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Millet, Eugène
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Lettre concernant les travaux réalisés par l’architecte Millet à la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain, 25 juillet 1879
A monsieur le ministre de l’Instruction publique
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli un décompte et un certificat de réception tous deux en double expédition, dont une sur timbre, ainsi que quatre certificats de payement en double expédition. Toutes ces pièces sont relatives aux travaux de restauration exécutés sous la direction de M. Millet à la chapelle Saint-Louis du château de Saint-Germain-en-Laye pendant les exercices 1876, 1877 et la première partie de l’exercice 1878.
Leur ensemble constate, tant en travaux qu’en frais de direction, une dépense totale de 68274 f. 00 à l’aide de laquelle ont été exécutées toutes les reconstructions du mur sud de la chapelle depuis le sommet de l’abside jusqu’au sixième contrefort. Elle comprend aussi la reconstruction des croisées comprises entre les contreforts de ce mur, celle de l’arcature, des piliers intérieurs et des deux oratoires, enfin la construction des murs du petit fossé de la chapelle du côté de la cour, celle de l’égout sous la chapelle, ainsi que des épuisements nécessités par la fouille du puits qui reçoit les eaux du comble.
Le crédit accordé s’élevant à 118274 f. 00 et cette somme devant être dépensée par annuités de 25000 f. chacune, M. Millet avait déjà fourni, pour les exercices 1874 et 1875, un premier décompte s’élevant à 50000 f. 00
Il restait donc pour les exercices 1876, 1877 et une partie de 1878 la somme de 68274 f. 00
Ce sont les pièces comptables de cette dépense que j’ai l’honneur de soumettre aujourd’hui à votre approbation.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
L’inspecteur Eugène Choret
Vu par l’architecte soussigné
A. Lafollye
P.S. Il est à remarquer que la dépense pour chaque année ayant été fixée à 25000 f., il ne restait plus pour 1878 que la somme de 18274 f. Dans le but de compléter l’annuité de 25000 f. pour cet exercice, M. Millet préleva une somme de 6726 f. sur le crédit de 50000 f. accordé par Monsieur le Ministre en 1878. Cette somme de 6726 f. fait l’objet d’un autre décompte dont j’ai l’honneur de soumettre également, mais dans un envoi séparé, toutes les pièces de comptabilité à l’approbation de Monsieur le Ministre. »

Lafollye, Joseph-Auguste

Certificat de réception des travaux réalisés par l’architecte Millet à la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Monuments historiques
Département de Seine-et-Oise
Ville de Saint-Germain-en-Laye
Restauration de la chapelle Saint-Louis du château
Exercices 1876, 1877, 1878
Certificat de réception des travaux exécutés par M. Morin Bigle, entrepreneur demeurant à Saint-Germain-en-Laye, rue Neuve-d’Hennemont, n° 12, pour la restauration de la dite chapelle, pendant les trois exercices ci-dessus.
L’an mil huit cent soixante-dix-neuf, le 25 juillet, nous soussigné architecte du gouvernement chargé de la restauration du château de Saint-Germain et de la chapelle Saint-Louis qu’il renferme avons procédé, en présence de l’entrepreneur, à la réception définitive des travaux de maçonnerie qu’il a exécutés pour la dite restauration pendant les exercices 1876, 1877 et 1878.
Après avoir examiné ces travaux dans toutes leurs parties, nous avons constaté qu’ils avaient été exécutés en matériaux de bonne qualité, taillés et mis en œuvre avec soin et suivant les règles de l’art, et conformément aux plans et aux détails dressés par monsieur Millet, alors architecte de l’édifice.
En conséquence, nous avons été d’avis qu’il y avait lieu de prononcer la réception définitive des travaux dont il s’agit, et à cet effet nous avons dressé le présent procès-verbal que nous avons signé.
Fait à Saint-Germain-en-Laye le 25 juillet 1879.
L’architecte du château
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 avril 1879
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
M. Choret, inspecteur des travaux du château, m’a communiqué les propositions qu’il a présentées à Monsieur le Ministre pour l’exercice 1879.
Ces propositions sont ainsi réparties entre les différents corps d’état :
Maçonnerie : 64761 f. 90 c.
Charpente : 11000,00
Menuiserie : 16000,00
Serrurerie : 10500,00
Peinture et vitrerie : 9500,00
Sculpture : 7000,00
Ensemble : 118761 f. 90 c.
