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Bibliothèque nationale de France Français
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Lettre de Diane de Poitiers concernant l’arrivée du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
Je n’ay voullu laisser aller se porteur sans vous escripre la presente pour vous dire que le Roy sera a Sainct Germain le XIIe jour de ce mois affin que donnez ordre de faire mectre monsieur et toute sa compagnye au logis que le Roy a ordonné, par quoy donner ordre que personne ne se mectre aux autres chambres. Led. seigneur s’en va en grand devotion pour veoir messieur ses enffans et se doibt mectre ung jour devant pour en avoir tout seul la bonne chere. Et parce que ced. porteur vous dira le surplus, ne vous feray plus longue lettre, me recommandant à vostre bonne grave, priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que desirez. De Guyen, le II jour de novembre.
Vostre parfete bonne alyé et amye
Dianne de Poytiers
[f. 15v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre d’Henri II concernant sa prochaine arrivée à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Ce m’a esté fort grant plaisir d’entendre par Cabassolles et depuis par Sainct Luc les bonnes nouovelles qu’ilz m’ont dictes de la santé de ma fille la royne d’Escosse et de mes enfans, et a ce que j’ay veu par leurs protraictures que m’avez envoiées, ilz sont tous en tres bon estat, Dieu mercy. Vous advisant que pour le desir que j’ay de les veoir, j’ay deliberé faire si bonnes journees d’icy a Sainct Germain que j’espere y arriver le IXe de ce mois prochain, et envoiray bien tost davant ung des mareschaulx de mes logeis et des fourriers pour deppartir audict lieu du logeis au train que vous avez par della affin qu’il n’y puisse avoir desordre. Au regard de ce que avez escript touchant la creue de despence qu’il convient faire pour la nourriture des dames, gentilzhommes et autres personnes que madicte fille la royne d’Escosse a avecques elle et pour son amenegement, j’ay commandé au tresorier de mon Espargne fournir quelque argent au tresorier de la maison de mesd. enfans, tant pour subvenir a icelle despence que pour l’achapt seullement des meubles contenuz au mémoire que je vous ay envoié par ledict Sainct Luc, en actendant que je sois par della ou je feray pourveoir et donner ordre a tout ce qui sera requis et necessaire, tant pour icelle madicte fille que pour les siens. Vous priant cependant continuer a m’advertir de leurs nouvelles le plus souvant que pourrez, et a Dieu, mon cousin, qui vous ait en sa saincte garde. Escript a Nevers le XXVme jour d’octobre 1548.
Henry
Clausse
[f. 72v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Henri II

Lettre de Diane de Poitiers concernant l’arrivée du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
Je vous advise que le Roy a esté merveilleusement aise du bon racueil que monsieur le Daulphin a faict a la royne d’Escosse. Je scay bien que c’est de vostre leçon. Si vois voullez faire plaisir au Roy, c’est de continuer a luy faire apprendre ces petites honnestettés car elle le contentera beaucoup. Vous entenderez ce qu’il veult estre faict pour les logis de Saint Germain, qui sera cause que ne vous en feray redicte, et en attendant que je vous puisse veoir, je feray fin apres estre recommandee a vostre bonne grace, priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que plus desirez. De Moulins, le XXe jour d’octobre.
Vostre parfete bonne alyé et amye
Dianne de Poytiers
[f. 14v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre de Diane de Poitiers concernant la venue du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
A ce que j’ay veu par vostre lettre, vous estez bien aise de mes honneurs, de quoy je me tiens toute asseuree, comme l’une des meilleures amyes que vous ayez, vous asseurant que je me resjouyt autant qu’il est possible de quoy nous allons a Sainct Germain pour l’envye que j’ay de vous veoir. J’ay esperance que nous nous festoirons bien, toutesfoiz je pense que se ne sera encores d’un mois au moyen des nopces de monsieur de Vendosme, que le Roy a envye de faire, mais je pense que se ne sera pas sans debatre. A ce que j’entendz, tout s’en va bien d’accord. Je ne vous scaurois que mander autre choses, sy n’est que tout se porte bien par deça, qui sera fin, et a tant me recommanderay a vostre bonne grace, priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que desirez. De Chavaigne le XVe jour d’octobre.
Ne faillez de tenir la main que toutes ses femmes s’accordent bien, car sy le Roy entend qu’il y aict parsialité, il n’en sera pas contant.
Vostre parfete bon alyé et amye
Dianne de Poytiers »

Lettre de Diane de Poitiers concernant l’arrivée du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
Je vous veulx bien advertir que le Roy ne trouve point maulvais le voiaige que vous avez faict, et me semble que vous ne debvez fascher de la fortune de vostre belle mere, car elle a bien vescu en ce monde et assez longuement. Quant vous aurez faict, vous ferez bien de vous en retourner pour donner ordre partout, car je vous asseure que le Roy ne sejournera que deux ou troys jours a Moulins et puys s’en ira droict a Sainct Germain, et pour l’esperance que j’ay de vous veoir bientost, ne vous feray plus longue lettre, sy n’est asseuree que la ou vous aurez affaire de moy, que me trouverez a vostre commendement d’aussy bon cueur que je me vois recommander bien fort a vostre bonne grace. Priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que plus desirez. De Sainct André, le VIIe jour de octobre.
Vostre parfete bonne alyé et amye
Dianne de Poytiers
Je ne vous escriptz point du logis, pour ce que je l’escriptz a madame de Humyeres, qui vous en fera part.
[f. 12v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre de l'ambassadeur de Venise signalant que la venue du roi au château de Saint-Germain-en-Laye a été retardée par les travaux en cours

