Aperçu avant impression Fermer

Affichage de 70 résultats

Description archivistique
Jacques III Jacobites Français
Aperçu avant impression Affichage :

1 résultats avec objets numériques Afficher les résultats avec des objets numériques

Acte de baptême de François Edouard Joseph Strickland dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’hui dix neufiesme jour de mars mil six cent quatre vingt onze, a eté baptisé par monsieur l’abbé de Ronchi, premier aumonier de la reine de la Grande Bretagne, dans la chapelle du château vieil de ce lieu, François Edouard Joseph, né du dix septieme jour de ce mois, fils de messire Robert Strickland, vice chambellan de la reine d’Angleterre, et de dame Brigite Strickland, sa femme, le parein tres haut, tres puissant et tres excellent prince monseigneur le prince de Galles, la mareine dame dame François, duchesse de Tirconelle, lesquels ont signé, le tout en presence et du consentement de mons. l’abbé Converset, docteur de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, revetu de son surplis et etole.
J. Ronchi, Tyrconnell
L’abbé Converset, pr. de Saint Germain »

Acte de baptême de Jacques Guillaume Nugent dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy dix huitiesme juin, a esté baptizé dans la chapelle du chateau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchi, aumosnier de Leurs Majestez brittanniques, soussigné, Jacques Guillaume, né en legitime mariage le jour precedent, fils de Christophe Nugent, gentilhomme irlandois, et de Brigitte Barneval, ses pere et mere, le parrein tres haut et serenissime prince Jacques, prince de Galles, fils de tres haut et tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, et de tres excellente et vertueuse princesse Marie d’Est de Modenne, reine d’Angleterre, la mareinne madame la duchesse de Tirconnel, dame d’honneur de la reine d’Angleterre, lesquels ont signé avec le pere en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist de Chazelles, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, soussigné, lequel a apposé les saintes huilles revetu d’etolle et surplis.
Jacques R.
C. Nugent, Tyrconnell
P. Ronchi
De Benoist »

Acte de baptême de François Henry Parry dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt septiesme aoust, a esté baptizé par monsieur l’abbé Roncky, aumonier de Leurs Majestez britanniques, dans la chapelle du chateau de ce lieu, François Henry, né en legitime mariage le vingt cinquiesme du present mois, fils de Ignace Guillaume Henry Parry, maistre d’hostel ordinaire du roy d’Angleterre, et de Margueritte Eleonore Rouger, ses pere et mere, le parrein Edouard, prince de Galles, la mareine haute et puissante dame Sophie Stuard, epouze de deffunt haut et puissant seigneur Henry Boukaley, intendant de la maison du Roy, lesquels ont tous signé en presence et du consentement de mestre Jean François de Benoist, prestre, docteur de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a aussi signé avec le pere present et a apporté les saintes huilles revestu d’etolle et surplis.
Jacques P.
J. Bulkeley, J. Parry
P. Ronchi, De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Read dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt huitieme may, a esté baptizé dans la chapelle du château vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, Jacques, né en legitime mariage le jour precedent, fils de Jean Read, chef de la fruiterie du roy d’Angleterre, et de Jeanne La Plume, ses pere et mere, le parein haut et puissant prince Jacques, prince de Galles, fils de tres haut et puissant monarque Jacques second, roy d’Angleterre, et de tres vertueuse princesse Marie d’Est, reine, son epouze, la mareine madame Sophie Bulkeley, dame d’honneur de la reine d’Angleterre, lesquels ont signé avec le pere present, en presence de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles et assisté à la ceremonie revestu d’etolle et surplis.
Jacques P.
J. Bulkeley
John Read
De Benoist, P. Ronchi »

Acte de baptême de Louise Marie MacMahon dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la princesse d’Angleterre étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptizée en la chapelle du du chateau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Roncky, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, Louise Marie, née en legitime mariage, fille de Hugues Colonel MacMahon, irlandois, et de Catherine Beetagh, ses pere et mere, de cette paroisse, la mareine serenissime princesse madame Louise Marie, princesse d’Angleterre, fille de tres haut et puissant prince Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres vertueuse princesse Marie d’Est de Modenne, son epouze, laquelle a signé en presence et du consentement de maistre Michel Trinité, prestre, vicaire de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’etolle et surplis, et a signé.
Louise Marie
Perth
Trinité, P. Ronchi »

Acte de baptême de Jacques Dufour dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé par monsieur l’abbé Inese, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, soussigné, dans la chapelle du du chateau vieux de ce lieu, Jacques, né en legitime mariage le jour precedent, fils de Dominique Dufour, valet de chambre de la reine d’Angleterre, et de Rebecca Elizabeth Menzair, ses pere et mere, de cette paroisse, le parrein Son Altesse royalle monseigneur le prince de Galles, fils aisné de tres hault et puissant monarque Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres vertueuse et religieuse princesse Marie d’Est, ses pere et mere, la mareine madame la comtesse de Perth, dam d’honneur de la reine, lesquels ont signé en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’etolle et surplis, et a signé avec le pere present.
Jacques P.
La conttess de Perth
L. Ines, Dufour
De Benoist »

Acte de baptême d’Edouard MacElligott dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé dans la chapelle du chasteau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, ausmonier de Leurs Majestez britanniques, Edouard, né en légitime mariage le jour précédent, fils de Roger MacElligott, brigadier de l’armée de Sa Majesté britannique, et de Catherine Fitsgerarlde, ses père et mère, le parrein sérénissime prince monseigneur Jacques Edouard, fils aisné d’Angleterre, prince de Galles, fils de très haut et puissant monarque Jacques second, roy d’Angleterre, et de très vertueuse et religieuse princesse de Modène, reine d’Angleterre, la mareine haulte et puissante dame madame Middleton, lesquels ont signé en présence et du consentement de monsieur le prieur, qui a apporté les saintes huiles.
Jacques P.
K. Middleton
P. Ronchi
De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Booth dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy sixième du mois de novembre de l’année mil sept cents trois, a esté baptisé dans la chapelle du château viel de ce lieu par monsieur l’abbé Louise Inese, aumosnier de Leurs Majestés britanniques, Jacques, né led. jour en et de légitime mariage de Jacques Booth, gentilhomme de la chambre du roy, et de Barbe Symmes, ses père et mère, le parain très hault et très puissant prince Jacques troisième, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Yrlande, qui a signé en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, doyen rural de Châteaufort, lequel a apporté les saintes huysles revestu d’estole et de surplis, lequel a aussi signé.
Jacques R.
La duches de Perth
Charles Booth
L. Ineses, De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Galloway of Carnby dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le mesme jour et an, a esté baptisé par M. l’abbé Innies, aumosnier de Leurs Majestés britanniques soussigné, Jacques, né le mesme jour du légitime mariage de millord Dunkel et d’Eleonor Sale, ses père et mère, le parain Jacques troisiesme, roy de la Grande Bretagne, la mareine madame Amilton, gouvernante de la princesse, lesquels ont signé, le baptesme fait dans la chapelle du chasteau viel de ce lieu en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prieur et curé de ce lieu, lequel a assisté revestu d’estole et de surplis, et a signé.
Jacques R.
K. Middleton
L. Ineses, De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Natanel Hooke dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le quinze du mois de décembre, a esté baptisé par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, en la chapelle du chasteau viel de ce lieu, Jacques Natanael, né le jour précédent en et du légitime mariage de Jacques Natanael Hooke, colonel irlandois, et de Eleonore Macharty, ses père et mère, le parain Jacques troisiesme du nom, roy d’Ecosse, d’Irlande et d’Angleterre, qui a signé en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, doyen rural de Chasteaufort, prieur et curé de ce lieu, lequel a aporté les saintes huiles, revestu d’étolle et de surplis, qui a aussi signé avec le père présent.
Jacques R.
K. Middelton
Hooke
P. Ronchi
De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Roettiers dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le trente du mois d’aoust mil sept cent sept, a esté baptisé en la chapelle du chasteau viel de ce lieu par monsieur l’abbé Innies, aumônier de Leurs Majestez britanniques, soussigné, Jacques, né le jour précédent en et du légitime mariage de Norbert Roettiers, graveur général des monnoyes de France et d’Angleterre, et de Winifrede Clark, ses père et mère, le parein très haut et très puissant et très excellent prince Jacques troisième, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Yrlande, qui a signé en présence de Hyerosme Boivin, prestre, vicaire de l’église royalle dud. lieu, qui a consenti à lad. cérémonie revestu d’étolle et de surplis, qui a aussi signé avec le père présent.
Jacques R.
La duchess de Perth
L. Ineses, Boivin, vicaire »

Récit par le nonce Gualterio de la mort de Jacques II à Saint-Germain-en-Laye

« Su l’avviso che giunse la notte de 12 del corrente dello stato pericolossimo in cui si trovava il Re britannico stimo il nunzio a proposito di traferirsi la matina seguente alla corte de San Germano. Vi trovo S. M.tà con febre, che gli ripligliava per fino a tre volte il giorno con una prostratione totale di forze, e con una sonnolenza gravissima, la quale lo faceva continuamente dormire senza pero impedirgli di riscuotersi ogni volta che volevano dirgli qualche cosa e di rispondere adattatamente con uso di ragione che ha conservato sempre intierissimo per fino all’ultimo. I medici lo facevano fino d’allora disperato, onde il nunzio predetto credette che per edificazione delle due corti e per dimostratione di riconoscenza ad un prencipe ch’era stato coisi fedele alla Chiesa gli corresse debito di assistergli per fino all’ ultimo respiro, si come ha fatto in effetti non abbandonandolo né giorno né notte dal martedi matina perfino al venerdi sera in cui rese l’anima a Dio. Continuo è stato altresi il concorso d’' prencipi della case reale e de gran signori che sono andati a sapere di mano in mano lo stato della sua salute, mà tra gli altri si è distinto con particolari marche d’affetto il sig. prencipe di Conti che per essere cugino germano della Regina ha voluto usare con essa particolari finezze restendo tutti que’ giorni dalla matina per fino alla sera in San Germano. Il Re ha mandato ogni giorno più signori della prima sfera ad informasi dello stato delle cose, et il mercordi dopo desinare vi venne egli stesso in persona. Il nunzio si ritrovava nella stanza della Regina quando fù portato l’avviso della sua venuta. S. M.tà gli disse che non haverebbe voluto che il Re Christianissimo passasse per la stanza dell’infermo, dubitando che si come s’erano sempre teneramente amati cosi potesse seguire una vicendevole commotione in vedersi, e lo incarico di procurare d’indure S. M.tà a passare per un picciolo balcone al di fuori. Il nunzio prego il sig. duca di Lauson [Lauzun] ad insinuarlo a S. M.tà, il quale non fece difficoltà di prendere quella strada mà trovato poi esso nunzio sul medesimo balcone gl’espresse un sommo desiderio di vedere onninamente il Re Britannico, in maniera che si concerto che cio sarebbe seguito appresso la visita della Regina. Entrata S. M.tà nella di lei stanza, fece instanza che si chiamasse il prencipe di Galles. Venuto questi rimasero tutti tre soli, mà si è poi saputo per bocca del Re medesimo che il picciolo prencipe si come era stato un tempo considerabile senza vedere la madre cosi subito che fù entrato nella camera senza riguardo del Re presente gli si getto al collo e ivi con molte lagrime s’abbracciarono cosi teneramente che il Re dice d’havere havuto della pena a distaccarli l’uno dell’alltra. La Regina a cui tratanto il. Re haveva communicato la propria intentione notifico al prencipe la risoluzione presa da S. M.tà di riconoscerlo e trattarlo da Re ogni volte che venisse a mancare il Re suo padre. Il fanciullo che non havea notizia alcuna dell’avvenimento e che non poteva havere ne tampoco sepranza nientedimeno riceve tal avviso come se vi fosse stato preparato, e gettandosi a i piedi del Re gli desse queste precise parole: Io non mi scodero mai che sete voi che mi fate Re, e qualsivolglia cosa che mi succeda impiergaro questa dignità a farvi conoscere la mia riconoscenza. Il Re gli disse che lo faceva volontieri mà sotto conditione che conservasse sempre immutabile le religione cattolica, in cui era stato educato, mentre se fosse stato mai possibile ch’egli l’abandonnasse o volesse anche solamente nasconderla non solo perderebbe affatto la sua amicitia mà sarebbe risguardato con horrore di tutti gl’huomini da bene che sono nel mondo e come l’ultimo e il più vile degl’huomini. A che il prencipe rispose con le proteste della maggiore costanza. Più altre cose furono dette vicendevolmente sopra lo stesso argomento; dopo di che il prencipe si ritirà et essendo uscito dalla camera dirottamente piangendo dette motivo a milord Perth suo governatore di dimandargli che cosa gl’havesse detto il Re di Francia: mà gli rispose che ne haveva promesso il segreto a S. M.tà e che non poteva violarlo. In effetti non vole dirle cosa alcuna. Bensi tornato al suo appartamente si rinchiuse nel gabinetto e si pose a scrivere e domandatogli dal governatore medesimo cio che notasse disse senz’ altro ch’era il discorso tenutogli dal Re Christianissimo, il quale voleva poter rileggere tutti i giorni della sua vita.
S. M.tà fini tratanto la visita della Regina et accostandosi al letto del Re infermo gli fece i più cordiali complimenti. L’altro assopito nella sua sonnolenza habbe sul principio qualche difficoltà a riconoscerlo e l’andava ricercando quasi sospeso con gl’occhi, mà rivoltosi finalmente alla parte ove il Re era, tosto che l’hebbe veduto pose la bocca al riso e dimostro un estremo piacere. La ringratio poi di tutte le finezze le quali qu’usava e singolarmente d’havergli mandato il giorno antecedente il suo primo medico. Dopo varie espressioni d’affetto il Re Christianissimo disse che haverebbe voluto parlare di qualche negozio a S. M.tà Britannica. Ciascheduno volea ritirasi per rispetto mà il Re comando che tutti si fermassero et alzando la voce disse che volea assicurarlo che quando Dio havesse fatto altro di lui, haverebbe presa cura particolare del principe di Galles, e non minore di quella che potesse haverne esso stesso se fosse vivo; che dopo la sua morte lo riconoscerebbe per Re e lo trattarebbe nella medesima forma con cui haveva trattato lui medesimo. Cio che gli rispondesse il Re Britannico non pote udirsi perchè l’Inglesi, de’ quali era piena la camera e che non solamente non s’attendevano ad una tale dichiaratione mà per il contrario haveano probabilità tali da credere tutto l’opposto dettero tutti un’alto grido di Viva il Re di Franci, e gettandosi a i piedi di S.M.tà gli testimoniaronon la loro gratitudine d’une maniera che quanto era più viva et in un certo modo lontana dal rispetto ordinario tanto maggiormente mostrava i sentimenti de loro cuori. Il nunzio dopo haver dato luogo a tal transporto di gioia in quelle genti s’accosto ancor’egli a S. M.tà e gli disse che lo ringratiava a nom di tutta la Chiesa dell’atto eroïco il qual veniva di fare, pregando Dio a volerglielo ricompenzare con altretante fecilità. S. M.tà rispose allora con somma benignità e poi esso nunzio essendo andato servendolo per fino alla carrozza lo richiamo per strada e gli soggiunse ch’egli ben sapeva di quale importanza poteva essere tale risoluzione e conosceva le difficoltà che potevano esservi state mà che il rispetto della religione havea sorpoassato ogni cosa e ve lo haveva unicamente determinato. Si sa poi S. M.tà haver detto in appresso che ben conosceva tutti gli pregiuditii che poteva recargli una cosi fatta determinazione, la quale haverebbe dato pretesto al prencipe d’Oranges d fare de’ strepiti in Inghilterra di suscitargli contro il Parlemento e forse di caggionargli la guerra mà che havea voluto che gl’interessi della religione passassero innazi a tutte le altre cose, lasciando a Dio la cura del resto. In effetti si penetra che la maggior parte del Consiglio fosse di contraria opinione e che l’operato si debbia al solo arbitrio del Re. E’vero che i prencipi della casa reale erano stati di tal desiderio et hanno dimostrato una somma sodisfazione del successo; il duca di Borgogna particolarmente, che se n’espresse ne’ termini più forti che possino imaginarsi.
Ritornando al Re defonto è certo che questa è stata la maggiore consolazione che potesse havere morendo, mentre altro affare temporale non gl’occupava la mente. Ne ha dati altresi gli contrassegni maggiori mentre ordino subito che il prencipe si traferisse a Marli per ringraziarne S. M.tà se bene la Regina non giudico poi d’inviarvelo havendosi mandato in sua vece milord Midleton suo primo ministro. La matina seguente si fece chiamare di bel nuovo esso prencipe e parlandogli del medesimo affare gli ricordo la fedeltà a Dio, l’ubidienza alla madre e la riconoscenza al Re Christianissimo. Né poi ha parlato con alcun prencipe o signore della corte di Francia che non gl’habbia tenuto ragionmento sopra di cio et espressegli le grandi obligazioni che sentiva sù tale soggetto. Queste sono state le sole parole ch’egli habbia impiegate negl’affari del mondo. Tutto il rimanente non ha risguardolo che il Cielo, eccitando di tempo in tempo i preti e i religiosi che l’assistevano a dire delle orazioni, scegliendo esso stesso quelle che maggiormente desiderava e sopra tutto mostrando un sommo desiderio et una somma divozione della messa, recitandosi la quale egli che nel rimanente del tempo soleva essere addormentato si è sempre tenuto con gl’occhi aperti e facendo con la testa tutti que’ segni di venerazione che la sua positione e la sua debolezza potevano permettergli all’elevazione. Fino agl’ultimi respiri è stato udito recitare delle preghiere et allorché gli manco la voce fù veduto movere a tal ogetto le labra. Oltre di cio ha dimostrata una tranquilità d’animo infinita et una rassegnatione eroica al divino volere: consolandro egli stesso la Regina del dolore che dimostrava per la sua perdita. Ha finalmente dell’infermità et havendo sempre riposto che stava bene. Ha habuto una esatta ubidienza alle ordinationi de’ medici et ha preso senza replica tutto quello che hanno voluto dargli benche vi havesse per altro ripugnanza. Finalmente ha havuto sempre il giuditio sanissimo e la mente etiandio più pronta e più libera di quella che l’havesse per molti mesi antecedenti. Gli è durato de lunedi fino al venerdi sempre in una specie d’agonia patendo varii accidenti che di tanto in tanto facevano crederlo vicino a morire e risorgendo un momento appresso. Gl’ultimi singulti della morte furono brevi e non durarono lo spatio d’un hora e mezza ancor’essi assai miti e cher per quanto pote osservarsi non gl’erano un gran tormento. Spiro venerdi alle tre e mezza della sera pianto con caldissime lagrime da suoi tanto cattolici che protestanti, i quali l’hanno tutti per tanti giorni servito con un’amore et attenzione indicibile. La Regina non ha fatto un tutto questo tempo che piangere mà senza pero abandonare la cura degl’affari correnti. Morto il Re le più grandi angoscie mà persuasa alla fine di lasciarsi mettere in carrozza si è trasferta ad un convento delle monache della Visitatione posto in un villaggio vicino a Parigi per nome Challiot ove si tratterrà fino lunedi sera. Il Re s’era offerto di accompagnarvela in persona mà non ha voluto permetterglielo. Si ritroverà bene a S. Germano nel ritorno che S. M.tà vi farà per riporla nel suo appartamento, et allora si crede che visitarà la prima volta il successore in qualità di Re.
Il nunzio credette di non dover frapporre indulgio alcuno a far questa parte per dare un’esempio autentico agl’ altri ministri e per dimostrare tant maggiormente al nuovo Re la benevolenza della Sede Apolostica, onde passo subito a complimentarlo nel sup appartamento, dicendogli che nel gravissimo dolore che la Chiesa sentiva per la perdita d’un membro cosi principale qual era il Re defunto non poteva invenire maggiore consolazione di quella che gli proveniva dal riconoscerne S. M.tà per successore, non dubitendo che dovesse essere herede ugualmente delle virtù che delle corone del Padre e particolarmnte in cio che risguarda la costanza nella religionez per cui quel principe era stato cotanto glorioso. Rispose che S. S.tà poteva essere certa di haverlo sempre altretanto ubidiente quanto sia stato suo padre. Le disposizioni venture di quella corte non sono per ancora mote mà si avviseranno in appresso. In quanto alle ossequie S. M.tà Christianissima voleva fargliela fare reali a sue spese mà il Re defonto raccommando d’essere sepolto senze pompa e la Regina ha poi talmente insisito sopra la medesima istanza che si à rimasto di far transportare il cadavere senza pompa alle benedittine inglesi per tenervelo in deposito per fino a tanto che piaccia a Dio di disporre le cose in maniera da poterlo riportare nel sepolcro de suoi maggiori in Inghilterra. Ha bensi S. M.tà fatto fare un cuore d’argento dorato coronato alla reale per rinchiudervi quello del del defonto già trasferito segretamente a Challiot per essere risposto vicino a quello della Regina sua madre che si conserva nel medesimo luogo. Pensa inoltre a tutto cio che possa essere di sollievo, di conforto e di commodità alla Regina e procura d’usargli tutte le finezze possibili per consolarla. Il che si rende più necessario quanto l’afflittione dell’animo reca alla medesima pregiudizio anche nel corpo, trovandosi hoggi travagliata da mali di stomaco e da una straordinaria debolezza benche speri che le cose non siano per passare più oltre. »

