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Saint-Germain-en-Laye
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Rapport concernant la restauration de la porte d’entrée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Minute de lettre du 12 juin 1903
Paris, le 27 mai 1903
Rapport à monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Au moment de donner suite aux travaux de restauration de la porte d’entrée au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain, le soussigné expose ses préoccupations sur le parti à adopter pour la décoration de cette partie importante du château.
On est en présence aujourd’hui d’un état ancien dont les constructions de diverses époques sont très dégradées. Suivant le projet dressé par M. Millet pour la restauration de l’ensemble du château, ces constructions devaient être remplacées par une architecture reproduisant celle de l’ancien chemin de ronde de Charles V. Déjà, une amorce de cette architecture a été édifiée en même temps qu’une tourelle d’escalier attenant au donjon situé à l’angle nord-ouest du château.
Actuellement, l’entrée au château a lieu par une porte établie entre des constructions datant du XIVème siècle, surélevées au XVI d’une loge avec balcon en fer surmontée d’une terrasse à hauteur de la salle de Mars et communiquant avec cette salle par une porte d’un caractère délicat, au-dessus de laquelle au XVII s. on a ajouté l’abondante décoration du cadran d’une horloge.
Suivant le projet approuvé, ces restes d’époque diverses devaient disparaître pour y substituer une architecte d’un caractère défensif.
Les dispositions approuvées au projet faisaient supposer que sous le pont actuel on trouverait des fondations correspondant à ce projet. Une fouille opérée dernièrement a fait connaître que, pour soutenir les deux piédroits devant accompagner la nouvelle entrée, il faudrait établir des fondations ou construire ces piédroits avec un encorbellement de 0,85 c. de saillie sur l’ancien mur. Convient-il de substituer à des restes encore d’un certain intérêt architectonique une façade nouvelle d’un caractère d’art antérieur à ce qui subsiste actuellement ?
Le projet approuvé comprend toutes les dispositions d’un pont-levis. Ce pont est indiqué par Du Cerceau et aussi par un dessin qui fait partie des archives de l’agence des travaux, pont qui a fait place à celui praticable actuellement et dont la construction doit dater de l’occupation du château comme habitation royale. Convient-il de rétablir un pont-levis que l’usage immobiliserait, c’est indubitable, ou doit-on le reconstruire, celui actuel état très dégradé ?
Telles sont sommairement les questions à résoudre.
Le soussigné propose que messieurs les inspecteurs généraux des deux services des Bâtiments civils et des Monuments historiques, après avis de M. l’inspecteur général Moyaux, dans la division duquel est le château de Saint-Germain, examinent les diverses pièces ci-jointes et les objections faites en vue des solutions à déterminer par eux.
Ci-joint les autocopies indiquant :
Feuille 1 : état actuel de l’entrée au château
2, 2 bis et 2 ter : projet d’achèvement suivant projet dressé par M. Millet en 1860
3 : projet d’achèvement en conservant l’entrée actuelle
4 : variante à ce projet
3 photographies, état ancien et actuel
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Paris, le 19 janvier 1891
Monsieur le Ministre,
Permettez-moi de rappeler votre attention sur un édifice d’un intérêt d’art considérable et dont la restauration est entreprise depuis 1860, sur le château de Saint-Germain, notamment sur la chapelle, œuvre d’art classée comme Monument historique. Les travaux spéciaux à cette chapelle ont été commencés en 1873. Ils sont suspendus depuis 1881. Ils s’exécutent au compte de l’Etat par contributions égales entre le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts (Monuments historiques) et le ministère des Travaux publics (Bâtiments civils) comme en témoignent deux lettres échangées entre les ministères aux dates des 5 et 9 mars 1874.
L’ensemble des deux devis approuvés pour la construction de la chapelle s’élève à 498548 f. Les dépenses liquidées de 1873 à 1881 montent à 424470 f. 15, ce qui laisse livre 74077 f. 85. Les imputations sont : crédit des Bâtiments civils : 233447 f. 81, crédit des Monuments historiques : 191022 f. 34, ensemble : 424470 f. 15. Ce qui constitue un disponible de crédit : Bâtiments civils : 15826 f. 19, Monuments historiques : 58251 f. 66, ensemble crédits disponibles : 74077 f. 85.
On pourrait donc, Monsieur le Ministre, reprendre les travaux en demandant à chaque administration les sommes correspondantes aux crédits livres. Mais l’achèvement de la chapelle est intimement lié à la restauration de la tour attenante, dont les travaux incombent entièrement à la charge des Bâtiments civils et pour laquelle vous aviez accordé un premier crédit de 4000 f. sur le dernier exercice. Il m’a paru utile d’étudier les deux opérations au double point de vue des travaux et des dépenses à faire pour leur exécution.
Les travaux de la chapelle et ceux de la tour sont liés depuis la mise à jour par M. Millet, l’éminent architecte du château et peu de temps avant sa mort, de l’ancienne porte d’entrée à cette chapelle ogivale, englobée dans les maçonneries de la tour construite sous François 1er.
Mon prédécesseur, à la suite de cette découverte, avait saisi l’administration d’un projet consistant à faire disparaître la tour pour dégager la chapelle. Mais la commission des Monuments historiques a repoussé cette proposition en déclarant qu’il y avait lieu de conserver la tour contenant un escalier et de remettre en honneur l’ancienne porte de la chapelle. C’est dans ce sens que j’ai cherché la résolution du problème et je viens, Monsieur le Ministre, soumettre ce projet à votre examen. Le projet consiste à supprimer la 1ère révolution de l’escalier afin de démasquer l’arc ogival richement orné et le tympan surmontant le linteau de la porte. Cette combinaison respecterait la voûte rampante de l’escalier dans la presque totalité de son développement. Quelques marches à descendre mettraient les sol de l’entrée à la tour en communication avec le sol de la chapelle. Quant à l’escalier, son départ serait respecté au 1er étage, en communication avec un autre escalier compris au projet dressé par M. Millet. Afin de suppléer à la portion de tour qu’il faudrait faire disparaître au rez-de-chaussée pour démasquer la porte, on établirait une voûte en accord avec le style de l’escalier dont elle devra supporter le poids. Peut-être y aura-t-il lieu pour garantir la solidité de tirer toute cette partie en fer (cet élément de construction tout moderne paraît ici d’un emploi obligé), une avancée peu accentuée sur la cour se reliera avec la construction de la chapelle.
Certainement, Monsieur le Ministre, ce que je crois devoir proposer s’éloigne des constructions si rationelles du Moyen Age et de la Renaissance, en employant ce que l’on pourra qualifier d’artifices. Mais il semble que le but à atteindre peut légitimer le projet et que je suis prêt à modifier si d’autres idées sont suggérées.
A propos de la chapelle, il y a lieu d’examiner la question des dépenses nécessaires à l’achèvement de la restauration. Au commencement de ce rapport, il a été établi qu’il reste disponible 74077 f. 85 sur les crédits alloués. Cette somme sera insuffisante pour achever l’opération interrompue. On peut expliquer cette insuffisance par la difficulté d’évaluer des travaux de cette importance dans l’état de mutilation de cette chapelle abandonnée pendant des siècles et dont témoigne ce qui subsiste encore. Cet examen rend compte que les évaluations ne pouvaient être qu’approximatives. Actuellement, il n’en est plus ainsi. On peut s’appuyer sur des documents précis, les mémoires de dépenses réglés, y puiser les éléments du devis d’achèvement. Pour la chapelle seulement, en comprenant l’ornementation en plomb ouvré de la crête et de la flèche et les vitraux blancs les plus simples, on arrive à la somme approximative de 276172 f., en tenant compte du renchérissement de la main d’œuvre, renchérissement qui doit tenir une large part dans l’écart entre le prix des travaux prévus il y a plus de 25 ans et ceux exécutés depuis 1853 jusqu’en 1881 pendant la période où le main-d’œuvre était à son maximum de valeur.
Quant aux dépenses pour la restauration de la tour et incombant aux Bâtiments civils, si une estimation très exacte ne peut en être faite par suite de son très mauvais état, on peut en comptant largement l’évaluer comme devant s’élever, d’après devis ci-joint, à 64578 f. 00.
En résumé, Monsieur le Ministre, les dépenses à faire pour achever la restauration de la chapelle devront s’élever à 275000 f. environ soit 200000 f. de plus que la somme prévue et sur laquelle 74077 f. 85 sont restés sans emploi, comme j’ai l’honneur de la proposer si les travaux sont repris. Le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts devra y participer, savoir pour crédit arriéré libre : 58251 f. 66
Moitié de l’insuffisance de crédit chapelle : 100000 f. 00
Soit pour 158251 f. 68
Le ministère des Travaux publics devra de son côté participer pour crédit arriéré libre : 15826 f. 19
Moitié de l’insuffisance de crédit chapelle : 100000 f. 00
Restauration de la tour : 64578 f. 00
Soit pour 180404 f. 19
Dernièrement, Monsieur le Ministre, en faisant les propositions d’allocation de crédits pour travaux à exécuter au château de Saint-Germain, je demandais de faire inscrire au chapitre des grosses réparations un premier crédit de 20000 f. applicable à la restauration de la tour attenant à la chapelle. Si M. le Ministre de l’Instruction publique pouvait disposer de pareille somme sur le crédit des Monuments historiques, on pourrait dès cette année reprendre des travaux depuis longtemps interrompus, assurer la conservation de ce qui est déjà exécuté et ôter à une partie du château l’aspect d’abandon qui impressionne péniblement les nombreux visiteurs du musée. Ce serait enfin donner satisfaction à l’opinion du public, étonné deu si fâcheux état de l’œuvre entreprise.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport de la commission, par M. Selmersheim, inspecteur général, sur le château de Saint-Germain-en-Laye
[dans la marge :] Ce rapport n’a pas été lu à la séance
Monsieur l’architecte Daumet adresse deux rapports à monsieur le ministre des Beaux-Arts relatifs à des modifications à apporter au projet de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain et demande qu’une délégation de la commission des Monuments historiques se rende sur place pour examiner le bien fondé de ces propositions.
La première modification proposée au projet approuvé est la répétition de celle faite en 1894 quand on a demandé le concours du département des Beaux-Arts à l’achèvement de la restauration de la chapelle. M. Daumet insiste pour qu’on reconstruise la porte du XIIIe siècle condamnée par l’escalier en tourelle de la Renaissance, qu’on en rendre l’usage au public en supprimant une révolution de l’escalier de François Ier et qu’on supprime l’entrée directe de la chapelle rétablie par les soins de Millet.
Nous rappellerons à la commission que dans sa séance du 9 novembre 1894, elle a donné un avis très net en faveur de l’intégrité de l’escalier de la Renaissance, estimant que la porte du XIIIe siècle, dans son état de dégradation, ne pouvait pas être restaurée, et qu’il convenait de consolider seulement ces restes curieux en les dégageant autant qu’il serait possible pour l’édification du public et des artistes. Nous espérons qu’une constatation sur place ne fera que confirmer la commission dans sa détermination.
La seconde proposition de l’architecte est relative à la rose du pignon ouest de la chapelle, actuellement aveuglée par le bâtiment de la Renaissance contenant la salle des fêtes. M. Daumet, séduit par l’aspect que pourrait avoir ce magnifique réseau, s’il était à jour, propose de le dégager en agrandissant d’une travée la salle de Mars pour faire disparaître le mur de refend placé au droit du fenestrage, et en supprimant dans la largeur de 3 travées les planchers du rez-de-chaussée et de l’entresol qui tous deux coupent la rose, de telle sorte que la salle de Mars resterait dans son état normal dans 7 travées, mais dans les trois dernières aurait toute la hauteur du bâtiment, c’est-à-dire 21 mètres. On démolirait le mur du XVIe siècle masquant la rose jusqu’à la naissance des voûtes qu’il supporte, et le réseau vitré prendrait son jour sur la salle des fêtes ainsi modifiée, dont l’emplacement montant de fond pourrait être utilisé pour placer une pièce du musée importante en hauteur, comme le moulage de la colonne Trajane par exemple.
Monsieur Daumet ne produit pas à l’appui de cette proposition les tracés graphiques qui pourraient éclairer la commission au point de vue technique de la possibilité matérielle de ce projet, mais nous nous sommes rendu sur place et avons reconnu que le fait seul de porter la retombée des lourdes voûtes des 3 travées de la salle du XVIe siècle sur une plate-bande ou un poitrail de 10 mètres de portée était une impossibilité, tant au point de vue pratique qu’à celui de l’aspect, condamnant cette conception. Mais, en dehors de cette considération, on peut se demander s’il convient de détruire l’harmonie et l’intégrité de l’œuvre de la Renaissance au profit de celle du XIIIe siècle, ce qui n’a jamais été tenté jusqu’ici, et s’il ne faut pas au contraire laisser subsister le fait historique de l’aveuglement de la rose en dégageant son réseau dans la mesure du possible comme cela a été pratiqué déjà pour les 2 fenêtres du chevet murées par le bâtiment sud du château. Notre opinion est bien nette à cet égard, mais nous serions heureux qu’elle fût confirmée par l’autorité de la commission toute entière, après examen sur place des propositions de monsieur l’architecte Daumet.
Paris, le 17 novembre 1895
Selmersheim »