« La tardanza dell’ espeditione della fabbrica in San Germano fa differito l’andata di S. M. in quel luogo fino hieri sera, che finalmente vi si ridusse, havendosi trattenuto questo tempo per il più al bosco di Vicenna. Attende hora a far assegnar li allogiamenti secondo il Suo gusto, et particurlarmente ha voluto destinare alli cardinali Borbon et Vandomo, et a tutti i signori di Guisa, nonostante che ognun di questi sia assente, et forse per non venir così persto in corte. Tutti gli ambasciatori intano per l’audienza che forse potrà esserne assegnata la settimana che viene, se la corte sarà in ordine. »

Lettre de l'ambassadeur de Venise concernant la venue du roi au château de Saint-Germain-en-Laye

« [...] et hora stiamo aspettando quello che pîacerà le commissioni dell’Eccellentisismo Senayo ; il che non cerdemo che possa esser prima che doppo l’arrivo di S. M. in San Germano, dove fa preparare alcuni stantie più all ‘uso d’Italia, che di questo paese, dovendo essere cinque o sei l’una dentro l’altra, guarnite de finissime razzi con letti di seta et oro, con portieri particulari ognuna di esse, persone di qualcho conto, che habbiano cura che non vi entri cosi ognuno undifferentemente, perchè si stià con più decoro. Questi portieri si muteranno ogni tre mesi, et per loro mercede haveranno un vestimento di veluto con una collana di duecento scudi da tenere al collo mentre durerà il tempo del loro servicio. Et sicome si parte in ciò S. M. dall’ordinario, volendo questa apparentia di maggior grandezza, così ha regolato ancora li gentilhuomini della camera, riducendoli di quattrocento che prima erano, al numero di quatroventi, trenta per quartieri, accrescendo la loro provisione da duecento fino a seicento scudi per uno, ma con obligo di seguitar sempre la persona sua in ogni luoco con due cavalli da guerra ; il che sarà eseguito, oltrte che rappresentarà maggior splendore, conforme alla grandezza d’un tanto Re, servirà ancora pêr maggior sicurità della Maestà Sua [...]. »

État des logements au château de Saint-Germain-en-Laye

« Du 25e febvrier 1685
Du 14e mars 1685
Logement du chasteau de Saint Germain, ce qui est fait de neuf y estant compris.

Caves
Un degré
13 caves dont 4 grandes et le reste fort petit.

Offices au rez de chaussée des caves
Premier pavillon à gauche en entrant par la cour des cuisines
Un degré
A. Gobelet de Monseigneur le Dauphin, 2 pieces à cheminée
Une petite porte qui entre dans le fossé.

2e pavillon
Un degré
B. Gobelet du Roy, 3 pieces dont 2 à cheminée et la 3e tres petite sans cheminée
Petit degré

3e pavillon
Un degré
C. Gobelet de la Reine, 3 pieces dont 2 à cheminée

4e pavillon
Un degré
D. Gobelet de Madame la Dauphine, 3 pieces dont 1e à cheminée

5e pavillon
Un degré
E. Bouche de la Reine, 5 pieces dont 3 à cheminée

Au rez de chaussée de la cour commençant à gauche en entrant par la cour des cuisines
Grande porte
Un degré rond qui va jusqu’au haut du chasteau

  1. Le chapelain, 5 pieces scavoir 3 par bas dont 1e à cheminée et 2 entresols dont 1 à cheminée
  2. M. de Chamarande, 5 pieces dont 3 à cheminée compris 1 entresol sans cheminée
    Petite porte avec pont-levis
    Un degré qui descend aux offices
  3. Le concierge, 9 pieces dont 3 à cheminée, compris 4 entresols sans cheminée
  4. M. de Vivonne, 5 pieces dont 3 à cheminée
  5. Madame de Thyange, 5 pièces dont 2 à cheminée
  6. M. de la Feuillade, 5 pièces dont 2 à cheminée compris 1 entresol sans cheminée
    Grand degré
  7. Premier maistre d’hostel du Roy et le chambelan, 6 pièces dont 2 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
  8. Le grand maistre, 3 pièces dont 1e à cheminée, compris 1 entresl sans cheminée
    Un degré rond qui va jusque au haut du chasteau
  9. Premier gentilhomme de la chambre, 5 pièces dont 2 à cheminée
  10. M. le Premier, 7 pièces, scavoir 5 par bas dont 3 à cheminée et 2 entresols dont 1 à cheminée
    Un petit degré qui va jusque en haut derriere l’appartement du Roy
    Petite porte avec pont levis
    Un petit degré qui descend aux offices
  11. Capitaine des gardes du corps en quartier, 6 pieces dont 4 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  12. Capitaine des gardes de la porte, 8 pièces dont 2 à cheminée, compris 3 entresols sans cheminée
  13. M. le Grand, 6 pièces dont 4 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
  14. Le conseil, 4 pièces dont 1e à cheminée
    Un grand degré
  15. Madame de Crequy, 7 pieces dont 2 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Vestibule
    Grande porte du costé du jeu de paulme
  16. Premier aumosnier, 4 pieces dont 2 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  17. Les ambassadeurs, 6 pièces dont 2 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Un petit degré qui va jusque au haut du chasteau, 1e très petite piece sans cheminée
  18. M. le duc du Lude, 6 pieces dont 2 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Chapelle a costé de laquelle il y a un degré qui va au premier estage
    A costé de la sacristie de la chapelle, 2 chambres sans cheminée pour le predicateur et qui serviront aux deux prestres qui sont avec le chapelain.
    Lieux communs
    Un degré long qui va de fond en comble
    Petite cour
    F. Bouche du Roy, 4 pieces dont 3 à cheminée
    Un degré rond qui va jusque au haut du chasteau
  19. Apotiquaire du Roy, 4 pieces sans cheminée compris 2 entresols sans cheminée
  20. Apotiquaire du Roy, 2 pieces dont 1e à cheminée compris 1 entresol sans cheminée
    Corps de garde des gardes de la porte, 2 pieces dont 1e à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée

