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Description archivistique
Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye Français
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Note sur la vie et les promenades à Saint-Germain-en-Laye

« Laissons maintenant la plume au chroniqueur du Moniteur du Soir, auquel nous nous permettons d’adresser, entre lignes, quelques questions ou observations, toutes de localité.
« A l’heure où j’écris, il y a une foule de Paris hors Paris.
Il y a le Paris de Ville-d’Avray et le Paris de Bougival, qui sont de petits Paris. Il y a encore le Paris de Versailles et celui de Saint-Germain, qui sont de grands Paris. Puis, en allant plus loin, le Paris de l’Isle-Adam et le Paris de Chantilly, qui sont des Paris champêtres qui croient habiter la campagne parce qu’ils jouent la comédie dans de beaux châteaux.
Tous ces Paris sont des fils du Paris où se promènent les boulevards.
Il y a des Parisiens ainsi faits qu’ils se croiraient perdus s’ils demeuraient dans leur ville natale aussitôt que brille au zénith le soleil du mois de juillet.
Ils ont cette conviction bizarre qu’on n’y respire plus.
On a beau leur représenter que douze ou quatorze cent mille personnes ne se lassent pas d’y manger leur soupe quotidienne et qu’elles ne s’en portent pas plus mal, rien n’y fait.
Elles émigrent.
Il faut se retremper dans l’air pur des champs, disent-elles.
Honneur à toutes les illusions !
En conséquence, la plupart de ces personnes prudentes s’en vont planter leurs tentes dans des chefs-lieux de canton comme Saint-Germain, ou de sous-préfecture comme Pontoise.
Mantes la jolie, et Corbeil, en savent quelque-chose.
C’est une ville après une ville, des moellons après des moellons.
Mais on l’a dit : Il n’y a que la foi qui sauve.
Vous plaît-il que nous suivions Paris extra muros ? Une promenade fait toujours du bien.
Vous plaît-il encore que nous prenions Saint-Germain pour objectif ? Oui, n’est-ce pas ? Donc partons.
Mais d’abord, que dit le dictionnaire, à propos de cette résidence qui domine si fièrement le cours de la Seine.
Il vous dira que Saint-Germain est un chef-lieu de canton du département de Seine-et-Oise situé à 12 kilomètres de Paris, qu’on y compte 15000 habitants à peu près, et qu’on y voit toujours un ou deux régiments de cavalerie en garnison. (Un seul, si vous voulez bien, et depuis quelques années seulement un bataillon d’infanterie). Il ajoutera qu’on y remarque une salle de spectacle, une bibliothèque qui compte environ 6000 volumes, une crèche, un orphelinat, plusieurs associations de bienfaisance, une société philharmonique, deux imprimeries, deux journaux hebdomadaires, un abattoir, et que l’industrie locale a pour objet la fabrication de la bonneterie, des étoffes de crin, des cuirs vernis, de la faïence.
Si vous le pressez de questions, il ne manquera pas de vous parler du vieux château que Louis XIV abandonna pour se fixer à Versailles.
Voilà qui est fort bien, Dictionnaire, mon ami ; je tiens vos renseignements pour fort exact ; mais ce n’est point cela que je vous demande.
Et la physionomie, et le site pittoresque, qu’en faites-vous, s’il vous plaît ?
A ce point de vue, Saint-Germain se compose de trois choses : un restaurant, une terrasse et une forêt. (Et la ville de 15000, s’il vous plaît ?)
Ces trois choses varient d’aspect suivant qu’on se transporte à Saint-Germain un jour de la semaine ou un dimanche.
Et à ce propos-là, je ne sais pas comment les vagons du chemin de fer de la rue Saint-Lazare s’y prennent pour transporter les Parisiens qui s’échappent de leur patrie dès l’aurore du jour dominical.
Bon Dieu ! doivent-ils être fatigués le soir !
Saint-Germain, qui n’a que des colonies de Parisiens pendant la semaine, en a des populations le dimanche ; chaque convoi en amène par flots, et ils se succèdent d’heure en heure.
Les quinconces qui couvrent de leur ombrage l’espace compris entre la forêt et le château, ressemble au jardin des Tuileries, à cette différence près qu’il y a peut-être un peu plus de de monde encore. Et cependant…
On y voit des chaises comme aux Champs-Elysées (beaucoup trop bienveillant en vérité) ; on y fait de la musique comme sur la terrasse de Bade, et on y prend prétexte de ce qu’on est à la campagne – à la campagne avec cent rues autour de soi (donc il y a une ville derrière votre premier décor) – pour s’habiller comme à Dieppe ou à Vichy.
Les melons s’y promènent et les tudors y font la roue.
Quant aux chapeaux qu’on y rencontre, s’ils sont plus larges qu’une soucoupe, on ne les salue plus.
Sous l’ombre des futaies, dix mille éventails (oh ! dix mille et même moins) s’agitent galamment ans des mains bien gantées. La foule est assise, la foule se promène, la foule cause. Elle a devant elle la plaine du Vésinet constellée de villas et un horizon sans limite où se découpe la silhouette du mont Valérien.
Cependant sur la terrasse vont et viennent de brillants équipages, qui prouvent assez que l’avenue de l’Impératrice n’a pas le monopole de toutes les voitures de Paris. Les unes cherchent le château du Val, d’autres arrivent du château de la Muette. (Qu’allaient-elles faire à ce rendez-vous de chasse fermé presque toute l’année, à l’extrémité d‘une route sablonneuse de deux lieues ?)
On dirait une campagne peuplée de marquises et de vicomtes.
[p. 155] Si l’on fait un pas dans la forêt, un autre spectacle frappe les yeux.
Ce ne sont que Dryades en crinolines et Sylvains en jaquettes qui folâtrent parmi les futaies. Jamais les vallons de la Grèce mythologique n’en virent autant ni si gais. Galathée sommeille sur l’herbe ; Endymion épluche des noisettes.
Et chaque arbre a sa nymphe endimanchée, comme chaque buisson son berger. S’il n’a pas de pipeaux, il a des cigares.
On ne connut jamais forêt plus civilisée.
On regarde et on s’épouvante, à la pensée de l’appétit que ces populations vont déployer à l’heure du dîner !
Vers quelles salles pantagruéliques vont-elles s’abattre ?
C’est un problème qui ferait pâlir les économistes.
Rassurez-vous ! un restaurant est là (Et les autres, ceux de la ville, et de très bons aussi, que vous laissez derrière le rideau ?) qui se charge d’en résoudre le plus grand nombre.
A l’heure où la dernière fanfare retentit sous les voûtes fraîches des marronniers, dirigez-vous vers le pavillon d’Henri IV.
Dans la semaine, ce petit coin de campagne de Paris qu’on appelle Saint-Germain change d’aspect.
Il s’y trouve des boutiques et des banquiers come dans la rue Richelieu ; on y fait le commerce comme dans la rue des Lombards, et les habitants y causent de leurs affaires comme sur le boulevard. (Ah ! bah !)
Si l’on ne savait qu’on est à la campagne, on serait persuadé qu’on habite une ville. (En vérité ?)
On y voit même des trompettes (???) et des marchands de bric-à-brac.
Les bergères de la forêt, avec leur escorte de Faunes et d’Egipans, ont disparu.
Mais, par exemple, on s’étonne de la quantité d’Anglais et d’Anglaises qui gazouillent sous les marronniers.
Voilà une chose que le dictionnaire ne dit pas !
Saint-Germain, cette ville qui pourrait être un chef-lieu de préfecture dans certains départements, et dont les Parisiens, par un effort de leur fantaisie, ont fait une campagne, Saint-Germain a été conquis par les Anglais.
On n’y voit que des enfants blonds de naissance ou blonds par imitation ; et tous parlent le plus pur idiome de Charles Dickens et de lord Byron.
Ces Anglais qui possèdent Saint-Germain descendent-ils des compagnons du roi Jacques ? ou se sont-ils nuitamment, par petites troupes, installés dans la ville ? On ne sait. Toujours est-il qu’ils l’ont et qu’ils la gardent. (Qui s’en serait jamais douté ?)
Ce sont eux qui louent les maisons aux Parisiens de l’été. (On apprend tous les jours.)
La campagne de Saint-Germain est éclairée au gaz. (La ligne de chemin de fer, c’est possible, mais les campagnes ! nous ne pouvons l’obtenir même sur la terrasse.)
Les animaux sauvages qui peuplent la forêt savent si bien que la futaie, le gaulis et les jeunes taillis leur appartiennent six jours par semaine que, du lundi au semaine inclusivement, ils envoient des émissaires, lapins en bas âge et biche à la fleur de l’adolescence, jusqu’aux frontières de la ville. Les quinconces même, en plus de tant d’Anglais, ont vu des lièvres et des chevreuils.
Mais dès l’aube naissante du septième jour, ils se réfugient dans des retraites profondes dont les gardes seuls ont le secret.
Les quadrupèdes cèdent la place aux bipèdes.
On peut dire de Saint-Germain que la ville s’endort quand le pavillon d’Henri IV ferme ses portes. (Venez quelque soir nous visiter, cher monsieur Paul, et vous trouverez plus d’une bonne maison, plus d’une aimable famille, où sans trop vous ennuyer vous pourrez passer la veillée, même après la fermeture de l’huis du pavillon Henri IV ; vous y pourrez faire aussi quelque bout de conversation avec Auguste Luchet, de la Vigne et du Monde illustré, Gatayes, du Siècle, Hebhrard, du Temps, Eugène Chapus, du Sport, qui ne dédaignent pas trop notre vieille ville, en dehors de son restaurant, de sa terrasse et de sa forêt.)
C’est l’heure où cette portion de Paris qui a eu fantaisie de rendre visite à l’autre s’en retourner chez elle.
Un flot l’avait apportée, un flot la remporte.
Où j’écris flot, lisez convoi. (Convoi et enterrement de la vérité et de l’exactitude.)
4 août 1866
Paul Sic »
(Moniteur du Soir) »

Note sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« 5 juillet 1880
Château de Saint-Germain-en-Laye
Aux termes d’un décret du 8 mars 1862, il a été décidé que le château de Saint-Germain-en-Laye serait restauré et approprié pour recevoir un musée gallo-romain et à dater de cette époque les travaux de restauration de ce remarquable édifice ont été entrepris.
Suivant les historiens de la ville de Saint-Germain, c’est à partir du XIIe siècle que les rois de France auraient choisi le château pour résidence. Depuis Philippe Auguste jusqu’à Louis XIV, il a été habité d’une façon constante, du moins à des intervalles assez rapprochés. Saint Louis y fit construire la belle et lumineuse chapelle située sur la façade méridionale et dont la restauration est presque terminée aujourd’hui. Mais c’est réellement sous le règne de François 1er que le château de Saint-Germain prit le développement et l’importance que l’on retrouve dans les bâtiments nouvellement restaurés.
Louis XIV fit ajouter les 5 gros pavillons qui existaient encore avant les travaux de restauration. La construction de ces pavillons ayant mis le roi dans la nécessité de quitter le château, il l’abandonna définitivement en 1682 pour aller habiter Versailles.
En 1809, Napoléon 1er y fit installer une école de cavalerie.
En 1836, le château recevait le pénitencier militaire qui fut conservé jusqu’en 1855, époque où le vieux château historique rentrait dans les attributions du ministère d’Etat.
Lorsqu’il s’est agi de commencer les travaux, M. Millet, architecte chargé de l’étude du projet de restauration, a soulevé la question de savoir s’il fallait réédifier le château tel qu’il était sous François 1er ou bien comprendre dans la restauration les pavillons ajoutés sous le règne de Louis XIV.
Une commission, présidée par le ministre d’Etat, a été unanime à penser que l’édifice devait être restauré suivant le caractère qu’il avait à l’époque de François 1er et que, en conséquence, les pavillons ajoutés sous le règne de Louis XIV seraient démolis.
Cette commission a en outre donné son approbation complète au projet de M. Millet
Depuis 1862 jusqu’au 31 décembre 1879, il a été dépensé une somme de 2608000 f.
M. Millet a suivi pour les travaux le mode qui était employé par les architectes de la Renaissance : tous les matériaux sont complètement taillés et sculptés sur le sol avant leur pose.
Malheureusement, cet éminent artiste est mort avant d’avoir pu terminer son œuvre.
En 1879, M. Lafollye, architecte des Monuments historiques, a succédé à M. Millet et c’est lui qui termine les intéressants travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Aujourd’hui, les façades nord et est sont complètement achevées et les salles de cette partie des bâtiments sont livrées au service du musée gallo-romain.
La façade sud est en grande partie restaurée comme gros-œuvre, ainsi que la chapelle de saint Louis. Il ne reste plus qu’à terminer cette façade et à attaquer la façade ouest, à laquelle il n’a encore été fait aucun travail de restauration. »

Ministère des Travaux publics

Note sur le rôle de la commission des Monuments historiques dans la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Dans sa séance du 19 décembre 1873, la commission des Monuments historiques était d’avis que le service des beaux-Arts participât à la dépense du château de Saint-Germain, et le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts écrivait à son collègue des Travaux publics le 11 février 1874 :
« La commission des Monuments historiques, dont l’attention a été récemment appelée sur les importants travaux que notre département fait exécuter au château de Saint-Germain a exprimé le désir que mon administration contribuât pour une part à hâter l’achèvement de cette entreprise en concourant à la restauration de la chapelle qui figure dans le devis général pour une somme de 236548 f. »
Cette part était fixée à la moitié soit 118274 f. et un devis spécial de pareille somme était extrait du devis général et approuvé le 25 mai 1874 par M. le ministre des Beaux-Arts. C’est le même ministre qui nommait l’inspecteur et le vérificateur des travaux.
De 1874 à 1877, 100000 f. furent ordonnancés sur le crédit des Monuments historiques.
En 1878, un devis complémentaire de 262452 f. était présenté par M. Millet et approuvé par la commission des Monuments historiques qui fixait comme précédemment sa part contributive à la moitié soit 131226 f. 89.
De 1879 à 1882, une somme de 92882 f. 26 a été ordonnancée.
M. Lafollye ayant succédé en 1879 à M. Millet décédé, le ministre des Travaux publics, communiquait au ministre des Beaux-Arts le 22 janvier 1880 deux projets d’un nouvel architecte relatifs l’un à l’installation de la bibliothèque et au logement du conservateur du musée gallo-romain dans le 2e étage du bâtiment sud, l’autre à la restauration de la chapelle.
A la suite de deux rapports de l’inspecteur général des Monuments historiques M. Ruprich Robert en date du 21 février 1880 et d’une visite de la commission au château de Saint-Germain en date du 12 avril suivant, le ministre des Beaux-Arts répondait au ministre des Travaux publics pour lui notifier les notifications notifiées par la commission, et à M. Lafollye dans le même sens.
En demandant le renvoi des pièces de ces deux affaires, le ministre des Travaux publics écrivait le 30 juin 1880 :
« Ce projet devra, avant que l’exécution n’en soit entreprise, être examiné par le conseil des Bâtiments civils et je vous serais obligé de me le renvoyer sans retard, autrement il serait impossible d’utiliser cette année le crédit spécialement affecté à la continuation des travaux. »
C’était reconnaître que ces travaux, concernant non seulement la chapelle, mais encore l’appropriation d’un logement situé au 2e étage du bâtiment sud, ne pouvaient être exécutés sans l’approbation des Monuments historiques.
Après une correspondance directe échangée entre le directeur des Beaux-Arts et l’architecte, le projet approuvé par la commission était retourné au ministre des Travaux publics.
Ce dernier faisait connaître le 25 octobre 1880 au ministre des Beaux-Arts que le projet du logement du conservateur avait été à son tour modifié par le conseil des Bâtiments civils qui, ajoutait-il, « avait déjà étudié cette question sans la résoudre parce qu’il lui avait paru qu’elle devait être examinée au préalable par votre administration. »
Il proposait de loger le conservateur dans le bâtiment de la vénerie.
La commission des Monuments historiques, consultée, était d’avis de se désintéresser de cette affaire du moment que l’installation d’un logement dans un monument historique n’était plus en question, et le ministre des Beaux-Arts donnait, le 10 novembre 1880, son assentisement à ce nouveau projet qui conciliait le rétablissement des dispositions primitives avec les exigences de l’installation du conservateur.
Depuis 1880 jusqu’à ce jour, une correspondance suivie n’a cessé d’être échangée entre le directeur des Beaux-Arts et M. l’architecte Lafollye au sujet de la restauration de la flèche de la chapelle, dont la commission n’a pas approuvé ces deux projets qui lui ont été soumis dans les séances des 28 mars 1884 et 11 décembre 1885. »

