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Description archivistique
Médiathèque du patrimoine et de la photographie Millet, Eugène
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Lettre concernant la compétence des Monuments historiques sur les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 8 février 1880
Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat,
Vous avez bien voulu me charger de visiter le château de Saint-Germain-en-Laye et d’examiner les propositions faites par M. l’architecte Lafollye en vue de modifier les plans de M. Millet ainsi que d’autres dispositions existantes.
Avant d’émettre un avis à ce sujet, permettez-moi, Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat, d’appeler votre attention sur un point de la lettre de M. le ministre des Travaux publics, en date du 22 janvier dernier, et qui m’a semblé devoir être éclairé avant toute décision de votre part.
Cette lettre contient la proposition suivante : « J’ajouterai qu’il me paraitrait y avoir un grand intérêt à inviter la commission des Monuments historiques à déléguer quelques-uns de ses membres pour examiner sur place, de concert avec le conseil des Bâtiments civils, la proposition de M. Laffolye. Il pourrait s’établir ainsi, entre les deux services, un accord qui serait très profitable à la bonne et prompte solution de cette affaire. »
Ayant examiné sur place avec l’architecte les propositions dont il s’agit, il m’a paru, Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat, que la commission des Monuments historiques pourrait y faire quelques objections et qu’il en naitrait peut-être certains désaccords entre les représentants des deux ministères. Il serait alors difficile de les trancher, si au préalable vous n’aviez pas, avec M. le ministre des Travaux publics, établi d’une façon bien nette quel est le principe en vertu duquel chaque service aura à se prononcer, en un mot où est la ligne de démarcation de compétence de chacun d’eux.
La situation qui se présente offre un grand nombre de précédents et il en est résulté des conflits restés sans solution. Permettez-moi, Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat, de vous rappeler les affaires actuellement pendantes des statues de Saint-Ouen de Rouen avec la fabrique paroissiale, du Mont Saint-Michel avec les ingénieurs des travaux publics, du Palais de justice de Dijon avec la magistrature et le conseil général de la Côte-d’Or, etc. Pour le château de Saint-Germain, ne serait-il pas préférable, au lieu de réunir au début sur les lieux des membres des deux services plus ou moins jaloux de leurs attribution et parlant tous en leur nom personnel, de soumettre mon rapport à la commission des Monuments historiques, qui l’approuvera ou le modifiera, mais qui, en tous cas, vous présentera une opinion bien fondée qui serait communiquée au service des Bâtiments civils, lequel discutera vos propositions et fera connaître son avis. C’est ainsi, seulement, me semble-t-il, qu’une discussion pourrait être véritablement sérieuse et féconde.
Quant au principe général, qui est la seule raison d’être du service des Monuments historiques, et, aussi bien afin d’éviter les difficultés présentes que celles à venir, et nous sommes menacés d’en voir surgir bien d’autres, il me parait qu’il serait opportun, Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat, de détruite toute confusion et d’affirmer au moyen d’instructions et de règlement la compétence et la prépondérance de la commission des Monuments historiques toutes les fois qu’elle ne dépassera pas sa mission. Il y a presque toujours plusieurs moyens de donner satisfaction aux exigences des autres administrations, tandis qu’il n’y a qu’une seule manière de conserver un Monument historique, c’est de n’en pas altérer l’intégrité, autrement le but de notre beau et noble service ne serait plus qu’un leurre.
Permettez-moi, Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat, de vous soumettre ces quelques réflexions et de vous demander votre appui en leur faveur.
J’ai l’honneur d’être, avec le plus profond respect, Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat, votre très humble et très obéissant serviteur.
L’inspecteur général des Monuments historiques
Ruprich Robert »

Cette lettre est annotée : « J’approuve les conclusions du présent rapport » et, plus loin, « Viollet-le-Duc ».

