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Description archivistique
Bibliothèque nationale de France
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Département des Manuscrits

Tirant ses origines de la bibliothèque des rois de France, le département des Manuscrits conserve la plus importante collection au monde de manuscrits médiévaux, modernes et contemporains. Elle comprend de nombreuses copies anciennes, unica, textes scientifiques, manuscrits décorés et à peintures. Enrichies par des dons d’auteurs, d’hommes politiques ou d’universitaires, par des mécénats ou des achats, les collections sont encyclopédiques : chansons de geste, religions d’Orient et d’Occident, histoire moderne et contemporaine, manuscrits littéraires...
Les collections de manuscrits originaux sont complétées par des livres et revues en toutes langues, des microformes et des fac-similés. La salle de lecture est ouverte aux lecteurs de la Bibliothèque de recherche ; la consultation de certains manuscrits doit faire l'objet d'une autorisation spéciale.

Les collections du département des Manuscrits sont encyclopédiques : chansons de geste, romans arthuriens, langues romanes, littératures orientales, religions d’Orient et d’Occident, histoire ancienne, histoire des sciences, les manuscrits littéraires : Pascal, Diderot, Apollinaire, Proust, Colette, Sartre etc. Le « cabinet des titres » constitue avec les armoriaux les principales ressources en généalogie.

La collection des manuscrits comprend un nombre très élevé de copies anciennes, d'unica, de textes scientifiques, de manuscrits décorés et de manuscrits à peintures ainsi que des manuscrits sur une grande variété de supports et de formes (xylographes, estampages notamment).

Fonds français

Nouvelles acquisitions françaises

Le fonds des Nouvelles acquisitions françaises a été créé en 1862. Tous les manuscrits en langue française entrés après cette date y ont été enregistrés. Ce fonds est toujours ouvert.
Répartition par formats :
NAF 1-1449 : Moyen format
NAF 1450-1500 : Très-grand format
NAF 1501-2000 : Petit format
NAF 2001-4000 : Grand format
NAF 4001-5000 : Petit format
NAF 6501-7500 : Moyen format
NAF 7501-8500 : Petit format
NAF 8501-9900 : Grand format
NAF 9901-10000 : Très-grand format
De 1900 à 1964, deux séries de cotes ont coexisté, la tranche des 10000, réservée aux volumes de petit format, et celle des 20000, à ceux de grand format. Depuis 1965, tous les manuscrits sont cotés dans une série unique.

Le lecteur pourra, s'il le souhaite, consulter les volumes imprimés qui ont servi à constituer le présent catalogue en ligne. Ceux-ci sont accessibles, en ligne aussi, sur le site de la BnF.. Le descriptif ci-dessous donne la liste de ces volumes et leur contenu :
Tome I (1899), manuscrits NAF 1 à NAF 3060
Tome II (1900), manuscrits NAF 3061 à NAF 6500
Tome III (1900), manuscrits NAF 6501 à 10000
Tome IV (1918), manuscrits NAF 10001 à NAF 11353 et NAF 20001 à NAF 22811

Les notices des manuscrits des manuscrits NAF 11354 à NAF 13004 et NAF 22812 à NAF 24218 ont paru avec un index sommaire dans des numéros de la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes :
Tome LXXVIII : NAF 11354 à NAF 11388 et NAF 22812 à NAF 22820
Tome LXXXII : NAF 11389 à NAF 11650 et NAF 22821 à NAF 22922
Tome LXXXV : NAF 11651 à NAF 11788 et NAF 22923 à NAF 23054
Tome LXXXIX : NAF 11789 à NAF 12034 et NAF 23055 à NAF 23286
Tome XCII : NAF 12035 à NAF 12279 et NAF 23287 à NAF 23648
Tome XCVI : NAF 12280 à NAF 12665 et NAF 23649 à NAF 23780
Tome CII : NAF 12666 à NAF 12871 et NAF 23781 à NAF 24098
Tome CVI : NAF 12842 à NAF 13004 et NAF 24099 à NAF 24218

Nouvelles acquisitions françaises 1946-1957. Paris : Bibliothèque nationale, 1967 : manuscrits NAF 13005 à NAF 14061 et NAF 24219 à NAF 25100
Nouvelles acquisitions françaises 1958-1971. Paris : Bibliothèque nationale, 1981 : manuscrits NAF 14062 à NAF 16427 et NAF 25101 à NAF 25245
Nouvelles acquisitions françaises 1972-1986. Paris : Bibliothèque nationale de France, 1999 : manuscrits NAF 16428 à NAF 18755
Les Nouvelles acquisitions françaises ont par la suite été cataloguées dans des inventaires rédigés sur ordinateur, qui n'ont jamais fait l'objet d'un catalogue imprimé.

(D'après la notice descriptive de la BnF : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc7296x/ca101)

Fonds des Nouvelles acquisitions françaises

Français

Le fonds français a été créé en 1860, date à laquelle a été instaurée la distinction des manuscrits par langue. Il a été composé par la réunion de quatre séries. Il est maintenant clos.
1ère série : Français 1 à Français 6170
Provenance : ancien Fonds français.
Nombre de volumes : 6170 volumes.
Origines : manuscrits français entrés à la bibliothèque du roi de la fin du XVème siècle jusqu’au milieu du XVIIIème siècle. Contrairement aux manuscrits orientaux, latins ou grecs de l’Ancien fonds, ces manuscrits n’avaient pas été recotés en 1740.
Nature des manuscrits : les volumes Français 1 à 2595 sont des manuscrits à caractère littéraire, les volumes Français 2596 à 2810 des manuscrits à caractère historique.
Anciens inventaires : NAF 5411 « Catalogue des manuscrits français, italiens, espagnols et en autres langues modernes de la Bibliothèque royale. Ancien fonds. Copié en 1835 et 1836… sur le Catalogue général dressé en 1729 et 1730. »Concordance entre les cotes de l’Ancien fonds et les cotes actuelles : volume consultable dans la salle de lecture, sous la cote « bureau 73 ».
Répartition par formats :
1-151 : in-folio maximo
152-396 : in-folio magno
397-895 : in-folio mediocri
896-1752 : in-folio parvo
1753-2430 : in-4°
2431-2595 : in-8°
2596-2810 : in-folio magno
2811-4929 : in-folio mediocri
4930-5689 : in-folio parvo
5690-6170 : in-4°

2ème série : Français 6171 à Français 15369
Provenance : ancien Supplément français.
Nombre de volumes : 9199 volumes.
Origines : le Supplément français a été créé vers 1820, comme le Supplément grec et le Supplément latin. Ils contenaient des manuscrits entrés à la bibliothèque du milieu du XVIIIème siècle jusqu’en 1862. Le noyau de ces suppléments était composé par les manuscrits de l’Ancien supplément. L’Ancien supplément était un fonds hétéroclite, ne respectant pas la distinction par langues. Il avait été constitué eau début du XIXème siècle par François-Jean-Gabriel La Porte du Theil, à partir d’un fonds de nouvelles acquisitions (achats et dons) ouvert après 1744, nouvelles acquisitions entrées en dehors des fonds régulièrement constitués.
Le Supplément français contenait des manuscrits français et en langues modernes.
Anciens inventaires de l’Ancien supplément :
NAF 5415 : « Catalogue de manuscrits français et en langues modernes, qui semblent avoir formé le noyau du Supplément français des manuscrits de la Bibliothèque du Roi. Il est intitulé : "Manuscrits de différentes acquisitions et en différentes langues. Aoust 1756."
NAF 5427 à 5431 : La Porte du Theil, 5 volumes manuscrits (voir Delisle, tome II, p. 284). Numéros 1 à 1374 (complétés par des lettres et des chiffres, par exemple : 430 CC 1).Anciens inventaires du Supplément français :
NAF 5426 : « Catalogue de manuscrits des Suppléments grec, latin, français et en langues modernes de la Bibliothèque nationale. (1063 numéros). »
NAF 5493 à 5521 : catalogue du Suppl. fr. dans la série NAF 5447-5530 : « Catalogues des manuscrits de la Bibliothèque royale ».
Concordance entre les cotes du Supplément français et des cotes actuelles : volume consultable dans la salle de lecture, sous la cote « bureau 73 » ; Catalogue des manuscrits français 13091 à 15369.
Répartition par formats :
6171-6257 : Très-grand format
6258-9560 : Grand format
9561-13090 : Moyen format
13091-15369 : Petit format

3ème série : Français 15370 à Français 20064
Provenance : ancien Saint-Germain français.
Nombre de volumes : 4695 volumes.
Origines : ensemble formé en 1865 par la réunion de tous les manuscrits français venus de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés.
Répartition par formats :
15370-15390 : Très-grand format
15391-1705/8 : Grand format
17059-19232 : Moyen format
19233-20064 : Petit format

4ème série : Français 20065 à Français 33264
Provenance : anciens petits fonds français.
Nombre de volumes : 14000 volumes.
Origines : ensemble constitué en 1868 par la réunion des manuscrits français qui faisaient partie de petits fonds ou de collections, dont la liste est donnée par Léopold Delisle, avec le nombre respectif de volumes, dans Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, tome II, p. 330.
Nature des manuscrits Français 26485 à Français 33264 : Les manuscrits Français 26485 à Français 33264 constituent les volumes du Cabinet des titres. Ils sont répartis en six séries de dossiers :
Pièces originales : Français 26485 à 29545
Dossiers bleus : Français 29546 à Français 30229
Carrés de d’Hozier : Français 30220 à Français 30881
Cabinet de d’Hozier : Français 30882 à Français 31225
Nouveau d’Hozier : Français 31226 à Français 31562
Collection Chérin : Français 31563 à Français 31776.
Sous les numéros Français 31777 à Français 33264 ont été réunis les volumes reliés du Cabinet des titres (recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques).
Répartition par formats :
20065-20086 : Très-grand format
20087-22884 : Grand format
22885-24726 : Moyen format
24727-25696 : Petit format
25697-26484 : Grand format

Le lecteur pourra, s'il le souhaite, consulter les volumes imprimés qui ont servi à constituer le présent catalogue en ligne. Ceux-ci sont accessibles, en ligne aussi, sur le site de la BnF. Le descriptif ci-dessous donne la liste de ces volumes et leur contenu :
Série in-4°
ancien Fonds français
Tome I (1868), manuscrits Français 1 à Français 3130.
Tome II (1874), manuscrits Français 3131 à Français 3766
Tome III (1881), manuscrits Français 3767 à Français 4586
Tome IV (1895), manuscrit Français 4587 à Français 5525
Tome V (1902), manuscrits français 5526 à Français 6170

Série in-8°
ancien Supplément français
Tome I (1895), manuscrits Français 6171 à Français 9560
Tome II (1896), manuscrits Français 9561 à Français 13090
Tome III (1896), manuscrits Français 13091 à Français 15369

ancien Saint-Germain français
Tome I (1898), manuscrits Français 15370 à Français 17058
Tome II (1900), manuscrits Français 17059 à Français 20064

anciens petits fonds français
Tome I (1898), manuscrits Français 20065 à Français 22884
Tome II (1902), manuscrits Français 22885 à Français 25696
Tome III (1897), manuscrits Français 25697 à Français 33264

(D'après la notice descriptive de la BnF : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc7296x/ca100)

Fonds français

Projet de règlement des coupes dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye et dans la garenne du Vésinet

« [p. 87] Projet de règlement de coupes dans la forest de Saint Germain
Il y a dans la forest de Saint Germain environ 3631 arpens de taillis, dont il s’en trouve environ 2099 en valeur, environ 674 abroutis qu’il faut receper et comprendre dans les ventes, environ 258 qu’on juge à propos de réserver pour des ventes extraordinaires lorsqu’ils seront rétablis, environ 580 dont on ne doit attendre le rétablissement que du temps, et environ 20 arpens qu’on juge à propos de laisser croître en futaye. Ainsi, on ne doit compter que sur environ 2773 arpens de taillis dont on puisse régler les coupes.
Sur ce pied, comme on a remarqué que le bois de cette forest dépérit après 25 à 30 ans de crue, on, croit qu’on ne sçauroit mieux pourvoir à son aménagement qu’en y réglant les coupes de taillis à 27 ans de crue et à depuis 80 jusqu’à 120 arpens par an, suivant la consistance des cantons, desquels il ne seroit pas à propos, pour la décoration, de couper une partye sans l’autre.
[p. 88] En cas que ce projet soit approuvé par le Roy, comme il se trouve dans plusieurs endroits beaucoup d’anciens balliveaux sur le retour et un grand nombre de modernes établés en pommiers, il faudra dans toutes les ventes où il s’en trouvera de tels et où ils offusquent le taillis les couper en observant de réserver les mieux venans des uns et des autres et quelques vieux chênes de côté et d’autre, des moins sur le retour, afin qu’ils jettent du gland dans les ventes.
Et comme, cette forest étant destinée pour le plaisir du Roy et de la maison royalle, on n’est pas moins obligé de s’attacher à la rendre agréable qu’à la rendre utile, il faut indispensablement y réserver des bordures sur toutes les routes, qui y fassent du couvert et qui soyent de quatre toises sur les grandes routes et de trois toises sur les petites. A la vérité, cela diminuera le prix des ventes mais, comme il vient d’estre dit, on ne doit pas avoir moins d’égard au plaisir que le Roy et la maison royalle y doivent prendre qu’au revenu [p. 89] que Sa Majesté en peut retirer.
La dépence qu’il est nécessaire de faire pour le recepage et le retablissement des bois abroutis diminuera aussy le produit des ventes, et parce que cette dépence pourroit paroitre excessive si on la faisoit tout à la fois, on croit qu’il est à propos de ne la faire qu’à mesure que le temps de les couper se présentera, c’est-à-dire dans les années où les bois abroutis feront partye des ventes extraordinaires.
Avec cette conduite, et en enfermant de treillage les bois exploités jusqu’à ce qu’ils soyent deffensables, on rétablira la forest sans que le Roy soit obligé de prendre du fond ailleurs que dans le produit des ventes, ce qui se fera seulement dans les années qu’il y aura du bois à receper, et Sa Majesté en assurera le rétablissement et la conservation du reste de la forest en ordonnant qu’on oste les vieilles biches et qu’on diminue le nombre excessive des dains qui y font en dégâts étrange et celuy des lapins qui ruinent aussy le bois considérablement.
[…]
[p. 131] Projet d’aménagement de la garenne du Vezinet
La garenne du Vezinet n’est proprement qu’un bois de décoration qui, en contribuant à la beauté de la veue du château neuf de Saint Germain, sert en même temps au plaisir de la chasse par les retraites et les demeures que le gibier y trouve. Sa consistance est petite car elle ne contient qu’environ 770 arpens, y compris 17 remises à grains qui s’y trouvent et la faisanderie.
On croit qu’on ne doit pas songer à y établir des coupes réglées, estimant qu’il est plus à propos, pour y conserver le bois en le renouvellant, d’en faire quelques coupes extraordinaires dans les temps qu’il commencera à ne plus profiter, ainsi, après avoir examiné sa nature et la qualité du terrain, on juge :
Que les sept cantons entre les terres de Chatou et la grande place Royalle qui fait face au château neuf, contenant environ 218 arpens, y compris dix remises [p. 132] à grain qui en contiennent environ 45, plantés d’un revenu de taillis de bouleaux pour la plus grande partye, meslées de quelques peu de chênes et de charmes âgés de dix ans, doivent être coupés lorsque le bois aura atteint l’âge de 15 ans avec les balliveaux morts en cime qui s’y trouveront et qu’il doit en estre fait une vente extraordinaire en 1711 pour être coupé en 1712
Procès verbal page 72
Plan, cotte A
Que la vente traversée par la route Royalle entre les terres de Chatou et de Montesson et la grande place Royalle, contenant en sept cantons environ cent onze arpens, y compris trois remises à grain qui en contiennent environ neuf, planté d’un taillis de chêne pour la plus grande partye, mêlés de quelques peu de bouleaux âgé de 8 ans, doit être coupé en une seule exploitation à 22 ans de crue, avec les balliveaux qui s’y trouveront morts en cime lors des coupes, et qu’il en doit estre fait une vente extraordinaire [p. 133] en 1721 pour estre coupée en 1722.
Procès verbal page 74
Plan, cotte B.
Que les restans de la garrenne du Vezinet entre les communes de Montesson et la rivière, contenant en six cantons environ 125 arpens, y compris une remise à grains de la consistance d’environ trois arpens, et la faisanderie de la consistance d’environ dix, planté d’un assé beau revenu de taillis de chêne âgé de sept ans, doivent estre coupé en une seule exploitation à 25 ans de crue avec les balliveaux morts en cime qui s’y trouveront lors des coupes et qu’il en doit estre fais une vente extraordinaire en 1724 pour estre coupé en 1725.
Procès verbal page 75
Plan, cotte C.
Que les sepées fort éparses qui sont depuis la route de Croissy jusqu’à la rivière, contenant environ 317 arpens, y compris les trois remises à grain de la consistance d’environ 17 arpens, doivent être laissées croître jusqu’à ce qu’on [page 134] s’aperçoive qu’elle ne profite plus, afin que le terrain qu’elles occupent, qui paroit fort dégarny de bois, aye le temps de s’en garnir, observant lorsqu’on y coupera de laisser tous les arbres de brins qui s’y trouverons.
Procès verbal page 71
Plan, cotte D.
Que la futaye et le bois de la Trahison doivent être aménagés de la manière qui a esté proposée pour le corps de la futaye de la forest de Saint Germain, qui est d’y faire de temps en temps de menus marchés des arbres qui s’y trouveront morts en come.
Procès verbal page 72
Plan, cotte.
Que l’ormeraye d’un arpent et demy ou environ qui est scituée le long de la rivière neuve et qui aboutit au fossé qui sépare la garenne du Vézinet d’avec la seigneurie de Croissy, estant plantée d’ormes dont la plus grande partye sont morts en come, ne peut être coupée assés tost.
Procès verbal, page 71.
[p. 135] Plan, cotte.
Et qu’enfin, pour conserver les dix remises à bois de la plaine de la Borde et d’Houille, et y rendre le bois fort et espais, on doit l’y couper à dix ans de crue, n’en jamais couper qu’une à la fois et observer quand on en voudra couper de prendre la plus éloignée de la dernière coupée autant qu’il se pourra.
Procès verbal page 75. »

Récit de la réception de l’ambassadeur de Tripoli par le roi et la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« Le 9 juillet, il alla à l’audiance du roy d’Angleterre, conduit et presenté par mylord Pert, premier gentilhomme. Le roy le receut debout et, ayant fait 2 révérences profondes, il luy parla en ces termes, qui furent expliqués par le sieur Petit de la Croix :
Sire, la réputation des grandes qualités de Vostre Majesté m’a fait désirer d’avoir l’honneur de luy rendre mes profonds respects comme au véritable et légitime roy de la Grande Bretagne. Je souhaitte, Sire, de tout mon cœur, que les généreux soldats qui sont fidèles à Votre Majesté la puissent bientost accompagner en ce beau royaume. C’est avec le feu roy Jacques 2d, d’heureuse mémoire, que nous avons fait la paix qui dure encore à présent. J’ay veu dans l’ambassade que j’ay fait en Angleterre un nombre infini de braves gens qui m’ont marqué un grand désir de voir Vostre Majesté sur son trosne. Je joins mes vœux aux leurs et prie très humblement Vostre Majesté de m’honorer de ses ordres.
Le roy répondit qu’il luy estoit obligé de son honesteté et des vœux qu’il faisait pour luy, que si le ciel permettait qu’il fut un jour en estat de luy en témoigner sa gratitude, il le ferait avec un fort grand plaisir.
Le fils de l’envoyé eut aussy l’honneur de saluer Sa Majesté britanique.
Ensuicte, il passa chez la reine, qu’il salua profondément et luy fit à peu près le mesme compliment qu’il avait fait au roy. La reine répondit qu’elle souhaiterait d’estre un jour en Angleterre pour estre plus en estat de faire du bien à son maistre et à luy. Il répliqua : Tout voyageur arrive à bon port qui a Noé pour pilote et qu’elle estoit en bonnes mains.
Il eut en ce moment l’honneur de saluer la princesse. Il luy dit qu’il luy souhaittait bientôt un roy qui en fit une grande reine. »

Description et antiquités de la forêt de Saint-Germain-en-Laye, par Antoine, porte-arquebuse du roi

« [f. 1] Description et antiquitées de la forest de Saint Germain en Laye
[f. 2] Au Roy
Sire,
Le lieu de Saint Germain tirant toute sa gloire de l’heureuse naissance de Vostre Majesté, dans lequel est scituée la forest de Laye, qui est l’une de plus belle et agréable de son royaume, et qui a esté toujours honnorée de la présence des roys ses prédécesseurs, et de celle de Votre Majesté dans les [f. 2v] plaisirs des chasses et promenades depuis le commencement de son règne jusques à présent, j’ay cru par tous ces endroits qu’Elle voudra bien me permettre de luy présenter le plan avec une description de ladite forest que j’ay faite, où Elle pourra la voie en racourcy dans toute son estendue, comme ayant eu l’honneur d’avoir esté commis par un brevet de Votre Majesté en l’année 1688 à l’inspection de lad. forest et capitainerie de ce lieu, qui est une grâce qu’Elle a bien voulu joindre à beaucoup d’autres que j’ay l’avantage de tenir d’Elle comme une marque de la confiance dont Elle m’a toujours honnoré, et pour répondre à laquelle j’ay tasché d’exercer lad. commission avec toute l’asiduitté et fidelité qu’il m’a esté possible, ayant pour cet effet donné tous mes soins pour la conservation de ladite forest, encore qu’elle se trouve maintenant dans une très grande désolation, ainsy que j’ay eu l’honneur de l’en informer plusieurs fois, suivant les ordres précis que j’en ay receus d’Elle, espérant que Votre Majesté voudra bien, par l’attachement qu’Elle a toujours eu pour cette belle forest, d’empescher sa totalle ruyne en y apportant les remèdes qu’il conviendra y apporter pour cet effet. C’est là le but, Sire, que je me suis proposé en prenant la liberté [f. 3] de luy présenter ce petit manuscrit, par une marque de ma reconnoissance et combien je suis sensible aux grâces qu’Elle me fait tous les jours et à ma famille, laquelle offre journellement à Dieu ses vœux et prières pour la conservation de la sacrée personne de Votre Majesté. Ce sont là, Sire, les désirs les plus ardens de celuy qui est de Votre Majesté le très humble et très obéissant serviteur et fidel sujet.
Antoine, écuyer, porte arquebuse de Vostre Majesté