Premier estage, commançant à gauche
Un degré rond

  1. Mademoiselle, 6 pieces dont 4 à cheminée, compris 1 petit entresol sans cheminée
  2. Mademoiselle, 6 pieces dont 3 à cheminée, compris 2 entresol sans cheminée
    Un petit degré qui va du rez de chaussée au premier estage
  3. M. de Louvois, 11 pieces, dont 3 à cheminée, compris 5 entresols sans cheminée
  4. M. de Louvois, 10 pieces dont 3 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Grand degré
  5. M. le maréchal de Villeroy, 12 pieces dont 3 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Grand degré
  6. M. le Prince, 10 pieces dont 3 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
  7. M. le Duc, 4 pieces à cheminée
    Un petit degré
  8. Madame de Montespan, 20 pieces dont 8 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Un degré long
  9. M. le duc du Mayne, 5 pieces dont 2 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Un degré
  10. Dame d’honneur de madame la Dauphine, 7 pieces, dont 4 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Un degré long
    Chapelle. 2 petites pieces sans cheminée dont 1 entresol
  11. M. l’archevesque de Rheims, 5 pieces dont 2 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Un degré long
    Chapelle
  12. Officiers des gardes du corps, 2 pieces sans cheminée
  13. Officiers des gardes du corps, 1 piece sans cheminée
    Soufflets des horgues. 1e tres petite piece sans cheminée.
    Un degré long
  14. Madame la princesse de Conti, 5 pieces dont 3 à cheminée
  15. M. le prince de Conti, 5 pieces dont 2 à cheminée
    Petite cour
    Un degré rond
  16. M. le cardinal de Bouillon, 9 pieces dont 4 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  17. Filles d’honneur de madame la Dauphine, 6 pieces dont 1e à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  18. Filles d’honneur de madame la Dauphine, 4 pieces dont 1e à cheminée, compris 1 entresols sans cheminée

Deuxiesme estage, commençant à gauche
Un degré rond

  1. Madame la Dauphine, 5 pieces à cheminée
  2. Monseigneur le Dauphin, 5 pieces dont 4 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Grand degré
  3. Le Roy, 11 pieces dont 6 à cheminée, compris 3 entresols dont 2 à cheminée
    Un petit degré qui va de bas en haut
    Un degré moyen rond
  4. La Reine, 11 pieces dont 6 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Un grand degré
    Un petit degré long
  5. Enfants de France et leur gouvernante, 7 pieces dont 6 à cheminée, compris 1 entresol à cheminée
  6. Enfants de France et leur gouvernante, 3 pieces à cheminée
    Un degré long
  7. Madame de Guise, 7 pieces dont 6 à cheminée

Entresols sur les n° 43, 44 et 45
Un degré long

  1. Madame la nourice, 10 pieces dont 2 à cheminée
  2. Enfants de France et leur gouvernante, 6 pieces dont 4 à cheminée
    Un degré long
  3. Madame de Soubise, 6 pieces dont 5 à cheminée
  4. 2 pieces dont 1e à cheminée

Continuation du deuxiesme estage
Chapelle
Un degré long

  1. Pour habiller les danceurs, 3 pieces dont 2 à cheminée
    Petite cour
    Un petit degré
    Salle des comedies
    Un moyen degré long
    Entresols au dessus du n° 50
  2. M. de Montauzier, 7 pieces dont 1e à cheminée
  3. Madame d’Uzès, 3 pieces à cheminée
    Cour
    Un petit degré

