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Ecole militaire de cavalerie
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Rapport concernant le mur du promenoir de l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
7ème division
Bureau du matériel du Génie
Rapport fait au ministre le 17 juin 1811
Sur le compte rendu au ministre le 19 avril dernier 1° d’une demande faite par M. le général Clément, commandant l’école de cavalerie de Saint-Germain, pour la construction autour du château d’un mur de clôture devant fermer l’espace destiné à servir de promenoir aux élèves, construction évaluée à 36200 f., 2° d’une observation de M. le directeur du casernement concernant les inconvéniens qu’il y aurait à suivre dans la construction de ce mur le tracé proposé, le ministre a prescrit de conférer sur cet objet avec M. le général Clément et de prendre ultérieurement les ordres de Son Excellence.
M. le directeur du casernement, après avoir annoncé le 17 mai que les changemens qu’il avait indiqués pour être faits au tracé dont il s’agit, afin de le rendre plus régulier, étaient adoptés par M. le général Clément, a envoyé un nouveau plan ci-joint et un nouvel état estimatif montant à 42500 f., c’est-à-dire à 6300 f. de plus que le 1er, en faisant observer que cette différence provenait de ce que M. le général tenait à ce que le mur de clôture fût flanqué de petites tours aux différens angles déterminés pour le nouveau tracé et à ce qu’il fût établi une porte donnant sur le parterre.
D’après cet exposé et les instances de M. le général Clément pour l’établissement de l’enclos dont il s’agit, on propose à Son Excellence d’y donner son approbation ainsi qu’à la dépense de 42500 f., laquelle sera imputée sur les fonds de l’administration de l’école.
Le colonel chef de la division
Delant
[dans la marge :] Approuvé »

Lettre concernant une maison désignée pour faire partie de l’école de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Copie de la lettre du conseiller d’Etat, préfet de Seine-et-Oise
Du 18 janvier 1810
A M. Bachellery, propriétaire à Saint-Germain
Je vous préviens, Monsieur, que Sa Majesté l’Empereur ayant par décret du 14 décembre dernier ordonné l’établissement d’une carrière pour les manœuvres de l’école militaire de cavalerie de Saint-Germain-en-Laye, la maison et jardin que vous possédez dans cette commune se trouvent comprise dans l’enceinte de cette carrière.
Vous voudrez bien, en conséquence, vous conserter avec les autres propriétaires désignés en l’état que M. le maire de Saint-Germain vous présentera à l’effet de nommer deux experts, l’un pour mesurer le terrein et l’autre pour l’évaluer, ainsi que les bâtiments construits dessus, desquels vous devés faire la cession en recevant une indemnité légale.
M. le maire de Saint-Germain est invité à m’informer sous un bref délai du choix que vous aurez fait des experts afin que j’en prévienne Son Excellence le ministre de la Guerre et le conseil d’administration de l’école, qui de son côté nommera deux autres experts qui concourront à ces opérations.
Je me persuade, Monsieur, que vous vous empresserés de donner dans cette circonstance à Sa Majesté une nouvelle preuve de votre dévouement.
Signé Poyronet, préfet de Seine-et-Oise »

Récit par Gerard Anton von Halem de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 140] Am bezauberndsten sind dich die Höhen von St. Germain, die ich an einem andern Tage besuchte. Recht frey habe ich dort in der reinsten Luft geathmet, und geschwelgt in der schönen [p. 141] Natur. Von der Platteform des Schlossplatzes herab übersieht man mit weitem Blick die Landschaft, die Seine, welche sich, wie die Weser bey Rinteln, mannigfaltig schlängelt, die Brücke über die Seine, etwas ferner die Arcaden der Wasserleitung von Marly, die Thürme St. Denis, die Höhen des Calvaire und Montmartre. Man kann sich nicht davon trennen. Statt sich in Versailles zu vertiefen, hätte Ludwig XIV, hier geboren, auch hier sein Schloss verschönernd ausbauen sollen. Er that es nicht, sagt man, weil er nicht immer seinen Blick auf St. Denis, sein sicheres Grabmal, richten mochte. Das alte, aber geräumige Schloss zu St. Germain nahm die entthronten Stuarts auf, und Jakob II fand hier seinen Tod. Das Schloss dient jezt sur Schule für zweyhundert junge Cavalleristen, die wir auch in militärischem Zuge fröhlich vor unserm Speisequartier vorbey reiten sahen, und von vielen Jünglingen freundliche Grüsse [p. 142] erhielten. Das Alter der Aufzunehmenden ist wenigstens sechzehn, höchstens achtzehen Jahre. Es wird zur Aufnahme, ausser gesunder Leibes-Beschaffenheit, einige mathematische Vorkenntniss, und Fertigkeit, die Sprache richtig zu reden und zu schreiben, erfordert. Die jährliche Pension ist 2400 Franken, und nach drey oder vier Jahren Studien haben sie die Aussicht, als Sous-Lieutenants in die Regimenter einzutreten. »

Halem, Gerard Anton (von)

Mention dans le journal de l’architecte Fontaine des travaux ordonnés par l’empereur au château de Saint-Germain-en-Laye

« L’Empereur est allé ces jours derniers à Saint-Germain et a vu l’école d’équitation qui est établie dans le château depuis quelques années. Il a été mécontent de tout ce que MM. les ingénieurs militaires ont fait dans cet établissement. J’ai reçu ordre d’aller le visiter avec M. Costaz et M. Lepère, architecte de Saint-Cloud. J’ai mis ce matin sous les yeux de Sa Majesté les plans du château avec quelques observations sur les moyens de remédier aux inconvénients dont on se plaint. J’ai proposé le changement des latrines qui se trouvent avoir une entrée directe sur l’un des principaux escaliers, la disposition d’un réfectoire, et d’une salle pour la réception des visites. J’ai aussi indiqué une clôture en palis pour former une carrière qui doit servir aux exercices sur la pelouse en avant du château. L’Empereur a tout approuvé et en a ordonné l’exécution. La direction de ce travail, qui va être fait aux frais de la Liste civile, car le château de Saint-Germain est maintenant regardé comme dépendance du Domaine de la Couronne, devra être faite par M. Lepère, dans l’arrondissement duquel il se trouve. »

