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Estimation de la Surintendance à Saint-Germain-en-Laye en prévision de sa vente

« Ce jourd’huy premier germinal, huit heures du matin, et jours suivants, l’an quatrième de la République française
Nous Pierre Hipolitte Lemoyne, premier inspecteur des Bâtiments de la ci devant Liste civile à Saint Germain en Laye, et Louis Barthélémy Leveau, experts de l’administration municipalle dudit Saint Germain,
En vertu de l’arrêté de l’administration du département de Seine et Oise en datte du quatorze pluviôse de l’an quatrième de la République, lequel nous nomme commissaire experts à l’effet de faire la prisée, estimation, division, distraction s’il y a lieu, levée de plans pour parvenire aux divisions des objets, chacun en leur particulier, de tous les bâtiments, châteaux, cours, jardins, places vagues et autres dépendants de la ci devant liste civile audit Saint Germain, et ce conjointement avec le commissaire nommé par l’administration municipalle dudit Saint Germain, ainsy qu’il est énoncé par l’arrêté du département,
En conséquence, nous experts susditset soussignés, en présence du citoyen Guy, commissaire et membre de l’administration municipalle nommé par son arrêté du vingt un ventôse dernier, nous sommes transportés en la maison et dépendances ci devant ditte la Surintendance, l’orangerie et plusieurs petits bâtiments attenant, formant le logement du portier du jardin dit le parterre, ayant sa principalle entrée et fassade sur la rue de la Surintendance, et aussi plusieurs entrées sur le jardin du parterre audit Saint Germain, où étant, nous avons opéré de la manière et ainsy qu’il suit.
Premièrement
Nous avons pris tous les renseignements nécessaires pour connoitre les tenants et aboutissants et le localle de laditte maison et dépendance, et nous sommes occupés de la levée du plan général pour en connoitre la continence.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soi, sans interruption, avec deux colaborateurs, et avons signé le présent sur les lieux avec le citoyen Guy, commissaire, et ensuite nous avons remis à demain deux du présent, huit heures du matin, la continuation de nos opérations.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy deux germinal, huit heures du matin
Nous, experts susdits et soussignés, avons procédé à la continuation de la levée du plan ainsi qu’il suit :
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir avec nos colaborateurs, nous avons signé sur les lieux avec le citoyen Guy, commissaire, et avons remis à demain, huit heures du matin, la continuation des présentes.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy, trois germinal, huit heures du matin
Nous, experts susdits et soussignés, avons procédé à la continuation de la levée du plan ainsy qu’il suit :
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir sonnée avec nos colaborateurs, sans interruption, nous avons signé sur les lieux avec le citoyen Guy, commissaire, et avons remis à demain, quatre du présent, huit heures du matin, la continuation de nos opérations.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy, quatre germinal, huit heures du matin
Nous, experts susdits et soussignés, avons procédé et finy la levée du plan général sur les lieux, pour les mettre au net au cabinet.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir sonnée avec nos colaborateurs, sans interruption, nous avons signés sur les lieux avec le citoyen Guy, commissaire, et avons remis à demain, cinq du présent, huit heures du matin, la continuation de nos opérations pour la désignation des corps de bâtiments, cours, orangeries et logement du portier du parterre.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy, cinq germinal, huit heures du matin
Nous, experts susdits et soussignés, nous avons procédé à la désignation des lieux ainsy qu’il suit :
Les corps de bâtiments et orangerie tiennent d’un côté au levant au jardin du parterre, au couchant à la rue de la Surintendance, où est sa principalle entré, et autres particuliers, au midy à un grand corps de bâtiment et dépendance dit le Grand Commun, au nord, par derrière l’orangerie, à plusieurs petits bâtiments dépendant aussy de la Liste civile occupés par le citoyen Clérambourg, portier du parterre, et autres, faisant aussy partie de laditte dépendance.
Le grand corps de bâtiment sur la rue de la Surintendance, et au droit des jardins des particuliers, contient vingt deux toises 2 pieds de longueur sur trois toises 4 pieds de large, mesuré hors œuvre. Le corps de bâtiment à main droitte en entrant dans la cour contient onze toises 2 pieds de longueur, mesuré hors œuvre du mur du jardin sur le parterre, sur six toises un pied de large, mesuré hors œuvre entre les deux cours.
Le corps de bâtiment à main gauche en entrant contient onze toises deux pieds de long, mesuré hors œuvre du mur du jardin sur le parterre, sur quatre toises 5 pieds de largeur, mesuré hors œuvre des murs de face sur la principalle cour et sur le terrein de l’orangerie, dont sera ci après parlé.
Le corps de bâtiment sur la rue de la Surintendance, composé d’un rez de chaussée, partie caves au dessous, premier, deuxième étage, entresolle au troisième étage, quatrième étage lembrissé et mensardé dans les combles.
Au rez de chaussée, un passage de grande porte communiquant à la première cour ; à main droite, un emplacement d’escalier, cabinet au derrière, deux salles à cheminé et un cabinet, une grande cuisine ensuitte, avec four et founeau ; à main droite de la grande porte, deux grandes salles à cheminés et cabinets de différentes distributions, et petites entresolles au dessus.
Sous la partie dudit bâtiment à main droite du passage, deux grandes caves de différentes distributions.
Au premier étage, six chambres à cheminées, plusieurs cabinets et alcôve de différentes distributions.
Le deuxième étage de même distribution.
Le troisième étage, en entresolles, de distributions idem.
Le quatrième étage en mensardes dans les combles, idem, même distributions.
Touts lesdits étages, sauf à quelque différents changements de cloisons simple faits par les locataires, sont tous de même superficie.
Le corps de bâtiment à main droite, composé au rez de chaussée de trois grandes pièces à cheminés, plusieurs autres pièces sans cheminés, passage pour aller à la deuxième cour, plusieurs cabinets de distributions, bûchers et emplacement d’escalier.
Au premier étage, cinq chambres à cheminés, plusieurs cabinets de distributions, petittes entresolles côté de la deuxième cour.
Deuxième étage, six chambres à cheminés, corridor au milieu, et plusieurs cabinets de distributions.
Le troisième étage en mensarde dans les combles, idem au précédant sauf à différents changements de cloisons simple pour des cabinets faits par les locataires, et sont chaque étage de même superficie que le rez de chaussée.
Le corps de bâtiment à main gauche en entrant par le passage de grande porte, composé au rez de chaussée de quatre pièces à cheminés, emplacement d’escalier et plusieurs cabinets de distributions.
Au dessous du rez de chaussée, deux caves divisés en plusieurs parties avec dessente en pierre.
Le premier étage, cinq chambres à cheminés, cabinets de distributions et emplacements d’escalier.
Le deuxième étage idem.
Le troisième étage en mensarde dans les combles, trois chambres à cheminés et plusieurs cabinets de différentes distributions. Chaque étage sont aussy de même superficie que le rez de chaussée.
Le petit bâtiment entre les deux bâtiments en aisle, composé seullement d’un rez de chaussée, contient onze toises un pied de long sur deux toises un pied de large, mesuré hors œuvre des murs de face entre la première cour et le jardin du parterre. Ledit rez de chaussée composé de quatre pièces, dont deux à cheminés, passage commun de la cour au jardin du parterre.
Les combles des trois grands corps de bâtiments sont en charpente en mensardes, couverts en ardoise avec festage, noues, membrons, chesneaux au pourtoure et tuyeaux de dessente en plomb. Le petit bâtiment entre la cour et le jardin du parterre aussy couvert en ardoise. Le festage couverts en plombs.
La première cour au milieu desdits bâtiments contient unze toises un pied de long sur neuf toises de large, pavée en pavés de grais, dont les eaux s’écoulent dans la rue par le passage de la grande porte.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir sonné, avec nos colaborateurs, sans interruption, nous avons signés sur les lieux avec le citoyen Guy, commissaire, et avons remis à demain, six du présent, huit heures du matin, la continuation de nos opérations.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy, six germinal, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignés, avons procédé à la continuation de nos opérations ainsi qu’il suit :
Dans la deuxième et arrière cour, un petit bâtiment sur la rue de douze pieds de long sur quinze pieds de profondeur, composé au rez de chaussée de deux bûchers, une chambre au premier et au second étage.
Un autre petit bâtiment opposé au susdit dans laditte cour, côté du parterre, de douze pieds de long sur dix huit pieds de profondeur. Au rez de chaussée, deux petittes pièces, chambre au dessus.
Les combles desdits bâtiments, idem aux précédents.
Laditte deuxième cour contient huit toises quatre pieds de long sur deux toises trois pieds de large, mesuré dans œuvre, dans laquelle sont des lieux d’aisance et un petit bûcher. Laditte cour pavée en pavés de grais, dont les eaux s’écoulent dans la rue, dans laquelle est aussy une bâche revety en plomb, recevant les eaux d’une conduitte qui amène l’eau à laditte bâche, traversant les bâtiments et cour du grand commun, laquelle conduitte sera suprimé lors de la vente du Grand Commun à l’afleurement du mur qui sépare ladite cour d’avec celle du Grand Commun.
La bâche dépendra de laditte maison, et la conduitte lors de sa suppression appartiendra à l’adjudicataire du Grand Commun.
La baye de porte qui est dans le mur de closture qui sépare laditte cour d’avec celle du grand commun, ainsy que les portes qui se trouvent communiquer desdits corps de bâtiments dans celuy du Grand Commun, seront bouché à frais communs entre les deux adjudicataires, et les portes et accessoirs qui ferment lesdittes bayes leurs appartiendront aussy en commun.
L’adjudicataire des bâtiments dit le Grand Commun sera tenus de faire suprimer un tuyeau de dessente qui reçoit partie des eaux des bâtiments qui tombent dans laditte cour. Le tuyeau de dessente en plomb lui appartiendra par sa supression, de même que réciproquement ils feront cesser la chutte des eaux qui peuvent tomber l’une sur l’autre de leurs bâtiments sur la rue, pour éviter touttes serviturs, n’entendant point la laisser de l’un sur l’autre desdits bâtiments, en se conformant réciproquement à la coutume, si bon leur semble.
Le corps de bâtiment servant cy devant à l’orangerie contient quatorze toises cinq pieds de longueur sur vingt neuf pieds de largeur, mesuré hors œuvre des murs de face. Composé d’une seulle pièce au rez de chaussée pour serrer les orangers dans l’hyvert, de neuf travée de plancher, éclairée par huit croisées et une porte croisée au milieu, donnant sur le terrein où on dépose les orangers dans l’étée. Une autre petitte porte avec un tembour sous l’escalier d’un petit bâtiment dont sera ci après parlé.
Le premier étage dudit bâtiment est lembrissé dans les combles, composé de sept chambres, dont quatre à cheminés, parquettée, et trois de carrelée en petit carreaux de terre cuite, éclairée par huit lucarnes sur le terrein dont il vient d’être parlé.
Le comble en charpente couvert en thuille du pays tel quelle.
Le terrein entre laditte orangerie et les bâtiments de la surintendance contient quinze toises de profondeur, mesuré dans œuvre, sur quatorze toises et demy de largeur, compris un épaisseur de mur sur le jardin du parterre, dans lequel est une grande porte à deux venteaux. Dans lequel jardin est une bâche en charpente revetie en plomb avec une conduitte en plomb et un robinet en cuivre qui amène l’eau à laditte bâche. Et produit deux cents dix sept toises et demie de superficie, ou seize perches deux toises quatorze pieds, à vingt deux pieds quarré pour perches, et cent perches pour arpent.
Les petits bâtiments ensuitte, adossés contre celuy de l’orangerie, formant par un bout pan coupée, contienne ensemble quatorze toises et demy de long sur douze pieds six pouces de large, compris un épaisseur de mur, composé au rez de chaussée de quatre petitte pièces dont une à cheminé, un passage pour communiquer à la rue aux Miette.
Au premier étage, quatre chambres idem, dont deux à cheminées, et de même superficie que le rez de chaussée.
Au deuxième, deux petittes chambres lembrissées dans une partie.
Le comble en charpente en apenty couvert en thuille du pays, tel quel, recevant partie des eaux du comble du bâtiment de l’orangerie.
Le passage publique sous partie dudit petit bâtiment qui joint la rue aux Miettes sera et demeurera publique comme il est actuellement, pour facilier un dégagement du jardin du parterre par la rue aux Miettes.
L’adjudicataire des bâtiments et dépendances ci-dessus ne poura intercepter ledit passage en aucune manière.
Un autre petit bâtiment sur la rue aux Miettes, adossé sur le mur pignon du bâtiment de l’orangerie, contient vingt six pieds six pouces de long, mesuré dans œuvre, sur dix sept pieds six pouces de large, compris un épaisseur de mur, composé d’une salle au rez de chaussée, emplacement d’un petit escalier, passage qui communique de laditte rue aux Miettes au jardin du parterre, sur lequel est un cabinet d’aisance, et fosse au dessous.
Au premier étage, une chambre et cabinet de distribution, même superficie que le rez de chaussée.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir sonné, avec nos colaborateurs, nous avons signés sur les lieux avec le citoyen Guy, commissaire, et avons remis à demain, sept du présent, huit heures du matin, la continuation de nos opérations.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy, sept germinal, huit heures du matin
Nous experts susditset soussignés, avons procédé à la continuation de nos opérations ainsy qu’il suit :
Nous avons ensuitte oppéré aux calculs de touts les corps de bâtiments énoncés dans le cours du présent. Nous avons reconnu qu’ils contenoient ensemble trois cents cinquante six toises et demy un pied de superficie.
Les deux cours de la Surintendance contienne ensemble cent vingt deux toises six pieds de superficie ou neuf perches une toise six pieds.
Et le terrein où on dépose les orangers en été contient seize perches deux toises quatorze pieds de superficie, à vingt deux pieds quarré pour perches et cent perches pour arpent.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir sonnée, nous avons signés et avons remis à demain, huit du présent, huit heures du matin, la continuation de nos opérations.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy, huit germinal, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignés, avons procédé à la continuation de nos opérations ainsy qu’il suit :
La bâche en plomb qui est dans la deuxième cour de la Surintendance et celle qui est dans le terrein de l’orangerie, et touttes les conduites en plombs qui se trouvent dans lesdits bâtiments et dépendances leur appartiendront. Quant aux eaux qui viennent aux dittes bâches par les conduittes, comme elles appartiennent à la ville, l’adjudicataire en traitera de gré à gré pour la quantité qu’il en aura besoin avec l’administration municipalle, comme chose à eux appartenante.
Les croisées du rez de chaussée et des hauts étages qui sont dans le mur de face du premier corps de bâtiment de la Surintendance ci devant désignés, et qui donnent sur les cours et jardins de la maison du citoyen Boutroux Desmarais, ci devant ditte l’hôtel de La Rochefoucault, seronts toutes bouchés au frais de l’adjudicataire desdits bâtiments de la Surintendance à la première réquisition du citoyen Desmarais, ses croisées n’étant que souffrance et n’ayant été permis que volontairement par le propriétaire du ci devant hôtel de La Rochefoucault, et n’étant en aucune manière de servitude. Les croisées et barreaux de fer et autres qui sont dans lesdittes bayes appartiendront à l’adjudicataire desdits bâtiments.
Touts les murs de closture et de bâtiments qui séparent laditte maison et dépendances d’avec les propriétaires voisins seront et demeureront mitoyens entre lesdits propriétaires jusqu’à la hauteur de dix pieds, ainsi qu’il est fixé par la coutume, s’il n’y a titre contraire.
Quant aux héberges des bâtiments adossée l’un contre l’autre réciproquement, ils seront mitoyens respectivement jusqu’à la hauteur de leurs héberges actuels.
Etat des locations de laditte maison et dépendance ainsy que la durée de leurs beaux :
Les citoyens et citoyennes
De Briges, logement vaccant.
Desparbes, trois, six, neuf années, la jouissance commencé le 21 septembre 1793, loué par chaque année la somme de 1650 l.
Antoine, neuf années, commencé le 1er avril 1793, loué chaque année la somme de 450 l.
Chabanon, neuf années, le 1er juillet 1793, loué la somme de 500 l.
Idem, son petit logement, neuf années, le premier nivôse l’an 2ème, loué la somme de 180 l.
Chupin, neuf années, le 1er juillet 1793, loué la somme de 110 l.
Quest, neuf années, le 14 nivôse l’an 2éme, loué la somme de 140 l.
Citoyen Harmensen, neuf années, le 11 nivôse l’an 2ème, loué la somme de 200 l.
Tostin, neuf années, le 1er janvier 1793, loué la somme de 40 l.
Levasseur, trois, six, neuf années, le 21 messidor l’an 2ème, loué la somme de 80 l.
De Bosc, neuf années, le 25 frimaire l’an 2ème, loué la somme de 90 l.
Orangerie
Bourdin, trois, six, neuf années, le 24 pluviôse l’an 2ème, loué la somme de 100 l.
Croustillié, gratis.
Clerambourg, gratis.
Total desdittes loccations : 3540 l.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir sonné, nous avons signé et avons remis à demain, neuf du présent, la continuation des présentes.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy neuf germinal, présent mois, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignés avons procédé à la suitte des présentes et à la mise au net du plan ci-joint au cabinet.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir sonné, nous avons signé le présent et avons remis à demain, dix du présent, la continuation de nos opérations.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy dix du présent mois, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignés avons procédé à continuation de la mise au net du plan cy joint.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir, avons signé le présent et remis à demain la continuation de nos opérations.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy onze présent mois, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignés avons procédé à la continuation de la mise au net du plan et des opérations ainsi qu’il suit :
Après avoir toisé, arpenté et calcul fait de touts les corps de bâtiments, cours, terreins vagues et dépendances énoncés dans la cour du présent, examin fait avec attention de la situation, position de touts ces objets, chacun en leur particulier, de la construction des bâtiments, la nature et qualité des matéreaux qui les composent, nous les avons prisés et estimés, en nos âmes et conscience, ensemble, à la somme de soixante quinze mille livres, valleur intrinsèque du numéraire, dans le cour de l’année mil sept cent quatre vingt dix, cy 75000 l.
Nous observons que lesdits bâtiments et dépendances ne peuvent utillement ny comodément se partager en plusieurs parties, quelques choses que l’on fasse pour y parvenir, sans préjudicier aux intérêts de la République.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir, nous avons clos et finy le présent, ainsy que le plan ci-joint, et avons signés avec le citoyen Guy, commissaire à cet effet.
A Saint Germain en Laye, ledit jour onze germinal audit an quatrième de la République française, une et indivisible.
Lemoyne, Leveau, Guy »

Administration de département de Seine-et-Oise

Estimation et division du bâtiment du Vautray à Saint-Germain-en-Laye en prévision de sa vente