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Paris le 20 mai 1905
Rapport de l’inspecteur général de la 1ère division des Bâtiments civils à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts (bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux)
Par votre lettre du 19 mai, vous me faites l’honneur de me demander mes observations et mon avis au sujet de la lettre en date du 4 mai courant par laquelle M. l’architecte Daumet signale les inconvénients qu’il y aurait à ce que la somme allouée pour les travaux de restauration du château de Saint-Germain en 1905 fût diminuée du rabais consenti par les entrepreneurs, ce qui réduirait à peu près à 85000 francs le chiffre de la dépense pouvant être effectuée cette année.
Il est certain que l’économie de 15000 francs qu’on croirait réaliser par ce moyen ne serait qu’illusoire, car M. Daumet ne fait ni plus ni moins que ce qu’il faut faire pour la restauration qui lui est confiée, et s’il est possible pour certaines constructions neuves de prévoir assez exactement la dépense à faire, à la condition toutefois qu’on n’oblige pas l’architecte, comme il arrive trop souvent, de dresser en quelques jours un projet avec devis pour des travaux dont la dépense doit être de plusieurs millions, il est impossible pour des travaux de nature spéciale, tels que ceux de restauration du château de Saint-Germain qui sont archéologiques autant qu’artistiques, de fixer à l’avance le chiffre des dépenses. Retirer à M. Daumet l’autorisation pour ses travaux d’utiliser les rabais comme il l’a fait jusqu’ici ne serait donc, comme on ne peut pas faire pour 85000 francs ce qui doit coûter 100000, que retarder, ce qui serait fort regrettable, l’achèvement de la très intéressante opération entreprise à Saint-Germain. Je suis donc d’avis que M. Daumet doit utiliser les rabais pour la restauration qu’il a si bien dirigée pour l’honneur de l’art français.
C. Moyaux »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 20 novembre 1906
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts.
Le soussigné a reçu le 26 octobre dernier communication du dossier transmis au service des Bâtiments civils par M. le préfet de Seine-et-Oise relatif à une demande formulée par M. le maire de Saint-Germain en vue d’une modification du périmètre du fossé sud-ouest qui entoure le château de ce côté.
Un rapport adressé à la date du 7 octobre 1905 à M. le sous-secrétaire d’Etat avait fait connaître l’avis du soussigné. Il reconnaissait les avantages que présentait pour la ville la modification dont il s’agit, favorable à la circulation devenue très active sur ce point.
Cette affaire déjà examinée par le bureau des Bâtiments civils et par le bureau compétent du Domaine, qui estimait la valeur du terrain à céder à la Ville, à 20 francs le mètre carré, soit pour 317 m. 67 d. une somme de 6353 f. 40 c.
En ce qui concerne la construction du mur suivant le tracé nouveau, un devis sommaire estimait la dépense à 30000 francs. On doit ajouter que les travaux devraient être confiés à l’entrepreneur adjudicataire de la restauration, sous la direction de l’architecte de l’édifice.
Dans le rapport précité du 7 octobre 1905, le soussigné exposait qu’en compensation des avantages considérables qui résulteraient pour la ville de Saint-Germain du nouveau périmètre figuré au plan joint au rapport, l’Etat pourrait réclamer de son côté la disparition d’un chalet de nécessité établi en 1891 juste en face de l’entrée du musée des Antiquités nationales, malgré la vive opposition faite au nom de l’administration des Bâtiments civils dès le commencement des travaux de la fâcheuse construction. Cet édicule déshonore la place du Château et n’a été édifié que pour procurer à la Ville un revenu qu’augmentent encore une concession d’affichage permanente et disparate, comme le sont ces sortes d’exploitations.
Le soussigné proposait en outre la cessation d’une servitude d’écoulement d’eaux de surface de la place du Château au travers d’une portion du parc en longeant la tranchée du chemin de fer dans une longueur considérable conduisant les eaux depuis leur arrivée au parc par une large gargouille, suffisant à peine au débit par les pluies violentes, d’une eau souillée de matières boueuses devenant stagnantes près du regard d’absorption ; là, les vases s’amassent jusqu’à recouvrir le trottoir, empêchant la circulation au point bas de ce trottoir : le limon séjourne et transforme en cloaque une surface assez considérable ; de plus, les eaux boueuses engorgent les canalisations souterraines et nécessitent des curages fréquents, et même des frais de vidange qui grèvent le crédit affecté à l’entretien des parterres et terrasses. Les inconvénients graves signalés pourraient être évités moyennent des travaux assez minimes à faire par les soins du service municipal, qui dispose de canalisations publiques dans le voisinage de la gare et devrait recevoir les eaux du sol de la ville ; un pareil travail est facile, car le service même des Eaux proposait de l’exécuter au compte de l’Etat, ce qui paraissait inadmissible.
On peut faire remarquer que la servitude ne date que de l’époque où la tranchée du chemin de fer a été établie et n’avait anciennement qu’un inconvénient peu grave, car il s’agissait d’eau de pluie. Depuis, l’expérience est faite. L’affluence de voitures est devenue plus grande sur la portion de place favorable à leur stationnement : la malpropreté causée par les chevaux devient intolérable et très dommageable à la bonne tenue de la portion des parterres voisine de la tranchée. De l’avis du soussigné, il faut faire cesser les inconvénients qui résultent du fait signalé. M. le maire de Saint-Germain a d’ailleurs été informé par le soussigné, dès les premiers pourparlers à propos de la modification du périmètre du fossé, que les deux réclamations faites à la Ville, 1° suppression du chalet, 2° cessation de la servitude, feraient l’objet d’une proposition conditionnelle à l’acceptation du principe de donner à la voie publique un supplément de surface aux dépens du fossé.
Le soussigné ne peut suivre les déductions historiques sur lesquelles s’appuye la municipalité de Saint-Germain pour demander que l’Etat restitue une partie de surface des fossés du château comme ayant été autrefois prise à ses dépens : la citation d’un passage du texte qui accompagne la description du château de Saint-Germain par Androuet du Cerceau engagerait aussi à se reporter au plan figurant au livre « Les plus excellents bâtiments de France » ; on y verrait que le périmètre du château avait un tout autre contour que celui actuel. Suivant le plan dont il est fait mention, des bâtiments, une vase cour, occupaient la place entière.
Mais des volontés souveraines sont intervenues depuis, il est visible que tout a été modifié de ce côté, lors des travaux exécutés par Mansart pour construire les ailes aujourd’hui disparues ; des abandons et des compensations ont été consentis, et fort largement, comme le démontrent les calques ci-joints ; il n’y a donc rien de soutenable par la municipalité de ce côté ; on peut considérer encore qu’il y a état de faite depuis 1680 au moins.
A la page 3 du mémoire présenté par la Ville, il est dit que la restauration du château de Saint-Germain a été entreprise dans le but de reconstituer ce monument, dans son ensemble et dans ses détails, tel qu’il existait sous le règne de François Ier.
La réalisation finale est proche, et l’on a suivi les projets approuvés ; aucun retour ne peut plus être fait au passé et, par conséquent, au périmètre datant du XVIIe siècle, sans des conditions, d’ailleurs très conciliantes, que propose l’architecte du château.
Il semblerait, suivant l’opinion de la municipalité, que la rectification des murs, telle qu’elle la réclame, devrait être faite aux frais de l’Etat et que le travail serait la conséquence des dessins dressés par M. Millet, auteur du projet de restauration ; c’est erroné : le devis général ne comprend qu’une somme de 49000 francs pour la mise en état des murs des fossés : cette somme sera à peine suffisante pour le travail indispensable sur un périmètre encore considérable ; ces murs jusqu’à présent n’ont été réparés que partiellement du côté du nord et de l’est et aussi à l’angle sud-ouest (travaux faits par les soins de M. Millet) et, dernière remarque, l’éminent architecte ne se proposait pas de modifier plus tard ce qu’il ordonnait, car la partie sud-ouest dont on demande la reconstruction sur le crédit d’achèvement de la restauration était parmi les murs qu’il faisait réparer.
De l’avis du soussigné, les arguments mis en avant par le conseil municipal n’ont aucune valeur, comme pourra l’apprécier l’administration des Bâtiments civils.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Paris, le 15 septembre 1911
Rapport de l’inspecteur général de la 1ère division des Bâtiments civils à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts (bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux)
En réponse à votre lettre du 14 septembre courant, j’ai l’honneur de vous faire savoir que j’ai eu l’occasion, ces jours derniers, d’examiner à nouveau sur place avec M. l’architecte Daumet la question du rétrécissement, au profit de la voir publique, du fossé, côté de la place Thiers, du château de Saint-Germain, et que ce rétrécissement, suivant le tracé que vous avez bien voulu me communiquer et dont j’ai pu me rendre compte, ne nuirait d’aucune façon au bon aspect du château. Je suis donc d’avis d’accueillir favorablement la demande de la municipalité de Saint-Germain, à la condition toutefois, et sine qua non, que l’élargissement de la place Thiers pris sur le fossé du château ne sera pas au moyen proposé d’un encorbellement en ciment armé qui serait d’un aspect déplorable, mais au moyen d’arcades en sous-sol, ouvertes sur le devant, de manière à pouvoir utiliser le terrain, et dont la face sur le fossé serait en pierre dure, le reste pouvant être en meulière ou autres matériaux offrant les mêmes garanties de solidité et de durée que la pierre.
Quant aux autres conditions, elles doivent être celles formulées par M. Daumet en son rapport du 29 août 1911, c’est-à-dire que l’on fera disparaître l’affreux et dégoûtant chalet de nécessités ainsi que les urinoirs qui déshonorent la place et l’entrée du château et qu’on fera cesser la servitude d’écoulement des eaux de surface de cette place à travers le parc.
Quant au partage de la dépense, en ce qui concerne le rétrécissement du fossé pour élargir la place Thiers et qui serait, selon M. Daumet, entre six intéressés, c’est à vous qu’il appartient de décider.
C. Moyaux »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport sur la restauration de la chapelle et sur le déplacement de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Commission des Monuments historiques
Rapport à la commission par M. Selmersheim, inspecteur général, sur le château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Séance du comité du 7 janvier 1907
Monsieur l’architecte Daumet soumet à l’approbation 2 propositions relatives au château de Saint-Germain-en-Laye, savoir :
1° la suppression de la flèche de la chapelle,
2° la translation du cadran situé au sommet du donjon de Charles V dans l’encadrement préparé au XVIIe siècle au 1er étage au-dessus de la porte d’entrée.
Relativement à la flèche, M. l’architecte du château expose que la chapelle est affectée, par le service de conservation du musée, en division spéciale d’archéologie funéraire gallo-romaine, et en dépôt de fragments sculptés retrouvés lors de la restauration. Cette décision excluant tout retour de la chapelle à l’usage du culte, il lui paraît inutile de terminer cette œuvre décorative dont l’exécution serait coûteuse : il propose en conséquence la dépose de cette charpente et le rétablissement du comble dans sa forme générale.
Pour le cadran de la façade ouest, M. Daumet fait valoir qu’au XVIIe siècle, lors des grands changements et agrandissements exécutés au château de Saint-Germain, un encadrement composé de volutes et de draperies fut préparé pour recevoir un cadran, lequel encadrement existe encore au-dessus de la porte principale du château. Il propose de reporter le cadran édifié par Millet au sommet de la tour du XIVe siècle dans cet emplacement, estimant que le rétablissement du parement de la tour rendrait à cette partie, la plus sévère du château, sa simplicité d’origine.
Relativement à la première proposition, il y a lieu de convenir avec l’architecte que l’achèvement de la flèche de la chapelle ne présente guère d’intérêt, étant donné l’affectation actuelle de ce monument. Les motifs qui avaient guidé Millet dans cette conception étaient d’ordre traditionnel, et inspirés par les exemples similaires existant sur quelques monuments du Moyen Âge. Nous nous rangeons volontiers à l’avis de la suppression de cette charpente et à la continuation du comble, dont le chevet pourra recevoir la croix en fer édifiée au sommet de la pyramide.
Pour le cadran, notre avis est qu’il serait fâcheux de supprimer la conception de Millet, d’abord parce que cette applique ne nuit pas à « la simplicité d’origine » que prône M. Daumet, et que la proximité de l’horloge, placée en arrière, assure son bon fonctionnement, ensuite parce que le cadran en lave émaillée est de dimension beaucoup plus restreinte que l’espace fourni par l’entourage XVIIe siècle, ce qui rend son adaptation difficile. On peut faire valoir d’autre part que l’éloignement du mécanisme, placé dans une petite construction en arrière du donjon, est une autre difficulté.
Enfin, n’est-il pas permis de regretter l’obstruction d’une fenêtre primitive de la façade ouest pour une décoration d’un médiocre intérêt, rompant l’harmonie de cette façade ?
Notre avis est qu’il convient de laisser subsister le cadran à la place prévue par le précédent architecte, et qu’il ne paraît y avoir aucun inconvénient à supprimer la décoration du XVIIe siècle dont le type similaire existe dans la cour, sur la tourelle sud-ouest.
Paris, le 19 décembre 1906
Selmersheim »