Fontaine, Pierre-François-Léonard

Décret impérial fondant l’école militaire à Saint-Germain-en-Laye

« Extrait des minutes de la secrétairerie d’Etat
Au palais des Tuilleries, le 8 mars 1809
Napoléon, empereur des Français, roi d’Italie, protecteur de la confédération du Rhin, médiateur de la confédération suisse,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1er
Il sera formé une école militaire qui sera établie dans le château de Saint-Germain.
Art. 2
Cette école portera le nom d’école militaire spéciale de cavalerie. Il n’y sera admis que des jeunes gens pensionnaires qui se destinent au service de la cavalerie. Ils devront être âgés de plus de 16 ans. La durée de leurs exercices à l’école sera de 3 ou 4 ans.
Cette école sera organisée pour recevoir 600 élèves. Des écuries seront préparées pour 400 chevaux.
Art. 3
Les élèves penseront eux-mêmes leurs chevaux. Ils iront au manège, à des écoles d’instruction analogues à celles d’Alfort et de Charenton, à une école de ferrage et en général seront instruits de tout ce qui concerne les détails de la cavalerie.
Art. 4
Il y aura deux espèces de chevaux, des chevaux de manège et des chevaux d’escadron. 100 seront destinés au manège et 400 à l’escadron.
Aussitôt qu’un élève aura fait son cours de manège et reçu la première instruction, il lui sera donné un cheval qu’il pensera lui-même et pendant le tems qu’il sera à l’escadron, il apprendra l’escrime et les manœuvres de l’infanterie.
Notre intention est de tirer tous les ans de l’école de Saint-Germain 150 élèves pour remplir les emplois de sous-lieutenans vacans dans nos régimens de cavalerie.
Art. 5
Chaque élève de l’école militaire de cavalerie payera 2400 f. de pension.
Art. 6
Le château de Saint-Germain sera mis à la disposition de notre ministre de la Guerre, qui y fera faire les réparations et arrangemens nécessaires sur les fonds du cazernement, de manière qu’au premier juin prochain, les élèves puissent entrer à l’école.
Art. 7
Notre ministre de la Guerre est chargé de l’exécution du présent décret.
Signé Napoléon
Par l’Empereur
Le ministre secrétaire d’Etat
Signé Hugues B. Maret
Le ministre de la Guerre
Signé comte d’Hunebourg »

Ordonnance supprimant l’école de cavalerie de Saint-Germain-en-Laye

« Au château des Tuileries, le 30 juillet 1814
Louis, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre,
Nous étant fait rendre compte de la situation des écoles militaires et voulant que l’organisation de ces établissemens soit en rapport avec celle que nous avons donnée à l’armée par nos ordonnances du 12 mai dernier,
Ayant reconnu qu’une seule école militaire pourrait suffire aux besoins du service,
Désirant en outre récompenser les services des officiers généraux et supérieurs de nos armées, et faire jouir la noblesse de notre royaume des avantages qui lui ont été accordés par l’édit de notre aïeul du mois de janvier 1751 relatif à la fondation de l’école royale militaire,
Sur le rapport de notre ministre de la Guerre,
Avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
Art. 1er. Les trois écoles militaires actuellement existantes sous la dénomination de l’Ecole militaire de Saint-Cyr, de l’Ecole militaire de Saint-Germain, et de Prytanée militaire de La Flèche, sont supprimées.

  1. L’école royale militaire créée par l’édit du mois de janvier 1751 sera rétablie, avec les modifications que les circonstances exigent, et qui nous seront proposées ultérieurement par notre ministre de la Guerre.
  2. Cette école sera établie, le plutôt qu’il sera possible, à Paris, dans les bâtimens de l’ancienne école militaire. En attendant, elle sera placée dans le local qu’occupe en ce moment l’école de Saint-Cyr.
  3. Tous les élèves qui font partie de l’école de Saint-Cyr [p. 87] et de celle de Saint-Germain seront maintenus dans la nouvelle école et jouiront des mêmes avantages.
  4. L’école royale et militaire de La Flèche sera également rétablie sur l’ancien pied, sauf les changemens nécessaires ; elle servira d’école préparatoire à l’école militaire de Paris.
  5. Notre ministre de la Guerre fera rédiger un règlement général sur la composition de l’état-major et du corps enseignant dans l’école royale militaire et l’école de La Flèche, sur le nombre d’élèves qui sera reçu dans ces deux maisons, sur les études, la police, la discipline et l’administration.
    Ce règlement sera soumis à notre approbation, voulant par là faire connaitre l’intérêt particulier que nous portons à ces deux établissemens, et les soins qu’il est dans notre intention de donner à leur prospérité.
  6. Notre ministre de la Guerre est chargé de l’exécution de la présente ordonnance.
    Donné à Paris, le 30 juillet 1814
    Signé Louis
    Par le Roi
    Le ministre secrétaire d’Etat de la Guerre
    Signé le comte Dupont »

Ministère de la Guerre

Procès-verbal d’une séance du conseil d’administration de l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye constatant la nomination d’un nouveau commandant