[f. 4] Carte de la forest de Saint Germain

[f. 5] Description de la forest de Saint Germain en Laye
La forest de Saint Germain en Laye est l’une de plus belles du royaume pour ce qu’elle contient, tant par la beauté de sa scituation que par plusieurs autres agrémens dont elle est accompagnée. Elle ne contenoit cy devant que 5198 arpens 45 perches, et à présent 5714 arpens huit perches, suivant le dernier arpentage qui en a esté fait par le sieur Caron, arpenteur de la maistrise de ce lieu en l’année 1686, tant plain que vuide, de plusieurs sortes de bois, tant futaye que taillis, dont elle est entourée. L’on tient qu’elle fût nommé la forest des Layes à cause qu’il y a eu de tout temps beaucoup de gibier, et particulièrement des sangliers et layes. Son terrain est secq, très beau, presque sablonneux, sans montagne, vallée ny marécage, fort uny, faisant très beau se promener et chasser dans toutes les saisons de l’année. C’est ce qui la fait l’une des forests la plus chérie des roys et princes [f. 5v] depuis plus de six cens années, qui est le temps de la fondation du vieux chasteau faite par le roy Louis 6e dit le Gros, vers l’an 1122. Ce que nous marquons avoir esté continué jusques à présent par les roys ses descendans, qui y ont pris aussy leurs divertissemens les plus ordinaires pendant le cours de leurs règnes, ainsy que nous voyons par les anciens registres de la maistrise de cette forest, qui marquent que les roys cy devant n’en possédoient qu’une partie, ayant acquis de temps en temps l’autre, particulièrement du prieuré des Loges et de plusieurs particuliers voisins d’icelle forest, ainsy que le Roy a fait encore en l’année 1673, ayant acquis tout le restant des bois en icelle forest qui se montoient à 391 arpens 20 perches de bois taillis qui appartenoient partie aux dames religieuses de la grande abbaye de Poissy, au prieuré d’Hannemont, aux seigneurs de Maisons et de Fresne, tant par eschange d’autres bois dans la forest des Alluets le Roy qu’en rentes sur l’hostel de ville de Paris. Tellement que par cette dernière acquisition, laditte forest de Saint Germain en Laye appartient à présent en total au domaine royal de la Couronne de France, ainsy que celle de Marly, pour laquelle il a esté fait une pareille eschange. C’est ce qui empeschera à l’avenir beaucoup de malversations qui s’y sont commises cy devant sous prétexte [f. 6] de propriété des bois. Comm’aussy Sa Majesté ayant fait l’eschange desd. bois avec lesd. particuliers desnommez, lesquels avoient aussy droit de pâturages dans cette forest pour leurs bestiaux avec beaucoup d’autres lieux circonvoisins d’icelle, Sa Majesté, voulant aussy les supprimer, et par une justice et bonté toute particulière, a bien voulu pour concourir au soulagement des particuliers, leur remplacer les droits qu’ils avoient de ces pâturages par des prairies et autres terrains que Sa Majesté a acquis pour cet effet, qui ce sont montez à une somme de plus de six vingt mil livres, lesquelles prairies ont esté partagées scavoir aux habitans de Saint Germain en Laye qui avoient une grande commune au bord de cette forest, les villages de Carrière sous le Bois, le Mesnil le Roy, Maisons, Garennes, Achères, Chambourcy et le prieuré d’Hannemont, tous lesquels avoient droit de mettre pâturer dans lad. forest de Saint Germain leurs bestiaux, qui montoient à plus de mil bestes omailles qui paissoient journellement dans toute l’estendue d’icelle forest, ce qui n’a pas peu contribuer à sa ruine, avec plus de 1200 bestes fauves qui y estoient dans ce temps, ce qui obligea aussy d’en faire sortir ou tuer une partie afin de pouvoir soulager et remettre cette forest en meilleur estat, qui estoit très désolée, soit par cette raison que par les grands hyvers, qui ont fait périr [f. 6v] beaucoup de futaye qui estoit à son retour, et par les malversations qui s’y sont commises, par le manque de soin et d’attention des officiers d’icelle, nottamment pendant la minorité du Roy, qui, ayant esté informée de tous ces désordres, a bien voulu chercher les moyens pour trouver quelques remèdes de pouvoir restablir cette forest, soit par en receper une partie et replanter l’autre, ce qui a esté fait en plusieurs endroits vuides où lesd. bois estoient morts, et ce qui a esté exécuté pendant le cours de son règne avec une extrême dépense, sans fruit, pour n’avoir pas pris les précautions nécessaires pour les exécutions des ordres de Sa Majesté. Laquelle, pour une plus grande seureté et tranquilité, l’a voulu faire clore de murs, dans laquelle clôture il y a eu vingt cinq portes aux passages et advenues des grands chemins pour la commodité publique, qui sont gardées par des suisses qui dépendent de M. le capitaine. Tous les soins font espérer, avec toutes les précautions que Sa Majesté veut bien avoir pour cette belle forest, qu’elle reprendra son ancien lustre si les bonnes intentions de Sa Majesté sont secondées cy après par ceux à qui Elle en a confié la garde. Car l’on peut dire qu’elle est l’une des plus belles et délicieuses du royaume par sa scituation, entourée par un costé de la rivière de Seyne, qui luy sert comme d’un canal [f. 7] accompagnée de plusieurs isles et prairies verdoyantes qui la bordent, dont la veue sur plusieurs villages luy est fort agréable. Elle est remplie de toutes sortes de gibier, tant fauves qu’autres, s’y plaisant fort, y estant à son aise par les bons ganiages et quantité de marres d’eau qui sont très nécessaires pendant les chaleurs de l’esté, ce qui est une chose des plus essentielles, particulièrement pour les bestes fauves, dont une forest esloignée de la rivière.
Après avoir fait une ample description de cette forest, il est aussy à propos de faire une petite mention de quelques particularitez qui sont venus à nostre connoissance, ainsy que des lieux et routes remarquables distinguez par des croix et autres choses curieuses, qu’il est quelques fois nécessaires de scavoir pour la commidité publique et des chasseurs. Il y a la croix nommée Pucelle, qui est sur l’ancien chemin de Saint Germain à Poissy, où l’on tient qu’il y a eu une jeune fille viollée et tuée en cet endroit vers l’an 1423. Une autre croix très ancienne, nommée la croix de Laye, qui est sur le chemin de Poissy, au village de Chambourcy, la croix de Berry dans la route de la Muette, où le nommé de Berry de Poissy fut assassiné l’an 1540. Il y a la croix Dauphine, dans l’ancienne routte de Garennes, qui y fut posée l’an 1545 [f. 7v] lorsque le roy Henry second estoit dauphin, la croix de Saint Simon posée l’an 1635 par M. le duc de Saint Simon, lors capitaine de ce lieu, sur le chemin de Conflans, la croix de Poissy, posée de l’ordre du roy Louis 13 an l’année 1640, et en dernier lieu a esté posé une croix dans le milieu de la grande route de Poissy en l’année 1690, nommée la croix de Montchevreuil, qui est capitaine de ce lieu, lequel a beaucoup contribué à l’embellissement de cette route, particulièrement à la faire paver, qui estoit cy devant impraticable. Il se voit encore plusieurs endroits remarquables, mesme pour les chasseurs, comme le pas du Roy, qui est une pierre où est emprint la forme d’un pied, que l’on dit est celuy du roy François premier, posé sur un grand chemin derrière les Loges. Il y a aussy plusieurs chesnes remarquables dans des carrefours et routtes distinguées par des petites figures de saints qui y sont posées, comme le chesne de sainte Barbe proche la Muette, celuy de saint Joseph sur le chemin d’Achères, le chesne de sainte Anne sur le chemin des Loges à Poissy, celuy de saint Fiacre sur le chemin de Conflans, celuy où il y a une Vierge nouvellement remise, qui est dans la routte des Loges, ayant esté autresfois dans le vieux chemin de ce monastère à Saint Germain. Il y avoit aussy la croix de Beaumont, [f. 8] qui estoit sur un chesne coupé dans les ventes de Maisons, qui est l’endroit où le sieur de Beaumont, capitaine et maître particulier des Saint Germain, fut assassiné le premier may 1660 par deux personnes de distinction avec lesquelles il avoit eu quelques différens, leur procez, ayant esté fait, les obligea de sortir du royaume pour se sauver en Angleterre où ils sont décédez.
Nous dirons aussy que pour le gouvernement de cette forest, il y a plusieurs officiers, scavoir un grand maître et un maître particulier, un lieutenant, un procureur du Roy, un inspecteur, un garde manteau, un greffier, un arpenteur, lesquels officiers ont inspection sur tous les bois et les eaux qui dépendent d’icelle maistrise, qui tiennent les audiences tous les jeudis dans l’auditoire de la prévosté du lieu pour ce qui regarde et concerne les affaires de ladite maistrise, d’où dépend, outre lad. forest de Saint Germain qui contient 5714 arpens, celle de Marly 2000 arpens, les bois de Vezins 1009 arpens, Vezinet et autres bosquets qui en dépendent, comm’aussy la maistrise de Pontoise, qui a esté supprimée et réunie à cette maistrise l’an 1669, la petite forest des Alluets le Roy qui contenoit 848 arpens 55 perches de bois taillis qui en dépend et qui ont esté eschangez à d’autres, ainsy qu’il a esté dit cy [f. 8v] devant, pour les réunir aux forests de Saint Germain en Laye et de Marly. Il y [a] aussy six gardes pour lad. forest de Saint Germain, trois pour celle de Marly et un en Vezinet.
Il y avoit anciennement une grurie qui a esté supprimée en l’année 1666, estant très inutile.
Le gouvernement et capitainerie de Saint Germain en Laye est une des premières de ce royaume, et l’une des plus honnorables, estant d’une grande estendue, puisqu’elle a près de dix lieues de long sur cinq ou environ de large. Elle a esté agrandie en différends temps. En premier lieu par le roy François premier, car il se remarque que, devant son règne, que les capitaines ne se qualifoient que de concierge de Saint Germain. Cette charge ne s’estendoit pour lors que sur le chasteau, la ville, la forest et ses environs, ainsy qu’il est justifié par une inscription sur la tumbe de Robert de Meudon dans l’église du prieuré d’Hannemont, qui ne se qualifié que de concierge de Saint Germain sous le règne du roy Philippes 5 dit le Long, l’an 1320. Nous remarquons que cette charge a esté toujours possédée par des personnes de la première qualité, [f. 9] puisqu’en l’année 1472 qu’un Guillaume de Montmorency la possédoit sous le roy Louis unze. Depuis ce temps, et dans les règnes suivans, comme dans celuy cy, nous avons veu messieurs les ducs de Saint Simon, les marquis de Maisons père ety fils, le marquis de Beaumont, le marquis de Richelieu, le duc du Lude, grand maître de l’artillerie, et à présent possédée par M. le marquis de Montchevreuil et M. son fils en survivance, dont les gages sont payez par le trésorier des chasses, ayant sous luy plusieurs officiers de ladite capitainerie, scavoir un lieutenant, un soulieutenant, un procureur du Roy, un greffier, deux rachasseurs, douze gardes à cheval, vingt huit gardes à pied et un inspecteur général pourveu par brevet de Sa Majesté du 19e juin 1688. Le capitaine tient tous les lundis les audiences dans l’hostel de la capitainerie, assisté de tous ses officiers pour le fait des chasses qu’il juge en dernier ressort. Et comme laditte forest se trouve maintenant dans une grande désolation et dépérissement, nonobstant tous les soins et les dépenses que Sa Majesté y a fait faire cy devant et qui ont esté aussy inutilles, faut d’y avoir apporté toute l’attention qui estoit nécessaire. Cependant, [f. 9v] quand il plaira à Sa Majesté, l’on pourra trouver des moyens pour y remédier avec plus de mesnagement que ce qui a esté fait par le passé.
Monastère et couvent des Loges dans la forest de Saint Germain
Comme ce monastère est compris dans ladite forest, nous avons cru qu’il estoit bon d’en faire icy l’explication en la manière suivante :
Au bout de la grande route en face du vieux chasteau, il se découvre le monastère et couvant des Loges, qui estoit anciennement un prieuré en titre de bénéfice, dont l’on ne scait pas bien le temps de sa fondation, estant très ancien, le titre en est demeuré toujours. Il est maintenant en la personne d’un religieux augustin nommé Alexis qui en a esté pourveu par Sa Majesté le [vide] du mois de l’an 16[vide] sous le nom de Saint Fiacre. Ce monastère est dans les limites de la parroisse de Saint Germain en Laye, ainsy [f. 10] qu’il est justifié par une permutation qui fut faite de ce bénéfice le 18 may 1509 incérée dans l’arrest de la réunion de lad. parroisse de Saint Germain en Laye au diocèse de Paris rendu l’an 1670. Ce prieuré ayant esté ruiné, soit par les guerres ou autrement, les titres en ont esté perdus, les bastimens démolis faute d’entretiens, en telle façon qu’il n’y avoit resté que des ruynes pendant un grand temps, dans lesquelles il s’y establit un bon religieux hermite nommé frère René, qui ne vivoit que des charitez des bonnes gens des environs de cet hermitage. Ce religieux estoit mesme considéré du roy Louis 13, d’heureuse mémoire, qui luy faisoit souvent des aumosnes quand il le rencontroit dans la forest et en d’autres lieux, lequel estant devenu caduc et incommodé dans sa vieillesse, ne pouvant plus sortir pour aller à la queste, ce qui l’obligea de demander permission au roy Louis 13 d’associer quelques religieux avec luy pour le soliciter dans ses nécessitez, ce que le roy luy accorda par ses importunitez avec bien de la peine, appréhendant les suittes qu’un monastère feroit dans la forest, où il s’y pouvoit establir un jour une grande communauté de religieux, ce qui ariva peu de temps après. Cet hermite ayant fait choix l’an 1635, suivant la permission qu’il en avoit eue de Sa Majesté, de deux religieux, petits [f. 10v] religieux augustins deschaussez, lors nouveaux venus en France, lesquels demeurèrent avec led. hermite jusqu’à sa mort, qui arriva en l’année 1640, après laquelle il s’y establit une plus grande communauté desd. religieux augustins, qui dans la suitte se multiplia par la protection que leur donna la Reyne, mère du Roy, ayant conceu une bonne volonté pour ce monastère, y allant visiter ce lieu très souvent par dévotion, ainsy que la chapelle de saint Fiacre. C’est ce qui obligea aussy cette reyne, par sa piété, de leur faire de temps en temps des charitez pour ayder à bastir et construire ce monastère, sur quelques vieilles ruines restées de l’ancien monastère, qui estoit proche de cette chapelle de saint Fiacre, en telle façon et en peu de temps y a esté basty une très jolie église avec des cloistres, réfectoires, dortois et autres logemens réguliers accompagnez de jardins et d’un bosquet, fait dans un lieu qui estoit inculte, n’y ayant que des espines et éronces, qui sert d’une petite promenade dans l’enclos de cette maison régulière qui est scituée dans le milieu de la forest, au bout d’une belle route qui fut faite exprès l’an 1675 pour la commodité publique et de la promenade. Ce qui a donné occasion à un grand concours de peuple d’y aller, soit par dévotion entendre le service divin, ou par promenade, mesme au Roy et à lad. Reyne [f. 11-12] sa mère, particulièrement les jours de Pasques et des grandes festes aux stations, mesme aux jubilez et autres dévotions qui arrivent pendant l’année. Lorsque cette princesse estoit à Saint Germain, c’estoit une de ses plus fréquentes promenades. Elle y a fait mesme bastir au coing du jardin un petit pavilon destaché dud. monastère pour s’y reposer et estre en particulier lorsqu’elle est venue séjournée à Saint Germain jusqu’à sa mort. Il sera remarqué que l’ancienne chapelle de saint Fiacre estoit dans l’enclos de cette maison, laquelle dépendoit de la parroisse de Saint Germain en Laye, où le curé et son clergé a droit d’aller tous les ans en procession le jour et feste de Saint Fiacre. Mais comme dans la suitte cette chapelle estoit tombée en ruyne et restablie dans la nouvelle église, ce qui cause quelques contestations avec lesd. religieux pour raison des droits d’icelle, il fut fait un accord par l’entremise et charité de cette princesse Reyne avec lesd. religieux augustins, et les sieurs curé et marguilliers de lad. parroisse de Saint Germain, le 26 aoust 1656, par lequel accord lesd. sieurs curé et marguilliers ont esté maintenus en la possession et droit que la parroisse avoit eu de tout temps dans cette chapelle et d’y aller en procession ainsy que par le passé, et que les religieux augustins partageroient par moitié aux questes et aumosnes qui se [f. 11-12v] recevroient pendant le jour de saint Fiacre, et que les restes des bastimens de cette vieille chapelle seroient démolis et le tire transféré dans l’une des chapelles de leur nouvelle église, pour avoir le mesme droit que la parroisse avoit dans lad. ancienne chapelle, où est proche d’icelle un reste de grand bastiment avec un enclos qui dépend à présent des maistres particuliers de la forest. C’estoit dans ce lieu où ce rendoit cy devant la justice de la maistrise et grurie des Eaux et forests de ce lieu tous les jeudis, et mesme où les titres concernans laditte forest estoient gardez dans des armoires, qui ont esté depuis transférez à l’auditoire de la prevosté de Saint Germain où l’on tient à présent le siège des Eaux et Forest de cette maistrise. C’est ce qui a causé en partie la ruyne de tous les autres bastimens, qui estoient considérables cy devant qui faisoient partie de ceux de l’ancien prieuré de Saint Fiacre des Loges.
Chasteau de la Muette dans la forest de Saint Germain en Laye
Comme ce chasteau est compris dans lad. forest, [f. 13] nous avons cru qu’il est bon d’en faire icy l’explication en la manière suivante :
Dans l’une des extrémitez de lad. forest de Saint Germain se voit à présent les ruynes du chasteau de la Muette. L’on l’a ainsy nommé à cause qu’une partie des équipages des chasses et véneries y logeoient ordinairement. Il a esté basty par le roy François premier vers l’an 1530 pour y loger dans les beaux jours lors des grandes parties de chasses. Il est basty dans le milieu de la forest, en un lieu très solitaire, sans eau ny aucun agrément de jardins que la naturel de la forest. Les bastimens du chasteau estoient assez considérable, en manière d’un gros pavillon quarré fort exaucé avec plusieurs tourelles autour, basty de pierres et briques très proprement, couvert par-dessus en platteforme de grandes pierres entourées d’un balustre de pierre tournées avec des pillastres de distance en distance où estoient gravez en relief des salamandres, les armes de France et des FF couronnées qui faisoient tout le circuit de cette belle terrasse, sur laquelle l’on se promenoit et d’où l’on voyoit quelques fois passer la chasse quand elle s’adonnoit aux environs de ce lieu. Et ce qu’il y avoit de très particulier estoit un fort beau jeu de paume couvert qui estoit sur cette terrasse, d’où l’on voit une très belle veue. [f. 13v] Les appartemens de ce chasteau n’estoient pas magnifiques, mais très commodes, sans aucuns ornemens que de la menuiserie, les uns sur les autres, dégagez par des coridors et escaliers avec des offices et cuisines dessous, tout le pourtour du bastiment voûtées avec des ceintres et arcs de pierre et entouré d’un fossé revestu de pierre et brique, lequel fermoit le dehors. Et sur le devant, il y avoit une grande avant cour qui n’estoit fermée que par un simple mur avec une porte cochère en face, ayant au milieu un grand puys et une chapelle quarrée d’une grandeur convenable pour y contenir les personnes de la suitte que le roy y menoit. L’on remarque que c’est la dernière demeure que le roy François premier aye faite dans ses maisons royalles, s’y estant trouvé très mal d’un abceds qui luy vint au bas du vente pendant huit jours qu’il séjourna dans ce chasteau au commencement du mois de mars, estant venu dans ce lieu pour changer d’air et pour y estre plus en son particulier, aymant les lieux deserts et solitaires, ainsy qu’il se prouve par plusieurs châteaux que ce roy a fait bastir dans divers lieux champestres. Son mal c’estant bien augmenté dans ce lieu, l’obligea de le quitter le 17 dud. mois de mars, d’où il fut coucher à Villepreux, ensuitte à Dampierre, à Limours, chasteau [f. 14] qu’il faisoit bastir, de ce lieu à Rochefort, et enfin à Rambouillet où il mourut le 30 du mesme mois de mars l’an 1547, au grand regret de tous ses sujets, d’où son corps fut porté dans l’église du prieuré de Haute Bruyère près Montfort l’Amaury. Depuis ce temps, les roys ses successeurs ont toujours de temps à autres habité ce chasteau de la Muette, sans y avoir fait aucune réparation, jusques au règne du roy Louis 13, qui y faisoit souvent des retours de chasses. Ce qui l’obligea d’y faire faire les choses nécessaires pour en empescher la ruine, ainsy qu’à la chapelle, qui avoit esté abandonnée, l’ayant fait restablir de neuf et rebéniste par l’official du prieur de Saint Germain en l’année 1630 afin que l’on pust y dire la messe les festes, dimanches et jours que Sa Majesté le souhaitteroit pour la commodité de sa cour. Proche de ce chasteau, il y avoit une espèce d’avant cours où il y avoit des escuries et chenils pour les équipages des chasses. Les avenues et promenades estoient très belles dans plusieurs routes qui traversoient toute la forest de toutes parts, dont la principale venoit de ce lieu au chasteau de Saint Germain et une autre alloit au village nommé Vignolle, qui estoit scitué dans la route de Garennes, que le roy Henry second a fait démolir entièrement, le trouvant mal placé [f. 14v] dans cette partie de forest, et l’église d’iceluy village transférée à Garennes pour ne pas oster aux habitans le service divin. Ce chasteau de la Muette estant demeuré en bon estat jusqu’au règne du roy Louis 14 à présent régnant. Pendant sa minorité, qui estoit bien traversée, les réparations n’ayant pas esté faites dans les temps propres, ont causé en partie la ruyne totalle de cette maison royalle, avec l’absence de Sa Majesté, ne servant plus qu’à loger un concierge et un sous lieutenant des chasses nommé Compiègne qui l’a occupée le dernier jusqu’à son décedz arrivé par un malheur assez particulier, d’un mousqueton qui se lascha seul des mains du sieur de Compiègne, son nepveu, qui le tua sur la place dans la basse court du vieux chasteau de Saint Germain. Depuis ce temps, ce chasteau de la Muette a esté entièrement abandonné, en telle façon qu’un chacun en emportoit des débris, ce qui faisoit tomber de temps en temps quelques partyes du bastiment, jusqu’en l’année 1665 que, le Roy estant à Saint Germain, chassant souvent le lièvre dans son petit parc de Saint Germain, l’ayant trouvé trop petit pour cette chasse, prit le dessein d’agrandir ce parc jusques aux environs de ce chasteau, et pour cet effet Sa Majesté en donna la commission au sieur Rose, lors maistre particulier de cette forest, lequel [f. 15], pour éviter à la dépense qu’il convenait faire pour la closture de cet agrandissement, donna l’avis au Roy d’abattre ce chasteau de la Muette pour en prendre les matereaux, ce qui luy fut accordé. Y ayant mis grande quantité d’ouvriers à la démolition, qui fut faite en trop peu de temps pour n’avoir pas assez réflechy sur le dommage qu’il y avoit de ruyner un chasteau qui auroit encore bien servy aux roys et princes dans les temps advenir, et de ne pouvoir se repentir de l’avoir destruit inutillement. C’est ce qui arriva dans cette occasion car, à peyne ce chasteau estoit il achevé de démolir, que le dessein de Sa Majesté n’ayant point esté exécuté, les matéreaux de pierre demeurèrent sur le lieu, les bois de charpente, menuiserie, ferrure et autres furent donnez en partie aux religieux des Loges pour leur monastère, ce qui a esté un très grand dommage, car ce chasteau auroit esté bien réparé de la dépense qui a esté faite pour sa démolition, ce qui peut servir d’exemple à un chacun de ne pas donner de mauvais advis aux roys lorsqu’il s’agit de ruyner ou abbattre quelque chose de cette conséquence.
Petit parc
[f. 15v] Comme le petit parc du chasteau de Saint Germain en Laye est de la dépendance et tient à la forest, nous dirons qu’il est contigu aux jardins et grande terrasse. Il contient 416 arpens, tant plain que vuide. L’on voit qu’il fut enclors de murs du règne du roy François premier vers l’an 1536. Il est séparé de la forest jusqu’à la porte de la Muette. C’estoit cy devant l’une des plus belles fustayes du royaume, qui venoit jusqu’au pied du chasteau. Il est composé de plusieurs sortes de bois, comme chesnes, érables, fresnes et charmes, qui sont presque tous péris par caducité et les grands hyvers qui sont survenus de temps en temps. Ce qui a obligé d’en faire abbattre une grande partie, qui a esté replantée d’ormes ainsy qu’il se voit, avec plusieurs allées pour donner du couvert. Dans ce parc ancien, il y avoit aussy plusieurs route sans aucune cimétrie, ainsy que la nature les avoit faites. Dans la principalle qui aboutissoit au petit pont du chasteau, laquelle traversoit toute la futaye du parc, mesme de la forest où il y avoit dans le milieu une ancienne chapelle qui estoit en ruyne depuis longtemps, dédiée en l’honneur de l’archange saint Michel, ange titulaire de ce royaume, laquelle fut réparée et rebatye du règne du roy Henry 4e, à cause que [f. 16] messieurs les princes ses enfans y venoient entendre la messe dans les beaux jours, à pied, du chasteau neuf, où ils estoient eslevez, en se promenant par une belle allée de charmille qui aboutissoit à cette chapelle, et après la messe on leur servoir à déjeuner devant lad. chapelle sur une grande table de pierre, sous un grand chesne. Ensuitte, ils jouoient au mail pendant quelques heures pour leur servir de recréation et de promenade. Cette chapelle estant demeurée jusqu’en l’année 1649 sans y avoir aucune réparation, estant tombée encore en ruyne, ce qui obligea le roy Louis 14, à présent régnant, et de l’advis de la Reyne, sa mère, lors régente de ce royaume, par une piété toute singulière, de la faire rebastir de neuf en lad. année 1649 et de la fonder de quatre cens livres de rente, à recevoir par chacune année sur la recepte des bois de la généralité de Paris, par un chappelain qui a esté nommé par Sa Majesté, à la charge de célébrer dans icelle chapelle trois messes basses toutes les semaines de l’année, scavoir le dimanche, le mercredy et le samedy à l’inenteion de Sa Majesté et de ses successeurs roys, ce qui a esté exécuté pendant quelques années, jusqu’au décedz du sieur Levavasseur, dernier titulaire de ce bénéfice, qui [f. 16v] arriva en l’année 1692, lequel estoit obligé de célébrer lesd. messes ailleurs, à cause du meschant estat du bastiment de cette chapelle, qui estant encore tombée depuis en ruyne faute d’entretiens, ce qui auroit obligé Sa Majesté, par sa piété, de transférer le titre de cette fondation à la chapelle des pauvres malades de l’hospital ou charité establie dans ce lieu de Saint Germain en faveur du sieur Chauveau, chappelain, qui leur administre les sacremens sous la direction du sieur curé de la parroisse dud. lieu, pour y acquitter les charges portées par icelle fondation royalle, afin que les payves malades convalescens et autres personnes qui y assisteront prient le Seigneur pour la conservation de Sa Majesté, fondateur et bienfaiteur de laditte chapelle et de cet hospital royal. »

Autorisation d’examiner la filiation d’un gentilhomme anglais accordée par Jacques II à Saint-Germain-en-Laye

« James R
Whereas wee are informed that one John Jaquenot or Jackson, ecuier, sieur des Auches, originally of Four, kingdom of England, has served in the troopes of the most Christian King severall yeares, first in the horse guards and after as captain of frotte, haveing uppon all occasions behaved himself as a gentleman and good officer as appears by the certificats of his superiour officers which have beene produced to us and whereas wee are allwayes willing to encourage vertue and honour in all persons and particularly in those who being descended of gentlemen doe nothing to derogate from theire extraction, uppon humble application made to us by the foresaid John Jackson, sieur des Auches, desireing that he may be authorized to beare the arms of the family of Jackson of Hickleton in Yorkshire, baronet, whereof he pretends to be a cadet, wee doe therefore hereby authorize you, our herald at armes, to examin his pretentions to the said arms and according, as it shall appeare to you that he is descended of the said family, to grant him the arms thereof with the distinctions that are proper and what other authentick certificat belongs to your charge to give and is usuall in such cases to intille him to beare the said arms with the distinctions a foresaid, and for soe doeing this shall be your warrant. Given at our courte at Saint Germains this twelfth day of may 1694 and in the tenth year of our reigne.
To our trusty and well beloved James Terry, our atlone herald at armes
By His Majesty command,
Melfort »

