888 à Saint-Germain-en-Laye pour examiner les fouilles faites par M. l’architecte Lafollye dans la cour du château n’a pas donné le résultat auquel on s’attendait :
L’architecte a remis au jour les substructions découvertes par feu Millet en 1873 dont nous avons l’honneur de communiquer le relevé et le plan, a déblayé plus complètement la partie centrale près du degré descendant aux caves, a trouvé quelques débris provenant d’une porte du XIVe siècle et des gargouilles qui se trouvaient placés dans une maçonnerie sous une marche, mais en somme n’a pas découvert dans la cour de traces pouvant faire supposer qu’un bâtiment existait en retour, au sud, derrière le chevet de la chapelle.
Par contre, une démolition pratiquée dans l’ébrasement de la 1ère fenêtre du rez-de-chaussée près la porte d’entrée dans le bâtiment ouest a mis en lumière une embrasure d’archère avec la trace de son glacis, ce qui tendrait à démontrer que les constructeurs de la Renaissance ont suivi de ce côté le périmètre de l’ancien château, dont ils auraient noyé les substructions dans les nouvelles maçonneries quand, pour le reste des bâtiments, ils ont abandonné complètement l’ancien plan.
Mais, pour se prononcer d’une manière certaine sur l’existence de cette aile occidentale, il faudrait faire des sondages dans les caves et en d’autres points du rez-de-chaussée de ce bâtiment. Il serait à désirer aussi que le plan des substructions existant sous le sol de la cour fût tracé, quand on fera le pavage, au moyen de pavés plus foncés.
Paris, le 6 décembre 1888.
Selmersheim »

Récit par Sophie von La Roche de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 546] Wir kamen eben von der beruhmten Terrasse von St. Germain zuruck, die wir nicht nur wegen ihrer Schonheit, sondern auch mit einem gewissen Geist der Wallfahrt, fur das Andenken Heinrich des IV. Der sie auffuhren liess, besuchten, und von welcher man die vortrefliche Ausficht auf Paris, das Thal, die Seine und Marly hat ; ja man sagt : Dieses schone Schloss wurde nie verlassen worden seyn, wenn man Ludwig dem XIV. Die Ausficht auf die Thurme der Abten St. Denis hatte verbergen konnen, weil er nicht Kraft genug in seiner Seele fand, den Begrabnisort seiner Vorfahren mit Ruhe anzusehen. Ludwig der XI. Welcher auch den Tod furchtete, hatte dieses Schloss seinem Leibarzt, vielleicht aus der nemlichen Ursache, geschenkt ; Karl der V. hingegen hatte es, wegen der schonen Lage und [p. 547] gesunden Luft, im Jahr 1370 erbaut, und hatte freylich den Bennahmen des Weisen nicht verdient, wenn er den Gedanken des Todes nicht wie ein Mann getragen hatte. Er mag sich wohl oft bey Erblickung dieser bedeutenden Thurme vorgenommen haben, die Lorbeerkrone eines guten Nachruhms zur Zierde seiner Ruhestatte zu erwerben. KIarl der VI. verlohr St. Germain an die Englander. Sein Sohn kaufte es von einem englischen hauptmann zuruck. Franz der I. dachte darinnen an den Genuss seines Lebens bey der schonen Jagd in dem nahe anstossenden Wald. Man sieht noch an der obersten Fensterreyhe ringsumher im hof den gebrannten Salamander, welcher