Gualterio, Filippo Antonio

Acte de baptême de Richard François Talbot dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le même jour, a été baptisé par moi prêtre, aumosnier de Leurs Majestées britanniques soussigné, dans la chapelle du château vieil de Saint Germain en Laye, Richard François, né ledit jour en et du légitime mariage de haut et puissant seigneur Richard Talbot et de dame Charlotte Talbot, ses père et mère, de cette paroisse, le parein très haut, très puissant et très excellent prince Jacque troisième, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, la mareine très haute, très puissante et très excellente dame Anne de Vucley, épouse de hault et puissant seigneur Jacque, duc de Berwick, pair et mareschal de France, Grand d’Espagne, chevalier des ordres de la Jartierre et de la Toison d’Or, général des armées du roy, en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, doyen de Châteaufort, curé prieur de Saint Germain, lequel a assisté à la cérémonie revêtu de surplis et d’étolle, le roy parein, la mareine, le père et ledit curé ont signé.
Jacques R.
A. Berwick
Talbot
P. Ronchi
De Benoist »

Acte de baptême de Bernard Houvard dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le même jour, a été baptisé par moi prêtre, aumônier de Leurs Majestées britanniques soussigné, dans la chapelle du château vieil de Saint Germain, Bernard, né le même jour en et du légitime mariage du sieur Bernard Houvard, écuyer de Leurs Majestées britanniques, et de dame Anne Rober, ses père et mère, de cette paroisse, le parein haut et puissant monarque Jacques troisième, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, la mareine puissante dame Elisabeth Middleton, épouze de milord Edouard Drummond, au nom et place de madame la duchesse de Perth, en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur curé de Saint germain, assistant à la cérémonie revêtu de surplis et d’étolle, et ont signé.
Jacques R.
B. Howard, E. Drummond
J. Ingleton, De Benoist »

Acte de baptême de Françoise Hélène Clark à Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du meme jour, a esté baptisée par moi prestre vicaire soussigné Françoise Helene, née le vingt neuf du mois passé, fille de deffunct messire François Clark, gentilhomme anglois, et de damoiselle Elizabeth Bris, son espouze, le parrain monseigneur le prince de Galles, fils de tres haut et tres puissant monarque Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de madame Marie Eleonor d’Est, princesse de Modene, son espouze, et monseigneur le prince de Galles a nommé messire Thomas Codrington, son sous precepteur, pour tenir à sa place, lequel a signé.
Michel, Thomas Condrington
Edward Cary
De Napier, Andreas Pulton
François Langhorne, John Groskin »

Acte de baptême de Jacques Chauvois dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy quinzieme septembre mil six cent quattre vingt quatorze, a esté baptisé dans la chapelle du chasteau vieil de ce lieu par M. l’abbé Ronchy, aumonier du roy et de la reine d’Angleterre, Jacques, né le quatorze de ce mois, fils du sieur Guillaume Chauvois, officier de la garderobbe du roy de la Grande Bretagne, et de damoiselle Magdelene Saint Pol, son espouze, le parrain hault et puissant prince Jacques François, prince de Galles, fils de tres puissant monarque Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres vertueuse et excellente princesse Marie d’Est, princesse de Modene, son espouze, la marainne madame Victoria de Montecuculi, contesse d’Annemont, premiere dame d’honneur de la reine d’Angleterre, le tout en presence et du consentement de messire Michel Trinité, l’un des vicaires de cette parroisse, qui a apporté les saintes huilles revestu de surplis et d’estolles, et ont signez.
James Pr.
Vittoria Montecuculi d’Avia d’Almonte
G. Chauvois
P. Ronchi »

Acte de baptême de Jacques Edouard Wiville dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé dans la chapelle du chateau vieux par monsieur l’abbé Henes, aumosnier du roy d’Angleterre, Jacques Edouard, né en legitime mariage le neufviesme du present mois, fils de Thomas Wivelle, officier du roy d’Angleterre, et de Jeanne Chapelle, ses pere et mere, le parein tres haut et puissant prince Jacques François Edouard, prince de Galles, fils de tres haut et puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, et de tres haute et tres excellente princesse Marie d’Est, princesse de Modene et reine d’Angleterre, la mareinne dame Marie Hamilton, femme de puissant seigneur millord Kainsland, qui ont signé en presence et du consentement de maitre Estienne Coppin, prestre et vicaire de Saint Germain en Laye, revestu d’etolle et de surplis.
Jacques P.
Marie Kingsland
L. Iness
Coppin, vicaire »

Acte de baptême de Jacques Ignace Smith dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy huitieme aoust mil six cent quatre vingt douze, a esté baptisé dans la chapelle du chateau vieux de ce lieu par monsieur l’abbé de Ronchy, premier aumonier du roy et de la reyne d’Angleterre, Jacques Ignace, né le jour precedent, fils de Mathieu Smith, gentillome anglois, et de Françoise Aman, son epouse, de cette parroisse, le parrain monsieur le prince de Galles, la ceremonie de ce baptesme faitte en presence et du consentement de messire Isaac Michel, vicaire de cette parroisse, revetu de surpellis et d’estolle, qui a signé avec M. l’abbé de Ronchy
J. Ronchi
Michel »

Acte de baptême de Françoise MacDonell dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy douxieme juin mil six cent quatre vingt quatorze, a esté baptisé dans la chapelle du chasteau vieil de Saint Germain en Laye par monsieur l’abbé de Ronchi le jeunne, aumosnier de la royne d’Angleterre, Françoise, née du mesme jour, fille du sieur Rodolphe MagDanelle, gantilhomme de la chambre du roy d’Angleterre, et de dame Anne La Roche, on epouse, le parrain tres haut et tres puissant prince Jacques, prince de Galles, fils de tres haut et tres puissant Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres vertueuse et excellente princesse Marie d’Este, princesse de Modenne, la marainne madame Sophie Bonelay, dame d’honneur de la reyne, le tout en presence de moy François Converset, prestre, docteur de Sorbonne, abbé de Nostre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, qui a apporté les saintes huilles de la paroisse, revestu de surplis et d’estolle, lesquels ont signé avec le pere present.
James Prince
P. Ronchi
J., Balkeley
R.m.D., L’abbé Converset »

Acte de baptême de Françoise Nairne à Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt unieme octobre mil six cent quatre vingt quatorze, a esté baptisé par moy aulmosnier de la reyne soubsigné Françoise, née en legitime mariage le dix septime du present mois, fille de David Nairn, gentilhomme escossois, et de Elisabeth Marie de Compigny, ses pere et mere, le parain tres haut et tres puissant Jacques François, prince de Galles, fils de tres haut et puissant roy Jacques second, roy de la Grande Bretagne et de tres puissante et tres vertueuse princesse Marie d’este, reyne de la Grande Bretagne, la marainne dame Sophie Bouclay, dame d’honneur de la reyne, le tout fait du consentement de moy vicaire soubsigné, revestu d’estolle et de surplis, le parain et la maraine ont signé avec le père present.
James Prince
Da. Nairne, L. Inest
Coppin, vicaire, Dempster, Bulkeley »

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans les mémoires en partie apocryphes de Jacques II