« Ce jourd’huy vingt deux ventôse, huit heures du matin, et jours suivants, l’an quatrième de la République française
Nous Pierre Hipolitte Lemoyne, premier inspecteur des Bâtiments de la ci devant liste civile à Saint Germain en Laye, et Louis Barthélémy Leveau, expert de l’administration municipalle dudit Saint Germain,
En vertu de l’arrêté de l’administration du département de Seine et Oise en datte du quatorze pluviôse de l’an quatre de la République, lequel nous nomme commissaires experts à l’effet de faire la prisée, estimation, division, distraction s’il y a lieu, levée de plans pour parvenir aux divisions des objets, chacun en leurs particuliers, de tous les bâtiments, châteaux, cours, jardins, places vagues et autres dépendants de la ci devant liste civile audit Saint Germain, et ce conjoinctement avec le commissaire nommé par l’administration municipale dudit Saint Germain, ainsy qu’il est énoncé par l’arrêté du département,
En conséquence, nous experts susdits et soussignés, en présence du citoyen Guy, commissaire et membre de l’administration municipale nommé par son arrêté du vingt un présent mois, nous sommes transporté en la maison et dépendances ci devant ditte du Vautray, servant ci devant de logement pour l’équipage du sanglier, ayant deux entrées par deux grandes portes, chacun sur une rue, l’une sur la rue de Pontoise et l’autre sur la rue de Loraine, laquelle est composée de plusieurs corps de bâtiments, cours et jardins, où étant, nous avons opéré de la manière et ainsy qu’il suit.
Premièrement
Nous nous sommes occupée de la levée du plan général du terrein, pour en connoitre la continance, et aussy tous les objets et dépendances qui composent laditte maison.
Après avoir vacqué à ce que dessus, depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir sonnées, avec un colaborateur, sans interruption, nous avons signé sur les lieux avec le citoyen Guy, commissaire, et avons remis à demain, vingt trois du présent, huit heures du matin, la continuation de nos opérations.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy vingt trois ventôse, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignés avons procédé à la continuation de la levée du plan ainsy qu’il suit.
Après avoir vacqué à ce que dessus, depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir sonnées, avec un colaborateur, sans interruption, nous avons signé sur les lieux, avec le citoyen Guy, commissaire, et avons remis à demain, vingt quatre du présent, huit heures du matin, la continuation de nos opérations.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy vingt quatre ventôse, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignés avons procédé et finie la levée du plan général sur le terrein, pour le mettre au net au cabinet.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir sonnées, avec un colaborateur, sans interruption, nous avons signés sur les lieux, avec le citoyen Guy, commissaire, et avons remis à demain, vingt cinq du présent, huit heures du matin, la continuation de nos opérations pour la désignation des lieux.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy, vingt cinq ventôse, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignés avons procédé à la désignation des lieux ainsi qu’il suit :
Laditte maison et dépendances tient d’un côté, au levant, au citoyen Meyere, bourgeois, et formant une petite bâche sur son terrein, d’autre côté, au couchant, à plusieurs particuliers et formant deux en haches sur les terreins des dits particuliers, d’un bout par derrière, au midy, à la rue de Loraine où est une des deux principalles entrées, et autres particuliers dont la maison des héritiers de Vienne formant avant corps sur la troisième cour de dix toises un pied de longueur sur trois toises deux pieds de largeur, et d’autre bout par devant, au nord, sur la rue de Pontoise, où est la première principalle porte d’entrée.
Le corps de bâtiment sur laditte rue de Pontoise contient dix toises de long sur trois toises cinq pieds de large, mesuré hors œuvre et compensé, une partie du même bâtiment attenant et en retoure à main droitte en entrant dans la cour de dix neuf pieds de long sur quinze pieds de large. Une autre partie à main gauche en entrant de même longueur et largeur, réduit et mesuré hors œuvre, composée au rez de chaussée d’un passage de grande porte, deux salles à cheminées à main gauche servant pour le portier. Sous la salle sur la rue est une cave de même superficie, la dessente est en pierre avec une trape en menuiserie dans laditte salle. A main droitte du passage, emplacement d’escalier, un grand bûcher, une écurie pour quatre chevaux, garnis de mengeoires et ratellier, tel quel.
Au premier étage
Six chambres, dont cinq à cheminées, et cabinets de distributions.
Au deuxième étage
Six chambres lembrisées dans les combles dont quatre à cheminées, et plusieurs cabinets de distributions.
Le comble en charpente couvert en thuille du pays, petit moule, à deux égouts tel quel.
A main gauche dans la cour, un petit bâtiment attenant le susdit de trente pieds de long sur seize pieds de large, réduit. Au rez de chaussée, deux salles, emplacement d’escalier, cabinet au derrière.
Au premier étage, deux chambres lembrissées dans les combles, dont une à cheminé, un cabinet au derrière l’escalier.
Le comble en apenty couvert en thuille du pays, idem au précédent.
Attenant ledit bâtiment est un petit bûcher de neuf pieds quarré. Le comble en charpente en apenty, idem au précédent.
A main droitte dans laditte cour sont trois remises, contenant ensemble vingt neuf pieds de long sur dix neuf pieds de profondeur, grenier au dessus. Le comble en apenty couvert en thuille, idem au précédent.
Entre les remises et l’écurie, trois cabinets d’aisance, fosse au dessous.
De l’autre côté des remises est un puis très profond, où on tire de l’eau vive.
La première cour d’entré, au milieu desdits bâtiments, contient douze toises trois pieds de profondeur, sur onze toises trois pieds de largeur, compensé, pavée en pavés de grais, dont les eaux s’écoulent dans la rue de Pontoise par un passage de grande porte dans laquelle est à déduire quarente six toises et demie six pieds de superficie, pour les parties de bâtiments ci devant désignée et construits dans laditte cour d’après le bâtiment sur la rue de Pontoise, partant reste quatre vingt dix sept toises trois pieds de superficie dans laditte cour.
Le corps de bâtiment ensuitte, entre la première et deuxième cour, contient quatorze toises de longueur sur trois toises trois pieds trois pouces de largeur. Le corps de bâtiment en retour et attenant le susdit, à main droitte en entrant dans la deuxième cour, contient huit toises cinq pieds de long sur trois toises trois pieds trois pouces de large. Celuy opposé au susdit, même longueur et largeur. Dans les deux angles, les deux petits bâtiments, dont l’un formant l’emplacement d’un escalier, de chacun quatorze pieds de long sur sept pieds de large. Lesdits corps de bâtiments sont composés au rez de chaussée d’un passage de voiture, à main droitte trois salles servant de bûcher, corridor, trois autres salles en retoure et, attenant, partie servant de bûcher, un autre petit bûcher et dessente de cave, emplacement d’escalier. A main gauche du passage, emplacement d’un grand escalier pour monter aux chambres, une cuisine, un bûcher, emplacement d’un autre escalier, une autre grande cuisine avec distributions, et deux autres salles dont une à cheminée. Sous les deux parties de bâtiments en aisle sont chacune deux caves, distribuées en plusieurs parties, avec chacune leur dessente en pierre.
Le premier étage desdits corps de bâtiments est composé de onze chambres dont huit à cheminés, et plusieurs cabinets de distributions, emplacement d’escalier, le tout de même superficie que le rez de chaussée.
Le deuxième étage, lembrissé dans les combles, de même superficie et distribution que le premier étage.
Les combles en charpentes, à deux égouts chacuns, couverts en thuille du pays, dont les eaux tombent partie dans les cours et jardins et une partie du comble du bâtiment en aille à main gauche tombent dans un chesneau avec un tuyeau en plomb qui conduit lesdittes eaux dans une bâche en plomb dans le jardin du citoyen Meyere. Le chesneau et le tuyeau de plomb dépendant de la maison ci devant ditte le Vautray. La bâche en plomb appartient au citoyen Meyre, ses égouts ne sont pas une servitude sur sa maison, elles ont été reçus volontairement.
La deuxième cour entre lesdits bâtiments contient huit toises trois pieds de long sur huit toises quatre pieds de profondeur, compensé, dans laquelle est à déduire cinq toises seize pieds de superficie pour les deux petits bâtiments, partant reste soixante sept toises six pieds de superficie pour laditte cour, pavée en pavés de grais dont les eaux s’écoulent dans le passage des voitures dans la première cour.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir sonnées, avec un colaborateur, sans interruption, nous avons signés sur les lieux, avec le citoyen Guy, commissaire, et avons remis à demain, vingt six du présent, huit heures du matin, la continuation de nos opérations.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy, vingt six ventôse, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignez, avons procédé à la continuation de la désignation des lieux ainsi qu’il suit.
Le jardin au derrière des bâtiments ci devant dit, à main droite en entrant, contient douze toises deux pieds de longueur sur huit toises de large, en culture, planté en arbres fruitiers.
Le magazin attenant ledit jardin contient huit toises de longueur sur deux toises et demy de largeur, lequel servoit ci devant d’écurie.
Dans la troisième cour, ayant une sortie sur la rue de Loraine, la grande écurie neuve, à main droitte en entrant par la deuxième cour, contient vingt deux toises deux pieds de long sur trois toises et demy de large, mesuré hors œuvre. Dans un des bouts de la ditte écurie est une salle, passage, emplacement d’escalier pour monter aux chambres et greniers, laditte écurie à un rand garnis mengeoires, ratelier, poteaux de séparation pour les chevaux, pavée en pavés de grais et contenant trente places de chevaux.
Au premier étage
Un grand grenier, une petitte chambre et une chambre à avoine, corridor conduisant au grenier.
Le comble en charpente, en apenty couvert en thuille.
Ensuitte de laditte écurie, deux petits chenils, ensemble quinze pieds de long sur treize pieds ; trois autres petits chenils, ensemble vingt huit pieds de long sur dix pieds de large, mesuré hors œuvre.
Ensuitte, dans un renfoncement au fond de laditte cour, un petit bâtiment de six toises quatre pieds de long sur trois toises deux pieds de large. Au rez de chaussée, un grand fournil, emplacement du four, une forge et emplacement d’un petit escalier pour monter aux chambres.
Au premier étage, deux chambres à cheminées et grenier perdus au dessus.
Le comble à deux égouts, et partie des eaux tombent du côté du voisin.
Ensuitte un autre petit bâtiment adossé contre le bâtiment des héritiers de Vienne formant avant corps dans laditte cour, lequel contient huit toises quatre pieds de long sur trois toises cinq pieds de large, composé au rez de chaussée de plusieurs chenils servant ci devant pour les chiens de l’équipage.
Au premier étage, trois chambres et cabinets de même superficie.
Au deuxième étage, une grande chambre lembrissée dans les combles.
Le comble à deux égouts couverts en thuille.
Attenant la grande porte d’entrée sur la rue de Loraine est le dernier corps de bâtiment, qui contient vingt une toises trois pieds de longueur, réduit, sur trois toises trois pieds de largeur, mesuré hors œuvre, composé au rez de chaussée d’une écurie simple pour vingt huit chevaux, salle à cheminée, un bûcher, emplacement d’escalier près la porte sur la rue de Loraine et emplacement d‘un autre petit escalier et remise dans le fond de laditte cour.
Au premier étage
Quatre chambres dont deux à cheminés, avec corridor conduisant à une grande partie de grenier, deux autres petittes chambres et cabinet et emplacement d’escalier.
Le comble en charpente couvert en thuille du pays tel quel.
La troisième cour ayant une entré par la deuxième cour et une autre par la rue de Loraine contient mil quatre vingt deux toises de superficie, mesuré en plusieurs parties, à cause de son irrégularité, et déduction faitte de tous les corps de bâtiments qui sont dans laditte cour.
Au devant desdits bâtiments sont des revers en pavés de grais pour l’écoulement des eaux. Au milieu de la cour est une bâche en charpente, revety en plomb, pour abreuver les chevaux, laquelle contient quinze pieds de long sur quatre pieds de large.
Une chaussée en pavée de grais depuis la deuxième cour jusqu’à la bâche, une autre chaussée depuis laditte bâche jusqu’à la rue de Loraine.
Plusieurs cabinets d’aisance, aussy dans laditte cour.
Le surplus de laditte cour, partie en terrein vague, et partie en petit jardin en culture.
Après toisée et calculs faits des bâtiments, cours et jardins composant laditte maison, nous avons reconnue que tout les bâtiments composant laditte maison contenoient ensemble quatre cents quarente cinq toises neuf pieds de superficie.
Le jardin, quatre vingt dix huit toises et demy six pieds, ou sept perches un quart de perche une toise sept pieds, à vingt deux pieds quarrés pour perche et cent perches pour arpent.
Et les trois cours ensemble, douze cents quarente six toises neuf pieds de superficie ou quatre vingt douze perches et demy deux toises et demy cinq pieds, déduction faitte de toutes les parties de bâtiments qui sont en avant dans laditte cour.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin juqu’à six heures du soir avec notre colaborateur, nous avons remis la continuation des présentes à demain, vingt sept du présent, et avons signés avec le citoyen Guy, commissaire en cette partie.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy, vingt sept ventôse, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignés avons procédé à la continuation de nos opérations ainsy qu’il suit :
Après visitte et un mure examin fait de toute les corps de bâtiments et dépendances qui composent laditte maison, chacun en leur particulier, leur position, situation, la nature et quantité des matériaux qui composent lesdits bâtiments, leur encienneté, vétusté et dégradations en très grand nombres, nous les avons prisées et estimés ensemble, en nos âmes et consience, à la somme de trente cinq mille livres, cy 35000 l.
Valeur intrinsec du numéraire en l’année mil sept cent quatre vingt dix.
Nous avons ensuitte opperée à la division de laditte maison et dépendance en deux parties pour la plus grande aventage de la République, par une ligne tiré en noir sur le plan et tombré AB dans la troisième cour, à partire de l’encoignure de l’écurie neuve, joingnant le mur de closture qui sépare laditte cour d’avec le jardin du citoyen Meyre et qui se trouve à dix toises de distance du mur de face du bâtiment qui est dans laditte troisième cour, de manière que la première partie de division teinte en noir pâle du plan aura son entrée par la rue de Pontoise.
La deuxième partie de division, teint en rouge pâle du plan, aura son entré par la rue de Loraine.
Par la présente division, il résulte que les bâtiments de la première partie auront ensemble deux cents vingt trois toises sept pieds de superficie.
Le jardin quatre vingt dix huit toises et demy six pieds, ou sept perches un quart de perche une toise sept pieds de superficie.
Les deux premières cour et la portion de la troisième cour, ensemble trois cents soixante toises neuf pieds de superficie ou vingt cinq perches trois quarts de perche demy toise quatre pieds de superficie.
Lesquels nous estimons ensemble à la somme de quinze mille livres, cy 15000 l.
Il résulte aussy que les bâtiments de la deuxième partie contiendront ensemble deux cents vingt deux toises deux pieds de superficie.
Et la plus grande partie de la troisième cour huit cent quatre vingt six toises de superficie ou soixante cinq perches trois quarts de perches deux toises un pied.
Lesquels nous estimons ensemble à la somme de vingt cinq mille livres, cy 25000 l.
Observant que dans cette partie, il y a une conduite en plomb amenant l’eau à la bâche, laquelle conduite dépend de laditte propriété. Quant à l’eau, comme elle apartient à la ville, l’adjudicataire en traitera de gré à gré avec l’administration municipale pour la quantité qu’il en désirera.
Nous observons encore que touts les murs de closture ou de construction tenant à des particuliers sont mitoyens s’il n’y a titre contraire.
Résumé sommaire des deux divisions
La première division estimé la somme de 15000 l.
La deuxième division estimé la somme de 25000 l.
Total : 40000 l.
Le mur de closture qui sépare les deux parties sur la ligne teinte en noir du plan et timbré AB sera faitte à frais communs entre les deux acquéreurs.
Etat des loccations de laditte maison
La citoyenne Desmagues occupe, dans les bâtiments entre les deux premières cour, au rez de chaussée, cuisine, office, garde manger ; au premier, à droitte, entichambre, sallon, petitte chambre à coucher, cabinet, garderobe ; à gauche, chambre et cabinet ; bâtiments en aille, deux chambres, cabinet et garderobe ; au deuxième, six petittes chambres lembrisées ; dans les combles, deux bûchers ; une écurie, remise, cave et jardin, louée par bail ou soumission, pour neuf années, du quatorze germinal l’an deuxième, au prix de cinq cents livres par chaque année, cy 500 l.
Le citoyen Joly occupe, au deuxième étage du bâtiment sur la rue de Pontoise, deux chambres, cuisine, une autre petitte chambre, portion de cave, bûcher et un petit chenil au fond de la cour, louée pour neuf années par bail ou soumission du premier avril 1793 au prix de quatre vingt livres par chaque année, cy 80 l.
Le citoyen Hyneux dit Laforest occupe deux chambres sur le derrière, au premier étage, un cabinet, deux petits chenils, une petitte cuisine, pour neuf années, du premier avril 1793, à raison de 100 l. par année, cy 100 l.
Le citoyen Mousquetaire, une chambre lembrisée, divisée par une cloison, une autre petitte chambre et bûcher, louée pour neuf années à compter du premier avril 1793 à raison de 50 l. par année, cy 50 l.
Le citoyen Jolivet père a deux logemens, celui du premier étage lui est sous loué par la citoyenne Desmagues, celui d’en bas lui est loué pour neuf années à compter du dix neuf pluviôse l’an deuxième, au prix de cent livres par année, cy 100 l.
Le citoyen Laravine, deux chambres, une petitte cuisine, un petit cabinet, moitié d’une cave et un petit jardin, loué cent livres par année, pour neuf années à compter du premier avril 1793, cy 100 l.
Le citoyen Nezé, une chambre, un petit cabinet qui sert de bûcher, pour neuf années à compter du vingt deux pluviôse l’an deuxième, au prix de trente livres par année, cy 30 l.
Le citoyen Loubriard occupe quatre chambres, un grand grenier, une sellerie, une chambre à avoine, une cave et un petit jardin, loué pour neuf années à raison de cent soixante livres par année et par soumission du quatorze ventôse l’an troisième, cy 160 l.
Le citoyen Bouxel Saint Remy, trois chambres, un bûcher, caveau et remise, louée pour neuf années à raison de 200 l. par année par soumission du quinze floréal l’an deuxième, cy 200 l.
La citoyenne veuve Le Normand et le citoyen Desforges, quatre chambres, deux cabinets, vestibulle et corridor ; au deuxième, une vaste chambre ; en bas, un chenil pour servir de cave ; loué pour neuf années par soumission du premier juillet 1793, moyennant cent livres par année, cy 100 l.
Le citoyen Jolivet fils, deux chambres, bûcher, louée pour neuf années, à commencer du premier juillet 1793, moyennant vingt quatre livres par année, cy 24 l.
Total desdittes locations : 1444 l.
Les écuries sont occupées par les chevaux de la République, les chambres et greniers au dessus de la grande écurie occupées pour les fourages. Plusieurs chambres sont occuppés pour les agents de la République. Plusieurs logements vaccants, par vétusté, et le logement du concierge occuppée.
Après avoir vacqué à ce que dessus, depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir, avec un colaborateur, nous avons signé sur les lieux, avec le citoyen Guy, commissaire, et avons remis à demain, vingt huit du présent, huit heures du matin, la continuation de nos opérations pour la mise au net du plan, au cabinet.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy, vingt huit ventôse, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignés, nous sommes occupés de la mise au net du plan.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir, nous avons signé avec le citoyen Guy, commissaire, et avons remis à demain, vingt neuf du présent, huit heures du matin, la continuation de la mise au net du plan.
Lemoyne, Leveau, Guy
Ce jourd’huy, vingt neuf ventôse, huit heures du matin
Nous experts susdits et soussignés, nous nous sommes occupés de la continuation de la mise au net du plan.
Après avoir vacqué à ce que dessus depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir, nous avons clos le présent procès verbal ainsy que le plan, que nous experts susdits avons signée avec le citoyen Guy, commissaire.
A Saint Germain en Laye, les jours, mois et an que dessus.
Lemoyne, Leveau, Guy »

Administration de département de Seine-et-Oise

Estimation du chenil à Saint-Germain-en-Laye en prévision de sa vente

« L’an neuvième de la République françoise, une et indivisible, le huit nivôse
Nous Jean André Langibout, architecte expert patenté demeurant à Versailles, nommé par décision du préfet du département de Seine et Oise, en date du cinq du présent mois, à l’effet de procéder à l’estimation d’un domaine national dont la désignation suit, en vertu et conformément à la loi du 27 brumaire an 7
Nous sommes, en conséquence de la commission à nous donnée et susdatée, transporté en la commune de Saint Germain, chez le citoyen Louis Henri Charles Degauville, maire de ladite commune, lequel nous a accompagnez sur les lieux ci après désignés.
Avons vu et visité un domaine national faisant partie du jeu de paulme, provenant de la liste civile, sise dans ladite commune de Saint Germain, rue de la Verrerie, composé de cours et bâtiments, le tout ayant son entrée par sur la dite rue, par un passage et cour commun, tenant des deux côtés au citoyen Douard, d’un bout au corps d’écurie adossé audit jeu de paulme, et d’autre bout au citoyen Guy, laquelle partie désigné sur le plan annexé par une teinte rouge.
L’entrée de la cour principal dudit domaine est par la cour commune. Plusieurs corps de bâtimens en trois sens, puits en ycelle. A gauche de l’entrée est un corps de bâtimens servant d’écurie, duquel il sera parlé à l’article des observations.
Ensuite et en retour sont plusieurs corps de bâtimens servant d’écuries, remises, poulayer et hangard, derrière lesquels sont deux petites cours. Ensuite, à droite de la susdite entrée, sont plusieurs corps de bâtimens. Le tout clos de mur en trois sens.
Elle contient cinquante deux mètres quatre vingt treize centimètres de long, à prendre du millieu du mur en mitoyennetée avec le citoyen Guy, jusqu’au milieu du mur de face de l’écurie adossé au jeu de paulme, sur vingt sept mètres soixante quatre centimètres de large, réduit, à prendre du millieu dud. mur du citoyen Douard et la ligne de démarquation séparant la partie du terrein vend, marqué sur le plan de la lettre A. Ce qui donne en surface la quantité de quatorze cent soixante huit mètres vingt cinq centimètres superficiels, cy 1468 m. 25 cm.
Ensuite de la cour commune est la cour de la partie à vendre, puit en ycelle avec mardelle et sous mardelle en pierre, trois potences en fer au dessus.
Le corps de bâtiment à gauche en entrant dans la cour, adossé au jeu de paulme, servant décurie, grenier au dessus, dans toute la longueur sous appenty couvert en tuille en mauvais état, duquel bâtiment sera parlé plus amplement à l’article des observations.
Le bâtiment et en retour servant d’écurie, grenier au dessus sous comble à deux égouts avec croupe, couvert tant en ardoise qu’en tuille, cheneau et armature en plomb, divisée au rez de chaussé pour quatorze cheveaux, garnie de mangeoire et ratelier, ladite mangeoire garnie d’une plattebande en fer, pillier au devant, pavée dans toute la superficie en grès. Un escalier en charpente montant au grenier, ledit grenier en une seule partie. Les tout garnies de portes, croisées, contrevent, ferrures et fermetures, dont partie en mauvais état.
Ensuite est un autre corps de bâtiment formant deux remises sous comble à deux égouts avec croupe, couvert en tuille, fermées de portes à deux venteaux garnies de serrures, ferrures et fermetures, le tout en mauvais états.
Ensuite et attenant est un poulayer sous appenty couvert en tuille, fermé d’une porte, le tout en vétusté.
Attenant est une basse cours, dans laquelle est un hangard sous comble en appenty, couvert en tuille, en mauvais état. Un arbre fruitier en ycelle en plein raport.
Derrière le corps de remises précité est une cour dans laquelle sont plusieurs arbres fruitiers en plein raport, un petit hangard sous appenty couvert en tuille, en vétustée, plus une bâche de construction garnie en plomb.
En retour de la dite basse cour est un autre corps de bâtiment adossé à la propriété du citoyen Guy, divisé en plusieurs parties, dont une servant ci devant de fournil, avec cheminée en hotte à solive apparente garnie, pavée en grés dans toute la superficie.
Ensuitte est une vacherie avec mangeoire à solives apparentes, grenier au dessus desdites parties sous comble en appenty couvert en tuille, le tout garnie de portes, croisées, ferrures et fermetures en mauvais état.
Ensuite est un bûcher et une remise sous comble en appenty couvert en tuille idem. La remise pavée en grès sans porte. Le bûcher garnie d’une porte, ferrure et fermeture.
Ensuite est une moitié de remise d’après la ligne de démarquation, grenier au dessus sous comble à un égout couvert en tuille.
Observations
1° L’écurie adossée au jeu de paulme ne fait pas partie de la présente estimation quant au fond mais pour les mathériaux seulement.
2° L’acquéreur sera tenu de construire à ses frais un mur de clôture suivant l’alignement du mur de face de ladite écurie de la hauteur de la hauteur de quatre mètres à prendre de dessus le pavé.
3° Le bûcher et chambre au dessus marqués sur le plan de la lettre B et d’une teinte noir ne font pas partie de la présente estimation, ayant été vendu au citoyen Douard.
4° Ne fait pas partie de la dite estimation le tuyeau en plomb qui conduit l’eau dans la bâche qui est dans la petite cour derrière les remises.
5° L’acquéreur fera boucher à ses frais la porte qui communique de ladite cour dans le jardin du citoyen Douard.
6° L’acquéreur sera tenu de faire à frais commun le mur de clôture suivant la ligne de démarquation marqué sur le plan de la lettre A et à ses frais celui en face de la cour commune.
Ce fait, en présence du maire de la commune, après avoir examiné l’état des constructions, chaque en ce qui les concerne, leur emplacemens et distributions, des mathériaux mis en œuvre, résumés par nous faits sur bordereaux séparés résultatnt des mesures par nous prises, longueurs, largeurs et hauteurs des dits bâtimens,
Nous estimons ledit domaine ci-dessus détaillé en revenu annuel à la somme de deux cents francs, cy 200 f.
Lequel revenu, multiplié par quarante d’après la loi, donne en capital la somme de huit mille francs, cy 8000 f.
Les mathériaux de l’écurie adosée au jeu de paulme estimé à la somme de trois cents francs, cy 300
Total des capitaux reunis, montant ensemble à la somme de huit mille trois cents francs, cy 8300 f.
Et sur tout ce que dessus, avons fait et rédigé le présent procès verbal, que nous affirmons sincère et véritable en notre âme et conscience, après avoir opéré pendant trois jours différens, et a ledit maire signé avec nous après lecture faite. A Saint Germain, ce treize nivôse an neuf de la République française, une et indivisible.
Langibout, De Gauville »

Administration de département de Seine-et-Oise

Location au plus offrant de jardins entre les châteaux et dans le parterre à Saint-Germain-en-Laye

« Charges, clauses et conditions pour la location de vingt neuf arpents soixante quatre perches huit pieds de terrein inculte dépendans de la cy devant liste civile, ledit terrein à louer pour trois années consécutives
Désignation
1ère division
Quatre quarrés de terrein situés entre les deux châteaux, lesquels sont divisés en huit lots ainsi qu’il suit :
Le premier lot contient quarante cinq perches et a cinq perches de large.
Le second lot a la même continence.
Le troisième lot a cinq perches quatre pieds six pouces de large et contient quarante six perches dix huit pieds.
Le quatrième lot a la même continence que celui cy dessus.
Le cinquième lot a six perches de large et contient quarante huit perches.
Le sixième lot a la même continence que celui cy dessus.
Le septième lot a six perches onze pieds de large et contient quarante six perches dix neuf pieds.
Le huitième et dernier lot a la même continence que celui cy dessus.
2e division
Un quarré de terrein entre les deux allées de maroniers sur le parterre contenant un arpent cinquante six perches, lequel sera partage en trois lots de chacun cinquante deux perches.
3e division
Un autre quarré tenant au précédent, lequel s’étend jusqu’à la terrasse, contenant cinq arpents, lesquel seront divisés en cinq lots ainsi qu’il suit :
Le premier a quatre perches vingt un pieds de large et contient un arpent.
Le second a quatre perches vingt pieds 6 pouces de large et contient pareillement un arpent.
Le troisième a quatre perches vingt pieds de large et contient un arpent.
Le quatrième lot a quatre perches dix neuf pieds six pouces de large et contient de même un arpent.
Le cinquième a quatre perches dix neuf pieds de large et contient aussi un arpent.
4e division
Un terrein près le bâtiment des Loges, lequel contient deux arpents sept perches, lequel sera loué en un seul lot.
5e division
Une partie de terrein derrière la grille de Pontoise en suivant l’alignement des bâtiments du corps de garde à neuf pieds de disance de la forêt, contenant deux arpents trois perches, formant un lot.
6e division
Un terrein près le Val tenant d’un côté au grand chemin dud. Val, d’autre à un sentier, ledit terrein contenant trois arpents vingt quatre perches divisé en deux lots égaux.
[…]
Ce jourd’hui vingt trois ventôse l’an second républicain, nous administrateurs réunis en une des salles du district avec l’agent national provisoire, dix heures du matin, avons annoncé qu’il allait être procédé à l’adjudication au plus offrant et dernier enchérisseur de la location des parties de terreins provenant de la ci devant liste civile désignés ci-dessus […].
Les enchères ont été reçues sur le premier lot, contenant quarante cinq perches, formant le premier article du plan premier […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Meme Leroy Andriolle, demeurant au ci devant château neuf de la Montagne de Bon Air, pour et moyennant la somme de quinze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le second lot, de même contenance, à prendre à côté du précédent […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Meme Leroy Andriolle susdit moyennant la somme de quinze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le troisième lot, à prendre de l’autre côté du pavé, formant le troisième article du premier plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Béas, demeurant à Montagne Bon Air, rue de la Verrerie, moyennant la somme de vingt livres de loyer par année […].
Les enchères ont été reçues sur le quatrième lot, à prendre à côté du précédent […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Béas susnommé moyennant la somme de vingt quatre livres par chaque année […].
Les enchères ont été reçues sur le cinquième lot, à prendre de l’autre côté de la route, formant le cinquième article du premier plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Meme Leroy Andriolle à la somme de douze livres de loyer par année […].
Les enchères ont été reçues sur le sixième lot à prendre à côté du précédent […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Andriolle de Montagne Bon Air susnommé moyennant la somme de douze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le septième lot, de l’autre côté du pavé, formant le septième article dud. premier plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Béasse, demeurant à Montagne Bon Air, rue de la Verrerie, moyennant la somme de quatorze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le huitième lot, à prendre à côté du précédent, formant le dernier article du premier plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Béasse susnommé moyennant la somme de quatorze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le premier lot d’un quarré de terrein dans le parterre contenant cinquante deux perches entre les deux allées de maronniers, et formant le premier article du plan n° 2 […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Mathieu demeurant à Montagne Bon Air, rue de Brutus, moyennant la somme de quatorze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le second lot, à prendre à côté du précédent […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Mathieu, demeurant à Montagne Bon Air, moyennant la somme de vingt quatre livres […].
Les enchères ont été reçues sur le troisième lot dud. quarré […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Matthieu susnommé moyennant la somme de vingt deux livres de loyer par chaque année […].
Les enchères ont été reçues sur le quatrième lot du second plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Matthieu à la somme de quarante livres […].
Les enchères ont été reçues sur le cinquième lot du second plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Matthieu susnommé moyennant la somme de quarante deux livres […].
Les enchères ont été reçus sur le sixième lot du second plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Thomas Peny à la somme de trente six livres de loyer par année […].
Les enchères ont été reçues sur le septième lot du second plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Matthieu, demeurant à la Montagne du Bon Air, rue de Brutus, pour et moyennant la somme de trente deux livres pour chaque année […].
Les enchères ont été reçues pour le huitième lot du second plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Matthieu, susnommé, moyennant la somme de trente six livres […].
Les enchères ont été reçues sur le terrein devant les Loges […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Jean Garnier, demeurant à Montagne Bon Air, rue de Poissy, moyennant la somme de quarante deux livres outre les charges de loyer par année, lequel a déclaré que c’était pour et au nom de la citoyenne Elisabeth Sophie Vallet, femme du citoyen Berthemy, demeurant à Paris, section des Thuileries, rue Saint Honoré, n° 66 […].
Les enchères ont été reçus sur le terrein en avant de la grille de Pontoise, contenant deux arpents trois perches, lequel a été porté par l’administration à la somme de vingt quatre livres, prix de l’estimation, et personne n’ayant voulu enchérir, le citoyen Peny a fait sa soumission dudit terrein moyennant la somme de vingt deux livres seulement, et nous administrateurs, de l’avis du receveur de la liste civile, afin de ne pas laisser perdre cette location à la République, avons consenti à l’adjudication dudit terrein au citoyen Thomas Peny moyennant la somme de vingt deux livres de loyer par chaque année […].
Les enchères ont été reçus sur le terrein près le Val, dont le premier lot contient un arpent soixante deux perches, et personne n’a voulu enchérir à l’estimation.
Les enchères ont été reçues sur le second lot dudit terrein, de même contenance, et personne n’a voulu surenchérir l’estimation.
[…]
Et ayant remis en location le terrein près le Val, divisé en deux lots, lequel a été enchéri par le citoyen Matthieu à dix huit livres. […] L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Mathieu (Louis) de Montagne Bon Air moyennant dix huit livres […]. »

Location au plus offrant de jardins entre les châteaux et dans le parterre à Saint-Germain-en-Laye

« Charges, clauses et conditions pour la location de différents terreins incultes dépendants de la cy devant liste civile, lesdits terrein à louer pour trois années consécutives
Désignation
1er lot
Dans le parterre du château, le jardin de la ci devant comtesse Lamarke, de la même longueur et largeur qu’il existoit autrefois.
2e lot
Une autre partie de terrein située dans ledit parterre où étoit le jardin du citoyen Antoine.
3e lot
Une autre partie de jardin tenant le long des bâtiments du château neuf dans ledit parterre, sans anticiper le passage qui conduit au pavillon et sur la terrasse.
4e lot
Une autre partie de terre sur la terrasse, depuis la grille qui donne sur les vignes jusqu’à la demie lune de la porte à Gaucher, contenant environ soixante perches, sans y comprendre un chemin de quinze pieds le long de la petite terrasse.
5e lot
Une autre partie de terre sur la terrasse ditte la demie lune de la porte Gaucher, contenant environ cinquante perches, sans y comprendre un chemin de vingt cinq pieds de largeur.
[…]
Fait et arrêté au conseil général du district de la Montagne du Bon Air, ce jourd’hui vingt cinq germinal, l’an second de la République française, une et indivisible. […]
Ce jourd’hui vingt six germinal, l’an second de la République, une et indivisible, par devant nous administrateur du district de la Montagne du Bon Air, réunis avec l’agent national en une des salles du district, il a été procédé à la réception des enchères et de suite à la vente et adjudication du bail à loyer pour trois années des terreins ci-dessus désignés […]
1° Les enchères ont été reçues sur le 1er lot […]. L’adjudication a été prononcée au profit dudit citoyen Antoine moyennant quarante huit livres de loyer par année, outre les charges qu’il a promis exécuter, et a signé : Antoine.
2° Le second lot […]. L’adjudication a été prononcée au profit dudit citoyen Antoine moyennant seize livres de loyer par année, outre les charges qu’il a promis exécuter, et a signé : Antoine.
3° Le troisième lot […]. L’adjudication a été prononcée au profit dud. citoyen Luppette moyennant quarante livres de loyer par chaque année, laquelle adjudication il a accepté, a promis exécuté les charges et a signé : Luppette.
4° Le quatrième lot n’a été surenchéri par personne au dessus de la somme de vingt livres, montant de l’estimation.
5° Le cinquième lot […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Gaspard Baumier moyennant la somme de vingt une livres de loyer par année, outre les charges qu’il a promis exécuter, et a signé : Baumier.
[…]
Et à l’instant le citoyen Derbec, présent aux adjudication ci-dessus, a fait sa soumission pour une partie de terrein entre les deux châteaux contenant environ onze toises de long sur six de large, led. terrein tenant d’un côté la grille du Boulingrin, d’autre côté le chemin de la distance de six pieds de large, d’un bout le pavé et d’autre bout le bâtiment, moyennant six livres de loyer par année, lequel terrein avait été estimé par l’expert cinq livres. Et après l’extinction d’un feu, personne n’ayant voulu surenchérir, sur l’avis du citoyen receveur de la liste civile, et oui l’agent national provisoire, nous administrateurs susdits avons prononcé l’adjudication de lad. location au profit du citoyen Pierre Simon Derbecque, demeurant au ci devant château neuf de Montagne Bon Air, moyennant la somme de six livres de loyer par année, outre les charges qu’il a promis exécuter en tout leur contenu, et a signé : Derbecque.
[…]
Et le sept prairial, l’an second de la République, une et indivisible, dix heures du matin, nous administrateur du district de la Montagne du Bon Air, avons annoncé, sur la soumission faite par le citoyen Alleaume, marchand limonadier, rue de Paris, de prendre en location le terrein formant le quatrième article de l’affiche qui n’avait pas été enchéri au dessus de l’estimation, qu’il allait être procédé à l’adjudication de cette location au plus offrant et dernier enchérisseur[…]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Alleaume susdit, moyennant vingt cinq livres, outre les charges. »

