Zone d'identification
Cote
2021001
Titre
Date(s)
- 1941 - 2019 (Production)
Niveau de description
Fonds
Étendue matérielle et support
1,83 ml et 41,4 GO
Support papier, données numériques, radiographies
Zone du contexte
Nom du producteur
Histoire administrative
Musée d’Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye
Histoire archivistique
Le Musée gallo-romain de Saint-Germain-en-Laye, devenu plus tard musée d’Archéologie nationale, était initialement rattaché au Louvre. Mais conscient de sa spécificité, le musée de Saint-Germain-en-Laye réussit à gagner son autonomie en mettant en avant son rôle dans le développement de la recherche archéologique.
Parallèlement à l’essor des méthodes scientifiques de l’archéologie va se développer l’activité de restauration des objets issus des fouilles. En effet sortis de leur milieu dans lequel leur état matériel s’était stabilisé, une fois à l’air libre, ils sont bien souvent soumis à une dégradation accélérée, comme c’est le cas des objets en fer.
Face à ces problèmes de conservation, les pionniers du musée tel que Auguste Verchère de Reffye, officier d’ordonnance de Napoléon III vont développer au musée des ateliers de moulage et de restauration. Grâce à la collaboration avec le Musée central romain-germanique de Mayence, le musée de Saint-Germain-en-Laye se dote de quoi sauvegarder les formes des pièces par le moulage et de quoi prévenir la dégradation des objets en fer. Ainsi naît la restauration pour étude, principe clé de la restauration archéologique.
Les travaux de restauration se multipliant, en 1865, un ouvrier d’artillerie, Plasson, est nommé au musée pour effectuer les travaux de restauration sur place. C’est alors les débuts de l’atelier.
L’ atelier de restauration doit également à une deuxième figure, Abel Maître, mouleur expert. Grâce à lui, le musée se trouve ainsi compétent non seulement en restauration mais aussi en moulage ; sa compétence dans ce domaine permet au musée de combler les lacunes des collections. Il participe aux fouilles menées pour le compte du musée, et les décrit minutieusement. Puis il se livre au travail de restauration des œuvres, intervenant ainsi dans toutes les étapes de la chaîne archéologique.
Garantissant les conditions adéquates pour l’étude de l’objet et sa permanence dans le temps, la restauration archéologique connaît sa première heure de gloire en cette fin du XXe siècle.
Remplaçant en 1896 Abel Maître, Benoît-Claude Champion prend la tête des ateliers comme chef technique. Continuant l’œuvre de son prédécesseur, il développe les activités de restauration et de moulage, sans toutefois participer aux fouilles. Il diversifie les techniques de moulage et participe à l’accroissement de la connaissance des matériaux.
Cependant, la place des ateliers est toujours fragile ; les directeurs du musée et la direction des Beaux-arts ne considèrent pas de manière identique le rôle second et pourtant fondamental de ces ouvriers et restaurateurs. Après la Première Guerre mondiale, l’ atelier doit se battre pour continuer d’ exercer ses missions.
Après le départ de Benoît-Claude Champion, les ateliers ne sont plus chargés de la restauration. Celle-ci se fait désormais au laboratoire de recherches archéologiques rattaché au Musée du Fer de Nancy, placé sous la direction d’Albert France-Lanord, ingénieur de l’École centrale de Lyon et passionné de sidérurgie.
Une fois les objets revenus de leur lieu de stockage où ils avaient été sauvegardés durant la Seconde Guerre mondiale, il apparaît alors capital d’intervenir auprès des objets du musée pour garantir leur pérennité.
En 1960, le MAN peut à nouveau effectuer des restaurations en interne au sein d’un laboratoire, créé sur le modèle du laboratoire lorrain, remplaçant ainsi les anciens ateliers, mais faute de personnel et de moyens, il est réduit jusque dans les années 1980 à effectuer principalement des opérations de moulage, car sources de revenus pour le musée. En 1960, un ingénieur vacataire du CNRS, Jean Maréchal, renoue la pratique de l’analyse et de la restauration in situ des objets archéologiques. Après son départ, Annie Corbelletto, formée au laboratoire de recherches archéologiques de Nancy, reprend la tête du laboratoire dont l’existence reste pourtant menacée. En 1972, Françoise Douau remplace Annie Corbelletto jusqu’en 2007, date à laquelle arrive Clotilde Proust.