Note sur les crédits affectés à la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye et sur les dépenses

« Note relative aux travaux exécutés au château de Saint-Germain depuis l’origine de la restauration commencée en 1862
Dans le courant du mois de février 1862, M. Millet adresse à l’administration un projet de restauration du château de Saint-Germain accompagné de deux autres devis s’élevant l’un à : 1773814 f. 61, l’autre à : 73231 f. 09
Par lettre du 13 juin 1862, M. Millet est informé par l’administration que son projet a été approuvé à la date du 6 du même mois.
Les travaux commencent le 7 juillet 1862.
Les sommes allouées et dépensées sont les suivantes :
En 1862 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 94037 f. 34
En 1863 : [crédits alloués :] 150000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 139723 f. 18
En 1864 : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185053 f. 15
Le 23 décembre 1864, l’architecte présente à l’administration, pour la construction de citernes, un devis supplémentaire s’élevant à 13789 f. 63 qui est approuvé à la date du 5 février 1865 et porté à la somme de : 20589 f. 63
Le 22 février 1865, un autre devis supplémentaire pour poêles et calorifères, approuvé à la date du 4 mars suivant et s’élevant à la somme de : 18573 f. 82
Le 24 février 1865, un autre devis supplémentaire pour la reprise en sous-œuvre des contreforts de la cour, approuvé à la date du 1er mars suivant et s’élevant à la somme de : 79310 f. 83
Le 27 septembre 1865, un autre devis supplémentaire pour silicatisation, approuvé à la date du 30 septembre suivant, et s’élevant à la somme de : 1104 f. 25
Les sommes allouées et dépenses en 1865 sont les suivantes : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185832 f. 62
Dans le courant de l’année 1866, l’architecte présente un devis supplémentaire pour peintures artistiques dans l’escalier d’honneur et au 2e étage du donjon, approuvé à la date du 4 juillet 1866 et s’élevant à la somme de : 4014 f. 00
Les sommes allouées et dépenses en 1866 sont les suivantes : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185927 f. 38
Dans le courant de l’année 1867, l’architecte présente les devis supplémentaires suivants : pour le mobilier du musée, 1 devis de : 42852 f. 60, pour le mobilier du musée, 1 devis de : 4082 f. 93, pour le pavage dans les fossés du château : 1250 f. 00, pour silicatisation de la tour d’angle nord-ouest dite du donjon : 1850 f. 00
Les sommes allouées et dépenses sont les suivantes :
En 1867 : [crédits alloués :] 180000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 166724 f. 72
En 1868 : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185852 f. 64
En 1869 : [crédits alloués :] 150000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 138177 f. 12
En 1870 : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 215237 f. 82
En 1871 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90495 f. 24
En 1872 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 91494 f. 53
En 1873 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90488 f. 32
En 1874 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90765 f. 34
En 1875 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90761 f. 90
En 1876 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90309 f. 90
En 1877 : [crédits alloués :] 140000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 128837 f. 14
En 1878 : [crédits alloués :] 130000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 119025 f. 81
A la fin de l’exercice 1878, les dépenses effectués s’élèvent à la somme de : 2288744 f. 15
Le 30 octobre 1878, l’architecte adresse à l’administration un devis pour l’achèvement de la restauration des bâtiments et de la chapelle du château s’élevant à la somme de : 1897789 f. 85
Les sommes allouées et dépenses sont les suivantes :
En 1879 : [crédits alloués :] 130000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 118764 f. 01
En 1880 : [crédits alloués :] 125000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 114038 f. 31
En 1881 : [crédits alloués :] 111000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 100391 f. 59
En 1882 : [crédits alloués :] 125500 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 109643 f. 37
En 1883 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 73936 f. 08
En 1884, il est alloué un crédit de : [crédits alloués :] 120000 f. 00, sur le fonds duquel est effectuée une dépense totale de 101868 f. 27 dont pour la Villa Saint-Germain 27872 f. 12, reste pour la restauration du château : [dépenses effectuées :] 73996 f. 15
En 1885, il est alloué un crédit de : [crédits alloués :] 60000 f. 00, sur le fonds duquel est effectuée une dépense totale de 52546 f. 79 dont pour la Villa Saint-Germain 12585 f. 45, reste pour la restauration du château : [dépenses effectuées :] 39961 f. 34
En 1886 : [crédits alloués :] 60000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 53356 f. 25
En 1887 : [crédits alloués :] 10340 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 8790 f. 17
En 1888 : [crédits alloués :] 11000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 10891 f. 84
En 1889, il est alloué un crédit de : [crédits alloués :] 49630 f. 00, sur le fonds duquel est effectuée une dépense totale de 36938 f. 76 dont pour travaux étrangers à la restauration du château 25058 f. 91, reste pour ce dernier objectif : [dépenses effectuées :] 11879 f. 85
En 1890 : [crédits alloués :] [vide] ; [dépenses effectuées :] [vide]
En 1891 : [crédits alloués :] [vide] ; [dépenses effectuées :] [vide]
En 1892 : [crédits alloués :] [vide] ; [dépenses effectuées :] [vide]
Totaux :
[montant des devis présentés jusqu’au 30 octobre 1878 :] 3918463 f. 60 : [crédits alloués :] 3352470 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 3004393 f. 11
Certifié exact par l’architecte du château de Saint-Germain-en-Laye
Paris, le 29 juin 1893
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Note sur les possibilités de visite du château de Saint-Germain-en-Laye

« En parlant, dans notre dernier numéro, de la possibilité de visiter l’intérieur du château pendant les travaux de démolition des cellules, nous avons cité un fait réel, mais non, à ce qu’il paraît, consacré par une autorisation légale. Ce n’est que par tolérance, et pour faciliter les entrepreneurs dans leurs rapports avec les ouvriers, que quelques personnes ont pu pénétrer dans l’intérieur, ce qu’il n’est permis de faire régulièrement qu’avec une permission spéciale et émanant d’un des fonctionnaires de la Liste civile.
M. le gardien du château nous prie de donner à cet avis une publicité qui le mettre à l’abri des demandes auxquelles il ne pourrait satisfaire et le dispense de refus, qu’il se verrait, quoiqu’à regret, obligé de faire aux personnes qui, attirées par notre article de samedi dernier, se présenteraient à la conciergerie du château sans être munies d’une permission spéciale. »

Note sur l’installation d’un pénitencier militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau du Génie
Matériel
Note pour le secrétariat général (bureau de la justice militaire)
Par une note en date du 26 avril dernier, le bureau de la justice militaire a fait connaître au bureau du Génie, en le priant d’y donner suite, les intentions manifestées par le ministre au sujet de l’établissement d’un pénitencier militaire dans le château de Saint-Germain en remplacement de celui de Montaigu.
On a l’honneur d’informer monsieur Rivot que, quant à la remise du château dont il s’agit au département de la Guerre par l’administration des Domaines, la demande en est déjà faite depuis quelques tems au ministre des Finances, qui ne tardera sans doute pas, maintenant, à prendre une décision concernant cet établissement, ainsi que plusieurs autres dont on a pareillement réclamé près de lui la mise à la disposition du service militaire.
Relativement au projet d’appropriation du château de Saint-Germain à sa destination future, il semble que M. le lieutenant-colonel Bourgoin, qui a concouru dernièrement à la visite des lieux avec MM. le colonel Boilleau et le chef d’escadron Millot de Boulmay pourrait également concourir avec les mêmes officiers à la rédaction du programme des conditions qui doivent servir de base aux travaux que le service du Génie sera chargé d’exécuter dans le château pour le mettre en état d’être utilisé comme pénitencier militaire. Ce concert parait avoir l’avantage de simplifier la marche des opérations en établissant un rapport immédiat entre les services intéressés et en leur permettant ainsi de s’éclairer mutuellement, dès le commencement, par leurs observations particulières sur les dispositions les plus convenables pour proportionner le plus exactement possible les dépenses aux besoins et les projets aux ressources existantes.
Monsieur le chef du bureau de la justice militaire est, en conséquence, prié de vouloir bien prévenir MM. le colonel Boilleau et le chef d’escadron Millot de Boulmay que M. le lieutenant-colonel Bourgoin, à qui des ordres vont être envoyés à cet égard, pourra participer à la conférence prescrite par le ministre pour l’établissement des bases du projet des travaux à faire au château de Saint-Germain.
Les plans qui ne sont pas parvenus au bureau de la justice militaire ont été transmis directement à celui du Génie.
Paris, le 8 mai 1833
Le sous-directeur, par intérim, chargé du service du Génie
Boquet »

Note sur l’usage de la pyramide disposée devant le Château-Vieux comme fontaine à vin lors des naissances royales

« [p. 60] Le 27e juin 1550 naquit dans le vieux château de Saint Germain en Laye Charles Maximilien de France, second fils dudit roy Henry second, duc d’Alençon et d’Angoulesme, et depuisroy sous le nom de Charles 9. Et fut baptisé audit lieu avec grande ceremonie et rejouissance, et nommé par l’ambassadeur Maximilien 2e d’Autriche, roy de Boeme, gendre de l’empereur Charles 5, avec Louis d’Albret, roy de Navarre, et Anne d’Est, duchesse de Guise.
Et pour conserver la mémoire à la postérité d’une [p. 61] si grande solennité qui fut faite pour cette naissance tant desirée et à la ceremonie de ce baptesme fut posé dans la grande place devant l’eglise de la paroisse dudit lieu de Saint Germain une piramide de pierre ornée des armes et chiffres royalles, au haut de laquelle il y a une couronne royalle soutenue d’un globe entouré d’un rang de grande pierre en forme d’un bassin et de 3 rangs de marches qui en font tout le circuit, d’où sortit une fontaine de vin tout le jour de cette grande cérémonie, ce qui c’est observé dudepuis tres ponctuellement à touttes les [p. 62] naissances des premiers princes, Enffans de France, comme à l’heureuse naissance du roy Louis 14 dit le Grand à present regnant, qui ariva en ce lieu, à celle de monseigneur Louis, dauphin de France, qui ariva au château de Fontainebleau le 1er novembre 1661, comme à la ceremonie de son baptesme qui fut faite dans la cour du vieil château de Saint Germain le 24e mars 1668, et en dernier lieu le jour de la naissance de monseigneur Louis de France, duc de Bourgogne, qui ariva à Versailles le [vide]. »

Notes concernant deux tableaux provenant du château de Saint-Germain-en-Laye

« Direction des Beaux-Arts
Dépôt des marbres
182, rue de l’Université
Note
Paris, le 2 mars 1895
Le conservateur du dépôt a l’honneur d’informer M. le chef du bureau des Travaux d’art qu’il a fait transporter au Louvre et inscrit à l’Inventaire :
Sous le n° 934
Une toile intitulée « La Vierge travaillant entourée d’anges », école du XVIIe siècle, genre Vouet
Par auteur inconnu
Hauteur : 2 m. 30 ; Largeur : 1 m. 90
Cette œuvre provient du musée de Saint-Germain
Jean Marras

Direction des Beaux-Arts
Dépôt des marbres
182, rue de l’Université
Note
Paris, le 2 mars 1895
Le conservateur du dépôt a l’honneur d’informer M. le chef du bureau des Travaux d’art qu’il a fait transporter au Louvre et inscrit à l’Inventaire :
Sous le n° 935
Une toile roulée représentant « La Cène », d’après Poussin
Par auteur inconnu
Hauteur : 3 m. 23 ; Largeur : 2 m. 52
Cette œuvre provient du musée de Saint-Germain
Jean Marras »

Ministère des Travaux publics

Notes de la princesse de Beauvau concernant le château du Val

« [p. 100] Saint Germain, 10 août 1794
Enfin j’ai fait au Val mes dernier adieux, à ce Val à qui je n’ai pas dû un plaisir qui ne m’en donnât un plus grand encore : celui de les rapporter tous à cet objet unique de mon amour, de mon respect, de ma plus vive, de ma plus tendre reconnoissance. J’erre encore autour de ce lieu dont je n’ose plus approcher. Celui que j’habite est placé entre cette maison où j’ai vu finir mon bonheur, et le terrain sacré qui a reçu ses précieux restes. Je nourris mes éternels regrets de souvenirs tantôt déchirants, tantôt plus doux, mais toujours douloureux. C’est ici que j’userai mes tristes jours, afin d’être assurée que le dernier confondra mes cendres avec les siennes. Voilà le seul espoir qui me reste, le seul qui mêle quelque douceur à tant d’amertume. Je suis déjà morte pour tout autre intérêt.
[...]
[p. 138] 20 mars 1797
Après trois ans, une lente justice m’a fait retrouver ce lieu cher et terrible. Mais les dégradations qu’il a souffertes, et la perte de la plus grande partie de ma médiocre fortune, en rendent pour moi l’habitation impossible. Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Pourrois-je vivre dans cette maison où il a cessé de vivre ? Que de souvenirs déchirants ! J’en jouirai cependant ; j’irai quelquefois, toujours seule. La pensée de le voir, ou détruit, ou habité par des étrangers, m’étoit insupportable. Du moins il sera respecté tant que je vivrai, et j’espérerai qu’après moi, sa fille pourra l’habiter. Il l’associoit à la pensé qu’il seroit plus vivement rappelé dans ce lieu que dans tout autre, et quand il pouvoit supporter l’idée de notre séparation, il me disoit : "Vous le conserverez pour moi, et vous le garderez pour elle". »

Beauvau, Marie-Charlotte de

Notes sur la Cour de la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 73] [17 février 1716] La Cour de Saint-Germain est toute déserte, la reine n’ayant plus à son service que les plus gueux et les plus âges des Anglais et Irlandais. Tous les autres sont passés sur les côtes pour chercher à s’embarquer.
[…]
[p. 253] [13 mai 1718] Le 5 au soir on porta de Saint-Germain-en-Laye à l’église des Filles de la Visitation de Chaillot le corps et le cœur de la reine d’Angleterre suivant ses dernières intentions, sans beaucoup de pompe : vingt gardes et six pages seulement précédèrent le carrosse du corps qui étoit suivi par un petit nombre d’autres carrosses remplis d’officiers, d’Anglais et d’Irlandais. Le 11, le Roi prit le deuil en violet. M. le Régent l’a fixé à trois semaines. On a demandé à Son Altesse si la pension de la Reine serait continuée à Prétendant : il a laissé la question indécise.
[…]
[p. 256] [16 mai 1718] Les dames de la Cour de Saint-Germain sont dans une très sérieuse consternation. M. le Régent leur conserve sur le même pied la pension que leur faisoit la reine ; il n’est point encore décidé si on leur laissera leurs appartements au château. »