Délibération concernant le transport de terres dans le parterre à Saint-Germain-en-Laye

« Extrait du registre des délibérations du conseil général de la commune de la Montagne du Bon Air
Séance publique du treize floréal l’an second de la République française, une et indivisible
Les citoyens artistes employés à diriger les travaux pour l’élévation de la montagne, sur le parterre, ont rapporté que l’endroit où l’on étoit obligé de prendre de la terre pour couvrire l’élévation étoit très éloigné, ce qui augmentoit de beaucoup les travaux, que d’ailleurs cette terre étoit si mauvaise que les gasons ne pouvoient pas s’y nourrir, qu’il seroit possible de prendre des terres sur le parterre, dans le quarré appellé le cloître, sans dégrader cette partie du jardin, qu’en creusant d’un pied dans le cloître et y pratiquant un glacis pour y former un boulingrin, ce quarré auroit le double avantage de retirer les eaux du parterre dans les grandes pluyes et d’être plus agréable pour la promenade des citoyens
Sur quoy le conseil, considérant que le projet des artistes très avantageux, puisqu’il diminuera les travaux, que son exécution, loin de cause des dégradations au jardin national dit le parterre, donnera un écoulement aux eaux dans les grandes pluyes et rendra le jardin plus agréable
Ouy le citoyen agent national
Arrête que l’administration du district et, s’il y a lieu, le citoyen administrateur des biens de la cy devant liste civile sont invités d’autoriser les citoyens artistes de creuser d’un pied la partie du parterre appellée le cloître, à la charge par eux de couper les terres en glacis pour former un boulingrin »

Adjudication de la location des bâtiments du Boulingrin à Saint-Germain-en-Laye

« Cahier des charges, clauses et conditions de l’adjudication du bail à faire pour trois années des bâtimens et jardins dépendants du Boulingrin sis à Montagne Bon Air
Désignation
Les bâtimens consistent en une grande cave ayant son entrée par une grande et une petite portes donnant sur la place
Au restz de chaussée, en une grande et petite cuisine dans lesquelles il y a des fours et fourneaux, offices, patisserie, gobelet, garde manger et une fontaine dans le passage, salle à manger, grand sallon, antichambre, cinq chambres à coucher, deux cabinets, salle de bain, chambre de domestiques et une grande pièce servant à garde meuble
Au premier, antichambre, trois chambres à coucher, cinq autres chambres de domestiques, garde robe et deux cabinets
Au second, six pièces formant chambre de domestique, caves, bûchers et autres pièces propres à servir de magazin
Jardin composant sept arpens vingt sept perches environ, planté en arbres et arbisseaux, le tout entouré de murs, ayant son entrée par une grande porte à deux battans, ledit jardin en nature de prairie joignant aux bâtimens cy dessus désignés portant le nom de Boulingrin
Le tout situé au lieudit le château neuf, tenant au levant à la place d’une partie du château neuf démoli, au couchant les bâtimens occupés par le citoyen Lalande et autres propriétés de la cy devant liste civile, au midy aux terrasses et au nord le chemin d’entre les deux grilles
Charges
L’adjudication sera faite par l’un des citoyens administrateurs du district à la poursuite et diligence de l’agent national, en présence de deux commissaires de la municipalité de Montagne Bon Air et du receveur de la cy devant liste civile, au plus offrant et dernier enchérisseur, feux allumés et jusqu’à ce qu’il y en ait un d’éteint sans enchère
Article deux
Le procès verbal tiendra lieu de bail sans qu’il soit besoin du ministère de notaire. La minute en sera signée par les citoyens administrateurs commissaires de la municipalité, par le citoyen Lefuel et l’adjudicataire. Laditte minute sera sujettes aux droits d’enregistrement dans les délais prescrits par la loi du 19 décembre 1790. Les expéditions seront signées par le secrétaire du district, elles seront délivrées au nombre de deux, savoir une pour être remise à l’adjudicataire et l’autre au citoyen Lefuel.
Article 3e
L’adjudicataire payera dans la huitaine du jour de l’adjudication les frais d’impressions d’affiches, d’expédition et autres légitimement faits, lesquels seront réglés par le directoire du district.
Article 4e
Le payement du loyer se fera es mains du receveur de la cy devant liste civile de six mois en six mois, dont le premier payement sera fait le premier frimaire prochain et ainsy continuer de six en six mois jusqu’en fin dudit bail.
Article 5e
Sera tenu l’adjudicataire de garnir les bâtimens de meubles et effets suffisans pour sûreté du loyer, ne pourra céder son droit de jouissance que par acte passé devant notaire, et sera dans ce cas le cédant principal engagé et garant de la gestion du cessionnaire, comm’aussi sera tenu d’acquitter les charges locales dont sont ordinairement tenus les locataires.
Article 6e
Sera tenu ledit adjudicataire de prendre les bâtimens et jardin dans l’état où ils se trouveront au jour de l’adjudication, d’en jouir en bon père de famille, de faire faire toutes les réparations locatives, d’entretenir le jardin en bon état de culture, de tailler, avoir soin des arbres et de souffrir les grosses réparations s’il convient d’en faire pendant sa jouissance, et d’acquitter toutes les charges locales et autres charges qui sont à la charge des locataires, et sans pouvoir répéter aucune indemnité, déduction dudit loyer et dépens, domages et intérêts non plus que pour tout événemens de quelque nature qu’ils soient tels grêle, stérilité et autres cas non prévus.
Article 7e
Aucunes des clauses de l’adjudication ne seront réputées comminatoires mais seront de rigueur.
Article 8e
Les objets cy dessus sont loués pour trois ans, lesquels commenceront au premier prairial prochain et finiront à pareil jour de la cinquième année républicaine, à condition néanmoins que si, dans le cours dedites années, les objets présentement loués sont vendus ou destinés spécialement à quelque partie du service public, l’adjudicataire de la location, conformément à l’article 48 du décret du 10 juin dernier (vieux style) sera tenu d’évacuer lesdits objets présentement loués dans les six mois qui suivront lesdits ventes ou destination publique, sans pouvoir répéter contre qui que ce soit aucune indemnité, soit pour non jouissance, soit pour telle autre cause que ce soit.
Article 9 et dernier
Avant l’entrée en jouissance, il sera fait un état des lieux et du jardin par le citoyen Lemoine, inspecteur des Bâtimens de la cy devant liste civile, en présence d’un administrateur, du receveur de la cy devant liste civile et de deux officiers nationaux, et aussy en présence de l’adjudicataire de la location, et ce à ses frais, lequel état sera disposé à l’adjudicataire pour en être délivré expédition à qui il appartiendra. En conséquence, l’adjudicataire sera tenu, à la fin de sa jouissance, de rendre lesdits objets conformément audit état, à peine de dommages et intérêts.
Fait et arrêté au conseil général du district de Montagne Bon Air le 24 floréal l’an deux républicain, signé Hebert, Couhert, Revillon, Chandellier, Lasaite et Liet.
Aujourd’huy vingt cinq floréal l’an second de la République, une et indivisible, par devant nous administrateur du district de la Montagne du Bon Air, réunis en une des salles du directoire avec l’agent national provisoire, il a été, dix heures du matin, procédé à la location des bâtimens et terreins désignés des autres arts, aux charges, clauses et conditions énoncées au cahier et arrêtées par l’administration le jour d’hier, laquelle a été annoncée par affiches mises et apposées dans tous les endroits ordinaires et accoutumés, et dont un exemplaire demeurera annexé au présent procès verbal.
En présence du citoyen Jacques Gabriel Lefuel, receveur de la cy devant liste civile, et en l’absence des commissaires de la municipalité de Montagne du Bon Air, quoique lad. municipalité ait été, par lettre expresse, invitée d’en nommer deux pour se rendre en cette adjudication les jour et heures indiquées par l’affiche.
Et avant de procéder à l’adjudication de la dite location, et sur l’objection, proposition du receveur de la cy devant liste civile, il a été arrêté comme clause additionnelle de cette location que les croisées du petit bâtiment occupé actuellement par le citoyen Soulon seront grillées de manière à empêcher qu’on ne s’introduise par led. bâtiment dans le jardin du boulingrin, et ce aux frais dud. Soulon, qui s’y est soumis, à l’effet de quoy led. citoyen Soulon est intervenu et signera en fin des présentes.
Les enchères, lecture préalablement faite des charges et de la désignation, ont été reçues de la manière et ainsy qu’il suit :
Lad. location a été portée par l’agent national à mille livres, et enchérie par les citoyens Bardel, Mahieux, Mathieu, Baudin, Bardel à dix huit cent vingt cinq livres de loyer par chaque année.
Il a été allumé un premier qui s’est éteint sans enchère. En conséquence, l’adjudication de lad. location a été prononcée au profit du citoyen François Bardel, demeurant à Paris, section de la Montagne, rue de la Loi, n° 51, moyennant la somme de dix huit cent vingt cinq livres, prix principal de loyer par chaque année, outre les charges, lequel a accepté cette adjudication, a élu domicile en sa demeure et a signé :
François Bardel
Dont du tout a été fait et dressé le présent procès verbal de vente dudit bail à loyer, qui a été signé de l’agent national provisoire, du receveur de la cy devant liste civile, de nous administrateur du district et dudit citoyen Soulon les jour, mois et an susdits.
Signé Revillion, Hebert, Guilleminet, Coustillier, Deschiens, Chandellier agent national et Soullon »

Adjudication de l’entretien du parterre et de la terrasse à Saint-Germain-en-Laye

« Cahier des charges, clauses et conditions de l’adjudication au rabais des travaux de réparations, pélages et netoyements des herbes, entretiens et élaguement nécessaires dans les lieux dits le parterre et la terrasse de Saint Germain en Laye et les avenues de la grille de Poissy ainsi qu’ils sont ci après désignés, à laquelle il sera procédé le [vide] devant [vide]
Art. 1er
L’adjudicateur fera à la pioche le pélage des herbes dans les allées du parterre, à l’exception des gazons qui seront alignés et trouvés dans la même forme qu’ils avoient ci devant.
1° L’allée longeant la surintendance et le caffé.
2° La demi lune près la grille de la route des Loges qui sera régalée et nivelée ainsi que les bouts d’avenues faisant face à la maison de Noailles.
3° La grande allée en face du château correspondant à la grille des Loges qui sera pareillement nivelée et régalée.
4° L’avenue des tilleuls tenant aux avenues des maroniers.
5° La grande avenue des maroniers allant à la terrasse, y compris les contre allées.
6° L’avenue des maroniers faisant face à la grille de la forêt, y compris les contre allées.
7° L’esplanade et demi lune depuis les fossés du château jusqu’au gazons.
8° Les grandes allées et contre allées des maroniers nouvellement plantés, lesquelles seront nivelées et régalées.
Art. 2
Dans toutes les allées et avenues comprises en la présente adjudication, tous les trous et parties basses seront remplies et nivelées avec la quantité suffisante de salpêtre. Toutes ces avenues et allées seront entretenues en bon état et ratissées pendant l’année à compter du jour de l’adjudication.
Art. 3
Les deux avenues de tilleuls seront élaguées conformément aux précédents élaguements.
Art. 4
La grande avenue des maroniers allant à la terrasse et celle faisant face à la grille de la forêt, ainsi que leurs contre allées, seront élaguées, savoir l’extérieur donnant sur les gazons, jardins et plantations à pied droits, et à l’intérieur en berceaux et à la hauteur des derniers élagaguements.
Art. 5
La demi lune et bout d’avenue de maronniers faisant face à la maison de Noailles seront élagués de la même manière que les précédentes.
Art. 6
Les tilleuls formant demi lune et longeant la terrasse seront élagués en éventail, tant du côté de la terrasse que du côté de la charmille à la hauteur de cinq à six mètres. La charmille sera pareillement élaguée des deux côtés et ravalée à la hauteur dud. élaguement.
Art. 7
Le pied desd. tilleuls ainsi que celui de la charmille seront nétoyés et pélés dans la largeur de deux mètres sur toute la longueur.
Art. 8
Les arbres nouvellement plantés tant au parterre qu’à la grille de Poissy, au nombre de 1400, seront labourés de deux mètres carrés et ils seront ébourgeonnés et entretenus d’épines.
Le 1er labour se fera aussitôt après l’adjudication, le 2e dans le courant de ventôse prochain et le 3e dans le courant de floréal suivant.
Art. 9
Les pélages du parterre et des avenues ci-dessus désignées seront commencés dès le lendemain du jour de l’adjudication et achevés dans un mois à compter dud. jour. Les pierres et immondices seront portés aux lieux accoutumés.
Art. 10.
L’adjudicataire entretiendra et nétoyera le parterre, les avenues et les allées ci-dessus désignées. Il sera également tenu des entretiens de labour, épinage, échenillage et ébourgeonnage des arbres nouvellement plantés tant au parterre qu’à la grille de Poissy pendant le cours de l’année.
Art. 11
Il sera payé des susd. travaux par tiers, scavoir un tiers aussitôt après le pélage du parterre et des allées et avenues indiquées, le second tiers au premier nivôse an dix et le dernier tiers au premier messidor suivant.
Art. 12
Tous ces travaux seront faits sous la surveillance de l’inspecteur des eaux et forêts de l’arrondissement, de l’inspecteur des bâtiments nationaux et du receveur du domaine national et de la liste civile, et l’adjudicataire ne pourra être payé que d’après les procès verbaux de réception qu’ils feront desd. travaux aux diverses époques déterminées pour leur payement.
Art. 13
Le bois provenant des élagages sera abandonné à l’adjudicataire et l’élagage ne pourra être fait que dans le courant de brumaire prochain.
Art. 14
L’adjudicataire payera, dans le délai prescrit par la loi, les droits d’enregistrement, et aussitôt après l’adjudication les frais de tombe, affiches, tambours, bougies, en outre ceux de deux expéditions du procès verbal, l’une desquelles lui sera délivrée et la seconde sera déposée au bureau des domaines nationaux à Saint Germain.
Art. 15
En conséquence de cet abandon, les travaux d’entretien ci-dessus mentionnés sont estimés la somme de huit cent cinquante francs et ils sont à ce prix proposés au rabais.
Art. 16
Il fournira dans la huitaine bonne et solvable cation, laquelle sera discutée par le receveur et acceptée par le préfet.
Fait et présenté à l’agrément du citoyen préfet du département de Seine et Oise par le receveur des domaines nationaux à Saint Germain en Laye le vingt huit messidor an neuf de la République française.
Hochereau
L’an neuf de la République françoise, le cinq thermidor, deux heures après midi, le préfet du département de Seine et Oise, assisté du secrétaire général de la préfecture, en présence du receveur des domaines nationaux à Saint Germain en Laye, a procédé à l’adjudication au rabais indiquée à ce jourd’hui par des affiches posées dans la commune de Versailles et lieux environnnants des travaux de réparations, pélage, arrachage des herbes, entretien et élagage nécessaires dans les lieux dits le parterre, la terrasse et les avenues de la grille de Poissy aux charges, clauses et conditions de l’autre part du cahier des charges, et a été procédé à la réception des sous enchères pour l’adjudication au rabais des travaux ci devant désignés sur une mise à prix de la somme de huit cents cinquante francs, lesquels ont été adjugés par le préfet, après l’extinction de plusieurs feux, au citoyen Jean Lapie, entrepreneur de pavé rue des Marseillois, n° 16 à Versailles, moyennant la somme de sept cents soixante dix francs, lequel a accepté ladite adjudication aux conditions d’icelle et a signé.
Ainsi signé à la minute : Lapie, Hochereau »

Adjudication des réparations à faire au mur de la grande terrasse à Saint-Germain-en-Laye

« L’an dix de la République française, le seize thermidor, à midi
Le préfet du département de Seine et Oise, assisté du secrétaire général de la préfecture et en présence du receveur des Domaines à Saint Germain en Laye, a annoncé qu’il alloit être procédé, à l’extinction des feux, en la manière accoutumée, à l’adjudication au rabais des ouvrages de maçonnerie à faire pour le rétablissement du mur soutenant les terres de la grande terrasse de la forêt de Saint Germain, conformément au devis montant à 2832 f. 75 c.
Charges, clauses et conditions de l’adjudication
Art. 1er
L’adjudication se fera à l’extinction des feux au moins offrant et dernier sous enchérisseur.
Art. 2
L’adjudicataire sera tenu de se conformer au devis dont il lui sera remis copie certifiée.
Art. 3
Il devra mettre dans les cinq jours de la présente le nombre d’ouvriers suffisant pour faire promptement lesdites réparations, et il sera obligé d’y faire travailler sans interruption jusqu’à leur entière confection, à peine de demeurer responsable des dommages et intérêts qui pourroient résulter de sa négligence à faire terminer lesd. travaux.
Art. 4
L’adjudicataire sera tenu de faire arracher les parties d’arbustes et racines qui ont pris et se sont formés sous le cordon qui couronne le mur de la grande terrasse et qui sont assez forts pour en soulever le bandeau et le faire tendre à sa destruction.
Art. 5
Si l’architecte des Bâtiments nationaux estime que les ouvrages n’ont pas été faits conformément aux conditions du devis, l’adjudicataire sera tenu de nommer un expert, lequel procédera, conjointement avec l’architecte susdésigné, à une nouvelle vérification des travaux. Et dans le cas où ils ne seroient pas d’accord, ils en nommeront un 3ème pour les départager ou bien ils se retireront devant le préfet qui en nommera un d’office, le tout aux frais de l’adjudicataire.
Art. 6
L’adjudicataire fournira à l’instant même de l’adjudication bonne et solvable caution, laquelle sera discutée et acceptée par le préfet.
Art. 7
Il sera payé par tiers du prix de ces travaux conformément à la décision du ministre des Finances du 13 brumaire an 6.
Art. 8
Il payera sur le champ entre les mains du secrétaire général de la préfecture le montant des frais d’affiche, publication, timbre, enregistrement et expédition du présent.
Lecture faite du devis et du cahier des charges, il a été procédé à la réception des sous enchères pour l’adjudication au rabais des réparations à faire au mur de la grande terrasse de la forêt de Saint Germain en Laye, sur une mise à prix de la somme de 2832 f. 75 c. portée au devis.
Ensuite il a été allumé successivement plusieurs feux, pendant la durée desquels la sous enchère a été réduite ainsi qu’il suit :
Pendant le 1er feu, à la somme de deux mille huit cent par le citoyen Ardilleois.
A celle de deux mille sept cent cinquante par le citoyen Maupain.
Pendant la 2e, à deux mille six cent par le citoyen Descartes.
A celle de dix huit cent par le citoyen Brihaut.
Pendant les 3e, 4e, 5e et 6e, l’enchère a été successivement réduit à la somme de dix sept cent cinquante par les citoyens Petit et Fradin.
Pendant le 7e, à celle de seize cent par le citoyen Descartes.
Pendant le 8e, à celle de quinze cent quatre vingt quinze par le citoyen Fradin.
Pendant le 9e feu, personne n’ayant sous enchéri, le préfet a déclaré le citoyen Denis Philippe Fradin, entrepreneur de bâtiment demeurant à Croissy, adjudicataire des travaux à faire pour le rétablissement du mur de la grande terrasse de la forêt de Saint Germain moyennant la somme de quinze cent quatre vingt quinze francs, lequel a accepté ladite adjudication et a présenté pour caution le citoyen François Petit, entrepreneur des bâtiments à Saint Germain en Laye, y demeurant rue des Ecuyers, lequel ayant été reconnu bon et solvable a été accepté par le préfet. En conséquence, led. citoyen Petit, à ce présent, s’est rendu volontairement et constitué caution et répondant solidaire dud. citoyen Fradin pour l’entière exécution des conditions de lad. adjudication, et ont signé
Fradin, Petit
Pour le préfet, absent, le secrétaire général, Peyronet »

Adjudication de la reconstruction de l’escalier reliant le parterre et la terrasse à Saint-Germain-en-Laye

« Devis des ouvrages de maçonnerie à faire en pierre de taille dure de la chaussée appartenant au gouvernement, ladite pierre provenant d’un ancien escalier situé au pied du mur de la grande terrasse et attenant l’angle du mur du terrein du pavillon du nord, ainsi que dix mètres cubes de moilon ou environ faisant partie dud. escalier, le tout à prendre et à démolir dans la place précisée et à abandonner à l’entrepreneur, pour par lui être employé au rétablissement d’un autre escalier existant au bout du parterre et qui descend à la susd. grand terrasse, lequel escalier est composé de douze degrés de marches, dont sept seront rétablies conformément au détail et pour le prix ci après énoncés
Savoir
Seront faits des dérasements et refouillements en pierre de taille dure de la chaussée au dessus des lits des sept marches basses dud. escalier, de chacune 2 mètres 66 centimètres de longueur sur 35 centimètres de largeur et 6 centimètres de profondeur.
Seront faits les tailles, bordage, pose et coulis des sept semelles en vieille pierre idem de la chaussée provenant de la démolition précitée, le tout en pierre de 8 centimètres d’épaisseur, de ensemble 18 m. 62 centimètres de longueur sur 35 centimètres de largeur, double taille et évuidement d’un crochet au dessous des lits desd. sept semelles de 8 centimètres de large à partir de l’araite du parement de face, sur deux centimètres des fouillements fait dans la longueur susd. de 18 m. 62 centimètres.
Seront pareillement faits 38 m. 72 centimètres courants de joints en mastique de Corbeil à l’huile, tant sur les joints de face que sur ceux du dessus et du pourtour.
Tous lesquels ouvrages confectionnés ainsi qu’il est ci devant dit, la place rendue nette après leur confection, sont estimés ensemble, déduction faite des vieux matériaux abandonnés à l’entrepreneur, à la somme de cent quarante cinq francs cinquante centimes.
Signé H. Lemoyne
Suit la teneur du procès verbal d’adjudication au rabais
L’an onze de la République française, le seize ventôse, à midi
Le préfet du département de Seine et Oise, assisté du secrétaire général de la préfecture et en présence du receveur des Domaines à Saint Germain en Laye, a annoncé qu’il alloit être procédé, à l’extinction des feux, en la manière accoutumée, à l’adjudication au rabais des ouvrages de maçonnerie en réparation à faire à l’escalier au bout du parterre qui descend à la grande terrasse du jardin national de Saint Germain en Laye
Conditions de l’adjudication
Art. 1er
L’adjudication se fera à l’extinction des feux au moins offrant et dernier sous enchérisseur.
Art. 2
L’adjudicataire sera tenu de se conformer entièrement au devis dont il lui sera remis copie certifiée.
Art. 3
Il commencera les travaux dans les cinq jours de la présente. Ils devront être terminés le dix germinal prochain.
Art. 4
Les travaux seront surveillés par le citoyen Lemoine, inspecteur des bâtiments nationaux.
Art. 5
Il sera payé du prix de ces travaux sur un mandat du préfet, acquittable par le receveur des Domaines à Saint Germain en Laye.
Art. 6
Il payera sur le champ entre les mains du secrétaire général de la préfecture les frais d’impression d’affiches, publication, timbre, enregistrement, expéditions et autres auxquels sera sujet le présent.
Lecture faite du devis et du cahier des charges, il a été procédé à la réception des sous enchères pour l’adjudication au rabais des réparations à faire à l’escalier du parterre du jardin national de Saint Germain en Laye sur une mise à prix de la somme de 145 f. 50 c., lesquels ont été adjugés par le préfet après l’extinction des feux au citoyen Louis Poulain, entrepreneur de bâtimens demeurant à Saint Germain en Laye, rue de Pologne, n° 89, moyennant la somme de quatre vingt dix francs, lequel a accepté ladite adjudication et a signé la minutte du présent. »