« [t. 1, p. 64] [1649] Le duc demeura environ huit mois en Hollande, à compter de son arrivée, passa les fêtes de Noël à La Haye avec son frère et sa sœur le prince et la princesse d’Orange, et le lendemain de l’Epiphanie partit pour se rendre en France, selon les ordres qu’il avait reçus de la reine sa mère. Il prit sa route par Bruxelles et arriva à Cambrai ; il y reçut une lettre de la reine, qui l’informait des événements survenus à Paris dans la nuit de l’Epiphanie. Elle lui disait en somme que les désordres de cette ville avaient contraint le Roi, pour sa propre sûreté, de la quitter, que lui et sa Cour s’étaient rendus à Saint-Germain, que cela s’était fait avec tant de précipitation qu’il avait été forcé de de partir la nuit, mais qu’après avoir mis sa personne en sûreté, il avait rassemblé ses troupes et assiégeait Paris, avec la résolution de le faire rentrer dans le devoir. Sa Majesté terminait en ordonnant au duc de demeurer, jusqu’à nouvel ordre, au lieu où le trouverait cette lettre.
L’archiduc Léopold, alors gouverneur des Pays-Bas, instruit du séjour de Son Altesse royale en Flandre, lui envoya un de ses principaux officiers chargé d’un message plein de civilité, et de [p. 65] l’offre d’un séjour plus commode que celui de la ville frontière, où elle se trouvait alors. Il lui proposa l’abbaye de Saint-Amand, qui n’était éloignée que d’une journée en arrière. Le duc l’accepta, y fut magnifiquement traitée par les moines, qui étaient de l’ordre de Saint-Benoît, et y demeura jusqu’au 8 février. Alors il reçut des lettres de la Reine qui lui ordonnait de venir à Paris. En conséquence, il retourna à Cambrai, se rendit de là à Péronne, puis à Paris, où il arriva le 13 février ; car, bien que la ville continuât à être bloquée par l’armée du Roi, il avait obtenu la permission d’y entrer et d’y habiter avec la reine sa mère.
Un jour ou deux après l’arrivée du duc à Paris, il apprit l’horrible meurtre du roi son père ; il est plus aisé d’imaginer que d’exprimer l’impression que fit sur la reine et le duc une semblable nouvelle.
Vers ce temps, les Parisiens commençaient à se repentir de leur rébellion, et, sentant qu’ils ne pouvaient avoir de secours de nulle part, entrèrent en accommodement et se soumirent au Roi. La paix faite, le duc se rendit à Saint-Germain pour voir le Roi et la Reine de France. Il y fut reçu avec toute la bienveillance qu’il pouvait espérer, et traité avec la magnificence due à son rang, et de la même manière que si la famille royale eût été encore dans sa première situation.
[p. 66] Ensuite Son Altesse royale revint à Paris, et y demeura avec la reine sa mère, jusqu’à ce que le roi son frère revint de Hollande en France. De là, ils allèrent à Saint-Germain, que la cour de France avait quitté pour revenir à Paris.
On disait que l’intention du roi, en venant en France, n’était que d’y passer pour se rendre en Irlande, qui s’était déclarée pour lui, et était alors presque entièrement sous son obéissance, les rebelles ne possédant plus guère que Dublin et Londonderry ; mais, au lieu de traverser seulement la France, Sa Majesté passa tout l’hiver à Saint-Germain, et se laissa enfin persuader de renoncer à son projet d’aller immédiatement en Irlande ; elle se rendit ensuite à Jersey avec le duc. Ils partirent le 19 septembre.
[…]
[p. 76] Au commencement du printemps de l’année 1652, la situation des affaires de France était telle que le retour du cardinal Mazarin ôtait toute espérance d’accommodement entre le Roi et les princes, et que l’on avait au contraire la probabilité d’une campagne très active. Le duc, qui désirait fort se rendre propre un jour à la guerre, résolut de servir comme volontaire dans l’armée du roi de France. […] Il restait encore une plus grande difficulté à vaincre, celle d’avoir de l’argent pour s’équiper et s’entretenir à l’armée. L’argent était chose rare à la cour anglaise. Le duc s’en procura à la fin. Un Gascon nommé Gautier, qui avait servi en Angleterre, lui prêta trois cents pistoles. […] Sans ce secours, il [p. 77] lui aurait été impossible de partir, car en ce temps l’argent était aussi peu commun à la cour de France qu’en Angleterre. […] On ne jugea pas convenable que Son Altesse allât prendre congé de son oncle le duc d’Orléans, contre le parti duquel il était près de se déclarer.
Pour éviter tous ces inconvénients, le roi accompagna son frère à Saint-Germain, sous prétexte d’une partie de chasse ; et, après y être demeuré trois ou quatre jours, il partit pour l’armée le 21 avril, passa par le faubourg Saint-Antoine, sous les murs de Paris, et ne put aller ce soir-là plus loin que Charenton.
[…]
[t. 3, p. 355] [1688] Le voyage et la séparation résolue, la reine [Marie de Modène], déguisée, traversa la rivière le 9 décembre, n’ayant avec elle, pour éviter tout soupçon, que le prince, sa nourrice et deux ou trois autres personnes. On avait fait préparer une voiture sur [p. 356] l’autre rive ; elle la conduisit sans accident jusqu’à Gravesend où elle s’embarqua sur le yacht. […] [p. 357] Aussitôt que la reine et le prince furent à bord du yacht, le vent se trouvant favorable, ils partirent pour Calais, où ils arrivèrent très promptement et débarquèrent le lendemain. […]
[p. 358] Sa Majesté Très Chrétienne ne fut pas plutôt instruite de l’arrivée de la reine et du prince dans son royaume qu’Elle leur envoya ses officiers, ses voitures, et tout ce qui était nécessaire pour leur voyage. Il se passa avec un ordre, une magnificence et des marques de respect beaucoup plus d‘accord avec la magnificence du roi de France et la dignité de ses hôtes qu’à la triste condition de la reine désolée. Comme les chemins étaient mauvais et couverts de neiges, on traça une route directe à travers champs ; des pionniers, marchant en avant, aplanissaient le terrain et écartaient tout ce qui pouvait faire obstacle au passage. Sa Majesté trouva partout sur la route ses logemens et ses repas préparés de la même manière que si elle eût été dans un palais [p. 359] de rois. Le Roi vint à sa rencontre à une lieue de Saint-Germain, et aussitôt qu’il s’approcha du prince de Galles, il le prit dans ses bras, et lui adressant la parole, lui promit en peu de mots protection et secours, puis s’avança vers la Reine et ne négligea rien de ce qui pouvait adoucir ses souffrances présentes et l’encourager à espérer un terme prochain à ses malheurs. Il les conduisit à Saint-Germain qu’il avait quitté peu de temps auparavant pour établir sa résidence à Versailles. Il y établit Sa Majesté et le prince de Galles, leur y donna des gardes et tous les autres officiers nécessaires pour les servir en attendant l’arrivée du roi.
[…]
[t. 4, p. 1] Aussitôt que le roi fut débarqué, il se rendit à Abbeville, où il se fit connaître publiquement, puis il se rendit promptement à Saint-Germain, où il eut la consolation de retrouver du moins en lieu de sûreté la reine et le prince son fils. Cette satisfaction, et l’accueil généreux et cordial qu’il reçut de Sa Majesté Très Chrétienne, ne furent pas un médiocre soulagement à ses peines. Il eut aussi la joie de voir arriver journellement d’Angleterre un grand nombre de gens de qualité, protestans et catholiques, qui venaient le rejoindre, tant par inclination et par empressement à partager la fortune de leur prince que pour se mettre à l’abri de l’orage qui l’avait renversé du trône et menaçait tous ceux qui l’avaient servi avec fidélité et affection, et ceux même qui, dans des intentions ennemies, avaient poussé aux mesures désagréables à la nation.
[…]
[p. 56] [mars 1689] Aussitôt que le roi eut reçu le message de lord Tirconnel, il se résolut à passer sur le champ en Irlande.
[…]
[p. 179] [juillet 1690] Le roi, avant de s’embarquer, écrivit à lord Tirconnel que, d’après son avis, celui de M. de Lauzun et du reste de ses amis, il partait pour la France, d’où il espérait leur envoyer des secours plus considérables.
[…]
[p. 186] Le lendemain de l’arrivée du roi à Saint-Germain, Sa Majesté Très Chrétienne vint lui rendre visite, et lui promit, en termes généraux, tous les services possibles ; mais lorsque le Roi lui exposa son projet, il le reçut froidement, et lui dit qu’il ne pouvait rien faire jusqu’à ce qu’il eût reçu des nouvelles d’Irlande. Le Roi, peu satisfait de cette réponse, demanda au roi de France un nouvel entretien ; car, au fait, on n’avait nul besoin de savoir ce qui se passait en Irlande pour convaincre le monde que l’Angleterre était en ce moment dégarnie de troupes, et que les Français, qui avaient alors la supériorité sur mer, pouvaient y transporter le Roi, faire de ce pays le siège de la guerre, et détruire ainsi le véritable nerf de l’alliance ; mais, soit par Elle-même ou par les insinuations des ministres, Sa Majesté Très Chrétienne était probablement alors mécontente de la conduite du roi et de sa trop grande précipitation à quitter l’Irlande, et voyant qu’il n’était pas de caractère à s’obstiner longtemps à une même entreprise, répugnait à hasarder une nouvelle expédition qu’elle craignait de voir abandonner aussi promptement que la première. Mais comme la proposition du roi était si raisonnable qu’il n’y avait pas d’objection à y faire, si ce n’est [p. 187] celle qui pouvait permettre la civilité, Sa Majesté Très Chrétienne remit, sous prétexte d’indisposition, de voir le Roi jusqu’à ce qu’effectivement il n’y eut plus rien à faire ; car la promptitude aurait dû être l’âme d’une pareille entreprise, et la surprise eût fait plus de la moitié de l’ouvrage. Le roi démêla le vrai motif de ce délai ; et il est certain que, comme il l’a ensuite avoué à une personne qui était dans le secret, jamais sa patience n’avait été mise à une si rude épreuve.
[…]
[p. 275] Après la malheureuse fin de la guerre, soit en Irlande, soit en Ecosse, le Roi, se soumettant patiemment à son sort, songea à s’établir à Saint-Germain et à régler sa maison et son genre de vie ainsi que le permettait la pension de 600 mille livres par an qu’il recevait de la cour de France. Il ménagea ce revenu avec tant de prudence et d’économie, que non seulement il conserva autour de lui les apparences d’une cour, en entretenant à son service la plus grande partie des officiers qui environnent un roi d’Angleterre, mais secourut aussi un nombre infini de personnes dans la détresse, comme des officiers vieux ou blessés, les veuves et les enfans de ceux qui avaient perdu la vie à son service. Les salaires et les pensions qu’il accordait étaient à la vérité peu considérables ; mais il ne laissait guère le mérite sans récompense, et ses serviteurs avaient de quoi vivre décemment : si bien qu’à l’aide des gardes que Sa Majesté Très Chrétienne lui donnait pour l’accompagner ainsi que la reine et le prince son fils, sa Cour, malgré son exil, conservait un air [p. 276] de dignité convenable à un prince. Outre les gens de sa maison et plusieurs autres de ses loyaux sujets, tant catholiques que protestans, qui avaient voulu suivre sa fortune, il avait ordinairement autour de lui, surtout en hiver, tant d’officiers de l’armée qu’un étranger aurait pu oublier la situation où il se trouvait et se croire toujours à Whitehall. Ce n’était pas la seule chose qui rappelât le passé : sa conduite envers ceux qui l’environnaient était ce qu’elle avait été en Angleterre. On n’y voyait aucune distinction entre les personnes de différentes croyances ; les protestans étaient soutenus, protégés et employés tout aussi bien que les autres. A la vérité, les lois de France ne leur accordaient pas les mêmes privilèges relativement aux prières publiques, enterremens, etc. ; mais le roi trouvait moyen d’obtenir pour eux des adoucissemens à ce qu’il ne pouvait totalement empêcher. Sa conversation était aussi tellement semblable à ce qu’elle avait toujours été, que sous ce rapport on l’aurait cru encore au milieu de ceux qui l’avaient abandonné ou trahi. Jamais une réflexion d’amertume et de blâme sur le peuple ou le pays qui l’avait si indignement traité. On ne pouvait lui faire plus mal sa cour que de déclamer contre l’ingratitude de ceux qui s’étaient montrés les plus criminels en ce point. Si l’on pouvait leur trouver quelque apparence d’excuse, il ne manquait pas de la faire valoir [p. 277] et se rendait la plupart du temps l’avocat déclaré de ses plus grands ennemis. Il raisonnait sur les mesures du gouvernement d’Angleterre, les votes et la marche de son parlement, la valeur et la conduite de ses troupes, avec autant de clame et de modération que s’il eût encore été à leur tête, et ne paraissait pas prendre moins d’intérêt la réputation des soldats et des marins anglais que dans le temps qu’il était témoin de leurs efforts et partageait leur gloire. Il ne pouvait renoncer aussi aisément à sa tendresse pour son peuple que ce peuple à sa loyauté et à ses devoirs envers lui ; et lorsque dans quelque acte ou déclaration publics il se voyait obligé d’exposer les torts de ses sujets, il ne le faisait que par la nécessité où il était de se justifier, et non par l’effet d’aucune aigreur ou amertume que lui eût laissé le souvenir des troubles. Ainsi, quoiqu’il sût, en certaines occasions, convaincre le monde qu’il n’était pas insensible aux injures qu’il en avait reçues, il montrait bien par la conduite de toute sa vie qu’il désirait leur repentir, non leur perte ou sa propre vengeance.
La reine étant devenue grosse, peu après que le roi fut revenu d’Irlande, il saisit cette occasion de convaincre ses sujets de la fausseté de cette calomnie qui avait si fort contribué à les entraîner dans les vues du prince d’Orange. Il pensa qu’une invitation aux membres de son conseil privé, [p. 278] et à plusieurs autres personnes de qualité, de venir assister aux couches de la reine serait le moyen le plus efficace de prouver que, quatre années auparavant, Sa Majesté n’avait pas encore passé l’âge d’avoir des enfans. Il écrivit donc aux lords et autres personnes de son conseil privé la lettre suivante :
« Très fidèles etc. Les rois nos prédécesseurs ayant été dans l’usage d’appeler tous ceux de leur conseil privé qui se trouvaient à leur portée pour être présens aux couches de la reine et à la naissance de leurs enfans, et comme nous avons suivi leur exemple à la naissance de notre très cher fils le prince de Galles, quoique cette précaution n’ait pas suffi pour nous préserver des malicieuses calomnies de ceux qui avaient résolu de nous dépouiller de nos droits de roi, pour ne pas manquer à ce que nous devons à nous-même, dans cette occasion où il a plu au Tout-Puissant, défenseur de la vérité, de nous donner l’espérance d’un autre enfant, la reine notre très chère épouse se trouvant grosse et près de son terme, nous avons cru devoir requérir tous ceux de notre conseil privé qui en auront la possibilité de se rendre auprès de nous à Saint-Germain pour être témoins des couches de la reine, notre très chère épouse.
Nous vous signifions donc par ces présentes [p. 279] notre royale volonté, afin que vous employiez tous les moyens possibles pour venir aussi promptement que vous pourrez, la reine devant accoucher vers le milieu de mai prochain (style anglais). Et afin qu’il ne vous reste aucune crainte de notre part, notre très cher frère, le Roi Très Chrétien, a consenti à ce que nous vous promissions, comme nous le faisons ici, toute sûreté pour venir, ainsi que pour vous en retourner après les couches de la reine, notre très chère épouse. Quoique l’iniquité des temps, la tyrannie des étrangers, et l’égarement d’une partie de nos sujets, nous aient mis dans la nécessité d’employer ces moyens inusités, nous espérons que cette démarche convaincra le monde, à la confusion de nos ennemis, de la sincérité et de la candeur de notre conduite. Ne doutant pas que vous ne vous rendiez à cette invitation, nous vous saluons sincèrement. Donné en notre Cour de Saint-Germain, le 8 avril 1692, la huitième année de notre règne. »
Ces lettres furent adressées aux duchesses de Sommerset et de Beaufort, à ladys Derby, Mulgrave, Rutland, Danby, Nottingham, Brooks, [p. 280] Lumley, Fitzharding et Fretzwell, à sir John Trevor, orateur de la chambre des communes, et à sa femme, à ladys Seymour, Musgrave, Blunt, Guise et Foly, à la femme du maire de Londres, aux femmes des deux shériffs, et au docteur Hugh ; mais le prince d’Orange, qui avait obtenu tout ce qu’il attendait de cette infâme calomnie, s’embarrassait alors assez peu qu’on jugeât la chose vraie ou fausse. Au lieu donc de faire ce qu’il fallait pour éclairer le monde sur un point d’une si haute importance, il prit tous les soins possibles pour empêcher ces lettres d’arriver à leur adresse, et consentit si peu à donner les sauf-conduits qu’on offrait de l’autre côté, que soit qu’on en eût ou non le désir, il est certain que personne n’osa entreprendre ce voyage qui déplaisait si évidemment au prince et à la princesse d’Orange. Cela fournit, à la vérité, aux amis de Sa Majesté, l’occasion de publier les criantes injustices qu’il avait souffertes sur ce point, et sur plusieurs autres ; mais ce n’était point par des argumens et des raisonnemens que le roi pouvait espérer d’arracher son sceptre des mains de l’usurpateur ; la force seule pouvait y réussir, et Sa Majesté n’était pas encore sans espérance de se procurer celles dont il avait besoin.
[…]
[p. 306] [1692] Comme le prince de Galles avait alors près de quatre ans, le roi jugea à propos, avant de partir pour cette expédition, de le revêtir de l’ordre de la Jarretière ; il le donna en même temps au duc de Powis et au comte de Melfort. Il avait fait quelque temps auparavant le même honneur au comte de Lauzun, en récompense des services qu’il lui avait rendus en Irlande, et des secours qu’il avait prêtés à la reine pour s’échapper d’Angleterre. Après cette cérémonie, le roi partit pour Cannes en Normandie, où il arriva le 24 avril (nouveau style), accompagné du maréchal de Bellefond et suivi du duc de Berwick et de plusieurs autres officiers de distinction.
[…]
[p. 312] Après le malheureux succès de cette expédition, les troupes furent renvoyées à leurs différents postes, et le roi retourna à Saint-Germain, où Sa Majesté Très Chrétienne, avec sa générosité habituelle, lui renouvela les assurances de sa protection et de son secours malgré ce malheur et tous les autres. Pour montrer d’ailleurs qu’il n’était ni découragé ni ruiné par cette perte, le roi de France ordonna, malgré les dépenses de la guerre, qu’on reconstruisît autant de vaisseaux qu’il lui en avait été brûlé. En effet, dans le cours d’une année, on les eut reconstruits de la même grandeur et du même chargement : ce qui fit hautement admirer la richesse, la puissance et l’administration financière de son royaume.
Un mois après que le roi fut revenu de La Hogue, la reine mit en monde une princesse : ce qui leur fit éprouver au moins les consolations domestiques. Elle fut baptisée sous le nom de Louise Marie et tenue sur les fonts par le roi Très Chrétien ; la cérémonie fut faite avec beaucoup de magnificence et de solennité. Personne n’était venu d’Angleterre pour se rendre à l’invitation du roi ; mais la reine eut à ses couches, outre les princesses et les principales dames de la cour de France, le chancelier, le premier président [p. 313] du parlement de Paris, l’archevêque, etc. ; on y appela aussi la femme de l’ambassadeur du Danemarck, madame Meereroon, comme une personne dont le témoignage devait avoir du poids auprès de la nation anglaise ; et, bien que contraire au parti du roi, elle ne put refuser, d’après le témoignage de ses propres yeux, d’avouer le ridicule de ces fausses et malveillantes insinuations qui lui avaient causé tant de mal.
Les continuelle contrariétés qu’avait subies le roi l’avaient tellement dépouillé de toute pensée de bonheur en ce monde qu’il ne s’occupait guères plus que d’assurer sa félicité dans l’autre, auquel il voyait bien que la Providence voulait le conduire par la voie de l’affliction et des souffrances, la plus sûre de toutes, surtout pour ceux que pénètrent de douleur et d’aversion le souvenir de leurs fautes passées. Le roi était trop humble pour ne pas reconnaître les siennes, et trop juste pour ne pas penser qu’il dût en être puni. Il accepta donc de bon cœur et avec joie les châtimens qu’il plut à Dieu de lui envoyer, et en ajouta même de son choix, qu’il eût poussés à l’excès si la prudence de son directeur n’eût pris soin de modérer son zèle. Cela ne l’empêcha pourtant pas de profiter, comme il le devait, de toutes les occasions que pouvait lui offrir la Providence de rentrer dans ses droits. Il avait comment appliquer aux peines la patience, aux mauvais [p. 314] succès la persévérance. Le dernier échec qu’il avait éprouvé ne l’empêcha donc pas de continuer sa correspondance avec ses partisans d’Angleterre qui, surtout avant l’affaire de La Hogue, étaient ou se disaient fort nombreux, non seulement parmi les personnes du premier rang, mais même parmi les employés du gouvernement : peut-être étaient-ils moins animés par un pur zèle pour le rétablissement du roi, qu’effrayés de la perspective d’une guerre interminable et d’un gouvernement sans stabilité, tel qu’ils devaient l’attendre jusqu’à ce que les choses eussent repris leur cours naturel. Ils voyaient le roi Très Chrétien épouser sincèrement les intérêts de Sa Majesté, et ses derniers succès contre les forces unies de toute l’Europe, interrompus seulement par sa dernière défaite, montraient ce qu’il était capable de faire, même lorsqu’il avait à lutter contre un si grand nombre d’ennemis ; et à plus forte raison ce qu’on en devait attendre, si quelque accident venait à rompre l’alliance qui, formée de tant de pièces différentes, ne pouvait, selon toute apparence, durer longtemps. Voyant donc quelque apparence qu’ils seraient un jour forcés de retourner à leur devoir, plusieurs d’entre eux pensaient qu’il valait beaucoup mieux y revenir volontairement, et en offrant au roi de certaines conditions, s’assurer des garanties contre ce qu’ils croyaient avoir à craindre pour la religion, les lois et la liberté, mais [p. 315] même obtenir du roi sur ces divers points de nouvelles concessions que l’état fâcheux de ses affaires pouvait le disposer à leur accorder.
[…]
[p. 426] [1697] Aussitôt après la paix, le prince d’Orange ayant envoyé en France son favori Bentinck en qualité d’ambassadeur, celui-ci saisit cette occasion de pousser à de nouvelles rigueurs contre Sa Majesté. Il paraît que, dans la première conférence qui avait eu lieu avant les négociations entre ce ministre et le maréchal de Boufflers, il avait insisté pour que le roi fut éloigné de France, mais Sa Majesté Très Chrétienne avait coupé court à cette demande, en disant que si le prince insistait sur cet article, il renoncerait à toute pensé de négocier avec lui. Il n’en fut donc pas question à Riswick ; mais le prince d’Orange, [p. 427] après le succès de ces négociations, crut ne devoir désespérer de rien et ordonna à Bentinck de renouveler ses sollicitations sur ce point. La mauvaise conscience du prince et de son parti ne pouvait supporter de voir de si près celui dont la présence leur reprochait leur injustice et leur infidélité et demeurait suspendue sur leur tête comme un nuage annonçant la tempête. Mais Sa Majesté Très Chrétienne fut inébranlable sur ce point : Elle regardait son honneur comme trop engagé pour le laisser ainsi fouler aux pieds par l’usurpateur ; elle ne s’était déjà que trop abaissée [p. 428] devant lui, et l’on s’était étonné qu’il lui inspirât tant de crainte. Ce ne pouvait être que par ce motif qu’Elle s’abstint de demander le douaire de la reine ; car, puisque le peuple d’Angleterre avait traité son roi avec si peu d’égards que de la regarder comme mort pour le paix, la conséquence était que la reine avait droit au moins à son douaire, dont, par les lois d’Angleterre, elle avait le privilège de jouir même pendant la vie du roi. Il n’y avait pas de réponse à faire à cela : ainsi par un article secret on convint de le lui payer. La chose fut confirmée dans le suivant parlement, tellement qu’une somme d’argent fut en secret affectée à cet emploi ; mais lorsqu’on en vint à toucher cette somme, le prince d’Orange éleva de nouvelles difficultés et de nouvelles demandes, et particulièrement celle d’éloigner le roi de Saint-Germain. Bentinck prétendait que le maréchal de Boufflers y avait secrètement consenti : le maréchal le niait positivement. Quoi qu’il en soit, Sa Majesté Très Chrétienne était si peu disposée à discuter ce point avec le prince, qu’Elle aima lieux lui laisser cet argent entre les mains comme un prix de sa complaisance que de risquer de l’exaspérer en le pressant trop vivement sur un point qu’il n’avait pas l’intention d’accomplir. Le roi et la reine eurent donc la mortification de vivre entièrement des bienfaits d’un prince étranger, et dans la même [p. 429] dépendance sur tous les points que s’ils eussent fait vœu de pauvreté et d’obéissance.
