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Lettre concernant l’avancée des plantations au Vésinet et des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 22e 7bre 1668
Je faictz un mémoire de la despence à quoy pourroit monter les ouvrages et reparations que Monseigneur a ordonné de faire, tant au jeu de paume, chancellerie et vollieres du chasteau neuf, qu’à l’appartement de monsieur Le Tellier, et augmentation à faire dans les dedans du logement de monsieur de Louvois, tant pour la maçonnerie, charpenterie, menuiserie et serrurerie que pavé de graiz, pour le faire voir à monsieur Perault.
J’ay faicts cesser les ouvrages des fossez que monsieur Mascranny avoit ordonné de faire au Vezinet pour la conservation des plantz et ay faict thoiser lesd. ouvrages en ma presence. Il se trouve 440 thoises de gossez neufs de 6 pieds de haut et 9 pieds d’ouverture par en haut et 3 pieds par en bas, et 591 thoises de vieux fossez de 3 pieds d’ouverture eslargis de mesme que ceux cy dessus, scavoir les fossez neufs à raison de 20 s. la thoise et les autres à 15 s., par marché faict par mond. sieur de Mascranny, vallent ensemble 883 l. 5 s., sur quoy les entrepreneur desd. fossez ont receu 650 l. Il leur lreste deu 223 l. 5 s. pour leur parfaict payement desd. ouvrages, que j’ay prié monsieur Perault de leur faire payer.
J’espere que l’on commencera mardy prochain la visitte des petits plantz. Je presse monsieur Cuvier pour y travailler. Il me dict que Monseigneur a trouvé bon qu’il acheve auparavant la visitte qu’il faict dans la forest.
L. Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 9] A me Jean Baptiste Dufin, commis à l’exercice de pareille charge de tresorier des escuries du Roy, la somme de trois mil huict cens cinq livres sept sols trois deniers à lui ordonnée pour emploier au fait de sa commission, mesmes icelle delivrer aux particulier habitans de Saint Germain en Laie cy apres nommez pour le loier des logemens et escuries à eux appartenans qui ont esté ocupez par les officiers et chevaux de la petite escurie de Sa Majesté pendant son séjour dudit lieu depuis le XXIIe janvier jusques au VIIe novembre 1668, exceptez les mois de fevrier et octobre, scavoir VIIc XXVII l. XIII s. au sieur Dumesnil, medecin, [f. 9v] pour le loyer de deux escuries pour 48 chevaux, cinq remises de carosses et deux greniers a raison de III l. III s. par jour pour le tout, Vc XXXI l. VI s. au sieur Leau pour deux escuries pour 40 chevaux et trois remises de carosses à raison de XLVI s. par jour, VIIIc VIII l. X s. au sieur Ravet pour cinq chambres, trois cabinets et XI lits à raison de III l. X s. par jour, X l. audit Ravet pour une escurie à 8 chevaux qui a esté occupée depuis le 22 janvier jusques au XXXe et depuis le 21 octobre jusques au 7 novembre, VIIc XVI l. au seur de Laborde pour cinq chambres et XI lits à raison de III l. II s. par jour, XIIII l. VI s. audit de Laborde pour une escurie à 12 chevaux et un grenier qui ont esté occupez pendant un mois, et VIc IIIIxx XVI l. VI s. IX d. pour une escurie pour 26 chevaux, une remise de carosse et un grenier à raison de XXIX s. VI d. par jour, le tout suivant le certificat du sieur marquis de Beringhen, premier escuier de lad. petite escurie, et la taxe faicte par le grand prevost de l’hostel du roy, cy : IIIm VIIIc V l. VII s. III d.
[…]
[f. 26] Audit [Nicolas Melique, tresorier des Menus plaisirs et affaires de la chambre du Roy], pareille somme de trois mil livres à lui ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer à la trouppe des comediens françois jouant au palais Royal, à eux accordée à cause des representations par eux faictes au balet dansé au chasteau de Saint Germain en Laie en l’année 1667, cy : IIIm l.
[…]
[f. 34] A [René Bourlon, tresorier des veneries et fauconneries du Roy], la somme de cinq mil livres à lui ordonnée pour emploier au fait de sadite charge, mesmes icelle delivrer au sieur comte du Lude, capitaine du chasteau de Saint Germain en Laie, pour le paiement de 47 casaques des couleurs et livrées de Sa Majesté pour les officiers et gardes chasses et plaisirs de lad. capitainerie, scavoir IIIc l. pour celle dud. sieur comte du Lude, capitaine, IIc XX l. pour celle du lieutenant, VIIxx X l. pour celle du soubs lieutenant, VIxx l. pour celle du procureur du Roy, CX l. pour celle du greffier et IIIIm l. pour celles des 2 rechasseurs dix gardes à [f. 34v] cheval, XXVIII gardes à pied et pour le garde du parc à raison de C l. chacune, cy : Vm l.
[…]
[f. 225] A me Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens du Roy, la somme de deux millions quatre cens vingt mil livres que Sa Majesté lui a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes celle de II millions IIIIc m. l. au paiement de la continuation des bastimens à faire aux chasteaux du Louvre, Saint Germain en Laie, Versailles, Fontainebleau et autres maisons roialles pendant lad. année 1669 suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, conseiller du Roy en tous ses conseils, surintendant et ordonnateur general des des Bastimens, arts et manufactures de France, et XXm l. pour les taxations dudit Delaplanche à raison de II d. pour livre, cy : II milllions IIIIc XXm l.
[…]
[f. 230] Audit Delaplanche, la somme de deux cens mil livres que Sa Majesté lui a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes à compte des despences à faire pour les reparations et augmentations tant des bastimens, terrasses, balcons et autres ouvrages que Sa Majesté fait faire pour l’augmentation et embelissement des appartemens de ses chasteaux de Saint Germain en Laye que pour une escurie dans le manege, remises de carrosses, logemens au dessus desd. remises, et restablissement de l’abbreuvoir commun dud. lieu de Saint Germain et du jeu de paulme du chasteau, suivant les ordonnances dud. sieur Colbert, y compris les taxations, cy : IIc m l.
[…]
[f. 233] Audit Delaplanche, la somme de trois cens deux mil cinq cens livres à lui ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes celle de IIIc m l. à compte et pour la continuation des despences à faire pendant lad. année 1669 tant à Saint Germain en Laie pour les ouvragesde la grande terrasse du boulingrin, aux escuries du manege, à l’abreuvoir, et au vieil chasteau, et pour le quay à construire le long du cours du parc, que pour l’arc de triomphe que Sa Majesté fait faire à Paris hors la porte Saint Antoine et pour les marbres qu’Elle fait venir de Gennes, des Pirenées, du pays de Provence et Bourbon pour emploier aux nouveaux edifices de son chasteau [f. 233v] u Louvre et autres lieux, suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et IIm Vc l. pour les taxations du sieur tresorier à raison de II d. pour livre, cy : IIIc IIm Vc l.
[…]
[f. 259] Aux religieux augustins deschaussez du couvent des Loges de la forest de Saint Germain en Laie, la somme de trois cens livres dont Sa Majesté leur a fait don par aumosne, cy : IIIc l.
[…]
[f. 334] Au capitaine Miette, exempt desd. gardes de la prevosté de l’hostel, la somme de cent vingt quatre livres dix sols pour avoir esté par ordre de Sa Majesté avec deux gardes de lad. prevosté à Saint Germain en Laye et y avoir vaqué pendant six jours pour retirer des particuliers proprietaires des maisons dud. lieu leurs contracts d’acquisitions pour estre representez à Sa Majesté, à raison de X l. [f. 334v] par jour audit exempt et de V l. à chacun desd. archers, y compris IIII l. X s. pour les frais de la publication de l’ordre de Sa Majesté audit lieu de Saint Germain, pour raison de ce cy : CXXIIII l. X s. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 16v] A lui [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de trois mil livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes à compte de la despence à faire pour les [f. 17] machines et decorations du theatre de la salle des balets du chasteau de Saint Germain en Laie pour y representer la comedie de la princesse d’Elide, cy : IIIm l.
[…]
[f. 19] Aud. Olivier, la somme de trois mil cent trente sept livres quinze sols à lui ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux denommez ci aprez pour leur paiement des fournitures par eux faictes pour un meuble de cabinet que Sa Majsé a ordonné estre fait pour servir à madame la duchesse d’Orleans au chasteau neuf de Saint Germain en Laie, scavoir à Duc et Marsollier, marchands de soie, MXXXIII l. VIII s. IX d. pour 12 aunes ¾ de brocart nué fonds d’argent à XXX l. X s. l’aune, 33 aunes ½ de taffetas d’Angleterre incarnat et blanc à V l. VII s. VI d. l’aune, 38 aunes ¾ de serge de Londres pour faire [f. 19v] des housses à IIII l. XV s. l’aune, 48 aunes ¾ de taffetas aurore et blanc pour faire des housses à 17 sieges et trois carreaux de brocart de la chambre de la Reine et autres menues fournitures, à Levasseur, marchand passementier, XVIIc XXIX l. IX s. pour 14 aunes de grande dentelle d’or et d’argent pesant 116 onces à VIII l. IIII s. l’once pour la frise de la tapisserie dudict cabinet, 31 aunes ½ de molet, 35 aunes de frange, 4 aunes ½ de galon et 8 glands aussi d’or et d’argent pour garnir le lit de repos et les sieges, pesans ensemble 172 onces 7 gros à IIII l. XVIIII s. l’once, et à Jouan, tapissier, IIIc LXXIIII l. XVIII s. pour les fournitures et façons dud. meuble, cy : IIIm CXXXVII l. XV s.
[…]
[f. 23] A lui, la somme de dix huit mil [f. 23v] cinq cens vingt quatre livres dix huit sols un denier pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux denommez ci apres pour leur paiement des fournitures par eux faictes par l’ordre du Roy et pour le service de la Reine, scavoir à Duc et Marsollier, marchands de soye, IXm Vc IIIIxx III l. XI s. VI d. pour 87 arunes ¾ de brocart fonds vert à fleurs d’or et d’argent à LX l. X s. l’aune, 46 aunes 5/8 de brocart fond rouge à fleurs d’or à XLII l. l’aune, 21 aunes trois quart de brocart fond couleur de ponceau à fond d’or et d’argent à LXI l. l’aune, 57 aunes 3/8 de taffetas rouge pour faire des housses à V l. V s. l’aune, 22 aunes 1/8 de taffetas de Florence vert aussi pour faire des housses à VIII l. l’aune et 74 aunes 1/8 de damas blanc pour faire des rideaux à VI l. XV s. l’aune, le tout pour faire trois tapisseries et trois meubles avec [f. 24] leurs housses de taffetas et des rideaux de fenestres dans les deux cabinets et l’oratoire de la Reine au chasteau de Saint Germain en Laye, à Gautier, autre marchand de soie, VIIIc IIIIxx VI l. XIII s. IIII d. pour 12 aunes deux tiers de brocart d’or et d’argent pour achever le meuble de lad. oratoire à LXX l. l’aune, à Levasseur, marchand passementier, Vm VIIIc LXV l. XIX s. III d. pour 138 aunes ¼ de frange, 128 aunes de molet et 28 poires ou glands, le tout d’or et d’argent, pesant 886 onces 7 gros à raison de IIII l. X s. l’once, 51 aunes ¼ de molet et 29 aunes ½ de frange d’or pesans ensemble 248 onces 1 gros d’or à V l. l’once, 25 toises de gros cordon cablé de soie de Tours pesans 520 onces à XVI s. l’once, et autres menues fournitures tant pour lesd. cabinet et oratoire que pour un meuble fait [f. 24v] pour la grande chambre de la Reyne à Saint Germain, à Lebrun, autre marchand, MXXXVIII l. XIIII s. pour 813 aunes de petites estoffes à XXIIII s. l’aune et 5 aunes de ligature à III l. VIII s., le tout pour tapisser des passages à Saint Germain, et à Henri, tapissier, XIc l. tant pour ses façons et fournitures desdits trois meubles avec leurs tapisseries que pour plusieurs garnitures de sieges, fermes, doubleures de tapisserie des rinceaux et autres menues fournitures et racommodages, le tout pour le service du Roy et de la Reyne, cy : XCVIIIm Vc XXIIII l. I d.
[…]
[f. 32v] Audit Olivier, la somme de quinze cens livres pour emploier au fait de sad. charge, mesmes à compte de la despence à faire à cause du balet et divertissement de Chambort que sa Majesté a ordonné estre dansé et representé dans la salle du vieux chasteau de Saint Germain en Laye, cy : XVc l.
[…]
[f. 41v] Aud. [Nicolas Melique, tresorier des Menus plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de deux mil deux cens quarante sept livres un sols pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement tant d’un theatre avec decoration de feuillees, nourriture de comediens, louage de carrosses qu’autres depences faictes pour trois representations de comedies qui ont esté faictes par ordre de Sa Majesté dans la galerie du chasteau neuf de Saint Germain en Laie pendant les mois de juillet et aoust 1669 suivant l’estat qui en a esté arresté par le sieur duc de Saint Aignan, premier gentilhomme de la chambre de Sa Majesté, cy : IIm IIc XLVII l. I s.
[…]
[f. 43v] Aud. Melique, la somme de douze mil vingt une livres quatorze sols pour, avec celle de XIIm l. qu’il a cy devant receue, faire XXIIIIm XXI l. XIIII s. pour le parfait paiement des despences que Sa Majesté a ordonné estre faictes en ses Menus pour le balet de la comedie de la princesse d’Elide suivant l’estat qui en a esté arresté par led. sieur duc de Saint Aignan, cy : XIIm XXI l. XIIII s.
[…]
[f. 44] Aud. Melique, la somme de dix mil livres pour emploier au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer au sieur Vigarani, inventeur de machines de theatre et balets, à compte de la despence à faire pour le theatre, machines et decorations, charpente, eschaffaux et autres ouvrages necessaires pour la comedie et balet que Sa Majesté a fait danser dans la salle des balets de Saint Germain en Laie sur la fin du mois de janvier 1670 suivant l’estat arresté par led. sieur duc de Saint Aignan, cy : Xm l.
A lui, la somme de six mil livres pour [f. 44v] emploier au fait de sa charge, mesmes à compte de la despence à faire pour le balet et comedies que Sa Majesté a fait danser au mois de janvier 1670 au chasteau de Saint Germain en Laie, cy : VIm l.
Aud. Melique, la somme de neuf cens quinze livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer à Briocher, joueur de marionnettes, que Sa Majesté lui a ordonnée pour le sejour qu’il a fait à Saint Germain en Laie pendant les mois de septembre et octobre 1669 pour divertir les Enfans de France, à raison de XV s. par jour, cy : IXc XV l.
A lui, la somme de quatre cens cinquante livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer au sieur Briocher, joueur de marionnettes, pour le sejour qu’il a fait à Saint Germain [f. 45] en Laie pendant le mois de novembre 1669 pour divertir les Enfans de France, à la susd. raison, cy : IIIIc L l.
[…]
A lui, pareille somme de quinze cens livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement du logement des soubs maistres et chantres [f. 45v] de la musique de la chapelle du Roy et des frais extraordinaires qu’ils ont faicts pendant les mois d’octobre et novembre 1668, may et juin 1669 que Sa Majesté a sejourné à Saint Germain en Laie, cy : XVc l.
Aud. Melique, pareille somme de quinze cens livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux soubs maistres et chantres de la chapelle du Roy à eux ordonnée pour le paiement du loyer de leur logement et autres frais extraordinaires faits durant le sejour de Sa Majesté à Saint Germain en Laie pendant le quartier de juillet 1669, cy : XVc l.
[…]
[f. 47] Aud. Melique, la somme de deux mil soixante unze livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux denommez ci apres, scavoir à Golle, ebeniste, IIIIc XXXV l. pour avoir, avec tous ses garçons, aidé à transporter de Paris à Saint Germain et de Saint Germain à Paris plusieurs [f. 47v] tables et cabinets, avoir racommodé ceux qui se sont rompus, et les netoyer et repolir, et avoir fait plusieurs brancats pour cet effet, à Dominico Cuccy, autre ebeniste, LV l. pour avoir fait six brancarts et avoir aussi aidé à conduire des cabinetz, et à Vieille, voiturier, XVc IIIIxx I l. pour 125 journées de louage de charettes à deux chevaux à raison de VI l. par jour qu’il a fournis pour le service du Roy depuis l 30 aoust jusques et compris le 16 decembre 1669, cy : IIm LXXI l.
[…]
[f. 49] A lui [Claude Faverel, tresorier des offrandes et aumosnes du Roy], la somme de sept cens quarente livres pour emploier au fait de sad. charge, mesmes au paiement de la despence qui a esté faicte pour les pains benits qui ont esté rendus au nom de Sa Majesté led. jour et feste de Toussaincts de l’année 1669 en l’eglise et parroisse de Saint Germain en Laye, cy : VIIc XL l.
[…]
[f. 261v] Audit [Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de cent mil livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes pour la continuation des despences à faire tant pour les bastimens de Saint Germain en Laye, terrasse et quay du cours, que [f. 262] pour l’arc de triomphe qui se fait hors la porte Saint Antoine à Paris, et pour l’achapt des marbres que Sa Majesté fait venir de Gennes, des Pirenées, de Provence et de Bourbon pour employer aux edifices du palais du Louvre et autres lieux, suivant les ordonnances du sieur Colbert, compris en ladite somme de Cm l. les taxations dud. Delaplanche à II d. pour livre, cy : Cm l.
Audit Delaplanche, la somme de cent mil livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes pour la continuation des despences à faire tant pour lesd. bastimens de Saint Germain en Laie, terrasses et quay du cours que pour l’arc de triomphe qui se fait hors la porte Saint Antoine à Paris, et pour l’achapt des marbres que Sa Majesté fait venir de Gennes, des Pirennées, de Provence et de Bourbon pour emploier aux edifices [f. 262v] des maisons royalles, outre les fonds ci devant faits, suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, y compris en lad. somme de Cm l. les taxations dud. Delaplanche à II d. pour livre, cy : Cm l.
[…]
[f. 374v] Aux nommez Lefebvre et Pierre Balagni, fermiers du pont du Pecq, la somme de mil livres à eux accordée pour le desdommagement du passage de ceux qui vont à Saint Germain à la cour et suite de Sadicte Majesté pendant ladicte année 1669, cy : M l.
[…]
[f. 377] Aud. [capitaine Fournier, exempt de lad. prevosté de l’Hostel], et à deux gardes, la somme de huict cens quarente livres pour leurs vacations d’avoir esté pendant six semines du quartier [f. 377v] de juillet 1669 tant le long des rivieres de Seine et de Marne, faire charger et conduire des batteaux de foin, avoines, bois et autres denrées pour la subsistance de la cour et suite de Sa Majesté à Saint Germain en Laie, que le long de la Loire pour faire venir les mesmes denrées au port de Saint Dié pendant le sejour de Sa Majesté au chasteau de Chambort, cy : VIIIc XL l.
[…]
[f. 378] Au capitaine Prevost, exempt de la prevosté de l’Hostel, la somme de trois cens quatre vingts douze livres à lui ordonnée, scavoir IIIc l. pour avoir vacqué pendant son quartier de service à expulser de la cour et suitte du Roy les gueux, mendians et gens sans adveu, et IIIIxx XII l. tant pour la nourriture de ceux qu’il a detenus dans les prisons de Saint Germain en Laie et ailleurs pendant led. quartier, que pour le louage des charettes et autres frais qu’il a faits pour les conduire dans l’hospital general de la ville de Paris, cy : IIIc IIIIxx XII l.
Aud. capitaine Prevost et à 2 gardes, la somme de sept cens quatre vingts livres à eux ordonnée pour avoir vaqué par ordre de Sa Majesté le long des rivieres de Seine et d’Oise pour faire descendre ou monter jusqu’à Saint Germain en Laie tous les bateaux chargez de foin, avoine et autres [f. 378v] denrées pour la subsistance de sa cour et suitte depuis le 22 may jusques et compris le dernier juin 1669, faisant XXXIX jours à raison de X l. par jour pour led. exempt et V l. à chacun desd. gardes, cy : VIIc IIIIxx l.
[…]
[f. 381] Aux nommez Gabriel Bontemps, [f. 382] Jean Macqueré et Louis Carpentier, habitans de la paroisse de Croissy, la somme de cent cinquante livres à eux accordée pour leur desdommagement de la perte qu’ils ont faicte de la recolte de deux arpens de terre à cause des bains du Roy pendant les années 1668 et 1669, cy : CL l. »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 6e decembre 1673
J’ay faict travailler tous ces jours passez et faict veiller jusques apres minuict aux ouvrages que Sa Majesté a ordonné de faire chez madame de Montespan, lesquels ouvrages ont esté entierement achevez hier au soir. Le Roy et madite dame sont fort contans de mes soins.
Madite dame est aussy fort satisfaire du jet d’eaue qui est au milieu du jardin de l’un des ballecons de sa chambre. Elle prend bien du plaisir de les faire jouer. Elle m’a recommandé de continuer de prendre soin qu’il ne manque point d’eaue au reservoir, affin que led. jet d’eaue joue quand elle voudra, de quoy je prendray soin.
J’ay desmonter, par ordre du Roy, et faict porter au magasin la menuiserie des tables et chassy que j’ay cy devant faict poser, par ordre de Monseigneur, dans la salle des ballais pour ranger la petite armée et attacher les cartes geographiques de monseigneur le Dauphin, affin de rendre lad. salle en estat de jouer la comedie.
Je faicts aussy raccommoder les vittres de lad. salle pour empescher les ventz qui incommoderoient Sa Majesté.
Je fais travailler aux accomodementz que Monseigneur m’a ordonné de faire à l’appartement de madame la comtesse de Saint Aignan et prendray soin de faire diligenter cet ouvrage.
J’ay oublié de donner advis à Monseigneur que les plombs des terrasses des appartements de Leurs Majestez ont esté restablyes avant le retour de Versailles à Saint Germain, nonnobstant l’incommodité de la gellée qui avoit entierement gellé les terres. La recherche en a esté si bien faicte qu’on n’y a point reconneu aucune faute depuis le desgel.
J’ay aussy oublié de donner advis à Monseigneur que, de la gellée qu’il a fait avant le retour de Sa Majesté, j’ai fait emplyr une glaciere qui estoit toutte vuide à la hauteur de dix huict piedz, de sorte qu’il ne s’en faut que quatre piedz de haut qu’elle ne soit pleine.
Madame de Montespan m’a ce matin chargé de dire à Monseigneur qu’elle souhaitteroit fort avoir de l’eaue dans ses nouvelles cuisines, et mesmes en a depuis parlé à madame Colbert pour le dire à Monseigneur. Je luy ay dict que je le diray à mondict seigneur.
L. Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 5] Aud. [Guillaume Guyon, tresorier general des Escuries du Roy], la somme de trois mil trente huict livres dix sols pour employer au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer à Charles Ravet, maistre hostelier du Grand cerf à Saint Germain en Laye, pour son paiement du loyer de plusieurs chambres, lits et escuries qu’il a fourny pour la petite escurie du Roy a diverses fois depuis le premier mars 1672 jusques au 17 janvier 1674, à raison de V s. par jour pour chacune chambre, V s. pour chacun lit, et un sol pour l’atache de chacun cheval, le tout suivant les prix ordinaires et l’estat desd. logements arresté par le sieur de Beringhen, premier escuier de la petite escurie du Roy, cy : IIIm XXXVIII l. X s.
[…]
[f. 13] Aud. [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de quatorze mil huict cens quarante cinq livres unze sols cinq deniers pour emploier au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer aux cy apres nommez pour leur paiement de deux meubles de velour bleu, dont l’un en broderie, par eux faits et fournis par ordre du Roy pour servir au chasteau de Saint Germain en Laye, scavoir à Duc et Marsolier, marchands de soie, IIm IXc LXXIX l. V s. pour 99 aunes de velours bleu plain à raison de XIIII l. X s. l’aune, 60 aunes de mohaire d’or à IX l. X s. l’aune, 100 aunes de damas blanc à V l. X s. l’aune, 37 aunes ½ de tafetas d’Angleterre pastel et blanc à IIII l. X s. et 60 aunes de taby bleu à IIII l. V s., le tout pour [f. 13v] faire le lit, sieges, lit de repos et la suite desd. meubles avec les rideaux de fenestres, à Gautier, autre marchand de soye, IIIIc IIIIxx XV l. pour 27 aunes ½ de velours de Gennes bleu turquin qu’il a aussi fourni pour achever lesd. deux meubles à raison de XVIII l. l’aune, à La Balle, marchand drapier, VIc X l. XIII s. IIII d. pour 24 aunes ¾ de drap d’Angleterre bleu à raison de XVIII l. l’aune, 4 aunes 1/3 de ratine d’Hollande couleur de feu à XIIII l. l’aune, et 23 aunes de serge de Londres rouge à IIII l. X s. l’aune pour faire l’entour du lit et les housses, à Le Brun, marchand, Vc X l. X s. pour 8 aunes ¼ de brocatelle de Venise de plusieurs couleurs à VIII l. l’aune, 322 aunes d’etoffe à leurs de file et laine à XX s. l’aune pour tapisser des passages, et CXXII l. X s. pour une couverture de satin de la Chine [f. 14] à grandes fleurs de deux aunes 1/3 de long, à Levasseur, marchand passementier, VIm XLVI l. I s. pour 297 onces 7 gros de pente de tres riche campanne en poinct de France garnies de campannelles et boutons garnis d’olives et poires d’or, le tout à raison de VII l. V s. l’once, 732 onces 6 gros de grande et moienne frange, molet, galon, poires pour des carreaux, houppes et cordons garnis de houpons, le tout d’or, à V l. V s. l’once, et 20 onces 4 gros de soye à coudre à XXIIII s. l’once, à Messier et Lallemand, brodeurs, XVIIc LVI l. XIII s. IIII d. pour avoir brodé d’un cordonnet d’or 42 aunes 2/3 d’estoffes desd. meubles consistant en 12 carreaux, 2 grands fauteuils, 4 plus petits fauteuils, un tapis de table et 2 traversins, à raison de XL l. l’aune, compris L l. pour les desseins qu’ils ont faicts, à Delange, plumassier, IIIIc l. pour une garniture de plumes blanches tres fines garnie de 84 plumes et de 4 aigrettes pour servir au meuble de chambre, à Matelin, menuisier, IIc IX l. pour avoir fait un bois de lit, un autre pour un lit de repos, 9 fauteuils, 10 sieges plians et 2 portes carreaux, à Labaronniere, peintre, IIc XXXVI l. pour une table enrichie de sculpture et dorure qu’il a fournie, à Dupré, doreur, IIIc LXX l. pour avoir peint et doré 12 fauteuils, 10 sieges plians, 2 portes carreaux et un lit de repos, à Leroux, tapissier, IXc LXXV l. pour les fournitures et façons desd. deux meubles, et à Marcadé, orfevre, IIc LVII l. VIII s. IX d. pour une garniture de grille d’argent cizelé pesant 6 mars 5 onces 7 gros à XXXVII l. le marc, y compris XV l. pour le fer de lad. grille, cy : XIIIIm VIIIc XLV l. XI s. V d.
[…]
[f. 24] Aud. [Pierre Turlin, aussi tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de deux mil huict cens vingt cinq livres dix neuf sols pour employer au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer aux denommez cy apres, scavoir à Marcadé, orfevre, IIm IIc VI l. XIX s. pour son paiement d’une cuvette d’argent blanc avec ses pieds et deux anneaux qu’il a livré pour le service de monseigneur le Dauphin pesant 34 marcs 5 onces 7 gros à raison de XXXIII l. le marc, deux tasses couvertes vermeil doré pesans ensemble 4 mars à raison de XLV l. [f. 24v] le marc, l’une pour servir à M. le duc de Vermandois et l’autre pour mademoiselle de Blois, enfans naturels de Sa Majesté, compris VIIIc LXXIX l. XII s. tant pour le blanchissage et racommodage de 180 pièces d’argenterie des chasteaux de Saint Germain et Versailles que pour les journées des garçons et ouvriers qui y ont travaillé, à Lemire, autre orfèvre, VIIxx XI l. tant pour avoir blanchi et ressoudé 36 pieces de l’argenterie de Sa Majesté que pour y avoir fourny 4 onces d’argent, à Pezart, clincailler, IIc IIIIxx XII l. pour six plaques de cuivre, six grilles de fer et six feux aussi de fer, et à Leroy, serrurier, CLXXVI l. pour avoir fourni au garde meuble du chasteau de Vincennes plusieurs ouvrages de serrurerie de serrurie, le tout par l’ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : IIm VIIIc XXV l. XIX s.
[…]
[f. 28] Aud. [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de six cens cinquante livres dix sols pour emploier au fait de sad. charge, mesmes d’icelle delivrer à Vielle, voiturier, IIc XXVIII l. X s., scavoir C IIIIxx l. pour 20 journées de louage de charettes à 3 chevaux à raison de IX l. par jour et XLVIII l. pour 8 journées de louage de charettes à deux chevaux à raison de VI l. par jour pour porter et raporter des meubles dans les chasteaux de Saint Germain et Versailles depuis le quatrieme decembre 1673 jusques et compris le 2e mars 1674, à Blancherie, peintre, IIIc IIIIxx V l. pour son paiement d’un tableau en mignature representant une Vierge qui tient le petit Jesus, avec sa bordure de bois doré et garnie d’une glace, qu’il a livrée par ordre du [f. 28v] Roy pour servir au chasteau de Saint Germain en Laye, et à Melique, menuisier, XLV l. X s. pour plusieurs ouvrages de menuiserie qu’il a faits au chasteau de Vincennes, cy : VIc LVIII l. X s.
[…]
[f. 32] A lui [François Chapelain, tresorier des offrandes, aumosnes et devotions du Roy], la somme de six cens livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des pains benits qui ont esté rendus au nom de monseigneur le Dauphin en l’eglise parroissialle de Sainct [f. 32v] Germain en Laye le VIIe jour de janvier de ladicte année 1674, cy : VIc l.
[…]
[f. 38] A lui [François Duvau, tresorier general des maison et finances de la Reine], la somme de cinq cens dix livres deux sols six deniers pour employer au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer à Anthoine Cagnié, habitant de Saint Germain en Laye, pour son paiement de quatre chambres, plusieurs lits, une salle, [f. 38v] une cuisine et une cave qu’il a fourny pour les escuries de la Reine depuis le premier avril 1673 jusques au VIe avril 1674 à diverses fois à raison de V s. pour chacune chambre, cinq sols pour chaque lit, chambre, salle et cuisine, et II s. VI d. pour la cave, le tout par jour ainsi qu’il est acoutumé, cy : Vc X l. II s. VI d.
[…]
[f. 116v] A luy [Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de sept mil huict cens quatre vingts cinq livres sept sols six deniers pour employer au fait de sad. charge, mesmes d’icelle delivrer VIIIm VIIIc XX l. IIII s. II d. aux particuliers denommez cy apres pour le remboursement des terres dont ils estoient proprietaires, comprises dans le parc aux lievres fait pour les plaisirs [f. 117] de monseigneur le Dauphin au bout de la grande terrasse du parc de Saint Germain en Laye suivant l’arpentage et estimation qui en a esté faite le 3e aoust 1673, scavoir au sieur Fanis, pour son remboursement de six perches ¼ de vignes, LXII l. X s., à Guillaume Thomin, pour six perches ½, LXV l., à Jean Delaunay, pour 9 perches 2/3, IIIIxx XVI l. XIII s. IIII d., à la veuve Horest, pour 9 perches moins 1/16, IIIIxx IX l. VII s. VI d., au sieur Olivier, pour 17 perches ¾, CLXXVII l. X s., à la veuve Montaudin, pour 38 perches de vigne, IIIc XLII l., à Jacques Odessau, pour 27 perches ¼, IIc CXLV l. V s., à Germain Guiot, pour 19 perches 3/8 de bourgongne, CXVI l. V s., à la veuve Montaudin, pour 55 perches moins 1/16, Vc XLIX l. VII s. VIII d., au sieur Olivier, pour 31 perches ¾, IIc IIIIxx V l. XV s., au sieur Fanis, pour 8 perches trois quarts, LXXVIII l. XV s., [f. 117v] au sieur Lalande, pour 24 perches ¾ ½, CXLIX l. V s., au sieur Cagneu, pour 26 perches moins 1/16, CLV l. XII s. VI d., à lui pour 175 perches 1/8, ML l. XV s., à Jacques Caffaux, pour 31 perches 5/8, CIIIIxx IX l. XV s., à Charles Delaunay, pour 29 perches 1/8 de vignes, IIc IIIIxx XI l. V s., à la veuve Horest, pour 17 perches moins 1/8, CLXVIII l. XV s., à François Heurtier, pour six perches 1/8, CXXXI l. V s., à Honnoré Bulletin, pour 6 perches ¼, LXII l. X s., audit Guyot, pour 6 perches ¼, LXII l. X s., à Michel Charpentier, pour 12 perches ½, VIxx V l., aud. Fanis, pour 18 perches 3/16, CIIIIxx I l. XVII s. VI d., à Jacques Bazonel, pour 21 perches ¾ ½, IIc XVIII l. XV s., à lad. Montaudin, pour 22 perches 1/12, IIc XX l. XVI s. VIII d., à elle, pour 16 perches de bourgongne, [f. 118] IIIIxx XVI l., à Jacques Dufour, pour 18 perches de vigne, C IIIIxx l., à lui, pour 16 perches de bourgongne, IIIIxx XVI l., à la dame de Carriere, pour 89 perches de bois taillis, XIIc XLVI l., au sieur de Monerif, pour les lots et ventes et l’amortissement de son fief de Saint Pierre enfermé dans ledit parc contenant 213 perches ½ de vignes et bourgongne, IIc LXXII l. V s., à lad. dame de Carriere, pour 70 perches 2/3 de bourgongne servant de passage à Sa Majesté pour aller du Val à Carriere, IIIIc XXIIII l., et encores à lad. dame de Carriere pour 44 perches ½ desd. terres qui servent de chemin aux paysans enfermés dans led. parc, le tout suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et LXV l. III s. IIII d. pour les taxations au d. pour livre, cy : VIIm VIIIc IIIIxx V l. VII s. VI d.
[…]
[f. 217v] Ausd. huissiers de la chambre du Roy du quartier de janvier 1674, pareille somme de cent cinquante livres à eux ordonnée pour avoir porté les masses devant Sa Majesté à la ceremonie qui s’est faite au chasteau de Saint Germain en Laie le jour de la purification de lad. année, cy : CL l.
[…]
[f. 224v] Aux religieux recolets de Saint Germain en Laye, la somme de quatre cens livres, [f. 225] de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leur donner moien d’achepter de nouveaux linges pour leur sacristie, cy : IIIIc l.
[…]
[f. 248] Aux recolets de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait aumone, cy : IIIc l.
A eux, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a encores fait aumone, cy : IIIc l.
[…]
[f. 248v] Aux augustins deschaussez des Loges de la forest de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres par aumosne, cy : IIIc l.
A l’hospital de Saint Germain en Laie, la somme de cent cinquante livres pour la pension d’une troisiesme fille de la charité, cy : CL l.
[…]
[f. 335] Aud. sieur Tournier, [lieutenant des gardes de la prevosté de l’Hostel], la somme de deux mil deux cens trente deux livres pour ses vacations, celles de son greffier et de plusieurs gardes de lad. prevosté qui ont esté emploiez pour la perquisition du vol commis dans la chapelle du chasteau de Saint Germain en Laie, scavoir pour huict gardes pendant 4 jours, pour un garde pendant deux jours, pour quatre autres gardes pendant trois jours, pour six autres gardes pendant 4 jours, pour deux autres gardes pendant 24 jours, pour trois gardes pendant 15 jours, pour trois autres gardes pendant 17 jours, pour huict gardes pendant deux jours, pour un autre garde pendant trente jours, pour avoir fourny de voitures, logé et nouri deux habitans de Saint Germain pendant trois jours, avoir fourny deux carrosses de Paris à Saint Germain pour la nouriture de trois prisonniers pendant 15 jours, pour le loyer de [f. 335v] trois chambres pendant lesd. 15 jours et pour les vacations dud. sieur Tournier et de son greffier pendant trente trois jours, cy : IIm IIc XXXII l.
Aud. sieur Tournier, la somme de quatre cens livres pour avoir vaqué avec deux gardes de lad. prevosté depuis le troisiesme jusques et compris le 18 juillet le long des rivieres de Seine et d’Oise pour faire venir des batteaux de foin et d’avoine au port du Pecq, cy : IIIIc l.
[…]
[f. 369] Mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de l’année MVIc soixante et quatorze
[…]
[f. 388v] Aud. [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de quatre mil sept cens quarante cinq livres dix [f. 389] neuf sols dix deniers pour employer au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer aux denommez ci apres pour leur payement des fournitures par eux faites par ordre et pour le service du Roy tant en son garde meuble qu’au chasteau de Saint Germain en laye, scavoir à Duc, marchand de soie, VIIc LXVIII l. pour 12 aunes de tafetas d’Angleterre ponceau à VIII l. l’aune, 17 aunes de satin de Florence vert à VII l. l’aune, 28 aunes ½ de tafetas rouge à V l. l’aune, 86 aunes ½ de tafetas d’Angleterre aurore, blanc et vert à IIII l. X s. l’aune, et 5 aunes de tafetas d’Angleterre vert à IIII l. V s. l’aune, le tout pour faire des housses de tabourets et des sachets pour perruques, à Levasseur, marchand passementier, VIIIc LXVIII l. XIX s. X s. pour 94 onces 4 gros de galin et molet d’or à V l. V s. l’once, 15 onces 4 gros de galon tout argent à IIII l. l’once, 109 onces de cordon de soie blanche et soie à coudre de plusieurs couleurs à XXVI s. l’once, et 123 onces 2 gros de cordon de soie rouge cramoisy à XVIII s. l’once, le tout pour galonner et [f. 389v] border des rideaux, pendre une lampe de la chapelle du chasteau de Versailles, et border 4 tapis de cuir dud. ch asteau, à Leroux, tapissier, IXc IIIIxx l. tant pour ses fournitures, façons de 17 rideaux de fenestres, 66 housses pour des fauteuils, tabourets et escabeaux, racommodages de plusieurs autres meubles du chasteau de Saint Germain, que pour son paiement de trois grands matelas de futaine garnis de merelaine, un traversin de basin rempli de duvet, et six tapis de peaux façon de maroquin, à Doublet, tapissier, CLXXIII l. pour avoir destaché et netoyé les deux meubles de campagne de monseigneur le Dauphin, et racomodé 4 matelas et autres meubles, que pour avoir fourni la laine, crin et laveton necessaire, à Monnault, cofretier, CX l. tant pour son paiement de 38 malles qu’il a fourny pour mettre les meubles de campagne de mondit seigneur le Dauphin que pour un estuy de chapeau et racommodage par lui fait de quatre grands coffres du garde meuble du Roy à Paris, à Matelin, menuisier, CIIIIxx V l. pour 12 formes de bois de noyer [f. 390] garnies de housses d’ouvrages de la Savonnerie à raison de IX l. la piece, et pour avoir racommodé 20 autres formes dud. chasteau de Saint Germain, restably cinq tabourets et fourni deux paires d’échelles brisées, à Villiers, tapissier, VIIc l. pour avoir doublé et recousu tous les relais d’une tenture de tapisserie en 7 pieces representant le père de famille, à Ferrault, autre tapissier, VIIxx X l. pour avoir cousu les trous et racomodé un quartier de pouriture de deux pieces de tapisserie representant l’histoire des Sacremens, et à Henri, tapissier, VIIIc XI l. tant pour fournitures et façons de deux meubles de damas aurore et blanc pour servir aux ambassadeurs, avoir fourni quatre matelas de laine, deux sommiers de crin, deux traversins garnis de duvet, que pour 2 couvertures de laine blanche, et racommodage de six matelas, le tout fait et fourni par ordre et pour le service du Roy, cy : IIIIm VIIc XLV l. XIX s. X d.
[…]
[f. 390v] Aud. Olivier, la somme de trois mil quarante neuf livres dix sols pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux denommez cy apres, savoir à Merlin, orfevre, MXLVIII l. pour avoir blanchi, demonté [f. 391] et remonté 4 grands miroirs, 15 vases, 12 chenets, six chandeliers et autres pieces d’argenterie, mesmes y avoir fourni 2 marcs 5 onces d’argent, le tout pour servir dans le chasteau de Saint Germain en Laie, à Debonnaire, autre orfevre, IIc l. pour avoir blanchi 4 grands gueridons et deux petits, à Lobel, serrurier, XVIc XXXVII l. X s. pour avoir fait 24 chandeliers, scavoir 2 de bronze dorez au feu et le reste de fer poli, 59 goujons et autres fournitures pour le chasteau de Versailles, à Labaronniere, doreur, LIIII l. pour la dorure de six desd. chandeliers de fer, et à Bailly, autre doreur, CX l. pour avoir verni deux gueridons, V enfans et six petites testes de maures qui sont dessus, cy : IIIm XLIX l. X s.
[…]
[f. 392v] Aud. Olivier, la somme de quatre mil six cens quatre vingts dix livres dix sols six deniers pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux denommez ci apres pour leur paiement des fournitures par eux faites par ordre et pour le service du Roy, scavoir à Herault, faiseur de cuir doré, IIIIc LXV l. VII s. VI d. pour une tapisserie de cuir doré, fonds blanc à compartimens de fleurs d’or relevées en bosse contenant 27 aunes ½ de cours sur 3 aunes ½ de haut, faisant 97 aunes en carré, à raison de IIII l. XV s. l’aune, à Philipes, autre faiseur de cuir, IIIc IIIIxx VIII l. pour une tapisserie de cuir doré fonds vert à compartiment d’or et d’argent [f. 393] de 26 aunes ½ de cours sur 3 aunes ½ de haut faisant, y compris un dessus de cheminée, 97 aunes en carré, à raison de IIII l. l’aune, à Le Brun, marchand, CXLV l. VIII s. pour 2 tapis de joncs de Portugal de 4 aunes ¾ de long sur 2 aunes ½ de large, une couverture piquée blanche de 2 aunes ½ de long pour le service de monseigneur le Dauphin, et 30 aunes d’estoffe, fil et laine à grandes fleurs, pour tapisser la montée du chasteau de Saint Germain en Laie, que pour y avoir fourny 11 onces 3 gros d’or fin, à Balland, brodeur, IIIIxx XIII l. pour la broderie par luy faite sur deux rideaux de lits peints sur un gros de Tours, à Villiers, tapissier, Vc L l. pour avoir doublé de toile, recousu les relais et garny de surfaix une tenture de tapisserie en six pieces representans les Elemens, [f. 393v] à Doublet, autre tapissier, XVIII l. tant pour avoir racommodé et doublé trois tentures de tapisserie fabrique de Beauvais, l’une en sept pieces representant les veues de Saint Cloud, et les deux autres en 6 pieces, chacune de verdure de personnages, que pour avoir restabli six matelas et y avoir fourni 75 aunes de futaine, et à Ferrault, autre tapisserie, Vc IIIIxx IIII l. V s. pour avoir racommodé une tenture de tapisserie en 10 pieces representant l’histoire d’Abraham, en avoir rentrait tous les troux, recousu les relais, l’avoir doublée par bandes tant plain que vuides, mis des surfaix, et l’avoir rubannée tout autour, et avoir restabli six autres pieces de tapisserie qui estoient pourries et rompues, le tout par ordre et pour le service du Roy, cy : IIIIm VIc IIIIxx X l. X s. VI d.
[…]
[f. 480] A me Charles Le Begue, tresorier general des Bâtimens du Roy, la somme de quatre cens quatre vingts quatorze mil quatre cens dix neuf livres dix sept sols neuf deniers pour emploier au fait de sa charge, mesmes celle de IIIIc IIIIxx Xm IIIx XXXIII l. XV s. V d. au paiement de plusieurs ouvrages faits et à faire en divers endroits tant de Versailles, Saint Germain en Laie qu’autres lieux dont il n’a esté ci devant fait donds, scavoir pour le pavé du parterre d’eau de Versailles, Xm IIIIc l., pour la peinture du grand escalier dud. Versailles, par estimation, XXm l., pour les marches de marbre dud. escalier, qui montent à XIIm LXXVIII l. sur quoi on desduit IIIm l., dont il a esté fait fonds, supposant que lesd. marches [f. 480v] seroient de pierres de liais, reste à faire fonds de IXm LXXVIII l., pour la couverture dud. escalier, qui consiste en glacis de miroirs et un chassis de fer pour les porter, VIm CL l. , pour les tableaux des plats fonds des grands appartemens dud. Versailles, XXIIIIm l., pour les monstres marins de la teste du canal dud. lieu, IIIIm l., pour le parfait paiement de tous les ouvrages du labirinthe, XXm CLVI l., pour le transport et plantage des ifs et peciais de l’allée roiale dudit lieu, compris les caisses, XIIIIm IXc LII l. IIII s. II d., pour achever l’apartement du sieur prince de Marcillac et celuy des filles d’honneur aud. Versailles, Vm X l. XVII s., pour 100 vases de cuivre, y compris la peinture, Vm l., pour le modelle du labirinthe de Versailles, par estimation, Xm l., pour 12 devant de cheminées dudit lieu, M l., pour le pavé de la terrasse dud. chasteau de Versailles et restablissement du bassin, IIIm CI l. VI s., pour la conduite du plomb des cinq moulins de la montagne dud. lieu, IIc XXIIm VIIIc l., pour les festes et illuminations de Versailles, [f. 481] XLm l., pour les XI grilles de fer doré de dessoubs la terrasse dud. lieu, IXm IXc l., pour la fontaine de l’isle royalle dud. Versailles, par estimation, XXXm l., pour l’achevement des offices de madame de Montespan à Saint Germain en Laie, XIm l., pour l’augmentation du corps de gardes françois dud. chasteau de Saint Germain, Xm l., pour la chancellerie dud. Saint Germain, suivant les parties arrestées, Vm VIIc IIIIxx V l. IX s. III d., pour les murs de clôture du bois de Boulogne, Xm l., pour les murs de la pepiniere du Roulle, IIIm l., pour achever le pavé de l’observatoire, Xm l., pour l’achevement de l’autel des Petits Peres, Vm l., le tout suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, surintendant des Bastimens du Roy, et IIIIm IIIIxx VI l. II s. IIII d. pour les taxations dud. Le Besgue, à raison de V d. pour livre, cy : IIIIc IIIIxx XIIIIm IIIIc XIX l. XVII s. IX d.
[…]
[f. 488v] A me Antoine Lemenestrel, aussi tresorier general des Bastimens du Roi, la somme de deux cens dix sept mil quatre vingts six livres six sols pour emploier au fait de sa charge, mesmes celle de IIc XVm IIc IIIIxx XII l. IIII s. au paiement des despences ci apres, que Sa Majesté a ordonné estre faites tant à Versailles qu’autres maisons roialles, et autres ouvrages pendant l’année 1673 par augmentation, et non comprises dans l’estat de fond ci devant expedié, scavoir pour le nouveau chemin dud. Versailles, IIIIm VIIc l., et pour le transport des terres fait dans la principalle avenue dud. Versailles, IIIIm IIc l., pour les remises faites dans la plaine de Saint Denis, IIIIm VIc l., et pour les tapisseries sur de la toille d’argent, Vm IIc [f. 489] XVI l. IX s., pour l’aune de marbre pour le cabinet des bains, IXm l., pour les plombs qui ont esté acheptez pour les fontaines de Versailles, ornemens et labirinte et autres ouvrages, XXIIIm IXc LII l. XV s., pour le marbre que l’on fait venir de la Sainte Baume, XIXc LV l., pour le restablissement du portail de Vincennes, M l., pour les plans à faire à Saint Germain en Laye, IIm VIc l., pour les cagests et tiroirs du cabinet des parfums de Triannon, XIXc XX l., pour le pied destail du groupe du milieu de la grotte, XIIIc l. pour la terrasse que l’on fait à Saint Germain, Xm Vc l. pour changer la pente de la grande terrasse dud. lieu, IIIm VIc l. pour les conduites de plomb que l’on a fait aux bassins, IIIIm Vc l. pour le pavé que l’on a fait vers le tripot pour entrer dans la cour, M l. pour les chaines du sieur de Francines, y compris le bastiment noeuf que l’on a fait pour les pompes derriere la grotte qui elevent l’eau du reservoir bas dans celuy au dessus de la grotte, XXXIm Vc l. pour les [f. 489v] despences extraordinaires et impreveues faites pendant lad. année 1673, LIXm CIIIIxx IIII l. pour la despence faite à l’observatoire, XIm IXc XIIII l. pour les reparations faites dans les maisons roialles, XIm VIIIc IIIIxx VI l. pour diverses autres despences qui ont esté faites en plusieurs autres endroits, XXIm VIIc LXIIII l. et XVIIc IIIIxx XIIII l. pour les taxations dud. Lemenestrel à raison de II d. pour livre, cy : IIc XVIIm IIIIxx VI l. VI s.
[…]
[f. 654] Au capitaine Monticourt, aussi exempt de la prevosté de l’Hostel, la somme de trois cens livres pour avoir vaqué pendant 15 jours avec 2 desd. gardes le long des rivieres de Seine et d’Oise pour faire venir des batteaux chargez de foin et d’avoine à Saint Germain en Laye, cy : IIIc l.
Au capitaine Desnoiers, aussi exempt de lad. prevosté de l’Hostel, la somme de trois cens quatre vingts livres pour avoir vaqué pendant 19 jours, depuis le 24 octobre, avec deux gardes le long des rivieres de Seine et Oise pour faire venir au port du Pecq des batteaux chargez de foin, avoine, bois et autres denrées, cy : IIIc IIIIxx l.
[…]
[f. 655v] Au sieur Portail, conseiller au parlement de Paris, la somme de mil livres à lui ordonnée pour son desdommagement du passage des officiers du Roi et [f. 656] de la cour et suite de Sa Majesté sur le pont de Chatou pendant l’année 1674, cy : M l.
[…]
[f. 659] A Margueritte Chetif, sœur de la Charité de Paris, la somme de quinze cens livres ordonnée estre mise en ses mains pour la subsistance de dix filles de la Charité establies par ordre du Roy à Saint Germain en Laie, Fontainebleau, Mets et Dourdan pendant l’année 1674, à raison de VIIxx X l. chacune, cy : XVc l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 23v] A me Pierre Ollivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy, la somme de neuf mil cinq cens soixante neuf livres dix sept solz sept deniers pour icelle delivrer aux denommez cy apres, savoir à Marcadé, orfevre, […] [f. 24] Vc IIIIxx XVI l. X s. pour avoir blanchy, ressoudé et racommodé 302 pieces d’argenterie du chasteau de Saint Germain en Laye et y avoir fourny deux marcs 6 onces 4 gros d’argent […], cy : IXm Vc LXIX l. XVII s. VII d.
[…]
[f. 25v] A [Jean de la Vallette, commis à la charge de tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de dix sept cens cinquante livres dix neuf sols pour icelle delivrer aux desnommez cy apres, scavoir à Gole, ebeniste, IIIc XXXV l. pour trois voffres forts de bois de chesne couverts d’une racine de noyer de vingt cinq pouces de longueur et 18 de largeur et pour avoir nettoyé et racommodé avec quatre garçons plusieurs meubles d’ebene et marquetterie dans les chasteaux de Saint Germain et Versailles […] [f. 26v], cy : XVIIc L l. XIX s.
[…]
[f. 29v] A [François Chapelin, tresorier des offrandes et aumosnes de Sa Majesté], la somme de six cens quarente neuf livres seize sols pour emploier au paiement de la despense qui a esté faite pour les pains benits qui ont esté rendus au nom du Roy en l’eglize parrochialle de Saint Germain en Laye le VI janvier 1676 suivant les parties qui ont esté arrestées par le sieur abbé Ladvocat, l’un des aumosniers de Sa Majesté, cy : VIc XLIX l. XVI s.
A luy, la somme de cinq cens quatre [f. 30] vingts neuf livres quinze sols pour emploier au paiement de la despense des pains benits qui ont esté rendus au nom de monseigneur le Dauphin en lad. eglize parrochialle de Saint Germain en Laye le XIX janvier 1676 suivant les parties qui en ont esté arrestées par M. le cardinal de Bouillin, grand aumosnier de France, cy : Vc IIIIxx IX l. XV s.
[…]
[f. 32] Aud. [Jacques de Manse, tresorier des vennerie, fauconnerie et toilles de chasse de Sa Majesté], la somme de trois mil six cens livres pour icelle delivrer au sieur duc du Lude, gouverneur et capitaine des chasses du chasteau de Saint Germain en Laye, scavoir XVIIIc l. pour l’entretenement d’un faisandier au Val du parc dud. chasteau et XVIIIc l. pour l’entretenement de quatre renardiers et deux vallets de limiers pour le loup pendant l’année 1676 ainsy qu’il est accoustumé, cy : IIIm VIc l.
[…]
[f. 104v] A me Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens, arts et manufactures de Sa Majesté, la somme de deux millions quatre vingts quinze mil quatre cens quarente six livres sept sols neuf deniers pour emploier au faict de sa charge, mesme celle de II millions LXXVIIIm LXXVIII l. XIII s. au paiement des despenses cy apres mentionnées pour les bastimens de Sa Majesté pendant l’année 1676 suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, conseiller du Roy en ses conseils, controlleur general des Finances, [f. 105] surintendant et ordonnateur general des Bastimens, arts et manufactures, dont […] [f. 106v] XXXm l. pour les reparations à faire à Saint Germain, Fontainebleau, Vincennes, Compiegne et autres maisons royalles, […] [f. 107v] XXm l. pour les ouvrages du bastiment du Val […], cy : II millions IIIIxx XVm IIIIc XLVI l. VII s. IX d.
[…]
[f. 170v] Aux religieux augustins deschaussez du couvent des Loges de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour subvenir à leur subsistance ainsy qu’il est accoustumé : IIIc l.
[…]
[f. 180v] Aux peres recollets du fauxbourg Saint Laurent et Saint Germain en Laye, la somme de neuf cens livres par aumosne, cy : IXc l.
[…]
[f. 314] Au sieur comte de Vermandois, admiral de France, la somme de dix huict mil livres que Sa Majesté luy a accordée pour emploier en l’achapt d’une maison scize à Saint Germain en Laye qui a appartenu à la dame duchesse de La Valiere suivant l’ordonnance du XIe avril 1676, cy : XVIIIm l.
[…]
[f. 325] Roolle de plusieurs parties et sommes de deniers que le Roy a commandé et ordonné à me Gedeon du Metz, conseiller ez conseils de Sa Majesté, de payer et delivrer comptant ou assigner par ses quittances pendant les mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de l’année mil six cens soixante seize […]
[…]
[f. 335] Aud. [Pierre Turlin, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de neuf mil cinquante deux livres quatre sols pour icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur paiement des fournitures par eux faites par l’ordre et pour le service de Sa Majesté pour le chasteau de Saint Germain, scavoir à Duc, marchand de soye, VIIc XXXIII l. XVIII s. pour unze aunes de velours de Gennes vert à raison de XX l. l’aune, 3 aunes ½ de velours vert à XIX l. l’aune, 2 aunes ¼ de satin de Florence incarnadin à IX l. l’aune, 71 aunes de taffetas d’Angleterre couleur de paille et vert à III l. VIII s. l’aune [f. 335v] et 27 aunes de taffetas vert à IIII l. V s., le tout pour faire des housses de sieges plians, couvrir une table à jouer, faire des dessus pour les cassettes de Sa Majesté, une housse pour un lict de point de France et couvrir un bureau pour la Reyne, à Laballe, marchand drapier, Vc IIIIxx I l. X s. pour 45 aunes ½ de drap de Bercy escarlatte à raison de IX l. l’aune, 12 aunes ½ de serge de Saint Lo rouge à V l. XVII s. l’aune, 13 aunes de serge de Londres verte à IIII l. l’aune et 12 aunes de serge de Londres rouge cramoisy à IIII l. l’aune, le tout pour faire dix portieres, deux dessus de portes et des housses de tabourets, à Le Brun, marchand tapissier, CII l. VII s. pour 32 aunes de ligature de soye verte pour faire vingt cinq carreaux pour servir au ballet d’Atis [f. 336] à III l. VI s. l’aune, à Levasseur, marchand passementier, VIIIc LXXI l. XIX s. IX d. pour 189 onces 7 gros de frange, mollet et galon d’or et d’argent à raison de IIII l. X s. l’once et 84 aunes de galon rouge cramoisy à IIII s. l’aune, le tout pour order et galonner un tapis de table de velours vert, six portieres de drap rouge et autres meubles de messieurs les duc du Maine et comte de Vexin, à Gole, ebeniste, VIc l. scavoir IIIIc XX l. pour un grand bureau de bois d’Allemagne à compartimens d’ebeine soustenu de huict colonnes et garny de huict tiroirs, de cinq pieds de hault sur deux pieds ½ de large et une table à jouer de bois de pallissante massif, et C IIIIxx l. pour une grande armoire de bois d’Allemagne à corniches [f. 336v] et compartimens d’ebeine garnie de tablettes pour mettre des livres, haute de six pieds ½ sur quatre pieds de large, à Mathelin, menuisier, Vc XXXV l. pour 10 douzaines de tabourets, 24 sieges plians, deux fauteuils, 12 feuilles de paravent et six eschelles brisées, à Marcadé, orfevre, CLV l. V s. III d. pour une bourse d’argent vermeil doré à mettre au milieu d’une table à jouer pesant 3 marcs 2 onces 3 gros ½ à XLVI l. le marc, à Laroue, miroitier, IIIc XLVI l. tant pour son paiement de quatre bordures de miroirs de bois de noyer de Grenoble avec des plaques de cuivre d’une glace de 22 pouces de hault sur 18 de large, que d’avoir racommodé plusieurs girandolles et miroirs dans le chasteau de Saint Germain en Laye, à Pezard, quincallier, [f. 337] IIIc XXII l. pour avoir nettoyé, polly et ressoudé 46 grilles de fer, 54 tenailles, 50 pelles, 13 puisettes et une paire de chevrettes et avoir fourny le fer necessaire pour remettre le tout en bon estat, à la veuve Henry, tapissier, IIIIc IIIIxx XV l. pour avoir doublé de toille, recousu les relais, garnis de surfaix et rentrait une tenture de tapisserie de dix pieces representant les muses, et à Doublet, autre tapissier, IIIIm IIIc IX l. IIII s., scavoir IIIm l. que Sa Majesté luy a accordée d’augmentation pour avec XIm l. à luy ordonnée l’année 1675 faire XIIIIm l. pour son parfait paiement de soixante pieces d’ouvrages de broderie à fleurs d’or et soye pour faire un meuble complet et XIIIc IX l. IIII s. pour racommodages de [f. 337v] plusieurs meubles tant pour Saint Germain, Paris que Fontainebleau, fourniture et façons de deux tapis de table, douze feuilles de paravent, 22 housses de sieges plians, dix portieres, 29 rideaux, 25 carreaux, quatre matelas, un sommier de crin et autres meubles dud. chasteau de Saint Germain, y compris plusieurs voiages et journées de garçons, le tou faict et fourny par l’ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : IXm LII l. IIII s.
Aud. Turlin, tresorier general de l’Argenterie, la somme de sept mil neuf cens vingt neuf livres treize sols quatre deniers, pour icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur paiement d’un meuble de damas bleu turquin garny de campannes, frange et molet [f. 338] de passementerie d’or et d’argent et d’autres meubles faits par ordre de Sa Majesté pour servir dans aucuns appartemens de Saint Germain en Laye, scavoir à Duc, marchand de soye, MXXV l. pour 115 aunes de damas de Gennes bleu à raison de VIII l. X s. l’aune et 12 aunes de taffetas à IIII l. l’aune, à Le Brun, marchand tapissier, XXI l. XV s. pour 4 aunes de damas de Flandres aurore et bleu à raison de III l. l’aune et 3 aunes de moquette fonds bleu à III l. V s. l’aune pour faire une niche de chien, à Laballe, marchand drapier, IIIc LXIX l. pour 20 aunes et demie de fin drap façon d’Espagne bleu à XVIII l. l’aune, à Levasseur, marchand passementier, IIIm VIIc LVII l. XVIII s. IIII d. pour 437 [f. 338v] onces 7 gros de frange de diverses hauteurs, molet et galon d’or à raison de 6 l. V s. l’once, 189 onces 6 gros pour une campane d’or très riche de pieces de raport, 12 boutons et six boutonnieres à VII l. VIII s. l’once et XXVIII l. pour 4 pommes de lict couvertes de damas et chamarées de galon d’or, à Mathelin, menuisier, IIc XXXVI l. pour un bois de lict avec les ferremens necessaires, 3 licts de veille, 12 roulettes pour servir ausdits licts de veille, cinq fauteuils, 12 tabourets et 5 escrans avec leurs chasss et leurs pieds, à Dupré, doreur, CXXXVIII l. pour avoir peint et doré cinq grands fauteuils, 18 chaires, 12 tabourests et un escran, à Delange, plumassier, Vc l. tant pour [f. 339] une graniture de six douzaines de plumes blanches et quatre bouquets d’aigrettes pour servir au lict dud. meuble que pour avoir reblanchy 8 autres bouquets d’aigrettes et sejourné quelques jours à Saint Germain pour monter lesd. plumes, et à Doublet, tapissier, XVIIIc IIIIxx II l. pour ses fournitures et façon dud. meuble et d’un autre meuble de satin bleu mourant garny d’un point d’Espaigne, comm’aussy pour avoir faict decrasser et reblanchir 30 rideaux de fenestre, faict plusieurs housses des meubles et en avoir racommodé plusieurs autres qui servent dans led. chasteau de Saint Germain, cy : VIIm IXc XXIX l. XIII s. IIII d.
[…]
[f. 533] A dix filles de la Charité establies par ordre de Sa Majesté à Saint Germain en Laye, Fontainebleau, Metz et Dourdan, la somme de quinze cens livres pour leur [f. 533v] subsistance pendant lad. année 1676 à raison de CL l. chacune ainsy qu’il est accoustumé, cy : XVc l. »