Lettre de l’architecte Lafollye concernant l’aménagement du logement du conservateur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain, le 6 juillet 1880
Monsieur l’Inspecteur général,
En faisant contrecoller les dessins de M. Millet pour les conserver, j’ai retrouvé il y a quelques jours un plan contenant le relevé d’un escalier dont les accès étaient pratiqués dans le mur occidental du pavillon sud-est et qui deservait tous les étages du bâtiment sud. Cet escalier fut bouché par Hardouin-Mansard quand il construisit le gros pavillon de l’angle sud-est aujourd’hui démoli, et remplacé par un escalier beaucoup plus grand qui remplissait le même but.
Je dois dire d’abord que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé depuis l’angle sud-est jusqu’à la chapelle au moment où commencèrent les travaux de restauration du château, c’est-à-dire en 1862.
A cette époque, des traces de baies bouchées à chaque étage de l’angle sud-est engagèrent M. Millet à faire des sondages qui mirent à découvert l’escalier dont je parle. Cet escalier montait de l’entresol au 1er étage, du 1er étage à un second entresol pris aux dépens du 1er étage, de ce second entresol au 2e étage, et enfin il y avait encore les premières marches d’une dernière révolution conduisant sur la terrasse en pierre qui couronnait le château du temps de François 1er.
Si vous rapprochez ce renseignement d’un autre non moins positif qui est fourni par l’existence des parties de poutres encore visibles, sciées à quelques centimètres de la face intérieure du mur du bâtiment sud et vers la chapelle, il est facile d’établir d’une manière péremptoire que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé et cela du temps de François 1er. Ce qui le prouve, ce sont les moulures des poutres dont les portées sont encore visibles et surtout les portes de l’escalier que je signale, dont la construction est antérieure aux travaux exécutés par Hardouin-Mansart. Louis XIV fit remplacer l’escalier de François 1er par un autre situé à sept mètres plus loin dans son gros pavillon, et il conserva l’entresol du bâtiment sud, tel qu’il avait été établi sous François 1er.
De ce qui précède, il résulte donc :
1° que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé du temps de son fondateur, c’est-à-dire François 1er.
2° qu’Hardouin-Mansart, au temps de Louis XIV, respecta cette disposition tout en murant l’escalier de François 1er pour en construire un autre remplissant les mêmes conditions dans son gros pavillon de l’angle sud-est.
3° que M. Millet, après la démolition du pavillon de Louis XIV, avait reconnu aussi comme indispensable l’existence d’un escalier vers l’angle F, qu’il a construit pour cela l’escalier C et qu’il n’a supprimé l’entresol du 1er étage que dans la partie M occupée par la bibliothèque du musée, le conservant, ainsi que son projet l’indique, dans la partie occupée par le logement du conservateur.
Il faut remarquer en outre que, pour gagner de la hauteur dans les étages de ce bâtiment ainsi entresolé, M. Millet, abandonnant le principe des planchers en bois, avait adopté les planchers en fer et avait aussi augmenté la hauteur des croisées pour avoir plus de jour et plus d’air dans les pièces d’entresol. Les fenêtres des autres façades n’ont que 4 m. 43 au lieu de 4 m. 75 qu’il a données aux fenêtres de ce corps de bâtiment.
Il faut remarquer d’ailleurs, M. l’Inspecteur général, qu’il serait toujours possible de supprimer le plancher intermédiaire si plus tard on supprimait le logement du conservateur, sans rien changer à l’ordonnance de l’étage. Tandis que supprimer les voûtes du 2e étage pour faciliter l’établissement d’un appartement moderne serait une chose très regrettable, puisqu’elle aurait pour conséquence d’interrompre la magnifique ordonnance des voûtes du 2e étage, de modifier le système de construction du temps, et de retirer à ce monument un des principaux caractères de son originalité, caractère que nous avons surtout mission de respecter et de conserver.
Lorsque j’ai eu l’honneur d’entendre vos observations à ce sujet, j’étais nouvellement chargé du service et j’ignorais encore les différentes circonstances qu’une étude plus approfondie du château m’a fait connaître.
Je tiens à votre disposition les différents relevés et les carnets de l’inspecteur de M. Millet qui est encore le mien. Ces relevés et ces carnets servaient à M. Millet pour l’étude de ses projets de restauration et j’ai pensé qu’il vous serait agréable de prendre connaissance de tous ces faits qui ne pouvaient être connus que de ceux qui ont suivi dès l’origine les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Je suis avec respect, Monsieur l’Inspecteur général, votre tout dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Du 18 janvier 1887
M. le directeur à M. Lafollye, architecte
M., La commission des Monuments historiques, à l’examen de laquelle j’ai soumis les deux nouvelles études que vous m’avez adressées en vue de la couverture de la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain, a exprimé l’avis que, tout en adoptant le style de la décoration du XIIIe siècle, vous n’étiez pas entré suffisamment dans le caractère de la composition de votre prédécesseur, M. Millet. Elle a pensé en conséquence que le mieux étoit de développer votre idée personnelle, en continuant, bien entendu, à donner le caractère du XIIIe siècle à votre composition.
Je vous invite à vous conformer à cette opinion. »