Le bill de bannissement, qui suivit immédiatement la paix, fut pour le roi un nouveau sujet de chagrin qui augmenta de beaucoup ses charges. Le parlement d’Angleterre passa un acte qui non seulement déclarait crime de haute trahison toute correspondance avec le roi, mais contraignait même tous ceux qui avaient été à son service ou étaient seulement venus en France depuis la révolution, si ce n’est avec un passeport du gouvernement à quitter à jour fixe tous les Etats de la Grande Bretagne, sous peine d’être accusés de haute trahison, ex post facto, et sans aucun moyen d’y échapper. Jamais aucun gouvernement n’avait rien fait d’aussi cruel ni d’aussi injuste. Le roi avoua que ce chagrin passait pour lui tous les autres. Il sentait que les souffrances qui lui étaient personnelles n’approchaient pas du châtiment qu’avaient pu à juste titre lui mériter ses désordres passés ; mais voir ses loyaux sujets traités de la sorte en raison de la fidélité qu’ils lui avaient témoignée, c’était pour lui une peine qu’un secours extraordinaire de la grâce pouvait seul le mettre en état de supporter. Les nouvelles d’Irlande lui étaient également douloureuses : le prince d’Orange, malgré toutes ses belles protestations aux princes confédérés, avait, même durant le cours des conférences [p. 430] de Riswick, fait rendre en Irlande une nouvelle loi pour l’extinction totale du papisme, ordonnant entre autres articles le bannissement de tous les ecclésiastiques réguliers. M. de Ruvigny, qui commandait dans le pays, ne manqua pas de mettre l’ordre à exécution. Ils arrivèrent donc bientôt en France en foule ; il en vint plus de quatre cents dans l’espace de quelques mois. La nécessité de secourir leur détresse et celle de tous les autres catholiques, que les bills de bannissement faisaient sortir du royaume, augmenta, comme on l’a dit, de beaucoup les charges du roi. Il eut le chagrin, après leur avoir distribué jusqu’à son nécessaire, d’en voir un grand nombre prêts à périr de besoin sans qu’il fut en son pouvoir de les secourir.
[…]
[p. 440] Mais quoiqu’il ne craignit pas de publier ses désordres passés, il faisait tout ce qu’il pouvait pour cacher sa pénitence. La reine disait ne l’avoir jamais vu si confus qu’une fois qu’elle avait, par hasard, aperçu sa discipline. Il avait [p. 441] donc soin que sa conduite, aux yeux du monde, parût autant que possible telle qu’elle avait toujours été. Il entretenait ses sujets et les personnes de la cour de France avec la même affabilité et le même enjouement qu’à l’ordinaire, continuait d’aller à la chasse, et, de peur de singularité ou d’affection, n’évitait point les divertissemens de la Cour, tels que bals et autres, lorsqu’il y était invité ; mais il était loin de les chercher, non plus qu’aucun de ceux qu’il pouvait éviter sans inconvénient, car, bien que cela passe par des amusemens nécessaires, il pensait autrement et aurait voulu que l’autorité publique retranchât tous ces dangereux divertissemens, comme le jeu, l’opéra, la comédie et autres semblables, et ceux qui n’auront pas lu ce qu’il a écrit sur ce sujet, ne sauraient s’imaginer à quel point il s’élève judicieusement contre de tels plaisirs.
[…]
[p. 447] Ainsi ce pieux prince sanctifiait-il ses souffrances et en faisait les germes féconds d’une immortalité bienheureuse. Elle commençait à s’approcher de lui ; car, le 4 mars 1701, il se trouva mal [p. 448] dans la chapelle ; cependant, revenant à lui peu de temps après, il parut, au bout de huit jours, parfaitement rétabli ; mais huit jours après il fut frappé d’une attaque de paralysie comme il s’habillait. Il eut un côté tellement frappé qu’il avait de la peine à marcher, et perdit, pour quelques temps, l’usage de la main droite ; mais les ventouses, l’émétique, etc., el lui rendirent, et il put recommencer à marcher assez bien. Les médecins jugeant que les eaux de Bourbon le rétabliraient parfaitement, il y alla environ trois semaines après. A son retour il ne boitait presque plus, mais il se plaignait d’une douleur dans la poitrine et crachait de temps en temps le sang. Cela avait commencé même avant son départ pour Bourbon, et donna lieu de craindre que l’émétique, qui pouvait lui avoir été bon pour sa paralysie, n’eût occasionné une lésion au poumon. [p. 449] Cependant il parut recouvrer des forces ; il prit l’air comme à l’ordinaire, et monta quelquefois à cheval ; mais le vendredi, 2 septembre, il fut pris dans la chapelle d’un évanouissement semblable au premier. Il revint à lui lorsqu’on l’eut transporté dans sa chambre. Ce fut une cruelle vue pour la reine désolée, d’autant qu’il retomba évanoui dans ses bras une seconde fois. Il fut cependant assez bien le lendemain ; mais le dimanche il tomba dans un nouvel évanouissement et fut quelque temps sans mouvement. Enfin on lui ouvrit la bouche de force et il vomit une grande quantité de sang, ce qui jeta dans le dernier effroi la reine et tous ceux qui étaient là, excepté lui. Ses longs désirs de la mort lui en avaient rendu la pensée si familière, qui ni les terreurs, ni les tourmens qui accompagnent son approche, ne lui donnèrent la moindre anxiété ni le moindre trouble. Il n’eut pas besoin de l’exhorter à se résigner ni à se préparer comme il le devait ; ce fut la première et l’unique chose dont il s’occupa. La veille précisément du jour de son attaque, il avait fait une confession générale. Aussitôt que son vomissement eut cessé, il pria son confesseur d’envoyer chercher le Saint-Sacrement, et, pensant qu’il n’avait pas longtemps à vivre, l’engagea à se presser, lui recommandant d’avoir soin de ne manquer à aucun des rites de l’Eglise. En même temps, il envoya chercher le prince son [p. 450] fils, qui, au moment où il entra, voyant le roi pâle et l’air mourant, et le lit couvert de sang, laissa éclater, ainsi que tout ce qui l’entourait, la plus violente douleur. Le roi, lorsqu’il arriva au chevet de son lit, étendit, avec un air de satisfaction, ses bras pour l’embrasser, et lui parlant avec une force et une véhémence proportionnée à son zèle et à l’état de faiblesse où il se trouvait, le conjura d’adhérer fermement à la religion catholique, quoi qu’il pût en arriver, d’être fidèle au service de Dieu, respectueux et obéissant envers la reine, la meilleure des mères, et à jamais reconnaissant envers le roi de France, à qui il avait les plus grandes obligations. Ceux qui se trouvaient là, craignant que la vivacité et la ferveur avec lesquelles il parlait ne lui fissent mal, engagèrent le prince à se retirer. Le roi en fut chagriné, et dit : « Ne m’ôtez pas mon fils jusqu’à ce que je lui aie donné ma dernière bénédiction ». Lorsqu’il la lui eut donnée, le prince retourna à son appartement, et on amena près de son lit la petite princesse, à qui il parla dans le même sens. Elle, en même temps, par l’abondance de ses innocentes larmes, montrait combien elle était sensiblement touchée de l’état de faiblesse où elle voyait le roi son père. Non content d’avoir parlé à ses enfans, il fit, avec la plus grande ferveur et toute la piété imaginable, une sorte de courte exhortation à tous ceux qui [p. 451] l’entouraient, et surtout à lors Middleton et à ses autres serviteurs protestans, qu’il exhorta à embrasser la religion catholique. Il apporta dans cette exhortation tant de force et d’énergie qu’il leur fit beaucoup d’impression ; et il leur dit qu’ils pouvaient croire sur l’assurance d’un mourant, que lorsqu’ils se trouveraient dans le même état que lui, ils éprouveraient une grande consolation d’avoir suivi son exemple et ses avis.
Lorsqu’il vit arriver le Saint-Sacrement, il s’écria : « L’heureux jour est enfin venu ! » puis il se recueillit pour recevoir le saint viatique. Le curé s’approcha de son lit, et, selon la coutume en pareille occasion, lui demanda s’il croyait en la présence réelle et substantielle du corps de Notre Seigneur dans le Saint-Sacrement ? A quoi il répondit : « Oui, j’y crois de tout mon cœur » ; puis, ayant passé quelques momens dans un recueillement spirituel, il désira recevoir le sacrement de l’extrême-onction, et porta dans toutes ces cérémonies une piété exemplaire, et une singulière présence d’esprit.
Il ne pouvait y avoir de meilleures occasions de déclarer publiquement qu’il mourrait en parfaite charité avec tout le monde, et qu’il pardonnait du fond de son cœur à tous ses ennemis ; et, de peur qu’on ne pût douter de sa sincérité à l’égard de ceux dont il avait plus à se plaindre que des autres, il nomma spécialement le prince d’Orange, [p. 452] la princesse Anne de Danemarck sa fille, et, s’adressant à son confesseur d’une manière encore plus particulière, lui dit : « Je pardonne aussi de tout mon cœur à l’Empereur ». Mais, dans la vérité, il n’avait pas attendu ce moment pour accomplir le devoir chrétien du pardon des injures. Son cœur avait été si éloigné de tout ressentiment qu’il regardait ceux qui les lui avaient fait subir comme ses plus grands bienfaiteurs, et déclarait souvent qu’il avait plus d’obligations au prince d’Orange qu’à qui que ce fût au monde. Pendant tout ce temps, la pauvre reine, hors d’état de se soutenir, était tombée à terre auprès du lit, en bien plus grande angoisse que lui, et autant que lui privée de toute apparence de vie. Le roi fut sensiblement touché de l’excès de sa douleur, et parut en souffrir plus que de toute autre chose. Il lui dit tout ce qu’il put pour la consoler et l’engager à se résigner en ceci, comme elle le faisait en toute autre chose, à la volonté de Dieu ; mais elle demeura inconsolable jusqu’à ce que, voyant un mieux sensible, et le roi ayant bien passé la nuit, il lui parut que son état n’était pas désespéré, et qu’on pouvait concevoir quelque espoir de guérison.
Le lendemain, Sa Majesté Très Chrétienne vint voir, et descendit comme tout le monde à la porte du château, pour éviter à Sa Majesté le bruit de la voiture. Le roi la reçut avec autant [p. 453] d’aisance et d’affabilité qu’à l’ordinaire. Il était mieux ce soir-là, et quoique dans la nuit suivante il se trouvât de nouveau assez mal, le mercredi ayant rendu beaucoup de sang par en bas, il fut soulagé, la fièvre tomba et l’on eut de grandes espérances de voir son état s’améliorer. Le dimanche Sa Majesté Très Chrétienne lui fit une seconde visite. Il la reçut, ainsi que les princes et les personnes de distinction qui venaient sans cesse le voir, avec autant de présence d’esprit et de civilité, que s’il n’eût senti aucun mal. Mais le lundi, il tomba dans l’assoupissement, et tout espoir de rétablissement s’évanouit. La reine était près de lui quand la maladie commença à tourner ainsi ; ce fut pour elle une sorte d’agonie. Le roi le vit et en fut touché, et, malgré l’état d’affaiblissement où il se trouvait, il lui dit : « Madame, ne vous affligez pas, je vais, j’espère, à la félicité ». A quoi la reine répondit : « Sire, je n’en doute pas. Aussi n’est-ce pas votre situation que je déplore, c’est la mienne ». Alors, surmontée par la douleur, elle fut au moment de s’évanouir. Le roi, s’en apercevant, la pria de se retire, et ordonna à ceux qui se trouvaient présens de la conduire à sa chambre. Après quoi l’on commença les prières des agonisans. Le roi demeura cependant à peu près dans le même état toute la nuit, durant laquelle il reçut de nouveau le Saint-Sacrement, avec la piété la [p.454] plus exemplaire. Il renouvela sa déclaration de pardon, nommant à haute voix le prince d’Orange, la princesse Anne sa fille, et l’Empereur ; il dit qu’il désirait qu’ils sussent qu’il leur pardonnait. Les médecins lui avaient pendant tout ce temps fait prendre du quinquina, et, quoique ce fût la chose au monde qu’il eût le plus en aversion, il ne refusa jamais de le prendre. Ils jugèrent à propos de lui mettre les ventouses en plusieurs endroits, ce qui le tourmenta beaucoup ; cependant il le souffrit sans jamais se plaindre, et sans en montrer la moindre déplaisance, non plus que de rien de ce qu’ils lui ordonnaient. Ce n’était ni l’espoir de guérir, ni la crainte de la mort qui l’engageaient ainsi à se soumettre. Il désespérait de sa guérison et souhaitait de mourir ; mais il croyait que la perfection était dans l’obéissance, et que sa patience à souffrir ces remèdes inutiles à son corps tournerait au profit de son âme.
Il passa toute la journée du lendemain dans le même assoupissement. Il ne parut prendre garde à rien, excepté lorsqu’on disait les prières ; il y était toujours attentif, et par le mouvement de ses lèvres semblait lui-même prier continuellement. Le mardi 13, vers trois heures, Sa Majesté Très Chrétienne vint une troisième fois, et lui déclara ses résolutions à l’égard du prince : elle ne lui en avait rien dit dans sa première visite, et n’avait même encore rien déterminé à cet égard. [p. 455] Mais, voyant le roi à l’extrémité, elle avait jugé devoir prendre un parti, et avait assemblé son conseil. La plupart de ceux qui le composaient craignaient que si, après la mort de Sa Majesté, le roi de France reconnaissait le prince pour roi d’Angleterre, cela ne plongeât la nation dans une nouvelle guerre, dont elle avait la plus grande terreur. On chercha donc des expédiens pour éloigner au moins la chose ; mais le Dauphin, le duc de Bourgogne et tous les princes trouvèrent si injuste et si contraire à la dignité de la couronne de France d’abandonner un prince de leur sang qui demandait et méritait à si juste titre leur protection, qu’ils furent tous d’avis contraire ; et comme le Roi Très Chrétien en jugeait de même, il était venu pour le déclarer à Sa Majesté. Il alla d’abord trouver la reine, et l’informa de sa résolution, ce qui lui donna quelques consolations dans la profonde affliction où elle était plongée. Il envoya ensuite chercher le prince, et lui promit que s’il plaisait à Dieu d’appeler à lui le roi son père, il lui en servirait. Le prince exprima sa reconnaissance d’une faveur si signalée, et lui dit qu’il le trouverait aussi soumis et aussi respectueux que s’il était son fils. Après quoi il retourna dans [p. 456] son appartement. Sa Majesté Très Chrétienne entra alors chez le roi, et, s’approchant de son lit, lui dit : « Sire, je suis venu savoir comment se trouve aujourd’hui Votre Majesté » ; mais le roi, qui n’entendit pas, ne fit pas de réponse. Un de ceux qui étaient auprès de lui lui dit que le roi de France était là ; alors il se souleva en disant : « Où est-il ? » et commença à le remercier de toutes ses bontés, et particulièrement du soin et de l’attachement qu’il lui avait témoignés durant sa maladie ; à quoi Sa Majesté Très Chrétienne répondit : « Sire, cela ne vaut pas la peine d’en parler, j’ai à vous dire quelque chose de plus important ». Alors ceux qui entouraient le roi, supposant que le roi de France voulait lui parler en secret, parurent vouloir se retirer, car la chambre était pleine de monde. Sa Majesté Très Chrétienne s’en apercevant dit fort haut : « Que personne ne s’en aille », puis continua ainsi : « Je suis venu, Sire, pour vous faire connaître que lorsqu’il plaira à Dieu d’appeler à lui Votre Majesté, je prendrai votre famille sous ma protection, et traiterai votre fils, le prince de Galles, comme je vous ai traité, le reconnaissant pour roi d’Angleterre comme il le sera alors ». A ces paroles, tous ceux qui étaient là, tant Français qu’Anglais, fondirent en larmes, ne pouvant autrement exprimer le mélange de joie et de douleur qui s’était si singulièrement [p. 457] emparé d’eux. Quelques uns cependant se jetèrent aux pieds de Sa Majesté Très Chrétienne ; d’autres par leurs gestes et leur maintien, beaucoup plus expressifs en certains cas que ne pourraient l’être des discours, exprimèrent leur reconnaissance pour une action si généreuse. Sa Majesté Très Chrétienne en fut si touchée qu’Elle ne put elle-même s’empêcher de pleurer. Le roi s’efforçait, pendant ce temps, de dire quelque-chose ; mais le bruit était trop grand dans sa chambre, et il était trop faible pour se faire entendre. Sa Majesté Très Chrétienne prit alors congé et s’en alla. En retournant à sa voiture, elle appela l’officier de garde chez le roi et lui ordonna, aussitôt que le roi serait mort, de faire auprès du prince de Galles le même service, et de lui rendre les mêmes honneurs qu’au roi son père.
Le lendemain, le roi se trouvant un peu mieux, on permit au prince de venir le voir, ce qu’on ne lui permettait pas souvent, parce qu’on avait remarqué que lorsque le roi voyait son fils, cela lui donnait une émotion capable, à ce qu’on [p. 458] craignait, de lui faire mal. Aussitôt que le prince entra dans la chambre, le roi, étendant les bras vers lui pour l’embrasser, lui dit : « Je ne vous ai pas vu depuis la visite de Sa Majesté Très Chrétienne, et la promesse qu’Elle m’a faite de vous reconnaître après ma mort. J’ai envoyé lord Middleton à Marly pour l’en remercier ». C’était ainsi que ce saint roi parlait de l’approche de sa mort, non seulement avec indifférence mais avec satisfaction, depuis qu’il savait que son fils et sa famille n’en souffriraient pas, et se préparait à la recevoir, s’il était possible, avec plus de joie encore qu’auparavant. Cette heure bienheureuse était peu éloignée, car le jour suivant il s’affaiblit beaucoup, fut pris de continuelles convulsions ou tremblement dans les mains, et le lendemain vendredi 16 septembre, vers trois heures de l’après-midi, rendit son âme pieuse entre les mains de son Rédempteur, à l’heure même de la mort de notre Sauveur, à laquelle il avait toujours eu une dévotion particulière pour obtenir une heureuse mort.
Il serait sans fin de rapporter tous les exemples qu’il donna, durant sa maladie, d’une dévotion et d’une piété exemplaire. Il ne cessa pas de prier aussi longtemps qu’il en eut la force, et lorsque tombé dans l’assoupissement il semblait d’ailleurs ne prendre gade à rien, il parut par ses réponses et par la manière dont il suivant les [p. 459] prières, que son assoupissement ne s’étendait pas jusque-là ; et quoiqu’à la fin il eût presque toujours les yeux fermés pendant la messe qu’on disait tous les jours dans sa chambre, il se montra aussi vigilant et aussi attentif que s’il eût été en parfaite santé, et cela jusqu’au jour même de sa mort. Il ne se plaignit jamais d’aucun remède ni d’aucune opération, quoiqu’il eût un extrême dégout pour le quinquina, et que les ventouses le fissent beaucoup souffrir. Il se soumit entièrement aux volontés des médecins ; seulement il disait quelquefois que si ce n’avait pas été pour l’amour de la reine et de son fils, il n’eût pas consenti à tant souffrir pour une chose dont il se souciait si peu.
Il demeura ainsi quinze jours entre la vie et la mort. Le triste maintien de ceux qui entouraient continuellement son lit eût élevé dans l’âme d’un homme de moindre foi de terribles craintes sur le coup fatal qui s’approchait ; mais il parut, durant tout ce temps, indifférent à ce qui se passait, si ce n’est qu’il s’efforçait d’employer avec plus de ferveur que de coutume les précieux momens qui lui demeuraient encore pour travailler à son bonheur éternel. Ainsi, tandis que ses forces déclinaient, la foi et la piété semblaient l’animer au-dessus des forces de la nature. Jusqu’au dernier moment, le nom de Jésus l’avait éveillé de sa mortelle léthargie ; sourd [p. 460] en apparence à tout le reste, il entendait toutes les prières, en même temps qu’il supportait les souffrances qi précèdent la mort comme si son corps avait perdu toute sensation ; car, lorsqu’on lui demandait comment il se trouvait, il répondait toujours qu’il était bien, et à la civilité, à l’aisance avec lesquelles il recevait les princes et gens de qualité qui venaient sans cesse lui rendre visite, on eût cru effectivement qu’il en était ainsi. L’avant-veille de sa mort, la duchesse de Bourgogne étant chez lui, il ne voulut pas qu’elle s’approche de son lit à cause de la mauvaise odeur. Le jour suivant, paraissant déjà à l’agonie, il souleva encore sa tête pour saluer le duc de Bourgogne, et en fit autant à quelques autres personnes. Enfin, tant qu’il eut l’usage de la parole, il l’employa à prier Dieu, à pardonner à ses ennemis et à proférer sa profession de foi, comme il le fit trois jours avant sa mort, avec toute la fermeté et la ferveur imaginables, en présence du nonce du pape, qui l’était venu voir. Il exhorta continuellement ses sujets, ses serviteurs, mais surtout ses enfans, à servir Dieu, et à ne se laisser entraîner par aucune considération terrestre à abandonner la vraie religion et les voies de la vertu. Quand il lui devint pénible de parler, on continua de voir par ses gestes et même son silence, que son esprit était fixé sur Dieu, et qu’il conservait sa connaissance en [p. 461] quelque sorte jusqu’au dernier moment ; il parut, au mouvement de ses lèvres, qu’il pria jusqu’au moment où son âme se sépara de son corps. La reine, qui durant sa maladie avait été elle-même dans une continuelle agonie, lorsqu’elle apprit qu’il venait de rendre le dernier soupir, fut également prête à expirer ; car jamais on n’avait vu un plus parfait exemple d’affection conjugale que dans cette vertueuse princesse : aussi le tourment que lui causa la séparation fut-il inexprimable ; elle ne semblait vivre que lorsqu’il y avait quelque espérance de guérison, et lorsque cette espérance fut perdue, elle s’abandonna à un tel excès de douleur qu’elle méritait réellement plus de compassion que le roi qui, par une vie sainte et sanctifiée, avait heureusement terminé une vie de mortification et de dévotion chrétienne. Elle se rendit sur le champ à Chaillot, couvent de religieuses, où elle avait coutume de faire de fréquentes retraits, pour y pleurer dans l’amertume de son âme la perte qu’elle venait de faire et demander des consolations à celui qui lui avait envoyé l’affliction, et pouvait seul lui donner les moyens de les supporter. Dès que la première angoisse de sa douleur fut apaisée, elle ne manqua pas d’obéir au dernier commandement du feu roi, et écrivit à la princesse de Danemarck la lettre suivante :
« Je regarde comme un devoir indispensable [p. 462] de m’acquitter, sans plus tarder, de la commission que m’a laissée pour vous le meilleur des hommes et le meilleur des pères. Peu de jour avant sa mort, il me chargea de trouver les moyens de vous faire connaître qu’il vous pardonnait du fond du cœur tout ce qui s’était passé, et priait Dieu de vous le pardonner également ; qu’il vous donnait sa dernière ; et priait Dieu de convertir votre cœur et de vous confirmer dans la résolution de réparer envers son fils le tort qui lui a été fait à lui-même. J’ajouterai seulement que je joins de tout mon cœur mes prières aux siennes, et que je mettrai toute mon application à inspirer au jeune homme laissé à mes soins les sentimens de son père, car personne n’en saurait avoir de meilleurs. 27 septembre 1701. »
On ne saurait douter que la princesse de Danemarck ne fut touchée cette lettre ; elle était ou prétendait être depuis longtemps disposée à réparer, jusqu’à un certain point, les torts qu’on avait eus envers son père ; mais le prince d’Orange étant mort peu de temps après, l’ambition étouffa les bonnes semences qu’eussent peut-être pu faire germer en son sein les charitables et pieuses exhortations de son père mourant, et effaça le souvenir de toutes les protestations qu’elle avait faites de réparer des injustices reconnues par elle-même au moment où elle se trouvait dans l’affliction, [p. 463] mais qu’elle oublia lorsque son tour vint de recueillir les fruits de la commune désobéissance.
Le corps du roi demeura exposé vingt-quatre heures dans la chambre où il était mort. On chanta toute la nuit près de lui l’office des morts, et toute la matinée on dit des messes à deux autels élevés des deux côtés de la chambre. Telle avait été pendant sa vie son humilité, qu’il avait résolu qu’elle le suivrait au tombeau, et avait ordonné, par son testament, qu’on enterrât son corps dans la paroisse sur laquelle il mourrait, sans plus de dépenses qu’on n’avait coutume d’en faire pour un simple particulier. Il ne voulait, pour tout monument et pour toute inscription, qu’une simple pierre avec ces paroles : Ci-git le roi Jacques. Il avait informé le curé de ses intentions, et lui avait ordonné d’insister pour qu’elles fussent accomplies ; mais Sa Majesté Très Chrétienne dit que c’était la seule chose qu’il ne pût lui accorder. Il fut donc embaumé dans la soirée : une partie de ses entrailles fut portée à l’église de la paroisse, et le reste au collège anglais à Saint-Omer. La cervelle et la partie charnue de tête furent placées au collège écossais de Paris, où le duc de Perth fit élever, à ses frais, un beau monument, témoignant combien le collège se sentait heureux de posséder ces précieuses
[p. 464] Sitôt que la distribution en eût été faite, et que tout fut prêt pour emporter son corps, on partit vers sept heures du soir pour l’église des Bénédictins anglais de Paris. Le cortège était composé du duc de Berwick, du comte de Middleton, des chapelains de Sa Majesté, et de quelques autres de ses domestiques. Partout sur son passage il était accompagné des pleurs et des lamentations non seulement des sujets du roi, mais des habitans des lieux qu’il traversait. On laissa son cœur à Chaillot, comme il l’avait ordonné, et on s’arrangea pour n’y être que vers minuit, afin que la reine n’entendit pas le bruit et ne sut pas l’heure de l’arrivée, et de lui épargner un surcroît de douleur qui aurait fait saigner de nouveau ses blessures si récentes ; mais ni silence de la nuit, ni la précaution qu’on avait prise de cacher l’heure à la reine ne l’empêchèrent d’éprouver une sorte de pressentiment de ce qui allait se passer, et, quoiqu’elle ne le sût pas certainement, elle demeura tout le temps de la cérémonie dans l’angoisse et la douleur. Le secret qu’on avait gardé n’empêcha pas le peuple de se porter en foule à sa rencontre dans les rues de Paris, montrant, par des expressions à la fois de joie et de douleur, l’affliction que causait sa mort et la satisfaction de conserver ces précieuses reliques. Lorsqu’on fut arrivé au couvent, le docteur Ingleton, aumônier de la reine, remit son corps au [p. 465] prieur, et prononça un discours latin élégamment écrit, ainsi qu’il l’avait fait en déposant son cœur à Chaillot. Le corps fut placé dans une des chapelles latérales de l’église pour y demeurer jusqu’à ce qu’il plaise à Dieu de disposer les Anglais à réparer en quelque sorte leurs torts envers lui durant sa vie par les honneurs qu’ils jugeront à propos de lui rendre après sa mort. »