Rapport de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 11 février 1897
Rapport à monsieur le ministre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Monsieur le Ministre,
Chargé de diriger les travaux d’achèvement de la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain, j’avais l’année dernière réclamé l’examen par la commission des Monuments historiques de propositions relatives à la reconstruction de la rose du pignon de la chapelle, pignon aujourd’hui masqué par des constructions datant de l’époque de François Ier et modifiées profondément au XVIIe siècle.
Ces constructions conçues sans préoccupation de conserver l’une des œuvres les plus intéressantes du Moyen Âge ont eu pour fâcheuses conséquences la dislocation de la rose, dont toutes les parties constitutives subsistent, mais ont été englobées dans le mur qui sépare la chapelle de la salle dite de Mars. Un des dosserets portant la voûte de cette salle a tranché les réseaux de la rose. Enfin le mur pignon correspondant à l’extrémité de cette salle et d’autres adjonctions ont achevé encore de mutiler un motif de décoration que Violet-le-Duc cite dans son Dictionnaire comme l’un des exemples les plus remarquables de l’art ogival.
J’avais proposé de dégager la rose en créant en avant et aux dépens de la salle de Mars un assez vaste espace, afin que les visiteurs du musée puissent juger de la beauté de l’œuvre reconstituée avec tous ses détails. Cette tentative était, je l’ai reconnu, d’une réalisation difficile. La proposition a été faite de s’en tenir au projet consistant à reconstruire la rose en l’isolant du mur qui l’aveugle, ce qui paraîtrait, peut-on craindre, un mode insuffisant de rendre à la rose toute sa valeur. La difficulté de réduire à une faible section le dosseret de voûte qui supporte l’arc doubleau de la voûte de la salle de Mars était aussi un motif pour rechercher une autre solution.
Malgré les remarques qui précèdent, la commission, après examen, a décidé qu’il y avait lieu de reconstituer la salle de Mars dans son état primitif, c’est-à-dire telle que l’indique le plan de Du Cerceau. Ce plan comportait à l’époque de la publication des « Plus excellents bâtimens de France » une déformation des deux dernières travées de voûte par la forte obliquité du mur ouest, obliquité qui a disparu lors de la construction au XVIIe siècle de tout un corps de bâtiment qui doit être démoli à son tour.
En étudiant la solution dans le sens de la décision prise de rétablir la salle avec ses déformations, j’ai dû rechercher si on pouvait le faire avec sûreté. Les murs, les voûtes ont été refaits, on est donc en présence que de gravures très précieuses en ce qui concerne le plan, mais très vagues pour la façade. Doit-on refondre un bâtiment dont la plupart des éléments ont disparu ? Doit-on rétablir des déformations qui, si elles existaient, seraient à respecter, mais qui ne donneraient que des effets d’irrégularité sans charme ? Doit-on passer à l’exécution sans examiner une hypothèse consistant à limiter la longueur de la salle de Mars aux travées intactes et d’origine de cette salle, en ne reconstruisant par les deux travées frappées de déformation.
A mon avis, Monsieur le Ministre, il faudrait renoncer à rétablir ces deux travées. Un grand avantage résulterait de la limitation de la longueur de la salle de Mars : le mur d’extrémité de cette salle formerait façade de retour, il tiendrait lieu d’un mur de refend percé d’arcades et de portes prévues au projet approuvé.
On a déjà renoncé à reconstruire à neuf sur un tout autre plan l’énorme bâtiment du XVIIe siècle qui doit disparaître. La limitation en longueur de la salle de Mars réduite à ses travées d’origine et subsistant encore ainsi que le renoncement à refaire un bâtiment tronqué d’obliquité aurait pour conséquence de rendre apparente la façade de la chapelle, par conséquent aussi la rose en son entier, enfin tout le pignon que la forme du comble détermine sûrement. On remettrait enfin en honneur une façade dont les principaux sont encore en place et qui, restaurée ou plus exactement reproduite, donnerait un intérêt très vif à cette partie du château.
Le mur prévu aux dessins dressés par M. Millet pour limiter la salle de Mars comportait une cheminée monumentale. Le plan de Du Cerceau ne renseigne pas à cet égard. Il serait plus simple de faire ce mur plein pouvant recevoir une décoration picturale ou le tableau représentant « l’Age de pierre » de Cormon dont le sujet est si bien approprié au musée gallo-romain à la place qu’il occupe déjà.
Je dois ajouter, Monsieur le Ministre, que les propositions qui précèdent sont simplificatives, si elles adoptées un amoindrissement de dépense considérable en résulterait. Les pièces servant au musée sont déjà nombreuses, les restaurations des étages inférieurs à la salle de Mars ajouteront des surfaces considérables à celles déjà disponibles et on peut prévoir qu’elles suffiront amplement à contenir les objets qui s’ajoutent aux collections et s’y ajouteront dans l’avenir.
Afin de rendre sensibles les propositions que je croix devoir faire, je joins au présent rapport des dessins comparatifs entre ce que serait le château restauré en prenant les indication de l’ouvrage de Du Cerceau comme devant être reproduites, et les modifications que des études attentives m’ont suggérées.
J’espère, Monsieur le Ministre, que la commission des Monuments historiques ne verra dans ma nouvelle proposition que le désir de voir remettre en évidence et telle qu’elle a été conçue la rose de la chapelle de Saint-Germain, œuvre remarquable, d’un caractère authentique indiscutable, et non une reconstitution problématique de l’extrémité de façade dont tout vestige a disparu. Si vous en jugez ainsi, je vous propose, Monsieur le Ministre, de renvoyer l’examen des dessins et des motifs marqués à la commission, qui pourrait m’entendre avant de prendre une décision sur une question dont la solution imposé à la suite des travaux en cours d’exécution.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet
L’architecte du château de Saint-Germain »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

État de propositions pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Réfections et grosses réparations
Etat sommaire des propositions faites pour les travaux de réfections et de grosses réparations à exécuter dans les bâtiments et dépendances du château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1905
Monsieur Daumet, architecte du château de Saint-Germain-en-Laye
Propositions de travaux
Travaux très urgents

  1. Continuation de la restauration du château : 100000 f.
    Observations de l’architecte :
    Continuation de travaux en cours d’exécution, dont l’achèvement s’impose.
    Observations de l’inspecteur général :
    Evidemment, il faut continuer ces travaux si bien commencés et le crédit de 100000 francs est le même que tous les ans. Du reste, les travaux sont très avancés et bientôt l’on pourra voir le château terminé dans son ensemble.
    C. Moyaux
    Total des travaux très urgents : 100000 f.
    Total des propositions pour 19085 : 100000 f.
    Détail estimatif :
  2. Continuation des travaux de la restauration du bâtiment ouest, maçonnerie : 6000 f. 00
  3. Continuation de la construction du pavillon sud-ouest, maçonnerie : 67500 f. 00
  4. Charpente : 5000 f. 00
  5. Serrurerie (chaînages, poutres, etc.) : 3000 f. 00
  6. Enlèvement de gravois : 1000 f. 00
  7. Carrelage du chemin de ronde à l’entresol du bâtiment ouest : 2000 f. 00
  8. Achèvement du bas-relief au-dessus de l’entrée principale du château, sculpture artistique : 7000 f. 00
  9. Idem, sculpture ornementale : 1200 f. 00
  10. Divers : 2538 f. 10
    Ensemble : 95238 f. 10
    Honoraires de l’architecte et du vérificateur, 5 % : 4761 f. 90
    Total pareil : 100000 f. »

Ministère de l'Instruction publique

État de propositions pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Réfections et grosses réparations
Etat sommaire des propositions faites pour les travaux de réfections et de grosses réparations à exécuter dans les bâtiments du château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1903
Monsieur Daumet, architecte du château de Saint-Germain
Propositions de travaux
Château
Travaux très urgents

  1. Continuation de la restauration du château : 100000 f.
    Observations de l’architecte :
    Continuation d’un travail en cours d’exécution, dont l’achèvement s’impose.
    Observations de l’inspecteur général :
    Rien à dire, sinon qu’il faut continuer les travaux commencés
    C. Moyaux
    Total des travaux très urgents, château : 100000 f.
    Total des propositions pour 1903 : 100000 f. »

Ministère de l'Instruction publique

État de propositions pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Réfections et grosses réparations
Etat sommaire des propositions faites pour les travaux de réfections et de grosses réparations à exécuter dans les bâtiments et dépendances du château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1904
Monsieur Daumet, architecte du château de Saint-Germain-en-Laye
Propositions de travaux
Travaux très urgents

  1. Continuation de la restauration du château : 100000 f.
    Observations de l’architecte :
    Continuation de travaux en cours d’exécution, dont l’achèvement s’impose.
    Observations de l’inspecteur général :
    Ces travaux doivent être continués jusqu’à l’achèvement, qui ne devrait plus tarder. C’est encore une affaire de quelques années.
    C. Moyaux
    Total des travaux très urgents : 100000 f.
    Total des propositions pour 1904 : 100000 f. »

Ministère de l'Instruction publique

État de propositions pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Réfections et grosses réparations
Etat sommaire des propositions faites pour les travaux de réfections et de grosses réparations à exécuter dans les bâtiments du château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1901
Monsieur Daumet, architecte du château de Saint-Germain
Propositions de travaux
Château
Travaux très urgents

  1. Continuation de la restauration du château, conformément aux dispositions arrêtées par MM. les inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques, contribution des Bâtiments civils : 100000 f.
    [Observations de l’architecte :] Continuation d’un travail en cours d’exécution, dont l’achèvement s’impose.
    [Observations de l’inspecteur général :] A continuer, bien entendu.
    Total des travaux très urgents, château : 100000 f.
    Ateliers du musée
    Travaux très urgents
  2. Construction d’un atelier de moulage à la Villa Saint-Germain : 25000 f.
    [Observations de l’architecte :] La construction d’un atelier de moulage à la Villa Saint-Germain est très urgente 1° parce qu’elle réunit en un même endroit, la Villa Saint-Germain, l’ensemble des ateliers du musée, 2° parce que le musée abandonnant par suite de la construction les locaux qu’il occupe à l’ancienne vénerie, le service du jardinage des parterres pourra prendre possession de ces locaux qui, à cause de leur exposition au midi, constitueront une excellente remise pour les plantes délicates pendant l’hiver.
    [Observations de l’inspecteur général :] Question d’utilité à trancher par l’administration.
    C. Moyaux
    Total des travaux très urgents, ateliers du musée : 25000 f.
    Total des propositions pour 1901 : 125000 f. »

Ministère de l'Instruction publique

Acte de baptême de Marie-Thérèse Le Petit de Verno dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine étant sa marraine