Récit par Elie Brackenhoffer de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 11] Le jeudi 13 octobre, en compagnie de M. Offmülner et de son majordome, ainsi que d’un Suisse, j’ai fait une excursion à Saint-Germain-en-Laye. Nous sommes partis en voiture à 7 heures du matin, et à 10 heures nous sommes arrivés. La journée était belle et claire, mais le vent froid. Le chemin était agréable ; nous y avons vu une grande quantité de villages et de bourgs, qui étaient un charme pour les yeux. Devant Saint-Germain, s’étend une grande île, que le grand chemin traverse, sur plus d’une lieue de long ; des deux côtés il y a des ponts à péage. Cette île, assez vaste (comme on l’a dit) est plein de cerfs, de chevreuils, de lièvres et de lapins ; comme il est interdit, sous les peines les plus sévères, de les tuer ou de leur faire du mal, ils sont si familiers, qu’ils n’ont pas peur des voyageurs ou des passants ; au contraire, ils accourent. Cette île est entourée par la Seine ; elle est pleine d’arbres et de bois, et chaque année, à [blanc, pour la Saint-Hubert], les princes et les plus grands personnages de la cour y font une grande chasse, après laquelle on donne un fin banquet en l’honneur de ce saint, patron des chasseurs. Cette année, Mons. Monbason, grand veneur de France, présenta un cerf, [p. 12] en présence des ducs d’Orléans, d’Anguien et d’autres grands personnages assemblés.
Saint-Germain est un peu sur la hauteur (il faut mettre pied à terre deux fois) ; pour ce motif, il y a une plus belle vue sur la campagne et les localités environnantes que dans toutes les autres résidences royales. Elle est à 4 milles de Paris. On la divise en vieux et nouveau château. Le vieux, bâti par Charles V, et restauré pour la première fois par François Ier, est petit, et tout en brique. Son toit est revêtu de carreaux, presque comme à la Bastille, à Paris ; on peut s’y promener et regarder très loin autour de soi. Sur les cheminées de ce château, on voit partout F.F., ce qui signifie que François Ier l’a restauré. Il est très haut ; il y a 63 appartements, mais pas particulièrement magnifiques. La chambre du roi, où il réside parfois en hiver, paraît un peu sombre ; à ce moment elle n’était pas meublée. On nous a aussi montré la salle où se joue la comédie ; au-dessous de la scène, des deux côtés, on a peint un escalier de six ou huit marches environ avec tant d’art, qu’on s’y trompe, et que nous ne pouvions pas croire qu’il fût peint, avant de nous en être approchés et de l’avoir touché de nos mains.
La cour est presque ovale ; elle est de grandeur moyenne ; à droite de l’entrée, se trouve une chapelle, qui est toute dorée, et décorée à profusion de belles peintures et d’autres ornements. L’autel est orné de colonnes de marbre noir et d’ouvrages dorés. L’orgue, également doré, est superbe et d’un grand prix. Ce château est entouré d’un fossé profond, mais sans eau. Aussi, pour entrer, on passe sur un pont, muni d’un pont-levis.
A gauche du château, il y a un beau parterre, sur lequel [p. 13] donne la chambre du roi, et qui a une belle vue. Au bout de ce parterre, commence un beau parc, un bois, long de deux lieues, dans lequel on peut voir un long jeu de mail, muni de pavillons quarrez en maçonnerie, où l’on peut se reposer ou bien où peuvent se mettre les spectateurs, sans être gênés. Devant le château, il y a une grande et large basse-court, dans laquelle sont les écuries et autres communs. De là, on accède à droite dans une très grande et belle cour, divisée en deux par une cloison, par laquelle nous parvînmes tout droit au château neuf.
Il a été bâti par Henri IV ; il est donc encore assez neuf. On y montre : 1° L’antichambre du roi. 2° Chambre où est mort Louis XIII. 3° Cabinet. 4° Galerie du roi, au haut de laquelle on voit cet emblème : Duo protegit unus, ce qui veut dire qu’il possède à lui seul deux royaumes, la France et la Navarre. Au-dessus de la porte, est représenté le château de Fontainebleau ; des deux côtés, sont très joliment peintes à la détrempe, en assez grande dimension, les villes suivantes : Huy, Venize, Prague, Namur, Mantoua, Aden en Arabie, Compaigne, Heureuse, Sion en Suisses, Moly, Tingu, Stafin en Afrique, Teracina, Ormus en Perse, Bellitry, Werderboch en Westphale, Numegen, avec cette inscription : Ville du fondement de l’empire, car Charlemagne a voulu faire de ces villes des villes impériales. Passau, Mastrich, Thessala Tempe, Florence.
5° L’antichambre de la reine. 6° Sa chambre, dans laquelle est né Louis XIV, le roi actuel. 7° Le cabinet de la reine. 8° Sa galerie, ornée de grands panneaux avec des scènes tirées d’Ovide. Ces appartements sont égaux en dimensions et en beauté ; tous en effet, sont ornés de belles dorures et de sculptures ; égaux aussi en vue, car ils ont la même exposition, étant tous dans le corps de bastiment qui donne sur le jardin. Dans les deux appartements, il y a encore [p. 14] quelques autres pièces pour les officiers et les gardes, dont la Française est d’un côté et la Suisse de l’autre.
Sous la galerie et la chambre du roi, on montre encore quelques chambres basses, ou bien plutôt écuries, dans lesquelles se trouvaient les oiseaux et les quadrupèdes suivants : un castor ; des corneilles des Pyrénées, environ de la grosseur d’un pigeon, tout entières d’un noir intense, comme du charbon ; elles ont des becs rouge sang, et des pattes sans plumes ; des outardes, ou oies sauvages ; des petits chevaliers de la mer, petits oiseaux marins ; un aigle ; un perroquet de toutes les couleurs, extraordinairement grand et beau ; un mouton du pays de More, qui est haut, et qui a un cou et des pattes longs et rudes, un museau pointu ; un mouton turc ; un bouquetin femelle ; le mâle a été détruit après la mort de Louis XIII, parce qu’il avait fait beaucoup de mal et endommagé des gens ; on montre encore ses cornes, elles sont extraordinairement grandes et admirables en cela. La femelle est loin d’avoir d’aussi grandes cornes ; elles sont cependant plus grandes, plus larges et plus incurvées que les ordinaires ; son poil est aussi d’autre couleur que les ordinaires, il est épais, gris et a un aspect bien sauge. Un mouton de la Barbarie, qui a une queue, large en haut presque comme deux mains, et qui par le bas se réduit à rien ; elle n’est pas particulièrement longue, mais elle est épaisse et grasse, et en bas elle est toute blanche et molle de graisse ; il se met à beugler quand on lui tire ou lui prend la queue.
Un chat de l’ile du Canada, autrement dit une civette ; il est beaucoup plus grand qu’un chat domestique, mais il en a presque la forme et le poil. Dans une cour, devant, il y avait beaucoup de canards et d’oies des Indes, une grande quantité de poules d’eau des Indes, quelques cygnes, des faisans et autres gallinacés.
De là, nous sommes descendus dans les jardins, [p. 15] pour voir les grottes. Il y avait à vrai dire cinq grottes naguère, savoir une grotte seiche, dans laquelle on prenait le frais en été et on se garantissait de la grande chaleur ; la grotte de Neptune ; des orgues ; de Persée ; et d’Orphée ; mais il ne reste que les deux dernières, les autres s’étant écroulées en 1643, avec de grands dommages et de grosses pertes, après avoir été bâties à grands frais. Ces grottes passaient, disent quelques-uns, pour supérieures à toutes celles de France, d’Allemagne et d’Italie, mais la plupart affirment qu’elles égalaient celles d’Italie, sans toutefois les surpasser.
Avant que nous visitions les grottes, le fontainier exigea de nous une pistole, pour faire jouer les eaux, sous ce prétexte qu’il était obligé d’y employer 50 torches ; et comme il s’obstinait dans sa prétention, il fallut bien en passer par là, car nous ne voulions pas être privés du meilleur morceau de notre excursion. Dans la grotte de Persée, il y avait, tout à l’entrée, un grand bassin, dans lequel se trouvait un grand dragon ; au-dessus de lui était juché Persée ; sur le côté il y avait une montagne, près de laquelle était sculptée Médée, le tout en cuivre. Persée presque de grandeur naturelle se précipitait de la hauteur vers le dragon, il avait en mains un bouclier et une épée, et quand il fut près du dragon, il donna quelques coups ; [p. 16] le dragon, qui était grand, horrible et épouvantable, se dressa avec un grand fracas, battit des ailes en l’air, ouvrit la gueule et grinça des dents, de si terrible manière, qu’en raison de la soudaineté, on en était presque épouvanté. Le dragon laissa retomber ses ailes, calma sa fureur, et à ce moment l’eau du bassin s’épandit plus abondante, submergeant presque le dragon ; il paraissait mort, et avoir été tué par Persée. Et alors Persée revint à sa place. C’est une belle pièce, qui mérite bien d’être vue.
Dans la même grotte, à gauche, il y a une montagne, où se trouvent quantité de forges, de papeteries et de moulins à blé en bois, qui sont tous mis en mouvement par des appareils hydrauliques. De même, quelques chapelles ou églises, dont l’eau faisait sonner les cloches. Tout cela est très gentil et très beau. Devant cette grotte, l’eau joua aussi comme si de tous les bouts et de tous les coins était tombée une pluie chassée par le vent, de sorte que tous ceux qui ne se retirèrent pas de côté furent complètement trempés.
De là, nous nous rendîmes à l’autre grotte. Dans celle-ci était assis Orphée, presque de grandeur naturelle ; il jouait du violon, remuant les mains et frottant l’archet sur le violon, mais à l’intérieur, par un habile jeu des eaux, une position était introduite qui donnait d’elle-même le ton du violon. Autour, se dressaient beaucoup d’arbres, sculptés en bois, qui remuaient et dansaient ; un rossignol était perché sur un arbre et chantait. Des deux côtés, accoururent toute sorte de bêtes sauvages qui écoutèrent Orphée, puis l’une après l’autre rentrèrent. Un coq d’Inde se tenait non loin d’Orphée, se tournait et se trémoussait, et se posait comme s’il dansait. Un singe était assis, qui portait constamment une pomme à sa gueule. Parmi tout cela, coulaient les rigoles, giclaient les tuyaux venus d’un bassin devant lequel était assis Orphée.
Après cela, dans une grande fenêtre ou trou carré, qui s’étendait loin en arrière en perspective, de toutes parts [p. 17] garnie de lumières, un jeu d’eau produisait l’effet suivant : les sept planètes, faites d’une sorte de bronze et peintes, se mirent en mouvement ; une partie, savoir le soleil, la lune et Mercure en haut, les autres par terre, et il est impossible de voir avec quoi ni comment ils sont tirés. Puis, apparaissent aussi les douze figures du Zodiaque, les quatre éléments. Item, le jeune roi s’avance aussi, avec son frère le duc d’Anjou, escortés par les Suisse. On représente encore la mer, avec ses grandes vagues, et des bateaux qui y naviguent. On représenta également l’enfer, plein de feu, et si artistiquement fait qu’on croit voir tout brûler réellement ; et on y voit des figures représentées par une tête, sur laquelle s’acharne la fureur du feu ; les yeux de cette tête sont rouge feu. Devant l’enfer, se tient Acharon, l’infernal nocher ; un autre tient Cerbère enchaîné.
Il y a aussi une représentation analogue du paradis, et beaucoup d’autres choses, qu’à cause de leur multitude je n’ai pas toutes pu retenir et décrire. Dans cette grotte, à droite, Bacchus est assis sur un tonneau ; il a une coupe en main, si pleine qu’elle déborde, et que l’eau en tombe goutte à goutte.
Il y a aussi les quatre vertus cardinales en marbre blanc ; on dit qu’elles se trouvaient naguère à la pyramide des Jésuites, qui était près du palais.
Ces deux grottes sont carrés, bien voûtés, joliment pavées de petits cailloux vernissés, pour le reste, de toutes parts ornées de coquillages et de toute sorte de colimaçons, ainsi que de cristal, de merveilleuses pétrifications, de minéraux et autres ornements. A remarquer qu’on ne voit pas de murailles ni de mortier, ni sur les côtés, ni en haut. Le pavé (formé, comme on l’a dit, de petites pierres et d’ardoises de dimensions égales) représente des roses et d’autres figures, ainsi que des coquillages et des colimaçons, [p. 18] assemblés non sans un art consommé, et formant toute sorte de dessins.
Quant aux jardins, il semble à vrai dire qu’ils ont dû être superbes et charmants, mais maintenant ils sont à l’abandon ; en effet, dans le voisinage de l’eau, on ne voyait pas trace du moindre canal ; à vrai dire, à en juger par le cuivre, il devait y en avoir cinq ou six, mais ils étaient complètement envahis par la végétation. De même, dans le verger voisin, tout était ravagé et en désordre. Il y a cinq jets d’eau, mais l’eau ne jaillissait pas de tous.
De ces jardins, l’un est plus haut que l’autre : on en a une très jolie vue sur l’île voisine, et par les temps clairs, on distingue fort bien de là Paris et beaucoup de petites villes, de bourgs et de villages. Pour la jolie vue, ces jardins surpassent de beaucoup toutes les autres résidences de plaisance royales. »

Brackenhoffer, Elie

Récit par Louis Huygens de sa visite aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Ou on entre le premier c’est le vieux chasteau qui est bastij par François I de brique mais fort singulierement. C’est icij où loge le le Roij d’à present car le defunct estoit dans le chasteau neuf qui est en bas et bastij par Henri 4.
Il ij a dans ce vieux bastiment une chapelle assez belle où il ij a des orgues. Au reste, les appartemens du Roij et de la Reijne et la salle des comediens ij sont assez mediocres et mal entretenus, encor que le Roij ij vienne assez souvent. Elle est du reste fort grande, et on dit mesme qu’il ij [a] plus de 500 chambres logeables et encor n’ij a t il qu’une court. A costé gauche de la maison il ij a des parterres qui sont bien jolis et au delà d’autres grand jardins. Derriere il ij a premierement une grande court et au delà le chasteau neuf, qui est assez estendu en largeur mais aussij bien bas. L’architecture n’en est pas tout à fait à la moderne mode. Le corps de logis consiste principalement aux appartemens du Roij et de la Reijne. Cestuij cij est peint mais pas trop bien. Celuij du Roij est beaucoup meilleur et le plancher tout doré et lambrissé. On nous monstra icij la chambre où il est mort. A chaque appartement il ij a une longue galerie voutée toute peinte. Dans l’une des deux il ij a plusieurs villes assez mal representée, entre autres Maestricht et Nimwegen et Werrdenbirgh en Westphalie où ils ont mis dessous Werdenbroch, ville de Wespallon. Derriere cette maison, il ij a une grande terrasse, de laquelle on descend par des grands degrez dans les jardins qui viennent jusques à la riviere, mais sont tres mal entretenus, tous les degez abattus et toutes ces fameuses grottes, qui ont tant cousté autrefois, en desordre. Le chasteau vieux est toute couvert de grosses pierres de tailles au lieu d’ardoises. Quand on ij est monté dessus, on descouvre une fort belle campagne et Paris fort distinctement. »

Huygens, Louis

Description dans Les délices de la France des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 356] S. Germain
Je ne prétends pas mettre icy, ny qui est le fondateur de ce lieu de plaisance, ny le motif qui a obligé Charles V, dit le Sage, qui a esté le I qui y a bâti, de faire icy une si superbe maison ; mon dessein n’est autre que de faire en peu de mots la description d’un si beau palais. Je dis donc en I lieu, qu’on conte jusques à 63 chambres dans ses corps de logis, dont les ornemens et les meubles surpassent tout ce que Rome pourroit avoir de plus superbe et de plus riche dans ses maisons. Il y a un jeu de mail, le long duquel sont des pavillons quarrés faits exprès pour la commodité des joueurs et des assistans, et on voit au dessus les grôtes et l’endroit où l’on tient les bêtes rares et curieuses. Il y a un quartier de ce beau bâtiment, fait par Henry IV, dans lequel il y a une gallerie avec cet emblème : Duo protegit unus ; c’est à dire, qu’un seul roy gouverne deux royaumes ; sçavoir celuy de France et de Navarre. On voit sur la porte le château de Fontaine Belle-eau, et à côté les villes qui suivent Hux, Veniez, Prague, Namur, Mantoue, Adem en Arabie, Compiègne, Sion en Suisse, Moly, Tingis, Stafin en Afrique, Terracine, Ormus en Perse, Bellitri, Werderberg en Westphalie, Nimegue avec cette inscription, ville du fondateur de l’Empire : parce que Charlemagne la fit impériale, Passauv, Mastricht, Thessala ou Tempe et Florence. Deux beaux degrés de pierre de taille d’une structure admirable, servent à cette [p. 357] illustre maison pour voir ses riches appartemens, et pour descendre dans les plus beaux jardins qui soient en Europe. La I chose qui se présente à la veue, à côté de la maison, est un bois taillis, au milieu duquel il y a une grande table, laquelle est cause qu’on appelle ce même bois, le bois de trahison : parce qu’on convint de l’exécuter en ce lieu. La 2 chose qui mérite d’être veue, ce sont les grôtes, que j’estime les plus belles qu’on puisse jamais voir ; quoy qu’en disent les Italiens, et Messieurs du Bruxelles, et qui sans contredit passent pour telles dans le sentiment des étrangers. Vous devés sçavoir qu’il y en a de deux sortes, les unes qui sont sèches, et les autres qui sont humides ; pour ce qui regarde les premières, je n’en diray rien, parce qu’elles ne servent qu’à donner du frais en esté : mais je m’attacheray aux dernières comme étant admirables. Voicy ce qu’il y a de plus rare et de plus merveilleux. La I de ces grôtes a un dragon qui hause la queue et remue ses ailes, vomissant de l’eau en abondance, tandis que les rossignols et les cocus artificiels, qui sont à l’entour, font entendre leurs fredons et leurs ramages avec une mélodie admirable. On voit aussi à costé deux statues de marbre noir, qui sont très agréables, lesquelles jettent aussi une grande quantité d’eau.
La 2 fait voir un serpent sur la porte qui jette de l’eau, et beaucoup de rossignols aux environs qui gazouillent à ravir : mais surtout une belle fille qui joue admirablement bien des orgues, et qui cependant tourne les yeux d’un côté et d’autre avec tant d’agréement que les assistans [p. 358] ont de la peine de discerner, si c’est un effet de la nature ou de l’art. Il y a une belle table de marbre noir, du milieu de laquelle sort un tuyau qui jette de l’eau de plusieurs façons et en diverses figures. C’est icy où l’on voit beaucoup d’autres curiosités merveilleuses dont je ne fais pas de mention, pour faire remarquer une table de beau marbre de diverses couleurs, qui est près de la fenêtre, les miriors, les coquillages, &c mais surtout un dauphin très bien représenté, lesquelles choses sont toutes admirables. Je prie le curieux de prendre garde à soy quand il entrera icy ; parce qu’autrement il pourroit y être attrapé.
La 3 expose un Neptune avec un globe couronné, lequel est porté par les eaux, dont les goûtes représentent les Perles et les Diamants. Il y a aussi la fournaise de Vulcain, des moulins à papier, des rossignols qui fredonnent, deux anges à côté qui jouent de la trompette, et qui ouvrent la porte du côté où leur trompette résonne, et un Neptune armé de son trident, assis sur un char de trionfe, tiré par deux chevaux blancs, qui sort d’une caverne, lequel après s’être un peu arrêté, rebrousse chemin, et r’entre dans le même endroit d’où il est sorty, faisant entendre un bruit extraordinaire de trompettes et de cors. Il y a encore un banc qui semble être mis expressément en ce lieu pour ceux qui veulent se reposer : mais ce n’est que pour attraper les personnes, et afin de les faire bien mouiller quand ils ne sçavent pas conduire le clou qui est au dessous : que si on a cette adresse, on se préserve : [p. 359] mais aussi on verra à même temps que le pavé donnera mille petits jets d’eau qui sont imperceptibles, et lesquels mouillent les assistans dans un moment.
La 4 (qui est sans contredit la plus belle de toutes) a une entrée tout à fait difficile ; parce qu’un regorgement d’eau en interdit le passage quand on n’y met pas ordre. On n’y est pas si-tost entré, qu’on y voit paroître un Orphée jouant de sa lire et remuant sa tête et son corps, selon la cadence de son instrument, lequel ravit en admiration tous les assistans : mais ce qui est encore plus surprenant c’est de voir un assemblage de toute sorte de bêtes qui le suivent, enchantées des doux accords de sa lire, et une infinité d’oyseaux, qui chantent ; des rochers, des arbres et des plantes qui s’inclinent devant luy pour luy marquer son respect. On y voit encore les 12 figures du Zodiaque qui roulent et font leur cours avec une armonie merveilleuse. Il y a en outre un Bachus, qui est assis sur son throne, tenant un verre en main, et on y a enfin si bien représenté le Paradis, l’Enfer, la mer, des navires de guerre, les IV éléments, le château de St. Germain, le roy, les princes et sa cour qui voguent d’un autre côté sur l’eau, qu’il est impossible de le croire. Mr. le Dauphin paroît aussi avec des Anges qui decendent du Ciel. Cet ouvrage est si bien fait, qu’on l’estime un miracle de l’art. On y remarque encore un Neptune, un Mercure, un Jupiter, et beaucoup d’autres belles choses qui surpassent infiniment l’attente et la croiance des hommes : on y voit surtout la [p. 360] représentation des 4 vertus cardinales, de marbre blanc, qui ont appartenu autrefois aux PP. jesuistes. Enfin il y a une chose remarquable dans ce lieu, c’est que tout y est miraculeux et capable de ravir toute la nature : de quoy il ne faut pas s’estonner ; puisque c’est une maison destinée pour les délices du plus grand roy de l’Europe, sans en excepter pas un. Je me souviens qu’il y a près de cette belle maison un bois dont j’ai desjà parlé, qui s’appelle le bois de la trahison, au milieu duquel il y a un chemin, dont les arbres d’un côté s’enfoncent dans l’eau comme une pièce de fer quand on la jette dans la Seine, tandis que les autres qu’on a pris de l’autre côté du chemin nagent comme du liège sur l’eau, ce qui est un prodige étonnant. On dit bien davantage, que les arbres ne reviennent jamais plus quand on les a une fois coupés, par une espère de malédiction, à cause que Ganellon sieur de Hauteville, dont le nom est odieux à toute la France, convint icy avec ses détestables associés, de faire mourir les Messieurs d’Ardennes, et les ducs et pairs du royaume : ce qu’ils exécutèrent cruellement du temps de Charles-magne lequel les fit brûler dans ce même lieu. »

Description par Antoine-Nicolas Dezallier d’Argenville des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 156] Le château de Saint Germain, situé à quatre lieues de Paris, est élevé sur une montagne, au pied de laquelle coule la rivière de Seine. Cette situation [p. 157] et la salubrité de l’air le rendent un des plus agréables séjours de la France. Il se distingue en Château vieux, et en Château neuf.
Le Château vieux, bâti par Louis VI comme une forteresse, ayant été ruiné par les Anglois, demeura en cet état jusqu’au règne de Charles V, qui le fit rétablir sur ses anciens fondemens : il a été ensuite augmenté d’un étage par François I. Le haut est entièrement couvert de dalles de pierre, et forme une terrasse d’où l’on jouit d’une très belle vue. Louis XIII fit plusieurs embellissemens à ce château, et sous le règne de Louis XIV, J. H. Mansard éleva les cinq gros pavillons qui en flanquent les encoignures.
La face sur les jardins est la plus grande des cinq faces de ce château. Elle renferme l’appartement du Roi, dégagé en dehors par un balcon de fer qui règne à l’entour. Cet appartement est démeublé, et n’offre rien de remarquable depuis que Sa Majesté ne fait plus de séjour à Saint Germain. Du côté du couchant est la grande salle servant aux bals, comédies et opéra ; elle passe pour une des plus spacieuses du royaume.
[p. 158] Du côté du midi est une belle chapelle dédiée à S. Jean-Baptiste. Le tableau d’autel représenté la Cène ; c’est un excellent ouvrage du Poussin. On voit au-dessus la Sainte-Trinité peinte par Vouet et accompagnée de deux anges de stuc, grands comme nature, placés à la hauteur du premier ordre, et tenant les armes de France. Ils sont dus à Sarazin. La croix, les chandeliers, les vases pour les fleurs, et la lampe sont de vermeil et d’un poids considérable : on les a volés deux fois. Le jubé est spacieux, et renferme un beau buffet d’orgues.
On conserve dans la sacristie deux moyens tableaux, l’un d’une Mère de pitié qui tient le corps de N. S., l’autre d’une Vierge donnant à manger à l’Enfant Jésus.
Le Château neuf commencé sous Henri IV par Guillaume Marchand, n’est éloigné du vieux que de deux cens toises. Son portail est décoré de colonnes toscanes, dont le fût est revêtu de bossages alternatifs ; elles forment un péristile, dont le dessus est une terrasse entourée de balustrades qui portent la devise de Henri IV.
Le plan de la cour est très ingénieux : [p. 159] des pilastres toscans en règlent l’architecture. Aux deux côtés de la salle des Gardes sont les grands appartemens : à droite est celui de la reine Marie de Médicis terminé par une galerie, et à gauche est celui du Roi. Au plafond de la chambre à coucher sont quatre tableaux de Vouet ; savoir, une Victoire assise sur un faisceau d’armes, une autre armée d’une palme, la Renommée tenant une couronne de laurier, et Vénus essayant un dard. Sur les côtés de ces appartemens sont les basse-cours pour les offices et logement des officiers. On y voyoit des volières remplies de toutes sortes d’oiseaux rares ; il n’y a plus que de paons.
En sortant de la grande salle à l’orient, on se trouve sur une terrasse de la même étendue que le palais, et terminée par deux galeries qui conduisent à deux pavillons. On descend de cette terrasse par deux rampes, dont le milieu est occupé par un morceau d’architecture d’ordre ionique et d’un très bon goût.
Deux autres rampes vous conduisent à la seconde terrasse. Le mur qui la soutient est percé d’arcades, dont le [p. 160] dessous fait une galerie couverte. Le milieu est d’ordre dorique et d’une belle proportion. Tous les murs des rampes sont ornés de chaînes de refend, avec des panneaux de brique en compartimens. Sous cette terrasse étoient les grottes de Neptune et de la Nymphe jouant des orgues, par le moyen des eaux qui faisoient mille effets surprenans.
On descend de cette deuxième terrasse sur une troisième. On y voyoit les grottes d’Orphée, de Persée, et celle dite des Flambeaux, parce qu’elle ne pouvoit être vue qu’aux lumières. Dans cette dernière étoit un grand théâtre avec différentes décorations plus agréables les unes que les autres. Toutes ces grottes étoient incrustées de coquillages et de pierres précieuses, et ornées de figures de marbre, de lustres et de girandoles. L’eau seule faisoit mouvoir des ressorts secrets qui donnoient du mouvement aux figures, et leur faisoient rendre des sons enchanteurs. Henri IV et Marie de Médicis n’avoient rien épargné pour la perfection de ces ouvrages. Ils avoient fait venir de Florence le célèbre Francine, habile dans les méchaniques [p. 161] et dans l’hydraulique. Ces magnifiques grottes ont subsisté jusque vers l’an 1643, tems de la minorité de Louis XIV. Les différens troubles qui l’agitèrent, firent négliger l’entretien des terrasses, sous la chute desquelles les machines ont été abimées.
Le mur qui soutient cette troisième terrasse, est percé d’arcades qui forment une galerie, dont le milieu est décoré d’un ordre toscan. Ainsi cet ordre sert de base aux deux autres, qui forment ensemble le plus bel amphithéâtre qui soit dans l’univers. Joignez à cela que la Seine roule ses eaux à ses pieds, comme pour rendre hommage à tant de beautés. Il y a de plus deux terrasses de plein pied, voûtées et terminées par deux pavillons carrés. Jules Hardouin-Mansart a élevé la plus grande partie de cette façade sous Louis XIV.
Sur les côtés du Château neuf il y avoit deux jardins auxquels les galeries communiquoient. A droite est le Boulingrin, ainsi nommé par Henriette d’Angleterre, première femme de Monsieur, frère de Louis XIV. On l’a ouvert plus qu’il n’étoit alors, pour découvrir la vue de Marly qui n’existoit [p. 162] point encore. La terrasse régnant dans toute la longueur, est une de ses principales beautés, et la vue qu’on y découvre en rend la promenade des plus agréables. L’autre jardin du côté du parc, nommé de madame la Dauphine, parce qu’elle s’y promenoit fort souvent, est soutenu d’une terrasse pareille à celle du boulingrin. A côté de ce jardin, à la gauche du château, il y a une orangerie.
Il ne reste plus à voir que la grande terrasse, qui est en même tems un monument et de la magnificence de Louis XIV, et du mérite de Le Nostre. Elle a 1200 toises de long sur 15 de large ; son mur est solidement bâti, avec un beau bastion qui la termine au Parc aux lièvres. Il y a vers son milieu une demi-lune, plantée d’ormes et de charmilles.
Le petit Parc, contigu aux jardins et à la grande terrasse, contient 416 arpens, et est percé de routes.
La forêt de Saint Germain, une des plus belles du royaume, a 5714 arpens, suivant l’arpentage fait en 1686. On l’a nommée la forêt de Laye à cause de la quantité de sangliers qui l’habitoient. Comme son terrein est sablonneux, [p. 163] on peut y chasser en tous tems ; ce qui fait que le roi y prend le divertissement de la chasse dans les plus mauvaises saisons. Il y a vingt-cinq portes aux passages des grands chemins.
Le château du Val est un petit bâtiment situé à une des extrémités du petit Parc, au bout de la grande terrasse. Ce n’étoit autrefois qu’un simple pavillon où les rois faisoient quelquefois des retours de chasse ; mais Louis XIV l’a fait rebâtir d’un autre goût par J. H. Mansard. Il y a au milieu du bâtiment un grand salon carré et voûté en dôme : ce salon sépare deux appartemens bas, fort commodes pour toutes les saisons, y ayant des poêles placés dans l’épaisseur des murs qui échauffent plusieurs chambres à la fois.
Le monastère des Loges est aussi enclavé dans la forêt. Il est au bout de la grande route en face du Château vieux, dont il termine le point de vue. La reine Anne d’Autriche y fit faire un petit pavillon où elle alloit fort souvent, étant à S. Germain.
L’hôtel de Noailles, appartenant à M. le duc d’Ayen, mérite la visite [p. 164] du voyageur. Le bâtiment élevé par J. H. Mansard se présente à gauche en entrant, avec un vestibule formé de colonnes doriques. On voit au raiz de chaussée une galerie ornée de seize tableaux de moyenne grandeur, peints par Parrocel d’Avignon, et représentant l’histoire de Tobie.
Les jardins sont grands et plantés avec goût. Il y en a un pour les plantes médicinales, avec une serre chaude, et une fleuriste orné de deux théâtres et terminé par la serre des orangers. »