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur le directeur des Beaux-Arts
Saint-Germain-en-Laye, le 30 mai 1899
Monsieur le Directeur,
Vous avez bien voulu fixer au 11 juin prochain votre visite au château de Saint-Germain, en invitant messieurs les inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques à vous accompagner pour l’examen des questions soumises à votre administration à propos de la chapelle de ce château. J’ai l’honneur de vous rappeler que l’heure du départ de la gare Saint-Lazare a été fixée à 9 heures 50 pour arriver à Saint-Germain à 10.34 et qu’après l’examen des travaux en cours, j’aurai le très grand plaisir, ainsi que madame Daumet, de vous recevoir à déjeuner avec mes confrères.
Je vous ai proposé, Monsieur le Directeur, de revenir vers Paris en prenant le train du chemin de fer de Saint-Germain à la place de l’Etoile en vous arrêtant à Marly-le-Roi afin de juger de l’urgence de travaux à faire pour rétablir en état de conservation l’abreuvoir si justement célèbre. […]
Je vous rappelle enfin, Monsieur le Directeur, que M. l’inspecteur général M. Selmersheim n’étant pas présent après la séance du conseil où ses collègues ont été avisés du rendez-vous fixé par moi et qu’il serait utile d’adresser aux inspecteurs généraux une convocation régulière.
Veuillez recevoir, Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments les plus dévoués.
L’architecte du château et des parterres de Saint-Germain
Daumet »

Une note jointe à une autre lettre dans le même carton porte : « Pièces à réintégrer dans le dossier de Saint-Germain, la solution de la restauration de l’angle sud-ouest du château ayant été décidée sur place le 11 juin 1899 par les inspecteurs généraux des Bâtiments civils t des Monuments historiques en conformité au projet Millet ».