Acte donné par Charles V à Saint-Germain-en-Laye

« Charles, par la grace de Dieu roy de France, a noz amez et feaulx conseiller les gens de noz comptes a Paris, salut et dilection. Comme Philippe Gillier, naguieres tresorier de nostre Dauphiné, nous soit tenus a cause de certaines receptes par li faictes du nostre en plusieurs et grans sommes de deniers desquelles il n’a pas rendu compte et pour ce que le dit Philippe n’est pas puissans de nous satisfaire a present des dictes sommes, nous pour ce avons prins en rabat et deduction de ce qu’il nous peut devoir une maison avecques toutes ses appartenances et appendances que le dit Philippe avoit de son conquest en la ville et tiroir de Monsteul lez le boys de Vincennes, laquelle nous avons donnee a nostre amé filleul Charles Boitel, filz de nostre amé eschançon Jehan Boitel, parce que la dite maison et appartenances ont esté prises par les bonnes gens du pays en la presence de Laurens du Molinet, nostre receveur de Paris, et Pierre Gillebert, examinateur de par nous en nostre Chastellet de Paris, a la somme de huit cens sept livres cinq solz parisis, lesquelz y ont esté commis de par nous et de par vous. Si vous mandons et commandons que vous delivriez et faictes delivrer a nostre dit filleul sa dite maison et appartenances quelconques, lesquelz maison et appartenances ont esté criez et subhastez solempnelement tant a Monsteul comme en nostre Chastellet de Paris es lieux accoustumés a faire telz choses, oultre laquelle somme l’on ne peut avoir trouvé personne qui plus en voulist donner si comme nous avons entendu, et lien bailliés ou faites bailler decret en la manière qu’il appartient et est accoustumé, lequel nous confermerons se mestier est et nous en sommes requis. Et de nostre dit don le faictes mettre en possession et saisine et faictes joir paisiblement comme du sien propre, et toutefois deduisiés au dit Philippe de ce en quoy il peut estre tenus a nous la dite somme de huit cens sept livres cinq solz parisis, car nous le voulons ainsi estre fait. Nonobstant quelconques ordonances, mandemens ou deffenses a ce contraires. Donné a Saint Germain en Laye le VIe jour d’aoust l’an de grace mil CCC LX et six et de nostre regne le tiers.
Par le Roy
N. de Benes »

Quittance du capitaine du château de Saint-Germain-en-Laye pour des pièces d’artillerie

« Sachent tous que nous Jehan de Meudon, chevalier, capitaine pour le Roy nostre sire de son chastel de Saint Germain en Laie, confessons avoir eu et receu de Richart de Brumare, garde du clos des galees de Rouen, douse arbalestes, dis a un pié, douse baudres, douses panes et six milliers de viretons en douse coffres de l’artillerie que le dit Richars avoir par devers li en garde pour la gare et defense dudit chastel, de laquelle artillerie nous nous tenons a bien paiés pour le Roy nostre dit seigneur et en quittons et clamons quitte le dit Richart et tous autres, a qui quittance en puet et doit appartenir. Donné soubs nostre scel l’an de grace mil CCC soixante et six le IXe jour de novembre. »

Quittance du capitaine du château de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Sachent tous que nous Jehan de Meudon, chevalier, capitaine et chastelain du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu de Jehan Luissiet, receveur general des aides ordonnees sur le fait de la gueur, la somme de six vins et quatorze frans d’or pour mes gaiges au fuer de IIIc L frans d’or par an, sur l’annee qui commence au premier jour d’avril CCCLXX et qui fenira le premier jour d’avril prochain venant CCCLXII apres Pasques et qui sont desservis pour tout le temps passé jusques au premier jour de cest present mois de fevrier, de laquelle somme de six vins quatorze frans dessus dit je me tieng pour bien cntens et paié, et en quitte le Roy nostre sire, ledit receveur general et tous autres. Donné soux mon scel le XXIIIIe jour de fevrier l’an MCCCLXI. »

Département des Manuscrits

Tirant ses origines de la bibliothèque des rois de France, le département des Manuscrits conserve la plus importante collection au monde de manuscrits médiévaux, modernes et contemporains. Elle comprend de nombreuses copies anciennes, unica, textes scientifiques, manuscrits décorés et à peintures. Enrichies par des dons d’auteurs, d’hommes politiques ou d’universitaires, par des mécénats ou des achats, les collections sont encyclopédiques : chansons de geste, religions d’Orient et d’Occident, histoire moderne et contemporaine, manuscrits littéraires...
Les collections de manuscrits originaux sont complétées par des livres et revues en toutes langues, des microformes et des fac-similés. La salle de lecture est ouverte aux lecteurs de la Bibliothèque de recherche ; la consultation de certains manuscrits doit faire l'objet d'une autorisation spéciale.

Les collections du département des Manuscrits sont encyclopédiques : chansons de geste, romans arthuriens, langues romanes, littératures orientales, religions d’Orient et d’Occident, histoire ancienne, histoire des sciences, les manuscrits littéraires : Pascal, Diderot, Apollinaire, Proust, Colette, Sartre etc. Le « cabinet des titres » constitue avec les armoriaux les principales ressources en généalogie.

La collection des manuscrits comprend un nombre très élevé de copies anciennes, d'unica, de textes scientifiques, de manuscrits décorés et de manuscrits à peintures ainsi que des manuscrits sur une grande variété de supports et de formes (xylographes, estampages notamment).

Fonds français

Français

Le fonds français a été créé en 1860, date à laquelle a été instaurée la distinction des manuscrits par langue. Il a été composé par la réunion de quatre séries. Il est maintenant clos.
1ère série : Français 1 à Français 6170
Provenance : ancien Fonds français.
Nombre de volumes : 6170 volumes.
Origines : manuscrits français entrés à la bibliothèque du roi de la fin du XVème siècle jusqu’au milieu du XVIIIème siècle. Contrairement aux manuscrits orientaux, latins ou grecs de l’Ancien fonds, ces manuscrits n’avaient pas été recotés en 1740.
Nature des manuscrits : les volumes Français 1 à 2595 sont des manuscrits à caractère littéraire, les volumes Français 2596 à 2810 des manuscrits à caractère historique.
Anciens inventaires : NAF 5411 « Catalogue des manuscrits français, italiens, espagnols et en autres langues modernes de la Bibliothèque royale. Ancien fonds. Copié en 1835 et 1836… sur le Catalogue général dressé en 1729 et 1730. »Concordance entre les cotes de l’Ancien fonds et les cotes actuelles : volume consultable dans la salle de lecture, sous la cote « bureau 73 ».
Répartition par formats :
1-151 : in-folio maximo
152-396 : in-folio magno
397-895 : in-folio mediocri
896-1752 : in-folio parvo
1753-2430 : in-4°
2431-2595 : in-8°
2596-2810 : in-folio magno
2811-4929 : in-folio mediocri
4930-5689 : in-folio parvo
5690-6170 : in-4°

2ème série : Français 6171 à Français 15369
Provenance : ancien Supplément français.
Nombre de volumes : 9199 volumes.
Origines : le Supplément français a été créé vers 1820, comme le Supplément grec et le Supplément latin. Ils contenaient des manuscrits entrés à la bibliothèque du milieu du XVIIIème siècle jusqu’en 1862. Le noyau de ces suppléments était composé par les manuscrits de l’Ancien supplément. L’Ancien supplément était un fonds hétéroclite, ne respectant pas la distinction par langues. Il avait été constitué eau début du XIXème siècle par François-Jean-Gabriel La Porte du Theil, à partir d’un fonds de nouvelles acquisitions (achats et dons) ouvert après 1744, nouvelles acquisitions entrées en dehors des fonds régulièrement constitués.
Le Supplément français contenait des manuscrits français et en langues modernes.
Anciens inventaires de l’Ancien supplément :
NAF 5415 : « Catalogue de manuscrits français et en langues modernes, qui semblent avoir formé le noyau du Supplément français des manuscrits de la Bibliothèque du Roi. Il est intitulé : "Manuscrits de différentes acquisitions et en différentes langues. Aoust 1756."
NAF 5427 à 5431 : La Porte du Theil, 5 volumes manuscrits (voir Delisle, tome II, p. 284). Numéros 1 à 1374 (complétés par des lettres et des chiffres, par exemple : 430 CC 1).Anciens inventaires du Supplément français :
NAF 5426 : « Catalogue de manuscrits des Suppléments grec, latin, français et en langues modernes de la Bibliothèque nationale. (1063 numéros). »
NAF 5493 à 5521 : catalogue du Suppl. fr. dans la série NAF 5447-5530 : « Catalogues des manuscrits de la Bibliothèque royale ».
Concordance entre les cotes du Supplément français et des cotes actuelles : volume consultable dans la salle de lecture, sous la cote « bureau 73 » ; Catalogue des manuscrits français 13091 à 15369.
Répartition par formats :
6171-6257 : Très-grand format
6258-9560 : Grand format
9561-13090 : Moyen format
13091-15369 : Petit format

3ème série : Français 15370 à Français 20064
Provenance : ancien Saint-Germain français.
Nombre de volumes : 4695 volumes.
Origines : ensemble formé en 1865 par la réunion de tous les manuscrits français venus de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés.
Répartition par formats :
15370-15390 : Très-grand format
15391-1705/8 : Grand format
17059-19232 : Moyen format
19233-20064 : Petit format

4ème série : Français 20065 à Français 33264
Provenance : anciens petits fonds français.
Nombre de volumes : 14000 volumes.
Origines : ensemble constitué en 1868 par la réunion des manuscrits français qui faisaient partie de petits fonds ou de collections, dont la liste est donnée par Léopold Delisle, avec le nombre respectif de volumes, dans Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, tome II, p. 330.
Nature des manuscrits Français 26485 à Français 33264 : Les manuscrits Français 26485 à Français 33264 constituent les volumes du Cabinet des titres. Ils sont répartis en six séries de dossiers :
Pièces originales : Français 26485 à 29545
Dossiers bleus : Français 29546 à Français 30229
Carrés de d’Hozier : Français 30220 à Français 30881
Cabinet de d’Hozier : Français 30882 à Français 31225
Nouveau d’Hozier : Français 31226 à Français 31562
Collection Chérin : Français 31563 à Français 31776.
Sous les numéros Français 31777 à Français 33264 ont été réunis les volumes reliés du Cabinet des titres (recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques).
Répartition par formats :
20065-20086 : Très-grand format
20087-22884 : Grand format
22885-24726 : Moyen format
24727-25696 : Petit format
25697-26484 : Grand format

Le lecteur pourra, s'il le souhaite, consulter les volumes imprimés qui ont servi à constituer le présent catalogue en ligne. Ceux-ci sont accessibles, en ligne aussi, sur le site de la BnF. Le descriptif ci-dessous donne la liste de ces volumes et leur contenu :
Série in-4°
ancien Fonds français
Tome I (1868), manuscrits Français 1 à Français 3130.
Tome II (1874), manuscrits Français 3131 à Français 3766
Tome III (1881), manuscrits Français 3767 à Français 4586
Tome IV (1895), manuscrit Français 4587 à Français 5525
Tome V (1902), manuscrits français 5526 à Français 6170

Série in-8°
ancien Supplément français
Tome I (1895), manuscrits Français 6171 à Français 9560
Tome II (1896), manuscrits Français 9561 à Français 13090
Tome III (1896), manuscrits Français 13091 à Français 15369

ancien Saint-Germain français
Tome I (1898), manuscrits Français 15370 à Français 17058
Tome II (1900), manuscrits Français 17059 à Français 20064

anciens petits fonds français
Tome I (1898), manuscrits Français 20065 à Français 22884
Tome II (1902), manuscrits Français 22885 à Français 25696
Tome III (1897), manuscrits Français 25697 à Français 33264

(D'après la notice descriptive de la BnF : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc7296x/ca100)

Fonds français

Paiements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle des baillages de France pour le terme de la Toussaint 1299

« [p. 3] Robertus, barbitonsor Regis, et Ysabellis, ejus uxor, pro custodia jardini Regis de Sancto Germano in Laia, pro terio : LXVI s. VIIId., et pro oblito computari pro eodem ad Ascensionem predictam, pro duobus tertiis : VI l. XIII s. IIII d.
[…]
[p. 15] Domania apud Sanctum Germanum in Laya
De censibus ibidem in festo Beati Remigii : VII l. X s. VIII d.
De vendis ibidem ad hunc terminum : XXXVII s. VI d.
De explectis : XLIII s.
De explectis foreste Laye : XL s.
[…]
[p. 18] Expensa Sancti Germani in Laia
Pro gagiis prepositi, pro tertio : IIII l.
Pro pane prisonum : XVIII s. X d.
Pro prisionariis adductis de Sancto Germano Parisius, de mandato prepositi Parisiensi, pro equis locatis et conductoribus : IX s. IIII d.
Pro bannis Regis clamandis : II s.
Pro censibus Regis scribendis die S. Remigii et quodam papiro empto : IIII s.
[…]
Opera Sancti Germani in Laia
Pro vitreis capelle et aliis vitreis per hospicium reparandis : XLIV l. VIII s. X d.
Pro hostiis et fenestris, verroliis, serreuris, loquetis et clavi, coopertoribus, lathomo, plastro, calci per concergium : XLVI l. VII s. X d.
Pro misiis concergii : XXII l. XIX s. IIII d.
Pro latrinis curandis : VII l. XV s.
Pro XXX miliaribus tegule ibidem ductis, XXIV s. pro miliari : XXXVI l.
Pro dicta tegula ponenda in navi : XXX s.
Pro locagio navis : VI l.
Pro ea ducenda de portu Alpecti, oneranda et exoneranda : VIII l.
Pro noiis : LXXVI s.
Pro lathomeria et carpentaria in taacha, quarum partes sunt a tergo : IIc LXI l.
Partes operum in taacha apud Sanctum Germanum in Laia
Primo, garderobam secreti de carpentaria et lathomia totam promptam.
Quamdam trenellam rotondam novam redditam coopertam.
Item cameram domini Petri de Chambli totam novam quadratam V tesiarum vel circiter.
Item plures scotellos in pluribus locis per domos ibidem per dictum juratum positos.
Item votam pratelli gloriete et latus capelle ibidem.
Item latus et pignaculum latrinarum.
Item muros reparandos qui circuunt magnam capellam ibidem.
Item quamdam caminam duplicem in domo concergii ibidem.
Pro LI miliariis enscenle, IIII s. VI d. pro miliari : XI l. IX s. VI d.
Pro II miliariis late : LX s.
Pro hostiis et fenestris et escenla in domibus prioris ibidem : LXXII s.
Pro operibus factis apud Pissiacum per Victorem, scilicet pro tretellis et formis, hostiis, fenestris reparandis, doliis, pressorio et operariis ac garda vinearum ibidem : XI l. XVIII s ; II d.
Pro operibus in jeola Sancti Germani et hala per prepositum ibidem : X s. VIII d.
Pro quibusdam latrinis novis factis et III pilariis de tallia in domo jardinerii : XXXII l.
[…]
Pro operibus Corbolii, S. Germani in Laia et Parisius vistandis et eis tradendis in taacha per magistrum G. de Londoniis et Simonem de Noeriis, per prepositum Parisiensem : XIIII l. XI s. II d. »

Paiements liés à un séjour du roi à Saint-Germain-en-Laye dans le compte du trésor royal pour la Saint-Jean 1316

« [f. 15] Gaufridus Cocatrix, pro vadiis suis deservitis ibi pro eodem, deductis IIIbus diebus quibus fuit ad Regem apud Sainctum Germanum in Laya, et III diebus quibus fuit in suis propriis negociis, XVI s. par. per diem : VIxx l. XXXII s. par. Super se in compoto suo.
[…]
[f. 18] Gaufridus Coquatrix, pro expensis suis per III dies, quibus fuit ad Regem apud Sanctum Germanum in Laya, anno presenti, deductis vadiis : VII l. II s. Per cedulam Curie. Ultima Junii. »

Lettres données par Charles, fils du roi de Navarre, à Saint-Germain-en-Laye

« Charles, ainsné fils du roy de Navarre, a noz amez et feaulx les gens qui orront le compte de nostre amé et feal tresorier Jehan Le Ferme, salut et dilection. Nous vous mandons que la somme de deux cens frans que nostre dit tresorier a paiez et delivrez de nostre commandement a Robert de Varannes, brodeur, ouquel nous les donnons pour un chapel de perles que nous avons eu de lieu, vous allouez es comptes dudit tresorier et lui rabatez de ses receptes et vous rendant ces presentes et quittance de ladite somme, sanz aucune difficulté. Donné a Saint Germain en Laie le XXII jour de septembre l’an de grace mil CCC LX dix et huit.
Par mons., vous et mess. Jehan de Poissy, maistre d’ostel, pres.
Charité »

Paiements lors d’un séjour du roi à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 11v] A Saint Germain en Laye, en l’ostel de la chambre aux deniers le jeudi II jours de juillet l’an mil CCC IIIIxx et trois, fu compté de la despence de l’ostel le Roy pour le mois de juing precedant contenant XXX jours, en la presence de mons. Pierre de Villiers, grant maistre d’ostel, et mess. Taupin de Chantemelle, chevaliers et maistres dudit hostel, IIIIm VIIc LXXIII l. XVIII s. VIII d. par.
[…]
[f. 16] Jehan Noble, espicier, pour IIII livres de cire vermeille achettee de lui, V s. par. la livre, pour le scel du secret, en tout le mois de juing, mardi XXX et derrain jour de juing, le Roy disner a Montjoie, souper et giste a Saint Germain en Laye, argent, XX s. par.
[…]
[f. 18v] Johannin Tigier, messager envoyé porter lettres du Roy de Saint Germain en Laye aux tresoriers de France a Paris, pour ce mardi XXX et derrain jour de juing, le Roy disner a Montjoie, souper et giste a Saint Germain en Laye, argent, VI s. par.
[…]
[f. 25] Raulet Legay, sommelier de chappelle du Roy pour les offrandes dudit seigneur faites aux reliques de l’esglise Nostre Dame de Poissy ce jour qu’il y oy sa messe, envoier a lui par ledit Raulet, merquedi premier jour de juillet l’an IIIIxx et trois, le Roy disner a Poissy, souper aux Loges et giste a Saint Germain en Laye, argent, IIII l. par. »

Paiements pour la garnison du château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 297] A mons. Robert Herling, chevalier, capitaine de Poissy, Saint Germain en Laye et de Montjoye, pour un an entier et entresuyvant commencé le jour Saint Michel mil CCCC vint huit et finant aud. jour ensuivant CCCC XXIX, a la charge pour la sauvegarde dud. lieu de Poissy de ung homme d’armes a cheval, lui non compris, I autre homme d’armes a pié et VI archiers armez et arraiez souffisant selon leur estat aux gaiges et regars dessusd., et pour la garde desd. places de Saint Germain en Laye et Montjoye aux gaiges de Vc l. t. pour ledit an, lesdis gaiges comencés ledit jour Saint Michel CCC XXVIII, a paier durant ycelui de quartier en quartier des deniers de ladite recepte generale par led. receveur comme par endenture faicte entre mondit seigneur le regent et led. chevalier le XVIIIe jour de septembre mil CCCC XXVIII, dont le vidimus est cy rendu, appert, pour ce a luy paié par vertu des lettres de garante de mond. seigneur le regent donnees ledit jour, expediees par mesd. sieurs les tresoriers de France et Normandie le VIe jour de novembre ensuivant, servans pour tout l’an, cy rendues pour les gaiges et regards de I homme d’armes a cheval, I a pié et VI archiers de sadite retenue de Poissy pour leur service a ladite sauvegarde d’un quartier d’an commencé led. jour Saint Michiel CCCC XXVIII et finant le XXVIIIe jour de decembre ensuivant, tous incluz, dont il a fait monstre le IIe jour de novembre oudit an par devant messire Guillaume Borton, chevalier, capitaine de Mante, et Jehan Vvenlotz, controleur de Meulent, a ce commis par mond. seigneur le regent, cy rendues, montant VIIxx XVI l. VII s. III d. t., et pour sesd. gaiges de Saint Germain en Laye et Montjoye desserviz pour led. quart d’an au pris dessusd. VIxx V l. t. pour tout par quittance de luy faicte le XIe jour de fevrier ensuivant mil CCCC XXVIII cy rendue : IIc IIIIxx I l. t. VII s. IIII d.
A lui par vertu desd. lettres pour les gaiges et regart des gens de sad. retenue de Poissy pour leur service du second quart d’an ensuivant finant le XXIXe jour de mars mil CCCCC XXIX dont il [p. 298] a fait reveue le VIIIe jour de fevrier mil CCCC XXVIII par devant Guillaume Harmant et Jehan Venlotz, escuier, a ce commis par les receveur general et controleur de Normendie cy rendue montant VIIxx XV l. VII s. IIII d. t. et pour sesd. gaiges de Saint Germain et Montjoye pour led. second quart d’an VIxx V l. t., pour ce par quittance de Jehan Sac, bourgeois de Paris, son procureur, faicte le XXe jour d’avril mil CCCC XXIX cy rendue : IIc IIIIxx I l. t. VII s. IIII d.
A lui par vertu desd. lettres pour les gaiges d’un homme d’armes a pié et VI archiers de sadite retenue de Poissy pour leur service a la sauvegarde dud. lieu de LXIII jours commençans le XXXme jour de mars CCCC XXIX et finant le premier jour de juing ensuivant exclud que il delaissa et fut deschairgé de ladite capitainerie et messire Loys d’Espoys en print la possession comme cy apres sera dit, desquelles gens il fist reveue le XXIIe jour de may oud. an par devant lesd. capitaine de Mante et controleur de Meulent a ce commis par mondit seigneur le regent cy rendue par quittance de luy faicte le XXVe jour de septembre oud. an CCCC XXIX cy rendue : LXXVII l. t.
A lui pour ses gaiges de sadite capitainerie de Montjoye et Sainct Germain en Laye desserviz par lesd. LXIII jours finans le derrenier jour de may includ, auquel jour il se descharga de ladite capitainerie comme dit est, audit pris de Vc l. t. par an par quittance de luy faicte led. XXVe jour de septembre cy rendue : A lui par vertu desd. lettres pour les gaiges et regart des gens de sad. retenue de Poissy pour leur service du second quart d’an ensuivant finant le XXIXe jour de mars mil CCCCC XXIX dont il [f. 297v] a fait reveue le VIIIe jour de fevrier mil CCCC XXVIII par devant Guillaume Harmant et Jehan Venlotz, escuier, a ce commis par les receveur general et controleur de Normendie cy rendue montant VIIxx XV l. VII s. IIII d. t. et pour sesd. gaiges de Saint Germain et Montjoye pour led. second quart d’an VIxx V l. t., pour ce par quittance de Jehan Sac, bourgeois de Paris, son procureur, faicte le XXe jour d’avril mil CCCC XXIX cy rendue : IIIIxx VI l. t. V s. XI d. p. t., pour tout VIIc [XXVI l. VIII s. VII d. t.]
A messire Loys d’Espoy, chevalier, de nouvel ordonné et retenu capitaine desdites places de Saint Germain en Laye et Montjoye depuis le XIXe jour de may mil CCCC et XXIX, qu’il endenta, jusques I an ensuivant, au feur et sa semblable charge que led. Herling avoit cy dessus declaré, aux gaiges dessusd. commencé le jour de ses premieres monstres a paier comme dessus comme par endenture faicte entre mond. seigneur le regent et luy led. jour, dont le vidimus est cy rendu, appert, pour ce a lui payé par vertu desd. lettres de garant de mond. seigneur donnees led. jour, non expediees par messieurs les tresoriers de France et Normandie, dont led. chevalier a esté relevé par mond. seigneur pour certaines causes par lettres de relevement donnees le VIIe jour de janvier CCCC XXIX expeidees par monsieur le tresorier de Normandie le XIIIe jour dud. mois ensuivant, cy rendues, pour les gaiges et regard de lui chevalier, ung homme d’armes a pié et VI archiers de sa retenue pour la sauvegarde dud. lieu de Poissy desserviz par VIxx jours commencé le premier jour de juing oud. an mil CCCC XXIX et fini le XXVIIIe jour de septembre, veille Saint Michel, ensuivant, tous inclus, dont il a fait ses premieres monstres le XXIIe jour dud. mois de may par devant messire Guillaume Boucton, chevalier, a ce commis, qui est au devant dud. temps, et durant ycelui n’a fait nulles autres monstres ou reveues, dont il en est relevé par lesdites lettres comme dit est et du consentement dud. messire Loys ne lui a esté fait paiement que depuis le premier jour de juing, pour ce que il accorda que led. Herling, auparavant [p. 299] capitaine, prinst les gaiges pour ycelle capitainerie jusques aud. premier jour de juing, comme il appert par quittance de luy faicte le XVIIe jour de janvier CCCC XXIX cy rendue avec lesdites monstres : IIc XLV l. t. XVI s. VIII d. t.
A luy par vertu desdites lettres pour ses gaiges de sa capitainerie de Saint Germain en Laye et Montjoye, qui sont au feur de Vc l. t. par an, desserviz par le temps dessusd. pour les causes dessus declarees par quittance de luy faicte led. XVIIe jour de janvier cy rendue : VIIIxx IIII l. VII s. VI d. t., pour tout IIIIc X l. IIII s. II d. t. »

Ordre de garnir de vivres le château de Saint-Germain-en-Laye

« Henry, par la grace de Dieu roy de France et d’Angleterre, au bailli de Mante ou a son lieutenant et au receveur des aides et tailles a Poissy, salut. Pour ce qu’il est expedient et chose necessaire de pourveoir a la seurté du chastel de Saint Germain en Laye, telement et si convenablement que resistence puisse estre faicte aux emprises de noz ennemis et adversaires se besoing en est, a quoy pour obvier a tous inconveniens et dommaiges voulons estre diligemment entendu, nous vous mandons et expressement enjoingnons que appellé avecques vous le capitaine dudit lieu de Saint Germain en Laye ou son lieutenant illec, vous advisez ensemble quelle quantité de vivres sera necessaire et requise pour la provision et avitaillement dudit chastel de Saint Germain en Laye, et des vivres qui ainsi seront advisez et trouvez estre necessaire faire provision et en recouvrez ou mieulx pourrez a pris competent que voulons par toy receveur estre payé des deniers de ta recepte des aides et tailles a ceulx de qui lesdiz vivres auront esté prins et achetez, et iceulx vivres ainsi recouvrez mettez ou faites mectre oudit chastel de Saint Germain en Laye pour la provision et avitaillement d’icellui, et les bailliez en garde audit capitaine ou a son lieutenant par bon et loyal inventaire, le double duquel voulons par toy receveur estre baillé a nostre proufit comme raison est, et par raportant ces presentes avecques copie dudit inventaire et certiffication de vous bailli ou vostre lieutenant sur la quantité et pris desdiz vivres et quictance souffisante d’iceulx, ensemble certiffication dudit capitaine d’avoir receu lesdiz vivres et aussi dudit Pierre Surreau d’avoir receu ladite copie d’inventaire, tout ce que ainsi et pour lad. cause paié, baillié et delivré aura esté sera alloué et comptés de roy receveur et rabatu de ta recepte sanz aucun contredit par noz amez et feaulx les gens de noz comptes a Paris, ausquelz nous mandons que ainsi le facent pourveu que ces dites presentes soient verifiees et expediees par noz amez et feaulx les tresoriers et generaulx presidens de noz finances. Donné a Paris le XXIIme jour de juing l’an de grace mil CCCC vint neuf et de nostre regne le septiesme.
Par le Roy a la relation de monseigneur le regent, duc de Bedford »