Dezallier d’Argenville, Antoine-Nicolas

Description par Jean-Aymar Piganiol de La Force des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 444] Saint-Germain-en-Laye. Il y a un château qui est un des plus beaux séjours qui soit en France, tant pour la beauté de ses appartemens et de ses jardins, que par la forêt qui les joint. L’air y est fort sain, et on a remarqué que l’on y vit longtemps. Cette maison royale a été occupée dans ces derniers temps par le roi de la Grande-Bretagne et par la cour d’Angleterre. Le roi y logea le feu roi Jacques en 1689, lorsqu’après la dernière révolution d’Angleterre, il se vit obligé de se retirer en France, et ce prince y est mort saintement le 16 de septembre de l’an 1701. Son corps fut transporté à Paris, et mis en dépôt chez les bénédictins anglois, près le Val-de-Grâce. Marie Stuart, sa fille, et Joseph-Marie d’Est, sa femme, y sont mortes aussi, la première le 18 d’avril 1712, et la dernière le 7 de mai de l’an 1718.
[p. 445] Le roi Charles V fit jetter les premiers fondemens de ce château, l’an 1370. Il fut pris par les Anglois pendant les troules que causa dans le royaume la maladie du roi Charles VI. Le roi Charles VII le retira des mains d’un capitaine anglois, moyennant une somme d’argent, et Louis XI fit don à Coictier, son médecin, non seulement du château de Saint-Germain, mais encore de Trielle et de tout ce qu’on appelloit alors la châtellenie de Poissi, et les Patentes de cette donation furent expédiées au Plessis-lès-Tours au mois de septembre de l’an 1482.
Le gout que François premier avoit pour la chasse, lui en donna beaucoup pour le séjour de Saint-Germain. Il fit relever l’ancien bâtiment, et en fit construire de nouveaux. Henri IV fit bâtir le Château neuf sur la croupe de la montagne la plus proche de la rivière. Il étendit les jardins jusqu’aux bords de la Seine, et les fit soutenir par des terrasses élevées avec une dépense somptueuse. Le roi Louis XIII l’embellit de plusieurs ornemens, et enfin Louis XIV, qui y étoit né le 5 septembre de l’an 1638, fit ajouter au vieux château cinq gros pavillons qui en flanquent les encoignures. Il fit encore embellir les [p. 446] dehors. Le grand parterre, la grande terrasse, la maison et le jardin du Val, et quantité de routes qu’il fit percer dans la forêt, dont des ouvrages dont il a donné le dessein, et des magnificences de son règne.
La ville de Saint-Germain-en-Laye, Sanctus Germanus in Ledia silva, est à quatre lieues de Paris, et dans la même situation que le château. On croit qu’elle a pris son nom d’un monastère que le roi Robert y fit bâtir, il y a environ sept cens ans. Cette petite ville est fort peuplée, les maisons y sont hautes et bien bâties, les rues grandes et bien percées. Elle est encore ornée de plusieurs beaux hôtels, que différens seigneurs ont fait bâtir dans le temps que le roi y faisoit son séjour ordinaire. Il n’y a qu’une paroisse, et les couvens des Récollets et des Ursulines. Il y a une prévôté et une maîtrise des Eaux et Forêts, qui s’étend non seulement sur les forêts et bois de la châtellenie de Saint-Germain, mais encore sur les villes, ponts, terres et châtellenies de Poissi et Sainte-James, sur les bois de la châtellenie de Pontoise et des bailliages de Mantes et de Meulan.
L’aspect du château est admirable, [p. 447] principalement du côté de la rivière et des plaines. Son point de vue s’étend sur Paris, Saint-Denis, Marly, etc.
Le parc qui joint le château, est agréable, et son étendue est de trois cens cinquante arpens.
La forêt en contient cinq mille cinq cens cinquante, trente et une perche et trois quarts. Elle est percée de plusieurs belles et larges routes, pleines de toutes sortes de bêtes fauves, qui en font un lieu charmant pour la chasse. »

Piganiol de La Force, Jean-Aymar

Description par Hébert des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 59] Germain en Laye (Château royal de), à quatre lieues de Paris, et à deux par-delà Versailles, sur une montagne bordée par la rivière de Seine, [p. 60] se divise en Château vieux, et en Château neuf.
Architecture.
Les Anglois ayant démoli le Château vieux bâti en forteresse par Louis VI, dans le douzième siècle, il a été rétabli dans le quatorzième par Charles V, et augmenté par François I, qui y a aussi fait faire une terrasse d'où l'on découvre un très vaste pays. Louis XIII y fit faire des embellissemens, et Louis XIV des augmentations fur les desseins de J. H. Mansart. La grande salle qui sert aux divertissemens, est une des plus grandes du Royaume. Henri IV commença à faire bâtir le Château neuf sur les desseins de Marchand, que Louis XIV fit continuer, en faisant faire une grande partie de la façade qui règne le long de la rivière, par J. H. Mansart, ainsi que les deux terrasses, et surtout la troisième qui, soutenue par une galerie percée d'arcades, forme par leur belle distribution le plus riche amphithéâtre qui soit au monde, tant par la situation du terrein, que par tout ce que l'art a pu tirer d'avantages du voisinage de la
Seine. André le Nôtre a aussi montré son habileté par la belle terrasse de 1200 toises de long sur 15 de large, terminée [p. 61] par le parc aux lièvres. Les deux jardins fur les côtés de ce Château, nommés, l'un, le Jardin de Madame la Dauphine, et l'autre le Boulingrin, ont chacun une terrasse, dont les vues en rendent la promenade très agréable. Le petit Parc percé de routes, et la Forêt de S. Germain, qui a vingt-cinq portes, contiennent ensemble plus de six mille arpens.
Peinture et sculpture.
La Cène, chef-d’œuvre du Poussin, sur l’autel de la Chapelle : au dessus, une sainte Trinité, par Simon Vouet, accompagnée de deux Anges de stuc, grands comme nature, tenant les Armes de France, par Sarazin. Dans la Sacristie, une Mère de pitié, et une Vierge et l'enfant Jésus.
Le plat-fond de la chambre à coucher du Roi est décoré de quatre tableaux allégoriques, peints par Simon Vouet, représentans le premier, la Victoire assise sur un faisceau d'armes ; le deuxième, une autre tenant une palme ; le troisième, la Renommée tenant une couronne de laurier ; et le quatrième, Venus essayant un dard. »

Hébert, ?

Récit par Hester Lynch Thrale de son passage à Saint-Germain-en-Laye

« I should have mentioned seeing the Castle of St Germain in the Morning as the French it is plain thunk highly of it, and praise the Prospect from the Garden Terras as we praise Windsor. The manifest Inferiority charmed me, and to see the Man shewing off a Royal Pleasure Ground not twice as big as our own Kitchen Garden, with little trimmed Hedges and small Shrubberies which he called a Forest, [p. 90] was comical beyond Expression. »

Thrale, Hester Lynch

Description par Thomas Nugent des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 135] S. Germains, commonly called S. Germains en Laye, is a small town of the isle of France, in the district of Mantois, situated on a high hill, at the foot of which runs the Seine, about twelve miles to the westward of Paris, and one from Versailles. It is remarkable for the royal castle or palace, which was begun by Charles V and enlarged and beautified by succeeding princes, but especially by Lewis XIV who was born here. The palace is built in the form of a castle, and [p. 136] surrounded with a dry ditch. A magnificent stone gallery runs round the middle of the whole structure, which is of an oval figure, and the roof is covered with thin flat free-stone instead of tiles. The chapel is remarkable for an excellent altar-piece, representing the Lord's Supper, by Poussin. The prospect from the castle is admirable, especially towards the river and the plains, having Paris, S. Denis, and Marli, within sight. There is a curious mall in this castle, with square pavilions built all along, for the conveniency of the players and spectators. Among the improvements made to this place by Lewis XIV he added the terrass of above three thousand paces in length, the grand parterre, and the valley-garden. There are abundance of dry grottos, which afford pleasant retreats in the summer, and several wet ones, with curious water-works, and artificial birds, which make an agreeable sound. In one of the grottos there is a virgin playing on the organs, whose eyes are so artificially moved, that she seems to be alive; in another place there is an Orpheus playing on the lute, and keeping time, while the beasts, birds, woods and rocks seem to follow him, with several representations of the like nature, all put into motion by water. The adjacent forest contains upwards of five thousand acres, and is cut through with an infinate number of large ridings, well replenished with game, which renders it a most agreeable situation for hunting. It was in this castle that the late king James resided with his court during his exile, and here he died in 1701. His body was afterwards interred in the monastery of the English Benedictins in Paris.
The town of S. Germains is well peopled, which is owing to the goodness of the air, and the privileges they enjoy. The houses are high [p. 137] and well built. There are some squares, with several hotels; among the rest, that of the duke of Noailles, which is neatly furnished, and has some handsome gardens. The town has only one parish, an hospital, and some convents, which are those of the Recollects, the Ursuline Nuns, and the bare-footed Augustinians, who live in the forest. »

Nugent, Thomas

Description par Jacques-Antoine Dulaure des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 228] Jolie ville, située à quatre lieues de Paris, sur une montagne, dont le pied est arrosé par la rivière de Seine ; fameuse dans l’histoire par son ancien château, et dans tous les tems par la beauté de sa situation, et la pureté de l’air qu’on y respire.
L’ancien château fut d’abord bâti comme une forteresse, par Louis VI. Les Anglois le ruinèrent, et il ne fut rétabli que sous le règne de Charles V. François Ier le fit embellir et augmenter d’un étage. Louis XIV y fit construire, par Jules Hardouin-Mansard, les cinq gros pavillons dont le château est flanqué.
Outre ce château, il en est un autre appellée le Château-Neuf, éloigné du vieux d’environ deux cents toises ; il fut bâti pour Henri IV, par l’architecte Marchand.
Le roi d’Angleterre Jacques II, forcé de quitter son royaume, tint longtemps sa cour dans ce château de Saint-Germain. Un poète fait l’éloge de ce prince, de la manière suivante :
C’est ici que Jacques second,
Sans ministres et sans maitresses,
Le matin alloit à la messe,
Et le soir alloit au sermon.
Ce roi détrôné vivoit des bienfaits de Louis XIV, et d’une pension de 70000 livres que lui faisoit sa fille Marie, reine d’Angleterre, qui lui avoit enlevé sa couronne. Il [p. 229] s’occupoit à converser avec des moines, et à toucher des écrouelles qu’il ne guérissoit pas.
Ce roi mourut à Saint-Germain, le 16 septembre 1718.
Le nouveau château est aujourd’hui persqu’entièrement démoli. M. le comte d’Artois, à qui il appartient, en fait construire un autre à la même place, dont on voit déjà deux belles et grandes terrasses achevées.
Ce qui reste encore de ce château prouve qu’il étoit orné de médaillons et de bustes. Un de ces bustes ressembloit parfaitement au président Fauchet, auteur des Antiquités françoises et gauloises. Cet historien sollicioit depuis longtemps la récompense de ses travaux littéraires auprès d’Henri IV, qui, pour s’en débarrasser, lui dit un jour à Saint-Germain, en lui montrant le buste qui lui ressembloit, M. le président, j’ai fait mettre là votre effigie, pour perpétuelle mémoire. Fauchet, peu content de ce succès, composa les vers suivans :
J’ai trouvé dedans Saint-Germain
De mes longs travaux le salaire :
Le Roi, de pierre m’a fait faire,
Tant il est courtois et humain.
S’il pouvoit aussi bien de faim
Me garantir que mon image,
Ah ! Que j’aurois fait bon voyage !
Je retournerois dès demain.
Viens, Tacite, Salluste, et toi
Qui a tant honoré Padoue ;
Venez ici faire la moue
En quelque coin ainsi que moi.
Henri IV lut ces vers, et donna à Fauchet [p. 230] le titre d’Historiographe de France, avec une pension de six cens écus.
Nous sommes dispensés de faire une plus longue description de ce château. Ce qu’il en reste étant peu de choses, ainsi que les travaux recommencés.
L’ancien château, dont nous avons déjà parlé, est très solidement bâti ; on voit que, pour sa construction et sa décoration, on a employé beaucoup de briques. Sa forme est à peu près celle du vieux château de Chantilli ; ce que l’on n’apperçoit bien exactement que lorsqu’on est dans la cour. Il est entouré de fossés ; on a depuis peu détruit les pont-levis pour en construire en pierre de taile. Le comble de ce château est une voûte en dalles de pierre, qui forme une terrasse, d’où l’on jouit de la vue la plus magnifique.
La partie du château qui est face à l’occident, contient une salle très spacieuse qui sert de salle de bal et de spectacle.
La chapelle est située dans la partie du château qui est en face du midi ; elle renferme ce que la ville de Saint-Germain a de plus rare, et ce qui doit le plus piquer la curiosité des amateurs des beaux-arts.
La voûte de cette chapelle est ornée de peintures à fresque, à la vérité, un peu dégradées, mais qui ne doivent pas moins fixer les regards des curieux, à cause des hommes célèbres qui en sont les auteurs. Le Brun a fourni les dessins de la plus grande partie de cette voûte, Vouet en a fait plusieurs autres et les a peints presque tous, excepté quelques [p. 231] cartouches et médaillons qui sont de la main du célèbre Le Sueur.
Dans la nef, on voit deux grands tableaux de Roselli ; celui qui est sous l’orgue représente Judith rentrant à Béthulie, après avoir coupé la tête à Holopherne ; l’autre, en face de la porte d’entrée, offre le roi David qui vient de couper la tête à Goliath.
Le buffet d’orgue commencé, dit-on, sous Henri II, et fini sous Charles IX, est décoré de colonnes composites cannelées ; l’ensemble est plein d’harmonie ; le dessin en est pur, agréable, et ne ressemble guère à la manière détaillée de ce tems-là.
Dans la chapelle qui est à gauche, en entrant dans le cœur, est un tableau de Stella ; il représente l’éducation de la Vierge.
Le tableau qui est en face, offre Saint Louis, faisant l’aumône. Ce tableau est d’un bon maître, mais il est inconnu.
Le maître-autel est décoré de colonnes composites, dont les futs sont d’un très beau marbre noir, les bases et les chapiteaux de marbre blanc. Ces colonnes, d’une très grande proportion, ressemblent à celles dont le cardinal Mazarin fit présent aux Jacobins de la rue Saint-Jacques.
Le tableau du maître-autel représente la Cène. Il est peint par le Poussin ; nommer ce grand maître, c’est faire l’éloge de l’ouvrage. Ce beau tableau doit être transporté dans le Museum du Louvre.
Au-dessus de ce tableau, dans un attique, est un Sainte Trinité, peinte par Vouet ; aux [p. 232] deux côtés sont deux anges en stuc, grands comme nature, tenant les armes de France ; leurs attitudes est très gracieuse. On les regarde comme un des plus beaux ouvrages de Sarazin.
Dans la sacristie, on voit deux tableaux de moyenne grandeur, au milieu desquels est placé un crucifix d’ivoire. Celui qui est à gauche représente une Vierge donnant à tetter à son enfant ; un autre enfant souffle le feu d’un réchaud, sur lequel est placé un vase de bouillie. Les figures de la Vierge et de l’Enfant Jésus sont pleines de noblesse et de grâce ; tout est peint avec la plus grande vérité. C’est un ouvrage du Corrège.
Le tableau qui fait pendant est une mère de pitié. Cet ouvrage, plein d’expression, est d’Annibal Carrache.
Le Christ d’Ivoire est, dit-on, de Michel-Ange, quoique très-beau, on peut douter qu’il soit de ce grand maître.
Ces trois précieux morceaux ont été donnés par le cardinal Mazarin.
En sortant du château, on arrive au Boulingrin, pièce de gazon, ainsi nommée pour la première fois en France, par Henriette d’Angleterre, femme de Monsieur, frère de Louis XIV ; la terrasse qui l’avoisine est de la plus grande beauté ; la vue dont on y jouit est étonnante par son étendue et sa variété ; l’imagination ne peut rien enfanter de plus merveilleux.
De-là, on arrive à une autre terrasse, qui est peut-être la plus magnifique et la plus longue qu’il y ait au monde ; elle est l’ouvrage [p. 233] de Le Nostre, et a douze cents toises de longueur sur quinze de large ; d’un côté, la forêt de Saint-Germain l’ombrage dans toute son étendue ; de l’autre, une forêt qu’on voit presqu’en plan, la rivière de Seine, des campagnes, des châteaux, un lointain immense, offrent le tableau le plus agréable et le plus sublime.
Près de là est le jardin nommé de Madame la Dauphine, parce qu’elle s’y promenoit souvent.
Plusieurs rois et reines de France ont fait de longs séjours à Saint-Germain ; il fut même question d’y construire un palais propre à la résidence ordinaire des Rois ; mais on préféra, à la magnifique situation de Saint-Germain, le local sauvage de Versailles, et cette préférence est attribuée à la volonté particulière de Louis XIV.
On prétend que la vue du clocher de Saint-Denis épouvantoit l’âme de ce grand roi. Saint-Germain, en présentant sans cesse le terme de sa gloire et lieu de son tombeau, l’auroit maintenue dans des idées lugubres et affligeantes ; c’est pourquoi Saint-Germain ne fut point préféré.
Une autre foiblesse avoit été cause autrefois que Catherine de Médicis n’habitoit point ce beau séjour. Un devin lui avoit prédit qu’elle mourroit proche Saint-Germain, c’est pourquoi elle fuyoit cette ville avec le plus grand soin ; elle voulut habiter le Louvre, mais, se rappellant qu’il étoit de la paroisse [p. 234] de Saint-Germain-l’Auxerrois, elle abandonna les constructions qu’elle y avoit fait commencer.
Le terrein de la forêt de Saint-Germain est très sablonneux ; c’est ce qui fait que l’on peut y chasser en tout tems, et que le roi y vient ordinairement prendre ce plaisir pendant la mauvaise saison ; elle est une des plus belles du Royaume, et contient cinq mille sept cens quatorze arpens. »

Dulaure, Jacques-Antoine

Récit par Arthur Young de son passage à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 222] Je me rends à Saint-Germain, dont la terrasse est fort belle. M. Broussonnet me rencontra ici, et nous dinâmes avec M. Breton chez le maréchal de Noailles, qui a une bonne collection de plantes curieuses. Il y a ici la plus belle Sophora [p. 223] Japonica que j’ai vue. »

Young, Arthur

Récit par Charles-Louis Cadet de Gassicourt de son passage à Saint-Germain-en-Laye

« Notre intention n’étoit pas de nous arrêter à Saint-Germain ; mais en voyage, mon amie, fait-on ce qu’on voudroit faire ? Mon cheval étoit déferré, il falloit bien réparer sa chaussure. Je n’en fus point fâché, j’aime beaucoup Saint-Germain. Sa vue, sa forêt, sa terrasse, le parc de Noailles, excitent toujours mon admiration, et me rappellent avec plaisir le mot de Bassompière. Marie de Médicis chérissoit ce séjour. « Quand j’y suis, disoit-elle un jour, j’ai un pied à Saint-Germain et l’autre à Paris. – En ce cas, Madame, ajoute le galant maréchal, il me seroit doux d’être à Nanterre ». »

Cadet de Gassicourt, Charles-Louis

Commentaires par un Anglais sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 113] The castle of St. Germain en Laye is curious in the eye of an Englishman, because it was the residence of James the Seconde, and his Court, after his abdication. The situation is very fine, and puts you in mind of Windsor ; the Mall and the Bowling-green, which you find here, were both, I imagine, designed to amuse the last unhappy royal visitor ; the great terrace is considerably more than a mile long, and about eighty of ninety feet wide : you have a distant view of Paris on the side of the river from the castle which the King gave to the Comte d’Artois, who had sold it.
[p. 114] Is it a pleasant excursion to this place by the post ; you must set out early in the morning, and return late, to have the whole day at your disposabl, which is not too much for the object in view. As the Thuilleries are at this moment shut ut, even to the passage of the Deputiers, when you return to town, the coolest place to drive to in an evening, is the Palais Roial, where you are sure to find a seat. »

Récit par François Marlin de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 162] Nous arrivons avant sept heures du matin sur cette terrasse si vantée des Parisiens, et qui, par hasard, se trouve belle en effet. Elle court, à peu près du midi au nord, dans une étendue de plus de deux milles ; on y foule, en cette saison, une tendre pelouse : on y jouit de l’ombre la plus fraîche, du vert le plus doux, et d’un feuillage presque transparent dans son clair tissu. La rivière, sur un lit tortueux, coule entre des prairies, et va découper inégalement le pied des coteaux et la vaste campagne. La vue est grande ; elle touche, elle intéresse ; mais les voyageurs de notre capitale, et les descripteurs de ses environs, ont tort de dire que l’imagination ne peut rien enfanter au-delà. Cette hyperbole, sans diminuer mon plaisir, m’oblige de m’en rendre compte. Je me tourne vers Paris, et je ne l’aperçois [p. 163] pas. Le Mont-Valérien me couvre l’immense cité ; mais si, de la butte du Calvaire, je m’approche de Lucienne, et que, passant sur Marly, je ceintre de l’œil les coteaux qui me ramènent à Saint-Germain, ces paysages boisés, remplis de fabriques, m’occupent agréablement. Je plonge ensuite sur la plaine, les variétés en sont disparues. Les collines nous montrent, à leurs bases et sur leurs croupes, un assez grand nombre de villages et de châteaux, mais les sommets sont peu festonnés : ces hauteurs sont nues et grises ; elles paraissent incultes dans l’éloignement. Est-ce là de ces tableaux qui laissent une impression durable ? Est-ce à ces vues sans accidens, sans ruptures, sans inégalités, que l’âme s’attache ? Votre esprit cherche-t-il à s’égarer dans des vallées profondes ? Voyez-vous le pic d’un mont élevé, surmonté par un autre pic que d’autres surmontent encore ? Entend-on de loin une cascade solitaire ? L’épaisseur d’une sombre forêt qui descend de la pointe d’un morne dans les vallons, vous indique-t-elle avec frayeur le séjour silencieux des bêtes fauves et des oiseaux de proie ? Sentiez-vous quelque part la joie épanouissante de rencontrer ou d’apercevoir, au milieu d’un désert, une cabane habitée ? Entendez-vous avec palpitations le cliqueti d’un moulin répété par les échos ? Non, vos transports [p. 164] sont tranquilles ; vous pouvez marquer de l’œil, parmi des habitations nombreuses, votre hospice pour la nuit qui s‘approche. Votre plaisir est sans trouble ; il est donc faible, et va vous quitter en rentrant dans votre cabinet. »

Marlin, François

Récit par John Gustavus Lemaistre de son passage à Saint-Germain-en-Laye

« In returning to Paris, we took the road of St. Germain. The old castle still remains ; but its outward appearance was so gloomy, that we felt no inclination to visit the interiour. If the french monarch intended to pay a compliment to the pretender, in giving him a palace as nearly as possible resembling St. Jame’s, his choice was admirable. The view from the terrace is pretty, but by no means either as extensive, nor as rich, as I expected from its celebrity. »