J’ai examiné avec soin l’importance et la nature des travaux à exécuter dans chaque corps d’état, et j’ai l’honneur d’exposer à Monsieur le Ministre que ces travaux, sauf la maçonnerie et la sculpture, sont susceptibles d’être mis en adjudication.
Les travaux de maçonnerie consistent dans la continuation des travaux de reprises, de maçonneries de murs, de contreforts, de voûtes etc. Il serait difficile en ce moment, pour ne pas dire impossible, de délimiter les travaux qui pourraient faire l’objet d’une adjudication. Outre cette raison, les procédés employés pour l’exécution des maçonneries viendraient y mettre obstacle. Ces procédés consistent surtout dans la taille de la pierre à pied d’œuvre, avant la pose, dans les soins à prendre pour poser ces pierres taillées, moulurées ou sculptées, sans en épaufrer les arêtes.
Ces procédés exigent des bardeurs et des poseurs habités à ce travail, bardeurs et poseurs qu’un nouvel entrepreneur devra former, ce qui ne lui permettrait pas de aire les travaux aux conditions dans lesquelles peut les faire l’entrepreneur actuel, dont le chantier est instruit et expérimenté.
Pour ces raisons, je crois devoir proposer à Monsieur le Ministre d’ajourner la mise en adjudication des travaux de maçonnerie et de continuer à les faire exécuter sur soumission moyennant un rabais sur la série des Bâtiments civils. Toutefois, je me réserve d’étudier cette question pendant cet exercice, afin de m’assurer si l’entrepreneur consent à un rabais suffisant.
Il me paraît également impossible de proposer à Monsieur le Ministre de mettre en adjudication les travaux de sculpture. Ces travaux sont exécutés depuis plusieurs années par des artistes formés par M. Millet qui, grâce à une parfaite interprétation des anciennes sculptures, en ont fait revivre la manière et le style. On verrait facilement le travail d’une autre main et on perdrait ainsi l’harmonie et l’unité qui rendent aujourd’hui si remarquable l’œuvre de M. Millet.
Les travaux de charpente, de menuiserie, de serrurerie, de peinture et de vitrerie sont au contraire susceptibles d’être mis en adjudication. Ils consistent pour la plupart dans des répétitions de travaux déjà existants. Les entrepreneurs qui seront appelés à concourir pourront facilement apprécier le travail.
Je viens en conséquence prier Monsieur le Ministre, quand il aura examiné cette question, de vouloir bien me faire connaître sa décision dans le délai le plus rapproché, pour que je puisse dresser sans retard les pièces nécessaires pour l’adjudication (cahier des charges spécial pour chaque corps d’état, etc.).
En effet, le moment de commencer ces travaux est arrivé si l’on veut qu’ils soient terminés dans le délai réglementaire et, de plus, M. le conservateur du musée attend avec impatience l’instant où il pourra livrer au public les nouvelles collections dont le musée vient de s’enrichir.
La mise en adjudication des travaux devant avoir pour conséquence de ne pas permettre de commencer l’exécution avant le mois de juin, pour éviter tous les ans un semblable retard, si préjudiciable aux travaux, je crois devoir proposer à Monsieur le Ministre de faire une adjudication devant durer cinq ans consécutifs ou jusqu’à l’achèvement des travaux.
En attendant les instructions de Monsieur le Ministre, j’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre de l’architecte Lafollye concernant les documents de l’architecte Millet sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain, 18 octobre 1879
A Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joints les renseignements que vous me demandez par votre lettre du 10 courant.
Je crois devoir exposer à Monsieur le Ministre que pour pouvoir lui donner ces renseignements, j’ai dû les demander à l’entrepreneur lui-même, M. Morin Bigle, attendu que les héritiers de M. Millet ont gardé toutes les pièces de comptabilité qui se trouvaient chez lui lors de son décès.
Au moment où j’ai reçu la lettre de Monsieur le Ministre, j’allais l’informer qu’après avoir pris possession de mon service, j’ai écrit, en mai dernier, à M. Naples, neveu de M. Millet, de vouloir bien me remettre les pièces et les dessins relatifs au château de Saint-Germain et qui étaient restés chez son oncle.