Quittance donnée par le capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages et ceux de ses hommes

« Nous Loys d’Espoy, chevalier, capitaine de Saint Germain en Laye, confessons avoir eu et receu de Michiel Durant, receveur general de Normandie, la somme de sept cens soixante deux livres six solz six deniers maille tournois en prest et paiement pour les gaiges et regards de nous, deux lances a cheval, sept a pié, trente archiers de nostre retenue pour la garde, seurté et deffence dudit lieu desservis pour ung quartier d’an commencé le XXIXe jour de decembre et finant le XXIXe jour de mars ensuivant derrenier passé, tous inclux, dont monstres ont esté faites avec les gens de nostre retenue de Poissy le derrenier jour de fevrier derrenier passé par devant Lienard Bendre, lieutenant du prevost de Poyssy, et Raoulin Chalon, sergent audit lieu, present Jehan Patoillat, controleur de ladicte garnison, ad ce commis. En laquelle somme sont comprins qui rabatu nous ont esté par led. receveur general quatre vingts trois livres unze solz neuf deniers tournois, c’est assavoir huit livres deux solz trois deniers tournois pour gaings de guerre faictes par aucuns desd. lances et archiers durant led. quartier d’an, les parties contenues ou controle sur ce fait, et LXXV livres IX solz VI deniers tournois pour les gaiges et regards dud. contreroleur comme lance a cheval et ses deux archiers qui sont du nombre dessusd. desserviz par led. quartier d’an, lesquelz controleur et sesd. deux archiers seront paiez par led. receveur general ainsi qu’il appartiendra. Toutes lesquelles gens d’armes et de trait, excepté led. controlleur et sesd. deux archiers, nous promectons paier bien et deuement sans fraude chacun par teste de leursd. gaiges et regards pour led. quartier d’an, et avec ce certiffions que durant icellui quartier toutes lesd. gens d’armes et de trait ont bien et deuement servy le Roy nostre seigneur a la garde, tuission et deffense de lad. place et aultrement, et que par eulx n’ont esté faictes aucunes vacations ou faultes de services durant icellui, ne aussi aucunes gaings de guerre en prinse de prisonniers, chevaulz, bestaulx en butins ne autrement dont au Roy nostred. seigneur ne a nous appartiengne aucun droit, excepté ce que contenu est oud. contrerole. De laquelle somme de VIIc LXII livres VI solz VI deniers obole tournois, nous nous tenons pour content et bien paié et en quictons le Roy nostredit seigneur, ledit receveur general et tous autres. En tesmoing de ce nous avons scellé ces presentes de nostre propre scel d’armes le XXIe jour de may l’an mil CCCC trente quatre. »

Lettres royales concernant la fontaine entreprise à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 61] A tous ceux qui ces presentes lettres verront, Jean de La Barre, chevalier, comte d’Estampes, vicomte de Bridiers, baron de Verets, seigneur dud. lieu de La Barre, de La Soubsterraine, de Cros et de Joy en Jozas, conseiller, chambellan ordinaire du Roy nostre sire, premier gentilhomme de sa chambre, gouverneur et garde de la prevosté de Paris, salut.
Scavoir faisons que l’an de grace 1532, le mercredy 12e de mars, veismes, teismes et leusmes mot apres l’autre les lettres patentes du Roy nostre sire, desquelles la teneur ensuit
François, par la grace de Dieu roy de France, a nos amez et feaux conseillers Jean de La Barre, chevalier, comte d’Estampes, [f. 61v] prevost de Paris et premier gentilhomme de nostre chambre, et Nicolas de Neufville, aussy chevalier, secretaire de nos finances, salut et dilection. Comme cy devant nous vous ayons, l’un en l’absence de l’autre, commis, ordonnez et deputez a faire les pris et marchez qu’il conviendront faire pour le fait de nos bastimens de Fontainebleau, Boullongne, Livry, et soit ainsi que depuis lad. charge et commission, avons voulu et ordonné autres bastimens et ediffices estre faits en nos chasteaux de Saint Germain en Laye, le Louvre a Paris, Villiers Costerets et pour faire venir une fontaine en chacun de sesd. chasteaux de Saint Germain, Villiers Cotterets, a cette cause soit requis et necessaire vous faire expedier autres lettres de commission et pouvoir sur ce, scavoir faisons que nous, confians a plain de vos personnes, sens, loyautez, experiences et bonnes diligences, vous avons commis, ordonnez et deputez, commettons, deputons et ordonnons par ces presentes a faire par vous, ou l’un de vous en l’absence de l’autre, les pris et marchez qui seront necessaires estre faits pour le fait et perfection et accomplissement de nosd. bastimens de Fontainebleau, Boullongne, Livry, Saint Germain en Laye et de nosd. chasteaux du Louvre et Villiers Costerets et lesd. fontaines, avec tous et chacuns les maçons, charpentiers, couvreurs, plombiers, serruriers, menuisiers, vitriers et autres ouvriers, ordonner du payement des frais, mises et despences qu’il conviendra pour ce faire, tant pour le fait desd. bastimens que pour voyages, remboursemens, recompenses et autres frais extraordinaires qui en dependent, et sur ce signer et expedier les roolles, cayers, ordonnances et mandemens en forme deue qui seront necessaires pour servir a l’acquis de celuy qui est ou sera commis a tenir le compte et faire le payement desd. bastimens, le tout selon les opinions, advis et contrerolles de nos chers et bien amez varlets de chambre ordinaires Pierre Paule et Pierre Deshostels, lesquels, entandu que nosdits bastimens sont en divers lieux, nous avons commis, ordonnez et deputez, commettons, ordonnons et deputons par cesd. presentes a estre resider ordinairement sur nosd. bastimens, haster et poursuivre le parachevement d’iceux, les conduire et diviser et pareillement [f. 62] pourveoir et entendre les frais, mises et depences qu’il y conviendra et icelles certiffier et controller, et aussy signer les quittances des payemens qui en seront faits par vosd. ordonnances signees de vous ou de l’un en l’absence de l’autre, contrerollees, certiffiees et quittancés par lesd. Paule et Deshostelz ou l’un d’eux, nous voulons estre dans tel effet et valleur, et estre allouez es comptes de celuy ou de ceux qui sont ou seront commis au payement et a tenir le compte desd. bastimens comme s’ils avoient esté et estoient par nous faits et ordonnez, et les roolles et ordonnances signees de nostre main, et quand a ce nous les avons vallidez et authorisez, vallidons et authorisons par cesd. presentes signees de nostre main, par lesquelles vous mandons et a chacun de vous chacun en son regard que vacquez et entendez diligemment au fait et execution de cette presente charge et commission, et pour ce qu’il conviendra ausd. Paule et Deshostelz demeurer et resider continuellement esd. lieux a la conduitte desd. bastimens et ediffices, nous leur avons et a chacun d’eux donné et octroyé, donnons et octroyons par cesd. presentes la somme de 50 l. par chacun mois, qui est pour les deux ensemblement 100 l. par mois, pour subvenir a la despence qu’il conviendra faire, a commencer du jour et datte de ces presentes jusques a ce que nosd. bastimens soient entierement parfaits, laquelle somme ils auront et prendront par les mains de celuy ou ceux qui sont ou seront commis au payement desd. bastimens et par rapportant ces presentes ou vidimus d’icelles fait sous scel royal avec lesd. marchez, roolles, cayers ordinaires et mandemens signees et expediees par vous ou l’un de vous et aussy contrerolles et quittances d’iceux Paule et Deshostelz ou l’un d’eux avec les certiffications et toisés qui seront faits par les maistres de nos œuvres de maçonnerie et charpenterie en nostre ville, prevosté, vicomté de Paris ou en nostre bailliage de Melun quand aux ouvrages qui auront esté faits par marchez a la toise ou en bloc, qui certiffiront iceux estre bien et deuement faits selon et ensuivant lesd. marchez, ensemble les quittances d’iceux Paule et Deshostelz pour l’estat que leur ordonnons, qui est de 50 l. a chacun d’eux par moi durant le temps desd. bastimens, nous voulons les parties, frais, mises et despences qui auront esté faits pour nosd. bastimens et de ce qui en dependra, ensemble l’estat dessusd. estre passez et allouez es comptes et rabatus de la recepte de celuy ou ceux qui payé les auront par nos amez et feaulx gens de nos comptes, ausquels [f. 62v] nous mandons ainsi le faire sans difficulté. Car tel est nostre plaisir. Nonobstant que iceux ouvrages n’ayent esté et ne soient baillez et delivrez aux rabais et moins offrans a la chandelle suivant nos ordonnances et quelconques autres ordonnances tant anciennes que nouvelles a ce contraires. Donné a Chasteaubriant le 18e de juin l’an de grace 1532 et de nostre regne le 18.
Ainsi signé François
Et au dessoubs Par le Roy, Bayard, et scellee de cire jaulne sur simple queue.
En tesmoing de ce nous a ce present vidimus ou transcript avons faite mettre le scel de lad. prevosté de Paris. Ce fut fait les an et jour dessus premiers dits.
Ainsi signé Rohart et Pichon »

Lettres royales nommant un trésorier pour les travaux à entreprendre au château de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 144v] François, par la grace de Dieu roy de France, a nostre amé et feal notaire et secretaire maistre Nicolas Picart, par nous commis a tenir le compte et faire les payemens de nos ediffices de Fontainebleau, Boulongne et Villiers Costerets, salut. Comme nous avons advisé de faire desmolir et reediffier certains corps d’hostels et faire plusieurs reparations en nostre chasteau de Saint Germain en Laye et que d’icelles vous tiendrez le compte, dont soit requis vous expedier lettres de commission a ce convenables, pour ce est il que nous, confians a plain et entierement de vos sens, suffisance, loyauté et diligence, vous avons commis, ordonné et deputé, commettons, ordonnons et deputons par ces presentes a recevoir les denies qui ont et seront par nous ordonnez pour les desmolitions, ediffices et reparations dud. Saint Germain en Laye, en tenir le compte et faire les payemens par les ordonnances, mandemens, roolles ou certiffications de nos amez et feaulx conseillers Nicolas de Neufville, seigneur de Villeroy, et Philbert Babou, seigneur de La Boudaiziere, chevalliers, ou l’un d’eux en l’absence de l’autre, et par les contrerolles de maistre Pierre Deshostels, controlleurs de nosd. ediffices de Fontainebleau, Boullongne et Villiers Costerets, que nous avons pareillement a ce commis et deputé, commettons et deputtons par cesd. presentes et aux gages et taxations qui pour vous seront par nous ordonnez et taxez, voulans qu’en rapportant cesd. presentes signees de nostre main ou vidimus d’icelles deuement collationné a l’original et lesd. ordonnances, mandemens, roolles, certiffications desd. seigneurs de Villeroy et La Bourdaiziere ou de l’un d’eux, contrerollees par led. Deshostels avec quittance des parties ou elles escherront sur ce suffisantes seullement, tous et chacuns les payemens que aurez ainsi faits soit passez et allouez en la despence de vos comptes et rabatus de vostre recepte par nos amez et feaulx les gens de nos comptes ausquels nous mandons ainsi le faire sans aucune difficulté. Car tel est nostre plaisir. Nonobstant quelconques ordonnances, restrinctions, mandemens ou defences a ce contraires. Donné a Montereau Fault Yonne le 12e de mars 1538 et [f. 145] de nostre regne le 25e.
Ainsi signé François
Par le Roy, Bayard
Et scellee sur simple queue de cire jaulne. »

François Ier

Règlement du duel de Jarnac et de La Châtaigneraie

« Articles sur le combat des sieurs de Chastaigneraye et de Jarnac accordez entre monseigneur le duc d’Aumalle, gouverneur et lieutenant general du Roy en Daulphiné et Savoye, et parrain dud. sieur de Chastaigneraye, et de monseigneur de Boysi, chevalier de l’ordre, grant escuyer de France, et parrain dud. sieur de Jarnac
Premierement
Apres soleil levé ou l’heure qu’il se doibt lever et que mond. sieur le grand sera mandé, il partira pour se presenter au camp avec son fileul.
Et apres que les combatans seront armez au camp, sera commencé a presenter les armes et chevaulx les unes apres les autres. Et estant acordees et aceptees, s’en presentera d’autres sans longueur de temps.
Le combat sera a tout oultrance et ne sera vaincu sinon celuy qui restera mort au camp ou bien qu’il dye qu’il se rend.
Que naissant differant avant le combat, durant le combat ou apres le combat, sans aucunement en estre disputé par les parrains, ilz auront soubdain recours a monseigneur le connestable, mareschaux de France et autres commis par le Roy pour en decider apres qu’ilz auront esté ouiz.
Faict a Saint Germain en Laye le sixiesme jour de juillet M Vc LXVII.
Françoys, Boysy »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 241] Compte premier de maistre Bertrand Le Picart, tresorier des ediffices et reparations de Fontainebleau, Boulongne les Paris, Villiers Costerets, Saint Germain en Laye, La Muette en la forest de Saint Germain, bois de Vincennes, les Tournelles a Paris, Arcenac dud. lieu, du tumbeau de la sepulture du feu roy François et autres ediffices et bastimens dud. Roy estans a vingt lieues a la ronde de Paris durant une annee entiere finie le dernier de decembre 1556
Recepte
De maistre Nicolas Picart, notaire et secretaire et cy devant tresorier de sesd. ediffices et bastimens, la somme de 14900 l. ordonnee aud. Bertrand Le Picart pour employ au fait de sond. office
De maistre Raoul Moreau, conseiller du Roy et tresorier de son Espargne, la somme de 27000 l. par quittance dud. Picart des deniers provenans de la vente des bois
[f. 241v] Despence de ce present compte
[…]
[f. 244] Autres parties payees pour le bastiment et reparations de Saint Germain en Laye
Maçonnerie
A Nicolas Plançon et Jean François, maistres maçons, la somme de 1690 l. a eux ordonnee par led. sieur Delorme pour ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. chasteau de Saint Germain en Laye
Charpenterie
A Jean Le Peuple, charpentier, la somme de 450 l. pour ouvrages de charpenterie par luy faits aud. Saint Germain
Menuiserie
[f. 244v] A Jean Huet, maistre menuisier, la somme de 220 l. pour ouvrages de menuiserie par luy faits aud. Saint Germain
Serrurerie
A Mathurin Bon, serrurier, la somme de 200 l. pour ouvrages de serrurerie par luy faits aud. Saint Germain
Vitrerie
A Nicolas Beaurain, maistre vitrier, la somme de 250 l. pour ouvrages de verrerie par luy faits aud. lieu
Parties extraordinaires : la somme de 238 l. 16 s.
Soit pour le chasteau de Saint Germain : 3148 l. 16 s. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 281] Compte deuxiesme de maistre Symon Goille, alternatif tresorier des bastimens et ediffices de Fontainebleau, Boulongne les Paris, Villiers Costerets, Saint Germain en Laye, La Muette en la forest dud. Saint Germain, chasteau du bois de Vincennes, chasteau des Tournelles en la ville de Paris, de Saint Liger pres Montfort l’Amaulry, de la sepulture du feu roy François et autres bastimens estans a vingt lieues a la ronde de Paris durant neuf mois entiers commancez le premier janvier 1558 et finis le dernier de septembre ensuivant
[f. 281v] Recepte
De maistre Bertrand Le Picart, tresorier ancien desd. bastimens et ediffices du Roy, par quittance dud. Symon Goille, la somme toute de la recepte par luy faite : 48350 l.
Despence de ce present compte
[…]
[f. 283] Saint Germain en Laye
Maçonnerie
A Jean Chalueau et Jean François, maistres maçons, la somme de 12000 l. a eux ordonnee par led. sieur Delorme pour ouvrages de maçonnerie et taille par eux faits aud. Saint Germain en Laye
Charpenterie
A Jean Le Peuple, maistre charpentier, la somme de 672 l. 4 s. pour ouvrages de charpenterie par luy faits aud. Saint Germain
Couverture
A Anthoine de Lautour, maistre couvreur, la somme de 250 l. pour ouvrages de couverture par luy faits aud. Saint Germain
Serrurerie
A Mathurin Bon, maistre serrurier, la somme de 877 l. 18 s. pour ouvrages de serrurerie par luy faits aud. Saint Germain
Parties extraordinaires : la somme de 523 l. 11 s. 5 d.
Somme des reparations faittes a Saint Germain en Laye : 13473 l. 7 s. 11 d. »

Arrêt du Conseil ordonnant un paiement à l’un des jardiniers des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne maistre Balthazard Gobelin que sur la somme de six mil cinq cens escus restant de la vente des offices triennaux en Guyenne, il paie comptant à Jehan Delalande, jardinier du Roy en son verger et chasteau de Sainct Germain en Laye, la somme de quatre vingtz trois escus ung tiers, faisant partie de IIc LVI escus II tiers dont il avoit esté assigné par rescription dud. Gobelin du XIIIe decembre MVc IIIIxx treize, suivant l’acquit patent de reassignation qui luy en a esté expedié et veriffication sur ce intervenue de messieurs des comptes, et pour le surplus desd. IIc LVI escus II tiers, montant VIIIxx XIII escus I tiers, d’assigner led. Delalande sur les deniers provenant de la vente des austres offices triennaulx. »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne maistre Estienne Puget d’assigner le tresorier des Bastimens maistre Jehan Jacquelin de la somme de dix mil escuz sol sur maistre Florent d’Argouges, tresorier general des gabelles, sur les deniers provenant desd. gabelles payables aux quatre quartiers de la presente année, pour employer au faict de la charge dud. Jacquelin es bastimens de Paris et Saint Germain. Faict au conseil du Roy tenu pour les finances à Paris le vingtiesme jour de janvier M Vc IIIIxx dix huict. »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne maistre Estienne Puget assigner maistre Jehan Jacquelin, tresorier des Bastiments du Roy, sur le tresorier des parties casuelles maistre [vide] de la somme de six mil trois cens trente trois escuz un tiers, à prendre sur les deniers provenans de la taxe faicte sur les receveurs des aydes et taillons à cause de l’attribution de cinq deniers pour quictance outre l’antien droit, et de trois deniers pour livre du parisis du taillon aux receveurs d’iceluy taillon, pour estre lad. somme convertie et employée à la despence et continuation des Bastimens du Louvre, des Thuilleries et Sainct Germain en Laye. Faict au conseil du Roy tenu pour les finances à Paris le XXVIIe jour de janvier M Vc IIIIxx dix huict. »

Quittance du capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Nous Claude de Saint Simon, chevalier, seigneur de Vaulx, conseiller du Roy en ses conseilz d’Estat, premier gentilhomme de la chambre et premier escuyer de Sa Majesté, cappitaine et gouverneur du chasteau, parcq, forestz et chasses de Saint Germain en Laye, ville et pont de Poissy, La Muette et Saint Jame, confessons avoir receu de me [vide], conseiller dud. sieur et receveur du domayne de la ville, prevosté et vicomté de Paris, la somme de deux cens soixante seize livres quatre solz six deniers pour nostre pention et recompense equipolent à gages de cappitaine et gouverneur du chasteau dud. Saint Germain, à nous deubz pour l’année finye à la Saint Jean Baptiste M VI cens trente ung dernier passé, de laquelle somme de IIc LXXVI l. IIII s. VI d. nous quittons led. sieur [vide] receveur susd. et tous autres. Faict à Paris soubz nostre seing manuel cy mis le XIIIe jour d’aoust mil six cens trente ung.
Saint Simon »

Quittance d’un cordonnier de Saint-Germain-en-Laye pour un don à lui fait par le roi

« En la presence des notaires soubzsignez, Jehan de Belleval dict Champagne, cordonnier ordinaire du Roy demeurant ordinairement à Sainct Germain en Laye, estant de present à Paris logé es faulxbourgs Sainct Germain des Prez lez Paris, confesse avoir eu et receu comptant en cested. ville de Paris de messire Macé Bertrand, sieur de la Baziniere, conseiller du Roy en son conseil d’Estat et tresorier de son Espargne, la somme de trois cens livres en quartz et monnoye, de laquelle Sa Majesté luy a faict don en consideration des services qu’il luy a rendu depuis trente ans et pour luy donner moyen de les continuer, dont et de laquelle somme de trois cens livres led. Belleval s’est tenu et tient pour content et en a quicté et quicte led. sieur de la Baziniere, tresorier susd., et tous autres. Promettant. Obligeant. Renonçant. Fait et passé es estudes desd. notaires soubzsignez l’a[n mil] six cens trente cinq, le douziesme jour de febvrier, et a signé.
Jan de Belval
De Beauvais, De Beaufo[rt] »

Quittance pour les frais de bouche des officiers des Menus Plaisirs du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Je Jean Dupin, conseiller du Roy, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre de Sa Majesté, confesse avoir receu comptant de messire Nicolas Jeannin de Castille, conseiller du Roy en son conseil d’Estat, tresorier de l’Espargne, la somme de huict cens livres pour emploier au faict de ma charge, mesmes icelle distribuer aux officiers pour leur nourriture, pour partie de ce qui leur faut pendant le present mois d’avril, de laquelle somme de VIIIc l. à moy baillée en louis d’or je quitte ledict sieur Jeannin et tous autres. Faict à Sainct Germain en Laie le vint huictiesme jour d’avril mil six cent cinquante deux.
Dupin »

Récit par le maître des cérémonies Nicolas Sainctot de l’audience donnée par le roi à Soliman Aga, ambassadeur du sultan, au Château-Neuf

« [f. 124] Le 5e [décembre], le sieur de Berlise, introducteur des ambassadeurs, estant venu prendre Soliman dans les carosses du Roy et de la Reine, ils entrerent dans celuy du Roy avec les sieurs de la Giberti, l’interprete et l’aumonier. Ils dinerent à Chatou, où l’on amena les chevaux de la grande ecuirie qu’ils enharnacherent à leur mode [f. 124v] et qu’ils renvoyerent au Pec. Ils decendirent de carrosse et monterent sur les chevaux qui les attendoient, se mettant en marche deux à deux, ayant le sieur Giraud à leur teste.
Soliman marchoit entre le sieur de Breslise et le sieur de la Giberti, ayant son interprete devant luy. Une des circonstances qui est plus à remarquer est que les Turcs estoient sans armes et que Soliman n’avoit pas meme de sabre. Ils entrerent en cet ordre dans la cour du chateau neuf, où ils trouverent des bataillons formez par les compagnies des regimens des gardes françoises et suisses et des escadrons formez par les mousquetaires. Les chevaux legers, les gendarmes, les gardes du corps, les gardes de la porte, les archers du grand prevost, les Cent Suisses estoient en haye depuis la porte de la petite cour jusqu’au haut du perron. Soliman mit pied à terre dez l’entrée de la petite cour, n’estant pas suffisante pour contenir le nombre de chevaux qui l’accompagnoient, et marcha à pied dans le mesme ordre qu’il estoit venu, passant au travers de la garde ordinaire des gardes du corps qui se trouverent sur le perron dans la salle des gardes. De là, il passa dans plusieurs chambres superbement tendues et se rendit ainsy dans la grande galerie [f. 125] où le Roy l’attendoit.
Cette galerie estoit parée de plusieurs belles tapisseries de la Couronne. Tout le parterre etoit couvert de tapis de pied et les deux costez de la galerie estoient remplis de grands vases d’argent elevez sur des pies destaux aussy d’argent. Au bout de la galerie estoit un trone elevé sur huit marches orné de pareils vases et de caisses d’argent dont le prix estoit de plus de vingt millions. Monsieur, M. le Prince et M. le duc d’Enguien estoient à ses costez, vestus de tres superbes habits, et tous les seigneurs de la cour, qui estoient en si grand nombre qu’ils formoient un triple rang le long de la galerie, estoient aussy tres magnifiquement habillez.
Lorsque Soliman entra dans la galerie, le bruit qui s’y faisoit auparavant cessa d’une manière si surprenante, au seul signal que Sa Majesté fit, qu’il a declaré depuis avoir esté surpris du profond respect que les courtisans rendent au Roy.
Quelque temps quant Soliman entrast dans cette galerie, il tira la lettre du Grand Seigneur d’une toilette qui estoit renfermée dans un sac de brocard de la longueur d’un pied et la tint dans ses mains, elevée de la hauteur de sa barbe, marchant toujours entre les sieurs de Berlise et de la Giberti jusques au pied du trosne, faisant avec tous ses gens le mesme nombre de reverences que le sieur Giraud qui estoit à leur teste.
Soliman, estant arrivé au pied des degrez du trone, fit une profonde reverence et commença son compliment, qui fut expliqué par son interprete en ces termes : Sire, Soliman Aga dit à Vostre tres haute et tres puissante Majesté imperiale que le tres haut et tres puissant empereur ottoman sultan Mahomet Han, quatrieme du nom, son maitre, l’envoye à Vostre tres haute et tres puissante Majesté imperiale luy porter cette lettre et luy dire que les deux empires ont toujours esté en tres bonne intelligence, qu’il en souhaite la continuation et que, pour cet effet, il a retenu M. de la Haye Ventelet, ambassadeur de Vostre Majesté imperiale à la Porte et souhaite à vostre tres haute et tres puissante Majesté imperiale toute sorte de bonheur, de felicité et de prolongation de vos jours. A quoy le Roy repondit qu’il avoit toujours eu bien de la joye [f. 126] de voir l’intelligence qui estoit entre les deux empires, que de son coté il contribueroit toujours à l’entretenir et qu’il pouvoit remettre sa lettre entre les mains de M. de Lionne. L’interprete ayant fait attendre à Soliman la reponse du Roy, Soliman dit à Sa Majesté que le Grand Seigneur, son maitre, luy ayant commandé de remettre sa lettre entre les mains propres de Sa Majesté, il la supplioit de luy faire cet honneur. Sa Majesté luy ayant accordé volontiers cette grace, il monta les degrez du trone, tenant toujours sa lettre elevée. Estant au dernier degré, et voyant Sa Majesté ne se lever pas pour recevoir la lettre, il dit que, lorsque le Grand Seigneur, son maitre, la luy avoit donné, il s’estoit levé en signe d’estime et d’amitié pour Sa Majesté, qu’il la supplioit de vouloir la recevoir de la mesme manière qu’il la luy avoit donnée. Le sieur de Lyonne, ayant appris par l’interprete le dessein de Soliman, lui demanda qui pouvoit estre garand de ce qu’il advançoit, ce qui neantmoins ne lui fut point interpreté, le Roy dans le moment s’estant tourné vers le sieur de Guitry, grand maitre de la garde robe, qui s’estoit autrefois trouvé à la Porte à l’audiance de M. de la Haye, luy [f. 126v] demanda si le Grand Seigneur s’estoit levé lorsque son ambassadeur luy avoir rendu sa lettre. Le sieur de Guitry luy ayant repondu que non, dit tout haut que, puisque le Grand Seigneur en recevant ses lettres par les mains de ses ambassadeurs ne se levoit pas, il ne se leveroit pas, aussy qu’il n’avoit qu’à donner sa lettre. La volonté du Roy estant connue à Soliman, il baisa le sac où estoit la lettre et, après l’avoir fait toucher à son front en faisant une profonde reverence, il la presenta au Roy qui la prit et la donna à M. de Lionne, qui appella les interpretes, le sieur Delacroix et le chevalier Dervius.
Dans le temps que les interpretes lisoient la subscription qui estoit sur un parchement et qui fermoit l’entrée du sac et qu’ils expliquoient au Roy les qualitez que le Grand Seigneur lui donnoit, Soliman descendit au bas du trone apres avoir fait une reverence, où estant, et branlant la teste, il dit tout haut que le Grand Seigneur ne seroit pas satisfait de la manière que le Roy recevoit sa lettre. Sa Majesté s’estant apperceu de ce mouvement de colere, demanda ce qu’il avoit dit, et luy ayant esté expliqué, aussitost dist tout haut et d’un ton serieux qu’il verroit la lettre et qu’il feroit reponse. Soliman, ayant sceu par son interprete ce que le Roy [f. 127] venoit de dire, il se retira en faisant trois reverences, apres lesquelles, ayant voulu tourner le dos à Sa Majesté, le sieur de la Giberti, qui estoit à sa droite, luy fit aussitost tourner le visage jusques à ce que le vuide qui estoit entre le Roy et Soliman fut remply et qu’il ne fut point en estat d’estre apperceu de Sa Majesté. Soliman se retira dans le mesme ordre qu’il estoit venu et remonta à cheval avec toute sa suite hors les portes du chateau neuf. »

Quittance de Charles Vigarani pour la construction d’une galerie à côté de la salle de bal du Château-Vieux