Déclaration donnée par Jacques II d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 27] Déclaration du roy de la Grande Bretagne à tous ses fideles sujets pour leur commander de l’assister contre le prince d’Orange et ses adhérents,
Jacques roy,
Comme le roy tres chretien, en exécution de plusieurs promesses obligeantes qu’il nous avoit faites de nous donner, aussitost que l’est de ses affaires le lui permettroit, de puissants secours pour le recouvrement de nos royaumes, nous a enfin mis en estat de l’entreprendre presentement, en nous prestant, pour executer ce dessein, un nombre aussi considerable de ses troupes qu’il en falloit pour delier les mains de nos sujets, leur donner moyen de retourner seurement à leur devoir, et de se rendre sous nostre etendard, neanmoins, selon la priere que nous lui en avons faite, il n’a pas jugé à propos, à moins qu’il ne fut necessaire dans la suite, d’envoier ses forces si nombreuses qu’elles pussent faire naitre quelque apprehension dans l’esprit de nos bons sujets, comme s’il avoit dessein d’entreprendre seul cet ouvrage, de leur oster entierement des mains, et enfin de priver les veritables Anglois de la part qu’ils peuvent esperer en une action aussi glorieuse que le retablissement de leur roy legitime et de l’ancien gouvernement du royaume. C’est aussi par ce meme motif que nous promettons par ces presentes de renvoyer toutes ces troupes etrangeres aussitost que nous seront retablis entierement dans la paisible possession de nos royaumes, et cependant de les faire vivre avec tant d’ordre et de discipline qu’aucun de nos sujets ne recevra le moindre dommage en sa personne ou en ses biens ni des officiers ni des soldats.
L’affaire qui nous amene parle assez d’elle mesme, et nous ne croyons pas qu’il soit besoin d’en dire autre chose, sinon que nous venons à dessein de soutenir la justice de nos droits, et pour delivrer nos peuples de l’oppression qui les accable. Cependant, quand nous considerons ce grand nombre de nos sujets qui se sont malheureusement laissez entrainer dans la derniere revolution, ayant esté surpris par les artifices des mechants et particulierement par la declaration du prince d’Orange à laquelle alors on ajouta aisement foy, et qui depuis a paru notoirement fausse en tout ce qu’elle contenoit, autant dans les faits qui ont esté evidemment convaincus de fausseté que dans les promesses qu’il n’a jamais eu intention d’executer, pour empecher à l’avenir de semblables surprises et ouvrir autant qu’il depend de nous les yeux de nos sujets, nous voulons bien leur exposer toute l’affaire le plus clairement et brievement qu’il sera possible, afin qu’ils ne puissent desormais s’excuser sur la surprise ni justifier, sous pretexte d’ignorance, les mauvaises demarches qu’ils pourroient faire dans la suite, au prejudice de leur bonheur particulier et de celui de leur patrie.
C’est pourquoi, afin de reprendre la chose dans son origine, on ne peut avoir oublié qu’aussitost que nous eusmes des avis certains que le prince d’Orange avoit pris la resolution denaturée d’envahir nos royaumes avec toutes les forces des Provinces Unies, nous tachames de pourvoir le mieux qu’il estoit possible à nostre defense. Nous croyons en estre venu à bout, ayant mis nostre flote et nostre armée en tel estat que, quoique Sa Majesté tres chretienne, qui voyoit le fonds de [f. 27v] ce dessein formé egalement contre nous, contre lui et contre la paix de l’Europe, nous offrist des secours considerables par terre et par mer, nous crumes qu’il n’etoit pas alors necessaire de les accepter, resolus apres nous estre remis à la protection de Dieu de nous reposer entierement sur le courage et la fidelité de nostre armée angloise, que nous avions formée avec tant de soin et engagée à nous bien servir avec tant de marques de nostre tendresse.
Nous estant donc ainsi preparez à repousser la force par la force, nous pensames ensuite à donner à nos bons sujets toute la satisfaction qu’ils pouvoient raisonnablement souhaiter, tachant à les detromper et à leur faire connoitre, lorsqu’il estoit encore temps de prevenir le malheur avec assez de facilité, qu’ils exposoient leur patrie à une ruine totale s’ils se laissoient seduire par les vains pretextes dont le prince d’Orange coloroit son invasion.
Quoiqu’il en soit, on estoit alors tellement infatué qu’on ne nous crut que lorsqu’il n’estoit plus temps. Il fut bien tost obligé de lever le marque, quoique par degrez, et il parut assez clairement que son dessein n’etoit pas la reformation du gouvernement, de laquelle cependant il n’avoit aucun droit de se meler, mais qu’il pensoit à le renverser entierement et à satisfaire son ambition en s’elevant sur les ruines de la nation angloise. Le poison se repandit pour ainsi dire dans les parties vitales du royaume et dans toute nostre armée, dans nostre cour et dans nostre famille. Nos serviteurs les plus proches de nostre personne, et qui avoient reçu plus de graces de nous, en furent infectez, et mesme nos propres enfans n’en furent par exempts. En mesme temps, nostre armée desertoit tous les jours. D’un autre costé, les tumultes et les desordres augmenterent tellement dans toutes les parties du royaume, et quelques temps apres la revolution alla si loin que nous nous trouvames entierement au pouvoir de nos ennemis, ayant esté d’abord confinez par eux dans nostre propre palais, d’où ensuite nous fumes rudement tirez par force, sous une garde d’etrangers. Alors, nous souvenant du sort de quelques uns de nos predecesseurs reduits à pareilles circonstances, et reconnoissant le peril où nous estions, nous comprimes qu’il estoit temps de pourvoir à la seureté de nostre personne. Nous l’executames heureusement en nous echappant des gardes qui nous avoient esté donnez à Rochester et en nous retirant en France, qui estoit la seule partie de l’Europe où nous pouvions trouver une retraite assurée, afin de nous conserver pour en temps et une occasion plus favorable, semblable à celle qui, par la benediction de Dieu, nous est offerte presentement.
Il est difficile de comprendre sur quelle maxime de droit, ou de sens commun, la faction du prince d’Orange en Angleterre a pretendu traiter d’abdication cette retraite, par laquelle nous nous sommes echapez des mains de nos ennemis. Ce mot, quand il est appliqué aux princes souverains, n’a jamais esté en usage que pour signifier une resignation libre et volonitaire de la couronne, comme ont esté celles de l’empereur Charles V et de la reine Christine de Suede. Il est encore plus etrange que sur un aussi foible fondement, une compagnie assemblée contre toutes les loix, composée de gens qui, de leur propre aveu, avant de s’estre eux-mêmes declarez parlement, n’avoient aucune autorité, pas mesme à l’egard des affaires du moindre particulier, ayent entrepris de detruire la constitution entiere du gouvernement, de rendre elective une ancienne monarchie hereditaire ; qu’ensuite, s’attribuant le doit d’election, ils ayent procedé à establir la successionà la couronne d’une maniere si ridicule et si extravagante. Tous ces faits, qu’il est inutile de repeter, ne sont que trop connus de tout le monde, au grand reproche de la nation angloise, et les fondemens sur lesquels un procedé si extraordinaire a esté appuyé sont trop vains et trop frivoles pour meriter qu’on les refute. Chaque particulier possedant du bien en Angleterre est capable de faire sur ce sujet ses propres observations, et en l’examinant un peu mieux qu’on n’a fait jusqu’à present, il reconnoitra qu’aucun ne peut estre assuré de la paisible possession de son bien si le Roy mesme ne possedoit pas la Couronne à un meilleur titre.
Il y a quelques gens qui, n’ayant pas un seul mot à dire pour justifier un tel procedé, prennent neanmoins beaucoup de peine à montrer qu’il estoit comme necessaire, et à faire voir les bons effets qu’on devoit attendre d’une si mauvaise cause. Nous ne doutons pas neanmoins que la Nation n’ait deja, après un calcul exact, bien consideré les merveilles qu’on auroit pu faire avec moins de sang anglois repandu que celui dont on s’est joué, pour ainsi dire, dans cette qurelle, que dans les trois dernieres années il y a eu tant de vaisseaux de guerre perdus ou detruits qu’on en auroit pu former une flotte considerable, que dans ce mesme espace de temps on a plus tiré d’argent des bourses de nos sujets que dans des regnes entiers de plusieurs de nos predecesseurs mis ensemble, que mesme cet argent n’a pas esté comme autrefois depensé dans le pais mais qu’au lieu de rouler dans le commerce, il a esté transporté en especes hors du royaume et perdu à jamais pour la Nation. Quand on examinera ces articles, et plusieurs autres semblables, on trouvera au bout du compte que le remede a esté beaucoup pire que le mal pretendu, et que le royaume n’a pas beaucoup gagné au change.
Apres avoir examiné le passé, la premiere reflexion qui se presente est sur ce qu’on doit attendre pour l’avenir, sur quoi il n’y a point de jugement plus seur que celui qui se peut faire en reflechissant sur le passé. Si on se regle sur le temparement, l’humeur, la conduite et les maximes de l’usurpateur, aussi bien que sur les demarches qu’il a déjà faites, lorsqu’il sembloit estre encore obligé [f. 28] à ne pas donner du degout au peuple, si on ajoute que toute usurpation ne peut jamais estre soutenue que par la fraude et la violence, qui ont d’abord servi à l’etablir, il y a tout sujet de croire que le commencement de cette tyrannie, ainsi que les cinq premieres années du regne de Neron, en auront esté la partie la plus douce, que tout ce qu’on a souffert jusqu’à present n’est que le commencement des miseres que doivent attendre et que pourront ressentir ceux mesmes qui ont esté les principaux prometeurs de la revolution, puisqu’ils peuvent vivre assez longtemps pour sentir les suites d’un gouvernement illegitime et tyrannique qu’ils ont eux mesmes establi dans le royaume.
Mais il n’en faut pas demeurer là : toutes personnes sages et tous les gens de bien doivent songer à leur posterité, et par cette raison se souvenir que si Dieu par un jugement tres severe sur ces royaumes, en consequence de toutes les rebellions et les parjures dont ils sont coupables, permettoit que l’usurpation continuast si longtemps que nous ne fussions pas retablis durant notre vie, cependant le titre incontestable à la Couronne nous survivroit en la personne de notre tres cher fils le prince de Galles, notre heritier presomptif, et en celles de ses descendans. A leur defaut, il pourroit estre conservé dans la posterité des autres enfans que nous esperons, avec beaucoup de raison, laisser apres nous, la reine nostre espouse estant presentement grosse. Tous ceux qui sont informez des longues et sanglantes querelles entre les maisons d’York et de Lancastre comprennent aisement quelles en pourroient estre les consequence. Quiconque lira l’histoire de ces temps là et y verra comme sur un theatre la representation de tous les malheurs de la guerre civile, les vexations continuelles que les peuples avoient à souffrir par les pillages et les quartiers, et la ruine de tant d’illustres maisons par des condamnations et des executions frequentes, l’affoiblissement general du royaume au-dedans, la perte de tous les avantages qu’on auroit pu lui procurer au dehors, sera obligé de conclure que ce sont là les suites ordinaires des divisions, ausquelles un Estat est necessairement exposé lorsqu’il y a des contestations hereditaires entre des possesseurs injustes et ceux qui sont depouillez nonobstant la justice de leurs droits.
A ces considerations, il en faut ajouter une autre, qui doit estre d’un tres grand poids à l’egard de tous les chrestiens. C’est l’estat malheureux de l’Europe engagée presque partout dans la guerre, lorsqu’il y avoit de plus grandes esperances de succez contre l’ennemi commun, et les plus belles apparences d’etendre les bornes de l’empire chretien qu’il n’y en a eu en aucun siecle depuis la decadence de l’empire romain. Il y a si peu de sujet d’esperer la paix generale avant notre retablissement qu’on ne peut mesme former aucun projet raisonnable de traité. Mais la chose deviendroit facile apres notre retablissement, puisque nous serions en estat d’offrir notre mediation et d’employer tous les offices possibles aupres de Sa Majesté tres chretienne pour l’obtenir.
Comme donc nous venons remplis de si bonnes intentions, et avec une si bonne cause, dont la justice des fondée sur toutes les loix divines et humaines, que la paix de l’Europe et celle de nos royaumes, et que leur prosperité presente et à venir dependent en quelque manière du succez de nostre entreprise, nous esperons trouver tres peu d’opposition, et qu’au contraire tous nos fideles sujets, selon leur devoir et leur serment de fidelité, se joindront à nous et nous assisterons de tout leur pouvoir comme nous le commandons et les en requerons par ces presentes.
Nous defendons tres expressement à tous et chacun de nos sujets de soutenir la presente usurpation, en exigeant ou en paiant aucune des taxes imposées depuis peu sur la Nation contre toutes les loix, ou quelque partie de nostre revenu, ou de contribuer en aucune manière à faire subsister la presente usurpation. Et afin de ne rien omettre de tout ce qui peut paroitre propre à ramener tous nos sujets à nostre service, en sorte que s’il est possible nous n’ayons à faire qu’à l’usurpateur et à ses troupes etrangeres, afin pareillement que personne par desespoir d’obtenir le pardon de ce qu’il peut avoir fait cy devant ne continue dans sa rebellion, nous declarons et promettons en parole de roi que tous ceux qui, retournant promtement à leur devoir, nous en donneront des marques signalées comme en se saisissant et remettant entre nos mains quelqu’une de nos places fortes, nous amenant quelques vaisseaux de guerre, des troupes de l’usurpateur ou quelques autres qu’ils auront eux-mêmes levées et armées, ou qui par quelque service signalé, conformement à leur pouvoir et à leur estat, donneront des preuves manifestes de la sincerité de leur repentance, non seulement obtiendront aussitost des lettres de pardon sous le grand sceau d’Angleterre, mais seront aussi considerez et recompensez par nous selon l’importance de leurs services. Nous exceptons neanmoins les personnes suivantes : le duc d’Ormond, le marquis de Winchester, le comte de Sunderland, le comte de Bath, le comte de Danby, le comte de Nottingham, mylord Neuport, l’eveque de Londres, l’eveque de S. Asaph, mylord de Lamere, mylord Wiltshire, mylord Colchester, mylord Cornbury, mylord Dunblane, Jean lord Churchill, le chevalier Robert Howard, le chevalier Jean Worden, le chevalier Samuel Grimston, le chevalier Estienne Fix, le chevalier George Treby, le chevalier Basile Dixwell, le chevalier Jacques Oxenden, le docteur Tillotson, doyen de Cantorbery, le docteur Gilbert Burnet, François Russel, Richard Levison, Jean Trenchard, escuiers, Charles Duncomb, bourgeois de Londres, Edward Napleton, Hunt Pescheur et tous les autres qui nous firent plusieurs indignitez personnelles à Feversham, comme aussi tous ceux qui comme juges, jurez ou en quelque autre manière ont eu part au meurtre barbare du sieur Jean Ashton et du sieur Cross, ou de tous ceux qui ont esté injustement [f. 28v] condamnez et executez à cause de leur fidelité envers nous, et tous les espions et ceux qui ont trahi nos conseils durant nostre absence d’Angleterre.
Pour tous les autres qui apres nostre debarquement ne prendront point les armes contre nous et qui ne feront aucun acte ou chose tendante à s’opposer à nostre retablissement, à l’exception des personnes cy dessus nommées, nous promettons de pourvoir à leur seureté au premier parlement que nous avons dessein de convoquer avec toute la diligence possible par un acte general d’amnistie, afin que les esprits de tous nos sujets puissent estre tranquilles et en repos, comme leurs personnes et leurs biens seront en une seureté inviolablement sous nostre gouvernement.
Bien entendu neantmoins que tous les magistrats, qui pretendent profiter de la grace du pardon que nous leurs offrons, aussitost qu’ils auront connoissance de nostre debarquement, feront quelque demonstration publique de leur fidelité envers nous et de leur soumission à nostre autorité et qu’ils publieront ou feront publier nostre presente declaration aussitost qu’elle sera venue entre leurs mains, comme aussi que tous les geoliers mettront incessamment en liberté toutes les personnes commises à leur garde à cause de leur fidelité et affection envers nous, à faute de quoi ils seront exclus du pardon.
Nous declarons de plus par ces presentes que tous les officiers et soldats de terre et de mer engagez presentement au service de l’usurpateur qui, apres avoir scu notre arrivée avant que d’avoir esté engagez en aucun combat ou rencontre contre nos troupes, quitteront ce service illegitime et retourneront à leur devoir non seulement obtiendront leur pardon, mais qu’ils seront entierement satisfaits et payez des arrerages qui leur sont dus par l’usurpateur. Et afin que les etrangers qui ont esté amenez dans ce royaume, ou en corps ou qui y sont venus comme particuliers pour prendre parti quand l’occasion s’en presenteroit, s’opposer à nostre retour et faire durer l’oppression de nostre peuple, ne tombent pas dans le desespoir, nous promettons que tous ceux d’entre eux qui, avant que de s’engager en aucun combat contre nos troupes, mettront bas les armes et accepteront la grace promise par cette presente declaration, seront payez des arrerages qui leur seront dus et qu’on aura soin de les transporter en leur pais ou partout ailleurs selon qu’ils pourront raisonnablement souhaitter.
Nous declarons de plus et promettons par ces presentes que nous protegerons et maintiendrons l’eglise anglicane, selon qu’elle est maintenant establie par les loix, en tous ses droits, privileges et possessions, et qu’en cas de vacance des evechez et autres dignitez et benefices à nostre disposition, on aura soin de les remplir des plus dignes sujets de sa communion.
Comme aussi il y a eu plus de tumultes et de rebellions excitées dans toutes les nations pour la religion que sous toutes sortes d’autres pretextes joints ensemble, et plus en Angleterre que dans tout le reste du monde, afin de reconcilier avec le gouvernement ceux qui ont des opinions differentes touchant la religion et les accoutumer à ne le regarder plus comme ennemi mais leur faire connoitre qu’ils sont egalement interessez aussi bien que tous les autres sujets leurs compatriotes à sa conservation, parce qu’ils en seront egalement bien traitez, estant aussi persuadez que la liberté de conscience est tres conforme aux loix et à l’esprit de la religion chretienne, qu’elle peut aussi beaucoup contribuer à la richesse et à la prosperité de nos royaumes, attirant des hommes de toute nation et de toute creance à venir negocier, et s’etablir parmi nous, pour toutes ces raisons nous sommes resolus de recommander fortement à nostre parlement d’etablir la liberté de conscience d’une manière si avantageuse qu’elle puisse attirer une benediction de longue durée sur ce royaume.
Enfin, nostre principal soin sera de tacher, par l’avis et l’assistance de nostre parlement, de reparer les breches et de guerir les playes causées par les dernieres revolutions, de retablir le commerce en faisant executer activement l’acte touchant la navigation, qui a esté violé depuis peu en tant de manieres en faveur des etrangers, de remettre nostre flote et les magasins en aussi bon estat que nous les avions laissez, de chercher des meilleurs moyens de retablir la richesse dans le royaume et d’y faire revenir les especes dont il a esté depuis peu si fort epuisé. Enfin, nous emploierons avec plaisir le reste de nostre regne, selon le dessein que nous en avions à nostre avenement à la Couronne, à chercher et à executer tout ce qui pourra contribuer à retablir la grandeur de la monarchie angloise sur ses anciens et veritables fondemens, qui sont l’interest commun et l’affection du peuple.
Apres avoir ainsi taché de repondre à tout ce qu’on pourroit objecter et de donner à toutes sortes de personnes, de quelque rang qu’ils soient, la satisfaction que nous avons jugée la plus raisonnable, nous avons celle d’avoir fait tout ce qui dependoit de nous, quel que puisse estre l’evenement, sur lequel nous nous remettons avec une entiere resignation à ce que Dieu, dont les jugemens sont equitables, voudra en ordonner. Que si d’un autre costé quelques uns de nos sujets demeurent assez obstinez pour paroitre en armes contre nous, comme ils meriteront d’estre traitez selon toute la rigueur de nostre justice, apres avoir refusé des offres de pardon, telles que celles cy, ils seront aussi responsables devant Dieu de tout le sang repandu, de tous les malheurs et des desordres dans lesquels le Royaume pourra tomber par leur opposition deraisonnable et desesperée. Donné à nostre cour à S. Germain le vingtieme avril, l’an huitieme de nostre regne. Per ipsum regem manu propria. »

Jacques II

État du coût des travaux réalisés aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye de 1664 à 1690

« [f. 17v] Châteaux de Saint Germain en Laye et le Val
Cette maison, illustrée par la naissance du Roy, est très ancienne. Elle consiste en deux châteaux, l’un vieil et l’autre neuf. Le vieil château est beaucoup plus beau et mieux bâty que le neuf. Ils ne sont séparez l’un de l’autre que d’une grande basse cour qui pouroit servir [f. 18] de manège.
Le vieil château est entièrement isolé, d’une forme assez irrégulière. Cinq gros pavillons en font le principal ornement. Un balcon de fer règne dans toute la circonférence du château à la hauteur des principaux, apartemens, qui sont très vastes. Ce château a pour principal aspect les jardins et la forest, et le château neuf sa principale veue sur la rivière de Seine. Le Roy, qui y a séjourné très longtemps, y a fait faire des augmentations considérables. C’est une demeure toute royale et, quoyque la cour n’y habite pas actuellement, ce ne laisse pas d’estre un des plus beaux lieux des environs de Paris pour sa situation naturelle.
Le Val est un jardin dépendant [f. 18v] de Saint Germain que Sa Majesté fait entretenir avec soin et qui produit une infinité de beaux fruits dans toutes les saisons, surtout des précoces.
Je ne dis rien des autres dépendances de Saint Germain, crainte d’ennuyer.
Dépenses des châteaux de Saint Germain en Laye et dépendances par années
Années :
1664 : 193767 l. 13 s. 6 d.
1665 : 179478 l. 14 s. 9 d.
1666 : 59124 l. 11 s. 6 d.
1667 : 56235 l. 8 s. 4 d.
1668 : 120271 l. 18 s. 3 d.
1669 : 515214 l. 19 s.
1670 : 597429 l. 1 s. 4 d.
[f. 19] 1671 : 361020 l. 11 s. 11 d.
1672 : 208516 l. 13 s.
1673 : 97379 l. 4 s. 3 d.
1674 : 112168 l. 19 s. 11 d.
1675 : 130306 l. 18 s. 2 d.
1676 : 176118 l. 14 s. 10 d.
1677 : 194303 l. 14 s. 2 d.
1678 : 196770 l. 5 s. 9 d.
1679 : 447401 l. 14 s. 4 d.
1680 : 607619 l. 9 s. 2 d.
1681 : 279509 l. 9 s. 2 d.
1682 : 662826 l. 13 s. 4 d.
1683 : 460695 l. 9 s. 8 d.
1684 : 300218 l. 19 s.
1685 : 189598 l. 0 s. 7 d.
1686 : 47618 l. 4 s. 5 d.
1687 : 50450 l. 2 s. 1 d.
[f. 19v] 1688 : 152950 l. 18 s. 10 d.
1689 : 33176 l. 13 s. 6 d.
1690 : 25388 l. 15 s. 3 d.
Somme totale : 6455561 l. 18 s.
Six milions quatre cent cinquante cinq mil cinq cent soixante une livres dix huit solz »

Récit par le maître des cérémonies Nicolas Sainctot de l’installation du roi et de la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 481] Arrivée de la reyne d’Angleterre en France avec le prince de Galles le 21 decembre 1688 et celle du roy d’Angleterre le 2 janvier 1689
Aussytost que la reyne d’Angleterre fut arrivée avec le prince de Galles à Callais, M. le duc de Charost, qui en est gouverneur, en donna avis au Roy.
Le Roy fit partir dans l’instant le marquis de Belinghem, son premier escuyer, avec un de ses carrosses du corps pour la reyne et deux autres carrosses de suitte, huit pages et quelques valets de pied.
Le Roy ordonna à monsieur le Prince, grand maistre de sa Maison, d’envoyer les officiers necessaires pour le traittement de la reyne.
Monsieur le Prince fit choix du sieur d’Esrouville, maistre d’hostel, et luy dit de mener avec luy deux gentilshommes servans, un controlleur clerc, un commis du controlleur general, des officiers de la Bouche et du Goblet avec un officier de panneterie et de fouriere.
Sa Majesté ordonna aussy à l’evesque d’Orleans, premier aumosnier, de nommer un chapelain et un clerc de chapelle,
Au duc de la Trimouille, premier gentilhomme de la chambre, deux huissiers de la chambre,
Au marechal de Lorge, capitaine des gardes du corps, de detacher 40 gardes avec le sieur de Saint Viance, lieutenant des gardes, les sieurs Demyanne et Hauteforts, exempts,
Au marquis de Thiladet, capitaine des Cent Suisses de sa garde, de faire partir 20 suisses, un exempt et un fourier,
[f. 481v] Au marquis de Sourches, grand prevosté de l’hostel, quatre gardes de la prevosté,
Au comte de la Chaise, capitaine de la porte, quatre gardes de la porte.
Le sieur de Cavois, grand mareschal des logis, eut ordre aussy d’envoyer deux mareschaux des logis et quelques fourriers.
Il n’y eut point d’officiers de ceremonie : la reyne ne vouloit point qu’on luy fit aucune reception dans les villes. Sa Majesté britanique demeura peu à Calais. Elle en partir le 23 decembre pour se rendre à Boulogne où la maison du Roy la joignit. Elle y sejourna quelques jours, ne pouvant se resoudre à s’esloigner de la mer pour avoir plus promptement des nouvelles du roy d’Angleterre, mais tous les bruits qui couroient que le roy avoit esté pris en se sauvant d’Angleterre firent qu’on pressa son depart pour la tirer d’un lieu où elle se trouvoit livrée toute entiere à sa douleur et sans aucune consolation.
Pendant qu’elle estoit en chemin, le roy receut des nouvelles que [le] roy d’Angletere s’estoit enfin sauvé et qu’il estoit arrivé le 2e de janvier, à quatre heures du matin, à Ambleteuse, à deux lieues de Boulogne.
La reyne d’Angleterre devant arriver à Beaumont le 5 janvier, le Roy y envoya le comte d’Armagnac, son grand escuyer, luy faire des complimens de sa part et de celle de monseigneur le Dauphin. Il eut ordre aussy d’aller ensuite complimenter [f. 482] le roy d’Angleterre. Sa Majesté ordonna en mesme temps au marquis de Belinghen de mener au roy d’Angleterre un carrosse du corps et d’en faire tenir trois sur la route, un à Beaumont, un à Luzarche et le 3e à Saint Denis.
Madame la Dauphine envoya le marquis d’Anjeau, son chevalier d’honneur, complimenter la reyne. Monsieur envoya le comte de Chastillon, son premier gentilhomme, Madame, le marquis de la Rongere, son chevalier d’honneur.
Le baron de Riviere, capitaine des gardes de M. le Prince, y fut de la part de son maistre, et de celle de madame la Princesse, de monsieur et de madame la Duchesse.
Toutes les personnes qui avoient esté complimenter la reyne allerent au devant du roy de la part de leurs maistres et de leurs maistresses luy faire les mesmes complimens.
Le 6, le Roy voulut aller au devant de la reyne d’Angleterre. Il se rendit au deça du vilage de Chatou dans la plaine de Saint Germain. Sa Majesté estoit accompagnée des deux compagnies de ses mousquetaires, des chevaux legers des gardes du corps et de ses gensdarmes, qui tous se placerent hors les gardes du corps, au deça du pont du Pec.
Le Roy, qui avoit eu avis que la reyne approchoit, voyant venir le carrosse où le prince de Galles estoit, descendit du sien, fit [f. 483] arrester le carrosse du prince de Galles, baisa ce prince et l’embrassa sans permettre qu’on le descendit. Le reyne, qui suivoit de pres, mit pied à terre. Le Roy quitta le prince de Galles et vint à la Reyne, la salua, la baisa et, apres beaucoup de civilités, il luy presenta monseigneur le Dauphin et Monsieur qui la saluerent et la baiserent. Le Roy ensuite la prit par la main et la fit monter dans le fond du carrosse d’où elle venoit de descendre, la plaça à droit et se mit à gauche. Monseigneur le Dauphin et Monsieur se mirent dans l’autre fond et la donna Victoria et [vide] qui estoient venues avec la royne d’Angleterre se placerent sur le strapontin.
L’on marcha vers Saint Germain en cet ordre :
Les deux compagnies des mousquetaires
Les chevaux legers
Le carrosse du premier escuyer
Le carrosse du corps du Roy
Quatre chevaux legers à la teste du carrosse, quatre gardes du corps avec l’aide major marchant à la reste des chevaux du carrosse du Roy
Le carrosse où Leurs Majestés estoient
Les gardes du corps derriere le carrosse
Les gensdarmes
La marche fermée par les carrosses des princes
A la descente du carrosse, dans la cour du château de Saint Germain, le Roy donna la main [f. 483] à la reyne pour la mener dans son appartement, qui est celuy que la feue reyne occupoit. Où ayant esté peu de temps, il voulut mener le prince de Galles dans celuy qu’on luy avoit preparé, proche de l’appartement de la reyne, mais la reyne voulut l’en empescher et, ne l’ayant pu faire, le suivit. Ensuitte, ils revinrent ensemble dans la chambre de la reyne et de la passerent dans un cabinet où ils demeurerent seuls un quart d’heure, monseigneur le Dauphin et Monsieur estant restés dans la chambre.
Lorsque Leurs Majestés sortirent du cabinet, le Roy ne voulut jamais souffrir que la reyne le reconduisit, l’obligeant à demeurer dans sa chambre.
Le 7 janvier, sur les six heures du roi, le roy d’Angleterre arriva à Saint Germain dans les carrosses du Roy. Son premier dessein estoit de passer par Versailles pour y voir le Roy, mais le Roy luy manda qu’il l’alloit attendre à Saint Germain, ce qu’il fit. Pendant qu’il l’attendoit, il visita la reyne, qui estoit au lict. Comme on vint à parler dans la conversation du prince de Galles, la reyne dit au Roy : J’advoue, Monsieur, que j’estimois mon fils bien heureux de ne pas sentir ses malheurs, mais presentement je l’estime bien malheureux de n’estre pas en estat de connoistre les bontés que vous avez pour luy.
Le Roy estant averty que le roy d’Angleterre arrivoit dans la cour du château voulut aller au devant de luy jusques au haut de l’escalier. Mais la foule du courtisan l’empescha d’y arriver. Les deux roys se rencontrerent dans la salle des gardes [f. 483v] du corps, où ils s’embrasserent à diverses fois, se traiterent de Monsieur et de Majesté se parlant l’un à l’autre, et après s’estre donné des marques d’estime, le Roy crut qu’il ne faloit pas retarder le plaisir à la reyne de voie le roy d’Angleterre. Sa Majesté le pressa de passer le premier, luy donna le pas et la main, luy disant que pour aujourd’huy il vouloit faire les honneurs de sa maison, mais qu’apres l’avoir mis en possession, il seroit à luy à les faire à son tour.
Les roys et la reyne furent quelque temps en public. Le Roy mena ensuitte Sa Majesté britanique pour voir le prince de Galles. Ce fut là que, dans la conversation, le roy d’Angleterre conta la manière qu’il s’estoit sauvé de Rochester, estant assés persuadé que le prince d’Orange avoit favorisé sa retraite par la negligence des gardes qu’on luy avoit donné. De là, ils passerent chez la reyne où ils demeurerent une demye heure tous ensemble proche du lict. Le Roy sortant, le roy d’Angleterre voulut le reconduire. Le Roy luy dit : Monsieur, nous avons plus d’un jour à vivre ensemble, ne faisons point de ceremonie ; vous ne me reconduirez point. Le roy d’Angleterre ne sortit point de sa chambre et laissa aller le Roy comme il voulut.
Le 8, le roy d’Angleterre vint à Versailles voir le Roy. Lorsque Sa Majesté britannique arriva, la garde françoise et suisse estoit sous les armes, tambours battant, le Roy ayant donné un ordre pour tousjours au mareschal duc de [f. 484] La Feuillade, maistre de camp du regiment des gardes, au duc de Noailles, capitaine des gardes du corps, et au marquis de Thiliadet, capitaine des Cent Suisses, de faire rendre au roy d’Angleterre de pareils honneurs qu’à luy mesme.
Dans le temps que le roy d’Angleterre arrivoit, le Roy, accompagné de monseigneur le Dauphin, de Monsieur, de messieurs les princes du sang, vint au haut du degré de son petit appartement par où le roy d’Angleterre devoit passer. Le Roy le receut avec un acceuil favorable, l’embrassa, luy donna la main aux passages, le conduisit dans son salon, proche de la table, vis à vis de la cheminée, où les roys pendant une demye heure s’entretinrent en public. Ensuitte, ils entrerent dans le cabinet où ils demeurerent ensemble.
Au sortir du cabinet, le Roy mena par la galerie le roy d’Angleterre chez madame la Dauphine qui les receut à la porte de sa chambre, où le roy d’Angleterre la salua et la baise. Les roys demeurerent debout pendant la conversation, ce qui donna lieu à monseigneur le Dauphin de se rendre chez luy pour recevoir le roy d’Angleterre. La visite rendue, madame la Dauphine reconduisit le roy d’Angleterre jusques à la porte de la salle des gardes, et le Roy le reconduisit jusques au haut de l’escalier, ordonnant à ses courtisans d’accompagner Sa Majesté britanique chez monseigneur le Dauphin.
Monseigneur receut le roy d’Angleterre [f. 484v] hors la porte de la salle de ses gardes, le conduisit dans sa chambre où, après avoir esté quelques temps, Monseigneur le mena dans son cabinet où ils demeurerent debout et couverts, et lorsque le roy se retira, Monseigneur le reconduisit jusques au lieu où il l’avoit receu.
Le roy d’Angleterre alla aussy visiter les ducs de Bourgogne, d’Anjou et de Bery, Monsieur et Madame, et de là revint à Saint Germain, aiant trouvé à son passage tous les gardes tambours battant.
Le 9, Monseigneur le Dauphin ala [à] Saint Germain rendre visite au roy et à la reyne d’Angleterre. Il commença par le roy, qui le receut à la porte de sa petite chambre. Ils ne s’assirent et ne se couvrirent point. Monseigneur se retirant, le roy le reconduisit jusques au lieu où il l’avoit pris. De là, Monseigneur passa par un cabinet pour aller à l’appartement de la reyne. La reyne fit quelques pas pour aller au devant de luy, luy fit donner un fauteuil qu’on plaça au dessus du sien. Après la conservation qui dura peu, Monseigneur prenant congé de la reyne, fit les mesmes pas qu’elle avoit fait à sa reception.
Le 10, Madame, Mademoiselle, madame la grande duchesse, madame de Guise se rendirent à Saint Germain sur les trois heures. Elles allerent d’abord voir le roy d’Angleterre qui les baisa. Elles visiterent ensuitte la reyne d’Angleterre, qui les baisa aussy. Sa Majesté britanique, apres avoir pris un fauteuil, en fit donner un à Madame [f. 485] et des sieges playans aux trois princesses.
Le 11, mesdames les princesses du sang rendirent les mesmes devoirs au roy et à la reyne. Elles eurent les mesmes honneurs que Mademoiselle.
Ce mesme jour, madame la princesse de Lisbonne avec mesdemoiselles de Lisbonne et Commercy, ses filles, la princesse d’Arcourt et la princesse de Soubise, mesdames les duchesses de Chevreuse, de Saint Simon, de Beauviliers, vinrent voir la reyne. On donna à ces dames des sieges playans. Elles avoient pretendu d’estre baisées de la reyne, mais la reyne leur fit dire avant leur visite qu’elles pouvoient choisir ou estre traittées selon le ceremonial anglois, qui alloit à les baiser seulement, ou selon le ceremonial françois, qui est d’estre assise sur des sieges playans et d’avoir l’entrée au château pour leurs carrosses. Pendant que ces dames estoient au cercle de la reyne, le roy survint, qui les salua toutes et les baisa, commençant par les princesses que le sieur de Saint Viance luy noma.
Le 13, sur les unze heures, monsieur Boucherat, chancelier, accompagné des sieurs Courtin, du Harlay, du comte d’Avaux, conseillers d’Estat, et de quelques maistres des requestes, alla comme particulier à Saint Germain voir le roy d’Angleterre, à qui il fit un compliment et luy presenta ensuitte les personnes qui l’avoient accompagné.
A midy, Monsieur vint rendre visite au roy d’Angleterre. Le roy, qui estoit dans sa petite chambre, ne fit qu’un pas ou deux pour le [f. 458v] recevoir et conserva la main sur luy. Monsieur s’excusa sur son indisposition d’avoir tant tardé à le venir voir. Pendant tout le temps de la visite, ils demeurerent l’un et l’autre debout et decouverts, et lorsque Monsieur prit congé de luy, le roy ne le reconduisit point. Monsieur alla aussy chez la reyne, Sa Majesté britanique, après avoir pris un fauteuil qu’on plaça vers le milieu du lict, en fit donner un à Monsieur, qu’on mit au dessous du sien. Monsieur s’assit sans se couvrir. La conversation dura peu. Le roy et la reyne n’avoient pas encore esté à la messe, il estoit tard. Monsieur se leva, le roy entra dans l’instant, la reyne et Monsieur se separerent, Monsieur pour aller voir le prince de Galles. Alors le roy donna la main à la reyne pour la conduire à la chapelle dans une tribune où, l’ayant laissée, descendit en bas entendre la messe, estant accompagné des gardes du corps du Roy. Après la messe, il remonta à la tribune reprendre la reyne.
Le roy et la reyne disnerent en public avec les mesmes ceremonies qu’on observe pour le Roy, le maistre d’hostel ayant son baston, l’essay se faisant des viandes, la nef au bout de la table, et à chaque couvert un cadenas. Pendant le disner, la duchesse de Nevers et quelques autres duchesses vinrent, à qui on donna des sieges playans.
Apres le disner, monsieur le Prince, monsieur [f. 486] le Duc, monsieur le prince de Conti, monsieur le duc du Maine, et monsieur le comte de Thoulouze, visiterent le roy. Sa Majesté britanique les receut debout sans faire aucun pas. Monsieur le Prince les presenta tous. Le roy se couvrit et les princes se couvrirent et demeurerent couverts pendant tout le temps qu’ils furent ensemble. La visite finie, les princes se retirerent et le roy demeura en sa place.
Ces princes visiterent la reyne, qui estoit assise dans un fauteuil. Elle se leva, les baisa tous, et leur fit donner des sieges playans. Mais comme la reyne avoit à aller à Versailles, ils demeurernt peu à leur visite. Lorsqu’ils se leverent, la reyne se leva mais ne fit aucun pas pour les conduire. Tous ces princes passerent dans l’appartement du prince de Galles.
La reyne partit sur les trois heures de Saint Germain. Elle monta dans un carrosse du corps du Roy, un exempt et vingt gardes du corps la suivoient. Elle trouva en arrivant à Versailles la garde françoise et suisse sous les armes, tambours battant, à la porte les gardes de la porte, les gardes du grand prevost et les Cent Suisses sous les armes dans la cour. Sa Majesté britanique descendit au bas de l’escalier du petit apartement. Le Roy la receut au haut de l’escalier et la conduisit au salon, luy fit donner un fauteuil et en prit un qu’on mit au dessous du sien. Sa visite faite, le Roy la conduisit par la galerie chez madame la Dauphine, qui la receut à l’entrée de son [f. 486v] appartement. Le Roy, les ayant mis ensemble, les quitta. Madame la Dauphine presenta à la reyne monsieur le duc de Bourgogne, le duc d’Anjou et le duc de Bery. Sa Majesté les baisa tous. L’on prit des fauteuils. La reyne se mit au milieu, à la place d’honneur, ayant à sa droite madame la Dauphine et à sa gauche monsieur le duc de Bourgogne, monsieur le duc d’Anjou au dessous de madame la Dauphine et le duc de Bery au dessous de monsieur le duc de Bourgogne, Madame au dessous de monsieur le duc d’Anjou. Le cercle fut grand et remply de princesses et de duchesses à qui on donna des sieges playans. La visite dura plus d’une demie heure, apres laquelle la reyne alla voir monseigneur le Dauphin, estant reconduite par madame la Dauphine jusqu’à la salle des gardes, où elle n’entra pas. Monseigneur receut la reyne au mesme lieu qu’il avoit receu le roy et la reconduisit apres sa visite au mesme endroit. De chez Monseigneur, elle alla voir messeigneurs les ducs de Bourgogne, d’Anjou et de Bery dans leur appartement, et ensuitte Monsieur et Madame qui l’attendoient chez eux.
Depuis, les roys se sont veus familierement sans aucune ceremonie.
Monsieur de Chartres n’a pas veu en visite le roy. Mademoiselle d’Orleans, qui faisoit difficulté [f. 487] au commencement de visiter le roy et la reyne, les a veu depuis avec madame la grande duchesse et madame de Guise.
Le sieur de Bonneuil, introducteur des ambassadeurs, demanda au roy d’Angleterre audience pour messieurs les ambassadeurs de Venise, de Savoye et de Malte, qui, s’estant rendus à Saint Germain au jour qu’on leur avoit marqué, on leur dit que le roy les recevroit en particulier, dans son cabinet, sans les faire couvrir, à quoy les ambassadeurs ne pouvant consentir, ils ne le virent point.
Le roy ne creut pas devoir leur donner une audience publique. Il n’avoit pas voulu recevoir de complimens d’aucun corps du royaume.
Le roy d’Angleterre partit de Saint Germain le dernier de fevrier 1689 pour aller en Irlande. »