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Rapport sur la restauration de la chapelle et sur le déplacement de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Commission des Monuments historiques
Rapport à la commission par M. Selmersheim, inspecteur général, sur le château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Séance du comité du 7 janvier 1907
Monsieur l’architecte Daumet soumet à l’approbation 2 propositions relatives au château de Saint-Germain-en-Laye, savoir :
1° la suppression de la flèche de la chapelle,
2° la translation du cadran situé au sommet du donjon de Charles V dans l’encadrement préparé au XVIIe siècle au 1er étage au-dessus de la porte d’entrée.
Relativement à la flèche, M. l’architecte du château expose que la chapelle est affectée, par le service de conservation du musée, en division spéciale d’archéologie funéraire gallo-romaine, et en dépôt de fragments sculptés retrouvés lors de la restauration. Cette décision excluant tout retour de la chapelle à l’usage du culte, il lui paraît inutile de terminer cette œuvre décorative dont l’exécution serait coûteuse : il propose en conséquence la dépose de cette charpente et le rétablissement du comble dans sa forme générale.
Pour le cadran de la façade ouest, M. Daumet fait valoir qu’au XVIIe siècle, lors des grands changements et agrandissements exécutés au château de Saint-Germain, un encadrement composé de volutes et de draperies fut préparé pour recevoir un cadran, lequel encadrement existe encore au-dessus de la porte principale du château. Il propose de reporter le cadran édifié par Millet au sommet de la tour du XIVe siècle dans cet emplacement, estimant que le rétablissement du parement de la tour rendrait à cette partie, la plus sévère du château, sa simplicité d’origine.
Relativement à la première proposition, il y a lieu de convenir avec l’architecte que l’achèvement de la flèche de la chapelle ne présente guère d’intérêt, étant donné l’affectation actuelle de ce monument. Les motifs qui avaient guidé Millet dans cette conception étaient d’ordre traditionnel, et inspirés par les exemples similaires existant sur quelques monuments du Moyen Âge. Nous nous rangeons volontiers à l’avis de la suppression de cette charpente et à la continuation du comble, dont le chevet pourra recevoir la croix en fer édifiée au sommet de la pyramide.
Pour le cadran, notre avis est qu’il serait fâcheux de supprimer la conception de Millet, d’abord parce que cette applique ne nuit pas à « la simplicité d’origine » que prône M. Daumet, et que la proximité de l’horloge, placée en arrière, assure son bon fonctionnement, ensuite parce que le cadran en lave émaillée est de dimension beaucoup plus restreinte que l’espace fourni par l’entourage XVIIe siècle, ce qui rend son adaptation difficile. On peut faire valoir d’autre part que l’éloignement du mécanisme, placé dans une petite construction en arrière du donjon, est une autre difficulté.
Enfin, n’est-il pas permis de regretter l’obstruction d’une fenêtre primitive de la façade ouest pour une décoration d’un médiocre intérêt, rompant l’harmonie de cette façade ?
Notre avis est qu’il convient de laisser subsister le cadran à la place prévue par le précédent architecte, et qu’il ne paraît y avoir aucun inconvénient à supprimer la décoration du XVIIe siècle dont le type similaire existe dans la cour, sur la tourelle sud-ouest.
Paris, le 19 décembre 1906
Selmersheim »

Extrait d’une délibération de la commission des Monuments historiques concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Extrait de la délibération de la commission des Monuments historiques dans la séance du 23 mai 1862
La commission est d’avis que M. Millet, architecte chargé de préparer un projet de restauration du château de Saint-Germain, s’est conformé de tous points aux ensembles donnés par les gravures anciennes représentans le château avant les adjonctions de Louis XIV. Elle reconnait qu’une certaine latitude doit être laissée à l’architecte quant à l’exécution des détails. Un seul point dans le projet lui parait devoir faire l’objet d’une observation. Elle n’approuve pas l’annexe proposée pour la chapelle et devant servir de sacristie. Cette construction n’étant pas indispensable et pouvant d’ailleurs être ajoutée, s’il y a lieu, après l’achèvement de la restauration, la commission propose de ne pas la comprendre parmi les travaux à exécuter.
Il résulte de la discussion sur le mode à suivre pour la répartition des allocations annuelles qu’il est dans l’intérêt et pour l’économie de l’entreprise que la somme allouée chaque année soit assez considérable pour tenir constamment ouvert un chantier d’une certaine importante.
Quant à la dépense, elle parait ne pouvoir actuellement être estimée que par un devis sommaire.
La démolition des pavillons et le travail d’une année seulement pourront jeter du jour sur les évaluations. Jusqu’à présent, rien ne parait prouver que celles du bureau des Bâtiments civils soient plus rapprochées de la vérité que celles de M. Millet.
Le chef de bureau, secrétaire de la commission »