« Séance du 2 décembre 1812
Extrait du registre des délibérations du conseil d’administration de l’école militaire spéciale de cavalerie
Le conseil d’administration, assemblé sous la présidence de M. le général de division baron Bellaveine, inspecteur général des écoles militaires, commandant par intérim l’école militaire spéciale de cavalerie, présens
M. le baron Mautpoint de Vandeul, général de brigade
M. le baron Brunet, commandant en second, directeur des études
M. Fourbier, capitaine de cavalerie
M. Brunet, capitaine d’infanterie
M. Nottret, capitaine d’artillerie à cheval
M. Damesme, commissaire des Guerres (absent)
En exécution des ordres de Son Excellence le ministre de la Guerre, monseigneur le duc de Feltre, adressés le [vide] à monsieur le général de division baron Bellavène portant que monsieur le général Maupoint baron de Vandeul, nommé commandant de l’école militaire spéciale de cavalerie de Saint-Germain par décret de Sa Majesté impériale et royale du 20 août 1812 sera reconnu en cette qualité et prendra le commandement de l’école militaire susdite en remplacement de monsieur le général Clément baron de la Roncière, appellé à d’autres fonctions,
L’état-major, les élèves, sous les armes et en grande tenue, les professeurs de ladite école, s’étant réunis sur le parterre du palais impérial de Saint-Germain,
MM. le général de division baron Bellavène et le général de brigade Maupoint s’étant rendus audit parterre à onze heures et demie du matin, après avoir fait ouvrir un ban, M. le général Bellavène a proclamé à la tête de l’état-major et des élèves et devant les professeurs qu’ils ayent à reconnaître monsieur le général de brigade Maupoint en qualité de commandant de l’école militaire spéciale de cavalerie en remplacement de monsieur le général Clément de la Roncière, appellé à d’autres fonctions. Le ban ayant été fermé, les élèves ont défilé devant MM. les généraux inspecteur et commandant.
Et à une heure de relevée, le conseil d’administration de l’école de cavalerie, convoqué extraordinairement et réuni dans une des salles du palais de Saint-Germain sous la présidence de monsieur le baron Bellavène,
Il a été procédé à l’arrêté de la comptabilité ainsi qu’il suit, savoir :
La recette générale depuis le vingt-deux novembre 1812, époque du dernier arrêté et y compris le restant en caisse, est de trente-sept mille cinq cent quinze francs soixante-quinze centimes six millièmes, ci : 37515 f. 756
Cette somme est représentée ainsi qu’il suit, savoir
1° entre les mains du quartier-maître trésorier en pièces justificatives visées par monsieur le général commandant concernant le 4e trimestre 1812 la somme de vingt-deux mille cinq cent trente francs vingt-trois centimes : 22530,230
Somme rendue par différents élèves sur l’ancien compte particulier : 3844,980
Un billet de banque de 1000 f. 00 : 1000,00
Un billet de 500,00 : 500,00
Dix napoléon de 40 f. : 400,00
Cinq effets montant à : 1524,61
Appoint : 0,966
[Total :] 3425,896
Total des sommes entre les mains du quartier-maître : 29800,756
2° du tarif d’après la situation qui y est déposée la somme de sept mille sept cent quinze francs en deux bons, ci : 7715,00
Total pareil : 37515, 756
Le quartier-maître trésorier a de plus fait connaître au conseil la situation de la haute paye des fonds appartenant aux élèves permetant un restant en caisse de quatorze cent soixante-dix francs,
La situation de la masse de long et chaussure au 1er octobre 1812, un restant dû à la caisse de trois cent quatre-vingt-dix-neuf francs sept centimes sept millièmes.
Le 27 avril 1812, monsieur le général Clément de la Roncière a rendu compte à Son Excellence le ministre de la Guerre des sommes dues pour les travaux exécutés d’après les ordres du ministre dans les bâtimens de l’école et pour autres travaux d’urgence jusqu’à la somme de soixante-sept mille huit cent quatre-vingt-cinq francs quatre-vingt-dix centimes : 67885 f. 90
Il a été acquité par le conseil celle de trente-cinq mille huit cent quatre-vingt-treize francs quarante-cinq centimes, ci : 35893 f. 45
Reste dû la somme de : 31992 f. 45
Cette dépense ne peut être supportée par les masses.
Son Excellence le ministre de la Guerre avait accordé et annoncé à monsieur le général Clément une somme de vingt-cinq mille francs pour l’acquisition de cinquante chevaux d’escadrons et il n’a été délivré d’ordonnances que pour vingt mille francs. Le conseil aura à réclamer une somme de cinq mille francs.
La caisse de l’école a été transportée dans l’appartement que doit occuper monsieur le général Maupoint. Les clefs de la dite caisse ont été remises entre les mains de monsieur le général Maupoint, de monsieur Fourbier et du quartier-maître trésorier.
De tout quoi il a été donné le présent procès-verbal.
A Saint-Germain, le jour et an que dessus.
Signé Bellavene, Maupoint, Brunet, Nottret, Fourbier et Brunet. »