Description du petit parc de Saint-Germain-en-Laye, par Antoine, porte-arquebuse du roi

« [f. 32] Estat present du petit parc de Saint Germain en Laye au commencement de l’année 1686
Led. parc contient la quantité de quatre cent seize arpens quatorze perches tant en bois de futaye, routes, places vuides, la grande terrasse que la maison et jardin du chasteau du Val, lesquels sont figurez sur la carte avec l’explication de la nature, qualité et quantité de bois et terrain qui se trouvent dans chaque endroit, le tout cotté par ciffres conformément au present estat.
Premierement, à l’entrée dud. parc tenant au jardin,

  1. Futaye en retour contenant vingt deux arpens quatre vingt seize perches un quart
    Cette futaye est toute morte en cime et quelques arbres en racine, laquelle deperit tous les jours, estant sur son retour. Il seroit necessaire, pour l’ornement dud. parc, de l’abattre pendant qu’elle a encore un peu de vie pour repeupler ce canton d’un nouveau [f. 32v] bois qu’on laisseroit revenir à la suitte des temps en haut recru, qui seroit plus agréable à voir que ces bois secs.
  2. Futaye sur le retour contenant dix arpens cinquante perches
    Cette futaye est aussy en retour, mais il y a plus d’arbres vifs que dans la partie cy devant. Il se trouve vers le bout du mail, du costé du Val, quelques jeunes chesnes et charmes qui renouvellent ce canton, lesquels font un assez beau couvert.
  3. Jeune futaye de bonne essence contenant cent soixante sept arpens cinquante cinq perches
    Cette futaye est garnie de plus des trois quarts de charmes et d’érables, et le surplus de chesne, laquelle est fort eslevée mais plus dans le fond du costé du mur du parc que vers la terrasse. Elle est de fort bonne essence, faisant un agréable couvert, s’y trouvant très peu d’arbres morts en cime et en racine.
  4. La grande terrasse contenant, [f. 33] y compris deux vuides entre icelle et la futaye de [vide]
  5. Futaye moderne contenant vingt trois arpens soixante dix perches
    Cette futaye est meslée de chesne et de charme par endroits et dans d’autres tous chesnes, dont une partie sont morts en cime, et particulièrement du costé de l’octogone où il y a quantité d’arbres morts en racine.
  6. Ancienne futaye contenant seize arpens cinquante cinq perches
    Cette futaye est plantée de chesne d’une assez belle hauteur, et particulierement vers le fonds, meslée de quelques charmes par endroits, le tout de bonne essence à la reserve de quelques arbres morts en cime.
  7. Grand vuide contenant [vide]
    Ce vuide est une place deserte de bois tenant au chasteau du Val.
  8. Le chasteau et jardin du Val contenant [vide]
    [f. 33v] 9. Haute futaye contenant soixante onze arpens soixante cinq perches
    Cette futaye est passablement peuplée et meslée d’arbres vifs, de morts en cime, et d’autres en racine, tout chesnes, ayant très peu d’autres bois. Les arbres sont d’une belle hauteur, et de moyenne grosseur.
  9. Vieille futaye sur le retour contenant vingt sept arpens
    Cette futaye est une des plus anciennes de la forest, dont la plus grande partie des arbres sont morts en cime, en cœur et en racine, lesquels n’ont pas beaucoup de hauteur, mais ils sont passablement gros et peu garnis, faisant de grandes clairières où il n’y a rien. »

État des logements au château de Saint-Germain-en-Laye

« Du 25e febvrier 1685
Du 14e mars 1685
Logement du chasteau de Saint Germain, ce qui est fait de neuf y estant compris.

Caves
Un degré
13 caves dont 4 grandes et le reste fort petit.

Offices au rez de chaussée des caves
Premier pavillon à gauche en entrant par la cour des cuisines
Un degré
A. Gobelet de Monseigneur le Dauphin, 2 pieces à cheminée
Une petite porte qui entre dans le fossé.

2e pavillon
Un degré
B. Gobelet du Roy, 3 pieces dont 2 à cheminée et la 3e tres petite sans cheminée
Petit degré

3e pavillon
Un degré
C. Gobelet de la Reine, 3 pieces dont 2 à cheminée

4e pavillon
Un degré
D. Gobelet de Madame la Dauphine, 3 pieces dont 1e à cheminée

5e pavillon
Un degré
E. Bouche de la Reine, 5 pieces dont 3 à cheminée

Au rez de chaussée de la cour commençant à gauche en entrant par la cour des cuisines
Grande porte
Un degré rond qui va jusqu’au haut du chasteau

  1. Le chapelain, 5 pieces scavoir 3 par bas dont 1e à cheminée et 2 entresols dont 1 à cheminée
  2. M. de Chamarande, 5 pieces dont 3 à cheminée compris 1 entresol sans cheminée
    Petite porte avec pont-levis
    Un degré qui descend aux offices
  3. Le concierge, 9 pieces dont 3 à cheminée, compris 4 entresols sans cheminée
  4. M. de Vivonne, 5 pieces dont 3 à cheminée
  5. Madame de Thyange, 5 pièces dont 2 à cheminée
  6. M. de la Feuillade, 5 pièces dont 2 à cheminée compris 1 entresol sans cheminée
    Grand degré
  7. Premier maistre d’hostel du Roy et le chambelan, 6 pièces dont 2 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
  8. Le grand maistre, 3 pièces dont 1e à cheminée, compris 1 entresl sans cheminée
    Un degré rond qui va jusque au haut du chasteau
  9. Premier gentilhomme de la chambre, 5 pièces dont 2 à cheminée
  10. M. le Premier, 7 pièces, scavoir 5 par bas dont 3 à cheminée et 2 entresols dont 1 à cheminée
    Un petit degré qui va jusque en haut derriere l’appartement du Roy
    Petite porte avec pont levis
    Un petit degré qui descend aux offices
  11. Capitaine des gardes du corps en quartier, 6 pieces dont 4 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  12. Capitaine des gardes de la porte, 8 pièces dont 2 à cheminée, compris 3 entresols sans cheminée
  13. M. le Grand, 6 pièces dont 4 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
  14. Le conseil, 4 pièces dont 1e à cheminée
    Un grand degré
  15. Madame de Crequy, 7 pieces dont 2 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Vestibule
    Grande porte du costé du jeu de paulme
  16. Premier aumosnier, 4 pieces dont 2 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  17. Les ambassadeurs, 6 pièces dont 2 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Un petit degré qui va jusque au haut du chasteau, 1e très petite piece sans cheminée
  18. M. le duc du Lude, 6 pieces dont 2 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Chapelle a costé de laquelle il y a un degré qui va au premier estage
    A costé de la sacristie de la chapelle, 2 chambres sans cheminée pour le predicateur et qui serviront aux deux prestres qui sont avec le chapelain.
    Lieux communs
    Un degré long qui va de fond en comble
    Petite cour
    F. Bouche du Roy, 4 pieces dont 3 à cheminée
    Un degré rond qui va jusque au haut du chasteau
  19. Apotiquaire du Roy, 4 pieces sans cheminée compris 2 entresols sans cheminée
  20. Apotiquaire du Roy, 2 pieces dont 1e à cheminée compris 1 entresol sans cheminée
    Corps de garde des gardes de la porte, 2 pieces dont 1e à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée

Premier estage, commançant à gauche
Un degré rond

  1. Mademoiselle, 6 pieces dont 4 à cheminée, compris 1 petit entresol sans cheminée
  2. Mademoiselle, 6 pieces dont 3 à cheminée, compris 2 entresol sans cheminée
    Un petit degré qui va du rez de chaussée au premier estage
  3. M. de Louvois, 11 pieces, dont 3 à cheminée, compris 5 entresols sans cheminée
  4. M. de Louvois, 10 pieces dont 3 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Grand degré
  5. M. le maréchal de Villeroy, 12 pieces dont 3 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Grand degré
  6. M. le Prince, 10 pieces dont 3 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
  7. M. le Duc, 4 pieces à cheminée
    Un petit degré
  8. Madame de Montespan, 20 pieces dont 8 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Un degré long
  9. M. le duc du Mayne, 5 pieces dont 2 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Un degré
  10. Dame d’honneur de madame la Dauphine, 7 pieces, dont 4 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
    Un degré long
    Chapelle. 2 petites pieces sans cheminée dont 1 entresol
  11. M. l’archevesque de Rheims, 5 pieces dont 2 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Un degré long
    Chapelle
  12. Officiers des gardes du corps, 2 pieces sans cheminée
  13. Officiers des gardes du corps, 1 piece sans cheminée
    Soufflets des horgues. 1e tres petite piece sans cheminée.
    Un degré long
  14. Madame la princesse de Conti, 5 pieces dont 3 à cheminée
  15. M. le prince de Conti, 5 pieces dont 2 à cheminée
    Petite cour
    Un degré rond
  16. M. le cardinal de Bouillon, 9 pieces dont 4 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  17. Filles d’honneur de madame la Dauphine, 6 pieces dont 1e à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  18. Filles d’honneur de madame la Dauphine, 4 pieces dont 1e à cheminée, compris 1 entresols sans cheminée

Deuxiesme estage, commençant à gauche
Un degré rond

  1. Madame la Dauphine, 5 pieces à cheminée
  2. Monseigneur le Dauphin, 5 pieces dont 4 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Grand degré
  3. Le Roy, 11 pieces dont 6 à cheminée, compris 3 entresols dont 2 à cheminée
    Un petit degré qui va de bas en haut
    Un degré moyen rond
  4. La Reine, 11 pieces dont 6 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Un grand degré
    Un petit degré long
  5. Enfants de France et leur gouvernante, 7 pieces dont 6 à cheminée, compris 1 entresol à cheminée
  6. Enfants de France et leur gouvernante, 3 pieces à cheminée
    Un degré long
  7. Madame de Guise, 7 pieces dont 6 à cheminée

Entresols sur les n° 43, 44 et 45
Un degré long

  1. Madame la nourice, 10 pieces dont 2 à cheminée
  2. Enfants de France et leur gouvernante, 6 pieces dont 4 à cheminée
    Un degré long
  3. Madame de Soubise, 6 pieces dont 5 à cheminée
  4. 2 pieces dont 1e à cheminée

Continuation du deuxiesme estage
Chapelle
Un degré long

  1. Pour habiller les danceurs, 3 pieces dont 2 à cheminée
    Petite cour
    Un petit degré
    Salle des comedies
    Un moyen degré long
    Entresols au dessus du n° 50
  2. M. de Montauzier, 7 pieces dont 1e à cheminée
  3. Madame d’Uzès, 3 pieces à cheminée
    Cour
    Un petit degré

Troisiesme estage, commençant à gauche
Un degré rond

  1. Madame la marquise de Rochefort, 7 pieces dont 5 à cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  2. Prère, femme de chambre de madame la Dauphine, 4 pieces dont 3 à cheminée, compris 1 entresols sans cheminée
  3. M. de Seignelay, 13 pieces dont 10 a cheminée, compris 7 entresols dont 5 à cheminée
  4. M. le controlleur general, 16 pieces dont 5 à cheminée, compris 8 entresols dont 2 à cheminée
    Grand degré. 1 petit entresol sans cheminée sur le degré
  5. M. de Bouillon, 10 pieces dont 2 à cheminée, compris 5 entresols sans cheminée
  6. Madame de Maintenon, 11 pieces dont 7 à cheminée, compris 6 entresols dont 3 à cheminée, desquels il y en a 3 à l’estage du plain pied de la terrace
    Un petit degré
  7. Le Roy, 5 pieces dont 3 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée à l’estage du plain pied de la terrace
    Un degré rond
  8. Bontemps, 12 pieces dont 7 à cheminée, compris 7 entresols dont 4 à cheminée
  9. M. de la Rochefoucault, 11 pieces dont 6 à cheminée, compris 7 entresols dont 3 à cheminée, desquels il y en a 3 a l’estage du plain piedde la terrace
  10. Garderobbe du Roy, 9 pieces dont 5 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
    Un grand degré
    Un degré long
  11. Me de la Garderobbe, 7 pieces dont 4 à cheminée, compris 4 entresols dont 2 à cheminée
  12. Madame de la Valiere, 7 pieces dont 2 à cheminée, compris 4 entresols dont 1 à cheminée
  13. Premier medecin de la Reine, 9 pieces dont 4 à chbeminée, compris 5 entresols dont 2 à cheminée
  14. M. le grand prevost, 7 pieces dont 2 à cheminée, compris 4 entresols dont 1 à cheminée
  15. Madame de la Vieuville, 8 pieces dont 5 à cheminée, compris 4 entresols dont 2 à cheminée
    Un degré long
  16. Grand maréchal des logis, 5 pieces dont 3 à cheminée, compris 1 entresol sans cheminée
  17. Capitaine des Cent Suisses, 5 pieces dont 2 à cheminée
  18. Garde meuble au dessus de la chapelle
    Un degré long
  19. M. Mansart, 7 pieces dont 2 à cheminée, compris 3 entresols sans cheminée
  20. M. Roze, 6 pieces dont 1e a cheminée, compris 2 entresols sans cheminée
  21. M. de Joyeux, 4 pieces dont 3 à cheminée, compris 1 entresols sans cheminée
    Petite cour
    Un degré petit
    Salle des comedies

Plain pied des voultes en terrace, commançant à gauche
Premier pavillon
Un moyen degré rond
Un petit degré

  1. M. le Major, 5 pieces dont 3 à cheminées, compris 2 entresols dont 1 à cheminée
  2. 5 pieces dont 2 à cheminée
  3. Gardrobbe de monseigneur le Dauphin, 3 pieces dont 2 à cheminée

2e pavillon
Il y a deux pieces marquées au 59 qui sont de l’appartement du Roy du 3e estage
Sur les voutes
Il y a trois pieces marquées au n° 58 qui sont marquez cy devant à l’appartement de madame de Maintenon au 3e estage
Il y a trois pieces marquées 65 qui sont marquez cy devant à l’appartement de M. de la Rochefoucauld au 3e estage

3e pavillon

  1. Premier medecin du Roy, 7 pieces dont 4 à cheminée

4e pavillon
Un degré

  1. M. de la Vienne, 4 pieces dont 3 à cheminée
  2. Mademoiselle Bessola, 5 pieces dont 2 à cheminée
    Sur les voutes
  3. M. de Nyert, 3 pieces dont 1 à cheminée

5e pavillon
Un degré long

  1. Garde meuble, 2 pieces sans cheminée
  2. Le père de la Chaize, 3 pieces dont 2 à cheminée
    Petite cour
    Petit degré »

Maison du Roi (Ancien Régime)

Récit par le maître des cérémonies Nicolas Sainctot de l’audience donnée par le roi à Saint-Germain-en-Laye à l’ambassadeur du roi du Maroc

« [f. 213v] Audience donnée à Saint Germain à Hadgi Mehemed Thummin, gouverneur de Thetouen, ambassadeur de Mula Ismaël, roy de Maroc et de Fez, 1682
On douta de la manière dont on recevroit cet ambassadeur. Le premier ordre fut qu’il seroit receu comme les Moscovites [f. 214] l’avoient esté, mais depuis il fut arresté qu’il ne seroit point traité le jour de son arrivée à Paris à l’hostel des Ambassadeurs par un maistre d’hostel ny par les officiers du Roy, qu’il n’auroit point le jour de son audience de marechal de France pour l’accompagner, que le sieur de Bonneuil l’iroit seulement prendre dans les carrosses du Roy et de la Royne, qu’à son arrivée à Saint Germain il trouveroit dans l’avant cour du chasteau les compagnies des gardes françoises et suisses en hayes sans armes, que les gardes de la porte, ceux de la prevosté seroient à leurs postes ordinaires sans armes aussy, les Cens Suisses sur les degrés ayant derriere eux leurs halebardes, les gardes du corps sans armes dans leurs salles et que le capitaine des gardes ne le recevroit point à l’entrée de la salle, ny ne les conduiroit point à l’audience.
Le 4 janvier, le sieur de Bonneuil l’alla prendre à Paris dans les carrosses du Roy et de la Reyne, l’amena à Saint Germain et le conduisit à l’audience. [f. 214v] Le Roy estoit sur l’estrade de sa grand chambre, assis. Voyant l’ambassadeur, il se découvrit et ne se leva point de son fauteuil. L’ambassadeur s’approcha de la balustrade, fit de profonds saluts en la maniare des nations du Levant, et dit :
Empereur de France Louis 14, le plus grand de tous les empereurs et roys chrestiens qui ayent jamais esté et qui seront, l’empereur mon maistre, ayant entendu parler de toutes les grandes actions que Votre Majesté a fait dans l’Europe, comme d’avoir à la teste de ses armées conquis des royaumes, gagné un grand nombre de batailles et comme un lion vaincu tous ses ennemis, portant partout la terreur et l’effroy au travers de toutes sortes de dangers, toutes ses grandes actions ont tant donné d’admiration et d’estime à l’empereur mon maistre pour Votre Majesté qu’il a cru qu’à la conqueste du royaume de Fez, de Marocq, de Ris, des Arbousemes, de Tetouan, de Salé, Descasacq et la [f. 215] gloire d’un grand nombre de batailles, qui l’ont rendu le plus grand et le plus vaillant de l’Afrique, il faloit adjouter, pour le rendre content et glorieux, la paix avec Vostre Majesté. C’est pour cela qu’il m’envoye ambassadeur vous la demander.
La harangue, qu’il fit en arabe, fut interpretée par le sieur Dipy, interprete du Roy. Le Roy y ayant respondu favorablement, l’ambassadeur luy presenta sa lettre de creance, que le Roy remit entre les mains de M. de Croisi. On avoit cru que l’ambassadeur la devoit donner par respect à M. de Croisi qui l’auroit mis ensuitte entre les mains du Roy.
L’audience finie, le sieur de Bonneuil le reconduisit dans la salle de descente, d’où on le vint prendre à l’heure de disner pour le conduire à la table du grand chambellan.
Le cinq, il se rendit chez M. de Croisi, qui avoit esté nommé commissaire avec le marquis de Seignelay. Ny l’un ny l’autre ne luy donnerent la main.
[f. 215v] Ce jour là mesme, sur le soir, il fut conduit à la salle des ballets et vit l’opera d’Atis qu’on representoit devant le Roy. […]
[f. 216] Audience de congé donnée à Saint Germain à l’ambassadeur de Marocq le 10 février 1682
L’ambassadeur fut receu à sa dernière audience comme il l’avoit esté à la premiere. La garde ordinaire du regiment des gardes françoises et suisses estoient sans armes et en haye, comme des gens qui se rangent pour voir passer des [f. 216v] estrangers, et les gardes de la porte, ceux de la prevosté et les Cent Suisses en tocquent de velours occuperent les postes qu’ils prennent ordinairement aux occasions de ceremonies. »

Quittance du capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Nous Henry de Daillon, duc du Lude, conseiller du Roy en ses conseils, chevalier des ordres de Sa Majesté, grand maitre et capitaine general de l’artillerie de France, lieutenant des camps et armées du Roy, colonel du regiment de ses fuseiers, gouverneur et capitaine de Sainct Germain en Laye, La Muette, Saincte James, ville et ponts de Poissy, des environs de Versailles et lieux en despandants, confessons avoir receu de me [vide] la somme de vingt deux livres seze sols deux deniers laissée en fond dans l’estat des charges de la ferme generalle des Domaines de France pour une année des gages à nous ordonnez par Sa Majesté comme capitaine du chasteau de Sainct Germain en Laye, ladicte année escheue le dernier decembre mil six cens quattre vingts un, de laquelle somme nous quittons ledict sieur [vide] et tous autres. Faict à Paris le XXVIe jour de janvier mil six cens quattre vingts deux.
Le duc du Lude »

Quittance du portier du château de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Nous Henry de Daillon, duc du Lude, conseiller du Roy en ses conseils, chevalier des ordres de Sa Majesté, grand maitre et capitaine general de l’artillerie de France, lieutenant general des camps et armées du Roy, colonel du regiment de ses fuzilliers, gouverneur et capitaine de Sainct Germain en Laye, La Muette, Saincte James, ville et ponts de Poissy, des environs de Versailles et autres lieux en despandants, confessons avoir receu de me [vide] la somme de vingt deux livres laissée en fond dans l’estat des charges de la ferme generalle des Domaines de France pour une année des gages à nous ordonnez par Sa Majesté comme portier du chasteau de Sainct Germain en Laye, ladicte année escheue le dernier decembre mil six cens quattre vingts un, de laquelle somme nous quittons ledict sieur [vide] et tous autres. Faict à Paris le XXVIe jour de janvier mil six cens quattre vingts deux.
Le duc du Lude »