« En la presence des notaires au Chastelet de Paris soubzsignez, Charles Vigarany, gentilhomme modenois, inventeur des machins de ballets de Sa Majesté, a confessé avoir receu de messire Nicolas Melicque, conseiller du Roy, tresorier general des Menus Plaisirs et affaires de sa chambre, la somme de mil quatre vingts douze livres à luy ordonnée pour la despence d’une gallerie qui a esté dressée à costé du theatre du vieux chasteau de Saint Germain en Laye. Dont etc. Quittant etc. Faict et passé à Paris es estudes l’an mil six cens soixante dix, le unziesme mars, et a signé.
Vigarani
Lesemelier »

Description du petit parc de Saint-Germain-en-Laye, par Antoine, porte-arquebuse du roi

« [f. 32] Estat present du petit parc de Saint Germain en Laye au commencement de l’année 1686
Led. parc contient la quantité de quatre cent seize arpens quatorze perches tant en bois de futaye, routes, places vuides, la grande terrasse que la maison et jardin du chasteau du Val, lesquels sont figurez sur la carte avec l’explication de la nature, qualité et quantité de bois et terrain qui se trouvent dans chaque endroit, le tout cotté par ciffres conformément au present estat.
Premierement, à l’entrée dud. parc tenant au jardin,

  1. Futaye en retour contenant vingt deux arpens quatre vingt seize perches un quart
    Cette futaye est toute morte en cime et quelques arbres en racine, laquelle deperit tous les jours, estant sur son retour. Il seroit necessaire, pour l’ornement dud. parc, de l’abattre pendant qu’elle a encore un peu de vie pour repeupler ce canton d’un nouveau [f. 32v] bois qu’on laisseroit revenir à la suitte des temps en haut recru, qui seroit plus agréable à voir que ces bois secs.
  2. Futaye sur le retour contenant dix arpens cinquante perches
    Cette futaye est aussy en retour, mais il y a plus d’arbres vifs que dans la partie cy devant. Il se trouve vers le bout du mail, du costé du Val, quelques jeunes chesnes et charmes qui renouvellent ce canton, lesquels font un assez beau couvert.
  3. Jeune futaye de bonne essence contenant cent soixante sept arpens cinquante cinq perches
    Cette futaye est garnie de plus des trois quarts de charmes et d’érables, et le surplus de chesne, laquelle est fort eslevée mais plus dans le fond du costé du mur du parc que vers la terrasse. Elle est de fort bonne essence, faisant un agréable couvert, s’y trouvant très peu d’arbres morts en cime et en racine.
  4. La grande terrasse contenant, [f. 33] y compris deux vuides entre icelle et la futaye de [vide]
  5. Futaye moderne contenant vingt trois arpens soixante dix perches
    Cette futaye est meslée de chesne et de charme par endroits et dans d’autres tous chesnes, dont une partie sont morts en cime, et particulièrement du costé de l’octogone où il y a quantité d’arbres morts en racine.
  6. Ancienne futaye contenant seize arpens cinquante cinq perches
    Cette futaye est plantée de chesne d’une assez belle hauteur, et particulierement vers le fonds, meslée de quelques charmes par endroits, le tout de bonne essence à la reserve de quelques arbres morts en cime.
  7. Grand vuide contenant [vide]
    Ce vuide est une place deserte de bois tenant au chasteau du Val.
  8. Le chasteau et jardin du Val contenant [vide]
    [f. 33v] 9. Haute futaye contenant soixante onze arpens soixante cinq perches
    Cette futaye est passablement peuplée et meslée d’arbres vifs, de morts en cime, et d’autres en racine, tout chesnes, ayant très peu d’autres bois. Les arbres sont d’une belle hauteur, et de moyenne grosseur.
  9. Vieille futaye sur le retour contenant vingt sept arpens
    Cette futaye est une des plus anciennes de la forest, dont la plus grande partie des arbres sont morts en cime, en cœur et en racine, lesquels n’ont pas beaucoup de hauteur, mais ils sont passablement gros et peu garnis, faisant de grandes clairières où il n’y a rien. »

Note sur l’usage de la pyramide disposée devant le Château-Vieux comme fontaine à vin lors des naissances royales

« [p. 60] Le 27e juin 1550 naquit dans le vieux château de Saint Germain en Laye Charles Maximilien de France, second fils dudit roy Henry second, duc d’Alençon et d’Angoulesme, et depuisroy sous le nom de Charles 9. Et fut baptisé audit lieu avec grande ceremonie et rejouissance, et nommé par l’ambassadeur Maximilien 2e d’Autriche, roy de Boeme, gendre de l’empereur Charles 5, avec Louis d’Albret, roy de Navarre, et Anne d’Est, duchesse de Guise.
Et pour conserver la mémoire à la postérité d’une [p. 61] si grande solennité qui fut faite pour cette naissance tant desirée et à la ceremonie de ce baptesme fut posé dans la grande place devant l’eglise de la paroisse dudit lieu de Saint Germain une piramide de pierre ornée des armes et chiffres royalles, au haut de laquelle il y a une couronne royalle soutenue d’un globe entouré d’un rang de grande pierre en forme d’un bassin et de 3 rangs de marches qui en font tout le circuit, d’où sortit une fontaine de vin tout le jour de cette grande cérémonie, ce qui c’est observé dudepuis tres ponctuellement à touttes les [p. 62] naissances des premiers princes, Enffans de France, comme à l’heureuse naissance du roy Louis 14 dit le Grand à present regnant, qui ariva en ce lieu, à celle de monseigneur Louis, dauphin de France, qui ariva au château de Fontainebleau le 1er novembre 1661, comme à la ceremonie de son baptesme qui fut faite dans la cour du vieil château de Saint Germain le 24e mars 1668, et en dernier lieu le jour de la naissance de monseigneur Louis de France, duc de Bourgogne, qui ariva à Versailles le [vide]. »

Description et antiquités de la forêt de Saint-Germain-en-Laye, par Antoine, porte-arquebuse du roi

« [f. 1] Description et antiquitées de la forest de Saint Germain en Laye
[f. 2] Au Roy
Sire,
Le lieu de Saint Germain tirant toute sa gloire de l’heureuse naissance de Vostre Majesté, dans lequel est scituée la forest de Laye, qui est l’une de plus belle et agréable de son royaume, et qui a esté toujours honnorée de la présence des roys ses prédécesseurs, et de celle de Votre Majesté dans les [f. 2v] plaisirs des chasses et promenades depuis le commencement de son règne jusques à présent, j’ay cru par tous ces endroits qu’Elle voudra bien me permettre de luy présenter le plan avec une description de ladite forest que j’ay faite, où Elle pourra la voie en racourcy dans toute son estendue, comme ayant eu l’honneur d’avoir esté commis par un brevet de Votre Majesté en l’année 1688 à l’inspection de lad. forest et capitainerie de ce lieu, qui est une grâce qu’Elle a bien voulu joindre à beaucoup d’autres que j’ay l’avantage de tenir d’Elle comme une marque de la confiance dont Elle m’a toujours honnoré, et pour répondre à laquelle j’ay tasché d’exercer lad. commission avec toute l’asiduitté et fidelité qu’il m’a esté possible, ayant pour cet effet donné tous mes soins pour la conservation de ladite forest, encore qu’elle se trouve maintenant dans une très grande désolation, ainsy que j’ay eu l’honneur de l’en informer plusieurs fois, suivant les ordres précis que j’en ay receus d’Elle, espérant que Votre Majesté voudra bien, par l’attachement qu’Elle a toujours eu pour cette belle forest, d’empescher sa totalle ruyne en y apportant les remèdes qu’il conviendra y apporter pour cet effet. C’est là le but, Sire, que je me suis proposé en prenant la liberté [f. 3] de luy présenter ce petit manuscrit, par une marque de ma reconnoissance et combien je suis sensible aux grâces qu’Elle me fait tous les jours et à ma famille, laquelle offre journellement à Dieu ses vœux et prières pour la conservation de la sacrée personne de Votre Majesté. Ce sont là, Sire, les désirs les plus ardens de celuy qui est de Votre Majesté le très humble et très obéissant serviteur et fidel sujet.
Antoine, écuyer, porte arquebuse de Vostre Majesté

[f. 4] Carte de la forest de Saint Germain

[f. 5] Description de la forest de Saint Germain en Laye
La forest de Saint Germain en Laye est l’une de plus belles du royaume pour ce qu’elle contient, tant par la beauté de sa scituation que par plusieurs autres agrémens dont elle est accompagnée. Elle ne contenoit cy devant que 5198 arpens 45 perches, et à présent 5714 arpens huit perches, suivant le dernier arpentage qui en a esté fait par le sieur Caron, arpenteur de la maistrise de ce lieu en l’année 1686, tant plain que vuide, de plusieurs sortes de bois, tant futaye que taillis, dont elle est entourée. L’on tient qu’elle fût nommé la forest des Layes à cause qu’il y a eu de tout temps beaucoup de gibier, et particulièrement des sangliers et layes. Son terrain est secq, très beau, presque sablonneux, sans montagne, vallée ny marécage, fort uny, faisant très beau se promener et chasser dans toutes les saisons de l’année. C’est ce qui la fait l’une des forests la plus chérie des roys et princes [f. 5v] depuis plus de six cens années, qui est le temps de la fondation du vieux chasteau faite par le roy Louis 6e dit le Gros, vers l’an 1122. Ce que nous marquons avoir esté continué jusques à présent par les roys ses descendans, qui y ont pris aussy leurs divertissemens les plus ordinaires pendant le cours de leurs règnes, ainsy que nous voyons par les anciens registres de la maistrise de cette forest, qui marquent que les roys cy devant n’en possédoient qu’une partie, ayant acquis de temps en temps l’autre, particulièrement du prieuré des Loges et de plusieurs particuliers voisins d’icelle forest, ainsy que le Roy a fait encore en l’année 1673, ayant acquis tout le restant des bois en icelle forest qui se montoient à 391 arpens 20 perches de bois taillis qui appartenoient partie aux dames religieuses de la grande abbaye de Poissy, au prieuré d’Hannemont, aux seigneurs de Maisons et de Fresne, tant par eschange d’autres bois dans la forest des Alluets le Roy qu’en rentes sur l’hostel de ville de Paris. Tellement que par cette dernière acquisition, laditte forest de Saint Germain en Laye appartient à présent en total au domaine royal de la Couronne de France, ainsy que celle de Marly, pour laquelle il a esté fait une pareille eschange. C’est ce qui empeschera à l’avenir beaucoup de malversations qui s’y sont commises cy devant sous prétexte [f. 6] de propriété des bois. Comm’aussy Sa Majesté ayant fait l’eschange desd. bois avec lesd. particuliers desnommez, lesquels avoient aussy droit de pâturages dans cette forest pour leurs bestiaux avec beaucoup d’autres lieux circonvoisins d’icelle, Sa Majesté, voulant aussy les supprimer, et par une justice et bonté toute particulière, a bien voulu pour concourir au soulagement des particuliers, leur remplacer les droits qu’ils avoient de ces pâturages par des prairies et autres terrains que Sa Majesté a acquis pour cet effet, qui ce sont montez à une somme de plus de six vingt mil livres, lesquelles prairies ont esté partagées scavoir aux habitans de Saint Germain en Laye qui avoient une grande commune au bord de cette forest, les villages de Carrière sous le Bois, le Mesnil le Roy, Maisons, Garennes, Achères, Chambourcy et le prieuré d’Hannemont, tous lesquels avoient droit de mettre pâturer dans lad. forest de Saint Germain leurs bestiaux, qui montoient à plus de mil bestes omailles qui paissoient journellement dans toute l’estendue d’icelle forest, ce qui n’a pas peu contribuer à sa ruine, avec plus de 1200 bestes fauves qui y estoient dans ce temps, ce qui obligea aussy d’en faire sortir ou tuer une partie afin de pouvoir soulager et remettre cette forest en meilleur estat, qui estoit très désolée, soit par cette raison que par les grands hyvers, qui ont fait périr [f. 6v] beaucoup de futaye qui estoit à son retour, et par les malversations qui s’y sont commises, par le manque de soin et d’attention des officiers d’icelle, nottamment pendant la minorité du Roy, qui, ayant esté informée de tous ces désordres, a bien voulu chercher les moyens pour trouver quelques remèdes de pouvoir restablir cette forest, soit par en receper une partie et replanter l’autre, ce qui a esté fait en plusieurs endroits vuides où lesd. bois estoient morts, et ce qui a esté exécuté pendant le cours de son règne avec une extrême dépense, sans fruit, pour n’avoir pas pris les précautions nécessaires pour les exécutions des ordres de Sa Majesté. Laquelle, pour une plus grande seureté et tranquilité, l’a voulu faire clore de murs, dans laquelle clôture il y a eu vingt cinq portes aux passages et advenues des grands chemins pour la commodité publique, qui sont gardées par des suisses qui dépendent de M. le capitaine. Tous les soins font espérer, avec toutes les précautions que Sa Majesté veut bien avoir pour cette belle forest, qu’elle reprendra son ancien lustre si les bonnes intentions de Sa Majesté sont secondées cy après par ceux à qui Elle en a confié la garde. Car l’on peut dire qu’elle est l’une des plus belles et délicieuses du royaume par sa scituation, entourée par un costé de la rivière de Seyne, qui luy sert comme d’un canal [f. 7] accompagnée de plusieurs isles et prairies verdoyantes qui la bordent, dont la veue sur plusieurs villages luy est fort agréable. Elle est remplie de toutes sortes de gibier, tant fauves qu’autres, s’y plaisant fort, y estant à son aise par les bons ganiages et quantité de marres d’eau qui sont très nécessaires pendant les chaleurs de l’esté, ce qui est une chose des plus essentielles, particulièrement pour les bestes fauves, dont une forest esloignée de la rivière.
Après avoir fait une ample description de cette forest, il est aussy à propos de faire une petite mention de quelques particularitez qui sont venus à nostre connoissance, ainsy que des lieux et routes remarquables distinguez par des croix et autres choses curieuses, qu’il est quelques fois nécessaires de scavoir pour la commidité publique et des chasseurs. Il y a la croix nommée Pucelle, qui est sur l’ancien chemin de Saint Germain à Poissy, où l’on tient qu’il y a eu une jeune fille viollée et tuée en cet endroit vers l’an 1423. Une autre croix très ancienne, nommée la croix de Laye, qui est sur le chemin de Poissy, au village de Chambourcy, la croix de Berry dans la route de la Muette, où le nommé de Berry de Poissy fut assassiné l’an 1540. Il y a la croix Dauphine, dans l’ancienne routte de Garennes, qui y fut posée l’an 1545 [f. 7v] lorsque le roy Henry second estoit dauphin, la croix de Saint Simon posée l’an 1635 par M. le duc de Saint Simon, lors capitaine de ce lieu, sur le chemin de Conflans, la croix de Poissy, posée de l’ordre du roy Louis 13 an l’année 1640, et en dernier lieu a esté posé une croix dans le milieu de la grande route de Poissy en l’année 1690, nommée la croix de Montchevreuil, qui est capitaine de ce lieu, lequel a beaucoup contribué à l’embellissement de cette route, particulièrement à la faire paver, qui estoit cy devant impraticable. Il se voit encore plusieurs endroits remarquables, mesme pour les chasseurs, comme le pas du Roy, qui est une pierre où est emprint la forme d’un pied, que l’on dit est celuy du roy François premier, posé sur un grand chemin derrière les Loges. Il y a aussy plusieurs chesnes remarquables dans des carrefours et routtes distinguées par des petites figures de saints qui y sont posées, comme le chesne de sainte Barbe proche la Muette, celuy de saint Joseph sur le chemin d’Achères, le chesne de sainte Anne sur le chemin des Loges à Poissy, celuy de saint Fiacre sur le chemin de Conflans, celuy où il y a une Vierge nouvellement remise, qui est dans la routte des Loges, ayant esté autresfois dans le vieux chemin de ce monastère à Saint Germain. Il y avoit aussy la croix de Beaumont, [f. 8] qui estoit sur un chesne coupé dans les ventes de Maisons, qui est l’endroit où le sieur de Beaumont, capitaine et maître particulier des Saint Germain, fut assassiné le premier may 1660 par deux personnes de distinction avec lesquelles il avoit eu quelques différens, leur procez, ayant esté fait, les obligea de sortir du royaume pour se sauver en Angleterre où ils sont décédez.
Nous dirons aussy que pour le gouvernement de cette forest, il y a plusieurs officiers, scavoir un grand maître et un maître particulier, un lieutenant, un procureur du Roy, un inspecteur, un garde manteau, un greffier, un arpenteur, lesquels officiers ont inspection sur tous les bois et les eaux qui dépendent d’icelle maistrise, qui tiennent les audiences tous les jeudis dans l’auditoire de la prévosté du lieu pour ce qui regarde et concerne les affaires de ladite maistrise, d’où dépend, outre lad. forest de Saint Germain qui contient 5714 arpens, celle de Marly 2000 arpens, les bois de Vezins 1009 arpens, Vezinet et autres bosquets qui en dépendent, comm’aussy la maistrise de Pontoise, qui a esté supprimée et réunie à cette maistrise l’an 1669, la petite forest des Alluets le Roy qui contenoit 848 arpens 55 perches de bois taillis qui en dépend et qui ont esté eschangez à d’autres, ainsy qu’il a esté dit cy [f. 8v] devant, pour les réunir aux forests de Saint Germain en Laye et de Marly. Il y [a] aussy six gardes pour lad. forest de Saint Germain, trois pour celle de Marly et un en Vezinet.
Il y avoit anciennement une grurie qui a esté supprimée en l’année 1666, estant très inutile.
Le gouvernement et capitainerie de Saint Germain en Laye est une des premières de ce royaume, et l’une des plus honnorables, estant d’une grande estendue, puisqu’elle a près de dix lieues de long sur cinq ou environ de large. Elle a esté agrandie en différends temps. En premier lieu par le roy François premier, car il se remarque que, devant son règne, que les capitaines ne se qualifoient que de concierge de Saint Germain. Cette charge ne s’estendoit pour lors que sur le chasteau, la ville, la forest et ses environs, ainsy qu’il est justifié par une inscription sur la tumbe de Robert de Meudon dans l’église du prieuré d’Hannemont, qui ne se qualifié que de concierge de Saint Germain sous le règne du roy Philippes 5 dit le Long, l’an 1320. Nous remarquons que cette charge a esté toujours possédée par des personnes de la première qualité, [f. 9] puisqu’en l’année 1472 qu’un Guillaume de Montmorency la possédoit sous le roy Louis unze. Depuis ce temps, et dans les règnes suivans, comme dans celuy cy, nous avons veu messieurs les ducs de Saint Simon, les marquis de Maisons père ety fils, le marquis de Beaumont, le marquis de Richelieu, le duc du Lude, grand maître de l’artillerie, et à présent possédée par M. le marquis de Montchevreuil et M. son fils en survivance, dont les gages sont payez par le trésorier des chasses, ayant sous luy plusieurs officiers de ladite capitainerie, scavoir un lieutenant, un soulieutenant, un procureur du Roy, un greffier, deux rachasseurs, douze gardes à cheval, vingt huit gardes à pied et un inspecteur général pourveu par brevet de Sa Majesté du 19e juin 1688. Le capitaine tient tous les lundis les audiences dans l’hostel de la capitainerie, assisté de tous ses officiers pour le fait des chasses qu’il juge en dernier ressort. Et comme laditte forest se trouve maintenant dans une grande désolation et dépérissement, nonobstant tous les soins et les dépenses que Sa Majesté y a fait faire cy devant et qui ont esté aussy inutilles, faut d’y avoir apporté toute l’attention qui estoit nécessaire. Cependant, [f. 9v] quand il plaira à Sa Majesté, l’on pourra trouver des moyens pour y remédier avec plus de mesnagement que ce qui a esté fait par le passé.
Monastère et couvent des Loges dans la forest de Saint Germain
Comme ce monastère est compris dans ladite forest, nous avons cru qu’il estoit bon d’en faire icy l’explication en la manière suivante :
Au bout de la grande route en face du vieux chasteau, il se découvre le monastère et couvant des Loges, qui estoit anciennement un prieuré en titre de bénéfice, dont l’on ne scait pas bien le temps de sa fondation, estant très ancien, le titre en est demeuré toujours. Il est maintenant en la personne d’un religieux augustin nommé Alexis qui en a esté pourveu par Sa Majesté le [vide] du mois de l’an 16[vide] sous le nom de Saint Fiacre. Ce monastère est dans les limites de la parroisse de Saint Germain en Laye, ainsy [f. 10] qu’il est justifié par une permutation qui fut faite de ce bénéfice le 18 may 1509 incérée dans l’arrest de la réunion de lad. parroisse de Saint Germain en Laye au diocèse de Paris rendu l’an 1670. Ce prieuré ayant esté ruiné, soit par les guerres ou autrement, les titres en ont esté perdus, les bastimens démolis faute d’entretiens, en telle façon qu’il n’y avoit resté que des ruynes pendant un grand temps, dans lesquelles il s’y establit un bon religieux hermite nommé frère René, qui ne vivoit que des charitez des bonnes gens des environs de cet hermitage. Ce religieux estoit mesme considéré du roy Louis 13, d’heureuse mémoire, qui luy faisoit souvent des aumosnes quand il le rencontroit dans la forest et en d’autres lieux, lequel estant devenu caduc et incommodé dans sa vieillesse, ne pouvant plus sortir pour aller à la queste, ce qui l’obligea de demander permission au roy Louis 13 d’associer quelques religieux avec luy pour le soliciter dans ses nécessitez, ce que le roy luy accorda par ses importunitez avec bien de la peine, appréhendant les suittes qu’un monastère feroit dans la forest, où il s’y pouvoit establir un jour une grande communauté de religieux, ce qui ariva peu de temps après. Cet hermite ayant fait choix l’an 1635, suivant la permission qu’il en avoit eue de Sa Majesté, de deux religieux, petits [f. 10v] religieux augustins deschaussez, lors nouveaux venus en France, lesquels demeurèrent avec led. hermite jusqu’à sa mort, qui arriva en l’année 1640, après laquelle il s’y establit une plus grande communauté desd. religieux augustins, qui dans la suitte se multiplia par la protection que leur donna la Reyne, mère du Roy, ayant conceu une bonne volonté pour ce monastère, y allant visiter ce lieu très souvent par dévotion, ainsy que la chapelle de saint Fiacre. C’est ce qui obligea aussy cette reyne, par sa piété, de leur faire de temps en temps des charitez pour ayder à bastir et construire ce monastère, sur quelques vieilles ruines restées de l’ancien monastère, qui estoit proche de cette chapelle de saint Fiacre, en telle façon et en peu de temps y a esté basty une très jolie église avec des cloistres, réfectoires, dortois et autres logemens réguliers accompagnez de jardins et d’un bosquet, fait dans un lieu qui estoit inculte, n’y ayant que des espines et éronces, qui sert d’une petite promenade dans l’enclos de cette maison régulière qui est scituée dans le milieu de la forest, au bout d’une belle route qui fut faite exprès l’an 1675 pour la commodité publique et de la promenade. Ce qui a donné occasion à un grand concours de peuple d’y aller, soit par dévotion entendre le service divin, ou par promenade, mesme au Roy et à lad. Reyne [f. 11-12] sa mère, particulièrement les jours de Pasques et des grandes festes aux stations, mesme aux jubilez et autres dévotions qui arrivent pendant l’année. Lorsque cette princesse estoit à Saint Germain, c’estoit une de ses plus fréquentes promenades. Elle y a fait mesme bastir au coing du jardin un petit pavilon destaché dud. monastère pour s’y reposer et estre en particulier lorsqu’elle est venue séjournée à Saint Germain jusqu’à sa mort. Il sera remarqué que l’ancienne chapelle de saint Fiacre estoit dans l’enclos de cette maison, laquelle dépendoit de la parroisse de Saint Germain en Laye, où le curé et son clergé a droit d’aller tous les ans en procession le jour et feste de Saint Fiacre. Mais comme dans la suitte cette chapelle estoit tombée en ruyne et restablie dans la nouvelle église, ce qui cause quelques contestations avec lesd. religieux pour raison des droits d’icelle, il fut fait un accord par l’entremise et charité de cette princesse Reyne avec lesd. religieux augustins, et les sieurs curé et marguilliers de lad. parroisse de Saint Germain, le 26 aoust 1656, par lequel accord lesd. sieurs curé et marguilliers ont esté maintenus en la possession et droit que la parroisse avoit eu de tout temps dans cette chapelle et d’y aller en procession ainsy que par le passé, et que les religieux augustins partageroient par moitié aux questes et aumosnes qui se [f. 11-12v] recevroient pendant le jour de saint Fiacre, et que les restes des bastimens de cette vieille chapelle seroient démolis et le tire transféré dans l’une des chapelles de leur nouvelle église, pour avoir le mesme droit que la parroisse avoit dans lad. ancienne chapelle, où est proche d’icelle un reste de grand bastiment avec un enclos qui dépend à présent des maistres particuliers de la forest. C’estoit dans ce lieu où ce rendoit cy devant la justice de la maistrise et grurie des Eaux et forests de ce lieu tous les jeudis, et mesme où les titres concernans laditte forest estoient gardez dans des armoires, qui ont esté depuis transférez à l’auditoire de la prevosté de Saint Germain où l’on tient à présent le siège des Eaux et Forest de cette maistrise. C’est ce qui a causé en partie la ruyne de tous les autres bastimens, qui estoient considérables cy devant qui faisoient partie de ceux de l’ancien prieuré de Saint Fiacre des Loges.
Chasteau de la Muette dans la forest de Saint Germain en Laye
Comme ce chasteau est compris dans lad. forest, [f. 13] nous avons cru qu’il est bon d’en faire icy l’explication en la manière suivante :
Dans l’une des extrémitez de lad. forest de Saint Germain se voit à présent les ruynes du chasteau de la Muette. L’on l’a ainsy nommé à cause qu’une partie des équipages des chasses et véneries y logeoient ordinairement. Il a esté basty par le roy François premier vers l’an 1530 pour y loger dans les beaux jours lors des grandes parties de chasses. Il est basty dans le milieu de la forest, en un lieu très solitaire, sans eau ny aucun agrément de jardins que la naturel de la forest. Les bastimens du chasteau estoient assez considérable, en manière d’un gros pavillon quarré fort exaucé avec plusieurs tourelles autour, basty de pierres et briques très proprement, couvert par-dessus en platteforme de grandes pierres entourées d’un balustre de pierre tournées avec des pillastres de distance en distance où estoient gravez en relief des salamandres, les armes de France et des FF couronnées qui faisoient tout le circuit de cette belle terrasse, sur laquelle l’on se promenoit et d’où l’on voyoit quelques fois passer la chasse quand elle s’adonnoit aux environs de ce lieu. Et ce qu’il y avoit de très particulier estoit un fort beau jeu de paume couvert qui estoit sur cette terrasse, d’où l’on voit une très belle veue. [f. 13v] Les appartemens de ce chasteau n’estoient pas magnifiques, mais très commodes, sans aucuns ornemens que de la menuiserie, les uns sur les autres, dégagez par des coridors et escaliers avec des offices et cuisines dessous, tout le pourtour du bastiment voûtées avec des ceintres et arcs de pierre et entouré d’un fossé revestu de pierre et brique, lequel fermoit le dehors. Et sur le devant, il y avoit une grande avant cour qui n’estoit fermée que par un simple mur avec une porte cochère en face, ayant au milieu un grand puys et une chapelle quarrée d’une grandeur convenable pour y contenir les personnes de la suitte que le roy y menoit. L’on remarque que c’est la dernière demeure que le roy François premier aye faite dans ses maisons royalles, s’y estant trouvé très mal d’un abceds qui luy vint au bas du vente pendant huit jours qu’il séjourna dans ce chasteau au commencement du mois de mars, estant venu dans ce lieu pour changer d’air et pour y estre plus en son particulier, aymant les lieux deserts et solitaires, ainsy qu’il se prouve par plusieurs châteaux que ce roy a fait bastir dans divers lieux champestres. Son mal c’estant bien augmenté dans ce lieu, l’obligea de le quitter le 17 dud. mois de mars, d’où il fut coucher à Villepreux, ensuitte à Dampierre, à Limours, chasteau [f. 14] qu’il faisoit bastir, de ce lieu à Rochefort, et enfin à Rambouillet où il mourut le 30 du mesme mois de mars l’an 1547, au grand regret de tous ses sujets, d’où son corps fut porté dans l’église du prieuré de Haute Bruyère près Montfort l’Amaury. Depuis ce temps, les roys ses successeurs ont toujours de temps à autres habité ce chasteau de la Muette, sans y avoir fait aucune réparation, jusques au règne du roy Louis 13, qui y faisoit souvent des retours de chasses. Ce qui l’obligea d’y faire faire les choses nécessaires pour en empescher la ruine, ainsy qu’à la chapelle, qui avoit esté abandonnée, l’ayant fait restablir de neuf et rebéniste par l’official du prieur de Saint Germain en l’année 1630 afin que l’on pust y dire la messe les festes, dimanches et jours que Sa Majesté le souhaitteroit pour la commodité de sa cour. Proche de ce chasteau, il y avoit une espèce d’avant cours où il y avoit des escuries et chenils pour les équipages des chasses. Les avenues et promenades estoient très belles dans plusieurs routes qui traversoient toute la forest de toutes parts, dont la principale venoit de ce lieu au chasteau de Saint Germain et une autre alloit au village nommé Vignolle, qui estoit scitué dans la route de Garennes, que le roy Henry second a fait démolir entièrement, le trouvant mal placé [f. 14v] dans cette partie de forest, et l’église d’iceluy village transférée à Garennes pour ne pas oster aux habitans le service divin. Ce chasteau de la Muette estant demeuré en bon estat jusqu’au règne du roy Louis 14 à présent régnant. Pendant sa minorité, qui estoit bien traversée, les réparations n’ayant pas esté faites dans les temps propres, ont causé en partie la ruyne totalle de cette maison royalle, avec l’absence de Sa Majesté, ne servant plus qu’à loger un concierge et un sous lieutenant des chasses nommé Compiègne qui l’a occupée le dernier jusqu’à son décedz arrivé par un malheur assez particulier, d’un mousqueton qui se lascha seul des mains du sieur de Compiègne, son nepveu, qui le tua sur la place dans la basse court du vieux chasteau de Saint Germain. Depuis ce temps, ce chasteau de la Muette a esté entièrement abandonné, en telle façon qu’un chacun en emportoit des débris, ce qui faisoit tomber de temps en temps quelques partyes du bastiment, jusqu’en l’année 1665 que, le Roy estant à Saint Germain, chassant souvent le lièvre dans son petit parc de Saint Germain, l’ayant trouvé trop petit pour cette chasse, prit le dessein d’agrandir ce parc jusques aux environs de ce chasteau, et pour cet effet Sa Majesté en donna la commission au sieur Rose, lors maistre particulier de cette forest, lequel [f. 15], pour éviter à la dépense qu’il convenait faire pour la closture de cet agrandissement, donna l’avis au Roy d’abattre ce chasteau de la Muette pour en prendre les matereaux, ce qui luy fut accordé. Y ayant mis grande quantité d’ouvriers à la démolition, qui fut faite en trop peu de temps pour n’avoir pas assez réflechy sur le dommage qu’il y avoit de ruyner un chasteau qui auroit encore bien servy aux roys et princes dans les temps advenir, et de ne pouvoir se repentir de l’avoir destruit inutillement. C’est ce qui arriva dans cette occasion car, à peyne ce chasteau estoit il achevé de démolir, que le dessein de Sa Majesté n’ayant point esté exécuté, les matéreaux de pierre demeurèrent sur le lieu, les bois de charpente, menuiserie, ferrure et autres furent donnez en partie aux religieux des Loges pour leur monastère, ce qui a esté un très grand dommage, car ce chasteau auroit esté bien réparé de la dépense qui a esté faite pour sa démolition, ce qui peut servir d’exemple à un chacun de ne pas donner de mauvais advis aux roys lorsqu’il s’agit de ruyner ou abbattre quelque chose de cette conséquence.
Petit parc
[f. 15v] Comme le petit parc du chasteau de Saint Germain en Laye est de la dépendance et tient à la forest, nous dirons qu’il est contigu aux jardins et grande terrasse. Il contient 416 arpens, tant plain que vuide. L’on voit qu’il fut enclors de murs du règne du roy François premier vers l’an 1536. Il est séparé de la forest jusqu’à la porte de la Muette. C’estoit cy devant l’une des plus belles fustayes du royaume, qui venoit jusqu’au pied du chasteau. Il est composé de plusieurs sortes de bois, comme chesnes, érables, fresnes et charmes, qui sont presque tous péris par caducité et les grands hyvers qui sont survenus de temps en temps. Ce qui a obligé d’en faire abbattre une grande partie, qui a esté replantée d’ormes ainsy qu’il se voit, avec plusieurs allées pour donner du couvert. Dans ce parc ancien, il y avoit aussy plusieurs route sans aucune cimétrie, ainsy que la nature les avoit faites. Dans la principalle qui aboutissoit au petit pont du chasteau, laquelle traversoit toute la futaye du parc, mesme de la forest où il y avoit dans le milieu une ancienne chapelle qui estoit en ruyne depuis longtemps, dédiée en l’honneur de l’archange saint Michel, ange titulaire de ce royaume, laquelle fut réparée et rebatye du règne du roy Henry 4e, à cause que [f. 16] messieurs les princes ses enfans y venoient entendre la messe dans les beaux jours, à pied, du chasteau neuf, où ils estoient eslevez, en se promenant par une belle allée de charmille qui aboutissoit à cette chapelle, et après la messe on leur servoir à déjeuner devant lad. chapelle sur une grande table de pierre, sous un grand chesne. Ensuitte, ils jouoient au mail pendant quelques heures pour leur servir de recréation et de promenade. Cette chapelle estant demeurée jusqu’en l’année 1649 sans y avoir aucune réparation, estant tombée encore en ruyne, ce qui obligea le roy Louis 14, à présent régnant, et de l’advis de la Reyne, sa mère, lors régente de ce royaume, par une piété toute singulière, de la faire rebastir de neuf en lad. année 1649 et de la fonder de quatre cens livres de rente, à recevoir par chacune année sur la recepte des bois de la généralité de Paris, par un chappelain qui a esté nommé par Sa Majesté, à la charge de célébrer dans icelle chapelle trois messes basses toutes les semaines de l’année, scavoir le dimanche, le mercredy et le samedy à l’inenteion de Sa Majesté et de ses successeurs roys, ce qui a esté exécuté pendant quelques années, jusqu’au décedz du sieur Levavasseur, dernier titulaire de ce bénéfice, qui [f. 16v] arriva en l’année 1692, lequel estoit obligé de célébrer lesd. messes ailleurs, à cause du meschant estat du bastiment de cette chapelle, qui estant encore tombée depuis en ruyne faute d’entretiens, ce qui auroit obligé Sa Majesté, par sa piété, de transférer le titre de cette fondation à la chapelle des pauvres malades de l’hospital ou charité establie dans ce lieu de Saint Germain en faveur du sieur Chauveau, chappelain, qui leur administre les sacremens sous la direction du sieur curé de la parroisse dud. lieu, pour y acquitter les charges portées par icelle fondation royalle, afin que les payves malades convalescens et autres personnes qui y assisteront prient le Seigneur pour la conservation de Sa Majesté, fondateur et bienfaiteur de laditte chapelle et de cet hospital royal. »