« Le 9e jour d’aoust 1672, jour de mardy, furent supplées les ceremonies du saint sacrement de baptesme en la chapelle du chasteau vieil de ce lieu de Saint Germain en Laye par monseigneur l’evesque de Condon, precepteur de monseigneur le Dauphin, en presence et du consentement de moy curé soubzsigné, à Marie Therese, ondoyée par M. le curé de Cheche le 9e de may 1664, fille de feu haut et puissant seigneur messire Henry Marc Anthoine Le Petit de Verno, chevallier, seigneur marquis de Chausserays, et de haute et puissante dame Anne Ursule de Cossé de Brissacq, son espouse, le parrein hault et puissant prince monseigneur le Dauphin, fils aisné de France, la marreine tres haute et vertueuse princesse Marie Therese d’Austriche, reyne de France. »

Acte de baptême de Marie-Thérèse Soulaigre, fille du concierge, dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine étant sa marraine

« Ce jourd’huy dernier avril mil six cens soixante et treize, ont esté supplées les seremonies du baptesme à Marie Therese, ondoyée par nous avec la permission de monseigneur l’archevesque de Paris, fille de noble homme Henry Sousleigre, conssierge du chasteau vieux de ce lieu, et de damoiselle Anthoynette de Lonneiris, ses pere et mere, le parrein tres haut et tres puissant prince monseigneur le Daulphin, la mareine tres haulte et tres puissante princesse Marie Thereise d’Autriche, reyne de France, les seremonies, avec nostre consentement, par monseigneur l’evesque de Langres, premier aumosnier de la Reyne, representée par moy curé revestu de mon surplis et estoille, lesquels ont signé.
Marie Terese »

Acte de baptême de Marie-Thérèse Treheux dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine étant sa marraine

« Ce jourd’huy quinzieme fevrier mil six cent soixante et dix sept, ont esté suplées au chateau viel de ce lieu les ceremonies du baptesme par monseigneur Benigne Bossuet, entien evesque de Condon et precepteur de monseigneur le Daulphin, à Marie Louise Thereise, ondoiée en cette parroisse avec la permission de monseigneur l’archevesque de Paris, fille d’Estienne Treheux, garçon de la chambre de la Reyne, et de Louise Arnou, ses pere et mere, le parein monseigneur le Daulphin, la mareine tres haulte et tres puissante princesse Marie Theraise d’Autriche, reyne de France, lesquels ont signé en presence de moy curé soubzsigné.
Marie Terese
Louis
J. Benigne, a. e. de Condom
Cagnyé »

Acte de baptême de Marie-Thérèse de Felix dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine étant sa marraine

« Le 24e mars 1670, furent supplées les ceremonies du saint sacrement de baptesme en la chapelle du chasteau vieil, es presence et du consentement de moy soubz signé curé, par M. l’abbé de Gordes, premier aumosnier de la Reyne, à Marie Therese, née du 27e janvier 1667 et ondoyée par M. le curé de Bussiere au diocese de Langres, fille de noble homme François Henry de Felix, escuyer, sieur de Provercher, et de damoiselle Margueritte de La Chassagne, sa femme, le parrein Louys, fils aisné et dauphin de France, la marreine tres haute et tres puissante princesse reyne de France Marie Therese d’Austriche. »

Acte de baptême de Marie-Thérèse de Very dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine étant sa marraine

« Le 12e jour d’aoust 1672, furent supplées les ceremonies du saint sacrement de baptesme en la chapelle du chasteau vieil de ce lieu de Saint Germain en Laye à Marie Therese, née du jeudy 11e de febvrier 1668 et ondoyée par M. Josdon, curé de Briare, fille de noble homme François de Very, escuyer, seigneur des grandes et petites Chastres, et de damoiselle Elisabeth Françoise de Beudot, sa femme, et lesd. ceremonies supplées par monseigneur l’evesque de Condon, precepteur de monseigneur le Dauphin, en presence de M. le curé de ced. lieu et de son consentement, revestu de son surplis avec l’estolle au col, le parrein mond. seigneur le Dauphin, la marreine tres haute et tres puissante princesse Marie Therese d’Austriche, reyne de France. »

Acte de baptême de Marie-Thérèse-Louise de Lambert dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine étant sa marraine

« Ce jourd’huy sixieme janvier mil six cens soixante et dix neuf, ont esté supplées les ceremonies du baptesme en la chapelle du chasteau vieil par M. l’evesque duc de Langre à Marie Thereze Louise, ondoyée avec la permission de monseigneur l’archevesque, fille d’Henry de Lanbert, sieur du Change, et de dame Catherine Giotte du Dognon, les pere et mere, le parain tres haut et tres puissant prince monseigneur le Dauphin, la mareine tres haulte et tres puissante princesse Marie Thereze d’Austriche, reyne de France, lesquels ont signé, le tout en presence et du consentement de moy curé soubsigné.
Marie Terese
Louis »

Acte de baptême de Marie-Thérèse-Louise de Senneterre dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine étant sa marraine

« Ce jourd’huy quatriesme juin mil six cens soixante et seze ont esté supplées les ceremonies du baptesme en la chapelle du chasteau vieil de ce lieu par Son Altesse monseigneur le cardinal de Bonzi, grand aumosnier de France, à Marie Thereze Louise, aagée de cinq ans six mois, ondoyée à Grenoble, fille de messire Henry, marquis de Seneterre, compte de Lestrange, et de dame dame Anne de Longueval Crecy, ses pere et mere, le parrein tres haut et tres puissant prince monseigneur le Dauphin, la marreine tres haute et tres puissante princesse Marie Therese d’Autriche, reune de France, le tout en presence et du consentement de moy curé soubsigné
Cagnyé, Boullard »

Acte de mariage du duc de Guise et d’Élisabeth d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Le 4e jour de may 1667, furent supplées les ceremonies du saint sacrement de baptesme à Louys, né du premier jour de juillet 1666 et ondoyé par M. le curé de ce lieu de Saint Germain en Laye (avec la permission de M. d’Orleans, grand vicaire en ce mesme lieu) dans le chasteau neuf, lieu de sa naissance, et lesd. ceremonies administrées dans la chapelle du chasteau vieil par M. l’abbé de [vide], aumosnier du Roy, avec la permission et consentement dud. sieur curé, y present en son habit d’eglise avec l’estolle au col, et led. Louys fils de noble homme [vide] et de dame [vide], nourrisse de monseigneur le Dauphin, Fils aisné de France, le parrein tres puissant et magnanime prince Louys XIIII du nom, tres chrestien roy de France et de Navarre, present, et qui a donné son nom aud. baptisé, la marreine damoiselle [vide], fille de haut haut et puissant seigneur Philippes de La Motte Houdancourt, vivant duc de Cardone, pair et mareschal de France, et de madame Louyse de Prie, son espouse, et à present sa veufve, gouvernante de mond. seigneur le Dauphin, de Madame royalle et des autres Enfants de France. »

Acte de mariage du prince et de la princesse de Conti dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy seizieme janvier mil six cens quatre vingts, a esté fait et solemnisé en face de Sainte Eglise en la chapelle du chasteau vieil de ce lieu par eminentissime monseigneur Emmanuel Theodoze de La Tour d’Auvergne, cardinal de Bouillon, grand aumonier de France, le mariage de tres hault et puissant prince Arman Louis de Bourbon, prince de Conty, prince du sang, pair de France, filz aisné de deffunts tres hault et puissant prince Arman de Bourbon, prince de Conty, prince du sang, pair de France, gouverneur lieutenant general pour Sa Majsté en la province de Languedoc, et de tres haulte et puissante princesse Anne Marie Martinozzy, son espouse, d’une part, et tres haulte et puissante princesse madmoiselle Marie Anne de Bourbon, fille naturelle et legitimée du Roy, d’autre part, apres la publication des deux premiers bans et dispence du troizieme de monseigneur l’archevesque en datte du treizieme janvier du mesme mois au prosne de la grande messe parroissiale de cedict lieu et des eglises parroissiales de Saint André des Arts et de Saint Eustache à Paris ainsi qu’il apert par les certificats des sieurs curés desdictz parroisses aussi en datte du neufvieme et quinzieme du present, qui sont demeurez entre nos mains, et les fiançailles faictes audict chasteau en l’appartement de Sa Majesté le jour de hier par mondit seigneur cardinal, ledict mariage fait en presence et sous le bon plaisir de Sa Majesté, de tres haulte, tres puissante et tres excellente princesse Marie Thereze, par la grace de Dieu reyne de France et de Navarre et epouze de Sad. Majesté, de tres hault, tres puissant et tres excellent prince monseigneur Louis, dauphin de France, de tres hault et tres puissant prince monseigneur Philippe de France, frere unique de Sadicte Majesté, duc d’Orleans, de tres haulte et tres puissante princesse madame Elizabeth Charlotte, epouse de Son Altesse royale, de tres hault et puissant prince Louis, duc de Bourbon, premier prince du sang, premier pair et grand maistre de France, duc d’Anguien, Chasteauroux et Monmorency, oncle et tuteur honnoraire, ledict mariage fait du consentement de monseigneur François de Chamvalon, archevesque de Paris, duc et pair de France, commandeur des ordres du Roy, et en presence de moy curé soubsigné revestu de mon surpelis et estole, lesquels ont signé à la reserve de monseigneur le Dauphin, de Monsieur, frere unique du Roy, de madame Elizabeth Charlotte son epouse, lesquels n’ont signé, leur rang ayant esté remply par inadvertence ; approuvé par le Roy.
Louis
Marie Terese
Louis de Bourbon
Louis Armand de Bourbon
Marie Anne de Bourbon, l. de France
Cagnyé
[…]
Ce jourd’huy seizieme janvier mil six cens quatre vingts, sur les onze heures du roi, au chasteau neuf de ce lieu, a esté faicte la benediction du lict de tres hault et puissant prince Arman Louis de Bourbon, prince de Conty, prince du sang, pair de France, filz aisné de deffunts tres hault et puissant prince Arman de Bourbon, prince de Conty, prince du sang, pair de France, gouverneur lieutenant general pour Sa Majesté en la province du Languedoc, et tres haulte et puissante princesse Anne Marie Martinozzy, son espouse, et tres haulte et puissante princesse madmoiselle Marie Anne de Bourbon, fille naturelle et legitimée du Roy, en l’appartement que Sad. Majesté avoit fait preparer pour cest effect, par eminentissime monseigneur Emmanuel Theodoze de La Tour d’Auvergne, cardinal de Bouillon, grand aumosnier de France, en presence de tres hault, tres puissant et tres excellent prince Louis quatorzieme, par la grace de Dieu roy de France et de Navarre, et tres haulte, tres puissante et tres excellente princesse Marie Thereze, par la grace de Dieu reyne de France et de Navarre et epouse de Sad. Majesté, et de tres hault, tres puissant et tres excellent prince monseigneur Louis, dauphin de France, de tres hault, tres puissant prince monseigneur Philippe de France, frere unique de Sad. Majesté, duc d’Orleans, et de tres haulte, tres puissante princesse madame Elizabeth Charlotte, epouse de Son Altesse royale, et de moy curé subsigné revestu de mon surplis et estole.
Louis
Cagnyé »

Acte de naissance du duc d’Anjou à Saint-Germain-en-Laye

« Le 5e jour d’aoust 1668, fut les 8 heures trois quarts du matin, nasquit dans le chasteau vieil de Saint Germain en Laye le second fils de France monseigneur le duc d’Anjou, et sa naissance suivie et accompagnée de acclamations et resjouissances publicques apres le Te Deum et chanté en l’eglise parroissialle, par ordre de M. le curé, en action de graces à Dieu, et le soir en furent aussi faicts les feus de joye par toutes les rues avec chandelles mises par toutes les fenestres. »

Acte de naissance du duc d’Anjou à Saint-Germain-en-Laye

« Le mardy 14e de juin 1672, à douze heures et un quart apres minuict, fut né et ondoyé dans le chasteau vieil de Saint Germain en Laye monseigneur le duc d’Anjou, fils de tres puissant monarque Louys 14e, roy de France et de Navarre, et de tres haulte et religieuse princesse Marie Therese, reyne regente en France pour l’absence dud. seigneur Roy son mary, et l’ondoyement faict par Son Eminence cardinal de Bonzi, grand aumosnier de lad. dame Reyne, M. le curé l’assistant et estant present revestu de son surplis et l’estolle au col, et de son consentement. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant sa réception à Saint-Germain-en-Laye