Jacques II

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans les mémoires du maréchal de Berwick

« [p. 347] Au commencement de septembre, le roi d’Angleterre eut encore une attaque, et je retournai au plus tôt à Saint Germain, où je le [p. 348] trouvai dans un état désespéré. Les remèdes le tirèrent de la léthargie, mais sans donner plus d’Esperance : il s’affoiblissoit à vue d’œil ; son bon sens et la connoissance lui restèrent presque jusqu’au dernier soupir. Il employa tout ce temps en prières et en méditations. Jamais on ne vit plus de patience, plus de tranquillité, plus de joie même lorsqu’il songeoit à la mort, ou qu’il en parloit. Il prit congé de la reine avec une fermeté extraordinaire, et les pleurs de cette princesse désolée ne firent sur lui aucune impression, quoiqu’il l’aimât tendrement. Tout ce qu’il lui dit pour retenir ses larmes fut : « Songez, Madame, que je vais être heureux à jamais ». Le Roi Très Chrétien étant venu le voir, l’assura qu’il auroit pour son fils les mêmes égards que pour lui, et qu’il lui rendroit les mêmes honneurs. Le roi d’Angleterre le remercia en peu de mots des marques passées de son amitié, et de ce qu’il venoit de lui promettre. Puis, l’ayant embrassé, le pria de ne pas rester plus longtemps dans un endroit aussi triste. Toute la Cour de France vint aussi à Saint Germain, et fut témoin de la piété et de la sainteté de ce héros chrétien. Le prince de Conti voulut y rester tout le temps et m’avoua que cette mort le suprenoit et le touchoit infiniment. Il sembloit que Dieu vouloit qu’on n’en pût ignorer toutes les circonstances, car pendant tout le temps de sa maladie les portes de sa chambre ne furent plus gardées, de manière que tout le monde y entroit ; et comme ses rideaux furent toujours ouverts, on le voyoit dans son lit, où d’ordinaire il tenoit les yeux fermés, pour être plus recueilli. Enfin le 16 septembre, à trois heures après midi, il expira ; et dans l’instant nous allâmes chez le prince de Galles le saluer roi. Les rois de France et d’Espagne le reconnurent comme tel, et ce fut un des motifs dont le prince d’Orange se servit pour engager le parlement d’Angleterre dans la guerre contre les deux couronnes.
[…]
[p. 442] [1716] Le roi [Jacques III] vint secrètement à Saint Germain, où il demeura quelques jours. De là, il en alla passer huit auprès de Neuilly, et fut ensuite à Chalons en Champagne, pour y attendre la réponse du duc de Lorraine. […] Pendant le séjour que le roi Jacques avoit fait auprès de Paris, il avoit congédié milord Bolingbrocke de la manière du monde la plus offensante. Il lui avoit fait, à son retour d’Ecosse, une réception très gracieuse, et lui avoit témoigné une confiance entière. Enfin, après lui avoir donné ses ordres sur plusieurs choses dont il le chargeoit, et lui avoir surtout recommandé de se dépêcher de le suivre, il fit semblant de partir de la Malmaison pour Chalons ; mais au lieu de cela, il s’en alla chez mademoiselle de La Chausseraye, auprès de Neuilly. Au bout de deux jours, il envoya le duc d’Ormond redemander les sceaux à milord Bolingbrocke, qui fut très surpris d’un pareil message et les rendit sur le champ. Ce prince publia, pour raison de ce qu’il venoit de faire, que milord Bolingbrocke avoit totalement négligé d’envoyer en Ecosse aucun secours d’armes, d’argent, etc., et que cela étoit cause du mauvais succès de ses affaires. Les brouillons de Saint Germain ajoutoient qu’il n’avoit tenu qu’à lui d’avoir du Régent toutes sortes de secours, mais qu’il ne l’avoit pas voulu afin de ruiner le Prétendant, qu’il trahissoit sous main. »

Fitz-James, Jacques

Acte de baptême de Jacques Christophe Williams dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt sixiesme fevrier, a esté baptizé par monsieur l’abbé Ronchi, aumosnier de Sa Majesté brittannique, dans la chapelle du chateau vieil de ce lieu Jacques Christophe, né en legitime mariage le vingt quattre du present mois, fils de Christophe Williams, officier du roy d’Angleterre et de Son Altesse monseigneur le prince de Galles, et de Marie Favane, ses pere et mere, irlandois de nation, de cette paroisse, le parrein serenissime prince monseigneur le prince de Galles, fils aisné de tres haut et puissant prince Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres haute et vertueuse princesse Marie d’Est, duchesse de Modene et reine d’Angleterre, son epouze, la mareine haute et puissante dame madame Sophie Stuard, epouze de monsieur Henry Bulkeley, deffunt, maistre de la maison du feu roy Charles second, roy d’Angleterre, lesquels ont signé en presence et du consentement de messire François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a aussy signé et apporté les saintes huiles revestu d’estole et surplis.
Jacques P.
P. Ronchi, J. Balkeley
Christophe Williams
De Benoist »

Acte de baptême de Charles O’Brien dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Aujourd’huy vingt septiesme mars, a esté baptizé dans la chapelle du chateau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier du roy et de la reine d’Angleterre, Charles, né en legitime mariage le mesme jour, fils de messire Charles O’Bryen, vicomte de Clare, et de dame Charlotte Bulkeley, ses pere et mere, le parrein serenissime prince Jacques Stuard, prince de Galles et fils de tres haut, tres puissant et religieux prince Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres haute, tres illustre et vertueuse princesse Marie d’Est de Modene, son epouze, la mareine madame Sophie Stuard, epouze de feu monsieur Henry Bulkeley, vivant grand maistre de la maison du roy d’Angleterre Charles second, lesquels ont signé en presence et du consentement de maistre François Gaultier, prestre, sou vicaire, qui a aussy signé et apporté les saintes huisles revestu d’etolle et surplis.
Jacques P.
Balkeley
P. Ronchi
F. Gaultier »

Acte de baptême de François Edouard O’Gara dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy douziesme juin, a esté baptizé dans la chapelle du chateau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Inese, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, François Edouard, né en legitime mariage le jour precedent, fils d’Olivier O’Gara, colonel des dragons de la reine d’Angleterre, et de Marie Flemming, le parein haut et serenissime prince Jacques, prince de Galles, fils de tres haut et puissant monarque Jacques Stuard, second du nom, roy de la Grande Bretagne, et de tres vertueuse et excellente princesse Marie d’Est de Modene, son epouze, la mareine madame de Leez, femme d’honneur de Son Altesse royalle madame la princesse de Galles, lesquels ont signé avec le pere present, le tout en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison et société de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu de Saint Germain en Laye, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’etolle et surplis et a aussy signé.
Jacques P.
Rose Magenis de Lee
De Benoist, Olivier O’Gara, L. Ineses »

Acte de baptême de Jacques Edmond Jansen dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy huictième avril mil sept cent un, a esté baptisé dans la chapelle du chasteau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier de Leurs Majestées britanniques, Jacques Edmond, né en légitime mariage le jour précédent, fils de Edmond Janson, valet de chambre de monseigneur le prince de Gales, et de Hélène Toben, ses père et mère, le parein sérénissime prince monseigneur le prince de Gales, fils de très haut et très puissant monarque Jacques second du nom, roy d’Angleterre, et de très haute et vertueuse princesse Marie d’Est, reine d’Angleterre, son épouse, la mareine haute et puissante dame madame la contesse Middleton, femme de haut et puissant seigneur monsieur le conte Middleton et gouvernante de la sérénissime princesse d’Angleterre, lesquels ont signé en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, doyen de Châteaufort, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’étolle et surplis, lequel a signé avec le père présent au baptesme.
Jacques P.
K. Middleton
Edmd. Johnson
De Benoist, P. Ronchi »

Acte de baptême de Jacques Fitzjames dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le quinzième novembre mil sept cens deux, a esté baptisé dans la chappelle du chasteau viel par monsieur l’abé Inese, aumônier de Leurs Majestées britanique, Jacques, né du même jour en et de légitime mariage de Jacques, duc de Berwicke, et dame Anne Boucly, ses père et mère, le parain très haut et très puissant prince Jacques, troisième du nom, roy d’Angleterre, la mareine dame Sophea Boukly, dame d’honneur de la reine d’Angleterre et grand mère du baptisé, lesquels ont signé avec le père présent, le tout et en présence et du cosnentement de maistre Jean François de Benoist, prêtre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huilles et revêtu d’estolle et surplis, et a aussi signé.
Jacques R.
Berwick, J. Bulkeley
L. Ineses, De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Thomas Okuidham dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy deux janvier mil sept cens six, a esté baptisé en la chapelle du chasteau viel de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, soussigné, Jacques Thomas, né le jour précédent en et du légitime mariage de Charles Okuidham, capitaine dans les armées du roy de France, et de Denyse Marie Chapelle, ses père et mère, le parain Jacques, troisième du nom, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, la mareine madame la duchesse de Perthe, femme de milord Perthe, tous de cette paroisse, qui ont signé en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, qui a assisté à lad. cérémonie, revestu d’étolle et de surplis, qui a aussi signé avec le père présent.
Jacques R.
La duchess de Perth
Charles Wyndham
P. Ronchi
De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Jean de Lastre dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le dix septième du mois de janvier de l’anné mil sept cent cens six, a esté baptisé en la chapelle du chasteau de ce lieu par monsieur Ingleton, docteur de Sorbonne et aumônier de Leurs Majestés britanniques, Jacques Jean, né le mesme jour en et du légitime mariage de Jacques de Lastre, porte arquebuse du roy d’Angleterre, et d’Elisabeth Smith, ses père et mère, le parain Jacques troisième du nom, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Yrlande, la mareine madame madame la duchesse de Perthe, femme de milord duc de Perthe, qui ont tous signé en présence et du consentement de messire François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de Saint Germain en Laye, doyen rural de Chasteaufort, qui a assisté à lad. cérémonie revestu d’étolle et de surplis qui a aussi signé.
Jacques R.
La duchess de Perth
I. Ingleton
De Benoist »