Troisiesme estage, commençant à gauche
Un degré rond

  1. Madame la marquise de Rochefort, 7 pieces dont 5 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  2. Prère, femme de chambre de madame la Dauphine, 4 pieces dont 3 à cheminée, compris 1 entresols sans cheminée
  3. M. de Seignelay, 13 pieces dont 10 a cheminée, compris 7 entresols dont 5 à cheminée
  4. M. le controlleur general, 16 pieces dont 5 à cheminée, compris 8 entresols dont 2 à cheminée
    Grand degré. 1 petit entresol sans cheminée sur le degré
  5. M. de Bouillon, 10 pieces dont 2 à cheminée, compris 5 entresols sans cheminée
  6. Madame de Maintenon, 11 pieces dont 7 à cheminée, compris 6 entresols dont 3 à cheminée, desquels il y en a 3 à l’estage du plain pied de la terrace
    Un petit degré
  7. Le Roy, 5 pieces dont 3 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée à l’estage du plain pied de la terrace
    Un degré rond
  8. Bontemps, 12 pieces dont 7 à cheminée, compris 7 entresols dont 4 à cheminée
  9. M. de la Rochefoucault, 11 pieces dont 6 à cheminée, compris 7 entresols dont 3 à cheminée, desquels il y en a 3 a l’estage du plain piedde la terrace
  10. Garderobbe du Roy, 9 pieces dont 5 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Un grand degré
    Un degré long
  11. Me de la Garderobbe, 7 pieces dont 4 à cheminée, compris 4 entresols dont 2 à cheminée
  12. Madame de la Valiere, 7 pieces dont 2 à cheminée, compris 4 entresols dont 1 à cheminée
  13. Premier medecin de la Reine, 9 pieces dont 4 à chbeminée, compris 5 entresols dont 2 à cheminée
  14. M. le grand prevost, 7 pieces dont 2 à cheminée, compris 4 entresols dont 1 à cheminée
  15. Madame de la Vieuville, 8 pieces dont 5 à cheminée, compris 4 entresols dont 2 à cheminée
    Un degré long
  16. Grand maréchal des logis, 5 pieces dont 3 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
  17. Capitaine des Cent Suisses, 5 pieces dont 2 à cheminée
  18. Garde meuble au dessus de la chapelle
    Un degré long
  19. M. Mansart, 7 pieces dont 2 à cheminée, compris 3 entresols sans cheminée
  20. M. Roze, 6 pieces dont 1e a cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  21. M. de Joyeux, 4 pieces dont 3 à cheminée, compris 1 entresols sans cheminée
    Petite cour
    Un degré petit
    Salle des comedies

Plain pied des voultes en terrace, commançant à gauche
Premier pavillon
Un moyen degré rond
Un petit degré

  1. M. le Major, 5 pieces dont 3 à cheminées, compris 2 entresols dont 1 à cheminée
  2. 5 pieces dont 2 à cheminée
  3. Gardrobbe de monseigneur le Dauphin, 3 pieces dont 2 à cheminée

2e pavillon
Il y a deux pieces marquées au 59 qui sont de l’appartement du Roy du 3e estage
Sur les voutes
Il y a trois pieces marquées au n° 58 qui sont marquez cy devant à l’appartement de madame de Maintenon au 3e estage
Il y a trois pieces marquées 65 qui sont marquez cy devant à l’appartement de M. de la Rochefoucauld au 3e estage

3e pavillon

  1. Premier medecin du Roy, 7 pieces dont 4 à cheminée

4e pavillon
Un degré

  1. M. de la Vienne, 4 pieces dont 3 à cheminée
  2. Mademoiselle Bessola, 5 pieces dont 2 à cheminée
    Sur les voutes
  3. M. de Nyert, 3 pieces dont 1 à cheminée

5e pavillon
Un degré long

  1. Garde meuble, 2 pieces sans cheminée
  2. Le père de la Chaize, 3 pieces dont 2 à cheminée
    Petite cour
    Petit degré »

Maison du Roi (Ancien Régime)

Autorisation d’examiner la filiation d’un gentilhomme anglais accordée par Jacques II à Saint-Germain-en-Laye

« James R
Whereas wee are informed that one John Jaquenot or Jackson, ecuier, sieur des Auches, originally of Four, kingdom of England, has served in the troopes of the most Christian King severall yeares, first in the horse guards and after as captain of frotte, haveing uppon all occasions behaved himself as a gentleman and good officer as appears by the certificats of his superiour officers which have beene produced to us and whereas wee are allwayes willing to encourage vertue and honour in all persons and particularly in those who being descended of gentlemen doe nothing to derogate from theire extraction, uppon humble application made to us by the foresaid John Jackson, sieur des Auches, desireing that he may be authorized to beare the arms of the family of Jackson of Hickleton in Yorkshire, baronet, whereof he pretends to be a cadet, wee doe therefore hereby authorize you, our herald at armes, to examin his pretentions to the said arms and according, as it shall appeare to you that he is descended of the said family, to grant him the arms thereof with the distinctions that are proper and what other authentick certificat belongs to your charge to give and is usuall in such cases to intille him to beare the said arms with the distinctions a foresaid, and for soe doeing this shall be your warrant. Given at our courte at Saint Germains this twelfth day of may 1694 and in the tenth year of our reigne.
To our trusty and well beloved James Terry, our atlone herald at armes
By His Majesty command,
Melfort »