Lettre de l’architecte Lafollye concernant les documents de l’architecte Millet sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain, 18 octobre 1879
A Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joints les renseignements que vous me demandez par votre lettre du 10 courant.
Je crois devoir exposer à Monsieur le Ministre que pour pouvoir lui donner ces renseignements, j’ai dû les demander à l’entrepreneur lui-même, M. Morin Bigle, attendu que les héritiers de M. Millet ont gardé toutes les pièces de comptabilité qui se trouvaient chez lui lors de son décès.
Au moment où j’ai reçu la lettre de Monsieur le Ministre, j’allais l’informer qu’après avoir pris possession de mon service, j’ai écrit, en mai dernier, à M. Naples, neveu de M. Millet, de vouloir bien me remettre les pièces et les dessins relatifs au château de Saint-Germain et qui étaient restés chez son oncle.
Ma lettre ayant été suivie d’une réponse que je joins à cet envoi et dans laquelle M. Naples semblait rendre les inspecteurs des deux agences responsables des pièces qui pouvaient manquer, j’ai fait procéder au recollement des dessins et des pièces de comptabilité qui se trouvaient à l’agence du château et à l’agence des parterres et des terrasses.
J’ai constaté que, sur 331 dessins numérotés, il en manquait 53 dont l’état est ci-joint.
Renseignements pris, que quelques-uns de ces dessins ont été détruits dans un incendie qui a éclaté chez le maître menuisier et qu’une autre partie, envoyée à l’exposition de Londres, n’était pas revenue à l’agence et qu’elle était restée dans les cartons de M. Millet à Paris.
J’ai été informé en même temps que M. Millet conservait à Paris toutes les minutes des lettres adressées à l’architecte soit par les travaux publics, soit par les Beaux-Arts, et qu’il conservait également à Paris le livre de comptabilité relatif aux crédits alloués pour les travaux de la chapelle par le comité des Monuments historiques, ainsi que les pièces contentieuses comprenant les minutes des contrats et des baux passés entre l’Etat et la compagnie des chemins de fer de l’Ouest.
J’ai écrit à M. Naples et Selmersheim le 27 septembre dernier pour leur demander de nous communiquer, pour en faire des calques, les feuilles de dessins dont M. Millet avait les doubles à Paris, désireux que j’étais de compléter l’œuvre du maître qui doit exister intacte dans les archives du château. Je leur ai demandé aussi d’échanger les lettres administratives originales adressées à l’architecte contre les copies qui peuvent se trouver dans les bureaux des agences, et enfin de nous remettre les pièces concernant le contentieux et la comptabilité.
Ma demande étant restée sans réponse, je viens vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir bien intervenir auprès des héritiers de M. Millet pour que les dessins ainsi que les pièces comptables appartenant à l’administration soient restituées aux deux agences, celle du château et celle des parterres et terrasses.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre tout dévoué serviteur.
A. Lafollye »

A cette lettre est joint :
« Saint-Germain, le 18 octobre 1879
Château de Saint-Germain-en-Laye
Etat des feuilles de dessein qui manquent au bureau de l’agence du château
Feuille n° 23. Détails de la façade nord

  1. 1ère poutre de l’entresol du bâtiment nord
    63, 64, 65. Couronnement de la tourelle des cabinets d’aisances, croisées de cette tourelle
    69, 70. Arcs-boutants supérieurs du donjon.
  2. Souche de cheminées de la salle des fêtes.
  3. Epi du pavillon de l’horloge
  4. Parquet du 1er étage du donjon et du bâtiment nord
  5. Croisées du donjon
    101, 103, 104, 107. Croisées du bâtiment nord, au premier étage et à l’entresol
  6. Croisées de l’entresol et du 2ème étage du bâtiment nord
    112, 114, 115. Logement du concierge
    117, 118. Portes du 1er étage du donjon et du bâtiment nord
    121, 122. Croisées de l’étage ci-dessus
  7. Grande porte vitrée du logement du concierge
  8. Porte du 2ème étage du bâtiment nord
  9. Boiseries du logement du concierge
  10. Crémones du 1er et du 2ème étage du bâtiment nord
  11. Voûte de la 2ème salle du 2ème étage du bâtiment nord
  12. Boiseries du 1er étage du donjon et du bâtiment nord
  13. Atres des cheminées du bâtiment nord
  14. Porte du salon du concierge
  15. Armoires du salon du concierge
    212, 212 bis, 212 ter. Terrasse-trottoir du parterre devant la façade nord du château
  16. Donjon, bibliothèque du 1er étage
  17. Vases de la terrasse-trottoir devant la façade nord
  18. Nivellement des fossés
  19. Bâtiment nord, 2ème étage, salle à 3 croisées : vitrines adossés aux contreforts
  20. Pavillon sud-est, couronnement de l’angle sur la cour
  21. 273, 274. 3 photographies remises à M. Morin en remplacement de ces 2 feuilles