Notes sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Restauration du château et entretien des parterres
Nomination du nouvel architecte
Nos lecteurs, qui s’intéressent si vivement à la restauration de notre beau château de Saint-Germain et qui en suivent les travaux avec une si grande sollicitude, n’apprendront sans doute pas sans une évidente satisfaction que le continuateur de l’œuvre du regretté M. Millet est définitivement nommé, et qu’il vient de prendre possession de la place à laquelle il a été appelé, grâce à son talent et à son érudition, par la confiance du conseil des Bâtiments civils.
Si la curiosité est un défaut pour le plus grand nombre des humaines, c’est cependant presque une nécessité pour un journalise, car pour raconter il faut savoir ; or pour savoir, il faut aller et venir, questionner, écouter, etc. ; mais comme compensation, il doit posséder une qualité qui lui est non moins nécessaire, c’est la discrétion et le tact, soit qu’il doive taire ce qu’il a appris, soit qu’il faille atténuer ce qu’il peut dire.
Nous n’avons pas failli à notre mandat, bien naturellement, et dès que nous avons été certain de la nomination du nouvel architecte du château, nous n’avons eu de cesse que nous n’ayons appris qui il était, d’où il venait, ce qu’il faisait et, de plus, ce qu’il avait l’intention de faire.
Nos investigations ont été couronnées de succès, et comme les renseignements que nous avons pu nous procurer sont des plus flatteurs pour la personne qu’ils concernent, nous n’hésitons pas à donner libre cours à notre plume indiscrète, et à révéler aux amis de l’art architectural ce que nous avons pu glaner de côté et d’autres.
Disons d’abord que la continuation de la restauration du château de Saint-Germain, commencée par M. Eugène Millet, est confiée à un de ses émules les plus éminents.
M. Lafollye, tel est le nom du nouvel architecte, est un artiste du plus grand talent. Voici du reste un aperçu de ses états de service.
Médaillé à l’exposition des Beaux-Arts (Paris) 1868-1870 ; deuxième médaille 1872 ; chevalier de Légion d’honneur 1876 ; médaille 1ère classe 1878 ; médaillé à l’exposition universelle de Vienne (Autriche).
Architecte des Monuments historiques, on lui doit la belle restauration du château de Pau (façade du midi) et l’escalier d’honneur ; le château de Compiègne ; la restauration de l’hôtel de ville de Compiègne, dont la couverture en plomb repoussé est une œuvre d’art. Il était en outre architecte des haras de Pompadour, dans la Corrèze.
M. Lafollye continuera la restauration du château de Saint-Germain d’après les plans de M. Millet, et dans le même sentiment, avec quelques améliorations dans certains détails pourtant.
On parle en outre de la transformation et de l’embellissement des parterres, tels que corbeilles […], statues, etc. etc.
Sous ses ordres, on a fait disparaître ce petit jardin triangulaire qui interceptait si malheureusement la circulation au bout du chemin qui confine à la grille d’appui longeant le chemin de fer, en allant vers les Loges. Les pelouses de gazon qui figurent les anciennes pièces d’eau qui se trouvent devant l’esplanade du château et devant la grille des Loges vont aussi recevoir des enjolivements.
Puisque nous avons en M. Lafollye un digne continuateur des travaux de M. Millet, et qui ne doit sa nomination qu’à ses hautes capacités, félicitons donc de son choix le conseil des Bâtiments civils, et espérons qu’au moyen des subsides ordinaires et supplémentaires qui lui seront accordés, le savant architecte pourra donne une impulsion nouvelle aux travaux de restauration, et que, plus heureux que son prédécesseur, il pourra les terminer.
M. Lafollye va dernier notre concitoyen réel, et résidera habituellement dans nos murs ; on est en train d’aménager ses appartements particuliers pendant qu’il est allé faire une petite excursion au dehors.
N’ayant pas encore eu le plaisir de le rencontrer, il nous est impossible de dire à nos lecteurs s’il est grand ou petit, gros ou mince, brun ou blond ; mais on nous a assuré, chose bien plus essentielle, que c’était un homme des plus aimables, d’une affabilité très grande et animé des meilleurs intentions pour la ville de Saint-Germain ; il est, de plus, épris, paraît-il, d’une folle tendresse pour le monument confié à ses soins éclairés et pour le parterre qui en dépend. Tout cela est d’un très bon augure.
Th. L. »

Notes sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« La restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, entreprise depuis l’année dernière, se poursuit activement. Déjà, le donjon, dernier vestige des additions faites par Charles V, réapparaît dégagé des bâtiments dont Mansart l’avait enveloppé il y aura bientôt deux siècles, et trois travées refaites dans le style de la Renaissance offrent du côté des jardins un échantillon de ce qui sera le monument quand il sera terminé.
Le château de Saint-Germain, en tant qu’édifice Renaissance, date de l’époque où la brique commençait à être employée comme enjolivement, aussi n’y figure-t-elle qu’en ligne ornementales, tandis que plus tard elle usurpe le principal rôle dans les constructions, ne laissant plus figurer la pierre qu’aux angles, aux voussoirs et aux refends, comme à la place Royale et à la mairie de Charenton.
L’étage en mâchicoulis qui domine l’escarpe et sert comme de soubassement aux appartements supérieurs a été transformé en galerie, sorte de chemin de ronde que soutient une série d’arceaux et qu’éclairent des ouvertures carrées. Sa partie supérieure forme une terrasse continue où s’ouvrent les fenêtres du premier étage.
Chacune des travées des étages supérieures est séparée par des éperons ouvrés en pilastres saillants et destinés à contrebuter les retombées de la voûte intérieure. Les fenêtres du premier étage sont de grandes baies cintrées ornées de filets en briques au tableau et surmontées d’un fronton angulaire accusé de la même façon. Ce premier étage est terminé par un entablement dont les ressauts sont également en briques et la frise en pierre. Au-dessus existe un étage en attique dont les baies cintrées s’ouvrent en retraite d’arcs de décharge. Plus haut, règne une balustrade de pierre dont les butées s’élevant à l’aplomb des pilastres servent de socles à des vases élégants ; à l’aplomb des fenêtres, les balustres sont alternés par des médaillons ouvrés portant en relief les uns la Salamandre, d’autres l’initiale de François Ier, et d’autres encore l’initiale de l’Empereur.
Au-dessus du donjon, qui malheureusement fait une assez triste figure, dominé qu’il est par les bâtiments voisins, au-dessus du donjon se dresse le beffroi, svelte colonnette annelée dont le chapiteau est surmonté d’un campanile. Du côté qui regarde la place, ce donjon est accosté par une tour ronde engagée, qui sert de cage d’escalier. Cette tour est ajourée au centre par une petite fenêtre aux saillies de briques, et des rosaces percées dans une sorte d’attique en éclairent le palier supérieur. Le tout est coiffé d’une calotte en section sphérique.
Les autres pavillons d’angle, bâtis sous Louis XIV, seront successivement démolis comme celui du donjon, et remplacés par des tours polygonales, afin de rendre aux quatre faces du château la pittoresque physionomie qu’il possédait avant d’avoir été dénaturé par la transformation de 1680.
La chapelle, une des plus curieuses parties du vieil édifice, sera débarrassée des placages qui la masquent d‘un côté, afin de lui restituer son style primitif. Cette chapelle, bâtie sous Louis IX, est par conséquent de la seconde moitié du XIIIe siècle. Ses baies, qui du côté de la cour ont conservé leur forme première, sont quadrilatères, mais divisées par un réseau de nervures qui y ferment des rosaces, des quatre-feuilles et des ogives, c’est une guipure pétrifiée ; chaque baie s’ouvre en retraite de hauts contreforts. A l’intérieure, cette petite église, malgré le ridicule mobilier qu’on lui a donné sous la Restauration, a conservé ses formes architecturales. La voûte en a été repeinte par Vouet.
Le musée gallo-romain, dont la création coïncide avec la restauration du château de Saint-Germain, est en voie de formation ; on l’installe provisoirement dans la salle des gardes et dans la galerie des fêtes, qui depuis porta le titre de salle de Mars et qu’on nomme maintenant galerie [p. 140] François Ier. Cette immense salle sera dallée avec toutes les anciennes mosaïques qu’on a pu recueillir.
Parmi les collections qui donneront à ce musée une valeur historique et artistique toute particulière, figurent celles déjà considérables d’armes et d’instruments domestiques en pierre et en bronze. A côté des objets trouvés en France, sera exposée la belle série d’objets analogues donnés à l’Empereur par le roi de Danemark, et qui offriront un point de comparaison très curieux du point de vue ethnologique.
En second lieu vient la collection de M. Boucher de Perthes, si connu par ses travaux archéologiques, puis les trouvailles faites dans les fouilles nombreuses opérées à diverses époques sur plusieurs points de la Gaule ; enfin, des pierres, des bijoux, des sceaux, des monnaies et des médailles formant une curieuse collection numismatique gallo-romaine ; des vases en verre, des statuettes en pierre et de bronze, des poteries, des briques, des spécimens de mortier peint ou à relief, pour décoration intérieure des habitations, aideront à mieux faire connaître les mœurs des premiers habitants de la vieille Gaule.
L’installation de ces collections dans la galerie de François Ier n’est que provisoire, il ne sera possible de s’occuper des aménagements définitifs que lorsque les travaux extérieurs seront terminés.
(Le Siècle) »