Lettre d’Henri II concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
J’ay veu par voz lettres du XXIXme comme ma fille Claude estoit arrivee le jour precedent en bonne santé a Sainct Germain en Laye, ou mes aultres enfans se trouvoient fort bien, et que mes officiers aud. lieu, apres s’en estre bien enquis, vous auroient asseuré que la ny es environs il n’y avoit pour le present aucun danger de malladies, ce que j’ay estre tres aise d’entendre. Et me ferez plaisir de me advertir le plus souvent que pourrez de leurs nouvelles durant ce voiage que je voys faire au partir d’icey, ce que par la poste pourrez ordinairement faire. Sur ce faisant fin je prie Dieu, mon cousin, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript a Fontainebleau le dernier jour de mars mil cinq cens quarente sept.
Henry
Clausse
[f. 17v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre, gouverneur de mon filz le Daulphin »

Lettre d’Henri II concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
J’ay veu par voz lettres du premier de ce moys que j’ay ce jourd’huy receues comme mes enfans sont en bonne santé et qu’il fait bien sain a Sainct Germain, au moien de quoy vous menez souvent mon filz a l’esbat, qui est le mieulx que vous scauriez faire. Par quoy vouos continurez quant verez le temps a propoz, estant asseuré qu’il ne tiendra a mulletz car j’ay commandé qu’il vous en soit envoyé, vous advisant au demourant, mon cousin, que vous ne me scauriez faire plus grand plaisir et service pour le present que de m’advertir ordinairement des nouvelles de mesd. enfans, ce que je vous prie faire. Et nostre Seigneur, mon cousin, qu’il vous ait en sa sainte garde. Escript a Vaulnisant le IIIme jour de may 1548.
Henry
Clausse
[f. 53v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Lettre de Diane de Poitiers concernant l’arrivée du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
Je vous advise que le Roy a esté merveilleusement aise du bon racueil que monsieur le Daulphin a faict a la royne d’Escosse. Je scay bien que c’est de vostre leçon. Si vois voullez faire plaisir au Roy, c’est de continuer a luy faire apprendre ces petites honnestettés car elle le contentera beaucoup. Vous entenderez ce qu’il veult estre faict pour les logis de Saint Germain, qui sera cause que ne vous en feray redicte, et en attendant que je vous puisse veoir, je feray fin apres estre recommandee a vostre bonne grace, priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que plus desirez. De Moulins, le XXe jour d’octobre.
Vostre parfete bonne alyé et amye
Dianne de Poytiers
[f. 14v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre de Diane de Poitiers concernant l’arrivée du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
Je n’ay voullu laisser aller se porteur sans vous escripre la presente pour vous dire que le Roy sera a Sainct Germain le XIIe jour de ce mois affin que donnez ordre de faire mectre monsieur et toute sa compagnye au logis que le Roy a ordonné, par quoy donner ordre que personne ne se mectre aux autres chambres. Led. seigneur s’en va en grand devotion pour veoir messieur ses enffans et se doibt mectre ung jour devant pour en avoir tout seul la bonne chere. Et parce que ced. porteur vous dira le surplus, ne vous feray plus longue lettre, me recommandant à vostre bonne grave, priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que desirez. De Guyen, le II jour de novembre.
Vostre parfete bonne alyé et amye
Dianne de Poytiers
[f. 15v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre d’Henri II annonçant l’arrivée du jeune Louis de Gonzague à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Mon cousin le duc de Mantoue a envoyé le sieur Ludovic de Gonzague, son frere, aupres de mon filz le Daulphin et pour ce que je desire qu’il soit bien traicté, je vous prie donner ordred e faire bailler quelque bon logis pour son train au villaige de Saint Germain, et quant à sa personne le faire loger dedans le chasteau en quelque bonne et commode chambre. Priant Dieu, mon cousin vous avoir en sa garde. Escript à Compieigne le cinquiesme jour de aoust 1549.
Henry
De l’Aubespine
[f. 3v] A mon cousin le sieur de Humyeres, gouverneur de la personne de mon filz le Daulphin »

Récit des derniers jours et de la mort de Louis XIII au Château-Neuf, par Jaques Antoine, garçon de la chambre du roi