Si plusieurs personnes ont employé le mot de laboratoire pour qualifier l’atelier de restauration du MAN bien avant 1960, ce n’est qu’à partir de ces années-là que le musée est doté d’un laboratoire au sens strict, c’est-à-dire un lieu pourvu d’appareils nécessaires à des expériences effectuées dans le cadre de recherche scientifique, ici archéologique, dans le sillage d’Albert France-Lanord qui qualifie du même terme son centre de recherche et de restauration. Le musée d’archéologie nationale possède alors in situ une structure et les agents nécessaires pour l’étude et la conservation de ses fragiles objets archéologiques, ce que n’ont pas les autres musées nationaux.
Quelques décennies après sa réouverture, le laboratoire développe des structures permettant des études radiographiques des objets à restaurer; en 1998, le laboratoire est doté d’un générateur de rayon X et d’une cabine anti-X auto-protégée. Cependant, en 2014, l’activité radiographique cesse en raison de la défaillance d’une partie du matériel et de la charge importante de la maintenance qu’il nécessite. C’est pourquoi, parmi les documents papier, se trouvent quelques radios d’objets qui ont été produites rue Thiers où se situe le laboratoire.
Certes, dès la création du musée, certains considéraient l’atelier comme un vrai laboratoire mettant son expertise au service de la conservation et de l’étude de l’objet et non seulement au service de la muséographie. Comme le statut de laboratoire n’était pas encore admis par tous, les archives liées à la restauration entre la naissance de l’atelier et la création du laboratoire sont intégrées au Fonds d’administration générale, dans la série gestion des collections.
Le départ de Clotilde Proust du laboratoire et son non remplacement laisse en suspens les activités du laboratoire.
Les archives du laboratoire ont été conservées dans le laboratoire jusqu’en 2019, année du départ de Clotilde Proust, responsable du laboratoire. Puis elles ont été versées au service des Ressources documentaires en charge de la fonction archives . Entre la collecte et le traitement du fonds, les documents sur support papier et les radiographies ont été conservées dans la salle de tri. Les données numériques ont été collectées sur un disque dur externe. Certaines radiographies (Gaule romaine, Premier Moyen Âge) ont été collectées dans les bureaux des responsables des collections.
Source immédiate d'acquisition ou de transfert
Versement interne
Zone du contenu et de la structure
Portée et contenu
Ce fonds est constitué des archives produites par les restaurateurs du laboratoire. Pour des raisons de traçabilité et de documentation, les restaurateurs laissent de plus en plus d’archives témoignant de leur activité. C’est ainsi que les premières années de 1960 à 1990 sont peu présentes par rapport aux années suivantes. Les années les plus représentées ici sont celles durant lesquelles Clotilde Proust exerce la fonction de responsable de l’atelier. Même si les traces de leurs activités diffèrent quant à la forme, on remarque bien une continuité entre les différents acteurs. On retrouve dès 1960 des rapports de restauration, mentionnant la plupart du temps le numéro d’inventaire des objets restaurés. En effet tout tourne de près ou de loin autour de ces rapports; l’achat de matériel, les bilans sanitaires, la documentation sur les techniques et sur les matériaux visent à permettre la conservation d’investigation, la restauration pour étude et pour exposition.
Ces archives révèlent l’activité du laboratoire de restauration depuis les années 1960 à 2019. On y trouve celles liées au fonctionnement du laboratoire, comme les rapports d’activité, les dossiers de suivi médical, les dossiers du Comité Hygiène et Sécurité, les notes de service informant la présence d’agents extérieurs, les dossiers pour l’achat et la maintenance du matériel classique de laboratoire ou spécifique comme la cabine de radiographie, les documents préparatoires aux conférences budgétaires et enfin les dossiers ayant trait aux restaurations externalisées.
Puis sont conservées les archives liées aux missions propres du laboratoire, c’est-à-dire la conservation, la restauration et le moulage ; il s’agit de dossiers d’études, de photos de salles et d’objets, de rapports de restauration, des bilans sanitaires et de la documentation.
À cela s’ajoute les traces d’activités de valorisation et de collaboration avec des organismes extérieurs; il s’agit de conventions, de dossiers de fouilles, de publications.
Doté d’une expertise dans son domaine, le chef du laboratoire est également amené à faire part de son savoir auprès d’institutions universitaires ou de groupes de professionnels. On trouve donc ses supports de cours, les diagnostics faits au nom de son expertise, les dossiers d’étude constitués au sein des groupes de travail régionaux ou ministériels auxquels il appartenait.