Notes sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« La restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
M. Ferdinand de Lacombe, colonel du 8e hussards, qui consacre heureusement les rares loisirs que peut lui laisser les soins de l’important commandement de son régiment, à la littérature, vient de publier une étude spéciale sur le château de Saint-Germain, faisant en quelque sorte suite à son histoire du château de Saint-Germain. Le Journal officiel a inséré ce curieux et important article, dans ses numéros des 13 et 14 juin, c’est encore par suite du mandat que nous avons cru devoir nous imposer de recueillir tout ce qui intéresse notre ville que nous reproduisons ci-dessous et in-extenso, l’article de M. de Lacombe.
I
La restauration du château de Saint-Germain-en-Laye ne s’accomplit peut-être pas assez rapidement au gré des archéologues ou même des simples visiteurs, jaloux de voir revivre, en son ancienne splendeur, une des œuvres les plus correctes et les plus pures de l’architecture de la Renaissance. Toutefois, son état actuel suffit pour donner une idée presque exacte de l’aspect de l’édifice, alors qu’il fut érigé sous le regard attentif d’un prince ami des arts, François Ier.
La reconstruction, en effet, est parvenue aux deux tiers de son entreprise. Le château, dont le plan affecte la forme assez étrange d’un D gothique, a cinq faces. Celle du nord, vis-à-vis la station du chemin de fer, est achevée à l’extérieur aussi bien qu’à l’intérieur ; celle de l’ouest et la moitié de celle du sud-ouest le sont à l’extérieur ; la restauration de la chapelle, qui regarde le sud, est commencée ; il ne reste enfin que la façade de l’est, du côté de l’église paroissiale, qui n’a pas été atteinte par la main de l’ouvrier.
Ce monument a subi de singulières vicissitudes dans son existence. Fondé par Louis le Gros, il a été incendié par le prince de Galles, en 1346, réédifié par Charles V, démoli en presque totalité et reconstruit sur un nouveau plan par un Valois, dénaturé et alourdi dans ses formes élégantes par Louis XIV.
Des générations successives l’ont vu forteresse, château de plaisance, asile de rois proscrits, maison à louer sous la Révolution, école de cavalerie sous le premier empire, caserne à la Restauration et prison militaire pendant la monarchie de Juillet.
Aujourd’hui, après deux siècles de transformation, le volet appelé à resplendir dans l’épanouissement de sa beauté première et à devenir le musée de nos antiquités nationales.
Déjà, en 1853, le gouvernement avait fait commencer des études pour la suppression du pénitencier au château, lorsqu’en 1855 le voyage de la reine d’Angleterre précipita le dénouement de la question. Cette princesse ayant manifesté le désir de visiter l’asile où mourut Jacques II, son évacuation immédiate fut ordonnée.
Quelques années plus tard, un savant regretté, M. Boucher de Perthes, père de l’archéologie antédiluvienne, fit don à l’Etat d’une partie de ses collections.
L’empereur résolut de les placer au château de Saint-Germain en y créant un musée d’antiquités celtiques et gallo-romaines dépendant de celui des Antiques du Louvre.
Pour remplir ce but, des aménagements spéciaux étaient nécessaires. Une demi-mesure ne parut pas suffisante à l’égard d’un monument ravi depuis longues années à une destination digne de sa royale origine. Sa restauration fut décrétée le 13 juin 1862.
Cette entreprise exigeait, pour la conduire, un architecte érudit. Elle fut confiée à M. Eugène Millet, connu déjà par des travaux de restauration qui dénotaient une science spéciale et une intelligence profonde dans ce genre de mission.
Le château, construit en effet par des maîtres italiens épris de leur art, sous la direction même de François Ier, qui, d’après Androuet du Cerceau, en aurait été l’architecte, avait perdu sa physionomie native. Un jour, Louis XIV, trop à l’étroit dans le domaine de ses pères, en ordonna l’agrandissement. Colbert confia cette charge à Mansard et celui-ci, très embarrassé sans doute, après avoir abattu les élégantes tourelles qui arrondissaient les cinq angles des hautes murailles, enveloppa chacun de ceux-ci dans un énorme pavillon assez semblable à un bastion. L’un d’eux, celui du sud-ouest, reste seul debout, en attendant une prochaine démolition.
De plus, la destination complexe affectée au château depuis la Révolution, et les ruines précoces résultant de son état d’abandon du jour où Louis XIV le déserta pour Versailles, en avaient singulièrement altéré l’intérieur, en sorte qu’au-dedans comme au dehors il s’imposait à l’architecte avec une conformation bâtarde et des lignes dénuées de style.
Deux projets furent mis en présence. Le premier comprenait la restauration pure et simple des bâtiments existants avec les lourdes exhubérances de Mansard ; la deuxième proposait la restitution de l’art et à la science de la demeure de François Ier telle que ce prince l’avait conçue.
Ce second projet, qui avait en outre l’avantage de dégager les façades aussi bien que la chapelle, bijou architectural attribué à saint Louis, fut soumis par M. Eugène Millet à la commission des Monuments historiques et définitivement adopté.
Celui-ci se mit immédiatement à l’œuvre et attaqua en 1862 l’édifice par l’angle nord-ouest vis-à-vis de l’embarcadère du chemin de fer, de manière à continuer ses travaux en tournant vers l’est par le nord.
Les premiers coups de pioche devaient amener une précieuse et intéressante découverte.
II
Un sieur Antoine, porte-arquebuse du roi Louis XIII, a laissé, sur l’histoire du château de Saint-Germain, un curieux manuscrit qui appartient aujourd’hui à la bibliothèque de cette ville. On pouvait avoir quelque confiance dans cet écrivain, descendant de serviteurs attachés d’ancienne date au service de la Couronne dans le château même.
Après être entré dans quelques détails sur le bâtiment de Charles V, il dit en parlant de sa reconstruction par François Ier que ce roi l’éleva en peu de temps de la hauteur d’une ancienne tour qui était restée.
Androuet du Cerceau prétend, de son côté, dans le premier volume de ses Plus Excellens Bastiments de France, que François Ier « fit abattre le vieil bastiment sans toucher néanmoins au fondement, sur lequel il fit redresser le tout et sans changer ledit fondement ainsi qu’on peut le cognoistre par la court d’une assez sauvage quadrature ».
Ces assertions contradictoires donnaient d’autant plus à réfléchir au sujet de la tour méconnue par un savant de la valeur de Du Cerceau que l’on ignorait le sort qui lui avait été réservé dans les constructions de Mansard. Or, en démolissant la première de ces constructions, le pavillon nord-ouest, M. E. Millet a complètement remis à jour cette ancienne tour dite de l’Horloge et bâtie par Charles V. Ce vestige du château fort avait été utilisé dans les constructions de François Ier, mais le maître de l’œuvre avait détruit les créneaux inférieurs, et remplacé l’appareil militaire par des balustrades aux armes du roi. L’origine de ce reste de l’antique forteresse était facilement reconnaissable à des indices qui ne trompent par l’expérience de l’architecte : à la nature de la pierre, au revêtement extérieur, à la façon de l’ouvrier et surtout aux nervures hardies de la voûte qui indique nettement son âge.
Le donjon de Charles V existait donc et n’avait pas été reconstruit par François Ier. En se reportant aux desseins d’Isaac Sylvestre et de Du Cerceau lui-même, dont l’erreur est inexplicable, on peut rendre à ce remarquable spécimen de l’art du quatorzième siècle son antique aspect. Aujourd’hui, il est une des beautés du monument, ses proportions magistrales, ses lignes sévères frappent immédiatement le regard.
Une deuxième erreur de Du Cerceau devait être relevée peu après par M. E. Millet. Il trouva, communiquant avec une cave creusée sous la tour, une salle basse de seize mètres de long. A l’un de ses angles subsistait l’escalier destiné à communiquer avec les étages supérieurs. Or, les murs de cette salle, au lieu de suivre la sauvage quadrature de François Ier, sont perpendiculaires à la face de la tour qui donne sur la place du Château et parallèle à la nef de la chapelle.
Une deuxième erreur de du Cerceau devait être relevée peu après par M. E. Millet. Il trouva, communiquant avec une cave creusée sous la tour, une salle basse de seize mètres de long. A l’un de ses angles subsistait l’escalier destiné à communiquer avec les étages supérieurs. Or, les murs de cette salle, au lieu de suivre la sauvage quadrature de François Ier, sont perpendiculaires à la face de la tour qui donne sur la place du Château et parallèles à la nef de la chapelle.
Depuis, en 1864 et 1865, en creusant le sol de la cour, peu à peu exhaussé dans les siècles précédents, on rencontra plusieurs pans de murs, identiques par leurs matériaux à ceux de la salle basse, et dans une direction qui fait régulièrement suite. L’un d’eux est pourvu d’un éperon carré très saillant qui plongeait dans le fossé.
En 1872, d’autres fouilles opérées dans le fond de la cour découvrirent tous les soubassements d’une troisième salle du rez-de-chaussée, présentant encore son âtre de cheminée, garni de tuiles émaillées et fleurdelysées, posées de champ et formant mosaïque. A l’angle nord-est était une porte donnant entrée à une tourelle d’escalier. Ces importantes substructions qui présentent un grand intérêt et qui resteront conservées sous le pavé de la cour, ont toujours les directions signalées précédemment.
Enfin, aucune des nombreuses bâtisses ensevelies dans le sol de la cour ne se trouve sous les murs du château actuel.
Il faut donc en déduire qu’Androuet du Cerceau, dont les plans et les dessins font autorité, s’est égaré dans cette circonstance, et que le château de Charles V affectait une forme quadrangulaire, comme toutes les forteresses de son temps. François Ier n’en a pas utilisé les fondations, et la cause pour laquelle il a donné une forme pentagonale au nouvel édifice reste à l’état de problème.
[n° 29-1204, p. 2] III
Commencée en 1862 par le donjon de Charles V, la restauration était poursuivie, du côté du nord jusqu’à l’escalier d’honneur qui comporte un avant-corps, formant saillie à l’extérieur, sur le parterre. Cinq années furent consacrées à cette partie du travail. En 1867, la portion du monument, complètement refaite, était meublée et décorée à l’intérieur, et le 12 mai la première section du musée gallo-romain était ouverte.
On entama alors la démolition du deuxième pavillon, celui de l’angle nord-est en continuant la restauration sur le parterre ; puis on commença celle du corps de logis qui regarde la cité Médicis, autrefois champ clos, sur lequel eut lieu l’épisode du coup de Jarnac, sous les yeux du roi Henri II et de sa cour réunie sur la terrasse.
On travaillait à cette deuxième façade et l’architecte procédait à la démolition du troisième pavillon, appelé le pavillon de Louis XIV, parce qu’il était à l’usage du roi, lorsque les travaux furent interrompus par les événements de 1870. On les reprit dans l’été de 1871 et ce fut le tour de la façade du midi et de l’escalier de service des appartements royaux.
En 1872, cet escalier fut achevé. On compléta la construction des quatre éperons de la façade sud-est, on continua la restauration des contreforts correspondants sur la cour, et la démolition du pavillon Louis XIV. Enfin, on reprenait les travaux de transformation de toute l’encoignure qui, à la fin de la saison, était accomplie jusqu’à la hauteur des appuis du deuxième étage.
En 1873, on porta le marteau sur le quatrième pavillon, celui du sud, qui enveloppe l’abside de la chapelle, et l’on poursuivit les ouvrages du corps de logis qui a vue sur la rue du Château-Neuf, c’est-à-dire du côté opposé au parterre.
Ce sanctuaire remonte à saint Louis. Il dut être édifié de 1230 à 1240. Il avait échappé à l’incendie des Anglais et resta l’un des quatre côtés du château de Charles V. François Ier le respecta en partie, mais il avait disparu presqu’en entier sous l’enveloppe de Mansard.
Louis XIII, de plus, afin de le mettre en communication de plain pied avec la cour, en avait exhaussé le dallage de près de deux mètres, disposition qui altérait les proportions de l’édifice et en troublait l’harmonie générale.
La chapelle du vieux château de Saint-Germain, dans laquelle Louis XIV reçut le baptême tandis qu’il naquit au château neuf, aujourd’hui disparu, est le morceau capital de cette antique demeure de nos souverains. C’est une merveille architecturale, accusant le type gothique des monuments religieux contemporains de la Bourgogne et de la Champagne. Sa restauration sera une de ces œuvres qui font honneur à un homme et à une époque.
M. Viollet-Leduc, dans son Dictionnaire raisonné d’architecture française, s’éprend pour elle d’une admiration que la situation de l’auteur ne permet pas de rendre suspecte. « Le maître de cette œuvre (un anonyme), dit-il entre autres choses, était sûr de son art, c’était en même temps un homme de goût et un savant de premier ordre. Le monument tout entier ne consiste qu’en un soubassement, des contreforts et une clairevoie fort belle et combinée d’une manière solide. Le système de la construction ogivale admis, nous devons avouer que le parti de construction adopté à Saint-Germain nous paraît supérieur à celui de la Sainte-Chapelle de Paris, en ce qu’il est plus ferme et plus en rapport avec l’échelle du monument. La richesse de l’architecture de la Sainte-Chapelle de Paris, le luxe de sa sculpture ne sauraient faire disparaître des défauts graves évités à Saint-Germain. »
Puis, plus loin : « L’intérieur de ce monument était peint et les fenêtres garnies probablement de vitraux. Inutile de dire que leur effet devait être prodigieux, à cause des larges surfaces qu’ils occupaient. Tous les détails de ce charmant édifice sont traités avec grand soin, la sculpture en est belle et due à l’école champenoise, ainsi que les profils. »
M. E. Millet tient à honneur de remettre ce joyau du treizième siècle en l’état où l’a laissé saint Louis, et il le surmontera d’une flèche dans le style du monument.
Cependant il lui sera impossible de lui rendre en totalité cette abondance de lumière qui filtrait autrefois à travers les vitraux gothiques, François Ier ayant engagé deux travées de l’abside et la grande rosace au levant, dans les murailles de son palais pentagonal.
Mais le reste de l’abside et les belles croisées du sud, encore obstruées, reparaîtront à la face du soleil, qui inondera le sanctuaire de ses rayons.
M. E. Millet, pour restituer à l’édifice son développement intérieur, en a déblayé le dallage et a été amené ainsi à des découvertes qui lui permettront de rétablir avec la plus grande exactitude les accessoires et les ornements primitifs dont le vaisseau était revêtu. La surélévation exigée par Louis XIII s’était produite au moyen d’une agrégation des éléments les plus hétérogènes. A des fragments de l’époque de François Ier, balustres, gargouilles, couronnes royales, étaient mêlés des débris nombreux de l’arcature inférieure de la chapelle, des colonnettes, les piles qui séparaient les travées ainsi que le fleuron du couronnement du pignon central.
Ces fragments recueillis et classés avec soin, M. E. Millet sonda le mur appuyé à la grande salle des fêtes, vis-à-vis de l’église paroissiale, et retrouva, à sa grande satisfaction, cette rosace unique au monde dont il espérait à peine la conservation et qui éclairait la chapelle à l’ouest. Enfouie dans la muraille depuis 350 ans, elle a conservé toute la délicatesse et toute la richesse de son ornementation. Lorsqu’on l’aura dégagée du plâtre qui comble ses entrelacements, elle sera pour les artistes un grand sujet d’étonnement, car elle est rectangulaire comme les autres fenêtres de la chapelle et mesure 100 mètres de superficie.
Elle restera malheureusement adossée à la muraille, mais M. E. Millet pense qu’il sera possible de la rappeler à son ancienne magnificence au moyen de vitraux de couleur étamés par un procédé nouveau et réfléchissant la lumière comme une glace.
Enfin, d’autres recherches ont amené l’architecte à retrouver dans la muraille la porte primitive, celle qui, au temps de saint Louis, donnait accès dans le sanctuaire.
Il ne lui manque donc aucun des éléments nécessaires pour rendre à la vérité historique d’ici à quelques années un des plus admirables spécimens de l’art religieux au quatorzième siècle.
[n° 30-1205, p. 2] IV
Parmi les autres trouvailles faites par M. E. Millet dans diverses parties du château, et qui ont un intérêt artistique ou de simple curiosité, nous mentionnerons :
Deux gargouilles du temps de saint Louis qu’on avait placées sur un des contreforts de la façade du nord. Ce sont des figures de chimère, d’une grande hardiesse de forme, au col bien attaché, aux griffes étudiées, et dont le modèle dénote un sculpteur habile et plein de vigueur. Une cheminée de l’époque de l’époque de François Ier, dont on avait fait un dallage. Elle est finement ciselée et surmontée d’un entablement dorique très riche, avec triglyphes, têtes de victimes et des rosaces dans les métopes.
Des jambages de croisée, des corniches, des chapiteaux sculptés avec soin, des culs de lampe et des gargouilles du temps de Charles V, utilisés comme moellons par les ouvriers de François Ier.
En 1863, en soulevant le carrelage de la galerie des fêtes, M. E. Millet a recueilli des affiches de théâtre de 1789, dont il a fait don au musée de Saint-Germain. Ces affiches n’ont pas plus de 20 centimètres de longueur sur 15 de hauteur.
L’impression était faite d’avance et le titre de la pièce écrit seul à la main.
On voit qu’elles avaient la double facilité d’être appliquées sur le mur ou de circuler comme programme. Voici la teneur de l’une d’elles :
Par permission de monsieur le maréchal de Noailles,
Les comédiens donnent aujourd’hui 7 mai 1789
Le déserteur, opéra,
Précédé du Retour de Clitandre,
Scène lyrique de M. de Valigny, dans laquelle l’auteur remplira le rôle de Clitandre.
On commencera par
Le chasseur et la laitière.
On prendra 40 sols aux premières loges et orchestre, 24 sols aux secondes et 20 sols au parterre.
On commencera à cinq heures et demie précises.
C’est à la salle des spectacles du château.
Le prix d’abonnement pour les dames est de neuf livres par mois pour 12 représentations. Celui des hommes est de 15 livres.
Enfin, en 1865, en creusant une citerne dans la cour, on découvrit une assez grande quantité de carreaux émaillés du quatorzième siècle représentant soit des fleurs de lys, soit les divers signes du zodiaque. Avec ces objets se trouvaient une collection de tenailles et des deniers artificiels évidemment de la même époque, qui paraissent provenir de l’atelier d’un dentiste qui opérait dans le château.
Les démolitions intérieures ont permis en outre de bien fixer l’ancienne destination des divers corps de logis du château.
L’architecte de François Ier avait distribué les appartements privés des rois et des reines dans la situation la plus propre à charmer le regard du maître. Il leur avait consacré la façade du midi, celle qui donne aujourd’hui sur la rue du Château-Neuf. Les traces de cette destination se sont visiblement retrouvées dans la galerie de dégagement et dans les escaliers de service multipliés pour cette retraite et remis au jour.
Des fenêtres de cette façade, aucune construction ne masquait en ce temps le magique panorama qui déjà consacrait la célébrité du lieu.
Au premier plan, la rivière sinueuse enserrait aux pieds des jardins la forêt touffue du Vésinet ; à droite émergeaient des eaux qui baignent Bougival et Port Marly, les iles plantées de hauts peupliers : au-delà des bois se développaient dans l’espace la campagne émaillée de villages florissants, Fourqueux, Mareil, le château de Marly, dont le faite d’ardoise dominait la futaie, Croissy, Rueil, Nanterre et son antique clocher encadrés par la riche parure des coteaux de Louveciennes et de Marly et par la masse sévère du Mont-Valérien au sommet duquel se dessinaient le Calvaire et la retraite des ermites.
Ces bosquets solitaires, ces futaies vierges de l’outrage de la cognée, le fleuve roulant ses ondes tranquilles, cette vaste étendue sur laquelle planait le silence imposant des grandes solitudes, étaient bien de nature à provoquer le recueillement et à apporter le calme et le repos à des cœurs si souvent agités par les soucis, le trône, le tourbillon des fêtes et la lourde charge du gouvernement.
La façade de l’est renfermait les salles de réception qui étaient le complément des appartements privés et s’ouvraient de plein pied sur une magnifique terrasse.
De ce point, le tableau était non moins merveilleux. Par delà le Pecq, la Seine et les grands bois, le regard embrassait Montesson, Chatou, Bessons, le monastère d’Argenteuil ; au centre de la presqu’ile, le château de Maisons, Carrière et sa [p. 3] forteresse, et ne s’arrêtait qu’à la colline de Montmartre et aux tours carrées de l’abbaye royale de Saint-Denis.
Les salles d’apparat et du trône, les salles à manger de parade se trouvaient dans l’aile du nord, qui avait vue sur les jardins bornés par la forêt, et comme perspective la grande allée qui conduisait au couvent des Loges.
A l’ouest enfin, sur la cour des offices, la galerie des fêtes, appuyée à la chapelle, occupait tout le premier étage. Sous l’œil attentif de François Ier, les efforts de l’art italien avaient réussi à y faire oublier, par une décoration magistrale et pleine de réductions, l’absence d’une nature si richement épanouie devant les ailes opposées.
Les étages supérieurs étaient habités par le personnel de la suite des souverains : gentilshommes, pages, dames et demoiselles d’honneur.
Ce logis royal sera dans quelques années occupé par le musée des antiquités nationales. Nous reviendrons sur ce sujet.
Les dépenses qu’a coûtées la restauration du château de Saint-Germain depuis 1862 où elle a commencé, c’est-à-dire depuis quatorze ans, s’élèvent à 1939952 fr. 36 c.
Cette somme, qui n’atteint pas encore 2 millions, forme le total de ce qui aura été dépensé à la fin de l’exercice 1874. Dans ce chiffre sont comptés les frais d’ameublement et d’appropriation de la partie du musée ouverte au public. Il faudra encore environ 1 million pour terminer la restauration complète du monument.
Afin d’aider à celle de la chapelle, l’administration des Monuments historiques a alloué, aux quatre exercices à partir de 1875, une somme de 118274 francs, soit pour cette année : 23255 francs.
Si l’on veut un terme de comparaison assez curieux, ouvrons Dulaure. Il reproduit, d’après un manuscrit du temps de Louis XIV, le montant des dépenses faites au château de Saint-Germain et au Val, de 1664 à 1690, c’est-à-dire en vingt-sept années. Le chiffre en est de 6455561 livres et 18 sols.
De 1675 à 1682, période de transformation du château par Louis XIV, il fut alloué 2700000 livres aux constructions ou embellissements. Ce fut en 1680 et 1682 que l’impulsion la plus vive fut donnée aux travaux. Chacune de ces années, le château coûta 600000 livres.
En ayant égard à la moins-value de l’argent à notre époque, la restauration moderne qui s’opère sera loin de coûter autant que les simples agrandissements que fit Mansard au château de Saint-Germain-en-Laye.
[n° 33-1208, p. 3] Le parterre
Notre étude sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye serait incomplète si nous ne nous occupions de ses jardins, et de l’installation du musée des Antiquités nationales. Le musée sera l’objet d’un article spécial, nous allons aujourd’hui dire quelques mots du parterre de Le Nôtre.
Il y a quelques mois encore, il restait à peine dans ce parterre quelques vestiges du dessin des jardins de Louis XIV.
En 1676, alors qu’il construisait la grande terrasse, Le Nôtre fit aussi le jardin. Il traça dans l’axe de l’avant-corps de la façade du nord une allée de 60 pieds de largeur, qui conduisait à l’avenue des Loges, que l’on avait récemment percée, en sorte que, vue du château, celle-ci semblait la continuation de l’allée.
De chaque côté, des plates-bandes de buis formant arabesques dans de vastes proportions, comme au parc de Versailles, se détachaient sur des sables de diverses nuances. Cette décoration était encadrée dans deux allées de tilleuls taillés en arcades, et conduisait à un hémicycle de marronniers qui s’ouvrait sur l’avenue des Loges au moyen d’un perron monumental de 160 pieds de long, surmonté de deux autres perrons, de 20 pieds chacun.
Pour animer ce paysage et répandre la fraîcheur dans les jardins, Le Nôtre avait creusé trois bassins circulaires.
Les deux premiers, de 40 pieds de diamètre, étaient symétriquement opposés l’un à l’autre, en face des pavillons de l’Horloge et de l’Est. Le troisième, de 80 pieds de diamètre, était situé à l’extrémité de la grande allée, près du perron, et contournait l’hémicycle des marronniers.
L’eau s’élevait en gerbes de ces bassins qu’entouraient des massifs de fleurs renouvelées en toute saison.
Ce décor, dans lequel s’alliaient avec harmonie l’eau, les fleurs, les grands arbres divisés par des allées sablées, donnait fort grand air aux abords du palais et s’accordait, par son élégance, avec sa façade imposante.
On descendait du château par plusieurs marches dans ce jardin qui se trouvait séparé d’un autre jardin, dit de la Dauphine, par un bosquet délicieux et plusieurs lignes de beaux arbres.
En 1750, on combla les bassins pour éviter des réparations devenues indispensables, et, afin de continuer cette fâcheuse économie, les bosquets furent déracinés, l’orangerie démolie, et les arabesques de buis remplacées par de simples pelouses de gazon.
Toutefois, le plan du jardin de Le Nôtre n’avait pas encore été atteint lorsque, trois ans après, le duc de Noailles, gouverneur de Saint-Germain, demanda et obtint l’autorisation de donner entrée à son hôtel par l’hémicycle des marronniers. Ce fut la première brèche pratiquée dans le terrain du parterre.
Plus tard, la Révolution en décréta le morcellement ; mais ce décret ne reçut qu’un commencement d’exécution. Sous l’Empire, les jardins servirent de manège à l’école de cavalerie établie au château.
Pendant la Restauration, l’administration s’efforça de rendre une certaine physionomie à la promenade favorite des habitants, et on y avait à peu près réussi, lorsqu’elle fut de nouveau sacrifiée au chemin de fer.
En 1847, le gouvernement concéda le prolongement de la voie ferrée jusqu’à la place du Château, tout en se réservant la faculté de reprendre un jour le terrain.
Le tunnel fut percé, et la nouvelle gare envahit une des plates-bandes de Le Nôtre. Il fallut, pour cette construction, abattre une centaine de beaux tilleuls et une partie des magnifiques marronniers du rond-point.
M. E. Millet, l’architecte du château, a pensé, d’accord avec l’administration des Bâtiments civils, que la restauration du jardin était la conséquence de celle du palais. Dans le cour de l’hiver dernier, il a rétabli l’allée principale, retracé les plates-bandes et les bassins, et il a rendu aux visiteurs la magnifique perspective de l’avenue des Loges, si habilement ménagée par Le Nôtre.
Il sera peut-être possible, dans un avenir assez prochain, de compléter cette œuvre et de rendre aux abords du château l’espace qui leur manque pour leur restituer leur ancienne et charmante physionomie. »