Acte de baptême de François Plowden dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé en la chapelle du chasteau viel de ce lieu par monsieur l’abbé Ingleton, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, soussigné, François, né le même jour en et du légitime mariage de François Plowdon, contrôleur de la maison du roy, et de dame Marie Stafford, ses père et mère, le parein très haut et très puissant et très excellent prince Jacques, troisième du nom, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Yrlande, la mareine très haute et puissante dame madame Anne Bouckley, femme de très haut et puissant seigneur milord duc de Berwik, général des armées du roy en Espagne et maréchal de France, qui ont tous signé en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prieur et curé de ce lieu,k docteur de la maison de Sorbonne, qui a aussi signé et a assisté en lad. cérémonie revestu d’étolle et de surplis et a apporté les saintes huyles.
Jacques R.
Anne Berwick
De Benoist, Fra. Plowden
Jean Ingleton »

Acte de baptême de Jacques Drummond dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le mesme jour et an, ont esté suppléez les cérémonies de baptesme en la chapelle du chasteau vieil de Saint Germain en Laie, par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier de Leurs Majesté britannique, à Jacques, né le seiziesme du mois de mars de la présente année, du légitime mariage de haut et puissant prince Jean Drumond, marquis de Forth, et de haute et puissante et très excellente princesse Marie Gabrielle d’Audibert de Lussan, duchesse d’Albermale et autres lieux, ondoyé en la petite chapelle du chasteau vieil de Saint Germain en Laie, avec la permission de Son Eminence le cardinal de Noailles, archevesque de Paris, en datte du dix sept du mois de mars de la présente année par messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, doyen rural de Châteaufort, le dix huit du mesme mois de mars. Le parain haut et puissant et très religieux prince Jacques troisiesme, roy de la Grande Bretagne, qui a signé en présence et du consentement dudit messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de l’église royalle et parroissialle de ce lieu, qui a aussy signé et apporté les saintes huisles revestu d’estolles et de surplis, avec le père présent. Le duc de Melfort, chevalier de l’ordre de la Jarretierre d’Angleterre, grand père de l’enfant, a aussy signé.
Jacques R.
La duchess de Perth
Le duc de Melfort
Forth
De Benoist, P. Ronchi »

Acte de baptême de Charlotte Marie Cook dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le mesme jour, par moi prestre, aumônier de Leurs Majestées britaniques soussigné, dans la chapelle du château vieil de Saint Germain en Laye a été baptisée Charlotte Marie, née à Versailles le neuvième du présent mois en et du légitime mariage du sieur Mathieu Cook, brigadier des armées du Roy, et de dame Catherine Caroll, ses père et mère, de la paroisse de Versailles, le parein très haut et très puissant monarque Jacque troisième, roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, la mareine dame Charlotte Trudaine, épouse de messire Daniel François Voysin, ministre et secrétaire d’Etat et des commandements de Sa Majesté très chrétienne, avec permission de monsieur le curé de Versailles, paroisse des père et mère de la baptisée, en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, doyen de Châteaufort, curé prieur de l’église royale et paroissiale de Saint Germain en Laye, lequel a assisté à la cérémonie revêtu de surplis et d’étolle, et a signé après Sa Majesté britannique parein, la mareine et le père présent.
Jacques R.
C. Trudaine Voysin
M. Cook
De Benoist, P. Ronchi »

Récit de la réception de l’ambassadeur de Tripoli par le roi et la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« Le 9 juillet, il alla à l’audiance du roy d’Angleterre, conduit et presenté par mylord Pert, premier gentilhomme. Le roy le receut debout et, ayant fait 2 révérences profondes, il luy parla en ces termes, qui furent expliqués par le sieur Petit de la Croix :
Sire, la réputation des grandes qualités de Vostre Majesté m’a fait désirer d’avoir l’honneur de luy rendre mes profonds respects comme au véritable et légitime roy de la Grande Bretagne. Je souhaitte, Sire, de tout mon cœur, que les généreux soldats qui sont fidèles à Votre Majesté la puissent bientost accompagner en ce beau royaume. C’est avec le feu roy Jacques 2d, d’heureuse mémoire, que nous avons fait la paix qui dure encore à présent. J’ay veu dans l’ambassade que j’ay fait en Angleterre un nombre infini de braves gens qui m’ont marqué un grand désir de voir Vostre Majesté sur son trosne. Je joins mes vœux aux leurs et prie très humblement Vostre Majesté de m’honorer de ses ordres.
Le roy répondit qu’il luy estoit obligé de son honesteté et des vœux qu’il faisait pour luy, que si le ciel permettait qu’il fut un jour en estat de luy en témoigner sa gratitude, il le ferait avec un fort grand plaisir.
Le fils de l’envoyé eut aussy l’honneur de saluer Sa Majesté britanique.
Ensuicte, il passa chez la reine, qu’il salua profondément et luy fit à peu près le mesme compliment qu’il avait fait au roy. La reine répondit qu’elle souhaiterait d’estre un jour en Angleterre pour estre plus en estat de faire du bien à son maistre et à luy. Il répliqua : Tout voyageur arrive à bon port qui a Noé pour pilote et qu’elle estoit en bonnes mains.
Il eut en ce moment l’honneur de saluer la princesse. Il luy dit qu’il luy souhaittait bientôt un roy qui en fit une grande reine. »

Récit du décès de Jacques II à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 369] Vous attendez, sans doute, un détail de la maladie, de la mort et du convoy de Jacques II, roy d’Angleterre ; il faut vous satisfaire sur tout cela.
Depuis un anthrax que ce prince eut il y a deux ans, qui suppura fort peu, et quelques légers mouvemens de goutte, sa santé parut fort ébranlée ; mais [p. 370] cela devint beaucoup plus sensible après une attaque d’apoplexie imparfaite, qui fut suivie de la foiblesse de tout un côté, et de la paralysie de quelques doigts, arrivée au Carême dernier. Ses forces estoient fort diminuées, il maigrissoit de jour en jour, et contre son ordinaire il paroissoit plus pesant et plus assoupi. A tous ces accidens, il estoit survenu, il y a quatre mois, un crachement de sang, fort léger dans son commencement et qui devient par la suite plus sensible.
S. M. B. estoit dans cet estat le vendredy 2 de septembre qu’il luy prit une grande foiblesse, dont Elle revint par le secours des cordiaux. Dans ce moment, la fièvre s’éveilla avec l’assoupissement [p. 371] qui a conduit ce prince jusqu’au tombeau.
Le dimanche, troisième jour de son mal, une seconde foiblesse le mit dans un estat si pressant que l’on eust d’abord recours aux derniers sacremens. Le pouls luy revint un peu après un vomissement d’un sang retenu depuis quelque temps dans l’estomac, comme il paroissoit à la couleur et à l’odorat. Le pouls néanmoins, qui estoit resté embarassé, se trouva dégagé par une pareille évacuation procurée par le moyen d’un remède que M. Fagon luy fit donner. Ce remède, posé à propos, le fit un peu reposer et donna quelque espérance.
Le lundy, quatrième jour de [p. 372] son mal, et cinquième du mois, un léger purgatif luy fit rendre beaucoup de sang retenu.
Le même jour après midy, le Roy alla le voir. Sa Majesté britannique le supplia de trouver bon qu’Elle fust enterrée dans l’église paroissiale de Saint Germain en Laye. Le Roy en parla à la reine d’Angleterre, et l’on ne jugea pas à propos de répondre à ce qu’une profonde humilité luy faisoit dire. Ce prince recommanda ce jour là au Roy les regimens irlandois qui sont à son service.
Il demeura assez tranquille le mardy.
Le mercredy, apres l’usage de quelques remedes propores à arrester l’hemorragie, cet accident [p. 373] cessa absolument, et la fievre diminua de beaucoup.
Le jeudy se passa dans redoublement. Il survint un flux d’urine, ce qui fit concevoir quelque esperance.
Le vendredy, huitieme jour du mal de ce prince, la fievre augmenta, sa langue devint seche, l’assoupissement ne diminua point, et l’on apperçut que le flux d’urine devenoit involontaire et que la paralysie gagnoit la vessie. Un purgatif qui luy fut donné alors fit connoistre que cet engourdissement se communiquoit aux entrailles. On perdit des ce moment toute esperance, les accidens allerent toujours en augmentant, et les remedes furent sans effet.
[p. 374] Ce prince se trouva si mal la nuit du 12 au 13 qu’on craignit qu’il ne mourust avant qu’elle fust passée. Sa Majesté demanda le viatique pour la seconde fois, et le reçut sur les cinq heures du matin avec une piété exemplaire. On luy avoit donné l’extrême onction trois heures après midy en même temps que le viatique. Le prieur curé de Saint Germain s’acquitta de toutes ces fonctions d’une manière très édifiante.
Le même jour 13, après midy, le Roy alla voir pour la dernière fois ce prince mourant, et déclara proche de son lit, et en présence de la reine et de plusieurs seigneurs des deux Cours, que si Dieu disposoit de Sa Majesté [p. 375] britannique, il reconnoistroit et traiteroit monsieur le prince de Galles comme roy d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande. Sa Majesté britannique, qui estoit dans un grand assoupissement, n’en fut point tirée par les mouvemens que ces paroles causerent dans la chambre, ou peut estre qu’estant toujours en meditation, en attendant le moment de la mort, Elle ne voulut pas interompre, pour les choses de ce monde, le sacrifice qu’Elle faisoit alors de son âme à Dieu. Tous les milords, en fondant en larmes, se jetterent aux genoux du Roy pour le remercier. Ils reconduisirent Sa Majesté en cet état, avec des acclamations qui témoignoient [p. 376] leur reconnoissance et leur affliction, et le mélange de joye et de tristesse qui paroissoit sur leur visage, ayant quelque chose d’aussi vif pour la joye que pour la douleur, on ne scavoit si l’on devoit se réjouir ou s’affliger avec cette Cour, qui pour trop sentir, ne pouvoit bien démeller elle-même ce qu’elle sentoit. La nuit du 13 au 14, on crut que ce prince alloit expirer, les redoublemens estans devenus plus frequens et plus dangereux. On reïtera plusieurs fois la recommendation de l’âme, ce qui fut fait alternativement par les aumôniers de Sa Majesté britannique et par le curé de Saint Germain. Cependant, Sa Majesté conservoit une connoissance parfaite [p. 377] qui continua jusques aux derniers momens ;
Madame la duchesse de Bourgogne alla le voir le 14 à trois heures après midy. Ce prince la remercia avec beaucoup de présence d’esprit et la pria de passer chez la Reine, à cause de la mauvaise odeur qui estoit dans sa chambre.
Monseigneur le duc de Bourgogne l’alla voir le 15, sur les dix heures et demie du matin. Lorsque ce prince y arriva, on disoit pour la cinquième fois les prières des agonisans. Sa Majesté britannique, après l’avoir remercié de sa visite, le pria de trouver bon que l’on continuast les prières. Madame l’alla voir l’après dinée du même jour, à l’issue [p. 378] de son dîner. Il entroit souvent dans une espèce de létargie, et lorsqu’on le reveilloit de son assoupissement, il répondoit juste et reconnoissoit tout le monde. Il avoit commencé le jeudy au soir à prononcer avec peine.
Le même vendredy 16 que ce prince reçut tant de visites et qu’il avoit ouy la messe dans sa chambre, ainsi que les jours précédens, il tomba dans une douce agonie sur les deux heures et demie après midy, et à trois heures et un quart, il expira sans aucun effort, ayant la bouche riante, ce qui continua d’une manière sensible quelques momens après sa mort. On observa, comme une chose digne de remarque, et dont [p. 379] il y a peu d’exemples, qu’en quinze jours que ce prince avoit passez dans le lit de la mort, aussi tourmenté des remèdes qu’on luy donnoit que de sa maladie, il ne luy estoit pas échapé le moindre mouvement d’impatience, de répugnance ny même d’inquiétude, estant dans une méditation presque continuelle et ne parlant qu’autant qu’il estoit absolument nécessaire et que la charité le demandoit. Sa piété n’avoit rien ny d’austère ny de rude. Je n’entre point dans les choses touchantes et plus édifiantes encore qu’il a dites à la reine pendant les quinze jours qu’a duré sa maladie ; elles sont au dessus de toutes sortes d’expression. La manière dont il a parlé à monsieur le [p. 380] prince de Galles n’est pas moins digne d’admiration, et moins difficile à exprimer. Il luy a fait voir par des discours aussi touchans que chrétiens qu’il ne devoit point mettre la couronne en parallèle avec la religion et l’a conjuré de ne le faire jamais. Il a protesté tout haut qu’il pardonnoit sincérement et de tout son cœur à tous ceux qui luy avoient causé tant de mal, et qu’il prioit Dieu qu’il leur pardonnast, en ajoutant qu’il leur avoit de grandes obligations, puisqu’ils estoient peut estre la cause de son salut qu’il esperoit. Il a tenu ces discours plus d’une fois et les a renouvellez en recevant le viatique. Ce n’est point l’état où il se trouvoit, et [p. 381] l’assurance d’une mort certaine qui l’ont fait parler ainsi, puisque depuis le commencement de ses malheurs jusqu’au moment de sa mort les chagrins qu’il ressentoit, peut estre plus pour sa famille que pour luy, n’ont jamais esté cause qu’il luy soit rien échapé contre les auteurs de tous ses maux. Il s’estoit mis pendant tout le cours de sa vie par une fermeté héroïque au dessus de toutes les disgraces qui luy estoient arrivées, et toutes les fois qu’il s’estoit agy de la religion, il avoit fait voir une constance digne des anciens chrétiens. Il estoit d’une valeur intrépide et il en a donné des preuves en plusieurs batailles, tant sur terre que sur mer, mais ce [p. 382] n’est pas icy le lieu de s’étendre sur des choses qui regardent ceux qui travailleront à son histoire.
Lorsque ce prince fut expiré, M. Desgranges, maistre des cérémonies de France, fit exposer son corps à la vue du peuple. Le clergé de la paroisse de Saint Germain, les recolets qui sont dans le même lieu et les augustins des Loges, au nombre de douze qui se relevoient de temps en temps, formerent deux chœurs, qui psalmodierent toute la nuit, et le matin on commença à célébrer des messes sur deux autels dressez dans la même chambre où estoit le corps.
Le samedy 17, sur les quatre heures après midy, on l’ouvrit et on l’embauma. On luy trouva [p. 383] très peu de sang, et presque réduit en eau, tous les visceres, les entrailles et même le cœur fletris et extenuez. A l’ouverture du crane il sortit une tres grande quantité de serositez et les ventricules du cerveau étoient absolument plein d’eau.
Son corps fut porté le soir, avec peu de cérémonie, aux bénédictins anglois du fauxbourg Saint Jacques, où il doit rester en dépost jusqu’à ce qu’on résolve où il sera inhumé. Son cœur a esté porté au couvent de Sainte Marie de Chaliot, où est celuy de la feue reine sa mère. Son convoy n’étoit composé que de trois carosses. Dans le premier, précédé de quatre gardes du corps qui portoient des flambeaux, étoient [p. 384] un aumônier, qui portoit le cœur du Roy, le père Sandun, confesseur de Sa Majesté, son compagnon, un autre aumônier, deux chapelains et le prieur de Saint Germain. Dans le second estoit le corps de ce prince, et M. du Vinet, exempt des gardes du corps de Sa Majesté Très Chrétienne. Vingt six gards du corps marchoient devant et derrière, avec des flambeaux. Le convoy estoit terminé par un troisième carosse, dans lequel estoient M. le duc de Barwik, Mr Porter, vice chambellan de Sa Majesté britannique, milord Hamilton, Mr Desgranges, Mr Hamilton, maistre de la garde robe, et Mr Ploiden, controlleur de la Maison de [p. 284] Sa Majesté. Mr d’Ingleton, aumônier de la semaine, fit un discours en latin en remettant le corps du roy entre les mains du prieur des bénécitins, qui répondit en la même langue, et ces discours furent trouvez fort touchans. Le corps couvert d’un poele fut mis sous un dais dans une chapelle tenue de noir. Le même cortège qui avoit esté aux bénédictins accompagne le cœur jusqu’à Sainte Marie de Challiot. Le même Mr Ingleton fit aussi un très beau discours en remettant le cœur entre les mains de la supérieure, qui y répondit avec beaucoup d’esprit.
Je dois ajouter icy qu’aussitost que le Roy fut expiré, M. [p. 386] le prince de Conty, qui depuis quelques jours n’avoit point quitté Saint Germain, estant parent de la reine, eut l’honneur de saluer le jeune roy. M. le nonce dit à ce nouveau monarque qu’il avoit ordre de Sa Sainteté de le reconnoistre après la mort du roy son père, et M. l’abbé Rizzini, envoyé de Modène, luy fit le même compliment de la part du duc son maistre.
Le 20, le Roy alla à Saint Germain, et il monta d’abord chez le roy d’Angleterre, qui l’attendit au haut du grand escalier en long manteau et conduisit Sa Majesté dans son appartement en prenant la main gauche. Il se trouva deux fauteuils, et le Roy s’assit dans celuy qui estoit [p. 387] à la droite. La visite fut courte. Sa Majesté britannique conduisit le Roy, qui l’empescha d’aller aussi loin qu’il auroit souhaité. Le Roy alla ensuite chez la reine, qui estoit au lit, et demeura près d’une heure avec cette princesse. Madame la duchesse de Bourgogne arriva pendant ce temps là, accompagnée de madame la Princesse, de madame la Duchesse, de mademoiselle d'Angu’en et des dames du palais de madame la duchesse de Bourgogne. Elles estoient toutes sans mantes, parce que la visite n’estoit pas de cérémonie. Madame la duchesse de Bourgogne alla d’abord chez Sa Majesté britannique, qui la reçut à la porte de sa chambre. Elle y resta peu de temps, et ne [p. 388] s’assit point. Cette princesse alla ensuite chez la reine, où elle trouva le Roy, qu’elle y laissa. Après cette courte visite, cette princesse alla chez madame la princesse d’Angleterre, où elle resta debout. Monseigneur le Dauphin et madame la princesse de Conty douairière y arrivèrent de Meudon une demi heure après. Le Roy, avant que de partir, alla chez madame la princesse d’Angleterre, messeigneurs les ducs de Bourgogne et de Berry, monsieur le duc et madame la duchesse d’Orléans, monsieur le Prince, monsieur le Duc et madame la Duchesse, madame la princesse de Conty et généralement tout ce qu’il y a de personnes de distinction [p. 289] à la Cour ont esté faire des complimens au roy, à la reine et à madame la princesse d’Angleterre.
Le 21, Sa Majesté britannique rendit visite au Roy à Versailles et à madame la duchesse de Bourgogne. Cette princesse étant alors à la messe, Sa Majesté l’attendit dans son appartement. Monseigneur le Dauphin et messeigneurs les ducs de Bourgogne et de Berry estoient partis pour Fontainebleau.
Je ne dois pas finir cet article sans vous dire que tous ceux qui ont vu ce jeune roy en sont charmez. Son air, ses manières et son esprit frapent d’abord également tous ceux qui ont l’honneur de l’approcher. Tout est en [p. 390] ce jeune monarque infiniment au dessus de son âge, et quoy qu’il doive beaucoup au sang dont il est sorti, il ne doit pas moins à son éducation. »