Lemaistre, John Gustavus

Récit par Johann Friedrich Reichardt de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 258] Bei dem traurigen Malmaison, einem unansehnlichen, alten, schlecht gebauten Landhause in ebenem, off’nem Felde an der Landstraße, rundum mit breiten Graben und einer hohen Mauer umgeben, fuhren wir vorbei, und verschoben seine Besichtigung auf den Rückweg, um die, Parade des schönen dritten Husarenregiments, welches in St. Germain in Garnison liegt, nicht zu versäumen. […]
[p. 261] Nach der Parade machten wir noch in Gesellschaft des Obersten und seiner aus Paris angelangten Mittagsgesellschaft, in welcher sich auch Damen aus seiner Familie befanden, einen schönen, langen Spaziergang längs der herrlichen, wohl eine Viertelstunde langen Schloßterrasse, [p. 262] die Seine entlang. Von da übersahen wir wohl an vierzig bis funfzig Lieues des angebautesten Landes. Für einen angenehmen oder gar schönen Anblick ist die Gegend selbst zu sehr angebauet, um so mehr, da die weiße Kreidefarbe aller Dörfer und Städte sehr einförmig und beleidigend fürs Auge ist, und es der Gegend im Ganzen, und besonders in der Ferne, auch an Holz und Wiesen fehlt. St. Germain selbst hat in seiner Nähe einen Wald, der über fünf tausend Arpens Land einnimmt, und der mit seinem sandigen Boden für jede Jahrszeit zur Iagd sehr schicklich und bequem ist ; auch wird er jetzt von dem umliegenden und in der Nähe wohnenden Militär sehr dazu benutzt. Der Kriegsminister Berthier selbst jagt sehr oft darin, und wenn Bonaparte einmal einige Stunden der Jagdlust widmet, so geschieht es meistens auch in dem Walde von St. Germain.
Zurück nahmen wir den Weg durch angenehmes Gehölz von sehr verschiedenen Baumund Straucharten, das hinterwärts die Terrasse begränzt und im Schatten bis an das Schloß zurückführt. Es ist eine höchst angenehme Promenade [p. 263] für die Einwohner der Stadt, die sie gegen Abend auch fleißig zu besuchen pflegen.
Die an dem Hügel längs der Seine gelegene Stadt ist für eine Landstadt recht artig und ansehnlich gebaut, und scheint sehr bevölkert zu seyn. Einwohner und Gebäude hatten ein stattliches, zum Theil recht zierliches Aeußere ; man sieht es den Leuten, und besonders den Kindern, gar sehr an, daß der alte Ruf von vorzüglich guter und reiner Luft, dessen die Stadt schon lange genießt, gar wohl gegründet ist.
Das Schloß hat von aussen ein recht würdiges, gothisches Ansehen ; inwendig, und schon im innern Hofe ist es aber ein ganz widersinnig schiefes Gebäude. Doch ist es von Franz dem Ersten an bis auf Ludwig dem Vierzehnten sehr oft die Residenz der Könige von Frankreich gewesen. Als Veste ward es schon von Ludwig dem Sechsten erbauet : dann aber von den Engländern zerstört, und unter der Regierung Carls des Fünften wieder erbauet, und von Franz dem Ersten zu einer königlichen Wohnung im damaligen Sinne erweitert. Ludwig der Vierzehnte fügte noch fünf starke Pavillons [p. 264] hinzu, die das Schloß umgeben. In diesem Schlosse lebte der vertriebene Iacob der Zweite von England von Ludwig des Vierzehnten Wohlthaten, und starb hier auch. Dergleichen wird von den jetzigen Franzosen andern benachbarten Mächten oft übel genommen.
In der Nähe dieses alten Schlosses hatte sich Heinrich der Vierte auch ein neues Schloß erbauen lassen, auf dessen Trümmern der Graf von Artois wieder ein neueres errichten ließ. Eine artige Anekdote sagt, daß unter den Büsten, mit welchen das Schloß Heinrich des Vierten verziert war, eine dem Präsidenten Fauchet, dem Verfasser der Antiquités françoises et gauloises, sehr ähnlich sah. Als dieser einst bei Heinrich dem Vierten um den langerwarteten Lohn für seine literarischen Arbeiten nachsuchte, sagte der König zu
ihm, auf jene Büste zeigend : seht da Euer Bildniß, das ich zum ewigen Andenken hier habe hinsetzen lassen. Fauchet, sehr wenig zufrieden mit einer solchen Belohnung machte darauf folgende artige Verse :
J’ai trouvé dedans Saint-Germain
De mes longs travaux le salaire ;
[p. 265] Le Roi de pierre m’a fait faire,
Tant il est courtois et humain.
S’il pouvoit aussi bien de faim
Me garantir que mon image ;
Ah ! que j’aurois fait bon voyage !
Je retournerois dès demain.
Viens Tacité, Saluste et toi,
Qui a tant honoré Padoue,
Venez ici faire la moue
En quelque coin ainsi que moi.
Der gute Heinrich nahm ihm das gar nicht übel ; als er die Verse gelesen hatte, ernannte er ihn vielmehr mit einem ansehnlichen Gehalte zum Historiographen von Frankreich.
Heinrich mußte doch schon zu seiner Zeit das alte Schloß für eine königliche Residenz zu wüst und gering gehalten haben. Was man nun gar in der neuesten Zeit in dem weiten Raum für Löcher zu Stuben und Kammern hingeflickt hat, um die unbeweibten Offiziere der Garnison zu logiren, das ist ganz unbeschreiblich ; ich glaubte in eine Holz-oder Waschkammer zu kommen, als ich das erste Zimmer eines Lieutenants betrat ; daneben hatte er denn wieder ein übrig gebliebnes Stück von einem hohen Saal, den man in kleine, unregelmäßige [p. 266] Stuben und Kammern verwandelt hatte. Andre Zimmer waren freilich besser, und die meisten hatten, zur Schadloshaltung fürs Innere, die langen Thürflügelfenster, aus welchen viele auf einen eisernen Balcon hinaustreten und die freie Aussicht auf die reiche Gegend genießen konnten.
Die Lage des alten Schlosses ist ganz unbeschreiblich schön. Die breite, erhobne Terrasse trennt es nur vom schönen Fluß, dessen geschlängelten Lauf das Auge weit in die Ferne hin verfolgt, und über welchen hinweg man das unübersehbare, reiche Land vor sich hat. An der andern Seite hat man den lieblichen Wald, an der andern das fruchtbare Land, hinter sich die sehr artige Stadt, durch einen schön bepflanzten, schattigen, geräumigen Platz von dem Schlosse abgesondert.
Wie Ludwig der Vierzehnte, der schon Willens war auf der schönen, hohen Terrasse ein neues Schloß zur beständigen Residenz der Könige von Frankreich zu erbauen, diese köstliche Lage dennoch hat mit dem öden, flachen, wasserlosen Versailles vertauschen können, ist unbegreiflich. Man sagt, er Hab’ es gethan, [p. 267] weil es ihm fatal war, und er es auch von schlimmer Bedeutung gehalten habe, vom Schlosse herab den Thurm der Abtey von St. Denis, den Begräbnißort der Könige von Frankreich, stets vor Augen zu haben. Dies kann in Zukunft ein Grund für die neuen Könige oder Kaiser von Frankreich werden, ihre Residenz dahin zu bauen ; ihnen bietet die alte Abtey jetzt nur eine schöne Ruine dar. Ihr Vorgänger und Wegebereiter ließ die Leichen der Könige vieler Jahrhunderte, in Asche verwandelt, den Lüften hingeben.
Catharina von Medicis mochte dieses Schloß auch nicht bewohnen, weil Wahrsager ihr prophezeiht hatten, sie würde nahe bei St. Germain sterben. So floh sie auch das Louvre, in welchem sie sich schon eine Wohnung bereiten ließ, als sie gedachte, daß es im Sprengel der Kirche S. Germain l'Auxerrois belegen sey. .
Maria von Medicis gesiel sich desto mehr in St. Germain. Um ihr Gefallen an dieser angenehmen, Paris so nahen Wohnung, einst dem Marschall von Basfompierre auszudrucken, fagte sie zu ihm : wenu ich dort [p. 268] bin, hab’ ich einen Fuß in St. Germain und den andern in Paris, worauf der galante Marschall, eingedenk, daß das Dorf Nanterre in der Mitte jener beiden Städte lag, in dem damaligen galanten Hoftone erwiederte : in dem Falle möcht’ ich zu Nanterre seyn.
Hätte Ludwig der Vierzehnte den funfzigsten Theil des ungeheuren Geldes, welches ihm Verfailles und die große Wasserleitung gekostet, um den Ort mit dem nothwendigsten Wasser zum Gebrauch zu versehen, und die todte Oede mit künstlichem Wasser zu beleben, zu einem Prachtgebäude auf der Terrasse von St. Germain verwandt, so müßte es die erste und schönste Wohnung eines Königs geworden seyn. Bei ihm gieng aber alles von dem Begriffe des unbeschränkten eignen Willens aus, und lief immer auf die Prätension hinaus, überall das Unmögliche möglich zu machen. Iede, auch nur Scheinbefriedigung dieser [p. 269] übermenschlichen Aufoderung beglückte ihn mehr, als der schönste Genuß der Natur und alles dessen, was den bessern Menschen und den wohlwollenden Regenten beseligen kann. Einen hohen Sinn setzt jenes freilich voraus, und den sindet man auch fast in allem, was seinen Namen tragt. Ja selbst das hohe point d’honneur, welches in seinem Jahrhunderte der ganzen französischen Nation so zur Natur geworden, wie es vor ihm wohl nur Krieger und Ritter besitzen mochten, ist wohl noch als ein lebendiger Nachklang aus Ludwigs langem Leben zu beachten. »

Reichardt, Johann Friedrich

Récit par James Forbes de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 365] We proceeded from Marli to St. Germains, along the banks of the Seine, winding at the foot of the hills, which we ascended on approaching the town. It is situated on a lofty eminence, and, with its palace, which, when seen at a great distance, presents a grand and striking object ; but, on a nearer view, we found it a desolate and ruined pile. It once contained numerous apartments superbly furnished for the court of a voluptuous monarch, and was assigned by Louis XIV to James the Second when he had abdicated the English crown, and sought an asylum in a foreign country. Here this infatuated prince maintained [p. 366] the shadowy appearance of royalty, and after some fruitless attempts to recover his lost empire, closed his lamentable life.
The palace stands on a noble terrace, and its domain is connected with the extensive forest of St. Germain. The view from hence is the boast of France, and extends over a tract of country far as the eye can reach, finely varied, and watered by tle Seine in its circuitous course to Paris ; which crowns the whole. But I prefer the woody hills and more confined views from
St. Cloud.
At an hotel near the palace we partook of a cold déjeuné ; and then, entering the forest, proceeded near two miles through one of its boldest avenues to a ci-devant convent, now appropriated to a more useful college for the education of youth. Here we alighted about one o'clock, and passed the rest of the day with our interesting party. While dinner was preparing the master attended us through the different parts of the college ; [p. 367] the courts and gardens contribute to the health and exercise of the youth, the cloisters to their winter recreations, and the halls make excellent school-rooms : the cells of the monks are now neatly papered and fitted up for the elder students ; each of whom has a separate dormitory ; the younger sleep in a large airy apartment with one of the masters ; and the whole appears to be under a well regulated arrangement. We found the boys disposed in due order in the principal school, where two of the first class delivered orations in favour of the Abbé Sicard and his benevolent institution. »

Forbes, James

Récit par Thomas Raffles de son passage à Saint-Germain-en-Laye

« At Saint Germain en Laye we stopped to take a view of the palace. It is a gloomy structure, built of a dark-coloured brick, and has more the apperance of a prison than a palace. It was the retreat of the fugitive James II of England ; and here, worn with vexation and grief, he expired. It was originally designed by its founder, Francis I, as a hunting seat for the kings of France, when they enjoyed the diversion of the chase in the adjoining forest of Laye. It has been much neglected of late, however, and has greatly suffered from the Prussian soldiers, by whom it was occupied as barracks during the late war. From the terrace is a very extensive prospect, and Paris is distinctly seen in the distance. The town of St. Germain is chiefly built of stone – the streets are wide, the houses, generally, are on a grand scale, and there is an air of magnificence about the whole. The approach to it, by a spacious avenue through the forest, is extremely fine. In this forest Napoleon took great delight, and there he used frequently to hunt. »

Raffles, Thomas

Récit par Francis Hall de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 211] St. Germain, a tall brick castle, surrounded by a fosse, has a venerable though gloomy aspect : the apartments are small, and for the most part unfurnished, exhibiting only the remnants of magnificence ; but it is not without a feeling of interest we pass through the chambers in which the exiled James spent the last years of his life : the silence and nakedness, both of the castle and town, are in unison with ideas of faded grandeur ; like the character of the fallen monarch, they look monastic, dark and unfortunate. A large town, half inhabited, seldom fails to give birth to melancholy : decay is in all circumstances abhorrent to our feelings, but especially the decay of human society. The principal Restaurateur still exhibits the sign of "The Prince of Wales" ; and feeble as is this record of royalty, it would be difficult to find in any other corner of the world so considerable a mark of respect to the exiled Stuarts. The superb terrace, which bounds the park towards the valley of the Seine, is justly admired [p. 212] for its extent of 7200 fett, and pleasing prospect over Paris and St. Denis. The park contains 8500 acres, and is still stocked with game, for the recreation of the royal family. »

Hall, Francis

Récit par Denis-Joseph-Claude Le Fèvre de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 37] Marly a subi le sort de Sceaux. La révolution a passé par là. Je n'aime pas à rencontrer les pas de cette mégère. J'en détourne les yeux, et je me dépêche d'arriver à Saint-Germain. Nous montons en humble fiacre cette belle voie terrassée qui fut faite pour des carosses à huit chevaux. Nous descendons à l'auberge de la veuve Fortin.
Nos chevaux essoufflés demandent l'écurie,
Et nous le déjeuner, On le sert, nous mangeons.
Il faut voir mes enfans dont la dent expédie
La côtelette mal rôtie,
Pain, cerises, biscuits, brioche, macarons !
Tandis que ces petits gloutons
Font à table ainsi leur partie,
[p. 38] Dans la chambre voisine une lubrique orgie
Nous régale de ses chansons.
C'étaient des acteurs, des actrices
Des boulevards, venus à Saint-Germain,
Qui s'ébattaient, chez la veuve Fortin,
Comme derrière les coulisses.
Quoique mes enfans ne fussent pas d'âge à deviner ces mystères, nous nous sommes empressés de nous éloigner de la scène où ils se passaient, en prenant le chemin du château.
Ce château, bâti en pierres et en briques, est d'une architecture féodale qui lui donne l'air d'une forteresse. Louis XIV, ami de la magnificence, devait s'y déplaire. On dit aussi que l'importunité de voir le lieu de sa sépulture, du séjour de sa grandeur, l'en dégoûta. Si cela est vrai, nous devons à une faiblesse la création de Versailles. C'est un grand effet de plus né d'une petite cause.
La terrasse, ouvrage de Le Nôtre, est magique. Armide n'eût pu en créer une plus belle pour intéresser la vue de Renaud. L’œil règne de là sur un empire qu'il semble avoir conquis, comme César, en se présentant. Si l’œil parlait, il pourrait dire aussi : veni, vidi, vici ; toute sa conquête se montre à lui comme dans une parade, la Seine, une infinité de villages, les hauteurs de Montmorency, ses vallées, les coteaux de Marly, des prairies, des bois, des champs cultivés, et mille maisons de plaisance qui s'élèvent du sein des hameaux, comme des aigrettes d'officiers au milieu d'un groupe de soldats.
[p. 39] Je prenais ma part de royauté, en dominant sur ce vaste espace, quand je fus accosté par un personnage que l'habitude de voir ce spectacle rendait moins attentif que moi. […]
[p. 44] J’avais entendu vanter la forêt de Saint-Germain, elle a surpassé l'idée que je m'en étais faite. Heureux qui, libre de soucis et d'affaires, peut y promener ses rêveries et son indépendance ! que ces allées sont vastes et belles ! que ces pelouses sont douces! Que ces pavillons de verdure sont richement étoffés! Si le labyrinthe de Crète eût ressemblé à cette forêt, Dédale eût aimé sa prison, et Thésée y serait resté avec Ariane.
Cette superbe population d'arbres, plus tranquille que celle des cités, a inspiré à Desmahis une jolie invocation au silence. Le silence l'a exaucé. Il habite sous ces grands et petits dômes de feuillage, et ne permet qu'aux oiseaux de l'interrompre.
En parcourant la forêt dans tous les sens, je n'ai pu passer devant le Val, château du prince de
Beauveau, sans rendre un petit hommage tacite à un hôte aimable que ce château recevait souvent.
Au plaisir, au bon ton fidèle,
C'est dans sa prose et ses couplets
Le plus léger, le plus piquant modèle
[p. 45] Des grâces de l'esprit français.
Voltaire aimait sa muse familière,
Comme un phosphore, un feu follet,
Qui toujours surprend, toujours plait
Par les jets vifs de sa lumière.
Qui ne sait ces vers délicats
Façonnés dans un style honnête
Sur un objet qui ne l’est pas.
Et dont il fit conquête sur conquête ?
Vous rappeler ici ces diamans de vers
Si finement taillés, c'est vous nommer Boufflers.
La promenade donne de l'appétit. Le dîner nous rappelle à l'auberge. Nous repassons devant le château, que je regarde encore. Je serais resté plus long-temps à considérer ce vieux monument, bâti par Louis IV et rajeuni par Henri IV et Louis XIV, si ma compagnie n'eût pas été plus pressée de se mettre à table que de rester en contemplation devant des pierres. Le dernier roi qu'elles ont logé est celui que son gendre avait supplanté à Londres.
Du néant des grandeurs témoignage éclatant,
Ce fut là que Stuart, déchu du diadème,
Sans pompe, sans armée, et réduit à lui-même,
Ne pouvant vivre en roi, vécut en pénitent.
Une grande infortune attendrit toujours l'âme.
Qui sait s'y résigner doit être exempt de blâme.
Cependant, malgré moi, je reste confondu,
Qu’un prince qui porta le sceptre d'Angleterre,
Lorsque ce sceptre fut perdu,
Ait cru le remplacer en prenant un rosaire.
[p. 46] Ce prince passait pour brave, autant qu'il avait été voluptueux dans la cour de délices de son frère Charles II. Mais il y a de ces adversités qui écrasent tous les ressorts ; et quand, tombé de la sphère des grandeurs factices, la foi vous montre une religion qui vous tend une main pour vous relever, et vous fait voir de l'autre, comme refuge certain, une sphère bien plus éblouissante que celle que vous avez quittée ; quand elle vous promet, en échange de la dignité périssable de roi de la terre, la qualité éternelle de citoyen de la république céleste , il n'est pas extraordinaire que, pénétré de la vérité de cette promesse, on se livre à l'abnégation dont Jacques Stuart a donné l'exemple.
Vous aimez, mon ami, que l'on passe du sérieux à l'enjouement. Je quitte donc le château de Saint-Germain pour l'auberge, et le ton de la complainte pour celui de convive. »

Le Fèvre, Denis-Joseph-Claude

Récit par August Hermann Niemeyer de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 275] Wir eilten nach dem sehr nahe gelegenen St. Germain en Laye. Die kleine stille Stadt vereinigte so manches Sehenswerthe ; die herrlichste Lage, das alte Schloß, und das gerade damals so berúhmte Erziehungsinstitut der Mad. Campan.
Keinen Ort liebten die vormaligen Könige so sehr in keinem ihrer Schlósser lebten und wohnten sie so oft als hier. Große Staatsverhandlungen sind gerade in diesen Mauern zu Stande gebracht. Es war selbst die Geburtsstátte mehrerer Regenten, Heinrich des II, Carl des IX, selbst Ludwig des XIV. Als es die Kónige verließen, ward es háufig der Aufenthalt ihrer Gáste. Hier endete auch der aus England vertriebene Jakob II seine Lage.
Welche Lage hátte es aber auch mehr verdient, in den schónsten Monaten dés Jahres mit Paris vertauscht zu werden ? Sie vereinigt alles was das Auge nah und fern entzúcken kann, man mag nun auf den oberen Gallerien des Schlosses oder auf der berúhmten Terrasse – vielleicht einer der gróßten die es giebt – umherblicken. Auf der einen Seite hat man die dunklen Schattirungen des großen Parks mit seinen ehrwúrdigen Báumen, auf der andern die heitern unúbersehbaren Ebenen, wo man, den lauf der Seine in die weiteste Ferne verfolgend, auf dem fruchtbarsten Boden zahllose Schlósser, Landháuser, Dórfer und Stádte zu seinen Fúßen sieht. Selbst die reine [p. 276] luft, die man hier vorzugsweise einathmen soll, erhóht den Reiz der lage. Man begreift es nicht, wie Ludwig XIV der wohl Sinn fúr das Große und Schóne auch in der Natur hatte, dennoch den Entschluß fassen konnte, an Verfailles unendliche Summen zu verschwenden, statt hier an die Stelle des uralten durch stetes Anflicken und Bessern zur unregelmáßigen Form entstellten Schlosses (wie sie die Titelvignette darstellt) ein von Grund aus neues aufzufúhren, wo die Architektur, unterstútzt von der einzig schónen, durch alle Kunstanlagen Lenotres nicht zu ersetzende Natur, ihren hóchsten Triumph hátte feyern kónnen. Aber wie leicht werden die Herrscher des Alten múde ! Sie wollen lieber Schaffen als des Vorhandenen ruhig genießen ; sie wollen, der einfachen Natur múde, sie lieber nach ihren Einfállen durch lácherliche Spielereyen verkúnsteln. Was sie dann wáhrend des Entstehens oft Lag und Nacht bescháftigt hat, ist, wenn es vollendet dasteht, nur zu bald wieder vergessen.
Fast klingt es úbrigens wie Spott, was man jedoch einstimmig erzáhlt, daß es die Thúrme von St. Denys waren, die dem Kónige den Aufenthalt, wo sich vordem so viele seiner Vorgánger, namentlich Heinrich der IV, so glúcklich gefúhlt hatten, verleideten, und so der Plan in ihm reifte, einem platten sumpfigen Boden, alles was ihm die Natur versagt hatte, mit unermeßlichen Kosten abzugewinnen. Allerdings hat [p. 277] man auf den schónsten Standpunet von St. Germain das große Mausoleum der in Staub zerfallenen Dynastieen stets im Auge ; und da die Kónige weit sichrer als die Privatpersonen wissen kónnen, wo ihre letzte Státte seyn werde – sollte ihr Leben auch in noch so großer Entfernung enden – so konnte auch der, dem feine Schmeichler unablássig vorsagten und vorsangen, daß er der gróßte Mensch seines Jahrhunderts sey, nicht zweifeln, daß die Zeit kommen músse, wo von allen diesen vergótternden Gesángen nur das dumpfe Requiem in jenem St. Denys als Nachklang úbrig bleiben werde. Sollte aber Ludwig den Tod so sehr gefúrchtet haben ? Er starb doch mit großer Fassung ; und da in seiner Familie Todesfall auf Todesfall folgte, so konnte er ohnehin der Erinnerung daran nirgend entgehen. »

Niemeyer, August Hermann

Description du château de Saint-Germain-en-Laye par L. T. Ventouillac

« [p. 47] Château St. Germaine-en-Laye
St. Germain en Laie is four leagues from Paris, on the edge of the forest of Laie (one of the largest and finest in France), on the road to Mantes.
Its greatest ornament is the Château originally built for the accommodation of the kings of France when they were disposed to hunt in the neighbouring forest. Francis I caused the old castle to be demolished, and constructed a new one nearer the Seine, now denominated the Old Castle, and entirely in ruins. Henry IV built what is called the New Palace, which Louis XIII and XIV embellished; the latter adding the noble towers which flank the angles. The terrace of St. Germaine is 7200 feet in length.
Here were born Henry II, Charles IX, and Louis XIV; and in this palace James II, of England, found, after the Revolution of 1688, a truly royal asylum. He died here in 1701. The views were from the terrace of the course of the Seine, the villages and country seats bordering the metropolis, the rich and animated meadows, and the distant hills, are most picturesque and delightful. On one of the hills in the distance may be distinguished the fine aqueduct of Marly.
[…]
[p. 127] Cour du château de St. Germain
The road from Paris to St. Germain-en-Laie offers many points of interest to the traveller. Passing through the Champs Elysees, we reach the Barriere and then the bridge of Neuilly, whence appears, on an eminence to the right, the picturesque village of Courbevoie: farther on is Colombes, remarkable chiefly as the residence of Henrietta, wife of Charles I of England. She died here in 1669. The next village is Nanterre, about two leagues and a quarter from Paris, and one of the most ancient neighbours. Here St. Genevieve, the patroness of the metropolis, is said to have been born in the fifth century. Close by is Ruel, distinguished by its superb barracks, erected by Louis XV, and occupied by the Russians as a military hospital in 1814. The church is a superior edifice of the 16th century; and not far distant the chateau of cardinal Richelieu is to be seen. Malmaison now presents its fine grounds, and is succeeded by Marly and its celebrated aqueduct; the road from the former winding along the left bank of the Seine until it reaches the town of St. Germain. Marly and its neighbourhood afford many delightful views of the environs of Paris.
We have already adverted to the history of the Chateau de St. Germain. The seat of an English court and cabinet for the last ten years of the 17th century, it has never since been a favorite residence of the French monarchs; was almost abandoned in the reigns of Louis XV and XVI, and converted, during the Revolution, into barracks. The ancient court shown in the plate is in the best style of the period of Francis I and Henry IV, to whom this palace owes its chief buildings. »

Ventouillac, L. T.

Récit par Simeon South de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 182] After passing Mont Calvary, you drive on through several villages, and near Malmaison, and the heights and water-works of Marly, to this town, so long the favourite residence of the sovereigns of France, and afterwards of the last of the Stuart kings.
Its imposing chateau presents no interior attraction : wanting furniture, it looks like what it has occasionally been used for [p. 183] a barrack : and now its only tenants are the porter, and his family. His daughter, a lively brunette, showed us over it, and, on coming to Madame La Valière’s apartment, she pointed to the ceiling, in which there is ingeniously concealed by the moulding, a trap-door, by which to avoid the vigilance of his mother, Anne of Austria, Louis XIV descended to his mistress. I need not give you further description of this deserted caravansery, or its very richly decorated chapel.
In the Place d’Armes, opposite the château stands the new church, with a large Doric portico.
Its altar is splendid. On the left is a very small free-stone monument, within a slight railing : the inscription tells us that, beneath it repose the remains (les dépouilles) of James II King of England.
I recollect reading somewhere, that a superb monument, to be erected over it, was executing, during the reign, and at the expense [p. 183] of, George IV. I know nothing of the circumstance, but I suspect that the design (I wish you would ask Mr. Hume) has ended in a mere job ; for, within the railing there are three or four pieces of marble, evidently intended for a monument, laying among some straw, which apparently surrounded the case in which they were packed. If put up, they would form such a monument as the widow of a Parisian shoemaker would blush to see over the grave of her husband, at Père la Chaise.
Of the ancien forest called Sylvia Lida, which in the time of Charlemagne was the most extensive in France, that of St Germain is a remaining portion, which still occupies about 8,000 acres, surrounded by walls. It produces the most stately trees, and the finest timber that I have seen in France : roads and paths traverse it, and the walks, which we have found exceedingly pleasant, are frequented [p. 185] chiefly by genteel-looking persons. Guide posts to direct passengers, are placed where roads traverse each other ; and we frequently meet with crosses, erected at various periods, to commemorate known or forgotten events. Roebucks, deer, stags, and wild boars, are preserved her for the Royal Hunt ; and the Château de la Muette, in the centre of the forest, is the rendezvous à la chasse. The pheasantry is surrounded with walls, and annually sown with buck-wheat. The fairs of St. Germain are held twice a year in the forest.
The magnificent terrace, probably the most spacious in Europe, extending in front of the wood, along the elevated bank of the Seine, is a mile and a half long, and one hundred feet in breadth. The trees of the forest shade and shelter this once regal promenade, and a fine parapet and railing, rise along the whole edge of the abrupt height, which forms its outward boundary.
[p. 186] The view from the terrace, if not what tourists would consider enchantingly sublime, is certainly magnificent, in regard to prospect, and its landscape is truly rich in picturesque beauty.
Here often did the most amorous of Princes and the fair La Valière, promenade in the hey-day of youth and passion ; here did the bigoted James, and his gloomy confessor saunter, accompanied, perhaps, by the devoted Duchess of Perth ; and here now may some retired English families, and a few of the old, quiet inhabitants of St. Germain, be seen walking in pensive mood, when the evenings are calmly closing days spent, in lazy monotony : but the splendour of Royalty, the joyous revelry, the courtly amours, and political intrigues, from it are fled – in all probability, for ever.
As a mere town, I dislike St. Germain, it has scarcely a house worthy of notice.
The Hotel de Noailles, once a sumptuous [p. 187] residence, has been converted into barracks, which now form the imposing lodgment of the King’s body guard. »

South, Simeon

Récit par James Fenimore Cooper de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 77] The next stage brought us to St. Germain-en-Laye, or to the verge of the circle of low mountains that surround the plains of Paris. Here we got within the influence of royal magnificence and the capital. The Bourbons, down to the period of the revolution, were indeed kings, and they have left physical and moral impressions of their dynasty of seven hundred years, that will require as long a period to eradicate. Nearly every foot of the entire semi-circle of hills to the west of Paris is historical, and garnished by palaces, pavilions, forests, parks, aqueducts, gardens, or chases A carriage terrace, of a mile in length, and on a most magnificent scale in other respects, overlooks the river, at an elevation of several hundred feet above its bed. The palace itself, a quaint old edifice of the time of Francis I, who seems to have had an architecture not unlike that of Elizabeth of England, has long been abandoned as a royal abode. I believe its last royal occupant was the dethroned James II. It is said to have been deserted by its owners, because it commands a distant view of that silent monitor, the sombre beautiful spire of St. Denis, whose walls shadow the vaults of the Bourbons; they who sat on a throne not choosing to be thus constantly reminded of the time when they must descend to the common fate and crumbling equality of the grave.
An aqueduct, worthy of the Romans, gave an imposing idea of the scale on which these royal works were conducted. It appeared, at the distance of a league or two, a vast succession of arches, displaying a broader range of masonry than I had [p. 78] ever before seen. So many years had passed since I was last in Europe, that I gazed in wonder at its vastness.
From St. Germain we plunged into the valley, and took our way towards Paris, by a broad paved avenue, that was bordered with trees. »