Déclaration donnée par Jacques II d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 27] Déclaration du roy de la Grande Bretagne à tous ses fideles sujets pour leur commander de l’assister contre le prince d’Orange et ses adhérents,
Jacques roy,
Comme le roy tres chretien, en exécution de plusieurs promesses obligeantes qu’il nous avoit faites de nous donner, aussitost que l’est de ses affaires le lui permettroit, de puissants secours pour le recouvrement de nos royaumes, nous a enfin mis en estat de l’entreprendre presentement, en nous prestant, pour executer ce dessein, un nombre aussi considerable de ses troupes qu’il en falloit pour delier les mains de nos sujets, leur donner moyen de retourner seurement à leur devoir, et de se rendre sous nostre etendard, neanmoins, selon la priere que nous lui en avons faite, il n’a pas jugé à propos, à moins qu’il ne fut necessaire dans la suite, d’envoier ses forces si nombreuses qu’elles pussent faire naitre quelque apprehension dans l’esprit de nos bons sujets, comme s’il avoit dessein d’entreprendre seul cet ouvrage, de leur oster entierement des mains, et enfin de priver les veritables Anglois de la part qu’ils peuvent esperer en une action aussi glorieuse que le retablissement de leur roy legitime et de l’ancien gouvernement du royaume. C’est aussi par ce meme motif que nous promettons par ces presentes de renvoyer toutes ces troupes etrangeres aussitost que nous seront retablis entierement dans la paisible possession de nos royaumes, et cependant de les faire vivre avec tant d’ordre et de discipline qu’aucun de nos sujets ne recevra le moindre dommage en sa personne ou en ses biens ni des officiers ni des soldats.
L’affaire qui nous amene parle assez d’elle mesme, et nous ne croyons pas qu’il soit besoin d’en dire autre chose, sinon que nous venons à dessein de soutenir la justice de nos droits, et pour delivrer nos peuples de l’oppression qui les accable. Cependant, quand nous considerons ce grand nombre de nos sujets qui se sont malheureusement laissez entrainer dans la derniere revolution, ayant esté surpris par les artifices des mechants et particulierement par la declaration du prince d’Orange à laquelle alors on ajouta aisement foy, et qui depuis a paru notoirement fausse en tout ce qu’elle contenoit, autant dans les faits qui ont esté evidemment convaincus de fausseté que dans les promesses qu’il n’a jamais eu intention d’executer, pour empecher à l’avenir de semblables surprises et ouvrir autant qu’il depend de nous les yeux de nos sujets, nous voulons bien leur exposer toute l’affaire le plus clairement et brievement qu’il sera possible, afin qu’ils ne puissent desormais s’excuser sur la surprise ni justifier, sous pretexte d’ignorance, les mauvaises demarches qu’ils pourroient faire dans la suite, au prejudice de leur bonheur particulier et de celui de leur patrie.
C’est pourquoi, afin de reprendre la chose dans son origine, on ne peut avoir oublié qu’aussitost que nous eusmes des avis certains que le prince d’Orange avoit pris la resolution denaturée d’envahir nos royaumes avec toutes les forces des Provinces Unies, nous tachames de pourvoir le mieux qu’il estoit possible à nostre defense. Nous croyons en estre venu à bout, ayant mis nostre flote et nostre armée en tel estat que, quoique Sa Majesté tres chretienne, qui voyoit le fonds de [f. 27v] ce dessein formé egalement contre nous, contre lui et contre la paix de l’Europe, nous offrist des secours considerables par terre et par mer, nous crumes qu’il n’etoit pas alors necessaire de les accepter, resolus apres nous estre remis à la protection de Dieu de nous reposer entierement sur le courage et la fidelité de nostre armée angloise, que nous avions formée avec tant de soin et engagée à nous bien servir avec tant de marques de nostre tendresse.
Nous estant donc ainsi preparez à repousser la force par la force, nous pensames ensuite à donner à nos bons sujets toute la satisfaction qu’ils pouvoient raisonnablement souhaiter, tachant à les detromper et à leur faire connoitre, lorsqu’il estoit encore temps de prevenir le malheur avec assez de facilité, qu’ils exposoient leur patrie à une ruine totale s’ils se laissoient seduire par les vains pretextes dont le prince d’Orange coloroit son invasion.
Quoiqu’il en soit, on estoit alors tellement infatué qu’on ne nous crut que lorsqu’il n’estoit plus temps. Il fut bien tost obligé de lever le marque, quoique par degrez, et il parut assez clairement que son dessein n’etoit pas la reformation du gouvernement, de laquelle cependant il n’avoit aucun droit de se meler, mais qu’il pensoit à le renverser entierement et à satisfaire son ambition en s’elevant sur les ruines de la nation angloise. Le poison se repandit pour ainsi dire dans les parties vitales du royaume et dans toute nostre armée, dans nostre cour et dans nostre famille. Nos serviteurs les plus proches de nostre personne, et qui avoient reçu plus de graces de nous, en furent infectez, et mesme nos propres enfans n’en furent par exempts. En mesme temps, nostre armée desertoit tous les jours. D’un autre costé, les tumultes et les desordres augmenterent tellement dans toutes les parties du royaume, et quelques temps apres la revolution alla si loin que nous nous trouvames entierement au pouvoir de nos ennemis, ayant esté d’abord confinez par eux dans nostre propre palais, d’où ensuite nous fumes rudement tirez par force, sous une garde d’etrangers. Alors, nous souvenant du sort de quelques uns de nos predecesseurs reduits à pareilles circonstances, et reconnoissant le peril où nous estions, nous comprimes qu’il estoit temps de pourvoir à la seureté de nostre personne. Nous l’executames heureusement en nous echappant des gardes qui nous avoient esté donnez à Rochester et en nous retirant en France, qui estoit la seule partie de l’Europe où nous pouvions trouver une retraite assurée, afin de nous conserver pour en temps et une occasion plus favorable, semblable à celle qui, par la benediction de Dieu, nous est offerte presentement.