sein Sinnbild war. Henrich der IV. und Ludwig der XIII. vergrosserten und verschonerten es. Man will jetzo diess Schloss als Beweiss der Verganglichkeit ansehen, weil der Alcove, in welchem Ludwig der XIV. gebohren wurde, nun ein Staubwinkel ist, und die Gallerien, worinnen sich der hofstaat versammelte, Kornboden geworden sind. Ich habe nicht viel gegen diese Abanderung einzuwenden, den Ludwig der XIV. ist jetzo selbst nichts mehr, als eine Hand voll Staub, warum sollte das Zimmer davon befreyt seyn ? und nuzliche Kornmagazine fur das gemeine Wesen entehren, wie ich denke, die Stelle der Hofleute nicht sonderlich. Gerne mochte ich aber, dass der Zufall den lezten grosen Bewohner dieses von seinen Konigen verlassenen Hauses, Jacob den II. Konig von England, welcher seinen Thron verliess, in dem Zimmer hatte sterben lassen, in welchem sein Beschutzer gebohren wurde. Dieser hatte uber Veranderung und Verschiedenheit nachdenken und sprechen konnen. Merkwurdig ists, dass hier in den koniglichen Garten die ersten Springbrunnen im Grosen errichtet wurden, welche der Prasident [p. 548] Moncontis von Lyon erfand. Das Schloss ist ein groses Viereck, dessen angebaute grose Thurme auswarts als breite Vorsprunge, im Hof aber, als runde Thurme erscheinen. Das Ganze ist von dunkelrothen Ziegelsteinen und sehr hoch gebaut. Innen und aussen laufen Gallerien herum, von welchen man die angenehmste Aussicht hat. Der Theil des schonen Waldes, welcher an das Ende der Terrasse fuhrt, ist immer voll Spazierganger von der besten Menschenclasse. Man sahe ihnen an, dass Klugheit, Ruhe und Freundschaft unter ihnen wohnen. Viele angesehene Familien von Paris begeben sich hieher, eine vernunftige Stille und wohlfeilere Lebensmittel zu finden, und dennoch in der Nahe des Hofs von Versailles zu leben, wo sie leicht alles Neue erfahren, und die Gnadenzeit fur sich und die Ihrigen nutzen konnen. Wir gingen auch in die Kapelle, welche von schoner Bauart ist. Die Decke ist voll Gemalde aus der biblischen Geschichte, sehr fein gemalt, und die Einfassungen der Winkel, welche das Gemalde bildet, und die Saulen, welche das Gewolbe tragen, sind alle vortreflich vergoldet. Sie sind aber nicht nur ein Beweiss der alten Pracht, sondern auch der alten Kunst. Denn gewiss, die neuen Vergoldungen werden nicht so lange in ihrer Schonheit dauern. Ich wunschte einen alten Saal des Schlosses zu sehen. Aber er ist ganz verbaut, und wie das Louvre in Paris zu Gnadenwohnungen eingerichtet. Die Vorhöfe sind einsam und mit Gras bewachsen. Von den schonen Grotten, und in Wasserwerken sich bewegenden Gottern und Thieren, sieht man nichts mehr ; aber Leute jedes Alters, mit dem Ausdruck einer stillen Zufriedenheit, finden sich hier unter den Baumen, welches in Paris, dessen Rauchsaulen und Thurmspitzen man erblickt, nicht moglich ist, wo [p. 549] die Menschen vom Ehr und Geldgeitze, von Sorgen und Neugierde umher getrieben warden, und auch der, so in der Kutsche sizt, durch die Gegenstande der Pracht und Kunst, durch den Larmen der Fuhrwerke und Fussgänger aus dem Gleichgewichte gebracht wird. »