  22. Porte sur la façade sud
  23. Soubassement de la chapelle
  24. Armature en fer des vitraux de la croisée centrale de l’abside de la chapelle
  25. Cave et tuyaux de chaleur du calorifère du bâtiment sud
    319, 320. Bâtiment nord, 1er et 2ème étage, salle à 4 croisées, détails des vitrines adossées
    321, 322. Détails de maçonnerie concernant la passerelle sur la rue Thiers
    Vu, l’architecte
    Saint-Germain, le 18 octobre 1879
    A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Paris, le 22 janvier 1880
Monsieur le Ministre et cher collègue,
J’ai l’honneur de vous transmettre ci-joint deux projets dressés par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain pour la continuation des travaux de restauration de cet édifice.
Le premier de ces projets a pour objet de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet pour l’installation de la bibliothèque et du logement du conservateur du musée.
Le second est relatif aux restaurations de la chapelle et présente un grand intérêt archéologique. M. Lafollye propose de démolir la tourelle située au nord, dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment ouest, afin de démasquer une porte du XIIIe siècle qui formait, dans la première travée, l’entrée de la chapelle, et de découvrir en même temps la verrière qui surmonte cette porte.
Je vous prie de faire examiner ces projets et de le les renvoyer le plus tôt possible avec votre avis, car ils présentent une grande urgence.
J’ajouterai qu’il me paraitrait y avoir un grand intérêt à inviter la commission des Monuments historiques à déléguer quelques-uns de ses membres pour examiner sur place, de concert avec les membres du conseil des Bâtiments civils, les propositions de M. Lafollye.
Il pourrait s’établir ainsi, entre les deux services, un accord qui serait très profitable à la bonne et prompte solution de cette affaire.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, les nouvelles assurances de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
Le sous-secrétaire d’Etat
Sadi Carnot »

Cette lettre est annotée : « Viollet-le-Duc, urgent »

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la restauration de la tour d’escalier de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« A monsieur Ruprich-Robert
Paris, le 6 février 1880
Monsieur et cher Maître,
Je n’ai reçu que cet après-midi la réponse de M. Choret, et je m’empresse de vous la transmettre.
« Pour ce qui est de la porte de la chapelle, du côté du fossé, lorsque les démolitions en ont fait découvrir les traces, on n’a trouvé que les assises d’ébrasement portant moulures et qui affleurent le dessus du banc. Au-dessus, il n’y avait plus de traces de porte, le bouchement ayant été fait à plein mur avec arrachement dans les deux jambages. »
Il ressort évidemment de la ligne de raccord que l’on voit dans l’escalier, et que vous avez remarqué, que cette tour n’entrait pas dans le plan primitif. La salle de Mars était construite quand il a été exécuté.
Il y a quelques jours que l’on avait terminé le piochement des enduits que j’y avais ordonné pour que la commission puisse voir l’état de la tour et, préoccupé de la porte, ce détail ne m’avait pas encore frappé. Il est vrai que les murs ne sont à nus que depuis huit jours à peine.
Les linteaux en dalles allaient jusqu’aux archivoltes de la porte. J’en fait briser la dernière dalle pour dégager l’archivolte. Ceci vient encore à l’appui de l’opinion que vous avez émise que la porte de la chapelle a servi un certain temps de passage pour aller à la chapelle, et la porte qui fut pratiquée dans la travée à côté ne remonte guère qu’à Louis XIII.
Si vous avez besoin de quelque renseignement, je me tiens à votre disposition.
Veuillez agréer l’assurance de mes meilleurs sentiments.
A. Lafollye
Monsieur Millet ne connaissait qu’une partie de la base du piédroit de la porte sous l’escalier. Il se réservait de la dégager à son retour, et connaissant sa religion pour la chapelle, il est certain qu’il aurait voulu la restaurer. »