« [f. 184] Relation de la mort du roy Louis treize
Avant propos
Il sera remarqué que monsieur Antoine, qui a fait la relation ou le recit fidel de ce qui c’est passé pendant la derniere maladie et mort du tres glorieux et chretien roy Louis treize, d’heureuse mémoire, lequel a eu l’honneur de servir ce grand roy presqu’aussytost sa naissance, arrivée à Fontainebleau le 27e de septembre de l’année 1601, l’ayant toujours servy et suivit dans tous les lieux et voyages que Sa Majesté a faits dans tout son royaume en qualité de garçon ordinaire de sa chambre, principallement dans celuy de son mariage qui fut conclu avec la reyne Anne d’Autriche, infante d’Espagne, en la ville de Bourdeaux le 25e jour de novembre 1615 comme dans les guerres que le Roy avoit a soutenir contre des villes revoltées par les religionnaires de la pretendue reformée, qu’il fut obligé d’assieger comme Saint Jean d’Angelly en 1621, celuy de La Rochelle en 1628, de Montaubant en 1630 et bien d’autres places que Sa Majesté reduisient à son obeissance ; ensuite, Elle fut obligée de faire le voyage de la ville de Thoulouze pour le proces qui y fut fait à monsieur le marechal de Montmorency, lequel fut executé [f. 184v] dans l’hostel de cette ville le 31 octobre 1631, ledit sieur Antoine ayant toujours continué de servir ce grand prince avec assiduité et fidelité jusqu’à son deceds arrivé au chasteau neuf de Saint Germain en Laye le 14e de may 1643, feste de l’Assencion de Notre Seigneur, agé de 41 ans sept mois et dix huit jours, ayant regné 33 ans, en ayant esté l’un des tristes temoins, ce qui l’a obligé de faire ce recit tant pour sa consolation que pour eterniser la mémoire à la posterité de ce grand et pieux roy surnommé Louis le Juste.
In memoria aeterna erit justus.
[f. 185] Relation de la mort du roy Louis treize par monsieur Antoine, garçon ordinaire de la chambre de ce grand roy
Le jeudy 21e fevrier 1643, le roy Louis treize, d’heureuse mémoire, à qui ses rares vertus ont fait donner le surnom de juste, tomba malade d’un flux comme hepatique et d’une espece de fivre lente dans son château neuf de Saint Germain en Laye, où il demeuroit ordinairement les estées.
Cette maladie, qui ne le quitta point jusqu’à la mort, nonobstant qu’elle ne fut jugée d’abord dangereuse ny mortelle par les medecins qui ont accoutumée de flatter les grands roys et princes, la suitte leur fit bien connoiste en peu de temps qu’ils s’etoient trompez et que ce prince etoit en danger plus qu’ils n’avoient cru, sa maladie ayant durée deux mois et vingt trois jours, et par cette grande longueur luy avoit corrompu les entrailles et les parties nobles comme ont le remarqua apres son deceds. Sa Majesté ayant eu durant presque tout le temps de son mal de bons intervales pendant lesquelles Elles travailloit dans son conseil, alloit à la chasse et faisoit [f. 185v] les mesmes exercies que lorsqu’Elle avoit jouy d’une plaine santé.
Le vendredy 22e fevrier, Sa Majesté fut fort incommodée de son flux et de ses hemoroides, qui l’empescherent de sortir ce jour là. Elle ne voulut voir à son lever ny toute la matinée que ses domestiques. Mais, l’apres diner, Elle receue des visites dans sa gallerie où elle prit le divertissement de la musique jusqu’à son souper, qui fut fait en particulier, avec les seuls officiers de gardes, ainsy que du coucher.
Le samedy 23e fevrier, de petits remedes qu’on luy donna la nuit le soulagerent de ses hemoroides. Elle continua d’en estre soulagée jusqu’au mardy 26e, qu’Elle tint conseil au chevet de son lit. Ce jour, Sa Majesté declara monsieur le duc d’Anguin, fils de monsieur le prince de Condé, generalisime de son armées de Flandres.
Le mercredy 27e jusqu’au samedy dernier febvrier, le Roy se trouva bien mieux et fit les mesmes exercices qu’en plaine santé. Il alla à la chasse dans la forest et se promena dans le parc et dans la maison du Val, qu’il avoit faite rebastir pour y aller faire des retours de chasses ou toutte la court se trouvoit.
Le dimanche premier mars, Sa Majesté continua à se bien porter et de n’avoir point eu d’insomnie ny d’alteration, ayant envoyé monsieur Bontemps, son premier vallet de chambre, querir la Reyne et messieurs ses enfans pour le divertir pendant son diner dans son appartement, où ils demeurent jusqu’au souper. Le coucher de ce jour là finit par la lecture ordinaire que Sa Majesté fit faire jusqu’à ce qu’Elle [f. 186] fut endormie par le sieur Chicot, un de ses medecins de quartier, homme fort prudent et savant.
Le samedy 2e mars, Sa Majesté se trouva à son reveil un peu mieux que la nuit. On luy donna un bouillon qu’il trouva assez bon. Ensuite, il se leva pour diner, voulut y voir assez de monde, estant d’une assée bonne humeur. Ensuite, se promena dans toutes ses belles grottes, où il fit jouer toutes les machines et les eaux. Sa Majesté se trouva ainsy jusqu’au huitiesme dud. mois, tantost bien et mal, estant d’une foiblesse tres grande, passant le plus souvent la nuit dans sa chaisse de commodité.
Le samedy 9e mars, Sa Majesté se trouve bien plus mal, fut tourmentée tout le long de ce jour d’une coliques et des hemoroides, ne sachant dans quelle posture se mettre, ne pouvant se tenir ny couchée ny debout, ce qui le rendit d’un chagrin mortel. Sa Majesté ne voulut voir personne d’extraordinaire et fut si foible qu’Elle ne pouvoit se tenir d’aucune posture, ce qui dura ainsy jusqu’au mercredy 13e mars.
Le mercredy 13e mars, le Roy, en se reveillant, se trouva bien mieux. Il avoit assez bien passé la nuit, prit un bouillon. Ensuite, il dina assez bien, en particulier, dans son lit, en presence de la Reyne qui ne manquoit pas de le venir voir tous les matins. L’apres midy, il se promena en robe de chambre dans sa gallerie, qui est tres belle et peinte en tableaux d’histoire de Dianne. La Reyne, les princes et les princesses s’y trouverent avec beaucoup de gens de qualité pour le divertir. Il y fit plusieurs tours, soutenu sous les bras par monsieur de Souvray, premier gentilhomme de la chambre en année, et par monsieur de Charots, capitaines des gardes en quartier. Sa Majesté, s’etant trouvée lassée, demanda son fauteuil, qui luy fut apporté par Antoine [f. 186v] et Tortilliere, garçons de la chambre. Le Roy s’entretien avec la Reyne, ses enfans et les ministres jusqu’au souper, qu’il voulut faire en particulier, de mesme que le coucher où la lecture ordinaire fut faite par monsieur Lucas, secretaire du cabinet, tres sçavant homme.
Le jeudy 13e mars, quoyque Sa Majesté, qui s’estoit un peu fatiguée à la promenade du jour precedent, eut assez bien reposée la nuit, Elle continua à se mieux porter. On ne laissoit point de s’apercevoir que son corps diminuoit peu à peu, comme Elle ne prenoit que tres peu de nourriture et ne beuvoit presque point de vin et prenoit beaucoup de remedes, ce qui le rendoit sy foible.
Le vendredy 14e mars, le Roy, en s’eveillant, se trouva tres bien, qu’il avoit bien reposé la nuit. On luy donna un bouillon tres nourrissant. Il receu tous ce jour beaucoup de visites, jusqu’au souper en public. Le coucher fut fait à l’ordinaire avec la lecture.
Le samedy 15e mars au matin, le Roy ne se trouva pas si bien. Il avoit esté tourmenté la nuit d’une colique, ne se leva qu’à midy en robbe de chambre, se mit dans sa chaise, ayant prit un bouillon. Il receut quelques visites de la Reyne et d’autres personnes. Ensuite, messieurs ses enfans y vinrent passer quelques temps. L’apres diner, estant fatigué, il y fit un petit somme jusqu’à l’heure du souper, qu’il prit une panade et d’autres mets dans son lit avant que de se rendormir.
Le dimanche 16e mars, Sa Majesté se trouva fort mal à son reveil. Elle avoit mal passé la nuit, sentant [f. 187] des douleurs partout le corps. Elle estoit d’un chagrin mortel et ne vouloit prendre aucuns remedes que par force. Cela etonna les medecins, qui voyoient qu’Elle diminuoit à veue d’œil, et que leurs remedes avoient des effets contraires à ceux qu’ils en esperoient. On remarqua mesmes qu’Elle se portoit mieux lorsqu’Elle n’en prenoit pas sy souvent, mais il falloit se soumettre aux ordres de la medecine et mourir dans les formes, accident ordinaire aux grands seigneurs. On commença alors d’avoir une mechante opinion de la maladie de Sa Majesté. Tout le jour se passa en consultation de medecins que la Reyne fit venir de Paris et de tous les costez. Le Roy, sur le soir, fit pour se rejouir chanter quelques airs de devotion par les musiciens jusqu’à ce qu’il fut endormy.
Le lundy 17e mars et le lendemain mardy 18e, le Roy ne fut pas mieux que le jour precedent. Il ne voulut pas prendre son bouillon le matin, quoyque la Reyne et les princes l’en eussent instament prié. Sa Majesté ne voulut point à diner qu’une panade et passa toute cette journée assez mal jusqu’aux coucher, que monsieur Lucas fit la lecture ordinaire.
Le mercredy 19e mars, le Roy se trouva assez tranquille. Il etoit un peu affoibli par les remedes continuels et par les ptisannes que les medecins luy ordonnoient, ce qui luy donnoit un tres grand degoust pour toutes sortes d’alliments, ne voulut prendre toute cette journée que des bouillons.
Le jeudy 20e mars, le Roy continua à se porter toujours tres mal, n’ayant point reposé la nuit. Il luy survint dans les reins de nouvelles douleurs que l’on croyoit une colique nephretique, avec les hemoroides qui luy continuoient et qui le tourmenterent tous le jour sans discontinuer, jusqu’au [f. 187v] vendredy 21 dudit mois de mars, n’ayant d’autre remedes que d’y presser continuellement du lait chaud dans des eponges pour les rafraichir et les adoucir. Sa Majesté ne se leva que l’apres midy. Il se promenoit en robbe de chambre dans sa gallerie avec la Reyne et quelqu’autres personnes de qualité. Il voulu mesmes jouer aux echets avec monsieur de Souveray jusqu’au coucher, aimant fort ce jeu.
Le samedy 22e mars, Sa Majesté en s’eveillant dit qu’Elle avoit assez bien passée la nuit et qu’elle se trouvoit bien mieux que les jours precedens, ce qui fut attribué aux petits remedes qu’on luy avoit données pour le faire dormir. Elle se leva en public, ayant ordonné à monsieur de Souvray, premier gentilhomme de sa chambre, de faire entrer tous ceux qui viendroient. Elle dina assée bien. Sa Majesté se promena l’apres midy dans ses appartement et passa dans la gallerie de la Reyne, pinte en tableaux des villes, qui etoit d’une joye extreme de voir que le Roy se portoit sy bien. Les medecins en conçurent mesme une bonne esperance. Le souper et le coucher se firent en public, avec la musique et grande joye.
Le dimanche 23e mars, le Roy fut assez bien. Il avoit esté un peu incommodé la nuit des hemoroides et d’une toux jusqu’à dix heures, qu’il prit un bouillon. Apres, il s’endormit et demeura au lit jusqu’à midy. Ayant demandé à Antoine, garçon de la chambre, s’il y avoit quelqu’un dans l’antichambre, luy ayant repondu qu’il n’y avoit que monsieur le comte de Guitaut, capitaine des gardes de la Reyne, qui venoit de la part de la Reyne pour scavoir des nouvelles de Sa Majesté, il le fit entrer et luy dit : Monsieur, vous diez à la Reyne que je me porte mieux et que j’auray le bien de l’aller voir sur le soir. A quoy monsieur de Guitaut repondit : [f. 188] Sire, Votre Majesté luy fera grand plaisir de voir Votre Majesté en chemin de guerison. L’apres diner se passa en grande joye. Le Roy s’amusa à peindre en pastels, à quoy il reusissoit tres bien, faisant le plus souvent les portraits de ses officiers en pasteilles, qu’il leur donnoit pour se souvenir de luy. On peut dire que Sa Majesté etoit le prince du monde le plus adroit soit à danser, à monter à cheval, à faire des armes, et à tous les exercices qu’un gentilhomme doit sçavoir, mesme les mathematiques et les mecaniques. Il forgeoit et tournoit au tour, il faisoit toutes sortes de filets à prendre des animeaux, oyseaux et poissons, il faisoit mesmes travailler les officiers de sa chambre les plus adroits, qui par là luy faisoient bien leur cour. Enfin, ce prince ne demeuroit jamais oysif.
Le lundy 24e mars, il continua à se bien porter. Il avoit bien passé la nuit, ainsy il commenda que l’on fit entrer tous le mond à son lever, que cela luy feroit plaisir. Tant de peuple s’y trouverent qu’il estoit presqu’impossible d’entrer dans la chambre pour faire le service. La convalescence du Roy causoit une sy grande joye que cette journée se passa dans les mesmes divertissements que la precedente.
Le mardy 25e mars, feste de l’Annonciation de la Sainte Vierge, Sa Majesté se trouva assez bien. Elle se leva en public, entendit la messe avec une devotion exemplaire. Apres la messe, le Roy envoya monsieur Bontemps demander à la Reyne si elle vouloit bien venir diner avec luy, ce qu’elle accepta avec joye. Ils dinerent ensemble et eurent plusieurs petites conferences tres agreables. L’apres midy, le Roy s’alla promender dans sa gallerie. Il y fit porter sa grande chaise pour s’y reposer, où sa musique s’y trouva. On chanta plusieurs petits airs de devotion jusqu’au souper, [f. 188v] qui fut fait en public, ainsy que le coucher, où on fit la lecture jusqu’à ce que Sa Majesté fut endormie.
Le mercredy 26e mars, le Roy à son reveil se trouva un peu plus mal qu’à l’ordinaire. Il avoit esté tourmenté d’inquietudes pendant la nuit. On luy donna une medecine qui luy fit assé bien. Il ne voulut voir personne jusqu’à midy, qu’il se leva et receu des visites jusqu’au soir. Mais, s’estant ressenty comme d’un frisson, voulut se coucher aussytost.
Le jeudy 27e mars, le Roy, qui avoit fort mal passé la nuit, dit en s’eveillant : Je me sens bien affoibly, je m’apperçoit que mes forces diminuent de jour en jour, j’ay prié le Seigneur que, s’il luy plaisoit de me tirer de ce monde, qu’il me dit la grace d’abreger la grande longueur de ma maladie. Ensuite de ce discours, il s’adressa à monsieur Bouvard, son premier medecin, luy dit : Vous sçavez bien, Monsieur, qu’il y a quelque temps que je vous ait dit que je n’avois pas bonne opinion de ma maladie, que je vous ait prié et mesme pressé de m’en dire votre sentiment, mais vous m’avez fait esperer de ma guerison. Monsieur Bouvard luy avoua, luy disant : Sire, je n’ay osé le temoigner à Votre Majesté, de peur de luy en donner d’inquietudes. Le Roy n’en parut pas plus emut, en disant : Je m’it suis bien preparé, l’ayant mesme temoigné à mon confesseur et à monsieur de Meaux de me mettre en estat de bien mourir. Sa Majesté voulut se coucher plus tost qu’à son ordinaire ; depuis ce jour jeudy 27e mars, le vendredy 28e jusqu’au mardy premier jour d’avril, le Roy se trouva dans une espece de langueur et fut toujours assez mal, ne reposoit que fort peu les nuits. Il avoit du degout pour toutes choses. On luy fit prendre pendant ce temps là beaucoup de remedes, entr’autres une [f. 189] medecine purgative qui fit de grands evacuations qui l’affoiblirent extremement par de grands efforts pour la rendre, et souffrit tout ce jour dans le bas vente des grandes douleurs.
Le mardy premier avril, Sa Majesté, qui avoit estée fort incommodée les jours precedents, ne laissa pas d’avoir estée assée tranquille cette nuit et se trouva mieux tout le long du jour, prit un bouillon à son reveil et ne voulut voir ce latin que ses domestiques. La Reyne etant venue jusques dans l’antichambre pour voir le Roy, y apprit qu’il avoit dit qu’il ne vouloit voir personne ce matin pour dormir. Elle s’en retourna dans son appartement jusqu’à son diner, qu’elle revient avec messieurs ses enfans. Ayant dit au Roy dans la conversation qu’elle etoit venue le matin pour le voir mais qu’elle n’avoit osé entrer de peur de l’incommoder, ce discourt surprit le Roy, qui répondit : Quand je dis, Madame, que je ne veux voir personne, ce ne doit pas estre pour vous, et vous scavez tres bien que vous etes la maitresse d’entrer chez moy à quelques heures qu’il vous plaira, je n’ay voulut parler que pour des etrangers. Le reste du jour se passa en petits amusements que chacun faisoit naitre pour pourvoir dissiper le chagrin de Sa Majesté, jusqu’au souper qui se fit de bonne heure en particulier. Ce jour, l’on releva le quartier des officiers de la maison du Roy à l’ordinaire, mais quelqu’uns voulurent demeurer pour voir l’issue de la maladie de Sa Majesté.
Le mecredy 2e avril, Sa Majesté, qui avoit eue une tres bonne nuit, se porta bien mieux. Les medecins luy firent prendre ce matin une ptisanne de rhubarbe qui, l’ayant beaucoup purgée, luy donna beaucoup d’appetit au diner [f. 189v] qu’Elle fit dans son lit. Elle se leva pendant quelques heures l’apres midy et, comme Elle estoit fort affoiblie et lasse d’estre couchée, Elle se fit porter son fauteuil pres de la fenestre qu’Elle fit ouvrir pour avoir de l’air. La veue estant tres belle et le temps fort serain, Sa Majesté avança la teste à la fenestre, d’où l’on decouvre aisement les clochers de l’abbaye de Saint Denis. Les ayans apperçues, Elle se tourna vers ses officiers de la chambre, leur dit : Mes amis, voilà peut être bientost ma derniere demeure, leur montrant de la main même le chemin par où on devoit le mener. Ce discours ne fut pas dit sans avoir tiré des soupirs et des larmes de ceux qui l’entendirent, qui admirent la grande fermeté et le genereux mepris avec lesquels ce grand roy regardoit sans emotion le lieu de sa sepulture. Ensuite, Sa Majesté ordonna à monsieur Lucas de lire dans la Vie des saints du jour, qu’il fit pendant quelques heures jusqu’au souper, qui fut d’une panade et quelques pommes cuites. Apres quoy, Elle voulut se coucher, ayant envye de dormir, n’y estant resté que les seuls officiers de garde avec les medecins et chirurgiens.
Le jeudy 3e avril, le Roy, qui n’avoit eu la nuit que peu d’inquietudes, continua à se mieux porter, ayant pris le matin un remede qui luy avoit fait assez de bien. Elle voulut etre seule pour se reposer cette matinée, car il venoit tous les matins une si grande confusion de peuples qu’on ne pouvoit passer dans la salle des gardes ny dans l’antichambre. La Reyne y arriva pour faire prendre au Roy un petit potage ou consommé qu’il mangea avec assez d’appetit, ce qui rejouit beaucoup cette princesse de voir le Roy, quy estoit d’assez bonne humeur. Elle envoya Antoine, garçon de la chambre, querir messieurs les princes ses enfans, qui arriverent aussytost. Sa Majesté, les ayant apperceus, en temoigna de la joye, leur dit plusieurs paroles pleines de douceurs et leur fit des questions sur leur maniere de vie et [f. 190] sur la conduite qu’ils devoient tenir dans la suite. Le soir venu, tout le monde se retira à l’exception des officiers pour le service. Le Roy fit lire par monsieur Lucas les Meditations de la mort qu’il avoit marquez dans son livre journaillier. La lecture dura jusqu’au souper, où se trouva la Reyne, qui voulut parler au Roy en particulier, ce qui obligea M. de Souveray de faire retirer tout le monde de la chambre. Ensuite, le coucher du Roy se fit à l’ordinaire, sans lecture.
Le vendredy 4e avril, Sa Majesté se trouva fort tranquile. Elle n’avoit eue la nuit que peu d’inquiétudes, les medecins luy ajant proposé de prendre medecine, mais le Roy n’en voulut point, telle priere que la Reyne luy en fit, luy disant : Madame, les medecins s’ennuyent de me voir un peu en repos. Ensuite, Sa Majesté s’endormit jusqu’à midy, qu’Elle se mit à table pour diner, où elle mangea avec beaucoup d’appetit. Toute l’apres diné se passa à recevoir des visittes des princes et d’autres personnes de distinction, jusqu’au soupper. Ensuite, elle ordonna au sieur Chicot de lire quelques passages de l’Introduction à la vie devote de saint François de Sales, ce qu’il fit jusqu’à ce que Sa Majesté fut endormie.
Le samedy 5e avril, Sa Majesté ayant assez bien passé la nuit, continua à se bien porter, ce qui donna quelques esperences aux medecins d’une guerison dont toute la court avoit bien de la joye devoir en si peu de temps un si grand changement. Sa Majesté se leva ce matin en robbe de chambre, estant fort guaye, et dina en public. L’apres midy, Elle envoya querir par Tiffaine, garçon de la chambre, les sieurs Camefort, Ferdinand et de Niert, premier valets de garde robbe, lequel a esté dans la suite premier vallet de chambre du Roy, qui jouent tous tres bien du luth et du therobe. Ils firent un petit concert [f. 190v] et chanterent en partie Lauda Anima et d’autres airs de devotion composés sur les paraphrases des Pseaumes de David du sieur Godeau. Le Roy voulut mesme aussy chanter une des basses avec monsieur le mareschal de Chomberg, qui chantoit fort bien. Ce concert rejouissoit toute la cour qui s’i estoit rendue. Monsieur de Souvray en avoit fait avertir la Reyne par Antoine qui, etant arrivée aussitost, fut fort surprise d’entendre cette musique et de voir un changement si subit, dont la joye retentissoit dans tout l’appartement du Roy, et tout le monde disoit à Sa Majesté qu’Elle estoit en chemin de guerison et que le printemps, qui etoit tres doux, accheveroit le retablissement de sa santé. Le Roy à cela repondoit fort serieusement : Je suis, Messieurs, fort resigné à la volonté du Seigneur ; s’il me redonne la santé, je travailleray de tout mon pouvoir à donner la paix à mon royaume et à soulager mes peuples. Le reste du jour se passa tres bien jusqu’au coucher, où Sa Majesté fit lire par monsieur Lucas dans le Nouveau Testament le 17e chapitre de l’Evangile de saint Jean, où sont les prieres que Jesus Christ fit à son père avant que de passer le torrent de Cedrin, mais, pendant cette lecture, le Roy s’endormit et, s’etant reveillé peu de temps apres fort inquieté, il demanda à monsieur Bontemps quelle heure il estoit, et luy ayant repondu qu’il etoit onze heures, il dit qu’on s’allat reposer.
Depuis le dimanche 6e avril, Sa Majesté, à la foiblesse pres, continua jusqu’au lundy 14 avril à se bien porter. Elle tenoit tout les jours conseil, le plus souvent au chevet de son lit. Fut ce mesme jour qu’Elle congedia monsieur des Noyers, secretaire d’Estat, qui luy avoit demandé permission de se retirer. Elle revetit de sa charge monsieur Michel Le Tellier, maitre des requestes, qui l’exerça par commission jusqu’à la mort de monsieur des Noyers qui arriva en 1645. Pendant ce temps là, le Roy s’occupa aux mesmes exercices qu’en pleine [f. 191] santé, excepté qu’il ne montoit point à cheval. Il alloit en carosse les apres diner prendre l’air dans la forest ou dans le parc les beaux jours de la saison, qui etoit lors tres belle et douce. Sa Majesté temoignoit d’estre fort content de se voir en meilleur etat que les jours precedens. Elle receue beaucoup de visites, particulierement de madame de Guise et de messieurs ses enfans, qu’il pria de demeurer quelque temps parce qu’il etoit bien aise de les voir, à quoy madame de Guise repondit que Sa Majesté luy faisoit bien de l’honneur, qu’elle resteroit tant qu’il luy plairoit et qu’elle seroit ravie de pouvoir contribuer au retablissement de sa santé.
Le lundy 14e avril, le Roy, en s’eveillant, dit qu’il avoit esté beaucoup tourmentée la nuit de vapeurs et des chaleurs de teste qui l’avoient empesché de dormir et fait changer à tous momens de places dans son lit. On luy donna son bouillon. Apres l’avoir prit, il demeura au lit et sommeilla jusqu’à midy, qu’il se leva et demeura en robe de chambre pour diner, qui fut très court. Ensuite, la Reyne fut avec le Roy seulle quelque temps en conversation, où il s’endormit dans sa grande chaise pendant deux heures, ce qui luy fit beaucoup de bien parce que l’insomnie de la nuit l’avoit très fatigué. Le coucher se fit à l’ordinaire.
Le mardy 15 avril, le Roy, qui n’avoit pas eu tant d’inquiétudes cette nuit que les précédentes, se porta un peu mieux. Mais tous les bons jours qu’il avoit eus auparavant ne l’empeschoient pas d’estre d’une grande foiblesse. La santé de S. M. ne revenoit point. Elle sentoit toujours du mal de temps en temps dans les entrailles. Les medecins qui le voyoient dans une espece de langueur n’en etoient pas tres contents. Ils conclurent seullement de luy faire prendre du petit lait les matins, pour tacher de pouvoir luy rafraichir les entrailles, que Sa Majesté resentoit toujours echauffés, ce qui fut continué sans un soulagement [f. 191v] jusqu’au mercredy 23 avril que le Roy se trouva fort abbatu et fatigué des remedes et du petit lait qu’Elle avoit pris toujours pendant huit jours, pendant lesquelles Elle n’avoit point bu de vin. Cela luy avoit causé une si grande foiblesse qu’Elle ne pouvoit se soutenir debout. Les medecins, qui voyoient que le Roy diminuoit, luy firent quitter le petit lait.
Le jeudy 24e avril, ce qui avoit esté resolut le jour precedent dans la consultation fut augmentée de la seignée, laquelle fut faitte sur les huit heures du matin, mais elle reussit tres mal, car elle cause au Roy une toux continuelle comme d’une espece de fluxion sur la poitrine qui le tourmentoit beaucoup, ce qui luy fit prendre la resolution de recevoir ce jour le Saint Sacrement. Comme il fit tres devotement en particulier, en presence de la Reyne et de quelques grands officiers de sa maison, Sa Majesté ne voulut voir personne de toute la matinee que son confesseur, le pere Dinet, jusqu’au diner. Dans ce temps, le Roy ayant tesmoigné à la Reyne que son intention estoit que l’on baptissa monsieur le Dauphin, agé de 4 ans 8 mois, pour cet effet l’on envoya querir M. le cardinal Mazarin et madame la princesse de Condé pour le tenir sur les fonds baptismaux. La ceremonie en fut faite vers les quatre heures du soir, dans la chapelle du vieux château, par monsieur l’eveque de Meaux, premier aumonier de Sa Majesté, sans aucunes grandes ceremonies ny rejouissances à cause de la maladie du Roy. Monseigneur le Dauphin fut nommé Louis au nom de notre saint père le pape [vide] par monsieur le cardinal Mazarin, avec madame la princesse de Condé sa mareine, en presence de la Reyne et de toute la cour. La ceremonie faite, la Reyne et madame la Princesse avec monsieur le cardinal firent le recit au Roy de ce qui s’y estoit passé et de la sagesse de monsieur le Dauphin, qui arriva [f. 192] aussytost avec madame de Lensac, sa gouvernante, et sous gouvernante, madame [vide]. Sa Majesté l’ayant aperceut, luy ayant fait plusieurs questions, entr’autres luy dit : Mon fils, comment vous a-t-on nommé au baptême ? Monsieur le Dauphin ayant repondu sans esiter : Louis quatorze, mon papa, le Roy luy dit : Pas encore, mon fils, mais ce sera peut estre bientost, si c’est la volonté de Dieu. Puis, levant les yeux au ciel, Seigneur, dit il, faite luy la grace de le faire regner apres moy en paix et en prince veritablement bon chretien et comme fils ainay de l’Eglise, qu’il ait toujours en veue le maintien de votre sainte religion et le soulagement de ses peuples. Sa Majesté parrut avoit bien de la joye que cette ceremonie fut faite. Le Roy envoya Tortilliere, garson de la chambre, chercher la Reyne qui s’en estoit allée dans son appartement. Outrée de douleurs, luy dit : Madame, apres que Dieu m’a fait la grace aujourd’huy d’avoir fait baptisser mon fils, j’ay pris aussy la resolution, sy Dieu dispose de moy, de vous faire declarer la regente de mon royaume jusqu’à ce que mon fils soit dans un age de majorité, afin de prevenir les contestations qui pourroient arriver à ce sujet. Sa Majesté tint ce discours avec des paroles si tendres qu’elles tirent des larmes de toutes l’assemblée et mesme la Reyne en tomba comme evanouie dessus le dit du Roy, en telle manière que monsieur de Souvray fut obligé de l’en retirer de force et de l’emmener dans son appartement. Outrée de douleur, le Roy envoya sur l’heure Antoine, garçon de la chambre, chercher monsieur de La Vrilliere, secretaire d’Etat, en qui Sa Majesté avoit beaucoup de confiance, luy expliqua ses intentions en particulier, luy ordonna d’aller dresser la declaration de la regence en forme de testament afin de la faire verifier en parlement au plus tot. C’est ainsy que se passa la journée. Sa Majesté n’ayant pris qu’une petite panade avec un peu de gellée, elle se trouva tres foible à son coucher.
Le vendredy 25e avril, le Roy se trouva assez mal en s’eveillant, ayant esté tres tourmenté toute la nuit d’une [f. 192v] toux tres seiche que l’on ne put adoucir par tout les remedes que l’on luy donna, qui dura jusqu’à son diner, ou il ne prit que du bouillon, de la gellée et quelques compottes. D’abord que le Roy eut diné, il envoya Tortilliere, garçon de la chambre, chercher monsieur de La Vrilliere, qui arriva presqu’aussytot avec monsieur le chancelier Seguier, accompagné des ministres et secretaires d’Estat, des princes et princesses du sang et gens de la premiere qualité, qui aborderent de tous costez. A l’instant, le Roy fit ouvrir les rideaux de son lit, et prenant la parole dit à haute voix : Messieurs, c’est en cette occassion que je veux que vous soyés temoins de mon intention pour donner à mon royaume la tranquilité et le repos apres ma mort, s’il plait à Dieu de disposer de moy, n’ayant put jusqu’à present luy donner la paix generalle. Ce discours finy, Sa Majesté ordonna à monsieur de La Vrilliere de faire tout haut la lecture de la declaration de la regence, afin que tout le monde scu sa derniere volonté. Monsieur de La Vrilliere en fit la lecture et eut bien de la peine à l’achever de la lire, à cause des larmes qui luy couloient des yeux d’avoir esté obligé de dresser un acte si facheux, qui donnoit une marque comme evidente de la mort du Roy son maitre, qu’il aimoit passionnement. Sa Majesté ordonnoit entr’autres choses par cette declaration qu’en cas qu’Elle mourut, la Reyne fut regente pendant la minorité de son fils, que monsieur le duc d’Orleans, son frere, seroit chef du conseil d’Estat, en son absence monsieur le prince de Condé, et lieutenant general du royaume sous l’autorité de la reyne regente et de son conseil, qui seroit aussy composé de monsieur le cardinal Mazarin, du chancelier, du sieur Claude Bouthillier et du sieur Chavigny, son fils, secretaire d’Etat. Cette lecture finie, le Roy voulut estre seul avec le pere Dinet, son confesseur. Tout le monde se retira dans l’antichambre. Apres y avoir demeuré une [f. 193] demye heure, le Roy ordonna à messieurs le chancellier de Chavigny et de La Vrilliere de faire incessament verifier la declaration en parlement, ce qui fut executé ledit jour 25e avril 1643. Le reste de cette journée se passa assée doucement. S. M. parut d’une grande tranquilité. La Reyne, estant presente, demeura fort tard avec le Roy. Apres avoir eu quelques secretes conversations ensemble, Sa Majesté envoya Riviere, garçon de la chambre, chercher Monsieur. Le duc d’Orleans estant arrivé, le Roy luy permit de bonne grace de faire revenir madame la duchesse d’Orleans, sa femme, qui estoit lors à la ville de Bruxelles depuis quelques années. Le reste de ce jour se passa assé bien.
Le samedy 26e avril, le Roy se trouva cette nuit tres incommodé par de grandes challeurs d’entrailles avec une toux continuelle, nonobstant tous les remedes que les medecins ordonnoient de donner à Sa Majesté. N’ayant pris qu’un bouillon, Elle se leva en robbe de chambre pour diner, quy fut fort court. L’apres midy, le Roy receu quelques visites jusqu’à sou coucher qui fut comme à l’ordinaire, avec la lecture.
Le dimanche 27e avril, le Roy se trouva plus indisposé que le jour precedent, ayant vuidé une espece d’abceds ou apostume par embas cette nuit. Sa Majesté ne se sentit estre plus soulagée et prit un bouillon dans le lit et se rendormit jusqu’à dix heures, qu’Elle mangea une panade et de la gellée qui luy servit de diner. L’apres midy se passa en amusement. Sur le soir, Sa Majesté se trouva un peu incommodée, luy ayant pris des inquietudes, demandant à tous momens quelle heure il estoit, etant tres chagrin, ne trouvant point de bonne place dans son lit. Le coucher fut fait avec la lecture ordinaire.