Ma lettre ayant été suivie d’une réponse que je joins à cet envoi et dans laquelle M. Naples semblait rendre les inspecteurs des deux agences responsables des pièces qui pouvaient manquer, j’ai fait procéder au recollement des dessins et des pièces de comptabilité qui se trouvaient à l’agence du château et à l’agence des parterres et des terrasses.
J’ai constaté que, sur 331 dessins numérotés, il en manquait 53 dont l’état est ci-joint.
Renseignements pris, que quelques-uns de ces dessins ont été détruits dans un incendie qui a éclaté chez le maître menuisier et qu’une autre partie, envoyée à l’exposition de Londres, n’était pas revenue à l’agence et qu’elle était restée dans les cartons de M. Millet à Paris.
J’ai été informé en même temps que M. Millet conservait à Paris toutes les minutes des lettres adressées à l’architecte soit par les travaux publics, soit par les Beaux-Arts, et qu’il conservait également à Paris le livre de comptabilité relatif aux crédits alloués pour les travaux de la chapelle par le comité des Monuments historiques, ainsi que les pièces contentieuses comprenant les minutes des contrats et des baux passés entre l’Etat et la compagnie des chemins de fer de l’Ouest.
J’ai écrit à M. Naples et Selmersheim le 27 septembre dernier pour leur demander de nous communiquer, pour en faire des calques, les feuilles de dessins dont M. Millet avait les doubles à Paris, désireux que j’étais de compléter l’œuvre du maître qui doit exister intacte dans les archives du château. Je leur ai demandé aussi d’échanger les lettres administratives originales adressées à l’architecte contre les copies qui peuvent se trouver dans les bureaux des agences, et enfin de nous remettre les pièces concernant le contentieux et la comptabilité.
Ma demande étant restée sans réponse, je viens vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir bien intervenir auprès des héritiers de M. Millet pour que les dessins ainsi que les pièces comptables appartenant à l’administration soient restituées aux deux agences, celle du château et celle des parterres et terrasses.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre tout dévoué serviteur.
A. Lafollye »

A cette lettre est joint :
« Saint-Germain, le 18 octobre 1879
Château de Saint-Germain-en-Laye
Etat des feuilles de dessein qui manquent au bureau de l’agence du château
Feuille n° 23. Détails de la façade nord

  1. 1ère poutre de l’entresol du bâtiment nord
    63, 64, 65. Couronnement de la tourelle des cabinets d’aisances, croisées de cette tourelle
    69, 70. Arcs-boutants supérieurs du donjon.
  2. Souche de cheminées de la salle des fêtes.
  3. Epi du pavillon de l’horloge
  4. Parquet du 1er étage du donjon et du bâtiment nord
  5. Croisées du donjon
    101, 103, 104, 107. Croisées du bâtiment nord, au premier étage et à l’entresol
  6. Croisées de l’entresol et du 2ème étage du bâtiment nord
    112, 114, 115. Logement du concierge
    117, 118. Portes du 1er étage du donjon et du bâtiment nord
    121, 122. Croisées de l’étage ci-dessus
  7. Grande porte vitrée du logement du concierge
  8. Porte du 2ème étage du bâtiment nord
  9. Boiseries du logement du concierge
  10. Crémones du 1er et du 2ème étage du bâtiment nord
  11. Voûte de la 2ème salle du 2ème étage du bâtiment nord
  12. Boiseries du 1er étage du donjon et du bâtiment nord
  13. Atres des cheminées du bâtiment nord
  14. Porte du salon du concierge
  15. Armoires du salon du concierge
    212, 212 bis, 212 ter. Terrasse-trottoir du parterre devant la façade nord du château
  16. Donjon, bibliothèque du 1er étage
  17. Vases de la terrasse-trottoir devant la façade nord
  18. Nivellement des fossés
  19. Bâtiment nord, 2ème étage, salle à 3 croisées : vitrines adossés aux contreforts
  20. Pavillon sud-est, couronnement de l’angle sur la cour
  21. 273, 274. 3 photographies remises à M. Morin en remplacement de ces 2 feuilles

  22. Porte sur la façade sud
  23. Soubassement de la chapelle
  24. Armature en fer des vitraux de la croisée centrale de l’abside de la chapelle
  25. Cave et tuyaux de chaleur du calorifère du bâtiment sud
    319, 320. Bâtiment nord, 1er et 2ème étage, salle à 4 croisées, détails des vitrines adossées
    321, 322. Détails de maçonnerie concernant la passerelle sur la rue Thiers
    Vu, l’architecte
    Saint-Germain, le 18 octobre 1879
    A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Procès-verbal d’une séance du conseil général des Bâtiments civils concernant les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Questel, inspecteur général, a la parole pour la lecture de son rapport sur les projets dressés par M. Lafollye, architecte, ayant pour objet : le premier de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet, son prédécesseur, pour l’installation de la bibliothèque et celle du logement du conservateur du musée, le second la construction de l’entrée primitive de la chapelle et de la verrière placée au-dessus de la porte, côté de la cour.