Lafollye, Joseph-Auguste

Liquidation de la dépense des travaux réalisés sous la direction de l’architecte Millet au château de Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 12 février 1880
Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Liquidation de la dépense des travaux exécutés sous la direction de M. l’architecte Millet
M. l’architecte Lafollye actuellement chargé de la direction des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye a produit le compte dressé par l’inspecteur, M. Choret, des travaux de M. Millet, architecte décédé.
Le compte est divisé en 2 parties. La première comprend les dépenses faites en vertu de la soumission approuvée le 22 février 1876 pour une somme de 6511 f., l’autre le commencement sous la direction de M. Millet des travaux objet d’une nouvelle soumission de 52000 f. approuvée le 18 octobre 1878.
Le montant des dépenses qui embrassent les exercices 1876, 1877 et 1878 s’établit ainsi selon les comptes révisés :
1° Travaux se rapportant à la soumission approuvée le 22 février 1876
Montant des travaux exécutés par le sieur Marin Bigle, soumissionnaire : 63479 f. 80
Honoraires des architecte et inspecteurs : M. Millet, architecte, 5,70 : 3173 f. 99
M. Choret, inspecteur, 1,25 : 793 f. 50
M. Débrie, inspecteur, 1,25 : 793 f. 50
Total de la dépense : 68240 f. 79
Acomptes payés, selon les certificats dressés par l’inspecteur
Montant des travaux exécutés par le sieur Marin Bigle, soumissionnaire : 56511 f. 62
Honoraires des architecte et inspecteurs : M. Millet, architecte, 5,70 : 1162 f. 79
M. Choret, inspecteur, 1,25 : 290 f. 70
M. Débrie, inspecteur, 1,25 : 290 f. 70
Total de la dépense : 58255 f. 81
Solde restant dû sur cette entreprise qui est terminée
Montant des travaux exécutés par le sieur Marin Bigle, soumissionnaire : 6968 f. 18
Honoraires des architecte et inspecteurs : M. Millet, architecte, 5,70 : 2011 f. 20
M. Choret, inspecteur, 1,25 : 502 f. 80
M. Débrie, inspecteur, 1,25 : 502 f. 80
Total de la dépense : 9984 f. 98
2° Travaux commencés sous la direction de M. Millet se rapportant à la soumission du 18 octobre 1878 (il n’a été payé aucun acompte)
Montant des travaux exécutés par le sieur Marin Bigle, soumissionnaire : 4573 f. 00
Honoraires des architecte et inspecteurs : M. Millet, architecte, 5,70 : 228 f. 65
M. Choret, inspecteur, 1,25 : 57 f. 16
M. Débrie, inspecteur, 1,25 : 57 f. 16
Total de la dépense : 4915 f. 97
Montant des sommes à payer sur les travaux dirigés par M. Millet
Montant des travaux exécutés par le sieur Marin Bigle, soumissionnaire : 11541 f. 18
Honoraires des architecte et inspecteurs : M. Millet, architecte, 5,70 : 2239 f. 85
M. Choret, inspecteur, 1,25 : 559 f. 96
M. Débrie, inspecteur, 1,25 : 559 f. 96
Total de la dépense : 14900 f. 95
La somme de 14790 f. 95 est imputable sur l’exercice 1878
Le contrôleur des travaux
Gautier »

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