Rapport sur l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport à Son Excellence le ministre de la Guerre
Monseigneur,
Vous m’avez ordonné de vous faire un rapport sur l’école de cavalerie. Vous m’avés désigné les différentes parties du service qui avaient donné lieu à des plaintes. Je répondrai dans l’ordre des faits exposés dans votre instruction du 31 juillet.
D’après l’ordre de Votre Excellence, je me suis rendu à Saint-Germain le 4 aoust, après avoir remis dans la matinée les derniers renseignemens sur le commandement de l’école de Saint-Cyr. Le 5, j’ai été reconnu à la tête de celle de cavalerie comme commandant par intérim et, après avoir parcouru l’établissement, j’ai commencé le 6 à examiner les détails.
Mœurs
Ce qui a dû fixer d’abord mon attention a été l’article des mœurs. Comme il n’était pas probable que j’obtiendrais tous les renseignemens dans l’intérieur de l’établissement, j’ai commencé par supprimer la restriction imposée aux parens de vois leurs enfans le dimanche seulement. Je les ai prévenus que, désirant les entretenir sur ce qui pourrait les intéresser, ils verraient les élèves tous les jours de la semaine depuis une heure jusqu’à quatre, en se présentant d’abord chez moi. Cette mesure a fait plaisir à beaucoup de familles. Elle a fait disparaître cet esprit de mécontentement qui portait quelquefois à l’exagération des plaintes dans la salle de visitte. J’ai entretenu les parens, je les ai priés de me donner tous les renseignemens qu’ils avaient pu recueillir des enfans. Je crois être parvenu à la connaissance des faits.
L’affaire grave qui a donné lieu à toute la sollicitude des parens et qui a déterminé votre juste sévérité parait n’avoit été précédée d’aucuns faits semblables. J’ai questionné à ce sujet bien des parens. Tous conviennent que, jusque-là, ils n’avaient eu connaissance de rien. Différentes conversations avec des élèves semblent confirmer cette assertion et, si les mœurs ont été offensées en ce sens avant l’affaire du jeune Hollandais, il faudrait supposer que toute une chambrée se fut entendue entièrement. Rien ne fait présumer que la dépravation a été portée jusqu’à ce point.
Mais je ne puis dissimuler que j’ai trouvé une partie des élèves avec des habitudes fâcheuses, telles que celles de boire de l’eau de vie, de fumer, de chiquer, habitudes qui entrainent nécessairement à un ton détestable, à celui de l’insubordination et à toutes les fautes graves qui ont eu lieu. Ce sont ces jeunes gens qui se faisaient un jeu de la désertion, en méprisant toutes déffenses et représentations que j’ai trouvées consignées sur le registre. Dépourvu de principes d’éducation, ou gâtés par leurs parens, ils en ont entraînés d’autres par leur exemple. Le désœuvrement total de ces sujets dans les classes, l’ennui et la contrainte les portaient à tout emploier pour satisfaire leurs fantaisies. Ils parviennent facilement à échapper aux regards des officiers au milieu des ouvriers et par le système des chambrées établies de manière à neutraliser la surveillance.
Je pense qu’il y a près du cinquième des élèves dans cet état. J’ai été surpris de voir cette proportion dans la jeunesse de Saint-Germain. Parmi ce cinquième, il y en a qui sont totalement étrangers à tout principe d’éducation. Ils sont réellement déplacés dans cette école.
Je n’ai pas remarqué que la grande différence qui existe dans l’âge des élèves fût une des causes des inconvéniens. L’expérience me démontre depuis dix ans que les jeunes de gens de seize à dix-huit ans apportent de mauvaises habitudes parce que l’éducation du jour les rend très indépendans à la sortie de l’enfance. La grande liberté d’ailleurs qui a existé dans les années précédentes dans les lycées et les pensions a donné lieu à bien des travers. Je ne pense pas que les jeunes gens âgés soient un motif d’inquiétude pour les mœurs à l’école de Saint-Germain, parce qu’ils appartiennent à de bonnes familles et que ceux qui seront nommés sortiront de cette source. Si on ne peut parvenir à en tirer une grand part pour l’instruction, il sera facile de leur faire sentit qu’il est au moins de leur intérêt de montrer le bon exemple. Ce sera pour eux le seul moien d’obtenir plutôt leur sortie avec la sous-lieutenance.
Il n’y a pas de doute que le système des chambrées soit très contraire aux mœurs lorsque des élèves apportent de mauvaises habitudes. La localité du château ajoute infiniment à cet inconvénient.
Vous indiqués, Monseigneur, le seul moien de remédier à une grande partie du mal qui pourrait arriver, en ne permettant le séjour des chambrées que pour la nuit. Déjà, vous avés approuvé les mesures que j’ai proposées à ce sujet. En augmentant les moiens de surveillance pour la nuit et en assujetissant les élèves à être constamment réunis dans la journée sous les yeux des professeurs et des officiers, on évitera nécessairement bien des abus.
J’ai déffendu formellement l’usage du tabac et j’ai fait sentir aux élèves combien ils se dégradaient en se livrant à celui de l’eau de vie et des liqueurs fortes. Je leur ai déclaré que la désertion était toujours considérée dans l’état militaire comme une bassesse, que cette action était bien plus blâmable chez des jeunes gens destinés à occuper le poste honorable d’officier et que c’était s’en éloigner pour toujours, en s’exposant à être arrêtés par la gendarmerie. En m’adressant aux élèves bien nés et bien élevés, j’ai mis sous leur sauvegarde les mœurs et la réputation de l’établissement. Je leur ai recommandé d’éviter toute relation particulière avec les sujets de mauvais exemple, qu’ils devaient les mettre par la force de l’opinion dans l’impuissance de nuire, et qu’ils les obligeraient par ce moien à changer de principe ou à se déclarer incorrigibles.