Plaçant sous les yeux du conseil les plans anciennement dressés par M. Millet et ceux de M. Lafollye, M. Questel donne communication du rapport rédigé par ce dernier architecte à l’appui de son projet et accompagne cette lecture e toutes les explications propres à aider le conseil dans son travail de comparaison et d’appréciation.
Le premier projet de M. Lafollye ne soulève aucune critique et le conseil serait tout disposé à l’adopter préférablement à celui de M. Millet, mais le 2e projet ne se présente pas dans les mêmes conditions : la dépense de son exécution doit être partagée par le ministère des Beaux-Arts aussi, se réunissant à l’opinion de son rapporteur, le conseil pense-t-il qu’il ne pourrait être pris de décision que lorsque l’on aurait fait sur place un examen auquel serait conviée d’assister une délégation des archives des Monuments historiques essentiellement intéressés dans la question.
En conséquence, le conseil ajourne son avis sur l’ensemble des travaux à exécuter jusqu’après sa visite au château de Saint-Germain. »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Conseil général des Bâtiments civils
Séance du 13 janvier 1880
Rapport fait au conseil par M. Questel
Messieurs,
M. Lafollye, architecte, a adressé le 27 décembre dernier à M. le ministre des Travaux publics deux projets relatifs à la restauration du château de Saint-Germain ayant pour objet : le premier, de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet pour l’installation de la bibliothèque et celle du logement du conservateur du musée ; le second, la restitution de l’entrée primitive de la chapelle et de la verrière placée au-dessus de la porte, côté de la cour.
Ces projets exprimés sur huit feuilles de dessins sont accompagnés d’un rapport et d’un devis comparatif des dépenses.
Le premier projet se compose d’abord de deux dessins dressés par M. Millet présentant les plans des distributions projetées par cet architecte au rez-de-chaussée, à l’entresol, au premier et au deuxième étage du bâtiment nord-est, ensuite de trois autres dessins dressés par M. Lafollye comprenant les mêmes plans, excepté cependant que celui du deuxième étage est remplacé par celui d’un entresol qui existerait au-dessus du premier étage. Ces dessins font connaître les modifications proposées.
Le second projet comprend également trois dessins, dont l’un, signé de M. Millet, est un plan général du rez-de-chaussée du château, le deuxième, signé de M. Lafollye, est un plan de la portion du château dans laquelle la chapelle est située ; il indique que l’entrée de la chapelle n’aurait plus lieu dans la seconde travée par la porte de style renaissance qui était restée en place jusque dans ces derniers temps, mais par la porte du XIIIe siècle qui, sur la face nord, dans la première travée, formait à l’origine l’entrée de la chapelle. Cette porte, qui a été découverte récemment et dont M. Millet a sans doute ignore l’existence était renfermée dans les massifs de maçonnerie de la tourelle située dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment ouest. C’est pour démasquer cette porte et la verrière qui la surmonte que M. Lafollye demande l’autorisation de démolir la dite tourelle, en faisant remarquer qu’après la suppression de l’escalier qu’elle renferme, le bâtiment de face du château restera desservi par trois autres escaliers.
L’architecte propose en outre de supprimer la petite sacristie projetée par M. Millet, et cela en vue de mettre à découvert une autre porte du XIIIe siècle qui existe aussi sur la face sud de la chapelle. Les motifs sur lesquels M. Lafollye s’appuie pour justifier les modifications qu’il voudrait apporter aux projets de son prédécesseur étant développés dans un rapport daté du 26 décembre 1879, je demande au conseil la permission de lui donner lecture de cette pièce.