Il est difficile de comprendre sur quelle maxime de droit, ou de sens commun, la faction du prince d’Orange en Angleterre a pretendu traiter d’abdication cette retraite, par laquelle nous nous sommes echapez des mains de nos ennemis. Ce mot, quand il est appliqué aux princes souverains, n’a jamais esté en usage que pour signifier une resignation libre et volonitaire de la couronne, comme ont esté celles de l’empereur Charles V et de la reine Christine de Suede. Il est encore plus etrange que sur un aussi foible fondement, une compagnie assemblée contre toutes les loix, composée de gens qui, de leur propre aveu, avant de s’estre eux-mêmes declarez parlement, n’avoient aucune autorité, pas mesme à l’egard des affaires du moindre particulier, ayent entrepris de detruire la constitution entiere du gouvernement, de rendre elective une ancienne monarchie hereditaire ; qu’ensuite, s’attribuant le doit d’election, ils ayent procedé à establir la successionà la couronne d’une maniere si ridicule et si extravagante. Tous ces faits, qu’il est inutile de repeter, ne sont que trop connus de tout le monde, au grand reproche de la nation angloise, et les fondemens sur lesquels un procedé si extraordinaire a esté appuyé sont trop vains et trop frivoles pour meriter qu’on les refute. Chaque particulier possedant du bien en Angleterre est capable de faire sur ce sujet ses propres observations, et en l’examinant un peu mieux qu’on n’a fait jusqu’à present, il reconnoitra qu’aucun ne peut estre assuré de la paisible possession de son bien si le Roy mesme ne possedoit pas la Couronne à un meilleur titre.
Il y a quelques gens qui, n’ayant pas un seul mot à dire pour justifier un tel procedé, prennent neanmoins beaucoup de peine à montrer qu’il estoit comme necessaire, et à faire voir les bons effets qu’on devoit attendre d’une si mauvaise cause. Nous ne doutons pas neanmoins que la Nation n’ait deja, après un calcul exact, bien consideré les merveilles qu’on auroit pu faire avec moins de sang anglois repandu que celui dont on s’est joué, pour ainsi dire, dans cette qurelle, que dans les trois dernieres années il y a eu tant de vaisseaux de guerre perdus ou detruits qu’on en auroit pu former une flotte considerable, que dans ce mesme espace de temps on a plus tiré d’argent des bourses de nos sujets que dans des regnes entiers de plusieurs de nos predecesseurs mis ensemble, que mesme cet argent n’a pas esté comme autrefois depensé dans le pais mais qu’au lieu de rouler dans le commerce, il a esté transporté en especes hors du royaume et perdu à jamais pour la Nation. Quand on examinera ces articles, et plusieurs autres semblables, on trouvera au bout du compte que le remede a esté beaucoup pire que le mal pretendu, et que le royaume n’a pas beaucoup gagné au change.
Apres avoir examiné le passé, la premiere reflexion qui se presente est sur ce qu’on doit attendre pour l’avenir, sur quoi il n’y a point de jugement plus seur que celui qui se peut faire en reflechissant sur le passé. Si on se regle sur le temparement, l’humeur, la conduite et les maximes de l’usurpateur, aussi bien que sur les demarches qu’il a déjà faites, lorsqu’il sembloit estre encore obligé [f. 28] à ne pas donner du degout au peuple, si on ajoute que toute usurpation ne peut jamais estre soutenue que par la fraude et la violence, qui ont d’abord servi à l’etablir, il y a tout sujet de croire que le commencement de cette tyrannie, ainsi que les cinq premieres années du regne de Neron, en auront esté la partie la plus douce, que tout ce qu’on a souffert jusqu’à present n’est que le commencement des miseres que doivent attendre et que pourront ressentir ceux mesmes qui ont esté les principaux prometeurs de la revolution, puisqu’ils peuvent vivre assez longtemps pour sentir les suites d’un gouvernement illegitime et tyrannique qu’ils ont eux mesmes establi dans le royaume.