J’ai saisi cette occasion pour rappeller aux élèves qu’ils n’étaient pas dans la situation de juger le cas du point d’honneur et que tout duel entr’eux devait être considéré comme un assasinat, attendu que l’inexpérience leur faisait emploier des moiens contraires et dont ils auraient à rougir par la suite, qu’à leur âge et dans leur position à l’école, toute altércation ne pouvait avoir aucun caractère sérieux, qu’ils étaient dans la plus grande erreur quand ils provoquaient un désordre semblable pour paraître braves, que ces sortes de caractères étaient toujours marqués au coin du mépris dans les corps et que l’expérience avait souvent démontré que les querelleurs et les brétailleurs sont les plus lâches lorsqu’ils ont à déffendre la cause de leur souverain et de l’Etat.
Nourriture
Sa Majesté a ordonné que le pain fût blanc, pareil à celui qu’on mange sur les meilleures tables, et que les élèves en eussent à discrétion.
Cet ordre était exécuté. La qualité est bonne. J’ai établi plus de régularité dans la distribution.
Le pain se distribuait par pain entier aux élèves lorsqu’ils arrivaient au réfectoire. Après chaque repais, on donnait un second pain par chambrée. J’ai établi l’ordre suivant :
Les portions de pain sont déposées par élèves sur la table. Lorsqu’elles ne suffisent pas, d’autres portions sont distribuées à ceux qui en demandent.
Au lieu de remettre des pains entiers à la sortie du réfectoire, j’ai ordonné une distribution par élèves le matin et le soir. Le pain était quelquefois mal emploié après chaque repas, en ce que les élèves n’en avaient pas besoin alors. Il sera réellement utilisé en le distribuant après le lever et avant le coucher, et il en résultera une économie assés sensible.
Il y a eu quelquefois des plaintes sur la qualité de la viande. Elles doivent être attribuées au défaut de soin des agens, car j’ai reconnu par différents ordres qu’il y avait eu toute sollicitude à cet égard. Mais ils étaient mal exécutés et j’en ai eu la preuve personnellement. La pièce n° 1 fera connaître à Votre Excellence l’ordre que j’ai donné à ce sujet. J’ai beaucoup de peine à en obtenir l’exécution par le déffaut d’intelligence et d’activité.
J’ai trouvé l’ordinaire des élèves changé depuis la visite de Sa Majesté, mais les bases n’en étaient pas assés déterminées, surtout par le déffaut des tarifs. L’administrateur comptable ne pouvait rendre un compte exact sur les dépenses de la cuisine. J’ai apporté les changemens dont vous avés donné l’idée dans votre instruction. En supprimant la soupe du repas du soir dont les élèves mangeaient très peu, il y a eu moien de varier la nourriture. L’ordinaire actuel des élèves consiste :
Repas du matin
Soupe
Bouilli
Plat de légumes
Repas du soir
Un rôti, ragout ou bœuf à la mode
Un plat de légumes
Une salade
75 centilitres de vin de Bourgogne pour les deux repas
Pain blanc à discrétion à table outre deux distributions qui ont lieu après le lever et avant le coucher des élèves.
Le plat de légumes et la salade du soir pourront être remplacés à volonté par des œufs à deux et demi par tête depuis le premier avril jusqu’au premier novembre. Lorsque les circonstances en hyver ne permettront pas la variation des légumes et l’usage de la salade, alors ces deux articles seront remplacés par un second plat de viande. On servirait en pareil cas un ragoût et un rôti.
Chaque plat de viande comprend un quart de kilogramme par tête. Depuis la visite de Sa Majesté, les élèves avaient tous les deux jours deux plats de viande au repas du soir avec la même quantité. Il n’y avait pas de superflu. La pièce n° 2 représente le tarif et le prix non compris le pain. Ce dernier article n’est pas mentionné en raison du prix actuel, qui est encore extraordinaire. En l’admettant au taux ordinaire à 15 centimes la livre, la nourriture d’un élève telle qu’elle est exposée ci-dessus reviendra à 550 f. par an. J’observe que l’on donne du bon vin ordinaire de Bourgogne et qu’il y a une augmentation d’un quart de kilogramme de viande avec du pain blanc sur l’ordinaire avant la visitte de Sa Majesté, revenant à 380 f. environ. La différence de 170 f. est bien compensée par l’avantage d’une nourriture plus abondante et plus variée.
Réfectoire
A mon arrivée, les élèves mangeaient en réfectoire mais à la gammelle.
Vous avés manifesté l’intention de les faire manger le plutôt possible à table d’après l’ordre de Sa Majesté. Je me suis attaché de suite à concilier vos vues avec l’état du réfectoire et, dès le jour de la saint Napoléon, elles ont été remplies.
En réunissant les tables qui, par le nouvel ordre de service, devenaient inutiles dans les chambrées, j’ai obtenu toutes les ressources convenables pour cet objet. Les élèves sont servis en beau linge de cretonne, en vaisselle de fayence de Rouen, en bouteille de Sèvres, en caraffe de verre blanc, et chaque ordinaire est établi par dix élèves aiant son chef d’escouade à sa tête. A chaque plat de viande et de légumes, les assiettes sont renouvellées. Le linge de table est changé deux fois par semaine. Des servans sont attachés aux tables pour en faire le service et l’officier de semaine préside à l’ordre. La pièce n° 3 indique les différents articles qui ont paru nécessaires pour 200 élèves. En obligeant les servans à soigner la fayence, le service des tables ne sera guère plus dispendieux que l’entretien des gammelles. Pour les obliger à cette attention, le conseil a arrêté que, chaque mois, l’administrateur ferait un relevé de la fayence et bouteilles cassées par leur négligence et qu’elles seraient remplacées moiennant une retenue sur leurs gages.
La salle de Mars sert provisoirement de réfectoire. Ce local est exposé de tous côtés à la pluie et sera impraticable à l’entrée de l’hyver. Il est urgent d’y établir des croisées et un plancher pour ne pas être obligé de manger de nouveau dans les chambrées. Il n’y a pas d’autre local pour remplacer la salle de Mars que le nouveau réfectoire projetté. Les travaux pour le mettre en état seraient plus prompts et moins dispendieux.