(Lecture du rapport de M. Lafollye)
En ce qui concerne le premier projet, celui qui a rapport à la bibliothèque et à l’appartement du conservateur, je n’hésite pas à donner la préférence aux dispositions proposées par M. Lafollye. Elles sont évidemment meilleures. La bibliothèque, qui était étroite et d’une forme peu gracieuse, devient une salle de dimensions et de proportions convenables. L’escalier qui descend au dépôt des livres est disposé de manière à donner un meilleur aspect à l’antichambre de la bibliothèque. Je pense seulement qu’il conviendrait d’établir la porte de la dite bibliothèque vis-à-vis celle qui, de l’escalier d’honneur, donne accès dans l’antichambre. Les indications mises sur la feuille de l’état actuel font penser que la porte dont il est question n’a pas encore été percée.
Quant aux autres portions du même étage destinées à l’appartement du conservateur du musée, nous reconnaissons aussi que la distribution nouvelle est infiniment préférable à l’ancienne qui, vraisemblablement, aurait été modifiée par son auteur au cours des travaux. Tel qu’il se présente maintenant, l’appartement serait aussi commode qu’il peut l’être dans l’emplacement dont on dispose. Le cabinet du conservateur, la salle à manger et le salon sont convenablement installés au premier étage. Les chambres à coucher et la cuisine sont placés à l’étage au-dessus. Un concierge et deux employés-gardiens sont placés dans de bonnes conditions soit au rez-de-chaussée soit à l’entresol. J’ai en conséquence l’honneur de proposer au conseil d’émettre l’avis qu’il y a lieu d’approuver cette première partie des modifications proposées par M. Lafollye.
Relativement au deuxième projet, celui qui a rapport à la chapelle, il me semble qu’il serait intéressant, pour ce monument remarquable de l’époque de saint Louis, de débarrasser complètement sa façade latérale des constructions du XVIe siècle qui en masquent la première travée dans laquelle la porte de l’édifice est pratiquée, mais je dois faire connaître au conseil que, par exception, le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts concourant à la restauration de la chapelle, on ne pourrait peut-être modifier le projet approuvé par les parties intéressées sans en prévenir M. le ministre de l’Instruction publique, qui voudra sans doute, à ce sujet, prendre l’avis de la commission des Monuments historiques ressortissant à son administration. Alors, en vue de la reprise des travaux dès les premiers beaux jours, il y aurait lieu de provoquer d’urgence une visite contradictoire de cette commission et du conseil, ou au moins d’une sous-commission de chacune de ces compagnies, afin que cette question, qui a son importance au point de vue archéologique, ne puisse être tranchée qu’après mûr examen.
Si au contraire, par site des conventions faites entre les deux administrations, l’intervention de la direction des Beaux-Arts n’était pas nécessaire, je demanderais toujours que le conseil ne se prononçât qu’après avoir vu les lieux. Je crois ne pouvoir assumer seul la responsabilité d’un avis sur cette grave question.
Telle est la proposition que j’ai l’honneur de soumettre à la sage appréciation du conseil. »

Ministère des Travaux publics

Lettre de l’architecte Lafollye concernant l’aménagement du logement du conservateur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 20 mai 1880
Monsieur le Ministre
Conformément aux instructions contenues dans la lettre que vous avez bien voulu m’adresser le 24 avril dernier, je me suis empressé d’étudier un projet pour aménager le 2e étage du bâtiment sud du château pour y installer le logement du conservateur du musée.
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le projet comprenant deux dispositions.
Dans la première, le salon comprend deux des travées voûtées et les chambres à coucher sont placées près de l’escalier de droite, particulièrement affecté au logement du conservateur.
Dans la 2e, au contraire, les salles voûtées sont aménagées en chambre à coucher et le salon est placé près de l’escalier.
Dans les deux projets, le cabinet du conservateur est au premier étage, à proximité de l’escalier qui dessert le logement. Un petit salon destiné à recevoir les boiseries du temps de Louis XIV emmagasinées à la vénerie vient à la suite. Enfin, une pièce qui pourrait servir pour des commissions est annexée à la bibliothèque qui occupe le reste de l’étage.