Mais il n’en faut pas demeurer là : toutes personnes sages et tous les gens de bien doivent songer à leur posterité, et par cette raison se souvenir que si Dieu par un jugement tres severe sur ces royaumes, en consequence de toutes les rebellions et les parjures dont ils sont coupables, permettoit que l’usurpation continuast si longtemps que nous ne fussions pas retablis durant notre vie, cependant le titre incontestable à la Couronne nous survivroit en la personne de notre tres cher fils le prince de Galles, notre heritier presomptif, et en celles de ses descendans. A leur defaut, il pourroit estre conservé dans la posterité des autres enfans que nous esperons, avec beaucoup de raison, laisser apres nous, la reine nostre espouse estant presentement grosse. Tous ceux qui sont informez des longues et sanglantes querelles entre les maisons d’York et de Lancastre comprennent aisement quelles en pourroient estre les consequence. Quiconque lira l’histoire de ces temps là et y verra comme sur un theatre la representation de tous les malheurs de la guerre civile, les vexations continuelles que les peuples avoient à souffrir par les pillages et les quartiers, et la ruine de tant d’illustres maisons par des condamnations et des executions frequentes, l’affoiblissement general du royaume au-dedans, la perte de tous les avantages qu’on auroit pu lui procurer au dehors, sera obligé de conclure que ce sont là les suites ordinaires des divisions, ausquelles un Estat est necessairement exposé lorsqu’il y a des contestations hereditaires entre des possesseurs injustes et ceux qui sont depouillez nonobstant la justice de leurs droits.
A ces considerations, il en faut ajouter une autre, qui doit estre d’un tres grand poids à l’egard de tous les chrestiens. C’est l’estat malheureux de l’Europe engagée presque partout dans la guerre, lorsqu’il y avoit de plus grandes esperances de succez contre l’ennemi commun, et les plus belles apparences d’etendre les bornes de l’empire chretien qu’il n’y en a eu en aucun siecle depuis la decadence de l’empire romain. Il y a si peu de sujet d’esperer la paix generale avant notre retablissement qu’on ne peut mesme former aucun projet raisonnable de traité. Mais la chose deviendroit facile apres notre retablissement, puisque nous serions en estat d’offrir notre mediation et d’employer tous les offices possibles aupres de Sa Majesté tres chretienne pour l’obtenir.
Comme donc nous venons remplis de si bonnes intentions, et avec une si bonne cause, dont la justice des fondée sur toutes les loix divines et humaines, que la paix de l’Europe et celle de nos royaumes, et que leur prosperité presente et à venir dependent en quelque manière du succez de nostre entreprise, nous esperons trouver tres peu d’opposition, et qu’au contraire tous nos fideles sujets, selon leur devoir et leur serment de fidelité, se joindront à nous et nous assisterons de tout leur pouvoir comme nous le commandons et les en requerons par ces presentes.
Nous defendons tres expressement à tous et chacun de nos sujets de soutenir la presente usurpation, en exigeant ou en paiant aucune des taxes imposées depuis peu sur la Nation contre toutes les loix, ou quelque partie de nostre revenu, ou de contribuer en aucune manière à faire subsister la presente usurpation. Et afin de ne rien omettre de tout ce qui peut paroitre propre à ramener tous nos sujets à nostre service, en sorte que s’il est possible nous n’ayons à faire qu’à l’usurpateur et à ses troupes etrangeres, afin pareillement que personne par desespoir d’obtenir le pardon de ce qu’il peut avoir fait cy devant ne continue dans sa rebellion, nous declarons et promettons en parole de roi que tous ceux qui, retournant promtement à leur devoir, nous en donneront des marques signalées comme en se saisissant et remettant entre nos mains quelqu’une de nos places fortes, nous amenant quelques vaisseaux de guerre, des troupes de l’usurpateur ou quelques autres qu’ils auront eux-mêmes levées et armées, ou qui par quelque service signalé, conformement à leur pouvoir et à leur estat, donneront des preuves manifestes de la sincerité de leur repentance, non seulement obtiendront aussitost des lettres de pardon sous le grand sceau d’Angleterre, mais seront aussi considerez et recompensez par nous selon l’importance de leurs services. Nous exceptons neanmoins les personnes suivantes : le duc d’Ormond, le marquis de Winchester, le comte de Sunderland, le comte de Bath, le comte de Danby, le comte de Nottingham, mylord Neuport, l’eveque de Londres, l’eveque de S. Asaph, mylord de Lamere, mylord Wiltshire, mylord Colchester, mylord Cornbury, mylord Dunblane, Jean lord Churchill, le chevalier Robert Howard, le chevalier Jean Worden, le chevalier Samuel Grimston, le chevalier Estienne Fix, le chevalier George Treby, le chevalier Basile Dixwell, le chevalier Jacques Oxenden, le docteur Tillotson, doyen de Cantorbery, le docteur Gilbert Burnet, François Russel, Richard Levison, Jean Trenchard, escuiers, Charles Duncomb, bourgeois de Londres, Edward Napleton, Hunt Pescheur et tous les autres qui nous firent plusieurs indignitez personnelles à Feversham, comme aussi tous ceux qui comme juges, jurez ou en quelque autre manière ont eu part au meurtre barbare du sieur Jean Ashton et du sieur Cross, ou de tous ceux qui ont esté injustement [f. 28v] condamnez et executez à cause de leur fidelité envers nous, et tous les espions et ceux qui ont trahi nos conseils durant nostre absence d’Angleterre.
Pour tous les autres qui apres nostre debarquement ne prendront point les armes contre nous et qui ne feront aucun acte ou chose tendante à s’opposer à nostre retablissement, à l’exception des personnes cy dessus nommées, nous promettons de pourvoir à leur seureté au premier parlement que nous avons dessein de convoquer avec toute la diligence possible par un acte general d’amnistie, afin que les esprits de tous nos sujets puissent estre tranquilles et en repos, comme leurs personnes et leurs biens seront en une seureté inviolablement sous nostre gouvernement.