Le lundy 28e avril, le Roy à son reveil se trouva [f. 193v] d’une tres grande foiblesse, manque de prendre de la nourriture ny point boire de vin, ce qui luy empeschoit de pouvoir dormir, nonobstant les julepes que l’on luy faisoit prendre avec des sirops composés, S. M. disant à tous momens qu’Elle se sentoit diminuer de jour en jour, que les medecins luy faisant toujours esperer le retablissement de sa santé, ne trouvant plus de consolation qu’à se disposer à bien mourir par des lectures spirituels qu’Elle se faisoit faire tres souvent. Cette journée se passa tres tristement, ainsy que le mardy 29e avril qui fut encore plus mauvaise.
Le mercredy 30e et dernier jour d’avril, le Roy se trouva tres foible, dit à messieurs de Souvray et à monsieur Bouvard, premier medecins, et à ses confreres : Messieurs, je me sens bien mal ce matin, je ne croit pas que cette maladie ait bonne issue. A quoy monsieur Bouvard repondit : Ah Sire, Votre Majesté ne doit pas avoir cette opinion, ce ne sera rien s’il plaist à Dieu, il faut que Votre Majesté ait confiance en luy et aux remedes que nous vous ordonnons. Elle avoir estée fort inquieté la nuit, ne dormant point, ayant demandé à tous momens l’heure qu’il estoit et s’il ne seroit pas bientost jour. Elle fit meme tirer plusieurs fois les rideaux de son lit par le sieur Bontemps et fait ouvrir les fenestres par Antoine, estant tres inquieté dece que le jour ne venoit point pour ce lever et prendre l’air car il faisoit extremement chaux dans sa chambre qui estoit tout le jour pleine de monde et grand feu. Sur le midy, Elle prit un bouillon purgatif qui luy fit faire l’apres midy beaucoup d’evacuations, ce qui l’empescha de ne voir tout ce jour là personnes que ses domestiques, avec qui Elle s’entretenoit souvent de son mauvais estat. Le coucher se fit sans lecture, parce que S. M. se trouva fatigué du remede qu’Elle avoit pris.
Le jeudy premier may, le Roy se trouva tres incommodé toute cette nuit par une espece de collique, n’ayant que tres peu repossé, ayant eu une grande sueur par tout le corps [f. 194] et par les jambes. Il demanda à Tortilliere sur les trois heures du matin un linge pour les essuyer. Tortilliere le luy ayant donné, il ne put les essuyer lui mesme et dit à monsieur Bontemps de tenir la couverture levée un peu haute tandis que Tortilliere et Antoine luy frotteroient les jambes et les pieds, qu’il avoit tres mouillées. Sa Majesté, se voyant dans cette posture, fit reflexion sur l’etat où Elle se voyoit et leur dit : Mes amis, je suis d’une grande maigreur, mais c’est la volonté de Dieu. Effectivement, le Roy n’avoit plus que la peau colée sur les os : ses jambes et ses cuises etoient si menues que la seule grosseur des genouilx qui les faisoit remarquer, tout son corps avoit plustost la figure d’un squelete que d’un homme vivant. Tout ce jour se passa en apprehensions du mauvais succez de sa maladie. Sa Majesté ne laissoit pas cependant d’agir autant qu’Elle pouvoit, de tenir conseil avec ses ministres, ayant toujours eu l’esprit et le jugement fort sains. Sur le soir, Elle eut une petit toux seche qui l’incommoda extremement jusqu’à minuit, malgré tous les sirops que l’on luy donnoit, se faisant faire la lecture par le sieur Chicot, l’un de ses medecins ordinaires, lequel disoit souvent au Roy, qui estoit tres inquiete de l’issue de sa maladie : Sire, il faut que Votre Majesté ait patience et qu’Elle attendre avec tranquilité la volonté du Seigneur J. C., il est le maitre de notre vie et de notre mort. Pendant ce discours, le Roy s’endormit.
Le vendredy 2e may, Sa Majesté se trouva assez mal car il s’estoit eveillé plusieurs fois pendant la nuit, avoit demandé tres souvent quelle heure il estoit et quelle temps il faisoit. Antoine luy ayant repondu qu’il etoit trois heures et qu’il faisoit tres beau pour la saison, il demanda à boire et apres s’endormit jusqu’à huit heures du matin, qu’on luy presenta un bouillon dont il avoit bien besoin pour [f. 194v] humecter sa poitrine que la toux avoit fort dessechée, mais il ne vouloit point le prendre, disant qu’il n’en avoit plus besoin, mais il le prit par complaisance à la priere de la Reyne qui estoit presente. Ensuite, le Roy s’endormit jusqu’à cinq heures du soir. On en tira un bon augure parce que depuis six jours il n’avoit point eu de bon sommeil, et dit en s’eveillant mesme qu’il se sentoit mieux, mais qu’il estoit bien foible. Le sieur Bouvard, son premier medecin, luy ayant repondu que c’etoit parce que Sa Majesté ne prenoit pas assée de nourriture, Elle prit quelque alimens qu’on luy presenta sur le champ, mais Elle n’en prit qu’avec beaucoup de peine, n’ayant point d’appetit. Elle commanda sur le soir à monsieur de Souvray de redoubler les officiers de sa chambre, car ceux qui la servoient depuis le commencement de sa maladie, qu’ils n’avoient pas voulut quitter, ne pouvant plus resister aux veilles continuelles qu’ils avoient faites, et afin qu’ils se soulageassent les uns les autres, le Roy fit coucher dans son antichambre deux valets de chambre, un tapissier, un barbier, le porte chaire pour soulager les six garçons de la chambre qui estoient sur pied nuit et jour depuis la maladie du Roy.
Le samedy 3e may, le Roy se trouva le matin extremement mal. Toute les parties de son corps estoient tres douloureuses, ce qui obligea les medecins de faire entr’eux une consultation dans laquelle il fut resolu qu’en cas que le mal continua jusqu’au lendemain, il faudroit luy faire recevoir le saint sacrement, et cependant en faire avertir la Reyne afin qu’elle n’en fut point surprise. On en donna la commission à monsieur de Meaux, qui luy annonça cette triste nouvelle, dont elle fut tres etonnée, ne croyant pas que le Roy fut dans cet etat. Elle partit aussytost de son appartement et à son arrivée elle trouva le sieur Bouvard qui luy dit qu’il falloit [f. 195] attendre au lendemain pour en avertir le Roy. Elle luy demanda à qui il falloit en donner la commission, ne voulant pas s’en charger. Le père Dinet, confesseur du Roy, la prit avec peine, mais on peu dire que tant de precautions n’etoient pas necessaires pour porter Sa Majesté à cette sainte action car Elle y estoit tres preparée depuis longtemps. Cette journée se passa tres mal. Tout le monde etoit d’une grande consternation de voir le Roy si mal, qui diminuoit d’un jour à l’autre. Personne ne le pouvoit voir sans jetter des larmes. Mesme la Reyne, qui ne bougeoit du chevet de son lit, en rependoit à tous momens, car elle estoit outrée de douleur, et des ce moment ne voulut plus le quitter ny jour ny nuit. Pour cet effet, elle ordonna qu’on luy apporta un petit lit dans un petit cabinet qui estoit pres de la chambre du Roy afin de s’oter les inquietudes qu’elle avoit etant plus eloignée de l’appartement du Roy. L’apres diner, le Roy se trouva un peu plus tranquile que le matin et il receu une visite de messieurs les marechaux de Chatillon et de La Force, qui etoient de la religion pretendue reformée. Il fut bien aise de les voir, leur dit plusieurs choses obligeantes sur leurs actions et les exorta ensuite à quitter leur religion dans laquelle il ne pourroient faire leur salut, ajoutant qu’à la verité ils etoient de braves gens et d’un grand merite selon le monde, mais que selon Dieu il n’en estoit pas de mesme, que pur aller au ciel il n’y avoit pas deux voyes et qu’il n’y avoit point de salut hors de l’Eglise catholique, apostolique et romaine, à quoy ils les convia de faire reflexion. Le reste de ce jour se passa à l’ordinaire, où l’on fit la lecture jusqu’à ce que Sa Majesté fut un peu endormie.
Le dimanche 4e et le lundy cinquiesme may, le Roy n’avoit pas eté si fort tourmenté ces deux nuits. Il se trouva un peu mieux. On luy donna à son reveil des vouillons compossés qu’il eut bien de la peine à prendre, etant extremement degouté. Il ne [f. 195v] voulut voir personne que la Reyne car cette princesse etoit la seule consolation du Roy. Apres midy, le père Dinet vient voir Sa Majesté et luy dit : Sire, je me suis chargé d’une commission que j’ay prise et que je croit que vous ne trouverez pas mauvaise, qui est de proposer à Votre Majesté, qui a toujours souhaittée dans sa maladie, dont on ne peut sçavoir les suittes, de recevoir encore le saint sacrement du corps de Jesus Chrit. Le Roy receu cette nouvelle avec joye et sans emotion et dit : Mon pere, je vous suis bien obligé de la bonne nouvelle que vous m’aprenez, puis, levant les yeux au ciel : Seigneur, dit il, me voila pres à vous recevoir, rendez moy digne de cet honneur. Apres quoy tout le monde sortit. Le pere Dinet demeura seul avec Sa Majesté pour le confesser. Pendant ce temps, monsieur de Souvray fut en avertir la Reyne, qui etoit dans son appartement, qui arriva aussytost chez le Roy, tres surprise de cette nouvelle, ayant amenée messieurs les princes ses enfans, tous eploreez. Quand le Roy fut confessé, l’on les fit passer dans le cabinet du Roy, mais monsieur le duc d’Anjou, qui se mit à pleurer et à gronder de ce qu’il n’avoit pas aussy avec luy aucune de ses femmes de chambre, mais parce qu’il faisoit trop de bruit au Roy, on fut obligé de l’envoyer par Antoine avec madame de la Folaine, sa sous gouvernante, dans la gallerie du Roy. Alors monsieur de Meaux et le père Dinet entrerent dans la chambre pour disposer Sa Majesté à recevoir encore une fois le saint sacrement, qu’il avoit dejà receu dans le court de sa maladie. Apres qu’ils l’eurent veu dans la disposition d’une ame tout à fait chretienne et resignée à la volonté de Dieu, car leur ayant dit mille belles choses à ce sujet, monsieur de Meaux alla à la parroisse querir le saint sacrement accompagné du curé avec tout son clergé, où assista la Reyne, les princes et princesses avec beaucoup de personnes de la cour. Sa Majesté le receut avec une devotion tres exemplaire. Peu [f. 196] de temps apres, voulant estre seule, on fit sortit tout le monde. Alors, le Roy se fit donner le pupitre dont il se servoit quand il vouloit lire dans le lit et reciter les prieres qu’il avoit composées, qui avoient pour titre Vera christiana pietatis officia per chritianissimum regem Ludovicum tercium decimum ordinata. Il les recita pendant une bonne demye heure, que Sa Majesté scavoit par cœur tous les offices de chaque jour de la semaine, qu’il doit telle affaire qu’il eut, outre l’office votif tous les lundis, et celuy des morts tous les vendredys au soir, pour demander à Dieu la grace de bien mourir. Le reste du jour se passa tristement. Sa Majesté se trouva ny mieux ni plus mal.
Le mardy 6e may, le Roy se trouva au matin fort fatigué, toute la nuit, ce qui etoit un mechant augure, s’etant fait changer de scituation plusieurs fois, ce qui fit que Sa Majesté s’etoit trouvé mal à son reveil et ne prenoit plus aucuns alimens qu’à forces de prieres. Ce fut ainsy que toute la matinée se passa. L’apres midy, il luy prit un grand assoupissement qui dura jusqu’à onze heures du soir sans se reveiller, dont les medecins n’estoient pas contens de ce qu’il duroit si longtemps. On faisoit beaucoup de bruit dans la chambre pour l’eveiller, l’on luy tatoit le poulx qu’on luy trouvoit tres foible et intermitant. La peur qu’on eu qu’il ne mourut dans ce sommeil leur fit prendre la resolution de l’eveiller, mais il fut question d’en prendre la commission que chacun refusoit, ainsy la Reyne et les princes la donner tous au père Dinet, qui s’approcha aussitost du lit et par trois fois luy dit fort haut : Sire, Votre Majesté m’entend telle, qu’Elle se reveiller s’il luy plaist, il y a lontemps qu’Elle n’a pris de nourriture, les medecins ont peur que cela ne vous affoiblisse trop. A ces paroles, le Roy se reveilla en sursaut et dit, d’un esprit assez tranquille : Je vous entends bien, mon pere, et je ne trouve pas mauvais que vous m’ayez eveillé, mais ceux [f. 196v] qui vous y ont obligé scachant bien qu’il y a quelques jours que je n’ait peu dormir, et, s’adressant à M. Bouvard : Vous deviez l’empescher, M., et j’avoue que j’ay eu trop de complaisance de mestre trop fié aux remedes de la medecines. Sa Majesté ayant dit toutes ses choses avec un peu de challeur, ce qui l’avoit emu, ayant le visage tres rouge et les yeux eteincelens, ce qui obligea le pere Dinet de dire au Roy : Ah, Sire, il faut pardonner, Sa Majesté luy ayant repondu : Je leur pardonne de tout mon cœur afin de n’y plus songer. L’emotion que le Roy avoit eu luy ayant causé comme une espece de frisson, le soir, lorsqu’il receu une visite de madame d’Elbeuf et de mademoiselle sa fille, Sa Majesté leur temoigna beaucoup de joye de les voir, leur disant beaucoup de choses obligeantes jusques sur les dix heures du soir que le Roy s’endormit.
Le mercredy 7e may, le Roy se trouva assez bien à son reveil. On luy fit prendre de la gellée fondue pour luy humecter la poitrine qu’une espece de fievre interne qu’il avoit souvent luy avoit rendue fort seche et alterée. Il passa assé doucement toute la matinée. La Reyne, qui ne quittoit le Roy que fort peu, le vint voir sur le midy, l’exhorta à prendre une petite panade, à quoy il consenty volontiers, en disant : Je le veux bien, Madame, pour l’amour de vous. On luy apporta aussytost, il en prit quelques cuielleres qui l’obligea mesme de vomir beaucoup d’eaux avec de grands efforts. Sur les trois heures du soir, il appella la Reyne et luy dit : Madame, j’ay resolu de faire mon testament, quoyque je sois bien persuadé que vous executerés ponctuellement ma derniere volonté sans qu’elle fut ecrite. Ensuite, il dit à monsieur de Souvray d’envoyer chercher monsieur de La Vrilliere, secretaire d’Etat. Antoine le fut querir dans le moment. Etant arrivé, s’enferma quelque temps avec S. M. [f. 197] et le pere Dinet pour dresser ledit testament. Quant il fut fait, le Roy ce le fit lire et leur ordonna de le cacheter de armes de France, de le garder pour le mettre au jour apres son deceds.
Par ce testament, le Roy donne entr’autreschoses cent mil escus pour estre distribuées à ses officiers domestiques pour les recompenser de leurs bons services, Sa Majesté fait aussy quelques leges pieux comme à l’église de Saint Denis vingt mille ecus pour dire une basse messe journalliere, plus à l’eglise de Saint Germain en Laye 600 l. pour dire à perpetuité une messe haute à son intention toutes les années le jour de son deceds, donne en particulier aux six garçons de sa chambre, scavoir Antoine, Thisaine, Riviere, Tortilliere, Meunier et Cailteau chacun mil ecus pour leurs bons services. Ensuitte la Reyne, presente, se retira dans son appartement, outrée de douleur. Tout cela se passa sans que le Roy n’eut une grande emotion. Il se trouva tres mal. L’on fit sortir le monde de la chambre, à l’exception des officiers de services, monsieur de Meaux et du père Dinet, qui firent une lecture spirituelle qui dura jusqu’à dix heures, que Sa Majesté s’endormit mais avec de grandes agitations d’esprit et du corps. Toute cette journée ce passa tres mal ainsy que les jours precedans, en telle façon que l’on crut que le Roy n’iroit pas loin, ce qui dura ainsy jusqu’au samedy 9e may au soir.
Le dimanche 10e may, le Roy se trouva plus mal cette nuit, etant tombée comme en letargie ainsy qu’il avoit eue les jours predecents, ayant eu des inquietudes continuelles avec des grandes foiblesses qui luy prenoient tres souvent et ne voulant absolument plus prendre aucuns alimens. Les medecins desesperent alors de la maladie du Roy et prirent la resolution de luy faire recevoir l’extreme [f. 197v] onction, de peur qu’il ne survint quelqu’accident nouveau.
Monsieur de Souvray envoya tout aussytost Dubois, valet de chambre, avertir la Reyne et luy dire qu’il falloit qu’elle passa dans le cabinet du Roy, à cause de la grande foule de monde que le bruit de la prochaine mort du Roy avoit attiré. A cette nouvelle, la Reyne accourut incontinent et passa seule par la salle des gardes avec messieurs ses enfans, accompagnées de leurs gouvernantes, portées par les huissiers de la chambre, de peur que l’on ne les blessât dans la presse qui etoit tres grandes. On les fit entrer par le cabinet mais la Reyne ayant accourut devant, n’ayant voulu attendre personne, etoit demeurée seule dans la presse, criant : Faites moy place, s’il vous plaist, Messieurs. A ces paroles, monsieur le duc d’Usez, son chevalier d’honneur, la joignit, la fit passer avec bien de la peine dans la chambre, fut droit au lit du Roy qu’elle embrassa en retenant ses larmes le mieux qu’elle pouvoit pour ne le pas affliger. Pendant cela, monsieur de Meaux et le père Dinet preparerent tout ce qu’il falloit pour luy faire recevoir le saint sacrement de l’extrem onction, que Sa Majesé reçut avec une devotion toute particuliere, repondant mesme à toutes les prieres que l’on a coutume de dire, se decouvrant elle même les endroits où il falloit mettre les saintes huiles, faisant des elevations de cœur en levant les yeux au ciel, disant : Seigneur, que votre volonté soit faite, en presence de monsieur de Vantadour, chanoine de Notre Dame de Paris, personne d’une tres grande pieté qui venoit voir le Roy tres souvent, exhortant Sa Majesté d’avoir confiance en la misericorde de Notre Seigneur J. C. Il se retira les larmes aux yeux. Le reste du jour se passa dans une tres grande tristesse. Sur le soir, le Roy eut un vomissement fort violent jusqu’à dix heures, [f. 198] qu’il s’assoupit pour un peu de temps.
Le lundy 11e may, Sa Majesté se trouva fort affoiblye, la fievre luy avoit augmentée tres fort ces deux jours de plus en plus. On luy donnoit un peu de gellée fondue dans un verre courbé par le bout qu’on luy mettoit dans la bouche sans luy lever la teste pour luy humecter la poitrine. Tout son corps estoit si affoibli et si douloureux et decharné qu’on ne pouvoit le toucher sans luy faire beaucoup de mal. Sur le midy, le Roy demanda au sieur Bontemps sir la Reyne etoit chez elle. Le sieur Bontemps luy ayant repondu qu’elle estoit à la messe, il luy dit d’aller luy dire qu’apres la messe elle luy amenat messieurs ses enfans, qu’il vouloit leur donner sa derniere benediction. On ne peut pas douter l’affliction où estoit cette princesse. Elle amenat aussytost monsieur le Dauphin avec monsieur le duc d’Anjou. Ses enfans etoient tous consternez de voie le Roy leur père en cet etat, ne pouvant exprimer leur douleur que par leur larmes. C’est en cet endroit que l’on doit admirer la constance et la fermeté du Roy, en leur donnant sa benediction leur disant : Mes chers enfans, je prie le Seigneur qu’il vous benisse et qu’il vout ait en sa sainte garde, qu’il vous fasse la grace de vivre en bons princes chretiens, qu’ils eussent toujours beaucoup de respect et d’amité pour la Reyne leur mere. Ces paroles toucherent si fort ses deux enfans qu’il se mirent à pleurer et à gemir, de manière que le Roy fut obligé de faire signe de sa main de les oster de sa veue. La douleur qu’il avoit de les voir si touchées l’empescherent de pouvoir leur parler davantage. Sur le soir, S. M. demanda au père Dinet où etoit M. Bouvard, son premier medecin, qu’il ne voyoit point. Luy ayant repondu : Sire, il n’ose parroitre devant Votre Majesté de peur de luy deplaire. Ensuite, le Roy le fit venir et luy dit : M. Bouvard, je vous pardonne de bon cœur, je suis tres faché de vous avoir peu donner quelque chagrin pendant ma maladie, en luy donnant sa main à baiser. Ensuite, on fit [f. 198v] prendre un petit bouillon au Roy, qui etoit tres foible. Il s’endormit la bouche tres ouverte et les yeux un peu de travers. Alors arriva monsieur le Dauphin et monsieur le duc d’Anjou, accompagnez de leurs gouvernantes et de messieurs de Vendosme et de Vivonne, lequel demanda à M. le Dauphin sy il avoit bien remarqué la posture qu’avoit le Roy qui dormoit pour s’en ressouvenir quelque jour. Monsieur le Dauphin luy répondit en soupirant, les larmes aux yeux, qu’il l’avoit bien remarqué et que son bon papa avoit la bouche un peu de travers et l’œil gauche plus tourné que le droit. M. de Vivonne fut fort surpris de cette remarque, aussy bien que M. de Vendosme et madam de Lansac, sa gouvernante, qui luy dit : Monsieur, n’en parlez plus, car cela l’affligeroit trop. On le remena dans son appartement avec peine, ne voulant point sortir de la chambre du Roy. Dans ce temps, Sa Majesté ayant apperceu monsieur le Prince, à qui il dit : Mon cousin, pendant mon sommeil, j’ay revé que monsieur le duc d’Anguien, votre fils, etoit venu aux mains avec les ennemis, que le combat avoit eté tres rude et tres opiniatre, que la victoire avoit eté longtemps balancée et que cependant elle nous estoit demeurée avec le champ de bataille. Monsieur le Prince luy repondit que cela pouvoit bien arriver. En effet, elle arriva le 19e may ensuivant, que la bataille de Rocroy se donna et fut gagnée sur les Esoagnols et sur les Flamans par monsieur le duc d’Enguien.
Le mardy 12e may, le Roy se trouva tres mal. A son reveil, les medecins luy taterent le poulx. L’ayant trouvé tres foible, apprehendant que ce ne fut le froid de la mort. La Reyne voulut passer la nuit aupres du Roy son cher mary mais monsieur de Souvray, la voyant saisie de douleur, la pria de ne point veiller, et luy dit qu’il luy feroit souvent scavoir des nouvelles de Sa Majesté. Ainsy elle se [f. 199] laissa gagner par ses raisons. Il la conduisit à son appartement éclairée par Antoine et Tiffaine, garçons de la chambre, mais sur les deux heures apres minuit la Reyne, estant tres inquiete de scavoir l’estat où le Roy estoit, elle envoya à monsieur Bontemps, premier valet de chambre de Sa Majesté de quartier, mademoiselle Fillandre, sa premiere femme de chambre, pour en estre informée. S’etant tous deux approchés du lit du Roy, l’ayant entendu remuser, en tirant son rideau, accompagné de mademoiselle Fillandre, luy dit : Sire, la Reyne envoye scavoir des nouvelles de Votre Majesté avant que de s’endormir pour en etre informée. Le Roy se retourna et luy dit : Vous direz à la Reyne : comme un homme qui mourra bientost, puisque c’est la volonté de Dieu. La damoiselle Fillandre alla rendre réponce à la Reyne, mais elle ne la rendit pas telle qu’elle étoit, crainte de luy redoubler ses douleurs. Toute cette journée se passa avec de grandes appréhensions de la mort prochaine du Roy.
Le mercredy 13e may, le Roy fut le marin comme desesperé des medecins, qui ne scavoient plus de remedes à luy faire pour le soulager dans ses grandes douleurs qui augmentoient dans toutes les parties de son corps, car il ne pouvoit plus rien prendre qu’avec peine. On luy presenta un bouillon, qu’il prit un peu par complaisance, à la priere de la Reyne et de ses officiers, qui estoient tres consternez de voir le Roy leur maitre qui alloit finir dans peu sa vie et son regne. Sur les dix heurs du matin, on luy fit prendre une portion cordiale que la Reyne elle-même luy donna, ce qu’il voulut bien prendre à sa consideration, afin que cette portion luy peu fortifier l’estomach, mais le Roy se trouva dans une si grande deffaillance de toutes les parties de son corps, dont les meaux s’augmentoient si fort qu’on ne croyoit pas que Sa Majesté deus passer la journée. Apres estre un peu revenue de cette deffaillance, [f. 199v] ou pour mieux dire de cette evanouissement, on lui presenta un bouillon qu’elle refusa absolument, disant : Mes amis, laissez moy mourir en repos. Dans ce temps arriva monsieur le Dauphin avec monsieur son frere, furent dans la gallerie du Roy avec leurs gouvernantes. Le sieur Dupont, huissier de la chambre, qui portoit monseigneur le Dauphin, luy dit par forme de conversation : Monseigneur, si Dieu disposoit du Roy vostre bon papa, voudriez vous bien estre Roy à sa place. Ce petit prince repondit, les larmes aux yeux : Non, je ne veux pas que mon bon papa meure, car, s’il mourroit, je me jetterois dans le fossé du château. Cette reponse surprit bien toute la compagnie, ne pouvant exprimer sa douleur que par cette action. Cela fit dire à madame de Lansac, sa gouvernante : Monsieur, il ne faut plus luy en parler, il me l’a aussy dit deux fois, et si par malheur il s’etoit trouvé seul, il auroit donné de la peine. Elle ordonna qu’on ne le quitta plus et qu’on le tint toujours par les cordons de sa robe. Peu de temps apres, le Roy sommeilla jusques sur les six heures du soir, qu’il demanda à la Reyne, qui estoit dans son appartement, pour qu’elle luy amena messieurs ses enfans, leur voulant encore donner sa derniere benediction. Estans arrivés au chevet du lit du Roy, s’estans jettés à genoux, le Roy leur donna sa benediction avec ses sentimens d’une ame aussy veritablement chretienne que la sienne, et leur fit une exhortation pleine de tendresse en presence des princes et princesses du sang et de toute la cour. Sur le soir, Sa Majesté voulant estre seule avec les eveques de Meaux, de Lizieux, les peres Dinet, de Vantadour et Vincent, qui voyoient que le Roy diminuoit toujours, l’exhortant à combatre pour l’eternité. En autre, le père Dinet luy fit un discours fort consolent à peu pres en ces termes : Sire, les souffrances et les maladies doivent estre regardées par les chretiens comme autant de faveurs de la [f. 200] misericorde de Dieu, par lesquelles il purifie les eleus dans le temps pour les rendre dignes de l’eternité. Votre Majesté ayant souffert avec autant de patience les douleurs d’une aussy longue maladie, n’a t elle pas lieu de tout esperer de cette misericorde qui ne l’a frappé icy bas que pour la detacher du monde, luy decouvrir le neant du monde, et la preparer à quitter genereusement la vie et une couronne perissable pour en acquerir une immortelle. Ce sont là, Sire, les desseins de Dieu sur Votre Majesté, qui a voulu luy epargner par de longues souffrances les peines qu’il faudroit endurer dans le purgatoire pour se purifier de ses fautes avant que de pouvoir entrer dans le ciel. Voilà, Sire, quelle doit estre l’esperance et la consolation que doit avoir Votre Majesté. Laquelle luy répondit d’un ton ferme : Mon père, je m’estimerois bien heureux si le Seigneur ne me laissoit qu’un siecle d’années en purgatoires. Je croirois qu’il me feroit une grande grace. Ce discours fut interrompu par la Reyne, qui arriva dans ce moment. Elle ne bougeoit jour et nuit du chevet du lit du Roy, et n’en sortoit que lorsqu’il falloit vuider le bassin qu’il avoit toujours sous luy, et mesme elle vouloit y demeurer quoyqu’il en sortit des exhalaisons assez mauvaises, ce qu’elle souffroit avec une patience incroyable, le Roy etant souvent obligé de la faire sortir en luy disant : Madame, je vous prie de passer dans mon cabinet tandis que l’on me changera car il sent mauvais pres de mon lit, ce qui obligea Dubois, valet de chambre, de prendre la liberté de luy presenter une petite bouteille d’essence de jassemin qu’elle accepta en le remerciant. Sur le minuit, le Roy se trouva tres mal, demandant souvent l’heure qu’il etoit et s’il seroit bientost jour. La Reyne etoit demeurée dans un fauteuil dans le cabinet du Roy, n’ayant pas voulu s’en aller chez elle, ce qui obligea monsieur de Beaufort et monseur de Souvray, qui se reposoient sur un canapée, voyant cette princesse si fatiguée et outrée [f. v] de douleur, d’aller se reposer dans son appartement, ce qu’elle fit en les priant de luy faire scavoir des nouvelles du Roy tres souvent.
Sur les six heures du matin due jour du mois de may, feste de l’Assencion de Notre Seigneur, le Roy appella le sieur Courrat, l’un de ses medecins ordinaire, luy dit : Monsieur, tirez moy le bras que j’ai hors du lit sans luy dire pourquoy, ce que fit le sieur Courret pour le contenter, et luy remit dans le lit. Ensuite le Roy se tourna vers les medecins et leur dit : Messieurs, croyez vous que je puisse aller jusqu’à demain, je serois bien aise d’y aller sy c’etoit la volonté de Dieu, le vendredy m’a esté bien souvent heureux, ayant remarqué que j’y ai gagné plusieurs victoires. Les medecins luy ayant dit qu’ils n’en n’estoient pas assurées, ils le considererent de tous costez et, l’ayant trouvé en tres mauvais etat, ils dirent que, si son redoublement le prenoit bien violemment, il y auroit à craindre qu’il n’y peut resister, n’ayant pas assez de force pour pouvoir le supporter.
Dans ce temps, Sa Majesté ordonna qu’on ouvrit les rideaux de son lit et les fenetres de sa chambre. On s’apperceut aussytost que sa veue etoit egarée, ce qui fit croire que la nature deffailloit. Le Roy demenda la messe, où il ne se trouva que peu de monde, parce que l’on la dit plus matin que coutume. Ce fut là qu’on remarqua sa grande resignation à la volonté du Seigneur. Apres la messe, Elle fit faire la lecture par le sieur Lucas dans la vie de Jesus Christ traduite en françois par le père Bernardin de Gevres de Montreuil. Pendant cette lecture, le Roy s’asoupit. S’estant trouvé tres fatigué et foible quand il fut revenu de ce sommeil, il y arriva une toux tres considerable. On luy donna du petit lait couppé pour [f. 201] luy pouvoir adoucir, remede tres inutil à ce mal qu’il prit avec bien de la peine, meme à la priere de la Reyne et de ses officiers, ayant pensé meme en estre suffloqué, car etant aussy dans une posture contrainte à cause qu’on luy avoit levé la teste pour le prendre. Ayant perdu l’haleine, comme s’il avoit eté evanoui, et auroit rendu l’esprit si on ne l’avoit pas remis au plustost. M. Boubard luy ayant taté le poux, luy dit, la larme à l’œil : Je crois, Sire, que ce sera bientost que Dieu delivrera Votre Majesté des peines de ce monde car on ne vous trouve plus guere de poulx. A ces paroles, le Roy dit sans s’emouvoir : Mon Dieu, faite moy misericorde, les yeux elevés vers le ciel, haussant la voix : Seigneur, que votre volonté soit faite, je suis prêt à souffrir pour l’amour de vous et pour la remission de mes pechez, et, se tournant ensuite vers messieurs de Meaux, de Lizieux, de Vantadour, le pere Dinet et d’autres ecclesiastiques qui estoient presens, leurs dit : Messieurs, je vous prie de ne me point abandonner dans cette occasion où il y va de mon salut eternel. La Reyne, qui etoit dans le cabinet, tres espleurée, estant venue, elle se jetta sur le lit du Roy en l’embrassant, les larmes aux yeux, si tendrement qu’on fut obligé de l’aracher de force, que monsieur de Souvray l’emmena dans son appartement, en faisant des cris qu’on entendoit de tous les cotez du château. Le Roy, luy ayant demandé pardon des chagrins qu’il avoit pu luy causer, continua ses adieux à ses enfans, aux princes et princesses du sang et ministres d’Etat, aux officiers de sa chambre, de sa garde robbe, de la bouche, du gobelet, et autres de sa Maison qui se trouverent presens, leur reiterant qu’il etoit faché de leur avoir pas fait autant de bien qu’ils en meritoient pour les bons services qu’ils luy avoient rendus, dont il etoit tres content, mais ce qui peut servir d’exemple aux roys, princes et grands seigneurs de ne pas attendre à la mort à [f. 201v] recompenser leurs officiers et domestiques, de n’en pas laisser à d’autres la commission qui fort souvent ne se mettent guere en peine d’efectuer leurs volontés. Ensuite, le Roy tira hors du lit sa main qu’il leur donna à baiser les uns apres les autres, la mouillant de leurs larmes. Sa Majesté fut si sensible à leurs peines qu’il retira sa main pour ne les plus voir. En fut advertir la Reyne, qui estoit dans son appartement, accablée de douleur. Elle amena messieurs ses enfans, que le Roy demanda à voir encore une fois. Sa Majesté leur recommanda plusieurs choses sur leur religion et à la Reyne d’avoir bien soin de l’education de ses enfans, meme aux princes d’avoir bien du repect et d’amitié pour la Reyne et pour ses enfans. Le Roy ordonna de les remener dans leur appar