Le dossier que j’adresse à M. le Ministre comprend :
1° deux plans du 2e étage (logement du conservateur)
2° un plan du 1er étage avec le cabinet du conservateur
3° le plan du 1er étage dressé par M. Millet
4° le plan du 1er étage et de l’entresol proposé en dernier lieu par l’architecte (18 janvier)
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Rapport concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport à la commission par M. Ruprich-Robert, inspecteur général, sur les modifications proposées en ce qui concerne la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye, Seine-et-Oise
Séance du 21 février 1880
M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, fait une seconde proposition de travaux qui intéresse particulièrement la chapelle élevée au treizième siècle.
Si les changements de distribution déjà soumis à M. le ministre des Beaux-Arts ont eu pour objet de donner satisfaction aux exigences d’une affectation relevant directement du ministère des Travaux publics, et si ces changements sont admis, il n’en sera sans doute pas de même quand il s’agira de la conservation proprement dite du monument et que cette conservation sera compromise. Nous pensons que les décisions de la commission des Monuments historiques et de M. le ministre des Beaux-Arts, quelles qu’elles soient, ne visant que cette question devront être suivies de point en point, la dite commission étant, en effet, dans ce cas, seule compétence. En principe, pensons-nous, il en doit toujours être ainsi. Si les dispositions d’un édifice classé ne pouvaient être appropriées à un service déterminé qu’en manière d’après coup et étaient insuffisantes, il serait préférable de renoncer à cette destination qui peut toujours trouver satisfaction ailleurs, tandis qu’il n’y a qu’un moyen de conserver un monument classé, c’est de le respecter et cela dans les limites tracées par la commission compétente.
Nous arrivons au projet.
On sait que la chapelle du château de Saint-Germain a été enclavée au seizième siècle et depuis dans des bâtiments d’un tout autre style et qu’elle forme le cinquième côté d’un pentagone irrégulier. En élevant ces constructions, l’architecte de François 1er plaça, dans trois des angles de cette cour, des tours contenant des escaliers. L’une de ces tours fut construite dans l’angle formé par l’un des côtés de la cour et la chapelle, dont elle recouvre la première travée. La façade occidentale de la chapelle et sa magnifique rosace furent aveuglées, ainsi que deux travées de l’abside à cinq pans. Il est certain que l’on peut considérer ces adjonctions comme des mutilations, mais dans la restauration générale entreprise aujourd’hui, est-il raisonnable de les faire disparaître en totalité, ou même en partie ? Telle est la question que soulève le projet de M. Lafollye, qui pense que la tour placée contre la première travée de la nef doit être supprimée.
Voici l’exposé de sa proposition :
« M. Millet, dit-il, avait l’intention de restaurer la tour N (voir le plan) dans laquelle on a retrouvé en 1877 l’ancienne porte d’entrée de la chapelle (on savait depuis 1862 qu’elle devait se trouver à cet endroit). La vis que renferme cette tour dessert l’entresol et le 1er étage, dont la salle de Mars ou grande salle du palais, est desservie par trois escaliers. Ce corps de bâtiment devant être transformé en salle de musée, la vis N deviendrait inutile et sa suppression permettrait 1° de restaurer l’ancienne porte de la chapelle retrouvée presque intacte dans l’escalier, 2° de restituer la verrière au-dessus dans toute la largeur de la travée, 3° de donner une fenêtre de plus à la façade en retour sur la cour. »
Nous ne serions pas d’avis d’approuver la proposition de M. Lafollye et de démolir la tour dont il s’agit, parce que 1° l’architecte M. Millet, qui a commencé la restauration du château, a pris, avec raison, le parti de conserver la chapelle du 13e siècle et toutes les constructions du temps de François 1er, à l’exception de toutes autres adjonctions, 2° que cette cour François 1er forme un très bel ensemble qu’il faudrait bien se garder d’appauvrir par une destruction de ce genre, 3° que l’entrée de la chapelle, au 13e et au 16e siècles, a toujours été placée au même endroit, c’est-à-dire que si la construction de la tour a mutilé l’architecture de cette porte, le passage sous l’escalier n’en a pas moins été conservé, que ce n’est que sous Louis XIV qu’il a été bouché et remplacé par une autre porte dans la travée à côté, 4° que la suppression de la tour ne suffirait pas à rendre à la chapelle son aspect primitif, puisqu’il existe, sur d’autres points, des additions que l’on ne peut se dispenser d’accepter, 5° enfin que la conservateur ne peut nuire à la destination nouvelle.
