Pièce 23 - Précisions sur la visite de la reine Victoria à Saint-Germain-en-Laye

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23

Titre

Précisions sur la visite de la reine Victoria à Saint-Germain-en-Laye

Date(s)

  • 1er septembre 1855 (Production)

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Pièce

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1 document sur support papier

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Histoire archivistique

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Portée et contenu

« La petite presse à sa sœur aînée la presse parisienne
A propos de quelques erreurs dans les relations du voyage de S. M. la reine d’Angleterre à Saint-Germain
Il y avait une fois un journaliste chargé de rendre compte d’une grande représentation annoncée depuis longtemps à l’un des théâtres de Paris. Il avait assisté à plusieurs répétitions générales et, se croyant sûr de ce qu’il aurait à dire, avait, sauf erreur ou omission, préparé son article, qui n’attendait plus pour voir le jour que les quelques détails sur les faits de la représentation du soir. Or il advint que, le jour même, quelques amis du critique vinrent le débaucher pour une partie de campagne improvisée ; l’offre, faite avec un certain charme, séduisit assez le pauvre esclave ordinaire des faits divers et comptes rendus pour le faire hésiter entre son devoir et l’attrait d’un plaisir tentateur ; d’ailleurs l’article était tout fait, le programme de la soirée était certain, quelques mots ajoutés sur le succès colossal de l’ouvrage, la phrase traditionnelle annonçant que l’heure avancée à laquelle avait fini le spectacle obligeait à remettre au prochain numéro de plus amples détails, complétèrent le compte rendu anticipé, qui fut envoyé à l’imprimerie, pendant que son auteur courait à toute vapeur vers l’endroit choisi pour la joyeuse réunion.
Mais le pauvre diable avait compté sans son hôte, c’est-à-dire sans les accidents de machines et de trucs, sans les enrouements et les indispositions, enfin sans les mille et un empêchements qui surgissent à l’approche d’une grande représentation. Le spectacle n’eut pas lieu et la bande fatale, posée sur l’affiche, annonça que la première représentation de la Biche au bois était remise, pour cause d’indisposition, à un autre jour. Le lendemain matin, le compte rendu détaillé n’en parut pas moins dans les colonnes d’un petit journal de théâtre ; et qui fut bien penaud ? ce fut, on peut le croire, le pauvre critique qui, honteux et confus, jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Nos grands confrères, confiants dans le programme official et désireux peut-être d’assister de préférence aux royales pompes de Versailles, ne sont-ils pas tombés dans le même inconvénient à propos du voyage de la reine d’Angleterre à Saint-Germain ? C’est, du moins, ce qui nous paraît résulter des rectifications que nous allons nous permettre de faire à ce sujet.
Dans son numéro du samedi 25 août, la Presse dit que la reine d’Angleterre, qui avait déjà visité le tombeau de l’Empereur, s’est agenouillée dans la journée devant celui de Jacques II. Première erreur, la reine a bien visité, non pas en allant à la forêt, comme nous dit la Presse, mais bien en revenant, le château de Saint-Germain ; mais Sa Majesté n’a rendu aucune visite au tombeau de Jacques II, qui, situé non pas dans la chapelle du château, mais bien à l’église paroissiale, est, dans ce moment, entièrement masqué par les échafaudages nécessaires à la peinture des fresques qu’y exécute le célèbre peintre M. Amaury-Duval.
Le Constitutionnel est encore plus mal informé à propos des renseignements qu’il donne à la date du 26 août. Nous y lisons qu’un arc de triomphe avait été construit à l’entrée de la ville et qu’il était dû aux soins de la municipalité et de la compagnie du chemin de fer. Pour rendre hommage à la vérité, il nous faut constater qu’aucun corps constitué, et encore moins la compagnie de chemin de fer, n’a pris l’initiative en cette occasion. Comme tout le monde le sait, et ainsi que nous avons eu occasion de le dire, cet arc de triomphe a été spontanément construit, sous le patronage et avec l’autorisation de la municipalité, il est vrai, mais par les habitants eux-mêmes, qui se sont partagé le soin de construire l’édifice improvisé et de recueillir en même temps les souscriptions nécessaires. Le même journal dit que le maire a remis à la reine une adresse de félicitations, au nom de la ville de Saint-Germain. Rien de ce genre n’a eu lieu : nous avons raconté que, quelques instants avant l’arrivée de Leurs Majestés, un aide de camp avait fait connaître à M. le maire, présent avec son conseil municipal, qu’il n’y avait lieu de faire, ni de présenter aucun discours. Le régiment des Guides, encore selon le Constitutionnel, était rangé, à pied, en bataille, devant son quartier. Nouvelle erreur. De fréquents détachements des Guides étaient échelonnés sur la route pour servir d’escorte, mais les hommes restés à la caserne étaient groupés çà et là, et selon leur volonté, aux fenêtres, en tenue de dimanche et en bonnets de police ; le lieutenant-colonel était lui-même au pied de l’arc de triomphe, parmi les fonctionnaires qui attendaient le passage de Leurs Majestés. Enfin, pour se rendre à la Muette, le cortège n’a pas traversé la ville, et ce n’est qu’au retour qu’il s’est arrêté à la porte du château, où Leurs Majestés ont visité l’appartement de Jacques II, ceux auxquels une tradition incertaine attribue l’habitation à Mlle de La Vallière, et enfin la chapelle, dont la restauration date du règne de Louis XIII.
Les Débats, mieux renseignés, donnent, à la date du 27 août, un détail exact de la visite royale, seulement ils ajoutent, dans l’erreur commune : « Leurs Majestés sont reparties pour Saint-Cloud, après une visite au tombeau de Jacques II ».
Le Constitutionnel du même jour dit qu’après la visite au château, la reine s’est rendue à l’église paroissiale, où est le tombeau du dernier roi de la race des Stuarts. Les milliers de personnes qui, sur la place, saluaient Leurs Majestés de leurs acclamations peuvent encore donner à son rédacteur l’assurance positive du contraire.
Enfin, le Siècle, après avoir raconté ce fait erroné que la reine a assisté à une chasse dans la forêt, dit positivement que Sa Majesté, en visitant le château, s’est arrêtée dans la chapelle devant le monument où l’on conserve la cervelle et une partie des entrailles de Jacques II (sic). Il n’y a, nous le répétons, qu’un malheur à tout cela, c’est qu’il n’y a pas eu de chasse, que les restes de Jacques II ne sont pas dans la chapelle et que les travaux en voie d’exécution au monument élevé dans l’église paroissiale devaient être et ont été un empêchement à la pleine visite de la reine Victoria.
Nous en avons fini avec toutes ces rectifications, que nous avons cru devoir faire et qui, d’ailleurs nous avaient été demandées autant dans l’intérêt de nos concitoyens, qui revendiquent l’honneur de l’initiative qu’ils ont prises, que dans celui de la vérité d’une foule de petits faits, que la seule présence d’un rédacteur à Saint-Germain aurait permis de relater d’une manière certaine. Un de nos confrères de Versailles, dédaignant de s’édifier de nos propres renseignements, a partagé l’une [p. 90] des nombreuses erreurs des journaux de Paris, et qui probablement se propageront au loin, où notre feuille obscure, mais consciencieuse, ne saurait avoir la prétention d’aller.
Léon de Villette »

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Léon de Villette, « A propos de quelques erreurs dans les relations du voyage de S. M. la reine d’Angleterre à Saint-Germain », L’Industriel de Saint-Germain-en-Laye, 5e année, n° 34-212, 1er septembre 1855, p. 89-90

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