« De Paris, le 6 mai 1667
Monseigneur,
Hier, M. Giraud me vint avertir qu’il me viendrait prendre aujourd’hui dans les carrosses du Roi et de la Reine pour me mener à Saint Germain. Nous sommes partis ce matin à six heures ; tout ce qu’il y avait ici de personnes de qualité de Piémont et de Savoie ont pris la peine d’y venir et tous en habits neufs et très lestes.
Nous sommes arrivés à Saint Germain à neuf heures ; nous avons trouvé à la descente du carrosse M. de Bonneuil, introducteur, qui nous a conduits à la chambre où l’on attend l’heure du Roi ; à dix heures et demie, j’ai été conduit à l’audience et j’ai su par M. de Bonneuil que je pouvais parler d’affaires au Roi, parce qu’il veut se décharger d’embarras, croyant de partir bientôt.
[p. 19] J’ai été conduit dans la chambre du Roi dans la manière accoutumée. Je l’ai trouvé assis dans sa ruelle, le chapeau sur la tête, vêtu d’un justaucorps de velours noir, une demi veste de dorure, et une canne à la main. Il y avait dans le balustre le duc de Bouillon et le comte du Lude, et dehors, à l’entrée, M. de Lionne et M. de Charost, capitaine des gardes, et la chambre était si pleine que j’ai eu peine à passer. J’ai fait une profonde révérence au Roi, il a levé son chapeau, puis l’a remis ; je lui ai fait les compliments de Votre Altesse royale et lui ai remis sa lettre. Il me semble qu’il n’avait point sa fierté accoutumée, mais un visage fort doux ; il m’a dit : « Il y a longtemps que je suis persuadé de l’amitié de M. le duc de Savoie, je voudrais bien pouvoir lui témoigner celle que j’ai pour lui et la passion que j’ai pour son service », puis qu’il avait bien été fâché de la [p. 20] mort de feu M. le comte de La Trinité, mais qu’il avait bien de la joie de me voir. Je lui ai après fait les compliments de Madame Royale ; il y a répondu avec de grandes marques d’estime. Il m’a demandé l’état de santé de Votre Altesse royale et de monseigneur le prince. Après lui avoir répondu qu’elles étaient parfaites, je lui ai expliqué fort au long le sujet pour lequel Votre Altesse royale m’a envoyé à lui et lui ai fait une grande déduction des affaires de Genève ; je n’y ai pas oublié une circonstance et je lui ai dit à peu près les mêmes choses que je dis à M. de Lionne quand je le vis. Le Roi ne m’a [p. 21] jamais interrompu et m’a écouté attentivement plus d’un quart d’heure, puis m’a dit qu’il ferait sur ce sujet tout ce que vous désireriez de lui, mais qu’il lui semblait que vous souhaitiez un aimable. Je lui ai dit que Votre Altesse royale ferait tout ce qu’il vous conseillerait pourvu que votre réputation fût à couvert ; il m’a expliqué qu’il songerait aux moyens pour vous faire donner les satisfactions qui sont dues à Votre Altesse royale et que pour tout ce que j’aurais à lui expliquer de la part de Votre Altesse royale, que je n’avais qu’à parler à M. de Bonneuil pour l’avertir et qu’il m’écouterait toujours volontiers. Je me suis congédié de lui et, en quittant, il m’a chargé de bien assurer Madam Royale de son amitié et de son estime. Je lui ai présenté les gentilshommes qui étaient avec moi, puis je me suis retiré à la chambre où j’avais mis pied à terre. M. le marquis de Cœuvres m’y est [p. 22] venu entretenir, et après lui M. le marquis de Bellefonds. Ce sont deux des hommes les plus accrédités à la cour pour leur sagesse et pour la guerre et tous deux bons et véritables serviteurs de Votre Altesse royale.
Nous avons dîné à la table de M. de Bellefonds, puis j’ai été conduit à l’audience chez la Reine. Je lui ai fait les compliments de Votre Altesse royale, remis sa lettre et celle de Madame Royale. elle les a reçus avec joie, elle m’a témoigné grande estime pour Vos Altesses royales et passion de les servir, et, si je ne me trompe, elle a amitié pour vous deux ; c’est une princesse accueillante et qui est belle.
A cause du prompt voyage de la cour, M. Giraud m’a conseillé de présenter aujourd’hui le tambour, si bien qu’allant à l’audience chez monsieur le Dauphin, où j’y ai trouvé les gardes sous les armes et l’officier des gardes qui les commande à la porte, et lui assis et couvert, il a levé son chapeau. Je lui ai fait la révérence et compliment de la part de Votre Altesse royale ; il s’est puis levé, le chapeau à la main, et madame [p. 23] la maréchale de La Mothe a répondu comme en l’instruisant de ce qu’il devait dire. Je lui ai après présenté le tambour, il en a été ravi, il a fallu le lui pendre au col, lui expliquer tout ; il en est empressé tout à fait et le présent a été trouvé le plus beau, le plus galant, le mieux inventé et le plus riche qui se puisse voir ; chacun court chez monsieur le Dauphin pour le voir ; l’on admire aussi les vers. Monsieur le Dauphin est un beau prince, [p. 24] un esprit vif, parle bien, mais il est opiniâtre et ne craint que le Roi ; il porte les chausses et la perruque.
De là, j’ai été conduit chez la petite Madame ; elle est tout à fait belle et bien nourrie. J’ai adressé ma parole à madame la maréchale de La Mothe et, après les compliments, parlant de sa santé et de sa beauté, je lui ai dit que nous serions bienheureux en Savoie et en Piémont si la petite Madame prenait l’inclination pour ces pays là qu’avaient mesdames Marguerite et Chrétienne, toutes deux Filles de France. Elle m’a répondu [p. 25] qu’elle souhaiterait fort des choses pareilles comme avantageuses à Madame.
Au sortir de là, nous sommes montés en carrosse et arrivés ici à sept heures. Je solliciterai à avoir mes audiences de Monsieur et de Madame d’Orléans, puis de Madame, la douairière.
[…]
[p. 28] Je viens de savoir d’un de mes amis qui vient de Saint Germain qu’après mon départ monsieur le Dauphin, conduit par madame la maréchale de La Mothe, a porté le tambour dans le Conseil, que le Roi et les ministres ont été plus de demi heure à le considérer et qu’ils l’ont admiré. Chacun demeure d’accord que l’on ne peut rien faire de plus mignon à Paris. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« De Paris, le 2 mars 1668
[…]
[p. 184] La comtesse de Saint Maurice fut lundi à Saint Germain ; il y eut quantité de princesses et de duchesses qui attendaient la Reine dans sa chambre pendant qu’elle dînait ; le Roi y entra le premier et, saluant les dames, commença par madame la princesse de Carignan, puis il alla droit à la comtesse de Saint Maurice ; la Reine lui fit aussi l’honneur de la mener promener dans son carrosses. Elle nous témoigne mille bontés et je sais qu’elle a de l’estime pour Votre Altesse royale et qu’elle aime Madame Royale. »

Récit de la célébration de Noël par la famille royale et de la première communion du Dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« De S. Germain en Laye, le 28 decembre 1674
[…]
Le 24, Leurs Majestez et monseigneur le Dauphin entendirent dans la chapelle du chasteau les vespres chantées par la Musique du Roy.
Le soir, Leursdites Majestez assisterent aux Matines et ensuite Elles entendirent apres minuit trois messes : le lendemain, jour de Noel, la grand’messe celebrée pontificalement par l’archeveque de Bourges, et l’apres disnée le sermon de l’abbé de Clermont, nommé à l’evesché de Frejus.
Le meme jour, monseigneur le Dauphin fit sa premiere communion dans la mesme chapelle, par les mains de l’ancien evesque de Condom, son precepteur, qui luy avoit donné depuis longtemps, avec une extreme application, toutes les instructions necessaires pour le disposer à bien reconnoistre l’importance de cette action. Le prince de la Roche sur Yon et le duc de Montausier, son gouverneur, tenoyent les deux bouts de la nape, et monseigneur le Dauphin s’approcha de cet auguste sacrement avec une modestie exemplaire et avec tous les temoignages possibles de religion et de pieté.
La Reyne a donné, tous ces saints jours, par une pratique continuelle d’actions chretiennes et de bonnes œuvres des temoignages ordinaires de sa devotion exemplaire.
Le Roy alla le 27 à son chasteau de Versailles, prendre le divertissement de la promenade, et mena monseigneur le Dauphin seul avec luy, dans son carrosse. »

Récit de la célébration de la Toussaint par la famille royale à Saint-Germain-en-Laye

« De S. Germain en Laye, le 2 novembre 1674
Hier, feste de tous les saints, Leurs Majestez, avec lesquelles estoit monseigneur le Dauphin, entendirent en la chapelle de ce chasteau la grande messe, celebrée par l’evesque de Cisteron, et chantée par la Musique. L’apres dinée, Elles entendirent au mesme lieu une docte et eloquente predication de l’abbé de Clermont, puis les vespres aussi chantées par la Musique. Ensuite, la Reyne alla continuer l’exercice de sa devotion, en l’eglise de la parroisse. »

Récit d’un passage du couple impérial à Saint-Germain-en-Laye

« Jeudi dernier, Saint-Germain a joui, pendant quelques minutes, de la présence de MM. MM. l’Empereur et l’Impératrice. Arrivées de Saint-Cloud vers cinq heures du soir, pour se rendre en forêt, au pavillon de la Muette, où un dîner à leur intention avait été préparé dans la journée, Leurs Majestés ont traversé, presque sans escorte et précédées seulement de quelques piqueurs, la place Royale, le Boulingrin, le Parterre, et ont relayé au rond des fleurs de notre belle Terrasse. Les chevaux et les équipages, sortis de la Vénerie une heure avant, ayant entraîné à leur suite quelques promeneurs, une foule assez compacte, grossissant d’instant en instant, environnait les voitures au moment du relai, et a témoigné de sa joie par les cris répétés de : Vive l’Empereur ! vive l’Impératrice !
Vers 10 heures du soir et après le dîner, pendant le durée duquel la musique des Guides a donné un charmant concert que l’écho de la forêt répétait au loin, Leurs Majestés sont revenues par la même route et se sont arrêtées de nouveau pour relayer au même lieu, où les attendait une foule plus considérable encore qu’à leur arrivée, qui les a saluées des mêmes acclamations.
Aussi était-ce une véritable fête pour notre ville, peu habituée maintenant à ces visites, et qui, pour la première fois, possédait alors l’Empereur et l’Impératrice. »

Lettre concernant les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye par ordre de l’empereur

« Saint-Germain, le 25 avril 1812
Le général de division, baron de l’Empire, commandant l’école militaire de cavalerie, à Son Excellence monseigneur le duc de Feltre, ministre de la Guerre
Monseigneur,
J’ai l’honneur de prévenir Votre Excellence que M. Fontaine, architecte de la Couronne, est venu aujourd’hui à Saint-Germain et m’a prévenu que Sa Majesté ayant ordonné de travailler de suite aux latrines, à la salle des visites, au réfectoire, à la carrière et à la salle de Mars, il allait s’en occuper.
Les projets sont conçus ainsi :
Les latrines resteront, à ce qu’il parait, dans le même endroit, côté nord du château, mais elles seront diminuées et totalement changées quant à la construction. La salle des visites sera la même que celle qui sert actuellement à l’escrime, rez-de-chaussée, côté est, mais augmentée de la largeur du corridor, et décorée convenablement.
Le réfectoire sera établi au rez-de-chaussée dans le vestibule qui se trouve à l’entrée de la porte Napoléon, côté ouest. Pour ce, l’on démolira plusieurs petits logements qui ont été bâtis dans son enceinte et nous servent actuellement à loger les maîtres-ouvriers.
La carrière comprendra provisoirement le terrain vide appelé parterre qui se trouve du côté nord du château. Elle sera fermée de palissade.
La salle de Mars, qui autrefois était celle de comédie, sera restaurée et continuera à servir de salle d’exercice d’hiver et d’inspection dans les mauvais temps.
Sa Majesté a affecté pour cette année un fonds de 100000 f. pour l’exécution de ces changements et constructions.
Ces travaux terminés, Sa Majesté veut que l’on s’occupe d’un appartement de réception qui portera le nom d’appartement de l’Empereur. Celui du commandant de l’école lui sera contigu. Ils seront faits dans la partie du midi du château, qui se trouve entre le pavillon sud-est et celui du midi, ce dernier compris.
Je tiendrai Votre Excellence au courant de tout ce qui sera exécuté.
Agréez, Monseigneur, l’assurance du respect avec lequel je suis votre très humble serviteur.
Baron Clément de la Roncière »

MAN 83053

Disque perforé, silex, Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), diam. 179 mm, l. 51 mm. Âge du Bronze. Don Bonassy d’Achères 1969
Verso

Les environs de Paris depuis les Temps géologiques jusque et y compris l’époque Mérovingienne, d’après les découvertes Géologiques et Archéologiques faites depuis vingt ans

Album [Table des localités, page de titre, vue de la Cour intérieure du Musée de St-Germain pendant la restauration, Terrains secondaires, Terrains tertiaires, Quaternaire ancien, Quaternaire des cavernes époque glaciaire, Quaternaire des stations à l’air libre, Polissoirs, Navigation, Monuments mégalithiques Dolmens, Tumulus, Cromlechs, les cités lacustres des bords de la Seine, La Gaule avant l’invasion, La forêt et les chênes vénérés, La Gaule en armes, la Gaule romaine, Les environs de Paris aux temps mérovingiens, Carte archéologique du département de Seine-et-Oise] : Notes, manuscrites, photographies, dessins à l’aquarelle, dessins à l’encre, stratigraphies à l’encre ou à l’aquarelle, plans à l’encre ou à l’aquarelle, relevés en plans et en coupes, document imprimé « L’opinion d’un bas-breton sur le dolmen de Conflans » par Paul Guégan.