Donation par Philippe Auguste aux religieuses de Saint-Cyr de la dîme du pain et du vin dépensés par le couple royal pendant leurs séjours à Saint-Germain-en-Laye et à Poissy

« Philippus Dei gratia Francorum rex. Noverint universi ad quos littere presentes pervenerint quod moniadibus Sancti Cyrici, ob anime nostre et anime patris nostri remedium, donavimus decimam in perpetuam habendam totius panis et vini quo nos et regina expendemus apud Sanctum Germanum in Loya aut apud Pissiacum, dum ibidem fuerimus. Quot ut ratum sit atque firmum, presens scriptum sigilli nostri auctoritate communimus. Datum apud Sanctum Germanum in Loya, anno ab incarnatione Domini M C LXXXVo. »

Paiements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes royaux

[f. 1v] Computus ballivorum Franciae de termino Omnium Sanctorum, anno [millesimo ducentesimo] octogesimo quinto
[…]
[f. 1] Monachi Sancti Germani in Laya, pro medietate, VII l.
[…]
Personae XLIIII cuilibet XII d. per diem, de hoc termino, cuilibert VI l. XVII s.
[…]
Concergius Sancti Germani in Laye
[…]
[f. 8] Expensa Sancti Germani in Laya
Pro gagiis fontenarii, pro tertio, VI l.
Pro merreno empto pro priore Sancti Germani in Laye
Pro merreno empto pro torculario de Musterolo, XIII l.
Item pro vectura et operaria trium torcularium, XXII l. XIX s. I d.
Pro operibus Nigellae et fonte, LII s.
Pro operibus Magni Castelleti, XIX l. IX s V d.
Pro operibus Parvi Castelleti et muris ibidem retinendis et sustinendis, XXV l. XI s. VI d.
Pro operibus Longi Campi per magistrum Odonem de Musterolo, XVIII l. XVIII s. VI d.
Pro operibus domorum Vallium, XV s.
Pro operibus domorum Sancti Germani in Laya, LVII l. XIII s. IIII d.
Item per concergium, XVIII l. IX s. III d.
Pro operibus domorum de Livriaco, VII l. V s.
Pro torcularibus de Livriaco, pro merreno et vectura, et operaria, XVI l. XI s. VI d.
Pro patibulo Parisiensi, pro carpentaria et maconaria, IIc XXX l. XX d. »

Paiements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes ordinaires de l’Hôtel du roi

« [tablette 4 verso]
Lune sequenti [27 novembre], apud Sanctum Germanum in Laia, et regina
Panis : 25 l. 18 s.
dinerium : 18 s.
regine : 12 s.
vectura : 74 s. 4 d.
vadia : 16 s. 9 d.
Vinum : 70 l.
scancionaria : 56 s.
vectura : 65 s. 10 d.
vadia : 16 s. 1 d.
garnisio : 2 mod.
Coquina : 98 l. 16 s.
rex et regina : 36 l. 10 s. 9 d.
vadia ut supra
Cera : 48 l. 18 s. 9 d.
fructus : 8 l. 16 s. 6 d.
vectura : 35 s. 6 d.
regine : 72 s.
vadia ut supra
Avena : 32 l. 16 s.
fenum : 7 l. 18 s.
literia : 7 l. 13 s.
marescalcia : 32 s.
vectura : 22 s.
vadia ut supra
Camera : 28 l. 9 s.
regina : 64 s.
liberi : 4 l. 8 s.
vadia ut supra
Martis sequenti [28 novembre], ibidem, et regina
Panis : 28 l. 8 s. 5 d.
vectura : 56 s. 8 d.
clerici : 6 s. 4 d.
vadia : 16 s. 9 d.
Vinum : 54 l. 0 s. 11 d.
scancionaria : 55 s.
vectura : 45 s. 6 d.
vadia : 16 s. 1 d.
garnisio : 5 mod. 8 sext.
cellarium Pissiaci : 15 mod. 6 sext.
Coquina : 115 l. 6 s. 6 d.
rex et regina : 25 l. 19 s. 7 d.
vadia ut supra
Cera : 47 l. 2 s. 6 d.
fructus : 8 l. 12 s. 10 d.
vectura : 21 s. 5 d.
regine : 56 s. 8 d.
vadia ut supra
Avena : 31 l. 18 s. 4 d.
fenum : 7 l. 13 s. 6 d.
marescalcia : 33 s. 8 d.
vectura : 32 s.
vadia ut supra
Camera : 26 l. 12 s. 4 d.
regina : 4 l. 5 s.
liberi : 24 s.
vadia ut supra
Mercurii vigilia Sancti Andree [29 novembre], ibidem, et regina
Panis : 25 l. 6 s. 6 d.
dinerium : 13 s.
regine : 15 s.
mappe : 5 s.
vadia : 16 s. 9 d.
Vinum : 22 l. 4 s. 3 d.
scancionaria : 41 s. 6 l.
vectura : 40 s.
vadia : 17 s. 6 d.
garnisio : 5 mod. 4 sext.
expense magistrorum per 3 dies apud Asnerias : 16 l. 15 s. 3 d.
Coquina : 97 l. 8 s. 9 d.
rex et regina : 50 l. 12 s. 6 d.
vadia [ut supra]
Cera : 32 l. 17 s. 9 d.
fructus : 8 l. 6 s.
vectura : 5 s. 9 d.
vadia : 8 s. 1 d.
Avena : 32 l. 12 s. 6 d.
fenum : 6 l. 18 s. 9 d.
marescalcia : 31 s. 4 d.
vectura : 28 s. 10 d.
vadia ut supra
Camera : 25 l. 12 s. 4 d.
regina : 78 s.
liberi : 28 s.
vadia ut supra
Jovis, festo sancto Andree [30 novembre], ibidem, et regina
Panis : 34 l. 0 s. 3 d.
dinerium : 7 s.
vectura : 43 s. 9 d.
vadia ut supra
expense magistrorum per 3 dies apud Asnerias : 8 l. [13 s. 10 d.]
Vinum : 80 l.
scancionaria : 60 s.
vectura : 54 s.
vadia ut supra
[cellarium] : 16 [mod. 6 sext.]
[tablette 5 recto]
Coquina : 128 l. 10 s. 11 d.
rex et regina : 33 l. 19 s. 4 d.
expense magistrorum : 33 l. 9 s. 2 d.
Cera : 50 l. [10] s. 11 d.
fructus : 8 l. 16 s.
vectura : 18 s. 9 d.
vadia ut supra
expense magistrorum : 13 l. 12 s. 8 d.
Avena : 30 l. 18 s. 10 d.
Fenum : 7 l. 15 s. 4 d.
marescalcia : 28 s. 4 d.
vectura : 26 s. 7 d.
vadia ut supra
Camera : 25 l. 16 s. 4 d.
regina : 76 s.
liberi : 31 s.
vadia ut supra
expense magistrorum apud Asnerias : 4 l. 16 s. 0 d.
Veneris post Sanctum Andream [1er décembre], ibidem, et regina
Panis : 23 l. 2 s. 9 d.
vectura : 23 s. 8 d.
vadia : 16 s. 9 d.
Vinum : 65 l. 17 s. 9 d.
scancionaria : 43 s. 3 d.
vectura : 49 s. 6 d.
vadia ut supra
garnisio : 2 mod. 2 sext.
Montispessulani : 1 mod. 8 sext.
cellarium Pissiaci : 9 mod.
Coquina : 98 l. 17 s. 6 d.
rex et regina : 40 l.
vadia : 28 s. 9 d.
Cera : 41 l. 12 s. 3 d.
fructus : 8 l. 15 s.
vectura : 15 s. 4 d.
vadia ut supra
Avena : 31 l. 14 s. 5 d.
fenum : 6 l. 18 s. 11 d.
marescalcia : 32 s.
vectura : 34 s. 8 d.
vadia ut supra
Camera : 26 l. 11 s. 10 d.
regina : 78 s.
liberi : 27 s.
vadia ut supra
Sabbato sequenti [2 décembre], ibidem, et regina
Panis : 29 l. 14 s.
vectura : 21 s. 6 d.
mappe : 4 s.
vadia : 12 s. 9 d.
Vinum : 69 l. 7 s.
scancionaria : 48 s. 6 d.
vectura : 60 s. 2 d.
vadia : 15 s. 6 d.
garnisio Montispessulani : 2 mod. 4 sext.
cellarium Pissiaci : 7 mod. 4 sext.
Coquina : 100 l.
rex et regina : 44 l. 0 s. 12 d.
vadia ut supra
Cera : 51 l. 12 s. 11 d.
fructus : 8 l. 12 s. 6 d.
vectura : 12 s. 8 d.
vadia ut supra
Avena : 30 l. 12 s. 7 d.
fenum : 7 l. 3 s. 4 d.
marescalcia : 33 s. 11 d.
vectura : 28 s. 9 d.
vadia ut supra
Camera : 26 l. 6 s. 4 d.
regina : 75 s.
liberi : 28 s.
vadia ut supra
Dominica sequenti, post Sanctum Andream [3 décembre], ibidem, et regina
Panis : 31 l. 3 s. 7 d.
vectura : 23 s. 8 d.
dinerium : 8 s.
vadia : 16 s. 9 d.
Vinum : 76 l. 18 s. 6 d.
scancionaria : 53 s. 3 d.
vectura : 62 s. 16 d.
vadia : 15 s. 6 d.
garnisio Montispessulani : 2 mod. 6 sext.
Coquina : 120 l. 42 s. 1 d.
rex et regina : 21 l. 6 s. 8 d.
vadia ut supra
Cera : 47 l. 2 s. 6 d.
fructus : 8 l. 9 s. 6 d.
vectura : 15 s. 3 d.
vadia ut supra
Avena : 29 l. 13 s. 7 d.
fenum : 7 l. 14 s.
literia : 76 s.
marescalcia : 32 s.
vectura : 28 s. 4 d.
vadia ut supra
Camera : 25 l. 14 s. 4 d.
regina : 4 l. 5 s.
liberi : 28 s.
vadia ut supra
Lune sequenti [4 décembre], ibidem, et regina
Panis : 29 l. 12 s. 7 d.
vectura : 28 s.
ligna : 4 s.
regine : 13 s. 8 d.
vadia : 13 s. 11 d.
Vinum : 74 l. 12 s. 11 d.
scancionaria : 42 s. 9 d.
vectura : 53 s. 10 d.
vadia : 14 s. 5 d.
Coquina : 96 l. 7 s. 6 d.
rex et regina : 28 l. 6 s. 11 d.
vadia ut supra
Cera : 50 l. 2 s. 11 d.
fructus : 8 l. 14 s. 8 d.
vectura : 6 s. 4 d.
vadia ut supra
Avena : 7 l. 14 s.
fenum : 6 l. 17 s. 8 d.
marescalcia : 32 s. 6 d.
vectura : 28 s. 8 d.
avena garnisio Pissiaci : 5 mod. : 7 s. 6 d. 22 l. pro sext
Camera : 25 l. 19 s. 10 d.
regina : 78 s.
liberi : 28 s.
vadia ut supra »

Quittance donnée pour des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Sachent tous que je Guillaume de Maule, paieur des œuvres du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu de Françoys Chanteprime, receveur general des aidez ordonnez pour la guerre, la somme de VIIIc frans d’orz pour ce present mois d’aoust pour tourner et convertir es dictes œuvres sur un mandement du Roy nostre sire faisant mancion de la somme de IIIIm frans d’or donné le XVIe jour de may l’an mil CCC IIIIxx, de laquelle somme de de VIIIc frans d’or dessus dicte je me tienz pour bien paié et en quitte le Roy nostre sire, ledit receveur et tous autres a qui il peut et doit appartenir. En tesmoing de ce, j’ay scellee ceste presente quittance de mon propre seel le XIIe jour d’aoust l’an dessus dit.
G. de Maule »

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