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans les mémoires de la Cour de France de la comtesse de La Fayette

« [p. 226] Quand Lauzun eut vu le Roi, il s’en retourna trouver la reine d’Angleterre, qui venoit se rendre à la Cour, n’ayant point de nouvelles de son epoux. On dit d’abord qu’on la logeroit à Vincennes, mais le Roi jugea plus à propos de lui donner Saint Germain. Pendant qu’elle etoit en chemin, la nouvelle arriva que le prince d’Orange avoit fait arreter le roi d‘Angleterre. L’exemple de la mort tragique de Charles Ier, son pere, fit trembler pour lui. Mais le soir meme, le Roi dit, en s’en allant à son appartement, qu’il avoit des nouvelles que ce prince etoit en sureté. Un valet de garde robe françois, que Sa Majesté britannique avoit depuis longtemps, l’avoit vu s’embarquer proche de Rochester. De là, ce prince etoit venu repasser à Douvres, et ensuite avoit passé à Ambleteuse, petit port auprès de Boulogne. Le valet de chambre etoit venu devant, et avoit rapporté qu’il avoit entendu tirer le canon à Calais. Qu’apparemment c’etoit son maitre qui y arrivoit. Toute la soirée se passa sans que l’on fut etonné de n’avoir point d’autres nouvelles de l’arrivée du roi d’Angleterre. Mais le lendemain, on fut au lever fort consterné quand on vit qu’il n’y en avoit point encore. On trouvoit que la nuit etoit trop longue pour que, si le canon que l’on avoit entendu tirer à Calais eut eté pour lui, le courrier n’en fut pas arrivé. On commença à raconter le matin que milord Feversham, frere de M. de Duras, avoit eté arreté par le prince d’Orange comme il venoit lui parler de la part du roi d’Angleterre, que le prince d’Orange avoit mandé au roi d’Angleterre qu’il falloit qu’il sortit de Windsor parce que tant qu’il y seroit on ne pouvoit pas travailler aux choses necessaires pour le bien de l’Etat. Le Roi en fit quelque difficulté, mais peu de momens apres le prince d’Orange lui renvoya dire qu’il le falloit et qu’il se retirat à Hampton Court, qui est une maison des rois [p. 227] d’Angleterre. Le roi manda qu’il n’y pouvoit pas aller, parce qu’il n’y avoit aucun meuble, mais que s’il le lui permettoit et qu’il le jugeat à propos, il iroit à Rochester. Le prince d’Orange y consentit, et lui manda en meme temps que pour sa sureté il lui donneroit quarante de ses gardes pour l’y conduire. Il fallut en passer par où le prince d’Orange voulut, et le roi sortit ainsi en peu de momens de Windsor. Sa Majesté britannique fut gardée très étroitement. Le premier jour, le prince d’Orange lui avoit donné presque tous gardes catholiques et un officier : ils entendirent la messe avec lui. Quand le roi fut à Rochester, on le garda moins. Il y avoit des portes de derriere à son palais ; un domestique qui etoit au roi lui fit trouver des chevaux, dont il se servit. Il partit à l’entrée de la nuit, et se rendit à un endroit où l’attendoit un petit bateau pour le conduire à un plus grand batiment. En arrivant à la petite barque, il y trouva des paysans ivres, qui l’obligerent de boire à la santé du prince d’Orange. Sa Majesté leur donna de l’argent pour y boire encore. On contoit aussi toutes les particularités qu’avoit dites le valet de garde robe le matin, et chacun raisonnoit selon sa portée. Les uns croyoient que le prince d’Orange lui avoit fourni les moyens de s’embarquer, afin de le faire ensuite jeter dans la mer, les autres, afin de le faire transporter en Zelande, où il le retiendroit prisonnier, enfin chacun donnoit pour bon ce qui lui passoit par la tete. Le Roi etoit triste, les ministres fort embarrassés.
Le Roi etoit à la messe, n’attendant plus que des nouvelles de la mort du roi d’Angleterre, quand M. de Louvois y entra pour dire à Sa Majesté que M. d’Aumont venoit de lui envoyer un courrier qui lui annonçoit l’arrivée du roi d’Angleterre à Ambleteuse. La joie fut extreme à la Cour, et egale entre les gens de qualité et les domestiques. On depecha aussitôt un courrier à la reine d’Angleterre, qui etoit en chemin. M. le Grand etoit parti des le matin pour aller la recevoir à Beaumont. Pour le roi d’Angleterre, à ce que conta le courrier, il etoit dans un tres petit batiment, où il avoit quelques gens armés avec lui et quelques grenadiers. Il aperçu de loin un vaisseau plus gros que le sien ; il donna ses ordres pour se defendre en cas qu’il fut attaqué, mais quand ils s’approcherent il reconnut que c’etoit un vaisseau françois. La joie fut grande de part et d’autre. Il se mit dans ce vaisseau et arriva fort heureusement, mais pourtant très fatigué, car il y avoit bien du temps que ses nuits n’etoient pas bonnes.
Le Roi alla de Versailles à Chatou au devant de la reine d’Angleterre et du prince de Galles. Il y attendit, avec une fort grosse Cour à sa suite, cette reine qui arriva un moment apres. Elle fut reçue parfaitement bien. Sa Majesté britannique parla avec tout l’esprit et toute la politesse que l’on peut avoir, plus meme que les femmes ordinaires n’en peuvent conserver dans des malheurs aussi grands qu’etoient les siens. Le Roi la conduisit à Saint Germain, et fit ce qu’il put pour adoucir ses peines, qui etoient extremement diminuées par la joie d’avoir appris que le roi son epoux etoit en France et en bonne santé. Apres cela, le Roi s’en retourna à Versailles, et envoya le lendemain chez la reine une toilette magnifique, avec tout ce qu’il lui falloit pour l’habiller et tout ce qui etoit necessaire pour le prince de Galles, le tout travaillé sur le modele de ce que l’on avoir fait pour M. de Bourgogne. Avec cela, on mit une bourse de six mille pistoles sur la toilette de la reine ; on lui en avoit donné quatre mille à Boulogne.
Le lendemain, jour que le roi d’Angleterre arrivoit, le Roi l’alla attendre à Saint Germain, dans l’appartement de la reine. Sa Majesté y fut une demi heure ou trois quarts d’heure avant qu’il arrivat. Comme il etoit dans la garenne, on le vint dire à Sa Majesté, et puis on vint avertir quand il arriva dans le chateau. Pour lors, Sa Majesté quitta la reine d’Angleterre et alla à la porte de la salle des gardes au devant de lui. Les deux rois d’embrasserent fort tendrement, avec cette difference que celui d’Angleterre, y conservant l’humilité d’une personne malheureuse, se baissa presque aux genoux du Roi. Apres cette premiere embrassade, au milieu de la salle des gardes, ils se reprirent encore d’amitié. Et puis, en se tenant la main serrée, le Roi le conduisit à la reine, qui etoit dans son lit. Le roi d’Angleterre n’embrassa point sa femme, apparemment par respect.
Quand la conversation eut duré un quart d’heure, le Roi mena le roi d’Angleterre à l’appartement du prince de Galles. La figure du roi d’Angleterre n’avoit pas imposé aux courtisans ; ses discours firent encore moins d’effet que sa figure. Il conta au Roi, dans la chambre du prince de Galles, où il y avoit quelques courtisans, le plus gros des choses qui lui etoient arrivées ; et il les conta si mal que les courtisans ne voulurent point se souvenir qu’il etoit Anglois, que par consequent il parloit fort mal françois, outre qu’il begayoit un peu, qu’il etoit fatigué, et qu’il n’est pas extraordinaire [p. 228] qu’un malheur aussi considerable que celui où il etoit diminuat une eloquence beaucoup plus parfaite que la sienne.
Apres etre sortis de chez le prince de Galles, les deux rois s’en revinrent chez la reine. Sa Majesté y laissa celui d’Angleterre et s’en revint à Versailles. Presque tous les honnetes gens furent attendris à l’entrevue de ces deux grands princes. Le lendemain au matin, le roi d’Angleterre eut à son lever tout ce qui lui etoit necessaire, et dix mille pistoles sur sa toilette. L’après dinée, ce prince vint à Versailles voir le Roi, qui fut le recevoir à l’entrée de la salle des gardes et le mena dans son petit appartement. Ensuite, il fut voir madame la Dauphine, Monseigneur, Monsieur et Madame. Il demeura très longtemps avec le Roi. Monseugneur et Monsieur furent rendre la visite à Saint Germain. Il y eut de grandes contestations pour les ceremonies : le Roi voulut que le roi d’Angleterre traitat Monseigneur d’egal, et le roi d’Angleterre y consentit, pourvu que le Roi traitat le prince de Galles de meme. Enfin il fut decidé que le Dauphin n’auroit qu’un siege pliant devant le roi d’Angleterre, mais qui’l auroit un fauteuil devant la reine. Les princes du sang avoient aussi leurs pretentions, disant que comme ils n’etoient pas sujets du roi d’Angleterre, ils devoient avoir aussi d’autres traitemens. A la fin tout cela se passa fort bien. Mais quand il fut question des femmes, cela ne fut pas si aisé. Les princesses du sang furent trois ou quatre jours sans aller chez Sa Majesté d’Angleterre, et quand elles y furent les duchesses de les y suivirent pas. Celles-ci pretendirent à deux traitemens, celui de France, qui est de s’asseoir devant leur souveraine, et celui d’Angleterre, qui est de la baiser. La reine d’Angleterre, qui, quoique glorieuse, ne laisse pas d’etre fort raisonnable, dit au Roi qu’il n’avoit qu’à ordonner, qu’elle feroit tout ce qu’il voudroit, qu’elle le prioit de choisir lui meme le ceremonial qu’elle observeroit. Enfin il fut decidé que les duchesses s’en tiendroient à celui de France. Quand la reine d’Angleterre vint à Versailles, la magnificence l’en surprit, et surtout la grande galerie, qui sans contredit est la plus belle chose de l’univers dans son genre ; aussi la loua t elle extremement, mais dans les termes qui convenoient et qui pouvoient faire plaisir au Roi. Elle fit les memes visites qu’avoit faites le roi son epoux, et s’en retourna à Saint Germain avec de tres grands applaudissemens.
[…]
Le roi d’Angleterre etoit à Saint Germain, recevant les respects de toute la France : les ministres y furent les premiers ; l’archeveque de Reims, frere de M. de Louvois, le voyant sortir de la messe, dit avec un ton ironique : « Voilà un fort bon homme ; il a quitté trois royaumes pour une messe ». Belle réflexion dans la bouche d’un archevêque ! On régla pour la maison du roi d’Angleterre six cent mille francs, et pendant le premier mois il eut toujours les officiers du Roi pour le servir. Tous les jours il arrivoit beaucoup de cordons bleus anglois. Le Roi voulut lever deux régimens de deux mille hommes chacun, qu’il donna aux deux enfans du roi d’Angleterre.
Malgré les facheuses circonstances de son etat, Sa Majesté britannique ne laissoit pas d’aller courageusement à la chasse avec Monseigneur et piquoit comme eut pu faire un homme de vingt ans, qui n’a d’autre souci que celui de se divertir. Cependant, ses affaires alloient fort mal, car le prince d’Orange avoit eté reçu du peuple de Londres avec de tres grandes acclamations. […]
[p. 229] Plus les François voyoient le roi d’Angleterre, moins on le plaignoit de la perte de son royaume. Ce prince n’etoit obsedé que des jesuites. Il vint faire un voyage à Paris : d’abord il alla descendre aux grands jesuites, causa tres longtemps avec eux, et se les fit tous presenter. La conversation finit par dire qu’il etoit de leur societé : cela parut d’un tres mauvais gout. Ensuite il alla diner chez M. de Lauzun. On faisoit presque tous les quinze jours un voyage à Marly, de quatre ou cinq jours. C’est, comme on sait, une maison entre Saint Germain et Versailles, que le Roi aime fort et où il va faire de petits voyages, afin d’etre moins obsedé de la foule des courtisans. Le roi et la reine d’Angleterre y furent. On representoit à Trianon, qui est une autre maison que le Roi a fait batir à un bout du canal, un petit opera sur le retour du Dauphin. La princesse de Conti, madame la Duchesse et madame de Blois y dansoient et en etoient assurement le principal ornement, car du reste les vers en etoient tres mauvais et la musique des plus mediocres. Sa Majesté pria le roi et la reine d’Angleterre d’y venir et leur donna ce plaisir.
[…]
[p. 232] Pendant ce temps là, le roi d’Angleterre songeoit à son depart pour l’Irlande. M. de Tirconel, qui en etoit le vice roi, lui manda qu’il croyoit que sa presence etoit necessaire. Cela fut fort debattu dans le Conseil ; enfin on jugea à propos que Sa Majesté britannique s’y en allat incessamment. Elle fit partir le duc de Berwick, un de ses enfans naturels, avec ce qu’il y avoit ici d’Anglois, d’Ecossois et d’Irlandois pour se rendre à Brest, où ils devoient s’embarquer. Les officiers generaux que l’on avoit nommés pour servir avec lui s’y rendirent aussi. […] [p. 233] On travailla à l’equipage du roi d’Angleterre. Le Roi lui fit tenir tout ce qui lui etoit necessaire, et avec profusion, meubles, selles, housses, enfin tout ce que l’on peut s’imaginer au monde. Le Roi lui donna meme sa cuirasse.
Le roi d’Angleterre voulut, avant que de partir, laisser quelque marque à M. de Lauzun de sa reconnoissance. Sa Majesté britannique vint à Paris faire ses devotion à Notre Dame, et y donna à M. de Lauzun l’ordre de la Jarretière ; en le lui donna, il mit à son ruban bleu une medaille de Saint Georges enrichie de diamans, qui etoit la meme que le roi d’Angleterre, qui eut le cou coupé, avoit donné à son fils le feu roi en se separant de lui : les diamans en etoient tres considerables. Comme il n’y a que vingt cinq personnes qui aient cet ordre, il n’y en avoit qu’un de vacant, qui etoit celui de l’electeur de Brandebourg. Le Roi le donna ici à M. de Lauzun, et le prince d’Orange le donna en Angleterre à M. de Schomberg. […]
Le roi d’Angleterre alla aussi aux Filles de la Visitation de Chaillot, qui etoient ses amies du temps qu’il avoit demeuré en France, parce que la reine d’Angleterre sa mere y faisoit d’assez longs sejours, et il repassa ensuite par Saint Cloud pour faire compliment à Monsieur sur la mort de la reine sa fille, et pour voir Saint Cloud, qu’il n’avoit jamais vu. De là, il alla à Versailles dire adieu au Roi, et s’en retourna à Saint Germain, où il fesoit son sejour ordinaire. Le lendemain, le Roi lui alla aussi dire adieu à Saint Germain. Leur separation fut fort tendre : le Roi dit au roi d’Angleterre que tout ce qu’il pouvoit lui souhaiter de meilleur etoit de ne le jamais revoir. Il nomma M. d’Avaux pour le suivre comme ambassadeur, et le comte de Mailly, qui avoit epousé une niece de madame de Maintenon, pour l’accompagner jusqu’à Brest, où il s’embarquoit. La reine d’Angleterre demeura avec son fils le prince de Galles à Saint Germain, pria qu’on ne lui allat faire sa cour que les lundis, trouvant qu’il ne lui etoit convenable de se livrer beaucoup au public dans le temps que, selon les apparences, son mari alloit essuyer de grands perils.
[…]
[p. 234] Le depart du roi d’Angleterre pour l’Irlande ne laissa pas une grande esperance au Roi de le voir remonter sur le trone. Il n’avoit pas eté longtemps en France sans qu’on le connut tel qu’il etoit, c’est-à-dire un homme enteté de sa religion, abandonné d’une manière extraordinaire aux jesuites. Ce n’eut pas eté pourtant son plus grand defaut à l’egard de la Cour ; mais il etoit foible, et supportoit plutôt ses malheurs par insensibilité que par courage, quoiqu’il fut né avec une extreme valeur, soutenue du mepris de la mort, si commun aux Anglois. Cependant c’etoit quelque chose qu’il eut pris ce parti là. On en etoit defait en France et, selon les apparences, les troupes que le prince d’Orange s’etoit engagé d’envoyer sur les cotes pour faire une diversion alloient passer en Irlande. On donna donc à Sa Majesté une escadre de dix vaisseaux, et il arriva enfin heureusement en Irlande avec beaucoup d’officiers françois et avec tous les Anglois et Irlandois qui l’etoient venus trouver, ou qui avoient demeuré en France. Le Roi les fit conduire tous à Brest par differentes routes, à ses frais, et ils y firent un desordre epouvantable. Le roi d’Angleterre, qui avoit eté homme de mer etant duc d’York, ne fut pas contant de la marine, et le manda au Roi : cela donna des vapeurs à M. de Seignelay. Il y eut des ordres pour faire conduire à Brest toutes les choses necessaires pour l’Irlande : elles y furent expediées avec promptitude et en grande quantité, parce que M. de Louvois s’en mela.
[…]
[p. 239] Cependant la reine d’Angleterre etoit à Saint Germain, dans une tristesse et un abattement epouvantables. Ses larmes ne tarissoient pas. Le Roi, qui a l’ame bonne et une tendresse extraordinaire, surtout pour les femmes, etoit touché des malheurs de cette princesse et les adoucissoit par tout ce qu’il pouvoit imaginer. Il lui faisoit des presens ; et parce qu’elle etoit aussi devote que malheureuse, c’etoient des presens qui convenoient à la devotion. Il avoit aussi pour elle toutes les complaisances qu’elle meritoit : il la faisoit venir à Trianon et à Marly, aux fetes qu’il y donnoit ; enfin il avoit des manieres pour elle si agreables et si engageantes que le monde jugea qu’il etoit amoureux d’elle. La chose paroissoit assez probable. Les gens qui ne voyoient pas cela de fort pres assuroient que madame de Maintenon, quoiqu’elle ne passat que pour amie, regardoit les manieres du Roi pour la reine d’Angleterre avec une furieuse inquietude. Ce n’etoit pas sans raison, car il n’y a point de maitresse qui ne terrasse bientôt une amie. Cependant le bruit de cet amour ne fut que l’effet d’un discours du public, fondé sur les airs honnetes que le Roi ne pouvoit s’empecher d’avoir pour une personne dont le merite etoit aussi avoué de tout le monde que celui de la reine d’Angleterre, quand meme elle n’eut eté que particuliere. »