Récit par le maître des cérémonies Nicolas Sainctot de la réception du dauphin dans l’ordre du Saint-Esprit au Château-Vieux

« [f. 209] Ceremonies observées lorsque le Roy fit monseigneur le Dauphin chevalier du Saint Esprit, 1682
Le premier jour de l’an, le Roy voulut conferer l’ordre du Saint Esprit à monseigneur le Dauphin. Il luy avoit envoyé en naissant le cordon et la croix du Saint Esprit, suivant en cela l’usage qui se pratique pour tous les Enfans de France, mais ces marques exterieures ne l’agregeant point à l’ordre, il le fit chevalier dans toutes les formes.
Ce mesme jour, monseigneur le Dauphin fit ses devotions de grand matin et communia par les mains du cardinal de Bouillon, grand aumosnier de France et grand aumosnier des ordres du Roy. Ensuitte, il vint chez luy se vestir de l’habit de novice, scavoir d’un pourpoint de toile d’argent, de chausses troussées de toile d’argent et de bas de soye de gris de perle, se chaussa d’escarpins de toile d’argent, avec des mules de velour noir, prit un capot [f. 209v] de velours noir doublé d’une toile d’argent, et mit une tocque de velour noir avec le bord retroussé d’un bouquet de plusieurs plumes blanches, au milieu desquelles estoit une egrette d’heron. Et à cet habit, qui est l’habit ordinaire des novices, il avoit fait ajouter des diamans en plusieurs endroits.
Sur les dix heures, monseigneur le Dauphin, precedé du sieur de Mesme, prevost et grand maistre des ceremonies de l’ordre, se rendit dans l’appartement du Roy. Le Roy aussytost fit entrer dans son cabinet les commandeurs et les officiers de l’ordre, où, selon les formes ordinaires, on arresta que monseigneur le Dauphin seroit receu chevalier.
Après une deliberation, monsieur le Duc, nommé pour parrain de Monseigneur, le conduisit dans le cabinet du Roy. Le grand maistre des ceremonies, le herault et l’huissier marchand devant luy.
Monseigneur, s’estant approché du Roy, se mit à genous sur un carreau pour recevoir l’ordre de Saint Michel, qu’il faut recevoir avant que d’entrer en celuy du Saint Esprit. Alors le Roy tira son espée et luy en donna un [f. 210] coup sur chaque epaule en disant : par saint Geroges et par saint Michel, je te fais chevalier. On employe le nom de saint Georges avec celuy de saint Michel parce que saint Georges est l’ancien patron des chevaliers.
Cette ceremonie finie, on marcha à la chapelle du viel chasteau en cet ordre :
L’huissier de l’ordre
Le herault de l’ordre
Le grand maistre des ceremonies, ayant à sa droite le marquis de Seignelay, grand tresorier de l’ordre, et à sa gauche le marquis de Chasteauneuf, secretaire de l’ordre.
Ensuitte marchoit seul le marquis de Louvois, chancelier de l’ordre.
Après quoy venoient les commandeurs, deux à deux, en cet ordre :
A droit estoient :
Le marquis de Gamache
Le marquis de Beringhen
Le duc de Saint Agnan
Le duc de Crequy
Le duc de Luynes
Le duc de Saint Simon
A gauche estoient :
Le marquis de Bethune
[f. 210v] Le duc de Montausier
Le duc du Lude
Le mareschal de Nouaille
Le duc de Chaulnes
Le duc d’Anguien seul
Monsieur seul
Monseigneur le Dauphin seul
Deux huissiers de la chambre du Roy portant leurs masses precedent le Roy.
Le Roy
A sa gauche, un peu devant, le marquis de Tilladet, capitaine des Cent Suisses
A sa droite, un peu derriere, le grand aumosnier en camail et en rochet
Le duc de Noailles, capitaine des gardes, derriere le Rot, ayant à sa droite le duc d’Aumony, premier gentilhomme de la chambre, et le duc de de la Rochefoucault, grand maistre de la garde robe, à sa gauche.
Le Roy passa par la salle des gardes, par le grand escallier, et par la cour du château. Les gardes du corps estoient en haye et sous les armes dans tous ces lieux, et les Cent Suisses aussy, dont les tambours battirent jusques à ce que il fut en sa place dans la chapelle.
Le Roy, apres avoir salué l’autel, se plaça dans son fauteuil posé sur le [f. 211] marchepied de son prie Dieu. Monseigneur le Dauphin se mit à droit sur un siege playant, Monsieur à sa gauche sur un siege playant, et monsieur le Duc hors du marchepied, sur un siege playant, les chevaliers à droit et à gauche sur des bancs.
Les officiers qui estoient demeurez debout à droit, proches leurs places, s’advancerent au milieu de la chapelle, saluerent l’autel et le Roy, puis, se tournant, saluerent la Reine qui estoit dans une tribune pour voir la ceremonie. Ensuitte, ils saluerent les chevaliers à droit et à gauche. Ce qu’estant fait, ils vinrent s’assoir sur des escabaus posés à droit, celuy de l’huissier vers l’hautel, celuy du herault un peu plus esoigné de l’autel, ceux du grand maistre des ceremonies, du grand tresorier et du secretaire de l’ordre sur une mesme ligne en s’aprochant du Roy, et celuy du chancelier plus pres de sa personne.
Ces saluts estoient inutils en ce temps là. Il faloit qu’après les avoir faits, il [f. 211v] s’ensuivit quelque action de ceremonie. Mais d’attendre que tout le monde soit entré pour le saluer, voilà ce qui me parroist à contre temps. Les officiers devoient, en entrant dans l’eglise, saluer le saint sacrement, c’est un respect qu’on luy doit, saluer la chaise du Roy, on salue son lict et celuy de la Reyne en entrant dans leurs chambres, et ils devoient ensuitte saluer la Reyne.
L’archevesque d’Auch, vestu pontificalement, vint s’agenouiller au pied de l’autel, d’où il commença le Veni Creator que la musique de la Chapelle continua.
A la fin de l’hymme, ce prelat salua l’autel, donna de l’eau benite au Roy, et commença ensuitte la messe.
A l’offerte, les officiers firent les mesmes saluts qu’ils avoient desja faits et, s’estant rangés, le grand maistre des ceremonies alla advertir le Roy par un salut particulier de venir à l’offrande. Il en fit un aussy à monseigneur le Dauphin, et un à Monsieur, pour les advertir d’accompagner le Roy.
[f. 212] Le Roy, s’estant aproché des marches de l’autel, baisa la patene et offrit le cierge que monseigneur le Dauphin lui presenta, et les ecus d’or que Monsieur luy donna, Monseigneur et Monsieur ayant receu des mains du grand maistre des ceremonies le cierge et les ecus d’or, dont le nombre est tousjours egal à celuy des années du Roy.
Après l’offrande, le Roy, retournant à son prie Dieu, fit un salut à l’autel, un à la Reine, et un de chaque costé pour les chevaliers.
A l’Agnus Dei, le grand aumosnier presenta au Roy la Paix à baiser, que le soudiacre luy apporta.
Sur la fin de la messe, les officiers firent ensemble les reverences, et le grand maistre des ceremonies fit un salut particulier au Roy pour l’advertir de se rendre au trosne qu’on luy avoit preparé à gauche, proche l’autel du costé de l’evangile.
Le Roy sortit de sa place, fit les [f. 212v] saluts, alla au trosne precedé des officiers de l’ordre et suivy du capitaine de ses gardes, du premier gentilhomme de sa chambre et du grand maistre de la garderobe, s’asit dans son fauteuil sous un dais et mit son chapeau.
Le grand aumosnier se mit derriere le Roy, le chancelier à droit avec le livre des Evangiles, le grand tresorier à costé du chancelier tenant le colier de l’ordre et le cordon bleu, le secretaire de l’ordre à gauche du Roy avec l’acte de serment, le herault et l’huissier au bas des marches du trosne.
Pendant que ces officiers prenoient leurs places sur le trosne, le grand maistre des ceremonies salua monseigneur le Dauphin pour luy marquer qu’il estoit temps de s’aprocher du Roy, Monsieur en particulier et monsieur le Duc pour les advertir tous deux d’accompagner Monseigneur.
Monseigneur le Dauphin, Monsieur et monsieur le Duc firent [f. 213] les reverences, s’approcherent du Roy. Monseigneur se mit à ses pieds sur un carreau de velour violet, Monsieur et monsieur le Duc se tenant debout à droit et à gauche, et le grand maistre des ceremonies prenant sa place à gauche, entre le Roy et le secretaire de l’ordre.
Le Roy, ayant pris du chancelier le livre des Evangiles, monseigneur le Dauphin mit la main dessus le livre, receut en mesme temps le serment, qu’il signa, la plume et l’acte de serment luy ayant esté presentés par le secretaire de l’ordre. Ce qu’estant fait, le sieur Gitonneau, premier valet de garderobe, estant de service aupres de monseigneur le Dauphin, luy osta le capot et le Roy luy mit le cordon bleu en luy disant : Recevés de notre main le colier de notre ordre du benoist Saint Esprit, au nom du père, du fils et du saint Esprit, et il luy mit le manteau et le colier de l’ordre.
Cette ceremonie finie, monseigneur [f. 213v] le Dauphin, se relevant, salua le Roy, demeura proche de luy, et les officiers descendirent de leur place, saluerent l’autel, le Roy, la Reine et les chevaliers. Alors, on commança à marcher dans l’ordre qu’on avoit gardé en venant et l’on alla dans l’appartement du Roy où, monseigneur le Dauphin l’ayant laissé, il retourna dans le sien precedé du grand maistre des ceremonies, du herault de l’ordre et de l’huissier de l’ordre. »

Quittance du capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Nous Henry de Daillon, duc du Lude, conseiller du Roy en ses conseils, chevalier des ordres de Sa Majesté, grand maitre et capitaine general de l’artillerie de France, lieutenant general des camps et armées du Roy, colonel du regiment de ses fuzilliers, gouverneur et capitaine de Sainct Germain en Laye, La Muette, Saincte James, ville et ponts de Poissy, des environs de Versailles et lieux en despandants, confessons avoir receu de me [vide] la somme de deux cens soixante seze livres seze sols quattre deniers laissée en fond dans l’estat des charges de la ferme generalle des Domaines de France pour une année des gages à nous ordonnez par Sa Majesté comme capitaine et gouverneur dudict Sainct Germain en Laye, ladicte année escheue le dernier decembre mil six cens quattre vingts un, de laquelle somme nous quittons ledict sieur [vide] et tous autres. Faict à Paris le vingt sixe jour de janvier mil six cens quattre vingts deux.
Le duc du Lude »

Récit par le maître des cérémonies Nicolas Sainctot de l’audience donnée par le roi à Saint-Germain-en-Laye au recteur de l’université de Paris

« [f. 217] Audience donnée à Saint Germain en Laye à l’université de Paris, 1682
Le 27 février, l’université se rendit à Saint Germain chez le duc de Montausier, en attendant l’heure de l’audience.
Je conduisis le recteur chez le Roy. Il estoit precedé de ses huissiers et suivi de cinquante supots. Les huissiers entrerent dans la chambre, la masse baissée, et se rangerent dans un coin vers une des fenestres. Le recteur fut receu à 4 ou 5 pas de la porte en dedans par le marquis de Seignelay qui, après s’estre mis à sa droite, le presenta au Roy.
Le Roy estoit assis et couvert. Voyant entrer le recteur, il se decouvrit. Le recteur s’en estant aproché, il fit un discours pour luy representer que l’acquisition que les jesuittes faisoient du college du Mans alloit affoiblir le corps de l’université par la privation d’un de ses membres. Il luy donna ensuitte une coppie du contract dont il venoit de parler, et en mesme temps un [f. 217v] mémoire des raisons que l’université avoit de s’opposer à cette achapt. Son discours finy, le Roy l’assura qu’il examineroit son mémoire, apres quoy je le conduisis jusques au bas du degré du chasteau. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 5v] A [Christophe Dalmas, tresorier general des escuries du Roy], la somme de sept cens vingt sept [f. 6] livres douze solz pour icelle dellivrer à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer d’une escurie à XXX chevaux, deux chambres vuides, un grenier, deux chambres garnies, une autre chambre à cinq lits et trois autres licts qui ont esté occupez pour le service du Roy par les officiers des escuries depuis le premier decembre 1680 jusques au XVIe avril 1681 à raison de V s. chaque chambre, V s. chaque lict, II s. pour le grenier et I s. par jour pour l’attache de chaque cheval ainsy qu’il est accoustumé, cy : VIIc XXVII l. XII s.
Aud. Dalmas, la somme de quatorze cens soixante huict livres quatre solz pour delivrer à Charles Ravet, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer des chambres et escuries qui ont esté occupées pour le service de Sa Majesté, scavoir une escurie à LX chevaux, sept chambres, un cabinet, une cuisines et seize licts, depuis ce VIIIe jusques au XIIIe juillet 1680 [f. 6v] et une escurie à LXX chevaux et pareil nombre de chambres, lits, cabinets et cuisine depuis le premier decembre 1680 jusqu’au XXX avril 1681 à raison d’un sol par jour pour l’attache de chaque cheval, V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lots, II s. pour la cuisine et II s. pour le cabinet par jour ainsy qu’il est accoustumé, cy : XIIIIc LXVIII l. IIII s.
Aud. Dalmas, la somme de deux cens soixante huict livres cinq solz pour icelle dellivrer à la veuve Allardin de Saint Germain en Laye pour le loyer d’une escurie à XXX chevaux, une chambre et un cabinet qui ont esté occupez pour le service de Sa Majesté depuis le 2e decembre 1680 jusqu’au 16e avril 1681 à raison de XXX s. par jour pour l’escurie et X s. pour la chambre et le cabinet par jour ainsy qu’il est accoustumé, cy : IIc LXVIII l. V s.
[…]
[f. 14v] Aud. [Pierre de Soubeyran, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de quatorze mil cent quatre vingts neuf livres dix huict solz dix deniers pour icelle delivrer aux denommez cy apres pour leur payement de plusieurs fournitures de meubles par eux faites pour les appartemens du chasteau de Saint Germain, scavoir à Le Duc et Marsollier, marchands de soye, IIIIm Vc XXXI l. XV s. X d. pour 99 aunes 1/3 de velours de Gennes vert à 24 l. l’aune pour faire une tapisserie et trois portieres pour le cabinet de monseigneur le Dauphin, 4 aunes ½ de velours rouge à XXIII l. X s. l’aune et 24 aunes 1/6 de velours bleu à XXI l. l’aune pour faire des fauteuils, sieges plians, et des tapis de table, 36 aunes de damas de Gennes rouge cramoisy de Girolles à XI l. V s. l’aune pour faire une tapisserie pour le petit cabinet du Roy, 9 aunes de damas de Gennes vert à IX l. l’aune et 30 aunes de damas de Luques blanc à V l. V s. l’aune pour faire des rideaux de [f. 15] fenestres, 56 aunes 5/6 de gros de Tours rouge cramoisy à VII l. l’aune pour garnir des armoires, 96 aunes ¾ de taffetas d’Angleterre vert et bleu turquin à IIII l. l’aune et 9 aunes ½ de tabis vert d’une aune de large à VIII l. X s. l’aune pour faire des housses de sieges, et 3 aunes de satin vert à VIII l. X s. l’aune pour doubler des pantes, à Levasseur, marchand passementier, VIm VIc V l. XI s. pour 68 aunes 1/3 de frange, 117 aunes de mollet, 431 aunes de gallon et huict tresses, le tout d’or pur, pezant 779 onces à V l. V s. l’once, 410 aunes de galon, 39 aunes de mollet et 4 tresses, le tout or et argent, pezant 408 onces 2 gros à 4 l. 10 s. l’once, 5 aunes ½ de grande et riche dantelle or et argent pezant 39 onces 7 gros à VIII l. XV s. l’once, 400 aunes de cordon de soye blanche pezant 229 onces 2 gros à XXVI s. l’once et 210 aunes de galon de soye verte à III s. l’aune, le tout pour garnir les meubles cy dessus et pour border et galonner douze [f. 15v] feuilles de paravant, et à Doublet, tapissier, IIIm LII l. XII s. pour fournitures et façons d’une tapisserie de velours, une de damas, 3 portieres, 16 fauteuils, 36 sieges plians, 12 grands tabourets, 42 feuilles de paravant, 36 carreaux, 2 lits de repos, 4 tapis de table, 2 niches de chiens, fourny 5 matelas, un traversin, 12 peaux bleues pour des tapis de table, racomodage de 5 matelas et d’autres menus meubles, le tout fait et fourny par l’ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : XIIIIm C IIIIxx IX l. XVIII s. X d.
[…]
[f. 26v] A luy, la somme de quatre mil livres pour employer à compte des depenses faites pour la representation que Sa Majesté a ordonnée estre faite dans le chasteau de Saint Germain des ballets et comedies de Pourceaugnac et du Bourgeois gentilhomme, cy : IIIIm l.
[…]
[f. 29v] Aud. de Soubeyran, la somme de sept mil trois cens cinq livres XVI s. V d. pour icelle dellivrer aux denommez cy apres pour leur payement de plusieurs fournitures de meubles par eux faites par ordre du Roy pour servir dans les appartements du chasteau de Saint Germain en Laye [f. 30] et Versailles, scavoir à Duc et Marsollier, marchands de soye, IIIm IIc XXIX l. XV s. II d. pour 28 aunes ½ de veloours de Gennes rouge cramoisy à raison de XXV l. l’aune, 7 aunes ¾ de velours vert à XXIII l. l’aune, 4 aunes ½ de velours bleu à XVIII l. l’aune, 18 aunes ½ de brocart tout argent fillé à XXXI l. X s. l’aune, 55 aunes de gros de Tours rouge cramoisy à VII l. V s. l’aune, 14 aunes de damas de Gennes vert et bleu à IX l. l’aune, 18 aunes de damas rouge cramoisy à XI l. II s. III d. l’aune, 4 aunes 2/3 de tabis tres fort à VIII l. X s. l’aune, 26 aunes de tabis rouge cramoisy et violet à V l. V s. l’aune, 51 aunes de taffetas d’Angleterre rouge cramoisy à V l. l’aune, 9 aunes de taffetas violet et vert à IIII l. l’aune, 81 aunes 5/8 de taffetas vert, bleu et blanc à III l. XV s. l’aune, et 100 aunes de taffetas d’Avignon aurore à XXXV s. l’aune, le tout pour faire 6 fauteuils, 18 sieges plians, une chaise de commodité, 2 tapis de table, deux carreaux, une [f. 30v] housse de chenet, des housses de sieges, garnir une armoire et restablir des feuilles de paravans et autres meubles, à La Balle et Charon, marchands drapiers, XIc LXXVI l. pour 19 aunes de drap vert pour couvrir des billards à raison de XIIII l. l’aune, 60 aunes de serges de Londres escarlatte et rouge cramoisy pour faire des housses de sieges à V l. III s. IIII d. et 300 aunes de frise aurore pour enveloper deux meubles l’un de brocart, or et argent, et l’autre de velours rouge à XL s. l’aune, à Lebrun, marchand tapissier, XIIIIc LXX l. pour 70 aunes de brocatelle de Venise fonds jaune et rouge pour faire une tapisserie de cabinet au chasteau de Versailles à raison de XXI l. l’aune, à Levasseur, marchand passementier, VIIIc IIIIxx XIIII l. I s. III d. pour 198 onces 5 gros ½ de galon et tresses pour galonner des paravants de velours rouge et vert à IIII l. X s. l’once, à Mathelin, menuisier, IIc IIIIxx XVI l. pour un grand bois de lict, [f. 31] trois autres licts de repos, 3 fauteuils, 36 sieges plians, 4 tabourets, une table, trois chaises à layettes et 12 chaises brisees, et à Cucci, ebeniste, IIc XL l. pour 5 plaintes dorées d’or moulu en forme de terrasse enrichies de coquilles, feuilles et autres ornemens pour servir à mettre des figures d’argenterie dans un des appartemens du chasteau de Versailles, le tout fait et fourny par ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : VIIm IIIc V l. XVI s. V d.
[…]
[f. 34v] A luy, la somme de deux mil livres pour, avec IIIIm l. dont a esté cy devant fait fonds, faire VIm l. pour employer à compte de la depense faite pour la representation aud. chasteau de Saint Germain en Laye des comedies de Poursougnac et du Bourgeois gentilhomme, cy : IIm l.
[…]
[f. 41] Aud. [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre de Sa Majesté], la somme de deux mil trois cens quatre vingts trois livres quinze solz pour, avec celle de deux mil livres dont il a esté cy devant fait fonds, faire IIIIm IIIc IIIIxx III l. XV s. pour le parfait payement de la depense qui a esté faite pour quinze comedies qui ont esté representées devant Sa Majesté au chasteau de Saint Germain et pour un bal en masque le jour du mardy gras et autres menues depenses, le tout suivant les parties arrestées par le sieur duc de Saint Aignan, premier gentilhomme de la chambre de Sa Majesté, cy : IIm IIIc IIIIxx III l. XV s.
[…]
[f. 45] A luy, la somme de mil livres pour, avec IIm l. d’une part et IIm IIIc IIIIxx III l. XV s. d’autre dont a esté cy devant fait fonds, faire Vm IIIc IIIIxx III l. XV s. pour employer à l’entier et parfait payement des depenses qui ont esté faites pour un bal et quinze comedies qui ont esté representées devant Sa Majesté dans le chasteau de Saint Germain en Laye pendant le mois de janvier et fevrier 1681 suivant l’estat arresté par le sieur duc de Saint Aignan, premier gentilhomme de la chambre, cy : M l.
[…]
[f. 46] A luy, la somme de huict mil livres pour employer à compte des depenses faittes pour la representation que Sa Majesté a ordonnée estre faite au chasteau de Saint Germain en Laye des balets et comedies de Pourceaugnac et du Bourgeois gentilhomme, cy : VIIIm l.
A luy, la somme de quatre mil sept cens quarante neuf livres dix sept solz pour, avec XXXVIIIm l. dont Sa Majesté a cy devant fait fonds, faire XLIIm VIIc XLIX l. XVII s. pour employer au parfait payement de la depense faite pour le ballet du Triomphe de l’Amour qui a esté dansé devant Sa Majesté à Saint Germain en Laye pendant les mois de janvier et febvrier 1681 suivant l’estat arresté par le sieur duc de Créquy, premier gentilhomme de la chambre, cy : IIIIm VIIc XLIX l. XVII s.
[…]
[f. 47v] Aud. Melique, la somme de quatre mil cinq cens quatre vingts trois livres douze solz six deniers pour employer au payement de la depense qui a esté faite pour la demolition du theatre du Triomphe de l’Amour et renouvellement de celuy de Proserpine à Saint Germain, et restablissement de celuy de Fontainebleau suivant l’estat qui en a esté arresté par le sieur duc de Crequy, premier gentilhomme de la chambre, cy : IIIIm Vc IIIIxx III l. XII s.
[…]
[f. 48] Aud. Melique, la somme de huict mil livres pour employer à compte des depenses faites pour la representation de l’opera d’Atis dans le chasteau de Saint Germain en Laye, cy : VIIIm l.
A luy, la somme de quatre mil livres pour, avec VIIIm l. dont a esté cy devant fait fonds, faire XIIm l. pour la representation dans led. chasteau des comedies de Pourceaugnac et du Bourgeois gentilhomme, cy : IIIIm l.
[…]
[f. 123] A me Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens, arts et manufactures de Sa Majesté, la somme de deux millions neuf cens huict mil six cens dix livres neuf solz deux deniers, pour d’icelle employer II millions VIIIc LXXIIIIm VIc LV l. au payement des maisons royalles, ornemens, reparations et entretenemens desd. maisons pendant lad. année 1681 et autres depenses ainsy qu’il ensuit, scavoir […] [f. 125] IIIIc LXVIm l. pour les depenses de Saint Germain, Marly et [f. 125v] autres maisons royalles, scavoir XXm l. pour achever le nouveau jardin de Saint Germain en Laye et la grille qui le doit fermer, XXm l. pour les depenses extraordinaires du chasteau de Saint Germain, VIm l. pour achever la pompe du moulin de Palfour […], cy : II millions IXc VIIIm VIc X l. IX s. II d.
Aud. Delaplanche, la somme de six cens [f. 126] quatre vingts quinze mil sept cens cinquante livres pour d’icelle employer VIc IIIIxx Xm l. au payement des depenses cy apres faites suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, scavoir IIc m l. pour les fondemens et eslevation de huict pieds au dessus du rez de chaussée des quatre pavillons que Sa Majesté a resolu de faire aux quatre aisles de son chasteau de Saint Germain par estimation, XXXm l. pour le bastiment à faire pres du grand escallier du chasteau de Versailles pour servir de chapelle, Lm l. pour l’achevement des ouvrages du chasteau de Chambord et le bastiment des escuries pour trois cens chevaux, XLm l. pour achever la grande piece d’eaue au dessous de l’orangerie de Versailles outre LXm l. et fonds, fait IIc m l. pour les parfaits payemens de tous les ouvrages faits [f. 126v] les ouvrages faits les années dernieres, XLm l. pour continuer les ouvrages des estangs des Gressets, des Maroettes et de Vaucresson, Xm l. pour les ouvrages du chasteau de Clagny outre XXm l. de fonds cy devant fait et IIIIxx m l. pour la balustrade d’argent pour la chambre du Roy et Vm VIIc L l. pour les taxations dud. Delaplanche à raison de II d. pour livre, cy : VIc IIIIxx XVm VIIc L l.
[…]
[f. 233] A Soulaigre, concierge du chasteau de Saint Germain en Laye, la somme de huit cens quatre vingts quatorze livres pour le netoyement des salles des gardes, escaliers, cours et lieux communs dud. chasteau pendant les six premiers mois 1681, scavoir IIIc LX l. pour 2 hommes qui ont servy aud. nettoyement pendant led. temps à raison de XX s. chacun par jour, CXLIIII l. à deux femmes pendant quatre mois faisant CXX jours à raison de XII s. chacune par jour, IIc LXX l. pour un cheval qui a [f. 233v] servy à porter les immondices pendant lesd. six mois, à XXX s. par jour, et CXX l. pour fournitures de ballets, pelles, ratissoires, sceaux et autres ustancilles necessaires pour led. nettoyement, cy : VIIIc IIIIxx XIIII l.
[…]
[f. 238v] Au sieur du Mesnil, medecin, la somme de six cens livres par gratification en consideration du soin qu’il a pris des malades de la charité de Saint Germain pendant l’année 1680, cy : VIc l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 10] A [Georges Danetz de Melun, autre tresorier general des escuries du Roy], la somme de trois cens six livres douze solz pour delivrer à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer cinq chambres et un grenier, huit lits et une escurie à 30 chevaux, qui ont esté occupées pour le service de Sa Majesté depuis le 17 mars jusqu’au 17 may de l’année derniere à raison de 5 sols par jour pour chaque chambre, cinq sols pour chaque lit, II s. pour le grenier et un sol pour l’attache de chaque cheval, cy : IIIc VI l.
[…]
[f. 10v] Aud. Danetz, la somme de six vingts livres pour icelle delivrer à la veuve Allardin du lieu de Saint Germain en Laye pour son payement du loyer d’une escurie à trente chevaux, une chambre et un cabinet qui ont esté occupez pour le service de monseigneur le Dauphin depuis le 18 mars jusqu’au 13 may et depuis le 8 jusqu’au 13 juillet de l’année 1680 à raison de XXX s. par jour pour lad. escurie et X s. pour lesd. chambre et cabinet, cy : VIxx l.
[…]
[f. 17v] Aud. [Pierre Turlin, commis à l’exercice de la charge de tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de deux mil deux cens quatre vingts dix sept livres quinze sols pour icelle delivrer aux desnommez cy apres, scavoir à Golle, ebeniste, XIc VI l. tant pour trois tables à escrire enrichies de sculptures, figures de bois doré avec chacune sa cassette et escritoires entaillées dessus pour servir au chasteau de Saint Germain en Laye, une table de bois de palissante et 2 tiroirs pour monseigneur le Dauphin que pour un coffre de toilette de bois violet avec son pied pour le service de la Reyne, compris IIIIc LXVI l. pour XI journées de luy et 80 joçurnées de ses garçons employez à nettoyer, raccommoder et placer des tables, gueridons et autres meubles desd. chasteaux de Saint Germain et Versailles, à Laroue, miroitier, VIIc LXII l., scavoir IIc XVI l. pour trois miroirs de 24 pouces de hault à bordure de bois de noyer avec des coings de cuivre cisellé à raison de LXXII l. la piece, [f. 18] LXVI l. pour un autre miroir de 22 pouces de hault à bordure de glace, CLX l. pour une glace de 32 pouces enchassée dans une grande bordure d’argent, CLXXVI l. pour 9 glaces de plusieurs hauteurs pour servir à des plaques et CXLIIII l. pour le restablissement et racommodages de plusieurs autres miroirs dud. chasteau de Saint Germain en Laye, à Fouache, menuisier, IIc LXXI l. pour 7 caisses de bois de plusieurs grandeurs, 10 chassis, 2 portes, 7 planches et autres ouvrages de menuiserie par luy faits et fournis au garde meuble de Paris, et à Audivert, serrurier, CLVIII l. XV s. pour 2 serrures à ressors, plusieurs pitons, tringles, crochets, pentures, crampons, targettes, gonds et autres ferremens necessaires qu’il a fournis aud. garde meuble depuis le 8 juillet 1680 jusqu’au dernier decembre ensuivant, le tout par ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : IIm IIc IIIIxx XVII l. XV s.
[…]
[f. 18v] Aud. Turlin, la somme de seize mil livres pour employer à compte des despenses faites pour la presentation du ballet du Triomphe de l’Amour qui a esté dansé devant Sa Majesté au chasteau de Saint Germain en Laye le carnaval dernier, cy : XVIm l.
[…]
[f. 23] A [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de neuf mil livres pour employer à compte des despenses faites pour la representation du ballet du Triomphe de l’Amour qui a esté dansé devant Sa Majesté dans son chasteau de Saint Germain en Laye le carnaval dernier, cy : IXm l.
[…]
[f. 24v] A me François Chapelain, autre tresorier des Offrandes et aumosnes de Sa Majesté, la somme de douze cens livres pour employer au payement de la depense qui a esté faite le 24 decembre 1680 pour le touchement des malades d’escrouelles à Saint Germain en Laye, cy : XIIc l.
[…]
[f. 30v] A [François Duvau, tresorier general des Maison et finances de la Reyne], la somme de treize cens quarente huit livres pour icelle delivrer à Antoine Caigné, habitant de Saint Germain en Laye pour le loyer d’une salle, une [f. 31] cuisine, une cave, huit chamabres et 10 licts qui ont esté occupez par les officiers de l’escurie de ladite dame reyne depuis le 12 may jusqu’au dernier decembre 1680, cy : XIIIc XLVIII l.
Aud. Duvau, la somme de deux mil deux cens livres pour icelle delivrer à Antoine Ravet, habitant de Saint Germain, pour son payement du loyer de huit chambres, seize lits, une salle, une remise de carrosse et une escurie à seize chevaux qui ont esté occupez pour le service de lad. reyne depuis le 12 may de l’année derniere 1680 jusqu’au 11 du mois de mars de la presente année 1681 à raison de V s. par jour pour chaque chambre, chaque lict, la salle de la remise, et un sol pour l’attache de chaque cheval, ainsi qu’il est accoutumé, cy : IIm IIc l.
[…]
[f. 115v] Aux recollets du fauxbourg Saint Laurent et aux recollets de Saint Germain en Laye, la somme de mil livres, scavoir IIIIc l. pour le couvent de Paris et VIc l. pour celuy de Saint Germain, cy : M l.
[…]
[f. 116v] Aux peres augustins deschaussez des Loges de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres, cy : IIIc l. »