Argenterie
Les couverts et timbales des élèves seront placés au réfectoire même dans une armoire fermée à clef. Le commis de service du réfectoire en sera personnellement responsable, ainsi que du linge de table. Il fera laver l’argenterie en sa présence sur les lieux sans permettre que les couverts et timbales sortent du réfectoire.
Rien n’a pu constater l’abus sur la vente des couverts à l’école, comme il en est fait mention dans votre instruction. Au surplus, j’ai supprimé la vente de tous objets dans l’intérieur, à l’exception de celle des fruits, que j’ai restreinte aux fruits rouges et aux raisons comme ne pouvant occasionner de dérangement pour la sûreté. Les autres fruits présentaient des inconvéniens en ce que les élèves ne mettent aucune modération dans l’usage de ce qui peut leur être contraire.
Un des portiers demeurera chargé de la vente de ces fruits, sous la surveillance de l’administrateur chargé de régler le prix.
Linge de table
D’après les ordres de Votre Excellence, on a compris dans le trousseau des élèves douze serviettes pour leur service au réfectoire.
Soixante nappes ont été achetées par les ordres du conseil. Vingt autres seront encore nécessaires pour faciliter le blanchissage dans la mauvaise saison et pour changer deux fois par semaine.
J’observe que neuf serviettes seraient suffisantes par élèves. Avec ce nombre, on aura toute facilité de les renouveller deux fois par semaine en toute saison.
Le linge de table sera confié comme l’argenterie à la surveillance du commis de réfectoire. Il sera marqué de la lettre R et ne pourra avoir d’autre destination.
Le manteau, le dictionnaire des sièges et batailles, et l’atlas de Vaugondy sont supprimés, d’après vos instructions. Le trousseau, déjà allégé par cette mesure, est susceptible de l’être encore au renouvellement du marché.
Les manteaux des élèves présens ont été mis en magasin. La valeur sera remboursée par les douze serviettes et le surplus sera remis aux élèves au décompte définitif de chacun.
Bouteilles, gammelles, bancs pour le réfectoire
L’article réfectoire fait mention de ce qui a été fait à ce sujet, ainsi que pour les gammelles et les tables.
Instruction
J’ai terminé ma visitte sur toutes les parties de l’instruction, à l’exception de l’école d’escadron, de manège, du maniement des armes à pied et des manœuvres d’artillerie. Les élèves en général montraient la plus grande indifférence sur le reste. L’esprit était tout à fait opposé au travail et tous les professeurs se plaignaient généralement de l’apathie et de la nonchalance qui régnaient dans leurs classes.
L’idée de rester trois ans à l’école parait avoir découragé dans le tems une partie. D’autres, arrivés avec l’habitude de ne rien faire et la mauvaise volonté, ont entrainé la majorité. Tous semblaient penser que l’ancienneté leur donnerait le droit à la sous-lieutenance.
Après avoir questionné les élèves, j’ai remarqué qu’ils avaient été influencés par de mauvais conseils du dehors. Plusieurs m’ont avoué qu’ils se considéraient à l’école comme devant paier une contribution pour obtenir un brevet. Leurs parens se bornent à leur recommander d’éviter toutes plaintes sur leur conduite et d’avoir de la patience. Rien dans ces conseils ne les portaient au travail. Cet esprit, assés généralement répandu, joint à la nonchalance des autres, devait nécessaire entrainer l’éloignement de toute instruction classique. L’ennui, le désœuvrement et le système de mécontentement en étaient la suite. Je suis surpris qu’avec ces travers, il n’y ait pas eu souvent du désordre, et c’est en cela eu j’ai reconnu qu’il y avait eu toute la surveillance possible dans une maison dont la localité y prête si peu. Il est à observer que beaucoup d’élèves reçoivent beaucoup d’argent de leurs parens. Plusieurs ont été reconnus pour avoir eu trente et quarante napoléons dans leur poche.
Le tems seul peut amener un changement favorable. Quelque soient l’autorité et le caractère des chefs, ils se borneront pour l’instruction, si on ne prend le parti de forcer les élèves au travail et de ne leur accorder la sous-lieutenant qu’après l’avoir méritée par leur application et une conduite sans reproche, sans considérer le tems de séjour à l’école. En suivant cette marcha avec la plus grande impartialité et une volonté bien prononcée, la majorité de l’école sera sur un pied convenable en moins d’une année. Le système de plaintes disparaîtra, parce que les élèves seront occupés. Les mœurs et l’ordre y gagneront beaucoup.
J’ai commencé par détruire l’idée établie parmi les élèves que l’on devait rester trois ou quatre ans à l’école, en leur représentant que le but devait être de donner à l’armée des officiers instruits, il était du devoir du chef de présenter au gouvernement les titres de chacun pour les faire jouir immédiatement de la récompense due au travail à la bonne conduite.
Ils sont prévenus que des examens fréquens feront connaître les titres à la bienveillance de Sa Majesté. Plusieurs ont senti qu’il fallait en venir au travail. Déjà les professeurs me rendent compte qu’une partie commence à montrer du zèle. La première promotion établie sur ce principe déterminera la masse et, dès que la majorité aura pris le dessus, l’établissement arrivera insensiblement au point où il doit être.
Je pense qu’il conviendra de faire des petites promotions fréquentes pour porter définitivement au zèle et à l’émulation. Ces promotions ne comprendraient que des sujets instruits ou aiant donné toutes les preuves de bonne volonté. Dès que plusieurs seraient jugés en état, d’après un examen, le commandant de l’école les présenterait de suite pour la sous-lieutenance, sans attendre une époque. Quarante à cinquante élèves proposés de cette manière en détail soutiendront la confiance et feront connaître en même tems la nécessité d’en venir au travail.