Travaux et suivi des travaux du Château de Saint-Germain-en-laye

  • 2016006
  • Fonds
  • 1959-2016

Le fonds rassemble une typologie documentaire propre à l’activité de conservation, de restauration, d’aménagement et d’entretien d’un monument historique.

Nomenclature budgétaire
La nomenclature budgétaire des travaux de restauration est exprimée en titres (annualité), chapitres (spécialité) et articles (unité). Elle se présente sous la forme de chapitres budgétaire. Parmi les titres du budget de l’État nous retrouvons :

  • le Titre III pour les dépenses de fonctionnement des services correspondent aux dépenses courantes de l’État (personnels, fonctionnement, entretien). Dans le cadre du Domaine, il s’agit essentiellement de dépenses pour les travaux d’entretien ou d’intervention ponctuelles auxquels peuvent s’ajouter de travaux d’aménagement ou d’accueil. Les crédits ouverts sur ce titre doivent être consommés dans l’année, c’est la stricte application de l’annualité budgétaire.
  • le Titre V correspond aux dépenses d’investissement de l’État, c’est-à-dire aux travaux de gros œuvres. Ces dépenses concernent les opérations impossibles à mener en une année.

Il existe un cadre particulier du budget des monuments historiques appartenant à l’État, pour lesquelles la nomenclature budgétaire s’exprime essentiellement dans les quelques chapitres suivants :

  • chapitre 31-90 : vacations ;
  • chapitre 34-97 : fonctionnement ;
  • chapitre 35-20 : travaux d’entretien ;
  • chapitre 56-20 : travaux de grosses réparations.

Procédure pour les gros travaux
Le gros œuvre correspond aux travaux de conservation ou de restauration nécessités par l’état des monuments les plus gravement atteints. Ces travaux sont financés sur le chapitre 56-20 article 50. Ils sont menés sous la maîtrise d’ouvrage du SNT. Le maître d’œuvre est l’ACMH territorialement compétent, c’est-à-dire qu’il établit le projet et en contrôle l’exécution. Il travaille en plusieurs étapes :

  1. L’étude préalable (EP) dont l’objectif est d’avoir une connaissance précise des travaux à conduire, et de leur éventuel phasage. Elle fait l’historique du bâtiment et propose des restaurations. Elle a valeur de permis de construire.

  2. Le projet architectural et technique (PAT) fait partie du dossier d’appel d’offres (ou dossier de consultation des entreprises) et complète l’étude préalable. Il sert à la mise en concurrence des entreprises. Il comprend :

    • le cahier des clauses techniques et particulières (CCTP) ;
    • un avant-métré : énumération des unités d’œuvre entrant dans une construction et indication de la quantité nécessaire à chacune d’elles ;
    • des documents graphiques : plans, élévations, coupes, tirages photographiques, photomontages, relevés topographiques, plans cadastraux, etc.
      Un PAT est l’équivalent d’un avant-projet détaillé ou définitif (APD) qui comporte des plans détaillés des parties concernées, la définition des moyens et techniques employés, l’estimation définitive des travaux.
  3. Le marché public se compose de plusieurs pièces :

    • l’appel d’offre est la procédure de mise en concurrence et d’attribution de marché comporte le dossier de consultation des entreprises (DCE), le rapport d’analyse des offres et le procès-verbal de la commission d’ouverture des plis ;
    • l’acte d’engagement : document dans lequel l’entreprise, candidate à un marché public, présente son offre et adhère aux clauses définies par l’acheteur. Cet acte est signé par les deux parties ;
    • bordereau de prix : pièce écrite énumérant de façon détaillée les prix des différents articles ;
    • devis descriptif : description technique de l’ensemble de l’ouvrage et des modes d’exécution, les contraintes techniques et les matériaux utilisés ;
    • devis estimatif : montant estimé des travaux ;
    • devis quantitatif : liste des éléments d’ouvrages (fournitures) ;
    • cahier des clauses administratives particulières (CCAP) : pièce contractuelle rappelant les règles administratives et les pénalités encourues en cas de non-respect du contrat ;
    • cahier des clauses techniques particulières (CCTP) : pièce contractuelle détaillant les fournitures et de leur mise en œuvre ;
    • avant-métré ;
    • documents graphiques.
  4. Le suivi des travaux :

    • l’ordre de service : document enjoignant une entreprise à réaliser les travaux pour lesquels l’accord a été passé ;
    • situation de travaux : pièce établie périodiquement par le maître d’œuvre, indiquant les quantités d’ouvrages (matériaux) et les prix correspondant ;
    • comptes rendus de réunion de chantier ;
    • attachement : document écrit ou graphique réalisé au cours des travaux ou dès la fin servant à l’établissement de mémoires, et permettant la vérification des travaux ;
    • mémoire : état détaillé des travaux exécutés et des sommes dues, dressé par l’entrepreneur ou le maître d’œuvre, à la fin de travaux en vue du règlement ;
    • garantie décennale : garantie due par les constructeurs au maître d’ouvrage pendant dix ans à compter de la réception des ouvrages.
  5. La création du dossier documentaire des ouvrages exécutés (DOE ou DDOE) ou rapport de restauration.
    L’initiative du lancement d’une procédure appartient soit au directeur de l’organisme, soit aux services dépendant de la direction du patrimoine. Au cours des visites pluriannuelles faites par l’ABF, l’ACMH ou le CRMH, l’administrateur constate avec l’aide de ce dernier les désordres. Si ceux-ci sont de faible importance, il voit avec l’ABF comment les réduire, éventuellement sur des crédits d’entretien. S’ils sont importants, l’ABF saisit, en liaison avec l’administrateur, le CRMH du problème. Celui-ci, accompagné de l’ABF et de l’ACMH, prend la mesure des travaux à mener. Le CRMH, après consultation de l’administrateur sur une éventuelle priorité, commande à l’ACMH une étude préalable. La durée de l’étude préalable est de six mois. À la réception de l’étude, le CRMH demande obligatoirement l’avis de l’inspection des monuments historiques et de l’inspection générale des monuments historiques territorialement compétentes. Cet avis est réputé favorablement dans un délai de deux mois, avant de passer à la phase suivante de mise au point du projet de restauration par la commande d’un PAT. Le délai est de sept mois au minimum après la réception de la commande par l’ACMH du PAT. On peut considérer qu’à partir du moment où la commande d’étude préalable a été passée à l’ACMH, un délai moyen de deux ans est inévitable avant le commencement des travaux, compte-tenu des contraintes d’avis, de marchés, de gestion comptable, etc. Le CRMH engage les crédits et parallèlement, passe commande du PAT, prépare les marchés et les appels d’offre, passe les marchés. L’ACMH signe alors les ordres de services aux entreprises et suit le déroulement des travaux. Il importe que le règlement du chantier soit élaboré en concertation entre l’ACMH et le directeur. Chaque réunion de chantier doit se faire en présence du directeur. La réception des travaux est réalisée par l’ACMH, le directeur et le CRMH.

Procédure pour les travaux d’entretien
L’entretien correspond à l’action préventive ou curative, qui, avec des moyens réduits, empêche l’apparition d’un désordre, le supprime ou en arrête l’extension. Elle est l’entière responsabilité du directeur. L’ABF doit au cours de ses visites d’inspection pluriannuelles, le lui rappeler. L’action curative appartient à l’ABF en concertation avec l’ACMH et le directeur. L’ABF est obligatoirement le maître d’œuvre de ces travaux. Il dispose d’un crédit annuel dont il assume la programmation. L’ordre de service des travaux d’entretien est établi suivant un modèle défini. Une copie est adressée au conservateur régional ainsi qu’à l’ACMH. L’ABF signe le permis de feu autorisant l’entreprise à entreprendre des travaux.

Procédure pour les travaux neufs
Dans certains cas, des travaux d’investissement doivent être menés afin d’aménager dans le monument un accueil, des locaux professionnels, voire des bureaux ou des logements. Lorsque ces travaux ne modifient pas les parties sensibles du monument, le régime des travaux sur les immeubles classés parmi les monuments historiques ne s’applique plus. Il faut alors appliquer les textes sur l’ingénierie. Dans la plupart des cas l’initiative appartient au directeur de faire connaître, au travers de son rapport d’activité annuel, ses besoins en matière de travaux d’amélioration : de l’accueil du public, des conditions de travail de ses agents, des logements de service. Un programme détaillé de l’opération doit alors être effectué en liaison avec les utilisateurs du monument, l’ABF, l’ACMH et le CMN afin de vérifier la nécessité et la faisabilité du projet au regard des exigences des biens et du public, et du respect du monument.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

  • 2016002
  • Fonds
  • 1903-2010

Soumis au statut des « bâtiments civils et palais nationaux » à la fin du XIXe siècle, puis, à celui des « monuments historiques » en 1962, l’ancien Domaine royal de Saint-Germain-en-Laye est aujourd’hui Domaine national, domaine public et propriété de l’État, affecté au ministère en charge de la Culture. Jusqu’en 2009, date de sa fusion avec le musée d’Archéologie nationale, il est dirigé par un corps d’agents spécialisés dans la conservation du patrimoine architectural et paysager. Le fonds du Domaine national de Saint-Germain-en-Laye résulte de l’activité conjointe de l’agence d’architecture des bâtiments de France et de l’administrateur du Domaine. Cette équipe de conservateurs du patrimoine a pour mission d’assurer la conservation et la mise en valeur de ce Domaine national par l’exécution de travaux d’entretien, d’aménagement, de restauration, d’une part, et par la gestion du personnel des services de surveillance et du jardin d’autre part.