Lettre concernant l’état des jardins de Saint-Germain-en-Laye

« Ce 3e may 1680
J’allay hier visiter tous les entretenemens de Saint Germain.
Celuy du boulingrin est en bon estat.
Celuy du jardin des canaux et colines n’est pas en si bon estat, Lavechef dit que c’est à cause de la pluie et qu’il le sera au plus tost.
Celuy du grand parterre est en tres bon estat.
Celuy des palissades de mesme.
Celuy des orangers, Lalande tire presentement les orangers de la serre.
Le jardin nouveau, le tour de gazon est fait, il ne reste plus qu’à gazonne les dedans, ce qui se fait presentement.
Je pars à 6 heures du soir pour aller à Versailles, faire tout preparer pour demain que le Roy y doit aller.
J’ay fait accommoder les chemins d’icy à Versailles.
Tous les extraits des entretenemens sont faits.
J’ay travaillé aujourd’huy aux ordres de la semaine, je les porte à Versailles afin de les mettre en estat de les envoyer dimanche à mon père.
D’Ormoy »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 2v] A [Georges Danes de Melun, tresorier general des escuryes du Roy] la somme de sept cens quatorze livres pour icelle dellivrer à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer d’une escurie à 30 chevaux, 5 chambres, [f. 3] un grenier et 9 licts qu’il a fournis pour les officiers et pages de la grande escurie depuis le 10 octobre jusqu’au 26e febvrier derniers 1680 à raison d’un solde pour l’attache de chaque cheval, V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lit et II s. pour le grenier par jour, cy : VIIc XIIII l.
Audict Danets, la somme de cent quatre vingts quatorze livres pour dellivrer à la veuve Hallardin, habitante de Saint Germain en Laye, pour le loyer de ses escuries qui ont esté occupées par XXX chevaux de monseigneur le Dauphin depuis le 12e octobre jusqu’au 24 febvrier dernier à raison d’un sol pour chaque cheval, cy : CIIIIxx XIIII l.
[…]
[f. 12v] A [François Duvau, tresorier general des Maison et finances de la Reyne], la somme de quatre cens soixante seize livres trois sols pour icelle delivrer au sieur de Morensaie, maitre de la maison du Presoir à Saint Germain en Laye, pour le loyer d’une escurie à 24 chevaux, 2 greniers et une forge qui ont esté occupez pour le service de madite dame depuis le 15 octobre 1678 jusqu’au 24e aoust 1679 à raison de XXXI s. VI d. par jour, cy : IIIIc LXXVI l. III s.
[…]
[f. 54v] A [Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de six millions six cens soixante dix huit mil sept cens quatre vingts seize livres treize sols quatre deniers pour employer au fait de sa charge, mesmes celle de VI millions VIc XXIIIm VIc l. pour, avec celle de VIc m l. dont a esté cy devant fait fonds, faire VII millions IIc XXIIIm VIc l. à quoy montent les despences que Sa Majesté a ordonné estre faites pour ses bastimens pendant l’année 1680, scavoir […] [f. 57] Cm l. pour achever la closture du nouveau parc de Saint Germain, XLm l. pour la nouvelle pompe, conduite et reservoirs des eaues pour ledit chasteau de Saint Germain […], cy : VI millions VIc LXXVIIIm VIIc IIIIxx XVI l. XIII s. IIII d.
[…]
[f. 57v] A luy, la somme de six mil cinquante livres pour employer a fait de sa charge, mesmes d’icelles dellivrer VIm l. au sieur Laville, gentilhomme liegeois, tant pour la despence qu’il a faite pendant led. temps qu’il a esté à construire une machine pour eslever l’eaue sur la terrasse du château de Saint Germain en Laye que par gratiffication suivant [f. 58] les ordonnances dudit sieur Colbert, et L l. pour les taxations dudit Le Besgue, cy : VIm L l.
[…]
[f. 292] Roolle de plusieurs parties et sommes de deniers que le Roy a commandé à me Estienne Jehannot, sieur de Bartillat, conseiller ez conseils de Sa Majesté et garde de son tresor royal, de payer comptant ou assigner par ses quittances durant les mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de l’année derniere mil six cens quatre vingts
[…]
[f. 296v] A [Georges Danets de Melun, tresorier general des escuries du Roy], la somme de dix sept cens quarente six livres dix sept sols six deniers pour icelle delivrer à Charles Ravet, me de la maison du Grand Cerf à Saint Germain en Laye, pour le loyer de sept chambres, deux cabinets, une cuisine et 16 lits pour les officiers de la petite Escurie, et des escuries pour 60 chevaux tant de lad. petite Escurie que de celle de [f. 297] monseigneur le Dauphin depuis le 10 octobre 1679 jusqu’au 13 mars 1680 à raison de V s. par jour pour chaque chambre et chacun lict, II s. VI d. pour chacun cabinet et la cuisine, et I s. pour l’attache de chacun cheval, cy : XVIIc XLVI l. XVII s. VI d.
[f. 313v] Aud. [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de trois mil sept cens vingt huit livres douze sols neuf deniers pour dellivrer aux desnommez cy apres pour leur fourniture de meubles par eux faicts par ordre du Roy pour servir au château de Saint Germain en Laye, scavoir à Duc, marchand de soye, XVc LXXI l. IX s. II d. pour 26 aunes ½ de velours de Gennes rouge cramoisy et vert à raison de XXIIII l. l’aune, 8 aunes ½ de velours rouge cramoisy à XXII l. l’aune, 10 aunes de damas de Girolles blanc à IX l. II s. VI d. l’aune, 15 aunes ¾ de taffetas de Florence bleu à V l. l’aune, 139 aunes de taffetas d’Angleterre aurore, bleu et vert à IIII l. l’aune, et 2 aunes ¼ de satin de Florence vert à VIII l. X s. l’aune, le tout pour faire six carreaux, six feuilles de paravant, deux escrans, un rideau de fenestre et plusieurs housses de sieges, à Lebrun, marchand, C IIIIxx VII l. pour 55 aunes de mocquette double fonds vert et violet pour couvrir des tabourets et faire deux tapis à raison de III l. VIII s. l’aune, à Laballe, marchand drapier, LXXVIII l. III s. VI d. pour 5 aunes 5 huitiemes de drap d’Espagne vert pour couvrir [f. 314] un billard à XIIII l. l’aune, à Levasseur, marchand passementier, Vc VIII l. I d. pour 25 onces 2 gros ½ de frangeon double or et argent à IIII l. X s. l’once, et 281 ½ onces de cordon à la jatte de soye verte, rouge et cramoisy à XXVIII s. l’once, le tout pour garnir V carreaux de velours et pendre des miroirs et chandelliers au chasteau de Saint Germain en Laye, à Mattelin, menuisier, IIIIxx IIII l. pour 42 tabourets à pains d’un pied ½ de haut à XL s. la piece, à Doublet, tapissier, XIIIc l. pour ses fournitures et façons de six carreaux de velours rouge et 42 tabourets, pour 36 peaux vertes pour couvrir un billard, 3 grands mattelas de laine, un traversin et pour un petit meuble complet de satin rayé fonds cramoisy doublé de taffetas qu’il a fourny pour les ambassadeurs, le tout par l’ordre et pour le service du Roy, cy : IIIm VIIc XXVIII l. XII s. IX d.
[…]
[f. 323] A [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de mil soixante dix sept livres quinze sols neuf deniers pour icelle dellivrer aux officiers de la fruiterie du Roy qui ont servir le quartier de janvier 1680 pour leur payement des cires qu’ils ont fournys pour la representation de la tragedie d’Iphigenie à Saint Germain en Laye et de 3 comedies italiennes à Villers Coterests pendant ledit quartier, cy : M LXXVII l. XV s. IX d.
[…]
[f. 326] A [Louis Lepetit, sieur de la Vaux, commis à l’exercice de la charge de tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de quatre mil cinq cens quatre vingts dix livres pour icelle delivrer aux 25 joueurs de violon de la chambre du Roy pour leur nourriture [f. 326v] pendant 124 journées qu’ils ont servy tant pendant l’année 1679 qu’en l’année 1680 aux ballets et autres divertissemens faits à Saint Germain en Laye à raison de XXX s. par jour chacun, cy : IIIIm Vc IIIIxx X l.
[…]
[f. 327] Aud. Lepetit, la somme de deux mil soixante huit livres pour d’icelle delivrer au sieur Raguin, officier de fruiterie du Roy, XVc IIII l. pour 470 flambeaux de cire blanche qu’il a fournies pour les prossions faites à Saint Germain en Laye les jours des festes Dieu 1679, et à Leblanc, peintre, Vc LXIIII l. pour 940 escussons des armes du Roy pour lesd. flambeaux, cy : IIm LXVIII l.
[…]
[f. 330v] A [François Duvau, tresorier general des Maison et finances de la Reyne], la somme de quinze cens quarente cinq livres sept sols six deniers pour icelle delivrer à Antoine Cagné, habitant de Saint Germain en Laye, pour son payement du loyer de 8 chambres et 10 lits, une salle, une cuisine et une cave qui ont esté ocupez par les officiers de la Reyne depuis le premier juillet 1679 jusqu’au 12 may 1680 à raison de V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lit et sept sols six deniers pour la cuisine, la salle et la cave, cy : XVc XLV l. VI s. VI d.
[…]
[f. 331] A luy, la somme de deux mil huit livres dix sols pour icelle delivrer à Antoine Ravet, maitre du logis de l’Image Sainte Catherine à Saint Germain en Laye, pour son payement du loyer de 8 chambres, 16 lits, une salle et une escurie à 15 chevaux qui ont esté occupez pour l’escurie de la Reyne depuis le 25 juillet 1679 jusqu’à 12 may 1680 à raison de V s. par jour pour chaque chambre, V s. pour chaque lit, II s. VI d. pour la salle et XV s. pour l’escurie : IIm VIII l. X s.
[…]
[f. 380] Aux recolets du fauxbourg Saint Laurent et à ceux de Saint Germain en Laye, la somme de mil livres, cy : M l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 7] Aud. [Jean Delavalete, tresorier general des escuries de Sa Majesté], la somme de dix sept cens vingt huit livres pour icelle delivrer à Charles Ravet, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer de quatre chambres et XI lits et des escuries à mettre 60 chevaux qu’il a fournis tant pour les officiers de la petite escurie que pour le service de monseigneur le Dauphin depuis le 12 decembre 1678 jusqu’au 26 aoust ensuivant à raison de VI l. XV s. par jour et de V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lit et un sol pour l’attache de chaque cheval, ainsi qu’il est accoutumé, cy : XVIIc XXVIII l.
A luy, la somme de sept cens cinquante livres [f. 7v] huit sols pour icelle delivrer à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer de quatre chambres, six licts et un grenier qu’il a fournis pour les officiers de la grande escurie du Roy depuis le 12 decembre 1678 jusqu’au 26 aoust 1679 et pour le loyer de ses escuries à 30 chevaux depuis led. jour 12 decembre 1678 jusqu’au 26 may ensuivant à raison de V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lit, II s. pour le grenier et I sol pour l’atache de chaque cheval par jour, ainsi qu’il est accoutumé, cy : VIIc L l. VIII s.
Aud. Delavalette, la somme de quatre cens quatre vingts dix livres pour icelle delivrer au nommé Lehault, habitant du Pecq, scavoir IIIIc XL l. pour le loyer des escuries et greniers qu’il a fourny pour le service de Sa Majesté depuis le premier juillet jusqu’au 25 aoust 1679 et L l. pour les croisées qu’il a fait faire ausd. escuris par ordre du comte d’Armagnac, grand escuier de France, cy : IIIIc IIIIxx X l.
A luy, la somme de deux cens livres pour icelle delivrer à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer des chambres qu’il a fournies pour les pages de la grande escurie depuis le 26 may jusqu’au 26 aoust 1679, cy : IIc l.
A luy, la somme de trois cens quatre vingts une [f. 8] livres pour icelle delivrer à la veuve Allardin, ou lieu de Saint Germain en laye, pour le loyer des escuries qui ont esté occupées dans sa maison depuis le 12 decembre 1678 jusqu’au 23 aoust 1679 pour les 30 chevaux de monseigneur le Dauphin à raison d’un sol par jour pour l’attache de chaque cheval ainsi q’il est accoutumé, cy : IIIc IIIIxx I l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 5] Aud. [Jean de la Valette, tresorier general des escuries du Roy], la somme d’unze cens quatre vingts cinq livres pour delivrer à Charles Ravet, maitre de l’hostellerie du Grand Cerf de Saint Germain en Laye, pour le loyer des chambres, lots et escuries qu’il a fourny pour la petite escurie, scavoir C IIIIxx IIII l. pour 2 chambres et six lits pour les cochers de Sa Majesté depuis le premier mars jusqu’au dernier may 1677, VIc LVIII l. pour sept chambres et huit lits pour les officiers de lad. escurie et pour l’attache de 40 chevaux depuis le 14 novembre 1677 jusqu’au 17 febvrier 1678 et IIIc XLIII l. pour six lits fournis aux cochers depuis le 14 avril jusqu’au 22 aoust 1678 et l’attache de 40 chevaux pendant led. temps, le tout à raison de V s. par jour pour chaque chambre, [f. 5v] V s. pour chaque lit et I s. pour l’attache de chaque cheval ainsi qu’il est accoutumé : XIc IIIIxx V l.
[…]
A [Georges Danetz de Melun, autre tresorier des ecuries en exercice en 1678], la somme de quatre cens quatre vingts quatre [f. 5v] livres seize sols pour delivrer scavoir à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, IIIIc XII l. XVI s. pour le loyer de ses escuries à 30 chevaux, trois chambres, un lit et un grenier occupez pour le service du Roy depuis le 15 novembre 1677 jusqu’au 7 janvier 1678, depuis le 7 avril jusqu’au 12 may 1678 et depuis le 3 juin jusqu’au 18 aoust de lad. année 1678 à raison de V s. pour chacune chambre, V s. pour le lit, II s. pour le grenier et I s. pour l’attache de chaque cheval, et aux nommez Grouet et Mortillon, habitans de Fontainebleau, LXXII l. pour le loyer de leurs escuries occupez par 30 chevaux de monseigneur le Dauphin depuis le 22 aoust jusqu’au 10 octobre 1678 à lad. raison d’un sol pour l’attache de chaque cheval ainsi qu’il est accoutumé, cy : IIIIc IIIIxx IIII l. XVI s.
[…]
[f. 9] Aud. [Pierre Turlin, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de quatre mil six cens vingt neuf livres dix sols six deniers pour delivrer à Marcadé, orfevre, pour son payement des pieces d’argenterie cy apres, scavoir IIIm IXc XXIIII l. VII s. VI d. pour 2 chandeliers d’argent à six branches avec des marques et autres ornemens à l’antique pour servir dans la salle du billard [f. 9v] du château de Saint Germain en Laye, pesant ensemble 100 marcs 5 onces à raison de XXXIX l. le mars, VIc XLIII l. XV s. pour deux petits chenets d’argent composez de deux vases sur des pieds destaux avec des ornemens antiques pesant ensemble 16 mars 2 onces à raison de XXIX l. le marc, compris X l. pour les fers desd. chenets, et LXI l. VIII s. tant pour avoir blanchi, resoudé et racommodé 16 pieces d’argenterie dud. château de Saint Germain en Laye, fourny une once 4 gros d’argent, que pour avoir doré entierement et racomodé une burette d’argent, le tout par ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : IIIIm VIc XXIX l. X s. VI d.
[…]
[f. 15] Aud. [Maurice du May, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de deux mil livres pour delivrer aud. Allard pour gratification en consideration du divertissement qu’il a donné à Sa Majesté avec sa trouppe de sauteurs à Saint Germain en Laye le 25 janvier 1679, cy : IIm l.
[…]
[f. 55] A me Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens du Roy, arts et manufactures de France, la somme de quatre mil trente trois livres six sols huit deniers, pour d’icelle delivrer IIIIm l. aux particuliers cy apres nommez pour leur remboursement des murs et espaliers des jardins dont ils estoient [f. 55v] proprietaires et qui ont esté abatus à cause de celuy que Sa Majesté a fait faire au Val lez Saint Germain en Laye, savoir IIm XXXI l. VI s. I d. à la dame de Carrieres et XIXc LXVIII l. XIIII s. XI d. à la veuve Olivier, suivant l’estimation qui en a esté faite et les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et XXXIII l. VI s. VIII d. pour les taxations dud. tresorier à II d. pour livre, cy : IIIIm XXXIII l. VI s. VIII d.
[…]
[f. 87v] Au frere Damien, recolet, la somme de trois cens livres ordonnée estre mise en ses mains pour employer en achapt d’ornemens de sacristie pour les recollets de Saint Germain, cy : IIIc l.
[…]
[f. 94v] A Marie Lallemande, pauvre veuve de Saint Germain en Laye, la somme de soixante livres par don, cy : LX l.
[…]
[f. 95] Au sieur Legrand, procureur du Roy en la justice de Saint Germain en Laye, la somme de deux cens livres pour avoir vacqué pendant 2 mois a faire enlever les terres de la porte de Mareil dud. lieu, cy : IIc l.
[…]
[f. 95v] Au nommé Soulaigre, concierge du vieux château de Saint Germain en Laye, la somme de trois [f. 96] cens livres par gratification ordinaire pour l’année 1679, cy : IIIc l.
[…]
[f. 102] Aux peres augustins deschaussez des Loges de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres, cy : IIIc l.
[…]
[f. 309] Roolle de plusieurs parties et sommes de deniers que le Roy a commandé et ordonné à me Gedeon du Metz, conseiller ez conseils de Sa Majesté, garde de son tresor royal, de paier et delivrer comptant ou assigner par ses quittances durant les mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de l’année M VIc soixante dix neuf […]
[…]
[f. 326v] A [Pierre Turlin, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de deux mil huit cens vingt sept livres treise sols pour icelle delivrer aux desnommez cy apres, scavoir à Golle, ebeniste, MIX l. pour 6 tables de bois de noyer et d’ebeine ornées de marqueterie de differentes fleurs avec 12 gueridons de mesme, compris LXVII l. pour raccommodage de 2 bureaux, d’une table et de 2 gueridons, et quelques journées de [f. 327] luy et de ses garçons qui ont travaillé aud. château de Fontainebleau, à Villiers, tapissier, Vc LXX l. pour avoir recousu les relais, doublé de toille blanc et garny de surfaix une tenture de tapisserie de 3 aunes ¾ de hault sur 43 aunes de cours representant l’histoire de Josué en 8 pieces, à Ferrault, autre tapissier, IIIIc II l. pour avoir refait les trous, recousu les relais et toutes les toilles, garnies de surfaix et rubanné les costez d’une tenture de tapisserie de 4 aunes ¼ de hault sur 40 aunes de cours representant l’histoire de Pastor Fido en 8 pieces, à Herault, peintre, LVII l. pour 2 tableaux representant des pots de fleurs pour servir à la chambre des Parfums dudit château de Saint Germain en Laye, et à Duru, garde des meubles du château de Vincennes, VIIc IIIIxx IX l. XIII s. pour plusieurs menues despenses qu’il a faites pour journées de garçons et racommodages de meubles dudit château pendant les années 1677 et 1678 et 1679, le tout par ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : IIm VIIIc XXVII l. XIII s.
[…]
[f. 327v] Aud. Turlin, la somme de trente deux mil cent quarente sept livres douze sols quatre deniers pour icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur payement d’un meuble complet de contretaille de velours rouge cramoisy et satin jaune en broderie qu’ils ont fait par ordre et pour le service de Sa Majesté pour servir dans un des appartemens du château de Saint Germain en Laye, scavoir à Duc, marchand de soye, VIm Vc LXII l. I s. X d. pour 157 aunes ¼ de velours rouge cramoisy à raison de XXIIII l. l’aune, 33 aunes de damas de Gennes rouge à XI l. II s. VI d., 43 aunes de damas blanc à V l. X s. l’aune, 91 aunes 5/8 de satin de Florence blanc à VIII l. XV s. l’aune, 15 aunes de ratine de Hollande blanche à VIII l. X s. l’aune, [f. 328] 7 aunes de ratine couleur de feu à XIII l. X s. l’aune, 126 aunes de gros de Tours cramoisy à VII l. l’aune, 57 aunes de tafetas rouge cramoisy à IIII l. Xv s. l’aune et 2 aunes de taffetas d’Angleterre blanc à IIII l. l’aune, le tout pour faire led. meuble et sa suite, à Titon, brodeur, Vm IXc XXXII l. X s. pour 98 aunes 7/8 de contretaille en broderie d’argent par luy faite pour les meubles à raison de LX l. l’aune de drap de soye, à Levasseur, marchand passementier, XVIIm CLXXVII l. V s. pour 12 aunes 1/12 de riche campanne d’argent à raison de IIIc XI l. VI s. l’aune, 88 aunes ¼ de satin enrichi de broderie or et argent à LXVIII l. VIII s. VIII d. l’aune, 23 aunes ¾ de contretaille en broderie d’argent à XXX l. l’aune, 1533 onces 7 gros de frange et molet d’argent à IIII l. l’once, 16 onces 3 gros de bouquets garnis d’argent trait à VI l. XIII s. VI d. l’once et IIc XLVI l. II s. I d. pour plusieurs menues fournitures, le tout pour border, chamarrer et garnir led. meuble, à Mathelin, menuisier, CXX l. pour un bois de lit, 4 fauteuils, 12 sieges plians, un pied d’escran et une chaise à layette, à Dupré, doreur, CLVI l. pour [f. 328v] avoir peint et doré 4 fauteuils, 12 sieges plians et un escran, à Demange, plumassier, VIIIc l. pour quatre bouquets de plumes bkanches avec leurs aigrettes, et à Bon, tapissier, XIIIIc l. pour ses fournitures et façon dud. meuble consistant en un lict, 12 sieges plians, quatre fauteuils, quatre carreaux, un escran, une tenture de tapisserie, 3 rideaux de fenestre, 4 portieres et une chaise à layette, cy : XXXIIm CXLVII l. XII s. IIII d.
Aud. Turlin, la somme de treize mil huit cens livres huit sols dix deniers pour icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur payement de plusieurs fournitures de meubles par eux faites par ordre du Roy pour servir dans un des appartemens du château de Saint Germain en Laye, scavoir à Duc, marchand de soye, IIm IXc IIIIxx IX l. X s. pour 92 aunes 2/3 de celours de Gennes vert à raison de XXIIII l. l’aune, 34 aunes de damas blanc à V l. X s. l’aune, 45 aunes de gros de Tours rouge cramoisy à VII l. l’aune, 64 aunes ½ de tafetas d’Angleterre vert à IIII l. l’aune et une aune de mohaire bleue à V l. X s. l’aune, le tout pour faire une tapisserie, un lit de repos, un tapis, des sieges et des [f. 329] rideaux de fenestre, à Le Brun, marchand tapissier, IIIm Vc IIIIxx XIX l. XIIII s. pour 55 aunes 3/8 de brocatelle de Venize de diverses couleurs à XXIII l. II s. l’aune, 42 aunes 2/3 de brocat en bordure à XVIII l. XVIII s. l’aune, 110 aunes de brocatelle de Venize à V l. V s. l’aune, 150 aunes de damas de Flandres à III l. III s. l’aune, 104 aunes de ligature de fil et laine à XXV s. III d. l’aune et 394 aunes ½ d’estoffe fil et laine à XVIII s. X d. l’aune, le tout pour faire trois tentures de tapisseries, six sieges, un tapis de table et autres meubles, à Delaballe, marchand drapier, Vc XIII l. IIII d. pour 42 aunes de serge de Londres à raison de V l. X s. l’aune, 20 aunes de frise à XL s. l’aune et 173 aunes de serge d’Aumale à XXVIII s. l’aune pour faire des housses, à Levasseur, marchand passementier, Vm CXXXIX l. XIIII s. X d. pour 929 onces un gros de frange, molet et galon d’or à raison de V l. V s. l’once et 58 onces un gros ½ de frange, galon et mollet d’or et d’argent à IIII l. X s. l’once, le tout pour border, galoner et garnir le meuble de velours vert et de brocart or et argent, à Mathelin, menuisier, CXXXV l. pour 2 bois de lit, 24 sieges plians, [f. 329v] 2 fauteuils et une table, à Dupré, doreur, CXXIIII l. pour avoir peint et doré 24 sieges plians, 2 fauteuils, et à Doublet, tapissier, XIIc IIIIxx IX l. V s. pour ses fournitures et façon de quatre tentures de tapisserie de diverses estoffes, un lit de repos, 2 portieres, 2 fauteuils, 6 sieges plians, quatre carreaux, un escran, 2 tapis de table, 4 matelats, 2 traversins, 2 sommiers et 4 couvertures de laine blanche, cy : XIIIm VIIIc l. VIII s. X d.
[…]
[f. 351v] Aud. [François Duvau, tresorier general des maison et finances de la Reyne], la somme de deux mil quatre cens vingt livres pour icelle delivrer à Charles et Adrien Girard pour le loyer des chevaux qu’ils ont fourny pour le service de lad. dame Reyne pour le voiage de Saint Germain suivant l’estat arresté par le sieur marquis d’Hautefort, premier escuier de lad. dame, cy : IIm IIIIc XX l.
[…]
[f. 352] Aud. Duvau, la somme de dix sept cens seize livres quinze sols pour icelle delivrer à Antoine Cagné, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer de huit chambres, 10 lits, une salle, une cuisine et une cave qu’il a fourny pour les escuries de lad. dame reyne depuis le 7 febvrier 1678 jusqu’au premier janvier 1679, faisant 327 jours, à raison de V s. par jour pour chacune desd. chambres, lits, cuisine, cave et salle ainsi qu’il est accoutumé, cy : XVIIc XVI l. XV s.
A luy, la somme de quatre mil soixante livres douze sols six deniers pour delivrer à Louis Guillon de Fonteny, maitre de la maison où pend pour enseigne l’Ours au lieu de Saint Germain en Laye pour son payement du loyer de 10 chambres, 20 licts, une salle, 2 greniers, 5 remises de carrosses et 3 escuries à 50 chevaux, qu’il a fournis pour l’escurie de lad. dame Reyne pendant l’année entiere 1678 à raison de XI l. XI s. VI d. par jour et de V s pour chacune chambre, chacun lit et pour la salle, II s. VI d. pour chacun grenier et chacune remise de carrosse et un sol [f. 352v] pour l’attache de chacun cheval cy ladite somme de : IIIIm LX l. XII s. VI d.
Aud. Duvau, la somme de deux cens soixante dix sept livres quatre sols pour delivrer au sieur de Morensaye, proprietaire de la maison du Pressoir à Saint Germain en Laye, pour le loyer d’une escurie à 24 chevaux, greniers et une forge qui ont esté occupez pour le service de lad. dame Reyne depuis le premier janvier jusqu’au 7 febvrier 1678 et depuis le 7 avril jusqu’au 22 aoust de la mesme année, à raison de XXXI s. VI d. par jour ainsi qu’il est accoutumé, cy : IIc LXXVII l. IIII s.
A luy, la somme de deux mil vingt six livres trois sols pour delivrer à Antoine Ravet, maitre du logis de l’Image Sainte Catherine de Saint Germain en Laye, scavoir XIXc XXXI l. pour le loyer de huit chambres et 26 licts, une escurie à 12 chevaux et une salle occupez par les officiers de l’escurie de lad. dame Reyne depuis le 15 octobre 1678 jusqu’au 25 juillet 1679, faisant en tout 282 journées à raison de VI l. XVII s. par jour et de V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lict, XII s. pour l’escurie et V s. pour la salle [f. 353] et IIIIxx XV l. III s. pour le loyer d’une autre escurie à six chevaux et 2 remises de carrosse qui ont aussi esté occupez dans ladite maison pour le service de lad. dame Reyne depuis le premier febvrier jusqu’aud. jour 25 juillet 1679, faisant 173 jours à raison de VI s. pour l’escurie et II s. VI d. pour chaque remise, cy : IIm XXVI l. III s.
A luy, la somme de neuf cens cinquante livres V s. pour delivrer à Antoine Cagné, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer de huit chambres, 10 lits, une cuisine, une cave qui ont esté occupez par les officiers de ladite dame Reyne depuis le premier janvier jusqu’au dernier juin 1679, faisant 181 jours à raison de V l. X s. par jour et de V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lit, V s. pour la sale, V s. pour la cave et V s. pour la cuisine, ainsi qu’il est accoutumé, cy : IXc L l. V s.
[…]
[f. 379v] A me Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens, arts et manufactures de France, la somme de six millions deux cens soixante dix huit mil cent soixante quatre livres treise sols deux deniers, pour d’icelle employer VI millions IIc XXVIm IIc LXXIX l. au payement des ouvrages des bastimens mentionnées cy apres pendant l’année 1679 suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, conseiller du Roy en ses conseils, surintendant et ordonnateur general des Bastiomens de Sa Majesté, arts et manufactures de France, scavoir […] [f. 382v] IIIIc IIIIxx Vm l. pour les depenses de Saint Germain et autres maison royalles, scavoir LXXVm l. pour les ouvrages et reparations à faire à Saint Germain, le Val, Monceaux, Vincennes et autres maisons royalles, Xm l. pour regaler et achever l’advenue des Loges dans la forest de Saint Germain, IIc m l. pour employer à compte de ce qui est deub aux ouvriers qui ont travaillé les années précédentes […], cy : VI millions IIc LXXVIIIm CLXIIII l. XIII s. III d.
[f. 383] Aud. Delaplanche, la somme de cent cinquante un mil deux cens cinquante livres pour d’icelle employer CLm l. à compte des murs de maçonnerie, escarpemens et autres ouvrages à faire pour enclorre le nouveau parc que Sa Majesté a ordonné estre fait dans la forest de Saint Germain en Laye suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et XIIc L l. pour les taxations dud. tresorier à raison de 2 d. pour livre : CLIm IIc L l.
[…]
[f. 416] Aux augustins deschaussez du couvent des Loges prez Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres en consideration des despenses extraordinaires qu’ils ont esté obligez de faire pour la tenue de leur chapitre pendant l’année 1679, cy : IIIc l. »