Évaluation, élimination et calendrier de conservation
Ont été éliminés les formulaires vierges, les fiches de non attribution de marché datant de plus de cinq ans, les duplicata de bons de commande et tous les doublons. Quand les documents étaient sous deux formats (papier, numérique) le support papier a été privilégié, car le serveur d’archivage définitif ne présente pas suffisamment de garanties de pérennité.
Accroissements
Fonds clos
Mode de classement
Le fonds ci-dessous décrit recouvre toutes les archives de la restauration à partir du moment où la dimension scientifique est reconnue officiellement, c’est-à-dire depuis 1960. Afin de faciliter l’étude de la création du laboratoire dont les conditions ont été particulières, il a été choisi de regrouper dans le premier article toutes les archives datant d’avant 1980. Ensuite, les archives sont classées selon les grandes missions de ce laboratoire : rapports d’activité, gestion du personnel, achats et maintenance du matériel, suivi financier, conservation et restauration, moulages et valorisation.
Avant le traitement du fonds du laboratoire, les archives concernant une partie de la préparation des expositions temporaires se trouvaient dans le fonds du laboratoire. Afin de faciliter l’accès et l’étude de ces dernières, tout ce qui concernait les restaurations en vue d’expositions et les travaux préliminaires aux expositions a été classé dans le fonds expositions temporaires du musée (218004).
Tout ce qui était lié aux stages réalisés au sein du laboratoire de restauration après 1979 a été intégré dans le fonds des ressources humaines du musée.
Toutes les circulaires du ministère de la Culture qui ne concernent pas directement le laboratoire de restauration ont été retirées pour intégrer le fonds d’administration générale du musée.
Zone des conditions d'accès et d'utilisation
Conditions d’accès
Librement communicable selon les art. L 213-1 à 213-8 du Code du patrimoine, à l’exception des articles 2021001/1, 2021001/5, 2021001/8, 2021001/17 communicables après un délai de cinquante ans à compter de la date du document le plus récent.
Conditions de reproduction
Selon le règlement de la salle de lecture
Langue des documents
- allemand
- anglais
- français
Écriture des documents
Notes sur la langue et l'écriture
Caractéristiques matérielle et contraintes techniques
Instruments de recherche
Musée d’archéologie nationale:
20166006: Travaux du château de Saint-Germain-en-Laye. (2016006/45: cabine de radiographie; 2016006/47: aménagement du laboratoire).
2018004: Expositions temporaires.
2019008: Administration générale (2019008/40).
Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine:
20144782: Archives des musées nationaux, Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye (série G).
20144658/1-20144658 : Archives des musées nationaux, Laboratoire de recherche du Louvre.
Zone des sources complémentaires
Existence et lieu de conservation des originaux
Musée d’Archéologie nationale-Domaine national de Saint-Germain-en-Laye, centre des archives
Existence et lieu de conservation des copies
Unités de description associées
Note de publication
BERTINET, Arnaud. Les musées de Napoléon III, une institution pour les arts (1849-1972). Paris : Mare & Martin, 2015, 677 p.
PROUST, Clotilde. L’archéologie à l’atelier. Paris: Hermann, 2020, 221 p.
PROUST, Clotilde. «Les ateliers du musée des Antiquités nationales. Aux origines de la restauration en archéologie». Antiquités nationales. 2016-2017. n°47, p. 211-222.
MARECHAL, Jean : « Relations du Mégalithisme avec les exploitations minières » Antiquités nationales et internationales. Mars-juin 1961, n°1 et 2, p. 24-36.
MARECHAL, Jean ; « La propagation du fer et de l’acier en Europe », Antiquités nationales et internationales. Septembre-décembre 1961, p. 35-41.
Zone des notes
Identifiant(s) alternatif(s)
Mots-clés
Mots-clés - Sujets
Mots-clés - Lieux
Mots-clés - Noms
Mots-clés - Genre
Zone du contrôle de la description
Identifiant de la description
Identifiant du service d'archives
Règles et/ou conventions utilisées
Statut
Niveau de détail
Dates de production, de révision, de suppression
Langue(s)
Écriture(s)
Sources
Note de l'archiviste
Colombe Chuilon
Objet numérique - métadonnées
Nom du fichier
2021001_Labo_20210727.pdf
Latitude
Longitude
Type de support
Texte
Type MIME
application/pdf