Notes sur le musée de Saint-Germain-en-Laye

« « On a beaucoup parlé, dit le Pays, du musée gallo-romain que l’on établit au château de Saint-Germain, mais nous croyons que l’on s’est fortement aventuré en prédisant une inauguration pour le 15 août prochain. Par une faveur spéciale, nous avons pénétré dans la grande salle des fêtes de François Ier où il est installé, et, à part une collection d’antiquités remontant à l’âge de Pière donnée par le roi de Danemark, nous pouvons affirmer que la plupart des vitrines sont encore très peu garnies.
Bien qu’on en ait dit, le musée Campana n’a rien fourni à celui de Saint-Germain et ne lui fournira absolument rien. Le premier se compose d’objets étrusques, grecs et romains, tandis que le second, essentiellement français, a pour but de mettre sous les yeux des personnes qui s’intéressent aux origines de notre histoire tous les objets que l’on pourra trouver se rapportant à l’industrie, à l’agriculture ou à la religion des Gaulois, ainsi qu’aux moyens dont ils se servaient pour faire la guerre.
Les fouilles pratiquées dans les localités où l’on suppose rencontrer des traces de la domination gauloise, plusieurs emprunts aux musées du Louvre, des échanges avec les divers musées de France, telles sont les sources où la collection gallo-romaine de Saint-Germain doit s’approvisionner.
M. le comte de Nieuwerkerke, surintendant des Beaux-Arts, dont le génie éclairé et le zèle sont si précieux en pareille circonstance, et M. Longperrier, conservateur des antiquités au Louvre, si renommé par sa science archéologique, ont imprimé une activité très grande à différents travaux, mais les fouilles sont si lentes, les correspondances avec les conservateurs des musées sont si étendues, qu’il serait téméraire de vouloir assigner une époque à l’organisation définitive du musée. »
On lit, sur le même sujet, dans le Constitutionnel :
« M. Millet, architecte, travaille avec activité à la restauration du vieux château de Saint-Germain.
Le château est remis en son état primitif rue des Ursulines, c’est-à-dire tel qu’il était au moyen âge et encore sous le règne de François Ier.
Déjà l’angle sud-ouest, où est un beffroi, est à très peu restauré avec ses créneaux, mâchicoulis, meurtrières, tour engagée, etc. etc.
Dans l’intérieur, l’habitation du concierge, à gauche du grand guichet, et deux belles salles du musée gallo-romain à droite et au rez-de-chaussée, sont complètement restaurées et remises dans le plus parfait état.
Les deux salles du musée sont déjà pleines d’objets de la curieuse époque de transition de notre pays, époque si peu connue encore. »
Le Constitutionnel, ou plutôt son correspondant, fait quelques erreurs dans ce dernier article. Le château de Saint-Germain ayant été entièrement construit sous François Ier, il ne rappellera le style du moyen âge que par des fenêtres du XIVe siècle à la partie supérieure de la tour de Charles V ; le campanile ou clocheton qui la surmonte n’a jamais mérité le nom de beffroi, n’est destiné qu’à renfermer les cloches de l’horloge, ne date que de François Ier et conservera le même style. Quant à la partie où se font les travaux actuels (une faute d’impression nécessairement), c’est l’angle nord-ouest et non pas sud-ouest qu’il faut lire.
Dans l’intérieur, les galeries du rez-de-chaussée n’ont été restaurées, ou pour mieux dire appropriées, que relativement à l’installation provisoire, dont elles ne sont en ce moment qu’une série de dépôt pour les collections gallo-romaines qui commencent à garnir ces deux salles ainsi que les vitrines disposées au premier étage dans la salle des fêtes.
Quant au Pays, nous sommes d’autant plus d’accord avec lui sur l’époque de l’inauguration du musée que nous recevons à l’instant une communication officielle de M. Rossignol, conservateur adjoint des Musées impériaux, chef de service, qui nous prie de mettre, par la publicité de notre feuille locale, le public en garde contre cette prétendue inauguration, fixée, disait-on, au 15 de [p. 130] ce mois, et dont on ne saurait avec certitude indiquer l’époque précise.
Nous devons dire enfin, en réponse au paragraphe du même article où il est question du musée Campana, que les objets en provenant seront rares, il est vrai, au musée de Saint-Germain, mais que cependant quelques-uns d’entre eux, d’origine essentiellement gallo-romaine, y feront nécessairement retour. »

Nouvelles acquisitions françaises

Le fonds des Nouvelles acquisitions françaises a été créé en 1862. Tous les manuscrits en langue française entrés après cette date y ont été enregistrés. Ce fonds est toujours ouvert.
Répartition par formats :
NAF 1-1449 : Moyen format
NAF 1450-1500 : Très-grand format
NAF 1501-2000 : Petit format
NAF 2001-4000 : Grand format
NAF 4001-5000 : Petit format
NAF 6501-7500 : Moyen format
NAF 7501-8500 : Petit format
NAF 8501-9900 : Grand format
NAF 9901-10000 : Très-grand format
De 1900 à 1964, deux séries de cotes ont coexisté, la tranche des 10000, réservée aux volumes de petit format, et celle des 20000, à ceux de grand format. Depuis 1965, tous les manuscrits sont cotés dans une série unique.

Le lecteur pourra, s'il le souhaite, consulter les volumes imprimés qui ont servi à constituer le présent catalogue en ligne. Ceux-ci sont accessibles, en ligne aussi, sur le site de la BnF.. Le descriptif ci-dessous donne la liste de ces volumes et leur contenu :
Tome I (1899), manuscrits NAF 1 à NAF 3060
Tome II (1900), manuscrits NAF 3061 à NAF 6500
Tome III (1900), manuscrits NAF 6501 à 10000
Tome IV (1918), manuscrits NAF 10001 à NAF 11353 et NAF 20001 à NAF 22811

Les notices des manuscrits des manuscrits NAF 11354 à NAF 13004 et NAF 22812 à NAF 24218 ont paru avec un index sommaire dans des numéros de la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes :
Tome LXXVIII : NAF 11354 à NAF 11388 et NAF 22812 à NAF 22820
Tome LXXXII : NAF 11389 à NAF 11650 et NAF 22821 à NAF 22922
Tome LXXXV : NAF 11651 à NAF 11788 et NAF 22923 à NAF 23054
Tome LXXXIX : NAF 11789 à NAF 12034 et NAF 23055 à NAF 23286
Tome XCII : NAF 12035 à NAF 12279 et NAF 23287 à NAF 23648
Tome XCVI : NAF 12280 à NAF 12665 et NAF 23649 à NAF 23780
Tome CII : NAF 12666 à NAF 12871 et NAF 23781 à NAF 24098
Tome CVI : NAF 12842 à NAF 13004 et NAF 24099 à NAF 24218

Nouvelles acquisitions françaises 1946-1957. Paris : Bibliothèque nationale, 1967 : manuscrits NAF 13005 à NAF 14061 et NAF 24219 à NAF 25100
Nouvelles acquisitions françaises 1958-1971. Paris : Bibliothèque nationale, 1981 : manuscrits NAF 14062 à NAF 16427 et NAF 25101 à NAF 25245
Nouvelles acquisitions françaises 1972-1986. Paris : Bibliothèque nationale de France, 1999 : manuscrits NAF 16428 à NAF 18755
Les Nouvelles acquisitions françaises ont par la suite été cataloguées dans des inventaires rédigés sur ordinateur, qui n'ont jamais fait l'objet d'un catalogue imprimé.

(D'après la notice descriptive de la BnF : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc7296x/ca101)

Fonds des Nouvelles acquisitions françaises

Ordonnance affectant au département de la Guerre le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ordonnance du Roi qui affecte au département de la Guerre, pour les besoins du service militaire, divers immeubles domaniaux situés à Saint-Germain
A Paris, le 21 juin 1833
Louis-Philippe, roi des Français, à tous présents et à venir, salut.
Vu l’ordonnance du 14 juin 1833, réglant le mode à suivre pour l’affectation des immeubles domaniaux aux services publics de l’Etat,
Vu le compte-rendu des besoins du service militaire à Saint-Germain et de la nécessité d’y mettre à la disposition du département de la Guerre les immeubles domaniaux ci-après désignés,
Vu l’avis du ministre des Finances, duquel il résulte que les immeubles dont il s’agit peuvent être remis sans inconvénient à l’administration militaire,
Sur le rapport de notre président du Conseil, ministre secrétaire d’Etat de la Guerre,
Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
Art. 1er. Les immeubles situés à Saint-Germain et ci-dessous indiqués, savoir :
Le château (non compris le parterre),
Les grandes écuries et terrains réunis
Les écuries du manège,
Le manège neuf,
L’hôtel du Maine et du Manège,
Le terrain de l’ancien hôtel de Luxembourg,
Sont affectés au département de la Guerre pour les besoins du service militaire.

  1. Nos ministres secrétaires d’Etat de la Guerre et des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution de la présente ordonnance.
    Signé Louis-Philippe
    Par le Roi, le président du Conseil, ministre secrétaire d’Etat au département de la Guerre
    Signé maréchal duc de Dalmatie »

Ministère de la Guerre

Ordonnance concernant la concession d’une partie de l’ancien jardin du Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye pour permettre le passage de la route du Pecq

« Ordonnance du Roi
Fait à Saint-Cloud, le 28 août 1832
Louis-Philippe, roi des Français
Vu l’article 3 de la loi du 2 mars 1832 qui ordonne l’emploi ou la vente, au profit de l’Etat, des bâtimens et biens distraits de la dotation de la Couronne,
Vu l’état annexé à cette loi qui comprend, au nombre des bâtimens distraits, les constructions et ruines de l’ancien château neuf dit de Henri 4 situé à Saint Germain en Laye,
Vu la demande faite par l’administration des Ponts et Chaussées du terrain et des matériaux provenant dudit château nécessaires pour la confection de la route royale n° 190 de Paris à Mantes, ensemble le plan des lieux dressé par l’ingénieur en chef du département de Seine et Oise,
Sur le rapport de notre ministre secrétaire d’Etat des Finances,
Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
Article 1er
Le terrain bordé d’un liseré orange de la contenant d’un hectare quinze ares quatre vingt cinq centiares, tel qu’il est figuré au plan de l’ingénieur en chef du département de Seine et Oise, est affecté avec les matériaux dont il est couvert à l’administration des Ponts et Chaussées pour la confection de la nouvelle route qui doit faire communiquer le nouveau pont du Pecq avec la place royale de Saint Germain.
Néanmoins, les portions dudit terrain qui resteront libres sur les deux bords de la route après la confection des travaux, ainsi que les matériaux qui ne seront pas employés, sont excepté de la dite affectation et seront vendus à cette époque par les soins de l’administration des Domaines.
Art. 2
Notre ministre secrétaire d’Etat du Commerce et des Travaux publics et notre ministre secrétaire d’Etat des Finances sont chargés de l’exécution de la présente ordonnance chacun en ce qui le concerne.
Fait à Saint Cloud, le vingt huit août mil huit cent trente deux.
Signé Louis Philippe
Par le Roi
Le ministre secrétaire d’Etat des Finances
Signé Louis »

Ordonnance concernant la vente à la commune de Saint-Germain-en-Laye d’une partie de l’ancien jardin du Château-Neuf pour permettre le passage de la route du Pecq