J’ai trouvé la marche de l’instruction établie assés convenablement pour la partie du dessin, de la fortification, de l’administration. Cependant, le professeur de fortification n’enseigne son cours que très incomplèttement. Ses leçons se bornent à la théorie et il ne s’occupe pas du tracé et des planches, ce qui est un grand déffaut parce qu’il éloigne l’élève de l’application. J’ai engagé M. Gauthier à se mettre au fait et d’étendre davantage son cours.
La classe de mathématiques avait besoin de modifications. J’ai ordonné aux professeurs de donner double leçon pour ceux des élèves qui languissaient dans leur classe par inconscience et qui n’étaient plus à même de suivre. En repassant les premiers élémens avec les sujets arriérés, plusieurs reprendront de l’énergie. Cette mesure, d’ailleurs, donnera plus de moiens de classer les élèves arrivans. On ne peut trop multiplier les degrés d’enseignement. Il est rare qu’un élève se présente avec la connaissance des éléments du calcul.
Les autres cours sont entravés par les leçons du manège. La difficulté d’y admettre au-delà de 15 à 18 élèves à la fois oblige MM. les écuyers à quatre séances par jour. Elles ne peuvent avoir lieu sans se froisser avec les leçons de littérature, de géographie et d’histoire. Je n’ai pu trouver le moyen d’éviter cet inconvénient. Il n’y a pas d’autre local pour un manège plus étendu.
Les professeurs de littérature donnent des leçons particulières aux jeunes Italiens deux fois par semaine. Les vues de Votre Excellence étaient remplies à cet égard. Ces leçons seraient plus profitables si elles étaient enseignées par un professeur qui sait la langue italienne.
Habillement
L’habillement ne laisse rien à désirer. Les élèves sont dans une tenue parfaite. Elle ne peut être mieux surveillée par les chefs.
Linge et chaussure
Votre Excellence m’observe que des élèves ont écrit à leurs parens que, dans le nombre des effets qu’on leur avait donnés pour leur trousseau, il en existait qui avaient servis.
J’ai examiné le magasin. Tout y est neuf et je n’ai pu concevoir la possibilité d’un semblable abus. La négligence même ne peut l’admettre car je ne vois pas comment l’école pourrait avoir des effets aiant servi, les élèves partant pour les corps ne laissant rien de leurs effets.
Comptes particuliers
Le registre compte particulier a été supprimé, comme vous l’avés ordonné. J’ai arrêté que les objets nécessaires pour le service intérieur des compagnies tels que le cirage, le blanc et le savon pour blanchir les brosses, balais, cruches, pots de terre etc. seraient achetés au moien des cinq centimes de poche.
A cet effet, MM. les adjudants majors chargés de la surveillance des compagnies font dresser l’état de ce qui est nécessaire aux chambrées le vendredy de chaque semaine. Le général commandant, après l’avoir approuvé, donne l’ordre à l’administrateur comptable de faire acheter ces objets, de les faire distribuer le lendemain aux compagnies et rembourser sur les cinq centimes du prêt.
Les parties de l’équipement dégradées par le déffaut de soin ou usés avant le terme déterminé par le tarif sont remboursées par la haute paie, sans que l’on puisse se permettre des retenues au-delà.
La dégradation de casernement seront dorénavant réparées par l’administration, à l’exception des carreaux de vitres dans les chambrées et corridors, qui seront acquittés par les élèves sur les cinq centimes de poches. Par cette nouvelle mesure, il n’y aura plus de compte particulier que celui de la haute paie. Des punitions seront prononcées contre les élèves qui se permettraient de dégrader par plaisir et par contrariété. Le nouvel ordre de surveillance fera disparaître d’ailleurs le désordre en grande partie, en ce que les élèves ne seront plus abandonnés à eux-mêmes dans les chambrées.
Les leçons particulières données aux élèves par les professeurs moiennant une rétribution n’existaient plus. Elles n’avaient eu lieu que sur les instances des parens. Les lettres et demandes sont déposées au bureau.
Infirmerie
Le service de l’infirmerie est souvent en déffaut par la négligence et le peu d’intelligence des agens de l’administration. Les sœurs, avec l’intention de leur état, paraissent tout à fait étrangères au service des malades. Elles ne savent pas se conformer ni faire exécuter les ordonnances. Leur faiblesse même les porte à trop d’indulgence pour les malades.
Cependant, il faut les conserver pour la robe. Comme elles faisaient mal la cuisine, j’ai attaché à l’infirmerie un cuisinier, qui sera chargé de faire les portions d’après l’ordonnance.
Pour assurer l’ordre et suppléer au déffaut d’intelligence et d’activité des sœurs et agens de l’administration, je pense qu’il faudrait établir un officier de santé de troisième classe à l’infirmerie. Logé dans l’établissement même, il serait spécialement chargé de diriger le service intérieur dans toutes ses parties et de veiller au bon ordre.
L’infirmerie est mal placée. Cependant, on ne peut l’établir plus convenablement ailleurs. Les nouvelles salles ne sont pas assés spacieuses. Tout son mobilier est neuf. On an tout calculé pour douze lits. C’est ordinairement le nombre des malades.
Le règlement établi pour l’infirmerie n’a pas une application assés directe. Il est trop diffus et compliqué. Je crois devoir en proposer un beaucoup plus simple et plus à portée de l’intelligence des sœurs et de manière à pouvoir être affiché dans les salles.
Les élèves arrivent à l’infirmerie par leur cour. Je fais pratiquer un passage particulier pour les parens, qui évitera la communication avec les jeunes gens.
Cachots