Pioche de La Vergne, Marie-Madeleine

Acte de baptême de François Copley dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé dans la chapelle du du chateau vieux de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier de Leurs Majestez britanniques, François, né en legitime mariage le jour precedent, fils de Jean Copley, gentilhomme anglois, et de Henriette Conquest, ses pere et mere, de cette paroisse, le parrein haut et puissant prince monseigneur Jacques François Edouard, prince de Galles, fils aisné de haut et puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, et de tres vertueuse et religieuse princesse Marie d’Est de Modenne, son epouze, la mareine haute et puissante dame madame la comtesse d’Amilton, gouvernante de Son Altesse madame la princesse d’Angleterre, lesquels ont signé avec le pere present, le tout en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’etolle et surplis, et a signé.
Jacques P.
K. Middleton
De Benoist, John Copley
P. Ronchi »

Acte de baptême de François Edouard O’Garvan dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy dix huitieme janvier, a esté baptizé dans la chapelle du château vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier du roy d’Angleterre soussigné, François Edouard, né en légitime mariage ce mesme jour, fils de Cakechan O’Garvan, médecin irlandois, et de Marthe O’Maras, ses père et mère, de cette parisse, le parain sérénissime prince monseigneur le prince de Galles, fils de très haut et puissant monarque Jacques second du nom, roy d’Angleterre, et de très haute et vertueuse princesse Marie d’Est, reine d’Angleterre, son épouze, la mareine haute et puissante dame madame la comtesse de Perth, dame d’honneur de la reine.
Jacques P.
La conttess de Perth
P. Ronchi
De Benoist »

Acte de baptême de Jacques Cazeels dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizée par monsieur l’abbé Ronchy, ausmonier de Leurs Majestez britanniques, Jacques, né en légitime mariage le mesme jour, fils de Jean Baptiste Cageils, huissier de la chambre de la reine d’Angleterre, et d’Elizabeth Matthieu, ses père et mère, de cette paroisse, le parrein sérénissime prince monseigneur le prince de Galles, fils de très haut et puissant monarque Jacques second, roy d’Angleterre, et de très vertueuse princesse Marie d’Est de Modènne, lesquels ont signé en présence et du [vide].
Jacques P.
Jean Baptiste Cazeels
De Benoist, P. Ronchi »

Acte de baptême de Marie Henriette Coplay dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Le sixiême aoust mil sept cent deux, a esté baptisée dans la chapele du chasteau viel de ce lieu par monsieur l’abé Igleton, aumônier de Leurs Majestez britaniques, Marie Henriette, née et en de légitime mariage de Jean Coplay, gentilhomme du roy d’Angleterre, et de Henriette Conquest, ses père et mère, le parain très haut et puissant prince Jacques, troisième du nom, roy de la Grande Bretagne, la mareine madame la duchesse de Perth, dame d’honneur de Son Altesse royalle, lesquels ont signé avec le père présent, le tout et en présence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu de Saint Germain en Laye, lequel a apporté les saintes huiles revestu d’estolle et surplis, et a aussi signé.
Jacques R.
La duchess de Perth
J. Ingleton
De Benoist, John Copley »

Acte de baptême de Jacques Bel à Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre vicaire soussigné Jacques, né en et de legitime le [raturé] du mois dernier, fils du sieur Bel, gentilhomme ecossois, et de dame Rose Capelain, le parain pour haut et puissant prince de Galles, le sieur Jacques Dromonte, comte de Perth, gouverneur du prince de Galles, la maraine dame dam Marie Gordon, epouse du seigneur milord Perth, lesquels ont signé.
Perth
Mary Perth
Coppin »

Acte de baptême de François Richard Bullstrod dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé par monsieur l’abbé Ronchi, aumosnier du roy d’Angleterre, dans la chapelle du château viel de ce lieu, François Richard, né en et de legitime mariage le jour precedent, fils du sieur Richard Bulstrod, chevallier anglois, et de madame Marie Stanford, ses pere et mere, le parain tres haut et tres puissant prince Jacques François Eduard, prince de Galles, fils de tres haut et tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, et de tres haute et tres puissante princesse Marie d’Est, reine d’Angleterre, la maraine madame mad. la comtesse d’Almont, premiere dame d’honneur de la reine d’Angleterre, lesquels ont signé en presence et du consentement de maistre Estienne Coppin, l’un des vicaires de cette paroisse, qui a apporté les saintes huilles revestu de surplis et d’estolle.
Jacque P., P. Ronchi
Coppin, vic., Vittoria Montecucoli d’Allia d’Almond »

Acte de baptême de Jacques François Edouard de Gasis de Beaulieu dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé par monsieur l’abbé Ronchi, aumosnier de Leurs Majestez brittanniques, dans la chappelle du chasteau vieil de ce lieu, Jacques François Edouard, né en legitime legitime mariage le jour precedent, fils de François de Gasis de Beaulieu, premier chirurgien de Leursdittes Majestez, et de damoiselle Felicité Jullienne, ses pere et mere, de cette paroisse, le parrein tres serenissime prince monseigneur le prince de Galles, fils aisné de tres haut et puissant monarque Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres haute et vertueuse princesse Marie d’Est de Modene, son epouze, la mareine madame la comtesse de Perthe, dame d’honneur de la reine d’Angleterre, lesquels ont signé avec le pere present, en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a aussy signé et a apporté les saintes huisles revetu d’etolle et surplis.
Jacques P.
Le contess de Perth
Beaulieut, P. Ronchi
De Benoist »

Acte de baptême d’Henry Edouard Thorol dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy quinziesme mars, a esté baptizé dans la chapelle du chateau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Inese, aumosnier du roy et de la reine d’Angleterre, soussigné, Henry Edouard, né en legitime mariage le jour precedent, fils de Henry Thorol, officier dans les trouppes de Sa Majesté britannique, et de Jullienne Aschetonne, ses pere et mere, de cette paroisse, le parein serenissime prince Jacques, fils de tres haut et tres puissant monarque Jacques second, roy d’Angleterre, et tres haute et vertueuse princesse Marie d’Est, son epouze, et prince de Galles, la mareine haute et puissante dame madame Bulkeley, dame d’honneur de la reine d’Angleterre, lesquels ont signé en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles revetu d’etolle et surplis et a aussy signé.
Jacques P.
J. Bulkeley
L. Ineses
De Benoist »

Lettre de Jacques III, prétendant au trône d’Angleterre, ordonnant la levée des scellés dans l’appartement de sa mère à Saint-Germain-en-Laye

« Aiant esté informé qu’en attendant nos ordres, le scellé a esté mis sur les effets et papiers de la feu reine nostre très honorée mère dans son appartement au château de Saint Germain en Laye le 7 du présent mois de may par les officiers de la justice dudit lieu, nostre intention est que ledit scellé soit levé incessamment, en présence de nostre cousin le comte de Middleton, grand chambelan de Sadite Majesté, de monsieur Sheldon, nostre vice chambelan, de monsieur Dillon, lieutenant général des armées du Roy très chrestien, et de monsieur Dicconson, trésorier de la feu reine, par lesdits officiers de justice, et que, sans faire aucun inventaire des effets ni examen particulier des papiers contenus sous ledit scellé, ils examinent seulement en levant le scellé si tout se trouve dans l’estat où il estoit quand ils l’y ont mis et qu’ils en prennent acte, et qu’ils laissent après cela le tout entre les mains des quatre personnes cy dessus mentionnées pour en disposer selon les ordres et les instructions que nous leur envoions. Donné à nostre cour à Urbino le 28 may 1718.
Jacques R. »

Prévôté de Saint-Germain-en-Laye

Marché pour fourniture au roi d’Angleterre de foins, pailles et avoines à Saint-Germain-en-Laye

« Par devant Louis Guillon de Fonteny, notaire et gardenottes du Roy à Saint Germain en Laye soubsigné, fut present Jean Monsigot, maitre boullanger et marchand demeurant en ce lieu, lequel s’est par ces presentes obligé envers Sa Majesté bretanique, ce acceptant par sieur Gerald Devereux, pourvoyeur de Sad. Majesté, de fournir et livrer pour les escuries de Sad. Majesté pendant quatre mois entiers, à commencer le premier septembre prochain et finir le dernier decembre ensuivant, tous et chacuns les marchandises d’avoisnes, pailles et sns qu’il conviendra pendant lesdits quatre mois pour lesd. escuries. Le present marché fait moyennant, scavoir pour chacun septier d’avoine vieil, bonne et loyal, marchand, mesure de ce lieu, dix livres, pour chacun cent de pailles paisant chacune botte dix livres, sept livres, et pour chacun septier de son aussi messure de ce lieu, à raison de vingt quatre boisseau pour le septier, quatre livres dix sols, le tout qu’il s’oblige livrer non, loyal et marchand ausd. escuriesde Sa Majesté, lesquels livraison et marchandise led. sieur Devereux s’oblige payer esd. prix cy dessus de mois en mois, dont le premier de payement eschera le dernier septembre, et ainsy continuer jusques enfin desd. quatre mois esd. raisons et prix cy dessus, dont led. Monsigot commencera à faire lesd. livraisons led. jour premier septembre comme dit est, le tout à peine etc. Promettant. Obligeant. Renonçant. Fait et passé aud. Saint Germain en la demeure dud. sieur Devereux devant le manege, presence de Laurent Antoine et de Jacques Delarue, bourgeois de ce lieu, y demeurans, tesmoins, l’an MVIc quatre vingt douze, le vingt septiesme jour d’aoust, et ont signé fors le dit Jean Monsigot, qui a declaré ne scavoir escrire ny signer de ce interpellé et a fait sa marque ordinaire.
IM, Gerald Devereux
Antoine, Guillon de Fonteny
Delarue »

Marché pour fourniture au roi d’Angleterre de viandes, poissons et graisses à Saint-Germain-en-Laye

« Par devant Louis Guillon de Fonteny, notaire et gardenottes du Roy demeurant à Saint Germain en Laye soubzsigné, fut present en sa personne Jean Baptiste Carreau, marchand fruitier oranger à Paris, y demeurant au cimetiere Saint Jehan, parroisse Saint Gervais, lequel a promis et s’est obligé par les presentes envers Sa Majesté bretanique, ce acceptant par Milor Waldegrave, estant de present audit Saint Germain, de fournir et livrer, tant que Sadite Majesté sera en France, toutte la viande de boucherie, tant bœuf, veau que mouton, ensemble toutte la volaille et gibier qui sera necessaire et que l’on aura besoing, avecq tout le poisson d’eau douce, frais et sallé, et marée, le tout pour la table de Sa Majesté et de sa maison. Et encore s’oblige ledit Careau de fournir les graisses, boeures, saindoux, lart, jambons, huilles et œufs qu’il conviendra, à commancer ladite fourniture de ce jourd’huy moyennant, savoir pour chacune livre de viande de beuf, veau et mouton quatre sols neuf deniers, pour chacune piece de volaille et gibiés ainsy qu’elles sont servies par le pourveoieur du Roy de France vingt trois sols, le poisson d’eau douce et marée, graisses, boeures, saindoux, jambons et œufs à six deniers [pour] sols meilleur marché que l’on sert pour le Roy de France, lesquelles [sommes] Milor Waldegrave promet [faire payer] audit Careau de quinzaine en quinzaine suivant le [mémoire qui lui] sera fourny. Pour seureté [duquel] marché et fourniture de tout [le contenu] en iceluy est intervenu et fu[t pre]sent Crixtophle Carreau, mai[stre ro]tisseur à Paris, y demeurant rue des […], parroisse Saint Sulpice, estant de present [aud. Saint] Germain, lequel s’est rendu [caution], respondant pour ledit Jean B[aptiste] Carreau, son frere, sollidairement, [un] seul pour le tout, sans division ni discution, à quoy il renonce, […] soubmet ainsy que son dit frere, […] de deffault de fourniture, de payer [tous] despens, dommages et interetz, et [seront] renus sollidairement à payer le […] que l’on pouroit faire à la folle enchere. [Led.] Jean Baptiste Careau eslizant leur d[omicile] en lad. ville de Paris en la maison dud. Jean Baptiste Careau. Promettant. Obligeant sollidairement. Renonçant. Fait et passé aud. Saint Germain au vieil chasteau, presens [Pierre] Aufroy et Charles Vieillard, bourgeois, tesmoings, l’an mil six cens quatre vingtz neuf, le quinziesme jour de febvrier, et ont signés.
Waldegrave
Carreau
Auffroy
Guillon de Fonteny »

Acte de baptême de Jacques François Innes dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt troisieme fevrier mil six cent quatre vingt douze, par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, a esté baptisé Philippe, né le vingtieme de ce mois, fils de maitre Charles Lemaire, professeur en humanité, et de Marie Estiennette Ravineau, son epouse, le parrain Philippe Lesserseur, ecuier de la Bouche de la reyne d’Angleterre, la marraine demoiselle Bernardine Riger, epouse du sieur Pierre Miraut, officier de la Bouche du roy, tous de cette parroisse, lesquels ont signé.
P. Lesserleur
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain en Laye
Bernardine Roger »

Acte de baptême de Jacques François Edouard Sarsfield dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy douzieme may mil six cent quatre vingt treize, ont esté supplée les ceremonies du baptesme dans la chapelle du chasteau vieux de Saint Germain en Laye par monsieur l’abbé de Ronchy, premier ausmonier du roy et de la reyne d’Angleterre, à Jacques François Eduard, né le trentieme de mars de la presente année, aiant esté ondoyé à la maison dans le cas de necessité, fils de messire Patrice Sarsfield, milord et comte Lucan, capitaine de la seconde compagnie des gardes du corps du roy d’Angleterre, et de dame Honoré Burke de Clanricarde, son epouse irlandois de nation, le parain haut et puissant prince Jacques François Eduard, prince de Galles, fils de haut et puissant monarque Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres vertueuse princesse Marie d’Este, princesse de Modenne, son epouse, le tout en presence et du consentement de maistre Isaac Michel, vicaire de cette paroisse, lesquels ont signez avec le pere present.
Pour le prince, K. Arroll, governess
H. Lucan, Sarsfield Lucan
Ann Sarsefld, Mart. Burke, prestre
Killmallick, J. Ronchi
Armunt Lenster, Michel
Lymerick
John Nyrrell
Burk »

Acte de baptême de Joseph François Martinash dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé dans la chapelle du chateau vieux de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy le june, aumosnier du roy d’Angleterre, Joseph François, né en legitime mariage le vingt du present mois, fils de Jean Martinash, officier du roy d’Angleterre, et d’Elisabeth Stodard, ses pere et mere, le parain tres haut et tres puissant Jacques Edouard, prince de Galles, fils de tres haut et tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, et de tres haute et tres puissante princesse Marie d’Est, princesse de Modenne, ses pere et mere, qui a signé, en presence et du consentement de maistre Estienne Coppin, l’un des vicaires de cette paroisse, qui a apporté les saintes huilles revestu de surplis et d’estolle.
James P., P. Ronchi
Mary Stafford, Coppin, vicaire »

Résultats 1 à 50 sur 70