« Ordonnance du Roi
A Paris, le 13 août 1835
Louis-Philippe, roi des Français
Vu la demande formée par le conseil municipal de la ville de Saint Germain en Laye (Seine et Oise), tendant à obtenir la concession, pour cause d’utilité publique communale, du terrain des anciennes grottes de la contenance de 24 ares 90 centiares apartenant à l’Etat afin de conserver le chemin de communication qui y est établi entre cette ville et la commune du Pecq
Vu le procès verbal d’estimation dud. terrain dressé les 1er, 2 et 3 juillet 1833 par le géomètre expert du Domaine, qui en fixe la valeur à trois mille francs, estimation à laquelle la Ville déclare adhérer
Vu l’avis de notre ministre secrétaire d’Etat de l’Intérieur, et celui du préfet du département de Seine et Oise
Vu l’avis du conseil d’Etat du 7 février 1808, aprouvé le 21 du même mois, portant que les biens de l’Etat sont, comme les propriétés particulières, susceptibles d’être aliénés sur estimation d’experts, pour cause d’utilité publique, départementale ou communale
Considérant que la demande de la ville de Saint Germain est fondé sur un véritable motif d’utilité publique communale
Sur le raport de notre ministre secrétaire d’Etat des Finances
Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
Art. 1er
Le préfet du département de Seine et Oise est autorisé à concéder à la ville de Saint Germain en Laye, au prix de trois mille francs, montant de l’estimation faite les 1er, 2 et 3 juillet 1833, le terrain des anciennes grottes, de la contenance de vingt quatre ares quatre vingt dix centiares, remis à l’Etat en vertu de la loi du 2 mars 1832.
Le procès verbal d’estimation contenant désignation de l’objet cédé ainsi que le plan des lieux seront joint à l’acte de concession.
Art. 2
Le prix d’estimation sera versé par la ville de Saint Germain aux caisses du domaine dans les délais et avec les intérêts fixés par les lois des 15 floréal an 10 et 5 ventôse an 12.
Art. 3
La ville de Saint Germain aquitera en outre tous les frais relatifs à l’aquisition, y compris ceux de l’expertise.
Art. 4
Nos ministres secrétaires d’Etat des Finances et de l’Intérieur sont chargés de l’exécution de la présente ordonnace.
Fait à Paris le 13 août mil huit cent trente cinq.
Signé Louis-Philippe
Par le Roi
Le ministre secrétaire d’Etat des Finances
Signé Humann »

Ordonnance de paiement pour réparations de vitrerie faites aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Me François Gabriel, conseiller du Roy, trésorier général des Bâtimens et jardins de Sa Majesté, arts et manufactures, nous vous mandons que, des deniers de votre charge de la présente année, vous payiez comptant à Claude Cossette, vitrier, la somme de cent cinquante livres dix sept sols dix deniers que nous luy avons ordonnée pour son payement des ouvrages et réparations de vitrerie qu’il a fait en la dépendance des châteaux de Saint Germain en Laye pendant le mois de novembre dernier suivant le mémoire par nous arresté et, rapportant par vous la présente avec ledit mémoire et quittance sur ce suffisante, lad. comme de CLV l. XVII s. X d. sera passée et allouée en la dépense de vos comptes par messieurs des comptes à Paris, lesquels nous prions ainsy le faire sans difficulté. Fait à Versailles le XVIIe jour de décembre MVIIc deux.
Hardouin Mansart »

Hardouin-Mansart, Jules

Ordonnance pour des travaux pour le plafond de la salle du roi au Château-Neuf

« Me Jehan Jacquelin, tresorier et paieur des œuvres, ediffices et bastimens du Roy, nous vous mandons que des deniers ordonnez pour emploier aux bastimens du chasteau de Saint Germain en Laye dont nous avons la charge et surintendance, vous paiez, baillez et delivrez comptant à Jehan Savignac, maitre tourneur en bois demeurant rue Saint Denis, parroisse Saint Leu, la somme de unze escuz sols quarente solz tournois que nous luy avons ordonné et ordonnons par ces presentes sur estanmoings des borses et culz de lampes de bois blanc par luy faictz et fourniz pour servir au plat fondz de la salle du Roy au bastiment neuf dans le parc de Saint Germain en Laye, et rapportant par vous ces presentes avec quictance dud. Jehan Savignac sur ce suffisante seullement, lad. somme de XI escuz XL sols tournois sera passée et alloué en la despence de vostre compte et rabattue de vostre recepte partout où il appartiendra sans difficulté. Faict le septiesme jour mars mi Vc quatre vingtz dix sept.
Fourcy
Controllé et enregistré au controlle general des Bastimens du Roy le VIIe jour de mars mil Vc IIIIxx dix sept.
DeDonon »

Ordonnance réglant un conflit de préséance survenu entre les officiers de la Maison du roi et les habitants de Saint-Germain-en-Laye

« Ordonnance du Roy en faveur des officiers domestiques et commensaux des maisons royales, pour les préséances en toutes assemblées.
Du 17 janvier 1675
Sa Majesté ayant été informée que quelques bourgeois et habitans de Saint Germain en Laye disputent le rang et la préséance à plusieurs de ses officiers habitans dudit lieu dans les assemblées et autres lieux où ils sont obligez d’assister, en qualité de marguilliers ou autrement, au prejudice de la declaration du feu roy Henry le Grand du mois de fevrier 1605 et des arrests du Conseil donnez en consequence, à quoy etant necessaire de pourvoir,
Sa Majesté a ordonné et ordonne, veut et entend que tous les officiers, tant de sa Maison que des autres Maisons royales, demeurans dans ledit lieu de Saint Germain en Laye auront range et seance et marcheront dans les lieux et assemblées où il se trouveront immediatement apres le prevot et le procureur de Sa Majesté en la prevoté dudit lieu, et avant les autres officiers, bourgeois et habitans inferieurs en ordre audit prevot et procureur du Roy. Fait Sa Majesté defenses à tous bourgeois et habitans de ladite ville de Saint Germain et autres de les y troubler, à peine de quinze cens livres d’amende et de tous depens, dommages et interets. Fait à Saint Germain en Laye le dix septieme janvier mil six cens soixante quinze.
Signé Louis, et plus bas Colbert »

Maison du Roi (Ancien Régime)

Ordonnance supprimant l’école de cavalerie de Saint-Germain-en-Laye

« Au château des Tuileries, le 30 juillet 1814
Louis, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre,
Nous étant fait rendre compte de la situation des écoles militaires et voulant que l’organisation de ces établissemens soit en rapport avec celle que nous avons donnée à l’armée par nos ordonnances du 12 mai dernier,
Ayant reconnu qu’une seule école militaire pourrait suffire aux besoins du service,
Désirant en outre récompenser les services des officiers généraux et supérieurs de nos armées, et faire jouir la noblesse de notre royaume des avantages qui lui ont été accordés par l’édit de notre aïeul du mois de janvier 1751 relatif à la fondation de l’école royale militaire,
Sur le rapport de notre ministre de la Guerre,
Avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
Art. 1er. Les trois écoles militaires actuellement existantes sous la dénomination de l’Ecole militaire de Saint-Cyr, de l’Ecole militaire de Saint-Germain, et de Prytanée militaire de La Flèche, sont supprimées.

  1. L’école royale militaire créée par l’édit du mois de janvier 1751 sera rétablie, avec les modifications que les circonstances exigent, et qui nous seront proposées ultérieurement par notre ministre de la Guerre.
  2. Cette école sera établie, le plutôt qu’il sera possible, à Paris, dans les bâtimens de l’ancienne école militaire. En attendant, elle sera placée dans le local qu’occupe en ce moment l’école de Saint-Cyr.
  3. Tous les élèves qui font partie de l’école de Saint-Cyr [p. 87] et de celle de Saint-Germain seront maintenus dans la nouvelle école et jouiront des mêmes avantages.
  4. L’école royale et militaire de La Flèche sera également rétablie sur l’ancien pied, sauf les changemens nécessaires ; elle servira d’école préparatoire à l’école militaire de Paris.
  5. Notre ministre de la Guerre fera rédiger un règlement général sur la composition de l’état-major et du corps enseignant dans l’école royale militaire et l’école de La Flèche, sur le nombre d’élèves qui sera reçu dans ces deux maisons, sur les études, la police, la discipline et l’administration.
    Ce règlement sera soumis à notre approbation, voulant par là faire connaitre l’intérêt particulier que nous portons à ces deux établissemens, et les soins qu’il est dans notre intention de donner à leur prospérité.
  6. Notre ministre de la Guerre est chargé de l’exécution de la présente ordonnance.
    Donné à Paris, le 30 juillet 1814
    Signé Louis
    Par le Roi
    Le ministre secrétaire d’Etat de la Guerre
    Signé le comte Dupont »

Ministère de la Guerre

Ordre au concierge de Saint-Germain-en-Laye de ne faire aucune dépense sauf pour les couvertures, le jardin et les vignes

« [p. 303] Ordonnances du Roi sur la maison de la Reine
Dernier août 1322 (C. L. I, 808, à l’observation)
1re partie
(1) Ordinatum est à Domino Rege, quod Domina Regina, pro [p. 304] omnibus eleesosynis suis, et oblationibus, per annum habeat 400 lib. Parisienses, et non amplius, et hoc ultra decimam victualium domus, quam solvere tenetur aliquibus certis locis, et ultra illos XIII pauperes quos cotidie reficere consuevit, et illos quator pauperes quos consuevit reficere in die sabbati, et praeter mesellos valori XII s. per diem.
(2) Item. Pro omnibus donis, quœ par annum faciter summam 40 lib. Paris. non excedat.
(3) Item. Quod a nemine nuncium recipiat, vel recipi faciat, neque dinum, nec permittat a liberis suis donum aliquod recipi, neque dari, in quo non intelliguntur vina, victualia, aut hujusmodi levia, vel minuta.
(4) Item. Quod abstineat a dominabus vocandis, vel aliis magnis personis et eas cum venerint diutius retinendis. Et quod se non reddat nimis facilem ad loquendum cum tot venientibus, sed aliqoutiens se excusari faciat, sicut decet.
(5) Item. Ordinavit Dominus Rex, quod G. et E. jurent, quod curabunt et providebunt, bona fide, quod expensæ domus fideliter et moderate siant. Et quod in expensis domus, sub obtentu, vel nomine expensarum nihil computabunt præter expensas proprias dictæ domus. Et hoc juraverunt dicti G. et C. in præsentia domini Regis.
(6) Item. Quod ipsa nec mandet vel præcipiat Ballivis regni, vel prœupositis, aut aliis officia ab ipso habentibus. Et quod neminem poni faciat autoritate sua in Balliviis, vel Sergenteriis, aut officiis aliis quibuscumque.
(7) Item. Quod amplius edificari non faciat, et quod personam aliquam non recipiat in familia sua, vel liberorum suorum, sine licentia Domini Regis.
Hæc omnia vult et præcepit Dominus Rex ab ipsa Domina regina servari et teneri.
IIe partie
(1) Ordinatum est à Domino Rege de hospitio Dominæ Reginæ, quod decima victualium domus solvatur, sicut est consuetum.
(2) Item. Quod reficiantur 13 pauperes cottidie sicut solent, et hæc sint super expensa hospitii.
(3) Item. Pro quator pauperibus, quos ipsa Domina consuevit reficere die sabbati, habeat, sicut solet quatuor solidos illa die.
(4). Item. 16 solidos pro eleemosyna, quando equitat et hospitium [p. 305] mutat. Habeat autem ultra prædicta omnia, pro donis, eleemosynis aliis, oblationibus exeniis, sive presentis, et aliis omnibus, quæ sibi placuerint, 600 lib. per annum, scilicet 200 lib. in quolibet compoto.
(5) Item. Pro 61 Dominarum vestibus, et aliis necesariis, pro qualibet XXX lib. turon. sum. IXxx lib. turon. pro illis.
(6) Item. Pro XX aliarum mulierum vestibus et aliis necessariis, pro qualibet XX libr. Turoenus, sulmma IIIIc lib. Turonens. pro illis.
(7) Item. De tappella ordinatum est, quod tota cera Regis sit, et capellanus habeat pro cera sua X libra Parisienses per annum, ipse autem capellanum suum tenebit de suo, in vestibus et aliis necessariis, preter cibum.
(8) A nemina autem Domina Regina mutuum recipiat, aut recepi faciat, neque donum, nec permittat a liberis suis donum aliquod recipi sive dari, in quo non intelligantur vina, vel victualia, seu alia hujusmodi levia vel minuta.
(9) Item. Quod abstineat a Dominabus vocandis, vel aliis magnis personis, et eis cum venerint diutius retinendis, et quod se non reddat nimis facilem ad loquendum cum tot venientibus, sed aliquotiens se excusari faciat, sicut decet.
(10) Item. Quod nec mandet, vel precipiat Ballivis Regis, sive prepositis, aut aliis ab ipso habentibus officia, et quod neminem poni faciat autoritate sua, in Balliviis, vel Sergenteriis, aut aliis officiis quibuscumque.
(11) Item. Quod amplius edificari vel operari non faciat, et quod personam aliquam in familia, vel liberorum suorum non recipiat, sine licentia Domini Regis.
(12) Haec omnia supradicta vult Dominus Rex, et precipit Dominæ Reginæ servari et teneri.
(13) Jurabunt autem tactis sacrosanctis evangeliis in presentia Domini Regis. Dom. Al. et G. clericus, quod fideles erunt Domino Regi, et quod bona fide curabunt, et providebunt quod expensæ domus fideliter et moderate siant, et quod in expensis domus, sub obtentu, vel nomine expensarum, nec ponent, nec computabunt præter expensas proprias dictæ domus.
(14) Consergio autem Sancti Germani precipi debet, quod expensas aliquas non faciat neque computet, nisi pro coopertura domorum, vel horto excolendo, aut pro factione vinearum Regis. »

Chancellerie royale

Ordre concernant les logements pour l’école militaire à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Ordre
M. Blin de Sainmont, chef du bureau des écoles militaires, se concertera avec M. le capitaine du Génie Derouet pour examiner la portion du château de Saint-Germain réservée pour le logement de l’état-major. Il me rendra compte de cet examen et me proposera la répartition des logemens.
Paris, le 19 juillet 1809
Le ministre de la Guerre
Comte d’Hunebourg »

Ordre de garnir de vivres le château de Saint-Germain-en-Laye

« Henry, par la grace de Dieu roy de France et d’Angleterre, au bailli de Mante ou a son lieutenant et au receveur des aides et tailles a Poissy, salut. Pour ce qu’il est expedient et chose necessaire de pourveoir a la seurté du chastel de Saint Germain en Laye, telement et si convenablement que resistence puisse estre faicte aux emprises de noz ennemis et adversaires se besoing en est, a quoy pour obvier a tous inconveniens et dommaiges voulons estre diligemment entendu, nous vous mandons et expressement enjoingnons que appellé avecques vous le capitaine dudit lieu de Saint Germain en Laye ou son lieutenant illec, vous advisez ensemble quelle quantité de vivres sera necessaire et requise pour la provision et avitaillement dudit chastel de Saint Germain en Laye, et des vivres qui ainsi seront advisez et trouvez estre necessaire faire provision et en recouvrez ou mieulx pourrez a pris competent que voulons par toy receveur estre payé des deniers de ta recepte des aides et tailles a ceulx de qui lesdiz vivres auront esté prins et achetez, et iceulx vivres ainsi recouvrez mettez ou faites mectre oudit chastel de Saint Germain en Laye pour la provision et avitaillement d’icellui, et les bailliez en garde audit capitaine ou a son lieutenant par bon et loyal inventaire, le double duquel voulons par toy receveur estre baillé a nostre proufit comme raison est, et par raportant ces presentes avecques copie dudit inventaire et certiffication de vous bailli ou vostre lieutenant sur la quantité et pris desdiz vivres et quictance souffisante d’iceulx, ensemble certiffication dudit capitaine d’avoir receu lesdiz vivres et aussi dudit Pierre Surreau d’avoir receu ladite copie d’inventaire, tout ce que ainsi et pour lad. cause paié, baillié et delivré aura esté sera alloué et comptés de roy receveur et rabatu de ta recepte sanz aucun contredit par noz amez et feaulx les gens de noz comptes a Paris, ausquelz nous mandons que ainsi le facent pourveu que ces dites presentes soient verifiees et expediees par noz amez et feaulx les tresoriers et generaulx presidens de noz finances. Donné a Paris le XXIIme jour de juing l’an de grace mil CCCC vint neuf et de nostre regne le septiesme.
Par le Roy a la relation de monseigneur le regent, duc de Bedford »