Cooper, James Fenimore

Récit par Ludwig Rellstab de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 372] Auf die blendenden Herrlichkeiten von gestern ließ ich heut einen ganz entgegengesetzten Genuß folgen. Bei dem schönsten Frühlingswetter fuhr ich auf der [p. 373] Versailler Eisenbahn rechten Ufers nach St. Germain. Es ist berühmt wegen seiner schönen Lage, aber doch nicht berühmt genug, denn ich wüßte kaum eine reizenderen, eigenthümlicheren Punkt, wo Natur und Anbau so Hand in Hand gingen, um das Schöne herzustellen. Schon der Weg bis dahin is reizend. Man fährt zwischen Weinbergen, Landhäusern, Gärten dahin, mit immer wechselnden Ausftchten auf die viel gekrümmte Seine. Man benutzt ihren Strom mehrfältig, und hält endlich an demselben, am sogenannten Pecq (den die Franzosen beiläusig Pé aussprechen) einem Oertchen am diesseitigen Ufer, von dem aus wir das Städtchen St. Germain gegenüber an und auf der Anhöhe liegen sehn. Hier nehmen uns Omnibus in Empfang, führen und über die Seinebrücke und das jenseitige, steile, wohl gegen zweihundert Fuß hohe Ufer auf einem zwischen Weinbergen und Gärten hindurch gewundenen Wege hinan. Bei dieser Fahrt bis vor das Thor zu sehn, die uns indeß durch Nichte, als durch einige, recht stattliche öffentliche Gebäude, eine Kirche, ein Stadthaus, ja sogar ein Theater, auffällt. Die Theater siud jetzt wie Brennnesseln, sie wuchern überall. Der Wagen hält vor dem Eingang des Schlosses. Dasselbe ist durchaus alterthümlich, es hat kleine Festungsmauern, ist mit eine und ausspringenden Winkeln [p. 374] angelegt, und von einem röthlich graven Stein erbaut, der das Auffallende und Seltsame des Ganzen noch vermehrt. Mir haben diese Gebäude einen ungleich größeren Reiz, als die neuen, oder frisch erhaltenen Schlösser mit ihrer koketten Pracht, und zur Staffage einer Landschaft vollends siud sie bei weitem günstiger. Dennoch sollte das Schloß von St. Germain nicht grade so verfallen, daß man jetzt ein Militair Gesängniß daraus gemacht hat. Dazu wahrlich bauten sich die Ahnen unsrer Könige nicht an den schönsten Punkten an, dazu schufen sie nicht mit ungeheuren Rosten diese herrlichen Terrassen, daß man, wo die Götter der Erde zu ihrer Lust weilten, die ärmsten Sclaven derselben zu ihrer Strase einwohne. Ist einmal Blut und Schweiß der Menschheit zur Herstellung des Schönen geflossen, so erneuert und verdoppelt sich der Frevel, wenn man es ihr nicht zu Gute kommen läßt. Aber das geschieht auch noch, denn der Garten von St. Germain, offenbar immer das Schönste, und nicht wieder herzustellen, wird der Stadt erhalten. Und wahrlich er ist der reizendste von allen in der Umgegend von Paris, durch seine unbeschreiblich schöne Lage. Ich will der hohen alten Bäumen, der schattendunkeln Laubgänge, der sanften Rasenteppiche gar icht gedenken, denn diese sinden sich auch in den andern Gärten, wiewohl kaum so schön. Aber der Blick von der Terrasse ! [p. 375] Er ist wahrhast italienisch zu nennen ! Weithin überschaut man die freie Krümmung des schönen Stromes, zwischen Weinhügeln und Gärten, eine Menge schimmernder Flecken und Landhäuser blinken aus dem Grün der Umbüschungen. Zur rechten steht man die Wasserleitung von Marly, mit ihren hohen Bogen ; gegenüber die prächtige Höhe der Mont Valerien, in der Ferne den graven Montmartre. Eben so anmuthig und romantisch ist der Bordergrund auf dem steilen Ufer der Seine, der sich in Terrassen abdacht, die mit Gärten und Billen bedeckt stud. Der Schloßgarten selbst zieht sich diese steile Höhe hinunter, und auf vielfach gewundenen und gebrochenen Steintreppen können wir von hier aus die Seinebrücke wieder erreichen, ohne die Stadt zu berühren.
Ich machte heut noch viele Abschiedsbesuche, doch der von St. Germain wurde mir fast am schwersten. Bon allen Landschaften um Paris ist diese unbedingt die schönste die ich bisher gesehn, und sollte ich ein Bewohner von Paris werden, so müßte ich wenigstens den Sommer Hindurch in St. Germain sein ! »

Rellstab, Ludwig

Récit par Bayle Saint John de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« We crowded into a cab to the station, and went by rail to Saint Germain. Richmond is beautiful, but is nothing to that place. The terrace, bordered on one side by forests, descends on the other to a sparkling reach of the Seine, overlooks a fertile expanse of country dotted with hamlets and woods, takes in the whole varied outlines of Paris, serrated by steeples and cathedral towers and domes, as well as the vast sweep of hills, where villages and palaces peep at every point between masses of verdure, from Argenteuil all round to Meudon. There is no place which the Parisians admire so much, or with such good reason. On Sunday, especially, train after train flies over the wooded country, up the slope (where atmospheric pressure takes the place of steam), and discharges an almost unceasing torrent of people under the red walls of the palace, where a proscribed Stuart had once leisure to repent the obstinate bigotry that forced him to make way for a Dutch prince adventurer.
The Parisian, however, cares nothing for historical associations. Besides, he has never heard what took place before ‘89 ; and if he had, what matters it to him in what room of what big house a discarded king of times gone by spent [p. 5] some gloomy hours ? Our countrymen are note quite so philosophical ; and I rarely go to Saint Germain without seeing some relative of my friend Cockney, or some solid North Briton, guide-book in hand, prowling about the gateway, and trying to look sentimental. There are still a few people who feel an interest in that gross family, and now and then we hear in society innocent young maidens warbling wretched ditties, that appeal to sentiments which they would be ashamed to understand. Why will mothers allow marriageable daughters to make that abominable « Charlie » the hero of their imaginations ?
« What is that great – ? » [the oath had no meaning in her mouth, and so it is unnecessary to repeat it.] « What is that large Englishman looking up into the air for ? » inquired Fifine.
« An English king has apartments there », observed Rose, to whom Guguste had been trying to impart some historical notions. The young man, being in a bookseller’s office, thought it necessary to exhibit his learning, and tried to correct her chronology ; but was interrupted by Fifine, who cried :
« It is no matter ; I don’t care a rush about him. Here is a dealer in macarons : the gentleman must treat us to some. »
Agricole looked a little annoyed, because he had [p. 6] been just telling me that, instead of educating himself, he had been trying to educate Fifine, and had boasted of his success. He admitted, however, that he could not impart to her any proper ideas of chronology, because she could neither believe in the past nor in the future, and could rarely be brought to refer even to the period of their own childhood, much less to the possibility that a time should come when she should cease to be. I believe that to humble, uneducated people, life is much longer than it is to us, who constantly overhaul the years that have gone by, and classify our doings and express them in general formula, and look a-head and analyse life, and reduce it to four or five great events.
I have forgotten to mention that it was fête-day at Saint Germain – to my horror and dismay, for I had been taken away quite unexpectedly. Early in spring the villages in the neighbourhood of Paris by turns begin to celebrate the festivals of their patron saints. In some out-of-the-way places we may still observe the presence of real hearty simplicity on these occasions. Dancing and donkey-races form the amusements. As a rule, however, the fêtes are only means of attracting people to spend money. They take place on Sundays, when all Parisiens indulge in a holiday. »

Saint John, Bayle

Récit par Samuel James Capper de son passage à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 285] I came on to this old-fashioned little town, where for such long years our exiled Stuarts held their Court. I did this because lodging at Versailles was out of the question. Not only the last bed, but I am disposed to think the last arm-chair, has long been appropriated. Everywhere the troops are encamped, and all day yesterday poured in the long stream of fugitives from Paris. […] [p. 286] St. Germain was almost as crowded as Versailles, and I esteemed myself very fortunate to secure a garret.
The terrace of St. Germain presented a strange and anomalous appearance. Eager faces were watching the white smoke from Valérien, and gazing over the magnificent panorama to the dark spot in the distance, which they knew was the site of the Arc de Triomphe, just over which I distinguished the peculiar ring of white smoke which is caused by the bursting of a shell in the air. At the same time, nurses were promenading with their little charges along the terrace, and ladies and gentlemen were strolling up and down, enjoying the glorious panorama and the delicious afternoon, as though men at a very few miles’ distance were not engaged in the mortal strife, and those little puffs of smoke were not the too sensible signs of the agony of civil war into which their country had been plunged. »

Capper, Samuel James

Récit par Alexis Martin de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 353] Une belle et large avenue, plantée de beaux arbres, que [p. 354] nous suivons ensuite, non sans avoir volontairement fait quelques détours par de jolies allées pour la gagner, nous permet d’apercevoir, avant de l’atteindre, derrière la grande grille qui clôt sa cour d’honneur, la belle façade du château du Val. Le corps principal a deux étages d’une belle élévation ; il est d’une architecture simple, avec un mélange de gravité et de coquetterie très habilement harmonisé. Si nous pénétrons dans la propriété, qui n’a pas moins de 15 hectares de superficie, nous rencontrons successivement un chalet suisse renfermant la vacherie et la laiterie, un ancien puits avec manège, toute une série de serres magnifiques : serre aux orchidées, aux palmiers, serre de potager, de sevrage, etc. Un jardin d’hiver, un parc admirable, des terrasses d’où l’on jouit d’une vue superbe, complètent les attraits de ce séjour princier.
Le Val, sous Henri IV, n’était qu’un rendez-vous de chasse ; Louis XIV le fit reconstruire sur un plan nouveau, et Mansart, chargé d’exécuter les travaux, donna au petit castel [p. 354] ce caractère majestueux qu’il sait imprimer à toutes ses créations. Louis XV, en 1747, eut la pensée d’offrir la propriété à Mme de Pompadour, mais il changea d’idée ; les travaux d’agrandissement qu’il avait fait commencer furent abandonnés, et le château fut vendu au comte de la Marck ; il passa ensuite au maréchal de Beauvau, qui agrandit le jardin et embellit les terrasses. Champfort raconte que la du Barry eut un jour la fantaisie de visiter cette demeure, alors en grande réputation, et que la « hautaine » maréchale lui fit les honneurs de sa maison, non toutefois sans lui laisser deviner le peu d’estime qu’elle avait pour sa personne. En ces derniers temps, le Val appartenait à Mme Benoît Fould. La propriété est située, pour une partie, sur la commune de Saint-Germain ; pour l’autre, sur celle de Mesnil-le-Roi.
[…]
[p. 356] Carrières-sous-Bois, écart de la comme de Mesnil, n’est qu’une rue tortueuse habitée par des cultivateurs et des carriers. Des carrières, dont vous verrez les nombreuses ouvertures et les couloirs sombres fuyant au loin sous la forêt, on extrait de la pierre à bâtir. Auprès de Carrières, sur le bord de la Seine, est une pompe à feu qui fournit l’eau au parc et aux jardins du château du Val.
Laissant derrière nous le petit hameau, nous entrons à Saint-Germain par la grille Royale, et nous sommes sur la terrasse.
[p. 357] La terrasse de Saint-Germain est une des plus belles promenades de l’Europe ; elle a peu de rivales en étendue, elle n’en a pas pour la vue dont on jouit en la parcourant. Large de 30 mètres, longue de 2400 mètres, elle aligne magistralement ses allées sablées, le vert tapis de ses pelouses et ses rangées de beaux tilleuls, depuis la grille Royale jusqu’au pavillon Henri IV, à l’ombre des dernières futaies de la forêt et sur la crête d’un coteau d’où le regard embrasse le plus beau paysage que l’on puisse rêver. A nos pieds s’étend une plaine immense, verte, jaune, brune, fertile ; la Seine aux îles feuillues l’arrose de ses flots argentés ; des fermes, des maisons, des villages, l’égayent de leur pittoresque éparpillement. A gauche se profile la masse imposante du château de Maisons ; à droite se découpent dans l’air, sur les hauteurs de Louveciennes, les arcades de l’aqueduc de Marly. Au sommet d’une éminence, un grand rectangle gris attire nos regards : c’est le fort du mont Valérien ; une brune aiguille jaillit au loin dans la nue : c’est la tour Eiffel. Sur les premiers plans frémissent les bois du Vésinet ; deux lignes rigides, l’une blanche, l’autre noirs, traversent le fleuve ; l’une est le pont du chemin de fer, un train y passe en sifflant avant de s’engouffre dans le tunnel dont la voûte est sous nos pieds ; l’autre est le joli pont du Pecq. Au loin s’estompent sur l’azur les lignes serpentines des coteaux de Montmorency et le clocher de Saint-Denis ; le Parisien reconnait à tout instant les sites et les monuments de la capitale qui lui sont chers et familiers : ici le dôme doré des Invalides ou l’arc de triomphe de l’Etoile, là la butte Montmartre.
A l’extrémité de la terrasse, nous nous trouvons devant le [p. 358] pavillon Henri IV, construit jadis pour la belle Gabrielle, et que l’on appela le château Neuf ; c’est aujourd’hui un restaurant et un hôtel, mais ce fut autrefois une dépendance de la demeure royale que nous visiterons tout à l’heure. Une inscription rappelle que Louis XIV y naquit le 5 septembre 1638 ; une autre, quelque jour, rappellera sans doute qu’Adolphe Thiers y mourut le 3 septembre 1877. Rejetons-nous vers la droite, et nous trouverons le parterre. C’est en 1676 que Le Nôtre, obéissant aux inspirations d’Henriette d’Orléans, le dessina et fit planter les boulingrins ; modifié plusieurs fois, notamment en 1750 et en 1857, agrandi sous le second Empire, orné sur ses pelouses d’une statue d’Agrippine, de Maillet, et d’une réduction du Vercingétorix de Millet, le parterre, dont l’allée principale se rallie à la route des Loges, forme une sorte d’avant-scène à la forêt et semble être une espère de trait d’union entre les splendeurs de la nature et les imaginations humaines.
En quittant le parterre, nous entrons dans la ville et nous nous trouvons sur une place irrégulière où sont groupés les principaux monuments dont elle s’enorgueillit. Le château, l’église, la gare, le théâtre, les casernes et la statue de Thiers. Si la ville est fière, à juste titre, de son château, aussi curieux, par son architecture et le musée qu’il renferme aujourd’hui, qu’intéressant au point de vue des souvenirs historiques qu’il rappelle, il faut convenir qu’elle pourrait se montrer modeste en ce qui concerne sa gare, son théâtre et même son église, tous monuments peu dignes d’une cité de 14000 âmes qui non sans raison, l’été surtout, n’est pas sans prétentions à la vie large et luxueuse.
Le monument de Thiers, inauguré le 19 septembre 1880, est l’œuvre de M. Fauvel, pour la partie architecturale, de M. Mercier, pour la sculpture ; il donnera à nos arrière-neveux une piètre idée de celui que l’on a appelé le libérateur du territoire. Rien de moins imposant, rien de mois décoratif, que ce petit bourgeois assis dans un fauteuil de bureau, le cou serré dans un haut faux col, le corps enveloppé d’une longue et disgracieuse redingote, les pieds grossièrement [p. 359] chaussés, le regard sans vie sous ses lunettes, une carte de géographie dépliée sur ses genoux. Nous en convenons volontiers, notre costume moderne est un écueil pour tout artiste qui veut sculpter nos grands hommes ; mais Thiers, de petite taille, historien, tribun, homme d’action, devait être représenté débout, près de quelque console supportant ses livres, au pied de cette tribune législative dont, vieux encore, il gravissait si alertement les degrés, et du haut de laquelle il savait dominer une assemblée, malgré le son grêle de sa voix. Mais c’est trop s’appesantir sur une œuvre manquée, passons. Le théâtre, une grange, échappe à toute description ; la gare, embarcadère d’une désespérante vulgarité, représente bien le peu de confiance qu’inspiraient les chemins de fer quand on inaugura celui-ci, le 25 août 1837. Les conducteurs semblent avoir pensé que cela durerait toujours autant que le joujou pour aller à la campagne !
L’église, dédiée à saint Germain, a été construite en 1821 et porte bien le cacher de son temps ; son portique est soutenu par six colonnes d’ordre dorique et décor au fronton d’une composition un peu mystique de Ramey fils, la Religion protectrice entourée des Vertus. Certes, cela ne vaut pas le fronton de la Madeleine, mais il sera injuste de ne point reconnaître la bonne ordonnance de la composition et l’heureuse exécution de plusieurs figures. L’intérieur est composé d’une nef centrale séparée des bas-côtés par des colonnes d’ordre toscan et terminée par un chœur en hémicycle. Ici, lambris et décors sont luxueux ; le plafond, divisé en caissons découpés et peints richement, est copié sur celui de Sainte-Marie-Majeure de Rome ; les hautes côtés de la nef sont couverts de fresques d’Amaury Duval ; la Miséricorde, la Rédemption, le Verbe et la Charité ; ces fresques sont d’une tonalité très pâle et s’effacent encore au milieu de l’éclat des ornementations voisines. La chaire, d’abord destinée à la chapelle de Versailles, est un don fait à la paroisse par Louis XIV en 1681. C’est au-dessus du lion héraldique, entièrement doré, qui semble faire sentinelle au pied de la [p. 360] tribune, un amas de ciselure et de guillochages qui attirent l’œil sans réussir à le retenir et à le charmer. La première chapelle de droite renferme un mausolée en marbre blanc, d’une grande simplicité, élevé aux frais de la reine Victoria, à la mémoire du roi Jacques II. Quelques ossements du roi sont restés sous ce monument ; la plus grande partie a été transportée à Westminster. Maintenant, retournons-nous vers le château.
Des larges et profonds fossés qui l’entourent, le château surgit, assis sur un soubassement dont les deux étages, séparés par un rang de mâchicoulis, sont percés de petites fenêtres carrées ; au-dessus s’élèvent deux autres étages construits en pierre et briques mêlées dans le goût charmant de la renaissance. Les frontons des fenêtres, triangulaires au premier étage, sont cintrés au second ; de loin en loin apparaissent des gargouilles aux têtes grimaçantes ; du sommet, se dressent vers le ciel les grandes cheminées en briques rouges. Les balcons s’ornent de vases et de médaillons aux lettres FF et aux salamandres se tordant dans les flammes ; les angles sont ornés de tourelles à encorbellements ; une voûte en dalles de pierre forme terrasse et termine l’édifice ; des ponts, remplaçant les anciens ponts-levis, traversent les fossés. Les oppositions que forment entre elles les couleurs de la pierre et celles de la brique, le mélange des lignes courbes et des lignes droites, parfont un ensemble d’un effet très séduisant.
La chapelle, avec sa rose, son balcon aux délicates arcades bordant les combles, ses trèfles, ses ravissantes sculptures, est un véritable bijou architectural. Sa restauration est malheureusement incomplète ; les vitraux qui s’encadreront si bien dans les belles fenêtres ogivales manquent encore, ainsi que la décoration intérieure ; telle qu’elle est, pourtant, on ne peut qu’être séduit par la grâce, l’élégance, la légèreté de ce charmant édifice.
On entre au château par la porte de l’ouest, qui s’ouvre près d’une jolie tourelle adossée au donjon ; on pénètre dans une cour de forme bizarre, mais d’où l’on peut embrasser [p. 361] du regard tout l’ensemble harmonieux des bâtiments. Dans les tourelles sont pratiqués des escaliers en hélice, conduisant aux appartements aujourd’hui occupés par les salles du musée ; celles-ci seront au nombre d’une quarantaine quand le classement des collections sera achevé.
Avant de continuer notre visite, nous allons esquisser l’histoire du château, qui sera aussi celle de la ville.
[p. 362] Nous avons vu le couvent de Saint-Germain s’établir dans la forêt au temps de Robert le Pieux ; nous avons vu Louis le Gros protéger les moines qui l’habitaient. Ce même roi, vers 1125, fit construire auprès du monastère un château fort où ses successeurs, et particulièrement Louis IX, firent de fréquents séjours. Un hameau s’était formé auprès du monastère ; un village ne tarda pas à se créer près de la résidence royale. C’est sous le règne de ce prince que fut construite la chapelle, si proche parente de la Sainte-Chapelle de Paris. Incendié par les Anglais en 1346, le château fut rebâti vers 1365, par les soins de Charles V, qui affectionnait fort Saint-Germain. Des constructions de ce temps-là, il reste encore les fondations, quelques bases de tourelles, des fragments d’escalier et le puissant donjon rectangulaire qui fait l’angle des façades nord et ouest. Dans une des pièces de ce donjon Charles V avait installé sa librairie. La tour a conservé son aspect original dans l’ensemble ; mais plusieurs détails qui ne la déparent point ont été ajoutés ; tels la double terrasse, les balcons, les gargouilles, les contreforts supportent des vases qui sont du temps de François Ier, et le gracieux campanile, ornement inattendu mais d’un effet charmant, que Mansart bâtit sous Louis XIV.
François Ier, Henri II, Henri IV et Louis XIV se sont occupés de Saint-Germain. Sous le règne du premier de ces rois, une reconstruction à peu près totale du château fut entreprise par l’architecte Chambiges. Henri II commença l’édification du château Neuf ; mais les travaux, lentement menés, ne furent achevés que sous Henri IV. Marchand, à qui revient la gloire de la construction, avait élevé, à 400 mètres de l’ancien château, une demeure d’un style agréable, ainsi qu’en témoigne le pavillon Henri IV, ancienne chapelle, seul debout encore. Ajoutons que la résidence était de grande étendue : ses jardins, en terrasses superposées, descendaient vers la Seine et occupaient une importante partie du territoire du Pecq ; des pièces d’eau et des grottes, où le génie inventif de Claude de Maconis et [p. 363] la science de l’hydraulicien Francine avaient créé des merveilleuses choses pour le temps, ajoutaient aux attraits du château Neuf et aux charmes de son séjour.
Louis XIII, on le sait, affectionnait Saint-Germain et l’habita presque constamment. Anne d’Autriche et son fils se réfugièrent au château pendant les troubles de la Fronde. Vers 1661, le Grand Roi songea à reprendre possession de la demeure délaissée. Il faut croire que la construction de Marchand laissait fort à désirer sous le rapport de la solidité, car alors la cour trouva le château Neuf inhabitable, et dut se réfugier dans la demeure de François Ier. Au cours des années suivantes, les visites royales devinrent de plus en plus fréquentes, et les goûts somptueux de Louis XIV s’accommodèrent aussi peu du voisinage des bâtiments délabrés que de la modestie relative de ceux qu’il habitait. Près de 6 millions et demi furent alors dépensé pour les embellissements des entours et les décorations intérieurs. C’est alors, nous l’avons dit déjà, que Le Nôtre dessina le parterre et que Mansart construisit la terrasse ; malheureusement, il ne s’arrêta pas là et flanque les angles du monument de cinq lourds pavillons d’un style solennel, qui en dénaturèrent le beau caractère. Un de ces pavillons subsiste, à l’angle de la façade de l’ouest et du midi ; il nous permet de ne pas regretter les autres.
Louis XV et Louis XVI s’occupèrent peu de Saint-Germain ; sous leurs règnes, la ville végéta tristement à l’ombre du vieux château, toujours solide, auprès du neuf dont les pignons se crevassaient sous les toits éboulés. Vers la fin de 1787, le comte d’Artois songea un moment à faire réédifier la construction ; mais les préoccupations du moment et les évènements qui survinrent ne lui permirent pas de donner suite à son projet.
Saint-Germain, dès le début de la tourmente révolutionnaire, s’associa au mouvement parisien. Le 17 juillet 1789, un certain sauvage, meunier à Poissy, que l’on accusait d’accaparement, fut pendu à un réverbère. Sous la Terreur, le village, abjurant son vieux nom, prit celui de Montagne-du-Bel-Air ; [p. 364] ses sections s’intitulèrent Unité, Liberté, etc. ; son église devint un temple de la Raison, et le château allait être transformé en maison de détention, quand survint le 9 Thermidor. Longtemps encore l’herbe continua à pousser dans les cours solitaires du vieil édifice, et le vent à souffler dans les grandes salles démeublées et veuves de vitres. Puis le château, après avoir failli, en 1803, devenir une succursale de l’hôpital Saint-Louis, fut, par un décret du 8 mars 1809, affecté au logement d’une école de cavalerie. Transformé en prison sous Louis-Philippe, une affectation digne de lui, celle de musée des Antiquités nationales, lui fut donnée sous le second Empire. En même temps, sa restauration fut confiée aux soins de M. Millet.
On l’a compris de ce qui précède, de nombreux événements historiques se sont accomplis à Saint-Germain. Sans remonter jusqu’à Louis IX, qui y reçut, en 1247, la visite de Baudouin, empereur de Constantinople, nous nous bornerons à rappeler quelques faits comparativement modernes. En 1518, le château vit naître Henri II ; en 1530, François Ier y célébra, au milieu de sa cour brillante, ses noces avec Eléonore d’Autriche, sœur de Charles-Quint. Moins de quatre mois après son avènement au trône, Henri II faisait dresser devant la façade méridionale du château un champ clos dans le goût de ceux du moyen âge, et de la Chataigneraie et de Jarnac rompaient des lances devant une nombreuse assemblée. La Chataigneraie, très aimé du roi, passait pour le plus robuste et le plus adroit gentilhomme de son temps ; le baron de Jarnac, généralement peu sympathique, était d’une taille exiguë, et nul ne prévoyait qu’il pût sortir vainqueur de ce combat singulier. Pourtant l’avorton eut raison du colosse ; il porta un coup terrible à son adversaire, et ce dernier succomba moins à cause de la gravité de sa blessure qu’à cause du refus obstiné qu’il fit de suivre aucun traitement pout la guérir. Quant à ce fameux coup de Jarnac, devenu expression proverbiale signifiant traitrise, il semble prouvé que, s’il fut inattendu, il ne fut nullement déloyal. C’est encore à Saint-Germain [p. 365] que naquit Charles IX, le 27 juin 1550 ; à cette occasion de grandes réjouissances furent offerts à la population. Une partie de la vie de ce prince se passa au château ; nous y voyons, en 1570, les chefs catholiques et huguenots s’y rencontrer et se promettre une paix à laquelle aucun d’eux n’avait l’intention de demeurer fidèle. Dans les derniers jours de sa vie, presque à l’agonie, emporté en litière, nous voyons le même Charles IX quitter Saint-Germain pour aller mourir à Vincennes. Nous avons vu Louis XIV naître ici ; nous pouvons rappeler que Louis XIII y rendit le dernier soupir le 14 mai 1643. Sous Louis XIV, le château, qui avait servi d’asile à la veuve de Charles Ier, abrita encore Jacques II et sa femme après la révolution de 1688. Tous deux y moururent, le premier en 1701, la seconde en 1718.
Les temps qui suivirent virent la résidence délaissée et sont moins féconds en souvenirs. Rappelons pourtant qu’en 1815, après la bataille livrée sur le pont du Pecq, dix mille Anglais vinrent loger au château. En 1870, la ville fut occupée par les Allemands. L’invasion fut semblable à ce qu’elle était partout ; nous ne répéterons pas des détails déjà tant de fois donnés.
Nous allons maintenant visiter le musée ; c’est une assez longue mais fort intéressante promenade à travers les appartements, transformés en salles d’exposition, où se sont passés les faits que nous venons de rappeler ; c’est aussi et surtout grâce à la nature des collections réunies, grâce à l’intelligent classement des objets qui les composant, un curieux voyage à travers les monuments, les outils, les armes des temps anciens, une révélation des mœurs et des coutumes des races disparues, une évocation des grandes choses accomplies par l’humanité au temps de sa première enfance.
Dès notre entrée, dans le fossé que le pont traverse, nous voyons une allée couverte, jadis trouvée à Conflans-Sainte-Honorine et rétablie dans son intégrité autant qu’a pu le permettre l’absence de quelques pierres.
Les salles du rez-de-chaussée sont consacrées aux grands [p. 366] moulages, à la reconstitution des machines de guerre romaines, à l’exposition d’une foule d’objets des temps gallo-romain, mérovingien et carlovingien. Parmi les moulages, il faut citer ceux fort beaux des bas-reliefs de l’arc de triomphe de Constantin, et de la colonne Trajane, celui de la statue d’Auguste, trouvée en 1863, dans la ville de Livie, ceux du tombeau des Jules à saint-Remi, et les grands trophées de l’arc d’Orange. Les parures, les objets d’utilité courante sont représentés ici par une grande quantité d’anneaux, de boucles d’oreilles, de colliers, de styles, de boucles de ceinturons. Voulez-vous voir des armes ? Voici les angons des Gaulois, espèce de lance munie de deux crocs à sa partie inférieure ; voici la francisque des Francs, la scramaxe, sorte de sabre à rainues empoisonnées ; puis les catapultes et les balistes, qui servaient à lancer les traits et les projectiles. Là encore sont des autels élevés aux divinités gauloises, des bornes militaires, une grande quantité d’inscriptions gauloises et quelques autels où furent adorées des divinités maintenant inconnues.
Par l’élégant escalier qui fut l’escalier d’honneur au temps de François Ier, nous gagnons les salles de l’entresol. On y peut continuer la série d’études commencée en bas, se transporter par la pensée à l’époque romaine, revivre un moment au milieu de la mythologie gauloise, reconstruire les nécropoles de nos ancêtres, concevoir une idée des métiers qu’ils exerçaient en contemplant les outils, marteaux, pioches, faux, faucilles, etc., dont ils se sont servis. Cet autel, surmonté de divinités représentant les jours de la semaine, est un ex-voto offert au dieu Edelatus ; cette statue mutilée est celle de la déesse Sequana ; voici encore les dieux Bélus, Sex Arbor, les déesses Labé et Epona ; plus loin, vous verrez des pierres tombales de légionnaires romains, celles d’un centurion, d’un porte-aigle, un tombeau romain en briques, la statue d’un soldat gaulois, des stèles, dont les sculptures représentent des ouvriers et des artisans occupés à leur travail.
Montons au premier étage ; les salles que nous visiterons [p. 367] d’abord sont consacrées à l’exposition des objets venant de l’âge de la pierre. Les scies, les épieux, les javelots, les pointes de lance, se montrent ici dans leurs formes et leurs dimensions variées, tels que les taillaient dans le silex les hommes de l’époque tertiaire. Plus loin apparaît l’âge de la pierre polie ; les haches ont des gaines, les défenses de sanglier sont employées à fabriquer des poinçons et de menus objets de parure ; les plus beaux de nos menhirs, de nos dolmens, de nos allées couvertes, sont reproduits très exactement au vingtième de leur grandeur ; le tumulus de Gavr’inis occupe le centre d’une salle, et ses sculptures, moulées sur l’original, en tapissent les côtés.
La salle de Mars, la plus belle du château, ancienne salle des Fêtes sous François Ier, a conservé sa magnifique cheminée, et, comme salle d’exposition, est l’une des plus curieuses à parcourir. Environ deux cents verreries et poteries nous initient aux secrets de la céramique gallo-romaine. Admirez la belle collection d’antiquités du premier âge de fer, recueillie au Caucase par M. Chantre, les bronzes antiques d’Italie et les belles armures de gladiateurs, les instruments en pierre du Sahara, provenant de la première mission Flatters, des stèles étrusques, la réduction du tombeau de Secondinus ; enfin une foule d’objets préhistoriques rapportées des quatre parties du monde.
Dans la salle de la Conquête, que décore une belle figure de soldat romain, de M. Bartholdi, vous verrez avec intérêt une carte générale des peuples de la Gaule au temps de César, et un très curieux plan en relief d’Alise-Sainte-Reine, exécuté par M. Abel Maitre, et donnant une idée exacte des travaux d’envahissement et des lignes de circonvallation dont l’antique Alésia fut entourée 52 ans avant notre ère.
Au deuxième étage, une salle est consacrée à l’exposition des objets de la première époque du fer trouvés dans les tumuli ; elle renferme un grand nombre de casques, de vases et de bracelets. La salle du bronze est garnie d’œuvres caractérisant bien les tendances et les aspirations de cet âge nouveau ; il y a là des mors, des pendeloques, des couteaux, [p. 368] des pointes de lance, des épées, toutes choses un peu primitives certes, mais souvent d’un travail excessivement curieux. Viennent ensuite les lacustres, fac-similés des maisonnettes construites sur pilotis, au temps de la pierre polie, accompagnés d’une série de vêtements en lin ou en écorce d’arbre et de spécimens des aliments dont se nourrissaient les habitants de ces singuliers et malsains logis. Très remarquable ici est la série des stations lacustres du lac du Bourget.
La salle du Trésor, salle des Archives, probablement librairie sous Charles V, intéresse particulièrement les numismates. Très riche est la collection de monnaies romaines, gauloises et mérovingiennes renfermées dans ses médailliers. Quelques-uns des types exposés ici sont des pièces absolument uniques ; d’autres sont de toute rareté. La série romaine ne comprend que des pièces frappées en Gaule.
Vous voyez par ce rapide aperçu à quel point la visite du musée est à la fois curieuse et instructive. Il eut pour premier organisateur M. Beaune. Ajoutons que son classement est fait avec un soin, une clarté, un esprit de suite qui font le plus grand honneur à MM. Alexandre Bertrand et de Mortillet, qui sont actuellement chargés de sa conservation. »