Architectes de l’État : les architectes en chef des monuments historiques (ACMH)
La loi du 30 mars 1887 pour la conservation des monuments historiques Comprend des dispositions instituant le corps des architectes en chef des monuments historiques (ACMH) instauré par le décret du 26 janvier 1892 et dont les statuts sont fixé en 1907. Recruté par un concours d’État, l’ACMH est nommé dans une circonscription par le ministre en charge de la Culture. Il formule toute proposition et avis pour la protection, la bonne conservation, la mise en valeur et la réutilisation des immeubles protégés. Il assiste la conservation régionale des monuments historiques pour la programmation annuelle des travaux. Il définit à la demande du conservateur régional les propositions d’études préalables aux travaux de restauration des monuments historiques classés. Il est chargé, en tant que maître d’œuvre, de diriger les travaux.
Pendant longtemps la conservation du Domaine est distincte de celle du château de Saint-Germain-en-Laye, et relève de l’attribution d’un architecte ou d’un ingénieur nommé par l’administration centrale. Nous sommes parvenus à reconstituer la liste des architectes successifs depuis le règne de Louis-Philippe, sous réserve de nouvelles recherches. Alexandre Prosper Loaisel de Tréogate, « ingénieur des parterres », est connu pour avoir aménagé les jardins suite à la construction de la gare de Saint-Germain en 1847. Vers 1849-1852/1854, Jules Alexandre Cailloux, « architecte des parterres et terrasse », est chargé de la surveillance, de la conservation de la terrasse et du parterre, avant l’arrivée d’un certain Monsieur Dufrayer. À partir de 1879, la fonction conservation du Domaine et celle du château fusionnent. Joseph-Auguste Lafollye (1828-1891), déjà en charge du Domaine, poursuit les travaux de restauration du château entrepris par Eugène Louis Millet (1819-1879) depuis 1855. Pierre-Gérôme-Honoré Daumet (1826-1911) assure la conservation de 1889 à 1911. Louis Jean Hulot (1871-1959), architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, est ensuite responsable de l’entretien de 1912 à 1939. Son successeur, Jean-Baptiste Hourlier (1897-1987) de 1939 à 1966, est le premier à être appelé « architecte en chef du Domaine de Saint-Germain-en-Laye ». Aujourd’hui, et sous réserve de la découverte de nouveaux documents, il est l’auteur des archives les plus anciennes du fonds. Lui succèdent les architectes en chef des monuments historiques (ACMH) à l’origine de la majorité de la production documentaire du fonds : Louis Blanchet (1927-) de 1966 à 1992, et Bernard Voinchet (1944-) de 1992 à 2001. Le 14 novembre 2001 Jacques Moulin est nommé ACMH pour le « parc du domaine de Saint-Germain-en-Laye ». Cependant le SNT demeure en relation avec Bernard Voinchet jusqu’en 2008 pour l’achèvement des travaux déjà engagés afin d’assurer leur continuité. Entre 2008 et 2010, l’architecte urbaniste de l’État Anne Staub reprend les fonctions. Depuis 2010, Régis Martin est le nouvel ACMH commun au château et au Domaine.
FONCTIONS ET ACTIVITES
Conservation d’un Domaine national
Nomenclature budgétaire. La nomenclature budgétaire des travaux de restauration est exprimée en titres (annualité), chapitres (spécialité) et articles (unité). Elle se présente sous la forme de chapitres budgétaire. Parmi les titres du budget de l’État nous retrouvons :

  • le Titre III pour les dépenses de fonctionnement des services correspondent aux dépenses courantes de l’État (personnels, fonctionnement, entretien). Dans le cadre du Domaine, il s’agit essentiellement de dépenses pour les travaux d’entretien ou d’intervention ponctuelles auxquels peuvent s’ajouter de travaux d’aménagement ou d’accueil. Les crédits ouverts sur ce titre doivent être consommés dans l’année, c’est la stricte application de l’annualité budgétaire.
  • le Titre V correspond aux dépenses d’investissement de l’État, c’est-à-dire aux travaux de gros œuvres. Ces dépenses concernent les opérations impossibles à mener en une année.

Il existe un cadre particulier du budget des monuments historiques appartenant à l’État, pour lesquelles la nomenclature budgétaire s’exprime essentiellement dans les quelques chapitres suivants :

  • chapitre 31-90 : vacations ;
  • chapitre 34-97 : fonctionnement ;
  • chapitre 35-20 : travaux d’entretien ;
  • chapitre 56-20 : travaux de grosses réparations.

Procédure pour les gros travaux. Il s’agit de travaux de conservation ou de restauration nécessités par l’état des monuments les plus gravement atteints. Ces travaux sont financés sur le chapitre 56-20 article 50. Ils sont menés sous la maîtrise d’ouvrage des DRAC ou du SNT. Le maître d’œuvre est l’ACMH territorialement compétent, c’est-à-dire qu’il établit le projet et en contrôle l’exécution. Il travaille en plusieurs étapes :

L’étude préalable (EP) dont l’objectif est d’avoir une connaissance précise des travaux à conduire, et de leur éventuel phasage. Elle fait l’historique du bâtiment et propose des restaurations. Elle a valeur de permis de construire.

Le projet architectural et technique (PAT) fait partie du dossier d’appel d’offres (ou dossier de consultation des entreprises) et complète l’étude préalable. Il sert à la mise en concurrence des entreprises. Il comprend :

  • le cahier des clauses techniques et particulières (CCTP) ;
  • un avant-métré : énumération des unités d’œuvre entrant dans une construction et indication de la quantité nécessaire à chacune d’elles ;
  • des documents graphiques : plans, élévations, coupes, tirages photographiques, photomontages, relevés topographiques, plans cadastraux, etc.
    Un PAT est l’équivalent d’un avant-projet détaillé ou définitif (APD) qui comporte des plans détaillés des parties concernées, la définition des moyens et techniques employés, l’estimation définitive des travaux.

Le marché public se compose de plusieurs pièces :

  • l’appel d’offre est la procédure de mise en concurrence et d’attribution de marché comporte le dossier de consultation des entreprises (DCE), le rapport d’analyse des offres et le procès-verbal de la commission d’ouverture des plis ;
  • l’acte d’engagement : document dans lequel l’entreprise, candidate à un marché public, présente son offre et adhère aux clauses définies par l’acheteur. Cet acte est signé par les deux parties ;
  • bordereau de prix : pièce écrite énumérant de façon détaillée les prix des différents articles ;
  • devis descriptif : description technique de l’ensemble de l’ouvrage et des modes d’exécution, les contraintes techniques et les matériaux utilisés ;
  • devis estimatif : montant estimé des travaux ;
  • devis quantitatif : liste des éléments d’ouvrages (fournitures) ;
  • cahier des clauses administratives particulières (CCAP) : pièce contractuelle rappelant les règles administratives et les pénalités encourues en cas de non-respect du contrat ;
  • cahier des clauses techniques particulières (CCTP) : pièce contractuelle détaillant les fournitures et de leur mise en œuvre ;
  • avant-métré ;
  • documents graphiques.

Le suivi des travaux :

  • l’ordre de service : document enjoignant une entreprise à réaliser les travaux pour lesquels l’accord a été passé ;
  • situation de travaux : pièce établie périodiquement par le maître d’œuvre, indiquant les quantités d’ouvrages (matériaux) et les prix correspondant ;
  • comptes rendus de réunion de chantier ;
  • attachement : document écrit ou graphique réalisé au cours des travaux ou dès la fin servant à l’établissement de mémoires, et permettant la vérification des travaux ;
  • mémoire : état détaillé des travaux exécutés et des sommes dues, dressé par l’entrepreneur ou le maître d’œuvre, à la fin de travaux en vue du règlement ;
  • garantie décennale : garantie due par les constructeurs au maître d’ouvrage pendant dix ans à compter de la réception des ouvrages.

La création du dossier documentaire des ouvrages exécutés (DOE ou DDOE) ou rapport de restauration.

L’initiative du lancement d’une procédure appartient soit à l’administrateur du Domaine, soit aux services dépendant de la direction du patrimoine. Au cours des visites pluriannuelles faites par l’ABF, l’ACMH ou le CRMH, l’administrateur constate avec l’aide de ce dernier les désordres. Si ceux-ci sont de faible importance, il voit avec l’ABF comment les réduire, éventuellement sur des crédits d’entretien. S’ils sont importants, l’ABF saisit, en liaison avec l’administrateur, le CRMH du problème. Celui-ci, accompagné de l’ABF et de l’ACMH, prend la mesure des travaux à mener. Le CRMH, après consultation de l’administrateur sur une éventuelle priorité, commande à l’ACMH une étude préalable. La durée de l’étude préalable est de six mois. À la réception de l’étude, le CRMH demande obligatoirement l’avis de l’inspection des monuments historiques et de l’inspection générale des monuments historiques territorialement compétentes. Cet avis est réputé favorablement dans un délai de deux mois, avant de passer à la phase suivante de mise au point du projet de restauration par la commande d’un PAT. Le délai est de sept mois au minimum après la réception de la commande par l’ACMH du PAT. On peut considérer qu’à partir du moment où la commande d’étude préalable a été passée à l’ACMH, un délai moyen de deux ans est inévitable avant le commencement des travaux, compte-tenu des contraintes d’avis, de marchés, de gestion comptable, etc. Le CRMH engage les crédits et parallèlement, passe commande du PAT, prépare les marchés et les appels d’offre, passe les marchés. L’ACMH signe alors les ordres de services aux entreprises et suit le déroulement des travaux. Il importe que le règlement du chantier soit élaboré en concertation entre l’ACMH et l’administrateur. Chaque réunion de chantier doit se faire en présente de l’administrateur. La réception des travaux est réalisée par l’ACMH, l’administrateur et le CRMH.

Procédure pour les travaux d’entretien. L’entretien correspond à l’action préventive ou curative, qui, avec des moyens réduits, empêche l’apparition d’un désordre, le supprime ou en arrête l’extension. L’administrateur a le devoir de veiller au bon état du monument. Cette action préventive consiste essentiellement en balayage, nettoyage des créneaux et fossés, émoulage, dégorgement, etc. Elle est l’entière responsabilité de l’administrateur. L’ABF doit au cours de ses visites d’inspection pluriannuelles, le lui rappeler. L’action curative, quant à elle, appartient à l’ABF en concertation avec l’ACMH et l’administrateur. L’ABF est obligatoirement le maître d’œuvre de ces travaux. Il dispose d’un crédit annuel dont il assume la programmation. L’ordre de service des travaux d’entretien est établi suivant un modèle défini. Une copie est adressée au conservateur régional ainsi qu’à l’ACMH. L’ABF signe le permis de feu autorisant l’entreprise à entreprendre des travaux.

Procédure pour les travaux neufs. Dans certains cas, des travaux d’investissement doivent être menés afin d’aménager dans le monument un accueil, des locaux professionnels, voire des bureaux ou des logements. Lorsque ces travaux ne modifient pas les parties sensibles du monument, le régime des travaux sur les immeubles classés parmi les monuments historiques ne s’applique plus. Il faut alors appliquer les textes sur l’ingénierie.Le maître d’ouvrage, conservateur régional attaché à la DRAC, SNT ou CMN, peut, pour assurer la maîtrise d’œuvre de l’opération, faire appel soit à un architecte libéral, soit à l’ACMH, soit à l’ABF. Dans la plupart des cas l’initiative appartient à l’administrateur qui doit faire connaître, au travers de son rapport d’activité annuel, ses besoins en matière de travaux d’amélioration : de l’accueil du public, des conditions de travail de ses agents, des logements de service. Un programme détaillé de l’opération doit alors être effectué en liaison avec le utilisateurs du monument, l’ABF, l’ACMH, le conservateur régional et le CMN afin de vérifier la nécessité et la faisabilité du projet au regard des exigences des biens et du publics, et du respect du monument.

La protection des abords. Selon la loi de 1943, sont protégés les abords des monuments, donc tout immeuble placé dans un périmètre de 500 mètres. Toute destruction construction, restauration doit obtenir l’accord préalable de l’ABF ou de l’ACMH.

L’accueil et la surveillance d’un Domaine national

La direction du patrimoine fait appel à un corps d’agents spécifiques pour la gestion des monuments historiques. Ces agents interviennent essentiellement en qualité de gardiens ou de jardiniers et sont placés sous la responsabilité de l’administrateur du Domaine :

  • les agents de surveillance et de magasinage appartiennent au corps des techniciens des services culturels et des bâtiments de France, et se composent des agents techniques de surveillance et de magasinage, des agents chefs de surveillance et de magasinage et des techniciens des services culturels ;
  • les jardiniers appartiennent au corps des techniciens d’art et se composent de maîtres-ouvriers, d’ouvriers professionnels, de techniciens d’art et de chefs de travaux d’art ;
  • les aides-jardiniers appartenant au corps des ouvriers professionnels ;
  • les agents de service appartenant au corps des agents techniques.
    Les agents d’un Domaine national sont gérés au niveau des DRAC (notation, propositions d’avancement), de la direction du patrimoine et de la direction de l’administration générale.