Ordre de lever les scellés apposés sur l’appartement de la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« De par le Roy
Il est ordonné, de l’avis de monsieur le duc d’Orléans, régent, au sieur Le Grand, prevost de Saint Germain en Laye, de lever les seaux par luy apposez, de l’ordre de Sa Majesté, sur les effets de la feue reyne d’Angleterre à la réquisition des intéressez à sa succession, en présence du sieur duc de Noailles, capitaine de ses gardes, gouverneur dud. Saint Germain.
Fait à Paris, le 20 juin 1718.
Louis
Phelypeaux »

Prévôté de Saint-Germain-en-Laye

Ordre de paiement donné par Henri, roi de Navarre, à Saint-Germain-en-Laye

« De par le roy de Navarre, comte de Foix
Cher et bien amé, Nous avons il y a longtemps ordonné à ung nommé me Pierre de La Fontaine une pention de trois cens livres par an à prendre sur les deniers de nostre domaine et Foix, dont vous faictes maintenant la recepte, et nous resouvenons bien que c’est pour le recompenser d’un benefice de plus grande valleur qu’il nous bailla et duquel nous avons gratiffié ung de nos serviteurs, de laquelle pention nous avons tousjours entendu qu’il ayt esté payé et il y a esté satisfaict, fors pour ces dernieres années, dont il m’en a faict faire sa plainte. C’est pourquoi nous voullons et vous mandons que vous ayez à payer led. de La Fontaine de sad. pention pour ce qui luy est deub et pour ce qui sera de l’advenir selon l’estat que vous avés devers vous et sur lequel il est couché, sans le remectre ny assigner sur autre domaine ny attendre de nous autre expres commandement et jussion que ceste cy, à quoy estant assuré que vous satisferés. Dieu vous ayt, cher et bien amé, en sa garde. De Sainct Germain en Laye, ce XXIX jour de juillet 1589.
Henry
Arthuys »
Au revers : « A nostre cher et bien amé Laborde, par nous commis à la recepte de nostre domaine en Foix »

Ordre de paiement en faveur du capitaine nommé pour un an à Poissy et à Saint-Germain-en-Laye

« Jehan, regent du royaume de France, duc de Bedford, a noz tres chiers et bien amez les tresoriers et generaulx gouverneurs des finances de monseigneur le Roy, tant en France que en Normendie, salut et dilection. Comme pour et ou nom de monseigneur le Roy nous avons ordonné et retenu nostre tres cher et bien amé chevalier messire Robert Harling, capitaine et garde des ville et pont de Poissy, de Saint Germain en Laye et de Montjoie, et lui baillé en garde icelles pour ung an entier et entresuivant commençant le jour de Saint Michel prouchainement venant et finissant ledit jour de Saint Michel qui sera l’an mil CCCCXXIX apres ensuivant, parmy ce que en ladite place de Poissy et a la sauvegarde d’icelle il aura et tendra continuellement ung homme d’armes a cheval, sa personne non comprinse, ung homme d’armes a pié et six archers montez, armés et arraiez bien et souffisamment comme a leur estat appartient, pour lesquelz il aura et prendra gaiges, c’est assavoir pour homme d’arme a cheval douze deniers esterlins le jour, monnoie d’Angleterre, avecques regards accoustumez, pour homme d’armes a pié huit deniers esterlins le jour, de ladite monnoie, et pour chacun archer six deniers esterlins le jour, d’icelle monnoie, en prenant le noble d’Angleterre pour six solz huit deniers esterlins, monnoie dessusd., et parmy ce aussi que pour le regard desdites places de Saint Germain en Laye et de Montjoie, il aura et prendra de gaiges par ledit an la somme de cinq cens livres tournois, le paiement desquelz hommes d’armes et archers et d’icelle somme de cinq cens livres tournois se fera par chacun quartier d’an, des finances du duchié de Normendie, iceulx gaiges et regards commençant ledit jour de Saint Michel prouchain venant et d’illecques en avant, c’est assavoir les gaiges et regards desdiz hommes d’armes et archers de quartier en quartier d’an selon leurs monstres et reveues, et lesdiz gaiges de ladite somme de cinq cens livres tournois de quartier en quartier d’an par egal porcion, comme par endentures sur ce faites entre nous et ledit capitaine ces choses et autres pevent plus a plain apparoir, nous vous mandons et enjoignons expressement de par mondit seigneur le Roy et de par nous que par nostre bien amé Pierre Surreau, receveur general desdites finances, vous des deniers de sa recepte faictes paier, bailler et delivrer audit messire Robert Harling ou son son certain commandement les gaiges et regards desdiz hommes d’armes et archers de sa retenue durant ledit temps selon leurs monstres et reveues qui seront faites desdiz hommes d’armes et archers, et de ladite somme de cinq cens livres tournois de quartier en quartier par egal portion par la fourme et manière que dit est, et par rapportant ces presentes que voulons estre guarand pour vous et ledit receveur general avecques monstres et reveues sur ce faictes et quictance souffisant dudit capitaine, tout ce que a la cause dessusd. lui aura esté paié sera alloué, escomptez et rabatu de la recepte dudit receveur general ou d’autres qui paié l’aura ou auront par noz tres chers et bien amez les gens des comptes de mondit seigneur le Roy a Paris et partout ailleurs ou il appartiendra, ausquelz nous mandons que ainsy le facent sans aucun contredit ou difficulté. Donné a Rouen soubz nostre scel le XVIIIe jour de septembre l’an de grace mil CCCC vint et huit.
Par monseigneur le regent le royaume de France, duc de Bedford
Bradshavve »

Ordre de paiement pour les frais d’une députation envoyée par la ville de Paris auprès du roi à Saint-Germain-en-Laye

« De par les eschevins de la ville de Paris, maistre François de Vigny, receveur du domaine de lad. ville, payez, baillez et delivrez des deniers de vostred. recepte a Nicolas Perrot, prevost des marchans de lad. ville, et maistre Jherosme Angenoust, procureur du Roy et d’icelle ville, la somme de trente livres tournois que nous leur avons ordonnee et odonnons par ces presentes pour leur sallaire, journees et vaccations d’un voiage par eulx faict devers le Roy estant a Sainct Germain en Laye, suivant la deliberation du conseil de lad. ville du premier jour de decembre dernier passé, pour luy faire entendre le dommaige que le connexe de la marchandise pouvoit avoir pour le decry des monnaies et pour les deffenses qui avoient esté faictes de ne tirer de bledz du pais de Picardie, aussi pour la suppression du greffe des insinuations, en quoy faisant ilz ont vacqué par l’espace de quatre jours, partans de cested. ville le sabmedy cinquiesme jour de decembre dernier passé et retourné le huictiesme jour dud. mois, qui est a raison de cent solz tournois pour led. prevost des marchans et de cinquante solz tournois pour led. procureur, par jour, en ce non comprins la despence qui leur a esté faicte de par lad. ville, et par rapportant ces presentes et quictance desd. Perrot et Angenoust, lad. somme de XXX l. t. vous sera allouee en voz comptes et rabatue de vostred. recepte dud. domaine partout ou il appartiendra. Donné au bureau de l’hostel de lad. ville le XXVe jour de janvier l’an mil cinq cens cinquante six.
Boursier, Du Ru, De Courlay, Messier »

Ordre de paiement pour les travaux menés au château de Saint-Germain-en-Laye

« Charles, par la grace de Dieu roy de France, a noz amez et feaulx les conseilliers a Paris sur le fait des aides ordonnees pour la guerre, salut et dileccion. Nous voulons et vous mandons que par François Chanteprime, receceur general d’iceulx aides, vous facier baillier et delivrer a Guillaume de Maule, paieur des euvres de nostre chastel de Saint Germain en Laye, la somme de huit cens frans pour ce present mois de novembre pour tourner et convertir es dictes euvres et non ailleurs, et par rapportant ces presentes et lettre de recongnoissance du dit Guillaume, nous voulons les diz VIIIc frans estre aloez sanz contredit es comptes dutit François et rabattus de sa recepte par noz amez et feaulx gens de noz comptes a Paris nonobstans quelconques ordennances, mandemens ou deffenses a ce contraites. Donné en nostre chastel du bois de Vincennes le VIe jour de novembre l’an de grace mil trois cens soixante dix et sept et de nostre regne le quatorziesme.
Par le Roy, Blanchet »

Ordre de procéder à des ventes dans les forêts royales pour financer les réparations à effectuer dans plusieurs châteaux

« Charles, par la grace de Dieu, roy de France, aux maistres particulliers de noz eaues et forestz de Gisors, vicontez de Lyons, Vernon et Andely ou leurs lieutenans, salut et dillection. Aians entreveu le besoing qu’il y a de faire reparer noz maisons de Chambort, Fontainebleau, Sainct Germain en Laye, La Muette, Boullongne et autres et que, a faulte d’y faire promptement besongner pourroient tomber en telle ruine que ce qui se y pourra a present reparer pour peu chose pourroit à l’advenir beaucoup couster, et estans noz deniers et finances destinees a autres effectz, a esté advisé en nostre conseil privé que pour y satisfaire, estoit expedient de faire faire en ceste presente annee ventes extraordinaires de boys jusques a la somme de soixante quatre mil livres en aucunes forestz, boys et buissons de nostre roiaulme, mesmes en noz forestz dud. Gisors, vicontez de Lions, Vernon et Andely jusques a la somme de six mil livres tournois. Pour vacquer et entendre a faire lesd. ventes en temps et saison propre et convenable es lieux qui nous soient plus utilles et moins dommageables, et eviter aux degastz et depopulation desd. forestz, boys et buissons, est besoing en adresser noz lettres de commission a gens a ce congnoissans, pour ce est il que nous, ce consideré, confians de vous et de voz sens et experience, pour ces causes et autres a ce nous mouvans, vous avons commis et deputé, commectons et deputons par ces presentes pour vous transporter en nosd. forestz, boys et buissons de Gisors, vicontez de Lyons, Vernon et Andely, et icellec appellé noz procureurs, vereurs, sergens et greffiers desd. forestz, apres avoir faict departement de ce que aurez arresté que chacune d’icelles en pourra porter, veoir et visiter les lieux et endroictz ou lesd. couppes et ventes de boys pourront plus commodement estre faictes, et ce faict procedez à l’adjudication et delivrance d’icelles et au prealable de ce qui se trouvera en friche et degast, le tout au plus offrant et dernier encherisseur, jusques a la concurrence de lad. somme de VIm livres, et apres avoir faict crier et proclamer par les villes et lieux des environs ou se feront lesd. ventes le jour que vous aurez conclud et arresté d’y proceder, afin que ceulx qui y vouldront entendre et faire encheres se y puissent trouver, leur ferez scavoir que nous leur avons permis et permectons en faire faire eschallatz de fente et quartier de chesne et iceulx vendre et debiter ou bon leur semblera, nonobstant les ordonnances cy devant faictes au contraire, ausquelles nous avons pour ce regard desrogé et desrogeons par cesd. presentes, et lesd. achepteurs faictes respectivement jouir et user desd. ventes et adjudications, leur limitant le temps dedans lequel lesd. couppes et vuidenges se pourront faire, et pareillement les paiemens d’icelles, qu’entendons estre faictz en deux termes par moictié et egalle porcion que prefigerez au plus brief que faire ce pourra, aiant esgard a la necsssité de nosd. bastimens et qu’il est besoing faire faire lesd. reparations en saison propre et convenable. Et prendrez bien garde qu’il ne soit aucune chose couppé hors le temps de saison, et ordonnerez, si vous voiez que besoing soit icelles faire receper et fossoier es lieux et endroictz requis et necessaires, avec inhibitions et deffences aux coustumiers et usagiers d’icelles forestz, si aucuns en y a, de n’y mectre, faire mectre ou souffrir pasturer leur bestial jusques à ce que les tailliez soient declarez defensables par vous et nosd. officiers, ou que autrement en soit ordonné suivant noz ordonnances sur ce faictes, enjoignant à tous qu’il appartiendra icelles entretenir et observer exactement, et garder tant par vous que eulx en ce faisant les autres solempnitez acoustumez pour le proufict, repeuplement et conservation de nosd. forestz. Et ce faict, arrestez le calcul de ce que monteront lesd. ventes, l’un envoirez aux intendans de noz finances, l’autre au tresorier en la charge et tiers delaisserez es mains de noz receveurs ordinaires, ausquelz ordonnons le recevoir et nous tenir le compte des deniers provenans desd. ventes, et aux achapteurs les leur paier, bailler et delivrer esd. deux termes par moictié egallement, comme dict est, a telz jours que seront pour ce par vous convenuz et arrestez, le dernier desquelz termes entendons estre pour le plus tard au-dedans de l’an que aurez accordé ausd. achapteurs, dont led. receveur sera tenu, a ces fins, prendre bonne et suffisante caution, pour apres estre lesd. deniers portez en nostre recepte generalle de Rouen et apres envoiez en nostre espargne, et par le tresorier d’icelle emploiez pour les effectz cy dessus selon qui luy sera par nous commandé. Et quant aux journees et vaccations desd. officiers et autres menuz fraiz pour les arpentages, mesurages et esxploictz de sergens, criees, proclamations et autres requis et necessaires, mandons par cesd. presentes a nostre amé et feal conseiller le tresorier de France estably aud. Rouen iceulx liquider, taxer et arbitrer, c’est assavoir lesd. vaccations des officiers ainsi qu’il verra et congnoistra ce devoir faire au fur et raison qu’il est porté et prescript par certaines ordonnances du feu roy nostre tres honoré seigneur et pere du premier jour de mars mil Vc LIII, et les menuz fraiz au meilleur mesnagement que faire ce pourra, en y rapportant le vidimus deuement collationné de cesd. presentes, signees de nostre main, pour une foys seullement, les ordonnances de nostred. tresorier et les quictances des parties ou elles eschront, nous voullons les sommes qui auront esté pour ce paiees par nostred. receveur a la cause susd. estre passees et allouees en la despence de ses comptes et rabatues de sa recepte par noz amez et feaulx les gens de noz comptes, ausquelz nous mandons ainsi le faire sans difficulté, promettant avoir agreable, tenir ferme et stable, tout ce que par vous sera sur ce faict et ordonné, et n’y contrevenir en aucune maniere, car tel est nostre plaisir, nonostant oppositions ou appellations quelzconques et sans prejudice d’icelles, pour lesquelles ne voullons estre differé et desquelles, si aucunes interviennent, avons retenu et reservé, retenons et reservons a nostre conseil privé la congnoissance, et icelle interdicte et defendue, interdisons et deffendons a tous noz juges quelzconques, nonostant aussi tous edictz, statutz, ordonnances, restrictions, mandemens et deffences a ce contraires, mandons et commandons a tous noz justiciers, officiers et subjectz que a vous en ce faisant obeissent et entendent dilligemment, et pour ce que de cesd. presentes l’on pourra avoir a faire en plusieurs et divers lieux, nous voullons que au vidimus faict soubz nostre seel roial ou collationné par l’un de noz amez et feaulx notaires et secretaires, foy soit adjoustee comme au present original. Donné a Bloys, le dixiesme jour de fevrier, l’an de grace mil Vc soixante deux, et de nostre regne le troisieme.
Signé Charles et, au bas, par le Roy en son conseil Leurogensis et scellees de cire jaulne sur simple queue.
Collationné a l’original par moy, notaire et secretaire du Roy, le sixiesme jour de apvril avant Pasques mil cinq centz soixante deux. »

Ordre donné au capitaine de la Bastille de contrôler la montre du capitaine de Saint-Germain-en-Laye et de ses hommes

« Johannes, regens regnum Francie, dux Bedfordie, diletto armigero nostro Johanni Midelstrete, capitaneo Bastelli, situat in vico Sancti Antonii Parisius, salutem. Sciatis quos de fidelitate et circumspeccione vestris plenarie confidentes, assignavimus vos ad monstra, sive monstrationes, predilectis militis nostris Johannis Hanford, capitaneo de Sancto Germano en Laye et de Montjoie, necnon hominum ad arma armatorum et sagittariorum qui sunt de retinencia sua. […] Datum sub sigillo nostro, Parisius, vicessimo die mensis Marcii anno domini millesimo quadringentessimo vicessimo tertio »