Martin, Alexis

Récit par Francisco J. Herboso de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 231] Saint-Germain es una pintoresca pero monótona ciudad de 17.000 almas. No posee más atractivos que el castillo, la floresta, la iglesia y una estatua á Mons. Thiers, el libertador del territorio.
Tiene también su importancia histórica por haber nacido ahí (en el pavillon Henry II) Luis XIV y por ser el lugar del fallecimiento de Thiers.
El castillo, su principal atractivo, fué comenzado por Luis VI, denominado el gordo, quien hizo de él una fortaleza.
Durante las guerras con Inglaterra fué totalmente destruido y Carlos V lo reedificó en 1367.
Puede decirse, sin embargo, que el verdadero fundador es Francisco I, porque á él le tocó
concluirlo.
Pocos palacios han pasado por tantas transformaciones y han sido dedicados á tan diversos usos : fué en su origen, como acabamos de decirlo, [p. 232] fortaleza y en seguida residencia real, asilo de Jacobo II de Inglaterra, escuela de caballería dumnte el primer imperio, penitenciaría militar á principios del segundo y desde 1807 un interesante museo de antigüedades nacionales.
Los tres pisos, pues, están ocupados por el museo.
En el piso bajo encontramos casi todas las copias en yeso y piedra de los grabados del Arco de Constantino en Boma y varias alegorías de Trajano.
En el primero, colecciones y estatuas de piedra, ídolos antiguos, etc.
En el segundo, todos los objetos y armas de las épocas de piedra y fierro, huacas, objetos de vidrio romano, tumbas ó sean cajas cuadradas de piedra, de regular tamaño, en las cuales se depositaban los restos humanos cubiertos con tapas de vidrios.
Finalmente, en el tercero, objetos pertenecientes a los Galos : monumentos, mausoleos con momias y fac-similes de trabajos ejecutados por Julio César durante la campaña de la Galia.
La terraza del castillo domina á París con sus alrededores y goza de una hermosa y pintoresca vista. Ahí principia la gran floresta de Saint-Germain, inferior á la de Fontainebleau, pero mucho más hermosa que la de Montmorency. »

Herboso, Francisco J.

Description par Harold Clunn de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 204] The first railway constructed in Paris was that of the Compagnie du Chemin de Fer de Paris à St. Germain, whose station in the Place de l’Europe was the predecessor of the Gare St. Lazare, opened in 1842. The first train to leave Paris was that which travelled to St. Germain on Saturday, 26 August 1837, on the occasion of the Fête des Loges. King Louis Philippe, who had intented travelling, was prevented by the Chamber from entering this supposed dangerous conveyance, but was represented by Queen Amélie and her children. The duc d’Orléans travelled on the seat next to the driver. It was proposed in the first place to build the railway station near the Place de la Madeleine, but finally the Place de l’Europe was chosen for that purpose. At first the line went only as far as Le Pecq, and thence the journey had to be completed by coach. The line was nineteen kilometres long and the journey occupied thirty-five minutes. The first-class fare in closed or open carriages was two francs fifty centimes, second-class, one franc fifty centimes, and third-class, in the open luggage van, one franc.
[…]
[p. 306] The pleasant old town of St. Germain-en-Laye, containing a population of 22,000, dates back to the tenth century and grew round a convent in the forest then known as Ledia. It became a royal residence in the time of Louis VI, and is noted for its delightful situation and the salubrity of its air. On that account it is much favoured by English and American visitors as wall as Parisians. For an old town, St. Germain possesses streets which may be considered fairly wide and well paved, and includes several fines squares.
The real founder of St. Germain was Louis VI, known as Louis le Gros. Previous to that time the site of the town formed a part of the forêt de Laye, where the kings of France came to hunt. The château owes it origin to a dungeon built by Louis le Gros about 1122, which dominated the course of the Seine. During the reign [p. 307] of Saint Louis extensions were carried out, and in 1238 was erected the fine Gothic chapel which is still in existence. The original château was destroyed during the Hundred Year War, when, in 1346, both château and monastery were burnt by the Black Prince. The chapel, however, was spared.
The present palace was commenced by Charles V between 1364 and 1370, but it was Francis I who reconstructed it on a grander scale in 1539. Here he celebrated his wedding with Claude de France, daughter of Louis XII. The architects were Pierre Ier Chambiges and Guillaume Guillain, but the work was not completed until 1555 in the reign of Henri II, who made St. Germain his habitual residence. He built a second château of smaller size which was afterwards enlarged by Henri IV, but this was abandoned in 1660 by Louis XIV in favour of the larger palace, and, after being left to go to ruins, was destroyed in 1776 with the exception of the Pavillon Henri IV.
Louis XIV frequently resided at St. Germain, where he died in 1643, a few months after the death of Richelieu, his great minister ; and Louis XIV was born here on 5 Septembre 1638. After the death of his mother, Anne of Austria, this monarch took up residence at St. Germain, but, finding the palace too small for his requirements, founded the more sumptuous palace of Versailles, and presented that of St. Germain to Mme de Montespan. In 1688 Louis XIV gave it to James II of England as a residence after his exile and there the English king died en 1701. Neglected by Louis XV and Louis XVI it was turned into a military school by Napoleon I, and afterwards became a military prison. Between 1862 and 1902 it was completely restored and transformed into a museum of national antiquities.
On Saturday, 1 Septembre 1854, the palace of St. Germain was visited by Queen Victoria, who displayed a special interest in the apartments occupied by James II, and particularly the oratory in which he was accustomed to pass much of his time in prayer. The tomb of James II, which was erected by Georges IV in 1824, was renovated at the expense of Queen Victoria. On 10 Septembre 1919 the Treaty of St. Germain was signed in the château between the Allies and Austria.
The terrace, which is approached from the park or parterre, was constructed between 1669 and 1673, after the plans of Le Nôtre, and is 2,400 yards long and 30 yards wide. It is situated 190 [p. 308] feet above the Seine, and extends along the borders of the forest. From here a magnificent panorama can be obtained of the valley of the Seine and distant Paris, including Montmartre and the Sacré-Cœur, the Eiffel Tower, and Mont Valérien. The grande allée of lime-trees which separate it from the forest was planted in 1745. The containing wall of terrace was formerly topped with a wooden fence, but this was replaced during the Second Empire, between 1855 and 1857, by the present cast-iron railing. At the end of the terrace, but still in the forest, is the Château du Val, constructed by Mansart in 1673, under Louis XIV, as a rendezvous for shooting. It is now used as a Home for members of the Society of the Légion d’Honneur.
The magnificent forest of St. Germain, which is entirely walled in, comprises an area of about 11,000 acres. It occupies the land enclosed by the peninsula of the Seine extending from St. Germain to Poissy on the west and to the agricultural park of Achère on the north. The roads are straight and well kept, the principal avenue leading to Les Lodges, a country house originally built for Anne of Austria in 1644 and now an educational establishment for the daughters of members of the Légion d’Honneur. Near this spot the Fête des Loges takes place at the end of August and lasts ten days.
In the town of St. Germain, opposite the château, is the church of St. Louis, erected on the site of an earlier church. Building was commenced in 1766, but was interrupted in 1787 and not resumed till 1826. The church was finally completed in 1827 and consecrated on 2 December of that year. The Hôtel de Ville is situated in the Rue de Pontoise near the station, and at the junction of the Rues de la République and de Poissy is a bronze statue of Thiers (1797-1877), who died at the Pavillon Henri IV. The old town contains many narrow and picturesque streets centred round its two main thoroughfares, the Rues de Pologne and de Poissy. Both of these lead to the Place du Marché, which is bordered on its western side by an ancient block of colonnaded buildings and shops.
Several excellent hotels standing in their own private grounds are situated close to the park of the château, notably the Pavillon Henri IV, the Pavillon Royal and the Pavillon Louis XIV. These being principally residential, and so conveniently situated for exploring the forest, make St. Germain a most pleasant place in which to spend a holiday. On 20 March 1927 The Compagnie des Chemins de Fer de l’Etat inaugurated their new service of electric [p. 309] trains from Paris (Gare St. Lazare) to St. Germain, which now perform the journey in twenty-four minutes. »

Clunn, Harold

Récit par Sophie von La Roche de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 546] Wir kamen eben von der beruhmten Terrasse von St. Germain zuruck, die wir nicht nur wegen ihrer Schonheit, sondern auch mit einem gewissen Geist der Wallfahrt, fur das Andenken Heinrich des IV. Der sie auffuhren liess, besuchten, und von welcher man die vortrefliche Ausficht auf Paris, das Thal, die Seine und Marly hat ; ja man sagt : Dieses schone Schloss wurde nie verlassen worden seyn, wenn man Ludwig dem XIV. Die Ausficht auf die Thurme der Abten St. Denis hatte verbergen konnen, weil er nicht Kraft genug in seiner Seele fand, den Begrabnisort seiner Vorfahren mit Ruhe anzusehen. Ludwig der XI. Welcher auch den Tod furchtete, hatte dieses Schloss seinem Leibarzt, vielleicht aus der nemlichen Ursache, geschenkt ; Karl der V. hingegen hatte es, wegen der schonen Lage und [p. 547] gesunden Luft, im Jahr 1370 erbaut, und hatte freylich den Bennahmen des Weisen nicht verdient, wenn er den Gedanken des Todes nicht wie ein Mann getragen hatte. Er mag sich wohl oft bey Erblickung dieser bedeutenden Thurme vorgenommen haben, die Lorbeerkrone eines guten Nachruhms zur Zierde seiner Ruhestatte zu erwerben. KIarl der VI. verlohr St. Germain an die Englander. Sein Sohn kaufte es von einem englischen hauptmann zuruck. Franz der I. dachte darinnen an den Genuss seines Lebens bey der schonen Jagd in dem nahe anstossenden Wald. Man sieht noch an der obersten Fensterreyhe ringsumher im hof den gebrannten Salamander, welcher sein Sinnbild war. Henrich der IV. und Ludwig der XIII. vergrosserten und verschonerten es. Man will jetzo diess Schloss als Beweiss der Verganglichkeit ansehen, weil der Alcove, in welchem Ludwig der XIV. gebohren wurde, nun ein Staubwinkel ist, und die Gallerien, worinnen sich der hofstaat versammelte, Kornboden geworden sind. Ich habe nicht viel gegen diese Abanderung einzuwenden, den Ludwig der XIV. ist jetzo selbst nichts mehr, als eine Hand voll Staub, warum sollte das Zimmer davon befreyt seyn ? und nuzliche Kornmagazine fur das gemeine Wesen entehren, wie ich denke, die Stelle der Hofleute nicht sonderlich. Gerne mochte ich aber, dass der Zufall den lezten grosen Bewohner dieses von seinen Konigen verlassenen Hauses, Jacob den II. Konig von England, welcher seinen Thron verliess, in dem Zimmer hatte sterben lassen, in welchem sein Beschutzer gebohren wurde. Dieser hatte uber Veranderung und Verschiedenheit nachdenken und sprechen konnen. Merkwurdig ists, dass hier in den koniglichen Garten die ersten Springbrunnen im Grosen errichtet wurden, welche der Prasident [p. 548] Moncontis von Lyon erfand. Das Schloss ist ein groses Viereck, dessen angebaute grose Thurme auswarts als breite Vorsprunge, im Hof aber, als runde Thurme erscheinen. Das Ganze ist von dunkelrothen Ziegelsteinen und sehr hoch gebaut. Innen und aussen laufen Gallerien herum, von welchen man die angenehmste Aussicht hat. Der Theil des schonen Waldes, welcher an das Ende der Terrasse fuhrt, ist immer voll Spazierganger von der besten Menschenclasse. Man sahe ihnen an, dass Klugheit, Ruhe und Freundschaft unter ihnen wohnen. Viele angesehene Familien von Paris begeben sich hieher, eine vernunftige Stille und wohlfeilere Lebensmittel zu finden, und dennoch in der Nahe des Hofs von Versailles zu leben, wo sie leicht alles Neue erfahren, und die Gnadenzeit fur sich und die Ihrigen nutzen konnen. Wir gingen auch in die Kapelle, welche von schoner Bauart ist. Die Decke ist voll Gemalde aus der biblischen Geschichte, sehr fein gemalt, und die Einfassungen der Winkel, welche das Gemalde bildet, und die Saulen, welche das Gewolbe tragen, sind alle vortreflich vergoldet. Sie sind aber nicht nur ein Beweiss der alten Pracht, sondern auch der alten Kunst. Denn gewiss, die neuen Vergoldungen werden nicht so lange in ihrer Schonheit dauern. Ich wunschte einen alten Saal des Schlosses zu sehen. Aber er ist ganz verbaut, und wie das Louvre in Paris zu Gnadenwohnungen eingerichtet. Die Vorhöfe sind einsam und mit Gras bewachsen. Von den schonen Grotten, und in Wasserwerken sich bewegenden Gottern und Thieren, sieht man nichts mehr ; aber Leute jedes Alters, mit dem Ausdruck einer stillen Zufriedenheit, finden sich hier unter den Baumen, welches in Paris, dessen Rauchsaulen und Thurmspitzen man erblickt, nicht moglich ist, wo [p. 549] die Menschen vom Ehr und Geldgeitze, von Sorgen und Neugierde umher getrieben warden, und auch der, so in der Kutsche sizt, durch die Gegenstande der Pracht und Kunst, durch den Larmen der Fuhrwerke und Fussgänger aus dem Gleichgewichte gebracht wird. »

La Roche, Sophie (von)

Lettre concernant le mauvais état des bâtiments entourant le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Direction des Palais et manufactures
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye
Parterre et terrasse
Saint-Germain, le 30 mai 1852
Monsieur le Ministre,
Nos parterres de Saint-Germain, si visités des étrangers qui en admirent la ravissante position, la vue si pittoresque des environs, le grandiose du nouveau parterre et la proximité de sa magnifique forêt, qui en grandissant ceux qu’ils ont, ajoutent mille charmes aux parterres.
Ce charmant tableau est en revanche bien mal encadré du côté de la ville. Ici, c’est la villa Médicis qui, ayant loué aux Domaines un terrain qui dépend du parterre, non seulement se contente de la clore en treillage, bien que l’autorisation de démolir le mur qui la séparait de cette promenade ait été accordé à ses propriétaires à la condition d’établir une grille en fer suivant un projet qui nous a été communiqué.
Mais encore un des dits propriétaires laisse sa maison en façade sur la promenade en état de ruine, les murs décrépis, les baies sans fermeture, les bois apparents, enfin dans l’aspect le plus sinistré et le plus hideux qui soit imaginable.
Plus loin, derrière le chemin de fer et dans l’endroit le plus apparent à tous les yeux, d’autres propriétaires, ayant fait démolir leur maison pour vendre le terrain par lots, laissent la partie basse du mur, jadis percée de baies, dans un état affreux de démolition, semblable au fumier.
A la suite sont des propriétés auxquelles appartiennent ou ont été concédés des terrains clos par des treillages, pourris et tombant en vétusté, qui appellent par leur état misérable et leur mauvaise tenue toutes les ordres et ceux qui ont envie d’en faire.
Puis enfin, pour comble, l’état de l’embarcadère, au sujet duquel j’ai l’honneur de vous écrire une lettre à la date de celle-ci.
Pensant qu’il est de mon devoir de rendre aux abords de nos promenades un aspect en rapport avec notre organisation administrative, j’ai l’honneur de vous proposer, Monsieur le Ministre, de vouloir bien écrire à monsieur le maire de la ville de Saint-Germain afin de l’engage à rechercher avec moi et vous proposer telles dispositions qui nous paraitrons les plus convenables pour faire cesser un état de choses qui rappelle trop les mauvais moments passés.
Veuillez, Monsieur le Ministre, agréer l’assurance des sentimens respectueux de votre serviteur.
J. Cailloux »

Ministère d'Etat

Lettre concernant la restauration de la statue de Vercingétorix des parterres du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 21 octobre 1901
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez fait l’honneur de me transmettre pour avis la copie d’une lettre qui vous a été adressée par la direction des Musées nationaux à propos de la restauration de la statue de Vercingétorix placée dans le parc de Saint-Germain, lettre qui contient à ce sujet une accusation d’anachronisme que je repousse vivement.
M. le directeur des Musées a fait des recherches sur la question de savoir de quel service cette statue dépend ; il fait connaître qu’elle a été acquise par l’Etat à la suite du salon de 1874 ; le service d’architecture a été chargé de faire construire le piédestal et de surveiller la mise en place de l’objet d’art : telle a dû être sa seule intervention. Si la statue n’a pas été portée sur les inventaires des objets appartenant à la direction des Musées, c’est par omission et je vous propose, Monsieur le Ministre, de la faire réparer.
M. le directeur des Musées déclare l’œuvre médiocre. Elle a cependant été acquise par l’administration des Beaux-Arts ; c’est une considération qui ne permet pas qu’on la retranche des œuvres qui relèvent de cette administration.
Une dégradation a été commise ; il a été reconnu après longue étude qu’il convenait de la réparer, mais bien entendu dans la forme précise où elle était avant l’accident. J’ai cru, après mûre réflexion, devoir proposer que l’administration des Musées soit chargé de la dépense de restauration d’une statue qui lui appartient et j’ai pensé que le plus praticable en l’espèce était de faire couler en bronze les mains et l’épée, non en y changeant quoi que ce soit, et surtout sans commettre la lourde bévue de vouloir substituer une épée de l’âge du bronze à celle que l’artiste Millet avait cru devoir attribuer au héros gaulois. Je laisse à l’érudit qui a fait la remarque d’anachronisme toute la responsabilité de la confusion qu’il a pu faire. Si j’ai proposé du bronze, c’est que la fragilité d’une restauration en pierre la rendait impossible, et bien entendu le bronze n’aurait pas été laissé à sa patine propre, mais aurait été recouvert d’un silicate de même couleur que la pierre afin que la restauration ne soit pas trop apparente et que la solidité en soit assurée.
Des précédents peuvent être cités ; aux entrées des grandes écuries de Chantilly, les bas-reliefs en pierre représentant des chevaux fougueux ont les jambes de ces chevaux dégagées et modelées ou coulées en plomb armaturé. Je n’ai pas cru devoir proposer ce métal pour réparer le dégât de la statue de Saint-Germain à cause de la flexibilité.
En conséquence des remarques qui précèdent, je vous propose d’inviter monsieur le directeur des Musées nationaux à faire porter sur ses inventaires la statue de Vercingétorix, comme appartenant à son administration, et de lui demander d’allouer sur les crédits dont il dispose la somme nécessaire pour la réparation du dégât, la dépense ne pouvant incomber au service des Bâtiments civils et des Palais nationaux.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet
P. S. Les archives de Saint Germain ne renferment qu’une note concernant la statue de Vercingétorix. Elle émane de l’architecte Millet :
A la date du 22 novembre 1876, on approuve une dépense de 435 francs pour construire le piédestal de la figure de Vercingétorix.
Ce piédestal sera complété sur l’exercice 1877. La dépense de 435 francs sera payée sur le budget des grosses réparations, chapitre XXIV du budget de l’exercice courant. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant la suppression des courts de tennis installés dans les fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 14 février 1912
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts (bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux)
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que, sur votre demande, transmise par mes soins à monsieur le préfet du département de Seine-et-Oise, celui-ci a pris, en date du 7 février courant, des arrêtés retirant les diverses autorisations concédées dans les fossés du château de Saint-Germain-en-Laye pour l’exercice de la gymnastique et l’installation de jeux de lawn-tennis et de croquet.
En conséquence, j’ai donné au portier l’ordre de ne plus laisser pénétrer dans les fossés du château les concessionnaires déchus.
Pour l’architecte en chef, décédé,
L’architecte ordinaire
H. François »

Ministère de l'Instruction publique

Demande de la Ville pour qu’une statue de Louis XIV soit placée sur le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Une députation du conseil municipal ayant eu l’honneur d’être [reçue] par le Roi à Neuilly le 20 mai 1841, le maire saisit cette occasion pour rappeller à Sa Majesté une demande qui lui avait été faite d’une statue de son illustre ayeul Louis XIV, qui est né à Saint Germain en Laye, et qui, placée sur le parterre, deviendrait son plus bel ornement.
Sa Majesté eut la bonté de promettre de prendre cette demande en considération, et annonça qu’Elle croyait qu’il y en avait une de disponible, qua dans tous les cas le moule existant, il serait facile d’en faire couler une.
Le maire a fait des démarches auprès de monsieur de Cailleu, directeur des musés royaux, mais sans aucun succès jusqu’à ce jour.
Depuis l’occupation du château par le pénitencier militaire, la ville n’a plus d’autres attraits aux yeux des étrangers que sa forêt, sa terrasse et le parterre. Il serait bien à désirer que la liste civile consentit à faire faire quelques embellissements sur le parterre, qui est le point d’arrivée du chemin de fer et celui de la réunion des promeneurs pendant la belle saison.
Monsieur le préfet, en informant monsieur le maire par sa lettre en date du 21 août 1840, qu’il avait adressé à monsieur de Montalivet la délibération du conseil municipal ayant pour objet d’obtenir le placement d’une statue de Louis XIV sur le parterre, l’informait qu’il l’avait vivement appuyée. Les habitans verraient avec une bien grande satisfaction se réaliser le vœu émis par le conseil.
Le maire »

Lettre concernant l’envoi à Saint-Germain-en-Laye de deux groupes sculptés destinés aux parterres

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Division des Bâtiments et de la dotation mobilière
Bureau des Bâtiments
Paris, le 16 juillet 1853
M. Clerget, architecte du palais de Saint-Clous
Monsieur,
M. Cailloux, architecte des parterres et terrasse de Saint-Germain, m’a fait connaitre qu’il s’était assuré auprès de vous que les deux groupes qui se trouvent à l’entrée de la cour d’honneur du palais de Saint-Cloud doivent, après avoir été enlevés de cette place, rester sans emploi, et il m’a demandé d’en disposer en faveur des parterres de Saint-Germain.
Je vous autorise, Monsieur, aussitôt qu’il vous sera possible, à faire la remise à M. Dufrayer, actuellement architecte des terrasse et parterres de Saint-Germain, des deux groupes dont il s’agit pour la destination indiquée.
Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.
Le ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur
Signé : Achille Fould »

Ministère d'Etat

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