Nous avons donc l’honneur de proposer à la commission de demander à l’architecte un projet de restauration de la porte du 13e siècle en s’attachant à rendre apparente dans l’escalier sa belle architecture extérieure, ce qui, nous le reconnaissons, pourra présenter quelques difficultés d’étude, mais ne nous a pas paru impossible, et de remanier l’état de situation qu’il a présenté et duquel il résulte un boni de 20000 f. sur les dépenses qu’entrainerait le projet de M. Millet.
Quant à la suppression, dans ce projet, d’une sacristie qui devait être placée à l’extérieur, devant la 1ère travée de la nef au sud, et au rétablissement de l’ancienne porte retrouvée qui occupait cette travée, nous serions d’avis d’adopter cette proposition. En effet, d’une part, cette sacristie serait aujourd’hui sans utilité, et, d’autre part, le sol extérieur ayant été abaissé de plusieurs mètres pour créer le fossé de la nouvelle enceinte, le balcon dont parle M. Lafollye n’étant que la continuation de la galerie ou passage adopté par M. Millet dans les autres travées, galerie traitée en style du 16e siècle, il n’y aurait pas à craindre que l’usage primitif de cette porte fut confondu avec le nouvel état de choses.
Enfin, M. Lafollye touche un 3e point sur lequel nous différons d’opinion avec lui. La restauration du château, dit-il, n’ayant pas un caractère absolument archéologique, l’affectation des bâtiments à un musée ayant restreint le personnel logé à quelques employés, il semble que l’entrée avec pont-levis ménagée sous l’appartement du conservateur, très rapprochée de la porte principale, pourrait être supprimée sans inconvénient. Nous ne le croyons pas. Toutes les distributions adoptées pour le logement du concierge, qui sont exécutées et qui devront être conservées, ne pourraient plus s’expliquer si le pont-levis était supprimé, et il serait absolument regrettable d’ailleurs de faire disparaître, sans qu’on puisse justifier la raison de ce changement, des dispositions anciennes, restituées et pleines d’intérêt.
Des propositions faites par M. Lafollye, il me semble donc, ainsi que nous l’avons dit plus haut, que les seules qui puissent être acceptées par la commission sont le rétablissement des deux portes de la chapelle situées dans la 1ère travée au sud et au nord, en tenant compte des observations qui ont été développées dans le cours du présent rapport.
18 février 1880
Ruprich Robert
Conclusions adoptées »

Rapport concernant l’aménagement de l’appartement du conservateur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport à la commission par M. Ruprich-Robert sur le château de Saint-Germain-en-Laye, Seine-et-Oise
Séance du 21 février 1880
M. le ministre des Travaux publics communique à son collègue M. le ministre des Beaux-Arts un projet de M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, qui a pour objet d’apporter des modifications à celui de M. Millet, dont plusieurs parties sont déjà exécutées.
M. Lafollye fait remarquer que les plans laissés par son prédécesseur ne donnent que la disposition de la bibliothèque du musée, du salon du conservateur, et de son cabinet de travail. L’étage complémentaire devait être établi dans l’entresol du 1er étage, mais ce plan n’a pas été produit. Il a paru au nouvel architecte que la distribution de M. Millet présentait différents inconvénients et il en propose une nouvelle.
Il faut dire que la grosse construction de la bibliothèque du musée est achevée. On serait alors obligé de détruire le mur en pierre élevé par M. Mille et voici les raisons sur lesquelles on appuie cette proposition : la salle n’est éclairée que d’un seul côté, l’antichambre qui la précède est en partie occupée par l’escalier qui conduit au dépôt des livres, et la dite salle, après ces changements, aurait, dit-on, une largeur en harmonie avec sa destination. Nous ne pensons pas qu’il y ait un véritable avantage à supprimer ce mur, que l’éclairage d’une bibliothèque soit meilleur avec des fenêtres des deux côtés opposés, que les murs, coupés chacun par trois ouvertures, ainsi que cela aurait lieu, vaille, pour y établir des rayons, un mur plein et continu, ni que l’escalier de service dont il a été question rende l’antichambre de la salle véritablement bien incommode. Et de plus, si l’on considère qu’il y a une dépense faite, il serait peut-être plus sage d’engager le conseil des Bâtiments civils à ne pas se déjuger à si peu de temps d’intervalle en faisant disparaître un mur nouvellement construit.