Bien entendu neantmoins que tous les magistrats, qui pretendent profiter de la grace du pardon que nous leurs offrons, aussitost qu’ils auront connoissance de nostre debarquement, feront quelque demonstration publique de leur fidelité envers nous et de leur soumission à nostre autorité et qu’ils publieront ou feront publier nostre presente declaration aussitost qu’elle sera venue entre leurs mains, comme aussi que tous les geoliers mettront incessamment en liberté toutes les personnes commises à leur garde à cause de leur fidelité et affection envers nous, à faute de quoi ils seront exclus du pardon.
Nous declarons de plus par ces presentes que tous les officiers et soldats de terre et de mer engagez presentement au service de l’usurpateur qui, apres avoir scu notre arrivée avant que d’avoir esté engagez en aucun combat ou rencontre contre nos troupes, quitteront ce service illegitime et retourneront à leur devoir non seulement obtiendront leur pardon, mais qu’ils seront entierement satisfaits et payez des arrerages qui leur sont dus par l’usurpateur. Et afin que les etrangers qui ont esté amenez dans ce royaume, ou en corps ou qui y sont venus comme particuliers pour prendre parti quand l’occasion s’en presenteroit, s’opposer à nostre retour et faire durer l’oppression de nostre peuple, ne tombent pas dans le desespoir, nous promettons que tous ceux d’entre eux qui, avant que de s’engager en aucun combat contre nos troupes, mettront bas les armes et accepteront la grace promise par cette presente declaration, seront payez des arrerages qui leur seront dus et qu’on aura soin de les transporter en leur pais ou partout ailleurs selon qu’ils pourront raisonnablement souhaitter.
Nous declarons de plus et promettons par ces presentes que nous protegerons et maintiendrons l’eglise anglicane, selon qu’elle est maintenant establie par les loix, en tous ses droits, privileges et possessions, et qu’en cas de vacance des evechez et autres dignitez et benefices à nostre disposition, on aura soin de les remplir des plus dignes sujets de sa communion.
Comme aussi il y a eu plus de tumultes et de rebellions excitées dans toutes les nations pour la religion que sous toutes sortes d’autres pretextes joints ensemble, et plus en Angleterre que dans tout le reste du monde, afin de reconcilier avec le gouvernement ceux qui ont des opinions differentes touchant la religion et les accoutumer à ne le regarder plus comme ennemi mais leur faire connoitre qu’ils sont egalement interessez aussi bien que tous les autres sujets leurs compatriotes à sa conservation, parce qu’ils en seront egalement bien traitez, estant aussi persuadez que la liberté de conscience est tres conforme aux loix et à l’esprit de la religion chretienne, qu’elle peut aussi beaucoup contribuer à la richesse et à la prosperité de nos royaumes, attirant des hommes de toute nation et de toute creance à venir negocier, et s’etablir parmi nous, pour toutes ces raisons nous sommes resolus de recommander fortement à nostre parlement d’etablir la liberté de conscience d’une manière si avantageuse qu’elle puisse attirer une benediction de longue durée sur ce royaume.
Enfin, nostre principal soin sera de tacher, par l’avis et l’assistance de nostre parlement, de reparer les breches et de guerir les playes causées par les dernieres revolutions, de retablir le commerce en faisant executer activement l’acte touchant la navigation, qui a esté violé depuis peu en tant de manieres en faveur des etrangers, de remettre nostre flote et les magasins en aussi bon estat que nous les avions laissez, de chercher des meilleurs moyens de retablir la richesse dans le royaume et d’y faire revenir les especes dont il a esté depuis peu si fort epuisé. Enfin, nous emploierons avec plaisir le reste de nostre regne, selon le dessein que nous en avions à nostre avenement à la Couronne, à chercher et à executer tout ce qui pourra contribuer à retablir la grandeur de la monarchie angloise sur ses anciens et veritables fondemens, qui sont l’interest commun et l’affection du peuple.
Apres avoir ainsi taché de repondre à tout ce qu’on pourroit objecter et de donner à toutes sortes de personnes, de quelque rang qu’ils soient, la satisfaction que nous avons jugée la plus raisonnable, nous avons celle d’avoir fait tout ce qui dependoit de nous, quel que puisse estre l’evenement, sur lequel nous nous remettons avec une entiere resignation à ce que Dieu, dont les jugemens sont equitables, voudra en ordonner. Que si d’un autre costé quelques uns de nos sujets demeurent assez obstinez pour paroitre en armes contre nous, comme ils meriteront d’estre traitez selon toute la rigueur de nostre justice, apres avoir refusé des offres de pardon, telles que celles cy, ils seront aussi responsables devant Dieu de tout le sang repandu, de tous les malheurs et des desordres dans lesquels le Royaume pourra tomber par leur opposition deraisonnable et desesperée. Donné à nostre cour à S. Germain le vingtieme avril, l’an huitieme de nostre regne. Per ipsum regem manu propria. »

Jacques II

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