Zone d'identification
Cote
2018007
Titre
Date(s)
- 1859 - 1891 (Production)
Niveau de description
Fonds
Étendue matérielle et support
15 boîtes ; 1,75 ml.
Zone du contexte
Nom du producteur
Notice biographique
Né le 18 avril 1829 au Puy (Haute-Loire), dans une famille d’origine normande, fils d’un père greffier puis avocat, Édouard Flouest entreprend des études de droit à la faculté de droit d’Aix-en-Provence. Il intègre la magistrature en 1851 et exerce successivement, en tant que substitut, à Brignoles où il est nommé le 28 octobre 1854, puis à Aix à partir du 1er mars 1856. En 1860, il est nommé procureur à Forcalquier, l’année suivante à Semur, deux ans plus tard à Chaumont, et la même année à Chalon-sur-Saône. Il devient enfin procureur impérial à Nîmes le 27 février 1867. Remplacé en 1870 à la chute du Second Empire, il est nommé procureur de la République dans la même ville en 1871, mais le soulèvement de la population contre sa nomination l’oblige à démissionner. Il s’installe alors à Lyon comme avocat où il reste jusqu’en 1877. Il réintègre ensuite la magistrature comme procureur général à Chambéry, puis la même année à Nancy, avant d’être affecté en janvier 1878 à Orléans. Reconnu par ses pairs pour sa rigueur, sa droiture et sa magnanimité, Édouard Flouest a eu une carrière très riche au gré de mutations qu’il a le plus souvent sollicitées dans la double perspective d’une évolution professionnelle et d’un rapprochement géographique avec la région natale de son épouse : la Bourgogne, et plus particulièrement l’arrondissement de Châtillon-sur-Seine où est installé son beau-père. Il est admis à la retraite le 13 janvier 1880, et déménage à Paris où il dirige la compagnie d’assurances La France. Il décède en 1891, à l’âge de 62 ans.
Édouard Flouest s’intéresse très tôt à l’archéologie nationale et s’implique dans les sociétés d’histoire et d’archéologie locales des arrondissements où il est nommé en y devenant membre-résidant ou membre-correspondant : Société des sciences historiques et naturelles de Semur, Société d’histoire et d’archéologie de Chalon-sur-Saône ; Académie royale du Gard ; Société littéraire, archéologique et historique de Lyon ; Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie ; Société archéologique et historique de l’Orléanais ; Société historique et archéologique de Langres. En parallèle, il devient membre-correspondant de la Commission de Topographie des Gaules (CTG) en avril 1866, après la découverte du site archéologique de Chassey. Il participe au dictionnaire de la CTG en envoyant plusieurs notices communales et obtient, ou sollicite, l’aide de la CTG, pour mener des fouilles archéologiques à Chassey (Saône-et-Loire), puis à Nages (Gard) et sur le plateau du Magny-Lambert (Côte-d’Or). En dehors de ces fouilles de terrain, Édouard Flouest parcourt les musées et collections particulières : ses recherches se concentrent avant tout sur les objets, aspect que reflète parfaitement le fonds iconographique donné au musée d’Archéologie nationale. En 1872, il devient membre correspondant pour le ministère de l’Instruction publique pour la section d’archéologie du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) et envoie de nombreux articles inédits accompagnés de dessins, d’estampages ou de photographies. La constance de ses travaux, leur étendue géographique et chronologique, l’importance de son réseau relationnel, tant en province qu’à la capitale, sont autant de raisons qui motivent sa nomination comme membre-résidant de la Société des Antiquaires de France en 1884 et comme secrétaire-adjoint en 1890. Il devient alors le porte-parole de plusieurs érudits provinciaux, au nombre desquels figurent le Comte de la Sizeranne (Drôme), Paul du Châtellier (Finistère), Eugène Vignat et le vicaire Desnoyers (Orléans), Jean-Baptiste Counhaye (Suippes), l’abbé Guichard (Savoie), etc., pour relayer les découvertes faites sur le territoire national et pour soumettre certaines questions à l’expertise de la Société des Antiquaires de France.