Lettre concernant l’envoi d’avoines à Saint-Germain-en-Laye par ordre du roi

« A M. Le Blanc, dud. jour 7 juin
Monsieur,
Sur ce qui a esté raporté au Roy qu’il n’y avoit point d’avoines sur les ports de Paris et Saint Germain, Sa Majesté m’a ordonné de vous le faire scavoir et en mesme temps qu’Elle souhaite que vous vous informiez s’il y en a beaucoup à Rouen et que vous donnez les ordres necessaires pour en faire venir à Paris, à Saint Germain. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 6] A [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de deux mil livres pour employer au fait de sa charge, mesmes à compte des despenses faites pour les opera qui sont representez devant Sa Majestez à Saint Germain en Laye, cy : IIm l.
[…]
[f. 11] Audit [Maurice du May, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de deux mil cent trente sept livres dix sols pour employer au fait de sa charge, mesme icelle delivrer aux vingt cinq joueurs de violon ordinaires de la Chambre du Roy pour leur nourriture depuis le XII decembre 1677 jusques au sixiesme febvrier 1678 qu’ils ont servy tant aux repetitions qu’aux representations des 4 operas d’Alceste, Thesée, Athis et Cadmus qui ont esté faites devant Sa Majesté à Saint Germain en Laye faisant 57 journées, à raison de IIIIxx V l. X s. et de XXX s. pour chacun par jour, cy : IIm CXXXVII l. X s.
[…]
[f. 12v] A [François Chapellain, tresorier des offrandes et aumosnes du Roy], la somme de six cens neuf livres douze sols pour le paiement de la despense [f. 13] qui a esté faite pour les pains benits qui ont esté rendus au nom de Sa Majesté en l’eglise de Saint Germain en Laye le premier jour de l’an 1678 suivant les parties certifiées par le sieur Ladvocat, l’un des aumosniers du Roy, cy : VIc IX l. XII s.
Audit Chapelain, la somme de cinq cens trente sept livres quatorze sols pour employer au paiement de la despenses des pains benits qui ont esté rendus au nom de monseigneur le Dauphin le 9 janvier 1678 en l’eglise paroissialle dudit Saint Germain en Laye suivant l’estat certifié par le sieur evesque d’Orléans, premier aumonsier de Sa Majesté, cy : Vc XXXVII l. XIIII s.
[…]
[f. 64v] A me Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens du Roy, la somme de trois millions trois cens quatre vingts dix neuf mil quatre cens quarente livres unze sols à luy ordonnée pour employer au fait de sa charge, mesme […] [f. 67v] XIIm l. pour les ouvrages et reparations à faire à Saint Germain, le Val, Vincennes et autres maisons royales […], cy : III millions IIIc IIIIxxx XIXm IIIIc XL l. XI s.
[…]
[f. 247] Roolle de plusieurs parties et sommes de deniers que le Roy a commandé et ordonné à me Estienne Jehannot, sieur de Bartillat, conseiller au conseil d’Estat de Sa Majesté et garde de son tresor royal, de payer comptant ou assigner par ses quittances durant les mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de l’année derniere mil six cens soiixante dix huit […]
[…]
[f. 266] A [Jean Martial de Fenis, tresorier des veneries et fauconneries du Roy], la somme de cinq mil huit cens soixante livres pour icelle delivrer au sieur duc du Lude pour le paiement des casques des livrés du Roy que Sa Majesté a ordonnées estre faites pour les officiers de la capitainerie du chateau de Saint Germain en Laye à raison de IIc L l. pour celle du capitaine, IIc l. pour celle du lieutenant, C l. pour celle du procureur de [f. 266v] Sa Majesté, IIIIxx l. pour celle du greffier et IIIIxx X l. aussy pour chacune des 58 autres casaques, scavoir 3 pour 3 rachasseurs, 48 pour les gardes tant à pied qu’à cheval, une pour le faisandier du chasteau du Val du parc de Saint Germain, 4 pour les renardiers et deux pour les vallets de limiers pour le loup, cy : Vm VIIIc LX l.
[…]
[f. 267] Aud. [François du Vau, tresorier general des maison et finances de la Reyne], la somme de sept cens quarante cinq livres dix sols pour icelle delivrer à Antoine Cagné, habitant de Saint Germain en Laye, pour son paiement du loyer de six chambres, une salle, une cuisine, une cave et sept lits qu’il a fournis pour les officiers de l’escurie de maditte dame Reyne depuis le quinze novembre 1677 jusques au VIIe febvrier 1678, faisant 84 jours à raison de III l. XVII s. VI d. pour chacun jour, ensemble pour une salle, deux chambres et sept lits depuis le dernier may jusqu’audit jour 15 novembre 1677, faisant 168 journées à raison de II l. X s. chacune le tout sur le pied de V s. pour chacune chambre, V s. pour chacun lit, V s. pour la salle, V s. pour la cuisine et II s. VI d. pour la cave, cy : Vc XLV l. X s.
[…]
[f. 267v] A luy, la somme de quatre mil soixante livres douze sols six deniers pour icelle delivrer à Louis Guillon de Fonteny, maitre de la maison où pend pour enseigne l’Ours à Saint Germain en Laye pour son paiement du loyer de 10 chambres, 20 lits, une salle, deux greniers, 5 remises de carosse et 3 escuries à 50 chevaux qu’il a fournies pour le service de la Reyne pendant [f. 268] l’année entière à raison de XI l. XI s. VI d. par jour et de V s. pour chacune chambre, chacun lit et pour la salle, II s. VI d. pour chacun grenier et chacune remise et un sols pour l’attache de chacun cheval, cy : IIIIm LX l. XII s. VI d.
[…]
[f. 336v] Aux recolets du fauxbourg Saint Laurent et de Saint Germain en Laye, la somme de neuf cens livres par aumosne, cy : IXc l.
[…]
[f. 337v] Aux augustins deschaussez des Loges de la forest de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres par aumosne, cy : IIIc l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 115v] A me Sébastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens, arts et manufactures de Sa Majesté, la somme de dix neuf cens quarante trois mil cinquante huict livres six sols huict deniers pour employer au faict de sa charge, mesmes […] [f. 118] Lm l. pour les ouvrages et réparations [f. 118v] à Saint Germain en Laye, Fontainebleau, Vincennes, Compiègne et autres maisons royalles, XXX m l. pour les ouvrages et augmentations à faire au jardin du Val les Saint Germain en Laye, […] [f. 119] et Cm l. pour les despences extraordinaires et impreveues, et XVIm LVIII l. VI s. VIII d. pour les taxations dud. tresorier à raison de II d. pour livre, cy : XIXc XLIIIm LVIII l. VI s. VIII d.
[…]
[f. 301] Roolle de plusieurs parties et sommes de deniers que le Roy a commandé et ordonné à me Gedeon du Metz, conseiller du Roy ez conseils de Sa Majesté, garde de son tresor royal, de payer et delivrer comptant ou assigner par ses quittances pendant les mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de l’année mil six cens soixante dix sept […]
[…]
[f. 317] Aud. [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de seize cens quatre vingts quinze livres quinze sols quatre deniers pour icelle delivrer aux desnommez cy apres, scavoir IIIc L l. à Delaunoy, tapissier, pour avoir doublé de toille, rentrait les trous, repris les relais d’une tenture de tapisserie verdure fabrique de Beauvais en 7 pieces de 24 aunes de cours sur 3 aunes de hault [f. 317v] et l’avoir rubanné partout où besoing a esté, IIIc XXXIII l. à Ferault, autre tapissier, pour avoir pareillement doublé de toille et racommodé deux tentures de tapisserie aussi verdure fabrique de Beauvais en 13 pieces de 38 aunes de cours sur 2 aunes 2/3 de hault, IIIc LIX l. XV s. IIII d. à Gilbert, marchand linger, pour 106 aunes de toille de diverses qualitez par luy fournies pour servir à faire des ornemens de linge nécessaires pour la chappelle de Saint Germain en Laye specifiez cy apres, scavoir 6 surplis, 18 amicts, quatre grandes napes d’autel, 6 autres petites napes, 12 essuymains, une douzaine de torchons, 7 tours d’autel et autres fournitures, et VIc LIII l. à Golle, ebeniste, scavoir IIc XX l. pour une table bleue façon de lapis ornée de festons et fleurs et de bronse bruny pour servir dans le cabinet dudit chasteau de Saint Germain en Laye, IIc XVI l. pour six autres tables de bois de noyer accompagnées chacune d’une paire de gueridons aussi de bois de noyer à raison de XXXVI l. la piece, et IIc XVII l. pour plusieurs journées de luy et de trois garçons qui ont travaillé à remettre en estat plusieurs [f. 318] meubles du chasteau de Versailles compris quelque racommodage de table et gueridons, cy : XVIc IIIIxx XV l. XV s. IIII d.
Aud. de Prelabbé, la somme de dix huit cens cinquante livres pour icelle delivrer à Golle, ebeniste, pour son payement d’un grand bureau de six pieds de long orné de marqueterie de cuivre doré et d’estain gravé, d’un autre bureau de bois d’Allemagne à compartimens d’ebeine, deux gueridons de marqueterie de fleurs au naturel avec leurs bases et chapiteaux de cuivre doré, d’une table et deux gueridons de bois de noyer et pour plusieurs racommodages de tables, cabinets, chandeliers et autres meubles, le tout pour servir dans ses appartements du château de Saint Germain en Laye : XVIIIc L l.
[…]
[f. 331] Aud. [François du Vau, tresorier general des maison et finances de la Reyne], la somme de deux mil cinq cens quatre vingts dix livres neuf sols pour delivrer à Antoine Ravet, hoste de l’Image Sainte Catherine à Saint Germain en Laye, pour son payement du loyer de huit chambres, seize lits et une escurie à six chevaux qu’il a fournis aux officiers de l’escurie de lad. dame Reyne depuis le premier janvier jusqu’et compris le XIII juillet 1676, et depuis le IX novembre jusqu’au dernier jour de may 1677, faisant 397 journées à raison de VI l. VI s. pour chacune, ensemble pour une chambre et deux lits depuis led. jour XIII juillet 1677 jusqu’au 9 novembre aud. an 1677, faisant 119 jours à raison de XV s. pour chacun, le tout sur le pied de V s. pour chacune chambre, V s. pour chacun lit et I s. pour l’attache de chacun cheval, cy : IIm Vc IIIIxx X l. IX s.
A luy, la somme de huict cens quatre vingts six livres dix sols pour delivrer à Antoine Caigné, habitant de Saint Germain en Laye, pour son payement du loyer de deux chambres et quatre lits qu’il a fournis pour les officiers des [f. 331v] escuries de lad. dame Reyne depuis le XIIII juillet 1676 jusqu’au IX novembre de lad. année, faisant 120 jours, ensemble six chambres, six lits, une cuisine et une cave depuis led. jour 9 novembre jusqu’au dernier jour de may 1677, faisant 202 jours, à raison de XXX s. par jour pour les 120 premiers et de III l. X s. pour les 202 autres, le tout sur le pied de V s. pour chacune chambre, V s. pour chacun lit, V s. pour la cuisine et V s. pour la cave, cy : VIIIc IIIIxx VI l. X s.
Aud. du Vau, la somme de quatre mil soixante livres douze sols six deniers pour delivrer à Louis Guillon de Fonteny, maitre de la maison où pend pour enseigne l’Ours à Saint Germain en Laye, pour son payement du loyer de 10 chambres, XX lits, une salle, deux greniers, cinq remises de carrosse et trois escuries à cinquante chevaux qu’il a fournis pour le service de lad. dame Reyne pendant l’année entiere 1676 à raison de XI l. XI s. VI d. par jour et de V s. pour chacune chambre, chacun lit et pour la salle, II s. VI d. pour chacun grenier et chacune remise, et I s. pour l’attache de chacun cheval, cy : IIIIm LX l. XII s. V d.
[…]
[f. 430v] Aux religieux augustins deschaussez du couvent des Loges, pareille somme de trois cens livres à eux accordée pour leur subsistance pendant l’année 1677, cy : IIIc l. »

Lettre concernant l’avancée des travaux au château du Val, au Château-Vieux et dans le domaine de Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 26 septembre 1677
Il n’y a plus que les journalliers qui travaillent à la fouille et transport des terres du fossé que l’on faict au pied du glacys à la gauche de la principalle allée du jardin du Val pour l’escoulement des eaues de pluyes et ravines. On travaille à la maçonnerie du petit mur pour contretenir les terres de la couppe dudit glacys. Il n’y a que six limosins qui y ont travaillé la semaine derniere, dont on augmentera le nombre cette semaine autant que l’on pourra.
On continue aussy de poser la tablette au dessus du mur de terrasse dud. jardin, et la maçonnerie de l’enfoncement en forme de cabinet qui se faict au bout du mur de closture de l’allée haute à la face et en la largeur de l’allée en retour du bout de la principalle allée. J’envoye le sieur La Rue à monsieur Le Nostre pour prendre sa resolution touchant le dessein de la face dud. cabinet affin de l’achever.
On travaille à fonder le mur du demy rond au bout de la principalle allée du jardin faict au droict du retour de l’allée vers le puids.
On continue aussy de dresser les terres des platte bandes et allées haute et basse de la continuation dudit jardin et de passer à la claye les terres des rigolles le long du nouveau mur de closture pour les espalliers.
On continue aussy de travailler aux treillages d’eschalatz pour les nouveaux espalliers.
Si tost qu’il sera venu un peu de pluye, je feray labourer et dresser les terres entre l’allée haute et l’allée basse dud. nouveau jardin, d’autant que la terre est si battue et serrée à cause de la secheresse qu’on ne pourroit faire ce travail qu’avec bien de la despence. Je feray marché à l’arpent pour labourer lesd. terres.
Le charpentier avance de taille la charpenterie du nouveau maneige. On ne commencera que samedy prochain de lever cette charpenterie, attendu qu’il faut qu’elle soit toutte taillée avant de la poser. Il y a seize charpentiers et huict maneuvres qui y travaillent incessemment. Je feray en sorte que cette ouvrage soit achevée à la Toussaint.
Les glacys que Monseigneur a ordonné de faire pour aller dans le parcq par l’antienne allée du bois à costé du grand parterre du vieux chasteau sont achevez, comme aussy la maçonnerie de la porte que l’on a ouverte dans le mur de closture qui separe le jardin d’avec le parcq. Je feray poser dans cette semaine la menuiserie de la porte.
Le petit mur de terrasse en face du petit pont de l’apartement du Roy est achevé. De neuf marches qu’il y aura au peron dud. mur, il y en a six posées, de sorte que dans cette semaine cette ouvrage sera achevée.
Le sieur Lavier n’envoyer qu’hier la menuiserie de l’oratoire de la Reine. Le stucateur achevra l’ornement du platfonds de lad. oratoire mardy et aussytost l’on posera lad. menuiserie. J’attends la menuiserie de la cheminée du cabinet, dont le foyer et chambranle de marbre sont en place.
On pose les aiz du plancher de la salle des gardes de la Reine.
On restablyt le pavé de liaiz de la ballustrade en saillye qui conduit de la salle des gardes du Roy à la salle des gardes de la Reine, dont les dosses au dessoubz estoient entierement pourryes.
On avance fort tous les restablissementz et je faicts travailler à nettoyer les vittres des croisées et chassys d’hyver.
On commencera demain de reparer les breches du mur de la forest. On voicture incessement des matereaux sur les lieux pour cet effect.
Monsieur d’Ecquevilly me manda hier au soir par un billet que le Roy luy a dit de s’addresser à moy pour fournyr quatre caissons doubles pour mettre des cerfs pour les conduire du bois de Boulogne au parcq de Versailles pour le retour du Roy, et quarente sollives dont il a besoin pour cet effect. Je luy au faict responce qu’il me faut un ordre de Monseigneur, et que, pour ne pas retarder le service, il peut donner ordre de les faire faire, et que si Monseigneur en aggrée cette despence, il en ordonnera le payement.
On acheve de battre le 3e et dernier pieu à mettre par soubz œuvre au pont du Pec. On travaille fortement à moiser les nouvelles pallées et restablyr les moises des autres pallées. On travaille au 3e brize glace dudit pont. Il reste à faire dix autres brize glaces aud. pont, quoy que les sieurs Bruand et Cliquin ayent trouvé necessaire d’en augmenter quatre plusqu’il n’y en avoit cy devant. Le sieur Poitevin, entrepreneur, n’a ordre de monsieur de Linieres que d’en augmenter un, et à l’esgard du pont de Chatou, de mettre un seul pieu en contrefiche pour brize glace ainsy qu’il y en avoit cy devant, quoy qu’il ay testé jugé necessaire d’y en mettre comme au pont du Pecq.
J’escris aud. sieur de Linieres que Monseigneur m’ordonne de tenir la main à ce que l’on prenne touttes les precautions necessaires pour lesd. brize glaces. En cas qu’il n’y donne point ordre, j’en donneray advis à Monseigneur.
L. Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 533] Aud. [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de cinq mil huit cens une livres douze sols six deniers pour icelle delivrer aux cy apres nommez pour leur paiement de plusieurs fournitures de meubles faites pour le chasteau de Saint Germain en Laye, scavoir à Le Duc, marchand de soye, IIm IIc IIIIxx XIII l. XV s. pour 2 aunes ¼ de velours rouge pour des bourlets à XX l. l’aune, 51 aunes ½ de velours bleu turquin pour un lit de repos, 2 carreaux et 1 dessus de bureau à XVIII l. X s. l’aune, 15 aunes de velours rouge cramoisy pour 12 grands sieges plians à XXI l. l’aune, 15 aunes de velours vert pour couvrir une table à jouer à XVI l. l’aune, XI aunes de ratine d’Holande pour 2 couvertures de lits à XIIII l. l’aune, 12 aunes de damas de Gennes vert à VIII m. X s. l’aune, 59 aunes de tafetas violet et rouge pour des cadres et des housses à 24 tabourets à V l. l’aune, et 47 aunes ½ de tafetas d’Angleterre pour des envelopes de traversins, couvrir une table et faire 3 portieres à IIII l. l’aune, à Laballe, marchand drapier, VIIIc IIIIxx IIII l. V s. pour 4 aunes de drap de Valogne vert à VII l. l’aune, 1 aune de drap vert façon d’Espagne à XVIII l. l’aune, 78 aunes de serge de Londres escarlate [f. 533v] d’Holande à V l. X s. l’aune pour faire des entours de housses de lit et des housses de sieges, huit aunes de serge de Londre couleur de feu pour des housses de fauteuils à IIII l. X s. l’aune, 26 aunes de serge de Londres pour couvrir 25 grands miroirs à IIII l. V s. l’aune, et 130 aunes de frise de Sigovie aurore pour envelopper des meubles de brocat à XL s. l’aune, à Lebrun, marchand tapissier, IIIc LXVIII l. X s., scavoir IIIIxx I l. pour 90 aunes d’etoffe fil et laine à grandes fleurs rouge et blanc à XVIII s. l’aune pour faire 2 lits de garderobe, et IIc IIIIxx VII l. X s. pour 2 couvertures de satin de la Chine blanc de 2 aunes ½ de long, chacune à CXLIII l. X s. la piece, à Dupré, doreur, IIIIxx XV l. pour avoir peint et doré 24 tabourets et 12 grandes chaises et autres menus ouvrages, à Delange, plumassier, CLXV l. pour avoir blanchi et racommodé 12 garnitures de plumes avec leurs aigrettes servant aud. chasteau de Saint Germain, y compris les journées de son garçon pour les remonter, et à Marcadé, orfevre, XIXc IIIIxx XV l. XII s. VI d. pour une petite grille à 2 bareaux pour servir dans le cabinet de la Reyne et un chandelier d’argent à 4 branches, pesant ensemble 27 marcs 6 gros à raison de XXXVI l. le marc, y compris le fer de lad. grille et le blanchissage et racommodage de 452 pieces d’argenterie où il a fourni 7 marcs ½ d’argent, le tout fait par ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : Vm VIIIc I l. XII s. VI d.
[…]
[f. 539] A [Jean de la Valette, commis à l’exercice de la charge de tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de dix neuf mil trois cens quarante huit livres dix sept sols pour employer au paiement des cires et autres choses qui ont esté fournies par les officiers de la fruiterie pour les repetitions et representations de l’opera d’Isis qui ont esté representées devant Sa Majesté en son chasteau de Saint Germain en Laye pendant les mois de janvier et febvier 1677 [f. 539v] suivant les parties arrestées par le sieur duc de Crequy, premier gentilhomme de la chambre, cy : XIXm IIIc XLVIII l. XVII s.
[…]
[f. 580] A [Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens, arts et manufactures de France], la somme de quatre mil sept cens vingt neuf livres cinq sols pour d’icelle employer IIIIm VIc IIIIxx X l. III s. IIII d. au remboursement des terres et heritages compris dans le jardin du bastiment du Val lez Saint Germain en Laye dont les particuliers [f. 580v] cy apres nommez estoient proprietaires, scavoir IIIIc XXIII l. à François Buret, demeurant à Carrieres sous le Bois, pour 23 perches ½ de terre plantée en vigne et autres fruitiers, XIc XXVII l. XIX s. II d. à Charles Delaunay, demeurant aud. Carriere, pour un arpent 27 perches ½ de terre plantée en vigne, bourgongne et semée en orge faisant partie de plusieurs pieces de terre qui luy appartiennent, XLVI l. V s. à François Bertin et Jean Thomin demeurans aud. Carriere pour 4 perches ½ demy quart de terre plantée en vigne et arbres fruitiers, VIIc LXXV l. VII s. VI d. au sieur de la Neuville, garde de Sa Majesté demeurant aud. Carieres, pour 77 perches ½ demy tiers de terre plantée en vigne, bourgongne et semée en orge, faisant partie de diverses pieces de terre qui luy appartiennent, Vc LI l. XIIII s. II d. aud. Bertin pour 48 perches 1/24 de terre plantée en vigne et arbres fruitiers en diverses pieces qui luy appartiennent, VIIc IX l. X s. à Baptiste Crosnier, demeurant aud. Cariere, pour 76 perches de terre plantée en vigne et Bourgongne en diverses pieces, LXI l. XVII s. VI d. à la damoiselle Bataille demeurant à Paris pour 5 perches ½ demy quart de terre plantée en arbres fruitiers faisant partie d’une plus grande piece de terre, IIIc XXIIII l. à Denis Garnier pour 27 perches de terre plantée en vigne, IIc LXXII l. X s. à Jacques Caffaud pour 24 perches ¼ de terre plantée en vigne, IIIIxx XVI l. [f. 581] aux heritiers de Louise Thomin pour 8 perches de terre plantée en vigne, CXIIII l. au sieur de la Guipiere pour 9 perches ½ de terre, VIxx l. à Jean Morice pour 10 perches et LXVIII l. à Jean François pour 5 perches 2/3 de terre, le tout suivant l’arpentage et estimation qui en a esté faite et les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et XXXIX l. I s. VIII d. pour les taxations dud. Delaplanche à 2 d. pour luvre, cy : IIIIm VIIc XXIX l. V s.
Aud. Delaplanche, la somme de douze mil quatre cens soixante quatre livres dix neuf sols un denier pour d’icelle employer XIIm IIIc LXI l. XVIII s. IX d. au payement des ouvrages et reparations de pavé de grais qui ont esté faits tant dans les cours des chasteaux de Saint Germain en Laye que dans le bourg dud. lieu pendant 1677 suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et CIII l. IIII d. pour les taxations dud. tresorier à 2 d. pour livre : XIIm IIIIc LXIIII l. XIX s. I d.
[…]
[f. 581v] Aud. Delaplanche, la somme de quatorze cens quarante trois livres dix huit sols huit deniers pour d’icelle delivrer à Lemaire, fayancier, XIIIIc XXXII l. pour son payement de plusieurs pieces de pourcelaines qu’il a fournies pour mettre dans les appartemens du chasteau de Saint Germain en Laye, scavoir 2 grands vases à figures, six buires de diverses grandeursd et façons, six urnes à pans de plusieurs couleurs, 17 pots tant à figures que couverts et de forme de moutardier, 7 vinaigriers de diverses formes, 26 callebasses, 43 gobelets de plusieurs grandeurs, 10 rouleaux de couleur teintée, deux fuseaux et 14 bouteilles de diverses formes et grandeurs, le tout suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et XI l. XVIII s. VIII d. pour les taxations dud. tresorier à 2 d. pour livre : XIIIIc XLIII l. XVIII s.
[…]
[f. 592v] Aux peres recollets du fauxbourg Saint Laurent et de Saint Germain en Laye, la somme de neuf cens livres, cy : IXc l.
[…]
[f. 593] Aux augustins deschaussez des Loges de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres, cy : IIIc l. »