Ordre donné à Saint-Germain-en-Laye de payer à un habitant de Pontoise ce qu’il a fourni pour la provision de l’hôtel du roi

« Charles, par la grace de Dieu roy de France, a noz amez et feaulx les generaulx conseillers a Paris sur le fait des aides ordonnés pour la guerre, salut et dilection. Oy la supplication de Girart Le Vassal, demourant a Pontoise, contenant que XVIII ans cy ou environ, ledit suppliant fist venir a Pontoise certaine quantité de sel pour estre vendu audit lieu de Pontoise par le grenetier dudit lieu, duquel sel partie fu vendue, mais il en demoura sur ledit suppliant environ trois muys pour ce qu’il estoit plain de pierre et tel que il n’estoit nul competent pour usage de creature humaine, pour quoy ledit suppliant se transporta par devers voz predecesseurs oudit office, par l’ordenance desquelz les grenetier et contreroleur du grenier a sel dudit lieu de Pontoise donnerent congié audit suppliant de faire son profit dudit sel parmi ce qu’il nous paieroit ung solz par. pour chacun septier dudit sel pour nostre droit, qui sont en somme trente six livres par. en quoy ledit suppliant est obligez envers nous a paier a la volenté de noz officiers, et neantmoins icelli suppliant ne a encores peu vendre ledit sel pour le diffame des pierres qui sont en icellui et le lui convient garder longtemps ou en faire vile distraction ou cas qu’il seroit contraint de nous paier ladite somme, et il soit ainsi que nous lui soions tenuz en la somme de XXXVIII f. pour vin et blés prins de lui pour les provisions de nostre hostel si comme il dit appert par cedules sur ce faites et extraittes des registres de nostre chambre des comptes a Paris, au paiement desquelz pourchacier ledit suppliant a grandement fraié et despendu du sien et jusques a orses n’en a riens eu pour les mutacions de noz officiers, jusqu’a que sur ce eue obtenu noz lettres de mandement des longtemps et de se convenoit que il nous paiast et ne feust mie paié, il seroit destruit de grant partie de sa chevance si comme il dit, requerant nostre grace sur ce. Nous, ces choses considerees, voulons et vous mandons et temoignons que par le receveur general desdiz aides present ou a venir vous faites paier audit suppliant ladite somme de trente huit francs a lui par nous deuz comme dit est dont il vous apparaitra par les cedules et noz lettres qu’il se dit avoir sur ce, ou lui en faites faire deduction a ce que il nous est tenu pour la cause dont dessus est faite mention. Car ainsi le voulons nous et le lui avons ottroyé de grace especial, et par raportant ces presentes, lesdites cedules, noz dites autres lettres de mandement et recognoissance dudit suppliant, nous voulons et mandons ladite somme de XXXVIII f. ainsi paiée audit suppliant ou deduicte de ce en quoy il nous est tenu pour la cause dessusdite estre alloué es comptes dudit receveur par noz amez et feaulx gens de noz comptes a Paris sans contredit, nonobstant que ladite somme de XXXVIII frans soit deue audit suppliant paravant que nous prenissions le gouvernement de nostre royaume, et ordenances, mandemens et defenses contraires. Donné a Saint Germain en Laye le XXVIIe jour de janvier l’an de grace mil CCC IIIIxx et treize et le XIIIIe de nostre regne.
Par le Roy, a la relation du grant conseil ou vous les evesques de Noion et d’Angers, maistre Oudart de Moulins, messire Amaury d’Orgemont estiez.
De Sanctis »

Ordre d’apposer les scellés dès la mort de la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« De par le Roy
Sa Majesté estant informée de la maladie dangereuse dont est attaquée la reyne d’Angleterre, et voulant pourvoir à la conservation de ses effets et papiers en cas qu’il vint par malheur faute de cette princesse, a ordonné et ordonne, de l’avis de monsieur le duc d’Orléans, régent, au sieur Le Grand, prevost de Saint Germain, qu’en tant que besoin seroit elle a commis à cet effet, qu’aussitost que la reyne d’Angleterre aura les yeux fermez, il ait à apposer les seaux pour la conservation de ses effets et papiers, en présence du sieur duc de Noailles, capitaine de ses gardes, gouverneur dud. Saint Germain.
Fait à Paris, le 7e may 1718.
Louis
Phelypeaux »

Prévôté de Saint-Germain-en-Laye

Ordre à un régiment de se rendre à Saint-Germain-en-Laye pour la revue que doit en faire le roi

« De par le Roy
Sa Majesté ordonne à son régiment d’infanterie, composé de quatre bataillons, qui doit suivant les ordres qui luy ont été expédiés séjourner à Saint Denis jusqu’au vingt deux du présent mois d’avril, d’en partir led. jour vingt deux avril pour se rendre à Saint Germain, d’où il se rendra le lendemain vingt trois dans la pleine pour y passer en revue devant Sa Majesté, et retournera led. jour à Saint Germain, où il sejournera le vingt quatre. La première division dud. régiment, composé des premiers et troisièmes bataillons, en partira le vingt cinq pour se rendre à Mantes et continuera la route qui luy a été expédiée précédemment. La seconde division, composée des second et quatrième bataillon, partira de Saint Germain le vingt six dud. mois d’avril pour se rendre à Mantes et continuer également sa première route, vivant par étape dans lesd. lieux conformément aux réglemens, et partout en bonne discipline et police. Mande et ordonné Sa Majesté à celuy qui commande led. régiment de tenir la main à l’exécution du présent ordre. Ordonne aussy Sa Majesté aux maires et eschevins et habitans de Saint Germain de loger led. régiment, sans tirer à conséquence et sans déroger à son privilège d’exemption de logements de gens de guerre, et de luy fournir les vivres nécessaires en payant de gré à gré. Fait à Versailles le quatorze avril mil sept cent soixante dix huit.
Louis
Le prince de Montbarey »

Paiement d’un terrain près de l’entrée du parc de Saint-Germain-en-Laye acquis par le roi

« Noble homme Jehan de la Salle, cappitaine du chasteau de Saint Germain en laye, heritier de deffunct Pierre de Ruthie, son oncle, a confessé avoir receu de messire Jehan Jacquelin, tresorier des bastimens du Roy, la somme de six vingtz treize escuz vingt solz tournois en francz aud. de la Salle ordonnee par le Roy par son ordonnance signee de sa main le XXme jour du present moys de janvier pour son paiement d’une place close de murs estant joignant le parc dud. chasteau pres la grande porte d’icellui, aud. de Ruthie apartenant, de laquelle somme de VIxxXIIII cc XX s. led. de la Salle s’est tenu pour comtant et en quitte led. Jacquelin, tresorier susd., et tous autres. »

Paiement pour des réparations au château de Saint-Germain-en-Laye

« A Pierre Gromeau, paieur des œuvres du Roy à Paris, la somme de quatre cens livres tournois a luy ordonnee des deniers du quartier d’octobre, novembre et decembre dernier passé par led. seigneur et ses lettres patentes donnees a Paris le IIIe jour de fevrier M Vc XXXIIII, signez Françoys, Bochetel et scellees du scel dud. seigneur, pour convertir et emploier es reparations qui sont neccessaires estre faictes aux chasteaulx du Louvre a Paris et Sainct Germain en Laye, laquelle somme luy a esté payee comptant par les preudomme des deniers pris et tirez desd. coffres dud. quartier d’octobre, es presences de messieurs les presidens, en monnaie de XIIains et lyards, comme il appert par sa quictance signee de sa main le IIme jour de mars M Vc XXXIIII enregistree par moy le Xme jour desd. moys et an, cy : IIIIc L l. »

Paiement pour des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye dans le compte du trésor royal pour Noël 1384

« Johannes Gournay et Guillelmus Du Moutier, pro denariis solutis, qui eisdem debebantur inter debita tradita Camere per Guillelmum de Maule, solutorem operum castri Sancti Germani in Laya, scripta in fine compoti ipsius Guillelmi finiti prima Novembris CCCLXXI° : 35 franc. tunc. »

Chambre des comptes

Paiement pour la fête organisée à Saint-Germain-en-Laye en l’honneur de la naissance du Dauphin

Compte de la ville de Saint-Germain-en-Laye pour les années 1728 et 1729 :
« Item dit le rendant que la Reine étant accouchée heureusement à Versailles le 4 septembre 1729 d’un Dauphin, la joye fut si généralle que touttes les villes et bourgs du royaume firent leurs efforts pour en donner des marques publiques. Monseigneur le duc de Noailles, gouverneur de ce lieu, voulut bien, par une générosité qui luy est naturelle, connoissant l’impuissance de la communauté pour une feste digne du sujet qui y donnoit occasion, faire faire le quinze dud. mois, dans la place publique du marché de cette ville, une illumination des plus belles et des plus extraordinaires qui ayent esté vue jusqu’à lors, à quoy il a dépencé plus de mil pistolles, et ledit rendant, pour quelques parties d’illuminations qui regardoient la communauté, poudre à canon et autres dépences à ce sujet, la somme de cent vingt deux livres, suivant les mémoires, état et quittances qui seront représentées, cy : CXXII l. »

Paiement pour la garnison du château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 231] A mons. Jehan Honneford, chevalier, seigneur de Maisons sur Saine, de nouvel ordonné et retenu cappitaine des chasteaulx et forteresses de Montjoye et Saint Germain en Laye pour ung an entier commençant le jour Saint Michel mil CCCCXXIII a la charge pour la sauvegarde, seurté et deffence desdiz lieux durant ledit temps, de VIII hommes d’armes, sa personne en ce comprinse, c’est assavoir V a cheval, trois a pié, avecques XXIIII archiers, [p. 232] au gaiges pour lui chevalier II s. esterlins par jour, chacun homme d’armes a cheval XII d. avec regards acoustumez, chacun homme d’armes a pié VIII d. et chacun archier VI d. esterlins par jour, lequel mondit seigneur le regent par ses lettres de garant donnees a Mante le XVIIIe jour de septembre mil CCCCXXIII, expediees le XXIIe jour de decembre ensuivant, mande les gaiges et regars dudit chevalier et de sesd. gens estre paiez par ledit receveur general pour ung quartier d’an commençant ledit jour Saint Michiel, pour ce a lui paié par vertu desd. lettres pour les gaiges et regards dudit chevalier et de sesdictes gens pour ung quartier d’an commençant le Xme jour d’octobre mil CCCCXXIII qu’il fist ses premieres monstres de ses dictes gens par devant Jehan Nildiscret, escuier, cappitaine de la bastille Saint Anthoine cy rendues avecques lesdictes lettres de garand et vidimus de son endenture par quictances de lui faicte le VIIIme jour de janvier, VIc IIIIxx l. XIIII s. VII d. tournois a lui par vertu d’unes autres lettres de garant de mondit seigneur le regent donnee a Paris le XXIIme jour de mars mil CCCCXXIII, expediees le XVIe jour d’avril ensuivant, pour les gaiges et regards dudit chevalier et de sesd. gens pour ung quartier d’an commençant le IXme jour de janvier mil CCCCXXIII et finant le IXme jour d’avril ensuivant, inclus, dont il a fait monstre par devant led. Jehan Nildiscret a ce commis par mondit seigneur le XXIme jour de mars IIIIcXXIII cy rendue avecques lesdictes lettres par deux quictances de lui faictes la premiere le XVIe jour d’avril et l’autre le XXVIIe jour d’aoust ensuivant IIIIcXXIIII cy rendues, VIc IIIIxx l. XIIII s. VIII d. tournois a lui par vertu d’unes autres lettres de garand donneez le IIIIe jour d’octobre mil CCCCXXIIII expediees le Vme jour dudit mois ensuivant pour les gaiges et regards desdictes gens d’armes et XXIII archiers de sadite retenue pour leur service de IIIIxx XI jours du nombre de IIIIxx XII jours commençans le Xme jour d’avril et finant le XXVIIIe jour de septembre ensuivant, tout inclus, dont il a fait deux monstres durant ledit temps, la premiere par devant Thomas Vvest, a ce [p. 233] commis, et l’autre le penultieme jour de juing, cy rendues, et montent les gaiges et regards ded. gens pour lesdiz VIIIxx XII jours XIIc LV l. VII s. I d. tournois, sur laquelle somme lui a esté fait paiement par ledit receveur general pour lui, homme d’arme a cheval, pour leur service du premier mois au siege Gaillon XXXIX l. XI s. VIII d. t. qui comptez seront cy apres, item pour lui, deux autres hommes d’armes et IX archiers a cheval pour leur service du mois au siege de Gaillon qui comptez seront cy apres ou chappitre de deniers paiez pour ledit siege IIIIxx XIX l. VII s. VI d. t., et pour le service d’un autre moys a la journée d’Yvry et Vernueil qui comme dessus seront comptez cy apres pour les gaiges de lui, quatre autres hommes d’arme et XV archiers a cheval VIIxx VIII l. XIX s. II d. tournois, et par autre quictance faite le XXIXe jour de decembre IIIIc XXIII cy rendue, en ce comprins XXXI l. XIII s. IIII d. tournois qu’il a receu pour tierces et gaings de guerre et dont ledit receveur fait recepte, VIc LXIIII l. VI s. IX d. tournois, ainsi demeure deu audit cappitaine pour reste du service dessus dit IIIc III l. II s. tournois, et si prent ledit receveur par les quatre quictances cy dessus rendues oultre lesd. deux parties paiees pour Gaillon, Yvry et Verneuil par vertu desd. lettres : IIm XXV l. XVI s. I d. t. »

Paiement pour le port d’une lettre destinée au capitaine de Saint-Germain-en-Laye

« L’an de grace mil CCCC trente neuf, le VIIIe jour de janvier, devant nous Jaques Garoul, commis de honnorable homme et sage Jehan Le Sac, viconte de Rouen, fut present Monce Nox, poursuivant d’armes, lequel congnut et confessa avoir eu et receu de honnorable homme et sage Pierres Baille, receveur general de Normandie, la somme de de douze livres dix solz tournoiz qui deubz lui estoient pour ses paine, sallaire et despens de deux voiages par lui faiz, c’est assavoir le premier pour avoir esté et chevauchié hastivement jour et nuit de ceste ville de Rouen a Avranches et illec environ par l’ordonnance de tres reverend pere en Dieu monseigneur l’archevesque de Rouen, chancellier de France, porter de par lui lettres closes a hault et puissant seigneur monseigneur le conte de Dorset, estant alors environ les parties dud. lieu d’Avranches en intencion, moiennant l’aide de Nostre Seigneur, de lever le siege tenu alors par les ennemis et adversaire du Roy nostre seigneur devant ledit lieu d’Avranches, ce qui ainsi a esté fait, lesd. lettres touchans aucunes choses secretes pour le bien du Roy nostre dit seigneur et sa seigneurie, ce premier voiage commençant le XXIIIe jour de decembre dernier passé ; le second voiage d’avoir esté et chevauchié hastivement jour et nuit comme dessus de ceste vite ville a Mante, Pontoise et Saint Germain en Laye par l’ordonnance que dessus porter lettres closes adrestans aux cappitaines desd. lieux ou leurs lieuxtenants touchans tres grandement le bien du Roy nostre dit seigneur, seurté et garde d’iceulx lieux, et de toutes lesd. lettres avoir par ledit poursuivant aporté responce a mondit seigneur le chancellier en ceste dite ville, ce second voiage commençant le deuxiesme jour de ce present mois de janvier, de laquelle somme de XII l. X s. t. dessusd. icellui poursuivant se tient pour content et bien paié et en quicte le Roy nostre dit seigneur, ledit receveur general et tous autres. Donné comme dessus.
Lubin »

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