Édouard Flouest est étroitement lié au musée des Antiquités nationales, actuel musée d’Archéologie nationale (MAN). La correspondance conservée au MAN atteste les échanges réguliers entre Édouard Flouest, Alexandre Bertrand, Gabriel de Mortillet ou Abel Maître entre 1867 et 1890. Soucieux de l’avancement de la connaissance archéologique à l’échelle nationale, Édouard Flouest prend son rôle de correspondant très à cœur et reste persuadé du rôle majeur que doit jouer le musée des Antiquités nationales pour la centralisation des connaissances et la diffusion de la science française à l’étranger. Il informe donc régulièrement la CTG, puis le MAN, de ses découvertes et de ses publications dont il envoie généralement des tirés-à-part pour la bibliothèque du musée. Il sollicite à plusieurs reprises le financement de certaines fouilles par la CTG ou par le MAN afin que les objets découverts puissent rejoindre les collections du MAN. Il a ainsi fouillé au Magny-Lambert avec Abel Maître et sous la direction d’Alexandre Bertrand. Donateur au profit du MAN de plusieurs objets de sa collection personnelle, généralement issus de ses propres fouilles, il encourage ses relations à faire de même ou d’accepter a minima le dépôt temporaire des objets au MAN afin que les ateliers puissent les reproduire en tirages en plâtre ou en photographies. Le MAN est également un lieu de travail pour Édouard Flouest qui vient y consulter les albums Cournault, les albums Pothier ou encore les albums documentaires du musée, dits Albums noirs. Il envoie par ailleurs plusieurs dessins, planches imprimées et planches aquarellées destinées à compléter cette documentation vivante.
Histoire archivistique
Source immédiate d'acquisition ou de transfert
Le fonds Édouard Flouest est un fonds d’archives privées entré au musée des Antiquités nationales, aujourd’hui musée d’Archéologie nationale, par décision ministérielle du 23 juillet 1892, un an après le décès d’Édouard Flouest, grâce au don de sa fille.
Zone du contenu et de la structure
Portée et contenu
Le fonds est constitué de trois séries d’importances inégales :
- une série topographique : les planches concernant la France, qui constituent la majorité du fonds (385 planches), ont été distinguées des planches relatives aux pays étrangers (134 planches). Elles sont classées par pays pour les pays étrangers et par département et par commune pour la France. Cette série révèle l’importance de certains territoires géographiques comme les départements du Gard et de la Côte-d’Or ou de pays étrangers comme la Suisse ;
- une série typologique (163 planches) : regroupant des planches où la provenance des objets est mixte et qui se distinguent par une unité typologique de formes. Cinq ensembles ont été définis : armes, outils, parure et costume, récipients, sculpture, eux-mêmes subdivisés en sous-séries ;
- une série thématique (52 planches) constituée d’un dossier sur le signe S et d’un autre sur la figure du Gaulois.
Les planches sont cartonnées, de couleurs différentes et de dimensions standard, 22,5 x 28,8 cm, à de rares exceptions près (plusieurs planches concernant Bourges sont légèrement plus petites). Elles ressemblent beaucoup à celles utilisées par le musée d’Archéologie nationale à la même époque. La plupart des planches sont annotées : l’écriture d’Édouard Flouest y est reconnaissable, citant souvent à la première personne ses propres publications. L’appartenance des planches non annotées au fond est cependant plus incertaine, mais elles restent minimes. Rares sont les dessins directement réalisés sur les planches, il s’agit plus généralement de dessins réalisés sur papier ou sur calque qui ont ensuite été collés sur les planches cartonnées. L’une d’elle a été découpée pour donner à voir le recto et le verso de la feuille portant les dessins. D’autres documents graphiques sont également présents, comme des photographies ou des planches imprimées, extraites d’ouvrages ou d’articles publiés. Si Édouard Flouest avait un réel talent de dessinateur et aimait dessiner les objets d’après nature, ce qu’il signale souvent sur son dessin (ad. nat.), il copie bien souvent également les dessins d’autres archéologues qu’il mentionne expressément (« calque d’après un croquis de »). Nombre de ses planches ont ainsi été calquées sur les albums Cournault conservés soit au MAN, soit à la Bibliothèque nationale de France. D’autres recopient des dessins de Léon Alègre, d’Henry Revoil, de Jules Gaveau, d’Émilien Dumas, de Charles Bosteaux, de Joseph de Baye, du docteur Bourrée, de Pauline Hesse (ce dernier transmis par Ernest Chantre), etc. De nombreux dessins reprennent les illustrations d’ouvrages publiés, en particulier celui d’Edmond Tudot sur Collection de figurines en argile : œuvres premières de l’art gaulois avec les noms des céramistes qui les ont exécutées (1850), ceux de Grivaud de la Vincelle sur les Arts et métiers des Anciens et le Recueil des Monuments antiques, les catalogues de la vente de la collection Julien Gréau (1885) et celui de la collection H. Hoffmann (1888) par Fröhner et l’Essai sur les Dolmens du baron de Bonstetten (1865). Quelques rares dessins sont produits par des contacts d’Édouard Flouest, au nombre desquels se trouvent Charles Cournault, Léon Maxe-Verly, Henri Baudot, Ludovic Vallentin du Cheylard, A. de Serres, Henri Lorimy, M. Petitot-Bellavène, Victor Gross, Jules Chevrier, Jules Ollier de Marichard, Léon Morel, Auguste Nicaise et Charles Royer.