J’ai visité les cachots, prisons et chambres de police. Un seul m’a paru n’avoir pas assés d’air. Depuis longtems, on ne l’emploiait pas par cette raison. On a trompé Votre Excellence en l’assurant que les élèves y étaient dans la boue.
De nouvelles prisons ont été construites il y a six mois. Je les ai examinées avec l’entrepreneur des bâtimens et les officiers de santé pour m’assurer que les plâtres sont bien secs. Il a été reconnu qu’elles peuvent être habitées. Il y en a neuf en tout.
Bâtimens
De tous les travaux ordonnés par Sa Majesté, l’entrepreneur n’exécute que les changemens jugés nécessaires au corps de latrines des élèves et à celui de l’infirmerie. Il m’a déclaré qu’il ne pouvait agir au-delà. C’est ce qui m’a déterminé à demander à Votre Excellence l’autorisation de faire réparer la salle de Mars, qui sert de réfectoire, ou de faire disposer l’emplacement qui a été projetté pour ce service au rez-de-chaussée.
Ce réfectoire projetté demanderait moins de tems et de dépense que la réparation de la salle de Mars. On aurait l’avantage de faire le service à portée de la cuisine. Je pense, Monseigneur, qu’il conviendrait de faire disposer de suite le nouveau réfectoire et de réparer ensuite la salle de Mars pour l’exercice en hyver. Sans cette dernière ressource, les élèves ne pourront suivre la plus grande partie du tems l’instruction de l’infanterie dans la mauvaise saison. J’observerai d’ailleurs qu’en réparant la salle de Mars comme réfectoire, les élèves ne pourraient y manger pendant les travaux.
Quant aux autres travaux, je serais d’avis de les ajourner indéfiniment. Quelque soient les changemens qui seraient jugés nécessaires et effectués pour rendre le château de Saint-Germain propres à une école militaire, ils ne pourraient remplir le but. On n’obtiendra jamais une distribution convenable pour le service et surtout pour la surveillance. On sera toujours arrêté à chaque pas par de gros murs qui empêcheront toute exécution. On n’aura jamais l’ensemble des parties. Il faudra toujours traverser la ville pour aller aux écuries et au manège : il n’y a pas moien de les réunir au château, et, outre les inconvéniens de passer à chaque instant dans les rues avec des détachemens d’élèves, on perd beaucoup de tems. Je ne fais pas mention de ceux qui peuvent en résulter pour l’ordre et la police, ils doivent être sentis naturellement.
Je suis convaincu que l’école de cavalerie gagnera beaucoup à un changement. Si on pouvait trouver une ancienne abbaye ou un ancien collège aux environs de Paris, l’établissement y prospérerait mieux. Le local que l’on choisirait, pourvu qu’il y ait du terrein pour manœuvre, sera toujours plus favorable que le château de Saint-Germain.
Promotion
J’ai recueilli les notes des quarante élèves qui avaient été désignés par l’empereur pour partir, lors de sa dernière visite.
Ces jeunes gens sont bien éloignés de mériter par leur instruction la sous-lieutenance. A l’exception de quatre ou cinq, ils doivent être considérés comme ceux qui ont fait prendre à l’école une direction toute opposée. Ce sont les plus anciens et les plus paresseux. Ils ont en général des moiens, mais au lieu de les emploier, ils se sont reposés sur leur ancienneté.
Ils s’occupent maintenant à repasser leurs cours. Je leur ai annoncé que je viendrais les examiner au fur et à mesure qu’ils seraient présentés par le directeur des études. Cet exemple est indispensable pour faire sortir les élèves de l’état d’engourdissement où je les ai trouvés dans les classes. Ils résistaient réellement par la force de l’inertie.
Vingt-trois élèves achèvent actuellement les cours classiques et manœuvres. Je pense qu’ils pourront être examinés vers la fin d’octobre.
Les sujets âgés qui entrent à l’école ne pourront être assujettis à cette marche. Il sera nécessaire d’agir avec eux d’après leurs moiens et les motifs qui auront déterminé leur admission. Je crois qu’il faudra s’attacher à les conserver le moins possible, en exigeant d’eux non seulement toute soumission à sa règle, mais le meilleur exemple possible par leur conduite et leurs principes.
Je joins au rapport les différens ordres que j’ai donnés pour le service, nos 4, 5, 6 et 7.
Proposition
Vous avez pensé, Monseigneur, qu’il conviendrait peut-être d’attacher encore à l’école deux adjudans majors et plusieurs sous-officiers de la ligne pour obtenir une surveillance plus active.
J’ai senti la nécessité de cette augmentation en raison des localités. J’ai l’honneur de vous proposer
1° de nommer deux adjudans majors de la cavalerie et six sous-officiers de la ligne, décorés et non mariés. Ces derniers seraient emploiés pour la surveillance pendant la nuit sous les ordres de l’officier de service.
Cette mesure, jointe à celle que l’on dispose pour éviter le séjour des chambrées pendant le jour, facilitera beaucoup la garantie des mœurs et le bon ordre.
2° de considérer s’il ne conviendrait pas de chercher un local plus convenable pour l’école de cavalerie.
3° de nommer un professeur répétiteur pour enseigner la langue française et les élémens de mathématiques aux jeunes italiens.
4° de nommer un chirurgien de troisième classe non marié pour suppléer les sœurs dans leurs fonctions pour l’administration et le service intérieur de l’infirmerie.
5° de faire disposer de suite le réfectoire projetté au rez-de-chaussée et réparer la salle de Mars pour servir aux exercices en hyver. Quelque soit la détermination qui serait prise pour changer l’école d’emplacement, l’usage de ces deux pièces sera indispensable en attendant l’époque du changement.
Je suis avec respect, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Bellavène
Général commandant par intérim l’école de cavalerie
Saint-Germain, le 6 septembre 1812 »

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