L’actuel instrument de recherche décrit l’ensemble des archives relevant du cœur de métier du double producteur, les architectes de l’État et l’administrateur. Trois fonctions ont été identifiées :

  • la conservation du Domaine est assurée principalement par les architectes de l’État, et coordonnée par l’administrateur, sous la tutelle du CRMH et en collaboration avec le SNT. La conservation comprend l’ensemble des travaux d’entretien dirigés par l’ABF et les gros ouvrages de restauration dirigés par l’ACMH.
  • l’accueil et la surveillance du Domaine est une fonction attribuée exclusivement à l’administrateur.
  • la gestion immobilière des propriétés, parcelles et concessions est assurée par l’administrateur sous la tutelle du CMN.
    Ces trois fonctions sont reproduites dans le plan général de l’instrument de recherche.
    La série « Conservation du Domaine » se décline en deux sous-séries : l’entretien et le gros œuvre. La sous-série « Entretien » respecte le double classement originel conçu par le producteur :
  • un classement chronologique annuel : seules les pièces récapitulatives par année ont été conservées. Les documents comptables (factures et devis) ayant dépassée leur durée légale de conservation de 10 ans, ainsi que les bordereaux d’envoi et de réception ont été éliminés.
  • un classement topographique en fonction des sites pour des actions d’entretien récurrentes.
    Ont été conservés :
  • la correspondance comportant des informations de premier ordre permettant d’éclairer le fonctionnement des travaux d’entretien et d’expliquer les motivations à enclencher les procédures de travaux ;
  • la correspondance sur les dotations budgétaires annuelles ;
  • les pièces de marchés ;
  • certains documents comptables lorsque aucune pièce récapitulative n’existe afin de garder trace des modes de fonctionnement de l’entretien sur toute la chronologique.
    La sous-série « Gros œuvre » suit la logique d’un classement topographique et rassemble toutes les typologiques de documents propre au métier d’architecte : études préalables, PAT, pièces de marché, DDOE, documents graphiques et attachements figurés.
    Gestion immobilière du domaine :
  • contrats et baux d’occupation ;
  • le suivi de l’achat des parcelles sous la Terrasse.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Planche 34

Monument sculpté découvert dans les substructions de l’église, Mavilly, original conservé dans le parc du château Savigny-lès-Beaune tirage en plâtre au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye MAN 27312* [photographies du tirage en plâtre, 2018007/14/34].

Flouest, Edouard

Planche 35

Monument sculpté découvert dans les substructions de l’église, Mavilly, original conservé dans le parc du château Savigny-lès-Beaune tirage en plâtre au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye MAN 27312* (recto-verso) [photographies du tirage en plâtre, notes, 2018007/14/35].

Flouest, Edouard

Planche 33

Monument sculpté découvert dans les substructions de l’église, Mavilly, original conservé dans le parc du château Savigny-lès-Beaune tirage en plâtre de Fauconnet au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye MAN 27312* [photographies du tirage en plâtre, 2018007/14/33].

Flouest, Edouard

Planche 36

Monument sculpté découvert dans les substructions de l’église, Mavilly, original conservé dans le parc du château Savigny-lès-Beaune tirage en plâtre au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye MAN 27312* [photographies du tirage en plâtre, notes 2018007/14/36].

Flouest, Edouard

Moules d'armes d'Alise (Moules 10084, 10092, 10098, 10112, 10114, 10165)

Ensemble de moules à bon breux pris sur des armes d'Alise-Sainte-Reine découvertes lors des douilles impériale (1862-1865)
Atelier d’Abel Maître, Ensemble de moules à bon creux pris sur les armes d’Alise-Sainte-Reine
Deuxième moitié du XIXe siècle.
Saint-Germain-en-Laye, MAN. collection des moules

Les moules correspondent à une série de tirages inscrits au registre d’entrée des collections du musée en 1869. Cependant, Abel Maître possédait dès 1864, dans son atelier de la rue de Sèvres à Paris, plus de 100 moules des armes d’Alise.

Devant la difficulté de constituer les collections du Musée gallo-romain et afin d’en assurer la promotion, les techniques du moulage s’imposent rapidement pour répondre aux besoins de produire des copies d’objets provenant des fouilles archéologiques et ayant une valeur historique, technique ou artistique.
La diversité et la complexité des formes de l’ensemble des objets à mouler – fibules, pointes de lance, épées, umbos, couteaux, éperons, etc. – exige d’utiliser la technique du moule à pièces en plâtre, ou dit « à bon creux », afin obtenir une empreinte parfaite de la pièce et surtout de pouvoir la démouler sans la casser. Ce procédé facilite également le démoulage de la copie en plâtre. En dernier lieu, la réalisation d’une patine à la gomme-laque, mélangée avec des pigments de couleurs, permet d’obtenir une copie conforme à l’original.
À la fin du XIXe siècle, le musée de Saint-Germain possède près de 150 moules des armes découvertes à Alise-Sainte-Reine, notés sur le registre de l’atelier de moulages et correspondant à deux séries de tirages en plâtre inscrites au registre d’entrée des collections du musée en 1868 et 1869 (MAN 9274 à 9285 et MAN 10050 à 10184).
S’il est aujourd’hui impossible, en l’absence de documents d’archives, d’avoir des chiffres sur la vente des tirages issus de ces moules, le MAN conserve en revanche un registre des échanges indiquant l’envoi de 11 lots de reproductions de ces armes entre 1869 et 1885, au musée d’artillerie à Paris, dans les musées de province (Beaune, Annecy, Rouen, Orléans, La Flèche, Cahors, Gray et Bar-le-Duc) et au musée de Copenhague.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Photographie de la grande baliste - vue de face (PV_01694)

Photographie représentant la reconstitution grandeur nature d'une grande baliste romaine réalisée par Auguste Verchère de Reffye. L'arme de jet est installée dans la cour du château de Saint-Germain-en-Laye vers 1870.
Musée d'Archéologie nationale, centre des archives, fonds photographique

Mis au point dans le monde grec au IVe s. av. J.-C., les engins balistiques connaissent d’importants développements techniques à l’époque impériale romaine. La propulsion de flèches et de traits, se fait grâce à l’énergie dégagée par le relâchement de faisceaux de cordages souples et résistants torsadés, installés dans un cadre mis sous tension par un treuil. Les machines, utilisées sur mer et sur terre, sont des armes offensives et défensives, plus légères à partir du IIe siècle, et facilement transportées et démontées. Vers 1860, à l’époque où Auguste de Reffye (1821-1880) réalise ces modèles de machines de guerre romaines, on ne connaît pas de vestiges de ces engins, et le polytechnicien, artilleur, excellent mécanicien, comme ses prédécesseurs, étudie les traités techniques grecs et latins. Il reçoit pour cela l’aide de philologues français qui, souvent sur commande de Napoléon III, œuvrent à la traduction de traités techniques grecs, comme le mathématicien Alexandre Vincent (1797-1868) ou l'helléniste Emmanuel Miller (1810-1886). Il exploite également des ressources iconographiques jusqu'alors négligées : les représentations de machines de guerre figurant sur la colonne Trajane, érigée à Rome en 113 après J.-C., et la stèle funéraire ornée d'une catapulte de Caius Vedennius Moderatus, ingénieur à l'arsenal de Rome à la fin du Ier siècle.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Photographie de la Salle d'Alésia (SN)

Photographie montrant la salle de la Conquête, ou Salle d’Alésia, vers 1890
Auteur inconnu

La salle D'Alésia, appelée également salle de la Conquête, ou salle de César, est la salle XIII, située au premier étage du musée des Antiquités nationale, aujourd'hui musée d'Archéologie nationale. Elle est conçue comme une véritable illustration du tome 2 de l'Histoire de Jules César par Napoléon III et un hymne au génie militaire de César. Pourtant, l'empereur des Français qui a beaucoup contribué sur sa cassette personnelle à son élaboration, ne l'aura jamais vu dans son état définitif puisqu'elle n'est achevée qu'en 1879.
La muséographie de la Salle d’Alésia est démonstrative et didactique. L’art militaire romain en est le cœur. Les maquettes en plâtre peint des appareils de siège d’Avaricum, Alésia, Uxellodunum et du pont sur le Rhin côtoient les modèles réduits des catapultes et les reconstitutions de pilums. Au centre, l’immense plan d’Alise-Sainte-Reine restitue la topographie des lieux à partir des relevés de l’État-major et des vues photographiques. Le matériel archéologique découvert lors des fouilles impériales, Alise-Sainte-Reine, Gergovie, Puy d'Issolud, Bibracte, et de nombreux moulages sont présentés autour de la salle.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Photographie du matériel archéologique (Album blanc, n°5, p. 259)

Photographie des armes découvertes découvertes lors des fouilles d'Alise-Sainte-reine à leur arrivée au Musée gallo-romain.
Mention au crayon « Feuille d’Alise Ste Reine »
MAN, centre des archives, fonds photographique, Album blanc n°5, planche 259, cliché 863.

Le matériel archéologique découvert lors des fouilles ordonnées par l'empereur Napoléon III à Alise-Sainte-Reine (1861-1865) est abondant. Composé pour l'essentiel de pièces d'armement, les objets, après avoir été restaurés dans les atelier de Meudon dirigés par Auguste Verchère de Reffye, sont fixés sur des planches, selon une mise en scène esthétique, pour y être photographiés. Ces planches sont destinées à être ensuite adaptées dans les vitrines de la salle d'Alésia, appelée également salle de César ou salle de la Conquête, au Musée gallo-romain créé en1862.
La plaque de verre à l'origine du tirage montre l'environnement de la prise de vue : la cour du château de Saint-Germain-en-Laye. Une mention d'août 1864, dans le Journal de Philibert Beaune qui est alors attaché à la conservation du Musée gallo-romain, fait part de l'arrivée des objets restaurés au musée.

Carte des fouilles d'Alise-Sainte-Reine (SN)

"Fouilles d’Alise Ste Reine".
Dessinée par Chartier, du Dépôt de la Guerre.
Carte au 10 000e indiquant les fossés fouillés en 1861-1862 par les membres de la Commission de Topographie des Gaules (Félicien de Saulcy, Alexandre Bertrand, Casimir Creuly) sur ordre de Napoléon III et sous la direction de l'agent-voyer Paul Millot.
Centre des archives, Fonds topographique, Côte-d’Or, Alise-Sainte-Reine.

L’emplacement d’Alésia a requis toute l’attention de Napoléon III et a mobilisé de très nombreux savants. L’empereur souhaitait apporter les preuves scientifiques décisives sur le lieu emblématique de la grandeur de César qu’il situait à Alise-Sainte-Reine, et voulait clore la querelle qui opposait les partisans d’Alise (Côte-d’Or) à ceux d’Alaise (Jura).
Les membres les plus actifs de la Commission de Topographie des Gaules (CTG) -Félicien de Saulcy, Casimir Creuly et Alexandre Bertrand-, attachés dès la création de celle-ci en 1858 à localiser les sites des huit campagnes de César dans les Gaules, effectuèrent des repérages sur le site bourguignon en 1859 à partir des Commentaires. Ils engagent des fouilles en avril 1861, en confiant la direction des équipes à l’agent-voyer Paul Millot et au chef de chantier Victor Pernet, cultivateur à Alise. Il s’agissait de retrouver avant tout les ouvrages du siège de César. Durant onze mois, la CTG, est parvenue à situer une partie des fossés de contrevallation et de circonvallation. En septembre 1862, Napoléon III, désireux d’accélérer les fouilles, chargea Eugène Stoffel de reprendre le chantier.
Les fouilles d'Alise-Sainte-Reine occupent une place privilégiée dans le tome 2 de l'Histoire de Jules César, rédigé par Napoléon III, et publié en 1866.
Cette carte, emblématique des premières fouilles impériales, a longtemps été exposée dans la salle XIII, appelée Salle d'Alésia ou salle de la Conquête.

« Notes pour catalogue »

Notes manuscrites, croquis au crayon de papier et à l’encre, cartes topographiques, enveloppes, étiquettes cartonnées, photographie, coupures de presse.

« Saint-Germain »

Notes manuscrites, photographies (tirages positifs), croquis au crayon de papier et à l’encre, lettres, listes, enveloppes et reçu.

MAN 83053

Disque perforé, silex, Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), diam. 179 mm, l. 51 mm. Âge du Bronze. Don Bonassy d’Achères 1969. MAN 83053.
Recto

MAN 14932

Statue en plâtre représentant un légionnaire romain portant un pilum, modèle exécuté par Bartholdi pour Napoléon III d’après un bas-relief de la colonne Trajane à Rome, 1870. Visage du légionnaire, vue 3/4 gauche.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

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