L’instrument de recherche présente une description de chaque planche du fonds, signalant les objets représentés, leur provenance et leur lieu de conservation lorsqu’ils étaient indiqués. Au sein d’un article, les planches se suivent sans retour à la ligne. Les références bibliographiques, dont la plupart sont signalées par Édouard Flouest lui-même, ont été ajoutées à la fin de chaque article.
Évaluation, élimination et calendrier de conservation
Aucune élimination
Accroissements
Le fonds sera complété en 2020 des documents iconographiques et manuscrits relatifs au Dis Pater (Collection Manuscrits, inv. Bibliothèque 42483).
Mode de classement
Le mode de classement originel nous échappe en grande partie. Sur la base des hypothèses formulées dans l’historique de la conservation, nous avons tenté de le reproduire dans une certaine mesure, avec les indices que nous possédions. Quand cela a été possible, les planches ont été classées par département ainsi que le faisait Édouard Flouest, puis par commune, par site, musée ou collection. Les planches extraites des Albums noirs et les planches découvertes après l’élaboration du classement ont été ajoutées à la suite de chaque article. Les planches composées de plusieurs dessins appartenant à des lieux géographiques multiples ont été classées de manière typologique ou thématique. Il est fort possible que certaines d’entre elles aient été intégrées à l’origine dans un des départements concernés, où se trouvait l’objet principal. En effet, la consultation des Albums noirs, classés également de manière topographique, ont prouvé la présence sporadique d’objets étrangers au département concerné à des fins de comparaison.
À l’intérieur de ces regroupements, l’ordre des planches n’est pas connu, en particulier pour les séries typologiques et thématiques. Pour celles-ci, la distinction a été faite entre les planches produites de la main d’Édouard Flouest devant les objets eux-mêmes, celles de la main d’Édouard Flouest d’après des calques réalisés sur d’autres publications dont il n’était pas l’auteur, et celles qu’Édouard Flouest avait collectées et qui ont été produites par d’autres (documents graphiques et photographiques).
Zone des conditions d'accès et d'utilisation
Conditions d’accès
Communicable selon le règlement de la salle de lecture du Centre des Archives
Conditions de reproduction
Langue des documents
- français
Écriture des documents
Notes sur la langue et l'écriture
Caractéristiques matérielle et contraintes techniques
Certaines planches, en particulier celles concernant les épées, sont dans un état sanitaire critique. Leur consultation pourra être refusée au profit d'une reproduction numérique.
Instruments de recherche
L'instrument de recherche en format pdf sera complété après l'intégration du volet concernant le Dis Pater, à l'automne 2020.
Zone des sources complémentaires
Existence et lieu de conservation des originaux
Existence et lieu de conservation des copies
Unités de description associées
Note de publication
- Desjardins, T., « Les travaux archéologiques de M. Flouest », Mémoires de l’Académie des sciences, Belles-lettres et arts de Lyon, XVIII, 1878-1879, p. 67-82.
Note de publication
- Morinière, Soline, "Edouard Flouest, magistrat archéologue (1829-1891)", Antiquités nationales, 49, [à paraître].
Note de publication
- Vachez, A., « Edouard Flouest », Mémoire de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon, années 1886-1890, 1891, p. 17-21.
Zone des notes
Identifiant(s) alternatif(s)
Mots-clés
Mots-clés - Sujets
Mots-clés - Lieux
Mots-clés - Noms
Mots-clés - Genre
Zone du contrôle de la description
Identifiant de la description
Identifiant du service d'archives
Service des Ressources Documentaires du Musée d'Archéologie Nationale - Domaine National de Saint-Germain-en-Laye
Règles et/ou conventions utilisées
ISAD-G
Statut
Finale
Niveau de détail
Complet
Dates de production, de révision, de suppression
Février 2019
Langue(s)
- français
Écriture(s)
Sources
Note de l'archiviste
Soline Morinière
Objet numérique - métadonnées
Nom du fichier
IR_Flouest_11.pdf
Latitude
Longitude
Type de support
Texte
Type MIME
application/pdf