M. Lafollye reporte encore le cabinet du conservateur à la place du salon projeté parce que ce dernier a son entrée directe sur l’escalier, ce qui est en effet regrettable. Mais dans la première disposition, le cabinet de travail est situé près de la bibliothèque, ce qui est bien un avantage pour un lettré, et il est accompagné de closets qui ont disparu dans le nouveau projet pour être reporté à l’entresol au-dessus, ce qui est fâcheux. Enfin, le public pouvait se rendre au cabinet du conservateur, et même à son appartement, par l’escalier d’honneur, tandis que l’autre escalier n’étant plus que particulier, l’inconvénient de l’entrée directe par le salon devenait moindre. Dans le premier projet, les approvisionnements de la cuisine doivent passer par le salon ou par l’escalier d’honneur, ce qu’il faudrait pouvoir éviter.
Sans insister plus longtemps sur les changements réclamés et qui ont pour résultat de produire quelques avantages, mais aussi des inconvénients sérieux, nous sommes d’avis de signaler les uns et les autres à M. le ministre des Travaux publics.
En résumé, ces diverses manières de donner satisfaction aux besoins des services n’ayant pas d’action directe sur la conservation proprement dite du monument historique, nous ne pensons pas qu’il y ait lieu de s’opposer à l’exécution du projet de M. Lafollye, mais nous faisons toute réserve quant aux autres propositions non indiquées ici, pour lesquelles les compétences nous semblent appartenir uniquement à la commission des Monuments historiques et qui sont examinés dans notre second rapport.
16 février 1880
Ruprich Robert
Conclusions adoptées »

Procès-verbal d’une séance de la commission des Monuments historiques concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 198] M. Ruprich-Robert donne lecture d'un premier rapport concernant les modifications proposées par M. Lafollye, architecte, au projet de M. Millet. Ces modifications ont pour objet de donner satisfaction aux besoins du service, mais elles présentent des inconvénients sérieux que M. le rapporteur croit devoir signaler, tout en estimant qu'il n'y a pas lieu de s'opposer au dit projet, mais sous toutes réserves relativement à d'autres propositions qui font l'objet d'un deuxième rapport.
Conformément à l'opinion de M. le rapporteur, la commission émet l'avis qu'il n'y a pas lieu de modifier les dispositions établies par M. Millet, en ce qui concerne la bibliothèque du musée, le salon et le cabinet du conservateur.
Quant à l'appartement du conservateur qui devait trouver place dans un étage complémentaire à établir dans l'entresol du premier étage, M. de Mortillet soulève une question préjudicielle. D'après les plans primitifs de M. Millet, le château ne devait pas contenir de logement. L'entresol en question serait dès lors employé comme annexe de la bibliothèque au-dessous de laquelle il est placé.
Sur la proposition de M. le président, la commission émet le vœu qu'on s’en tienne au plan primitif de l'architecte et que le château soit consacré tout entier au Musée.
M. Ruprich-Robert fait connaître dans son deuxième rapport les propositions de M. Lafollye.
Conformément à l'avis de M. le rapporteur la Commission repousse les deux premières propositions, consistant dans la suppression :
1° de la tour construite dans [p. 199] l'angle formé par l'un des côtés de la Cour et de la Chapelle, dont elle recouvre la première travée
2° de l'entrée avec pont-levis ménagée sous l'appartement projeté du conservateur
Les deux autres, consistant dans la suppression, dans le projet, d'une sacristie qui serait placée à l'extérieur, devant la première travée de la nef, et dans le rétablissement des deux portes situées dans cette travée, sont adoptées.
La commission est en outre d'avis de demander à l'architecte un projet de restauration de la porte XIIIe siècle de la chapelle retrouvée presque intacte sous l'escalier.
M. Lafollye, introduit dans la salle des séances, fait connaître l'état d'avancement des travaux.
La question lui est posée de savoir si l'on pourrait loger le conservateur dans quelque partie du château autre que celle prévue au projet.
Sans rien changer à l'avis qu'elle vient d'émettre, la commission invite MM. Ruprich-Robert et Lafollye à faire sur place un nouvel examen et à s'entendre, s'il y a lieu, pour présenter une nouvelle proposition dans ce sens à la prochaine séance. »

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