La Roche, Sophie (von)

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant une audience du roi à l’ambassadeur de Hollande à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le jour des Rois de l’année 1672
Samedi, quand le Roi se déclara qu’il n’irait plus en Champagne, il dit au sieur de Bonneuil, l’introducteur, de faire savoir à l’ambassadeur de Hollande qu’il lui donnerait audience le lundi [p. 218] matin, qui y fut. Comme il fut arrivé à la chambre de descente, M. Le Tellier s’y rendit, parce que le Hollandais n’a pas encore les jambes bonnes et ne pouvait pas monter à la chambre du ministre, qui est fort haute. Ils demeurèrent une demi heure enfermée, mais on ne sait pas encore ce qui se passa dans cette conférence. Après quoi l’ambassadeur alla chez le Roi. Il était dans son cabinet, seul, mais il y avait dans un jour au devant, entre lesquels il n’y a pas de porte qui ferme, monsieur le Prince, M. de Turenne, les ducs de Créquy, d’Aumont, de Gesvres et de La Feuillade, M. Le Tellier, et le roi y fit appeler le comte de Castelmeilhor et le marquis d’Estrades, qui étaient dans sa chambre ; après quoi l’ambassadeur entra. Il dit au Roi (à ce qu’une personne m’a dit, qui m’a assuré l’avoir appris de Sa Majesté même) que messieurs les Etats généraux, ses maîtres, ayant été assurés de bien des endroits que le grand armement que faisait Sa Majesté en terre et en mer était pour les attaque, qu’ils ne le pouvaient [p. 219] pas croire, puisqu’ils avaient toujours maintenu bonne amitié et correspondance avec sa Couronne et eu toujours grande estime et déférence pour sa personne, que dans toutes les occasions ils lui avaient rendu des fidèles et importants services, qu’ils les lui continueraient tant qu’Elle les agréerait, que s’ils avaient fait quelque chose qui lui eût déplu, qu’ils l’ignoraient, que si Elle avait la bonté de leur faire savoir, qu’ils se mettraient en toute la posture qu’il souhaiterait pour y réparer et qu’ils étaient prêts de lui donner toutes les satisfactions convenables qu’Elle voudrait exiger d’eux. On dit que le Roi lui répondit succinctement que s’il avait armé, que ce n’était qu’à l’exemple de ses voisins qui avaient eu envie de lui nuire et de l’attaquer, qu’il était en état de ne pas les craindre, qu’il ferait encore bien plus de troupes qu’il n’en avait et qu’alors il ferait tout c que ses intérêts et sa réputation lui dicteraient.
[p. 220] L’ambassadeur de Hollande lui présenta après la lettre de ses souverains ; le Roi lui dit qu’elle était imprimée, qu’elle courait toutes les provinces de l’Europe et qu’il savait ce qu’elle contenait puisqu’il l’avait il y a quinze jours, que néanmoins il ne laisserait pas de la prendre et qu’il aviserait à la réponse qu’il devra leur faire. L’ambassadeur lui répliqua que s’il lui avait donné audience la première fois qu’il la lui avait fait demander et qu’il lui avait plu de la lui faire assigner, qu’assurément il aurait eu ladite lettre auparavant que personne autre que ses souverains en eussent connaissance, mais que, comme il avait cru qu’il aurait eu ladite audience alors qu’on la lui avait fait espérer, qu’il l’avait écrit aux Etats, qu’eux, s’étant figurés que c’était une chose faite, avaient donné des copies de ladite lettre aux ministres étrangers qui étaient auprès d’eux à La Haye, afin que chacun sût la disposition où ils sont de l’honorer et de lui donner toute satisfaction. Après quoi, il se retira, voyant qu’il ne pouvait pas [p. 221] faire déclarer le Roi sur quoi que ce fût ; il ne fut pas avec lui un demi quart d’heure. Il paraît satisfait de cette réponse. Il ne s’en ira pas, comme il souhaitait, les Etats le lui ayant défendu.
Dès qu’il fut sorti d’auprès de Sa Majesté, elle approcha ses messieurs qui étaient en son avant cabinet, leur dit ce qui s’était passé entre elle et cet ambassadeur, puis remit la lettre des Etats à monsieur le Prince, qui la lut tout haut et qui ne contient que ce que leur ministre avait proféré verbalement à Sadite Majesté. Tout cela fait croire qu’Elle ne changea pas de dessein et qu’elle suivra toujours sa pointe et sa résolution, où tout s’achemine également et sans aucune interruption. »

Acte de baptême de Marie Anne Baguette dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptizée en la chappelle du chateau vieux de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, aumonier du roy d’Angleterre, Marie Anne, née en legitime mariage le vendredy saint vingtieme jour du present mois, fille de Jean Baguette, gentilhomme ordinaire du roy d’Angleterre, et d’Heleine Goulde, ses pere et mere, la marreinne tres haute et tres puissante princesse Marie d’Est, princesse de Modene et reine d’Angleterre, laquelle a signé en presence et du consentement de maistre Estienne Coppin, l’un des vicaires de cette paroisse, qui a apporté les saintes huiles revetu de son surplis et de son etolle.
Maria R.
P. Ronchi
Coppin, vicaire »

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres de Saint-Germain-en-Laye
Paris, le 19 janvier 1891
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Lors de votre récente visite au château de Saint-Germain, vous avez pu vous rendre compte de l’intérêt de la restauration entreprise de ce grand édifice, mais aussi de l’abandon dans lequel restent les travaux de la chapelle, enfin de l’état de péril de l’escalier attenant. J’étais à ce moment sur le point de vous adresser la proposition de reprendre les travaux, déjà le projet et les devis étaient dressés… Je vous transmets aujourd’hui le travail comprenant 7 feuilles de dessins, deux devis et un rapport. Ces documents permettront l’examen de mes propositions par les conseils compétents et je me permets de mettre la reprise des travaux sous votre haut patronage.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Acte de baptême de Marie Nugent dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptisée dans la chapelle du vieux chateau de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy le jeune, aumosnier du roy d’Angleterre, Marie, née en legitime mariage le quatorzieme du present mois, fille de Richard Nugent, coronel irlandois, et d’Anne Nagle, ses pere et mere, la maraine tres haute et tres puissante princesse Marie d’Est, princesse de Modene et reine d’Angleterre, qui a signé, en presence et du consentment de maistre Estienne Coppin, l’un des vicaires de cette paroisse, qui a apporté les saintes huilles revestu de surplis et d’estolle.
Maria R.
P. Ronchi
Coppin, vicaire »

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