Lettre concernant le manège du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 3e decembre 1677
Monsieur le duc de Montauzier m’a envoyé chercher et m’a demandé pourquoy on ne met pas des rideaux de thoille au pourtour du nouveau maneige de monseigneur le Dauphin. Et sur ce que je luy ay dict que je n’en ay encores pas entendu parler ny eu d’ordre, il m’a chargé de supplier tres humblement Monseigneur de sa part de prendre l’ordre du Roy, Sa Majesté ayant dict qu’elle en parleroit à Monseigneur.
L. Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 611] Roolle de plusieurs parties et sommes de deniers que le Roy a commandé et ordonné à me Gedeon du Metz, conseiller ez conseils de Sa Majesté, garde de son tresor royal, de payer et delivrer comptant ou assigner par ses quittances pour les restes de l’année mil six cens soixante seize […]
[…]
[f. 623] A me Pierre Turlin, tresorier general de l’Argenterie du Roy, la somme de deux mil deux cens quatre vingts huit livres six sols huit deniers pour employer au fait de sa charge, mesme icelle delivrer aux desnommez cy apres pour des ornements d’eglise qu’ils ont faits et fournis par ordre du Roy et pour son service dans la chapelle du chasteau de Saint Germain en Laye, scavoir à Leduc, marchand de soye, CXL l. XVI s. VIII d. pour 5 aunes de taffetas d’Angleterre violet à raison de V l. l’aune, IIII aunes de tafetas rouge à IIII l. XV s. l’aune, 18 aunes ¾ de tafetas vert et blanc à [f. 623v] IIII l. IIII s. l’aune, 1/8 de veloux violet et blanc à raison de XVIII l. l’aune, 2/3 de satin plein de VIII l. XV s. l’aune, et X l. pour une aune de gros de Naples, le tout pour restablir et mettre en estat de servir neuf chasubles, à Barreau, marchand passementier, IIIIc l. pour 20 aunes de passement et 27 aunes de dentelle d’or, 10 aunes de passement, 19 aunes de dentelle et 25 aunes de galon or et argent, et 17 aunes de dentelle d’argent, le tout à plusieurs prix et de divers poids pour border et chamarrer lesd. neuf chasubles, à Delaistre, chasublier, CXV l. pour les fournitures et façon desd. chasubles, à Gilbert, marchand linger, Vc IIIIxx III l. pour 80 aunes de toille baptiste à raison de IIII l. l’aune, 63 aunes de toille baptiste à XLVIII s. l’aune, 6 aunes 1/3 de toille commune à XXII s., 12 ceintures de toille à III l. la piece, le tout pour faire 18 aubes, 18 amicts, 6 napes, 24 [f. 624] purificatoires, 24 essuye mains et 12 corporaux, compris LXVII l. X s. pour les façons de tous lesd. ouvrages, à Plumet et Brillon, autres marchands lingers, IIIIc IIIIxx XIX l. X s. pour plusieurs sortes de dentelles blanches qu’il ont fournies pour border et chamarrer tous les linges cy dessus à divers prix, et à Noroy et Potié, tapissiers, Vc L l. pour un tapis et trois careaux de velours rouge garnis de frange et galon d’or et d’argent, cy : IIm IIc IIIIxx VIII l. VI s. VIII d.
[…]
[f. 700v] Aud. [Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens de Sa Majesté, arts et manufactures de France], la somme de cent soixante un mil trois cens trente trois livres six sols huit deniers pour d’icelle employer CLXm l. au parfait payement des despenses faites pour les bastimens des maisons royalles pendant l’année 1676, savoir […] XXXm l. pour les ouvrages de maçonnerie du bâtiment [f. 701] et jardin du Val suivant les ordonnances particulières dud. sieur Colbert […], cy : CLXIm IIIc XXXIII l. VI s. VIII d.
Aud. Lebesgue, la somme de vingt deux mil soixante quinze livres sept sols six deniers pour d’icelle employer XXIm VIIIc IIIxx XII l. XIX s. au remboursement des proprietaires des terres et heritages acquis au profit du Roy qui se trouvent compris dans le dessein du jardin de la maison que Sa Majesté a fait bastir au Val lez Saint Germain en Laye, tant pour le prix principal que pour les non jouissances desd. terres et heritages, le tout suivant les contrats d’acquisition passez par devant notaires, l’estat de liquidation arresté au conseil royal des Finances le 18 juillet 1676, l’arrest du conseil d’Estat dud. jour et les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et C IIIIxx II l. VIII s. X d. pour les taxations dud. tresorier à II d. pour livre, cy : XXIIm LXXV l. VII s. X d.
[…]
[f. 734v] Aux religieux recollets de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres que Sa Majesté leur a accordée pour payer les frais de l’assemblée qui se fait dans leur couvent de tous les superieurs de la province de Paris ainsi qu’il est accoutumé, cy : IIIc l.
[…]
[f. 782v] Au sieur de Beaumont, chapelain de la chapelle du chasteau de Saint Germain, la somme de six cens livres par gratification en consideration de quelques menues despenses qu’il a esté obligé de faire pendant plusieurs années lors du sejour de Sad. Majesté aud. chasteau, cy : VIc l.
[…]
[f. 795] Au sieur Portail, conseiller du Roy en sa cour de parlement, la somme de mil livres à luy accordée par gratification à cause du passage du pont de Chatou des officiers de la Maison, court et suite de Sad. Majesté pendant lad. année 1676 ainsi qu’il est accoutumé, cy : M l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 23v] A me Pierre Ollivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy, la somme de neuf mil cinq cens soixante neuf livres dix sept solz sept deniers pour icelle delivrer aux denommez cy apres, savoir à Marcadé, orfevre, […] [f. 24] Vc IIIIxx XVI l. X s. pour avoir blanchy, ressoudé et racommodé 302 pieces d’argenterie du chasteau de Saint Germain en Laye et y avoir fourny deux marcs 6 onces 4 gros d’argent […], cy : IXm Vc LXIX l. XVII s. VII d.
[…]
[f. 25v] A [Jean de la Vallette, commis à la charge de tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de dix sept cens cinquante livres dix neuf sols pour icelle delivrer aux desnommez cy apres, scavoir à Gole, ebeniste, IIIc XXXV l. pour trois voffres forts de bois de chesne couverts d’une racine de noyer de vingt cinq pouces de longueur et 18 de largeur et pour avoir nettoyé et racommodé avec quatre garçons plusieurs meubles d’ebene et marquetterie dans les chasteaux de Saint Germain et Versailles […] [f. 26v], cy : XVIIc L l. XIX s.
[…]
[f. 29v] A [François Chapelin, tresorier des offrandes et aumosnes de Sa Majesté], la somme de six cens quarente neuf livres seize sols pour emploier au paiement de la despense qui a esté faite pour les pains benits qui ont esté rendus au nom du Roy en l’eglize parrochialle de Saint Germain en Laye le VI janvier 1676 suivant les parties qui ont esté arrestées par le sieur abbé Ladvocat, l’un des aumosniers de Sa Majesté, cy : VIc XLIX l. XVI s.
A luy, la somme de cinq cens quatre [f. 30] vingts neuf livres quinze sols pour emploier au paiement de la despense des pains benits qui ont esté rendus au nom de monseigneur le Dauphin en lad. eglize parrochialle de Saint Germain en Laye le XIX janvier 1676 suivant les parties qui en ont esté arrestées par M. le cardinal de Bouillin, grand aumosnier de France, cy : Vc IIIIxx IX l. XV s.
[…]
[f. 32] Aud. [Jacques de Manse, tresorier des vennerie, fauconnerie et toilles de chasse de Sa Majesté], la somme de trois mil six cens livres pour icelle delivrer au sieur duc du Lude, gouverneur et capitaine des chasses du chasteau de Saint Germain en Laye, scavoir XVIIIc l. pour l’entretenement d’un faisandier au Val du parc dud. chasteau et XVIIIc l. pour l’entretenement de quatre renardiers et deux vallets de limiers pour le loup pendant l’année 1676 ainsy qu’il est accoustumé, cy : IIIm VIc l.
[…]
[f. 104v] A me Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens, arts et manufactures de Sa Majesté, la somme de deux millions quatre vingts quinze mil quatre cens quarente six livres sept sols neuf deniers pour emploier au faict de sa charge, mesme celle de II millions LXXVIIIm LXXVIII l. XIII s. au paiement des despenses cy apres mentionnées pour les bastimens de Sa Majesté pendant l’année 1676 suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, conseiller du Roy en ses conseils, controlleur general des Finances, [f. 105] surintendant et ordonnateur general des Bastimens, arts et manufactures, dont […] [f. 106v] XXXm l. pour les reparations à faire à Saint Germain, Fontainebleau, Vincennes, Compiegne et autres maisons royalles, […] [f. 107v] XXm l. pour les ouvrages du bastiment du Val […], cy : II millions IIIIxx XVm IIIIc XLVI l. VII s. IX d.
[…]
[f. 170v] Aux religieux augustins deschaussez du couvent des Loges de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour subvenir à leur subsistance ainsy qu’il est accoustumé : IIIc l.
[…]
[f. 180v] Aux peres recollets du fauxbourg Saint Laurent et Saint Germain en Laye, la somme de neuf cens livres par aumosne, cy : IXc l.
[…]
[f. 314] Au sieur comte de Vermandois, admiral de France, la somme de dix huict mil livres que Sa Majesté luy a accordée pour emploier en l’achapt d’une maison scize à Saint Germain en Laye qui a appartenu à la dame duchesse de La Valiere suivant l’ordonnance du XIe avril 1676, cy : XVIIIm l.
[…]
[f. 325] Roolle de plusieurs parties et sommes de deniers que le Roy a commandé et ordonné à me Gedeon du Metz, conseiller ez conseils de Sa Majesté, de payer et delivrer comptant ou assigner par ses quittances pendant les mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de l’année mil six cens soixante seize […]
[…]
[f. 335] Aud. [Pierre Turlin, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de neuf mil cinquante deux livres quatre sols pour icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur paiement des fournitures par eux faites par l’ordre et pour le service de Sa Majesté pour le chasteau de Saint Germain, scavoir à Duc, marchand de soye, VIIc XXXIII l. XVIII s. pour unze aunes de velours de Gennes vert à raison de XX l. l’aune, 3 aunes ½ de velours vert à XIX l. l’aune, 2 aunes ¼ de satin de Florence incarnadin à IX l. l’aune, 71 aunes de taffetas d’Angleterre couleur de paille et vert à III l. VIII s. l’aune [f. 335v] et 27 aunes de taffetas vert à IIII l. V s., le tout pour faire des housses de sieges plians, couvrir une table à jouer, faire des dessus pour les cassettes de Sa Majesté, une housse pour un lict de point de France et couvrir un bureau pour la Reyne, à Laballe, marchand drapier, Vc IIIIxx I l. X s. pour 45 aunes ½ de drap de Bercy escarlatte à raison de IX l. l’aune, 12 aunes ½ de serge de Saint Lo rouge à V l. XVII s. l’aune, 13 aunes de serge de Londres verte à IIII l. l’aune et 12 aunes de serge de Londres rouge cramoisy à IIII l. l’aune, le tout pour faire dix portieres, deux dessus de portes et des housses de tabourets, à Le Brun, marchand tapissier, CII l. VII s. pour 32 aunes de ligature de soye verte pour faire vingt cinq carreaux pour servir au ballet d’Atis [f. 336] à III l. VI s. l’aune, à Levasseur, marchand passementier, VIIIc LXXI l. XIX s. IX d. pour 189 onces 7 gros de frange, mollet et galon d’or et d’argent à raison de IIII l. X s. l’once et 84 aunes de galon rouge cramoisy à IIII s. l’aune, le tout pour order et galonner un tapis de table de velours vert, six portieres de drap rouge et autres meubles de messieurs les duc du Maine et comte de Vexin, à Gole, ebeniste, VIc l. scavoir IIIIc XX l. pour un grand bureau de bois d’Allemagne à compartimens d’ebeine soustenu de huict colonnes et garny de huict tiroirs, de cinq pieds de hault sur deux pieds ½ de large et une table à jouer de bois de pallissante massif, et C IIIIxx l. pour une grande armoire de bois d’Allemagne à corniches [f. 336v] et compartimens d’ebeine garnie de tablettes pour mettre des livres, haute de six pieds ½ sur quatre pieds de large, à Mathelin, menuisier, Vc XXXV l. pour 10 douzaines de tabourets, 24 sieges plians, deux fauteuils, 12 feuilles de paravent et six eschelles brisées, à Marcadé, orfevre, CLV l. V s. III d. pour une bourse d’argent vermeil doré à mettre au milieu d’une table à jouer pesant 3 marcs 2 onces 3 gros ½ à XLVI l. le marc, à Laroue, miroitier, IIIc XLVI l. tant pour son paiement de quatre bordures de miroirs de bois de noyer de Grenoble avec des plaques de cuivre d’une glace de 22 pouces de hault sur 18 de large, que d’avoir racommodé plusieurs girandolles et miroirs dans le chasteau de Saint Germain en Laye, à Pezard, quincallier, [f. 337] IIIc XXII l. pour avoir nettoyé, polly et ressoudé 46 grilles de fer, 54 tenailles, 50 pelles, 13 puisettes et une paire de chevrettes et avoir fourny le fer necessaire pour remettre le tout en bon estat, à la veuve Henry, tapissier, IIIIc IIIIxx XV l. pour avoir doublé de toille, recousu les relais, garnis de surfaix et rentrait une tenture de tapisserie de dix pieces representant les muses, et à Doublet, autre tapissier, IIIIm IIIc IX l. IIII s., scavoir IIIm l. que Sa Majesté luy a accordée d’augmentation pour avec XIm l. à luy ordonnée l’année 1675 faire XIIIIm l. pour son parfait paiement de soixante pieces d’ouvrages de broderie à fleurs d’or et soye pour faire un meuble complet et XIIIc IX l. IIII s. pour racommodages de [f. 337v] plusieurs meubles tant pour Saint Germain, Paris que Fontainebleau, fourniture et façons de deux tapis de table, douze feuilles de paravent, 22 housses de sieges plians, dix portieres, 29 rideaux, 25 carreaux, quatre matelas, un sommier de crin et autres meubles dud. chasteau de Saint Germain, y compris plusieurs voiages et journées de garçons, le tou faict et fourny par l’ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : IXm LII l. IIII s.
Aud. Turlin, tresorier general de l’Argenterie, la somme de sept mil neuf cens vingt neuf livres treize sols quatre deniers, pour icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur paiement d’un meuble de damas bleu turquin garny de campannes, frange et molet [f. 338] de passementerie d’or et d’argent et d’autres meubles faits par ordre de Sa Majesté pour servir dans aucuns appartemens de Saint Germain en Laye, scavoir à Duc, marchand de soye, MXXV l. pour 115 aunes de damas de Gennes bleu à raison de VIII l. X s. l’aune et 12 aunes de taffetas à IIII l. l’aune, à Le Brun, marchand tapissier, XXI l. XV s. pour 4 aunes de damas de Flandres aurore et bleu à raison de III l. l’aune et 3 aunes de moquette fonds bleu à III l. V s. l’aune pour faire une niche de chien, à Laballe, marchand drapier, IIIc LXIX l. pour 20 aunes et demie de fin drap façon d’Espagne bleu à XVIII l. l’aune, à Levasseur, marchand passementier, IIIm VIIc LVII l. XVIII s. IIII d. pour 437 [f. 338v] onces 7 gros de frange de diverses hauteurs, molet et galon d’or à raison de 6 l. V s. l’once, 189 onces 6 gros pour une campane d’or très riche de pieces de raport, 12 boutons et six boutonnieres à VII l. VIII s. l’once et XXVIII l. pour 4 pommes de lict couvertes de damas et chamarées de galon d’or, à Mathelin, menuisier, IIc XXXVI l. pour un bois de lict avec les ferremens necessaires, 3 licts de veille, 12 roulettes pour servir ausdits licts de veille, cinq fauteuils, 12 tabourets et 5 escrans avec leurs chasss et leurs pieds, à Dupré, doreur, CXXXVIII l. pour avoir peint et doré cinq grands fauteuils, 18 chaires, 12 tabourests et un escran, à Delange, plumassier, Vc l. tant pour [f. 339] une graniture de six douzaines de plumes blanches et quatre bouquets d’aigrettes pour servir au lict dud. meuble que pour avoir reblanchy 8 autres bouquets d’aigrettes et sejourné quelques jours à Saint Germain pour monter lesd. plumes, et à Doublet, tapissier, XVIIIc IIIIxx II l. pour ses fournitures et façon dud. meuble et d’un autre meuble de satin bleu mourant garny d’un point d’Espaigne, comm’aussy pour avoir faict decrasser et reblanchir 30 rideaux de fenestre, faict plusieurs housses des meubles et en avoir racommodé plusieurs autres qui servent dans led. chasteau de Saint Germain, cy : VIIm IXc XXIX l. XIII s. IIII d.
[…]
[f. 533] A dix filles de la Charité establies par ordre de Sa Majesté à Saint Germain en Laye, Fontainebleau, Metz et Dourdan, la somme de quinze cens livres pour leur [f. 533v] subsistance pendant lad. année 1676 à raison de CL l. chacune ainsy qu’il est accoustumé, cy : XVc l. »

Lettre concernant l’avancée des travaux au château du Val

« De Saint Germain, le samedy au soir 7e mars 1676
Il y a presentement 31 maçons limosins qui travaillent à la maçonnerie des terrasses du jardin du Val. J’en feray augmenter le nombre autant qu’il me sera possible à mesure qu’ils arriveront.
Je tascheray de faire entierement arraser dans huict jours ouvrables les murs de la terrasse an face des cainets du bastiment du Val.
Monsieur Le Nostre doit venir icy lundy pour passer toute la semaine à faire planter. Je prends soin pour cet effect de faire dresser les terres du jardin bas et d’achever de faire porter les terres necessaires. Il y a 196 terrassiers, tant hommes que femmes, qui y travaillent.
Le sieur Bailly qui travaille aux tables de cuivre du poesle promet de les rendre touttes en place dans la fin de la semaine prochaine.
Piau continue de faire travailler à six forges aux ouvrages des deux portes de fer de la cour dud. bastiment. Je feray mon possible pour les faire poser dans la fin de la semaine prochaine.
J’ay faict remplyr le trou qui s’estoit faict dans la place de l’octogone, au bout de la grande terrasse du parc, ainsy que Monseigneur me l’a ordonné.
Je faicts aussy travailler à remplyr les fontys de carrieres au dehors du mur de la grande terrasse.
Sitost que les sieurs Mansard et Bergeron seront là, je ne manqueray pas de leur faire faire un rapport en forme de l’estat des carrieres qui ont cy devant esté ouvertes soubs lad. grande terrasse.
Monsieur Perrault m’a mandé de l’aller demain trouver à Paris avec le sieur La Rue, maçon, ce qui m’oblige d’y aller.
J’iray par le mesme moyen chez le sieur Lavier affin qu’il envoye incessemment les grosses tables de cuisine necessaires pour la cuisine Bouche au Val.
L. Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 616v] A me Pierre Ollivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy, la somme de soixante dix sept mil cent soixante trois livres seize sols six d. pour, avec LXXIIm l. dont a esté fait fonds par ordonnances des 27 et 8 octobre 1674, 12 janvier et 12 febvrier 1675, faire celle de [f. 617] CXLIXm l. CLXXIII l. XVI s. VI d. pour employer au fait de sa charge, mesme au parfait payement des depenses que Sa Majesté a ordonnées estre faites pour l’opera de Thezée qu’Elle a fait representer devant Elle l’hiver de lad. année 1675 au chasteau de Saint Germain en Laye suivant le cahier qui en a esté arresté par le sieur duc d’Aumont, premier gentilhomme de la Chambre, cy : LXXVIIm CLXIII l. XVI s. VI d.
[…]
[f. 624v] Audit [Pierre Gabelin, commis à l’exercice de la charge de tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de trois mil trois cens soixante dix livres [f. 625] neuf sols huit deniers pour employer, scavoir XIIIc XLIX l. XIII s. VIII d. au payement du bal fait à Saint Germain en Laye le 26 febvrier 1675 et autres menues despenses, XVIc XX l. XVI s. au payement de la despence faite pour la procession du jour de la feste Dieu XIII juin 1675 à Saint Germain en Laye, et IIIIc l. pour la depense du Te Deum chanté en l’eglise cathedralle de Paris le premier juillet aud. an à cause de la prise des villes de Dinan, Huy et Limbourg, le tout suivant les cahiers arrestez par le sieur duc de Gesvres, pair de France, premier gentilhomme de la chambre de Sa Majesté, cy : IIIm IIIc LXX l. IX s. VIII d.
[…]
[f. 626v] Audit Gabelin, la somme de trois mil deux cens soixante deux livres dix sols pour icelle delivrer, scavoir IIIm CXXXII l. aux vingt quatre joueurs de violon ordinaires de la chambre pour avoir esté à Saint Germain en Laye pour servir au ballet de Thezée que Sa Majesté a fait danser devant Elle depuis le 3e [f. 627] decembre 1674 jusqu’au 27e febvrier 1675, faisant en tout 87 jours à raison de XXX s. par jour à chacun, et à Dumanoir, repetiteur, faisant le XXe violon, CXXX l. X s. pour y avoir esté pendant led. temps à la mesme raison de XXX s. par jour, cy : IIIm IIc LXII l. X s.
[…]
[f. 645] Audit [François Duvau, tresorier general des Maison et finances de la Reyne], la somme de trois mil deux cens cinquante neuf livres douze sols six deniers pour icelle delivrer à Louis Guillon de Fonteny, demeurant à l’enseigne de l’Ours à Saint Germain en Laye, pour son payement du loyer de dix chambres, vingt licts, une salle, deux greniers, cinq remises de carrosse et trois escuries pour cinquante chevaux qu’il a fournis pour le service de ladite dame Reyne depuis le premier janvier mil six [f. 645v] cens soixante quatorze jusques et compris le dix neuf avril audit an, et depuis le premier juillet jusques et compris le dernier de decembre de lad. année, à raison de cinq sols par jour pour chacune chambre, chacun lit et pour ladite salle, deux sols six deniers pour chacun grenier et chacune remise de carrosse, et un sol pour l’attache de chacun cheval, cy : IIIm IIc LIX l. XII s. VI d.
[…]
[f. 869v] Au nommé Jourdin, maitre maçon à Saint Germain en Laye, la somme de cent livres à luy ordonnée pour son payement des ouvrages de maçonnerie qu’il a faits en l’année 1672 aux escuries de la Reyne audit Saint Germain suivant les certificats du sieur marquis d’Hautefort, son premier escuyer, cy : C l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 11v] A [Pierre Ollivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de sept mil cinq cens soixante neuf livres dix deniers pour icelle delivrer aux denommez cy apres pour leur payement des fournitures par eux faites par l’ordre de Sa Majesté et pour son service tant ez chateaux de Saint Germain en Laye, Versailles et Vincennes qu’en celuy de Clagny, scavoir à Duc et à Marsollier, marchands de soye, IIm IIc XII l. XV s. pour 9 aunes de mohaire blanche à raison de VIII l. X s. l’aune, 130 aunes de damas de Gennes à VIII l. XV s. l’aune, 213 ½ de tafetas d’Angleterre de [f. 12] plusieurs couleurs à IIII l. X s. l’aune et 20 aunes de tafetas d’Avignon blanc à 38 sols l’aune, le tout pour faire partie d’une tapisserie pour servir au chasteau de Versailles, des housses de fauteuils et doubler des rideaux de fenestres, à Laballe, marchand drapier, XVc V l. XII s. VI deniers pour 800 aunes de serge d’Aumalle blanche à 24 sols l’aune pour mettre dans des tapisseries de broderie blanche, vingt aunes de serge de Londres escarlatte à CX s. l’aune, 114 aunes de serge de Londres verte à quatre livres six sols l’aune, 104 aunes ½ de revesche de Sigovie aurore à XL s. l’aune, 15 aunes 7/8 de drap de Berry à IX l. l’aune et XXIX l. XVII s. VI d. pour autres menues fournitures, le tout pour faire des sieges aux meubles des enfans naturels de Sa Majesté les ducs du Maine et comte de [f. 12v] Vexin, et faire des rideaux pour les appartemens de Saint Germain en Laye, à Le Brun, marchand tapissier, IIc XXII l. XVI s. pour V aunes de brocatelle de Venize cramoisy pour faire un tapis pour le chateau de Versaills à raison de X l. X s. l’aune, 47 aunes de brocatelle, fil et soye, fonds rouge, aurore et blanc, pour des carreaux pour servir aux bals de Thezée à III l. VIII s. l’aune, à Le Vasseur, marchand passementier, XIXc IIIIxx X l. XIX s. IIII d. pour 39 onces 7 gros de frange et molet d’or à CV sols l’aune, 333 onces ½ gros de passement, frange, frangeon, mollet et glands d’or et d’argent à IIII l. X s. l’once, 16 onces de molet d’argent à IIII livres l’once, 4 onces 2 gros de cordon or, argent et soye à III l. X s. l’once, 118 onces 2 gros de galon rouge de soye cramoisy à 28 sols l’once, 247 onces 7 gros de soye à coudre à 24 s. l’once, le tout tant pour border et [f. 13] galonner trois tapis de pied de velours, 4 carreaux, 16 sieges pliants, 1 fauteuil, 12 formes d’estofe de la Savonnerie que pour pendre deux plaques et deux fournimens, à Doublet, tapissier, VIIc L l. XVIII s. pour des fournitures et façon de 29 carreaux garnis de plume et duvet pour servir dans la salle des comedies du chasteau de Saint Germain, 28 sieges pliants, 12 fauteuils et pour raccommodage de quelques meubles, à Pezard, quinquailler, IIIc LVII l. pour douze grosses grilles à 22 l. la pièce, 12 pelles et tenailles à 7 l. 15 le feu qu’il a fourny pour servir au chateau de Clagnyn et à Du Ru, garde des meubles du château de Vincennes, Vc XXIX l. tant pour plusieurs menues depenses qu’il a faites à entretenir en estat les appartemens dudit chasteau que pour raccommodage de meubles et journées de garçons qui ont servy à tendre et detendre des meubles dans ledit [f. 13v] chateau pendant les années 1672, 1673 et 1674, cy : VIIm Vc LXIX l. X d.
[…]
[f. 18] A [Pierre Gobelin, commis à la charge de tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de dix huit mil cinq cens quatre vingts neuf livres quatre sols sept deniers pour employer au fait de sa commission, mesmes au payement des cires et autres fournitures qui ont esté faites par les officiers de fruiterie du quartier de janvier, fevrier et mars 1675 pour toutes les repetitions et representations de l’opera de Thezée que Sa majesté a fait chanter devant Elle l’hiver dernier en son chasteau de Saint Germain en Laye, cy : XVIIIm Vc IIIIxx IX l. IIII s. VII d.
[…]
[f. 97] A me Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens du Roy, la somme de trois cens deux mil cinq cens livres à luy ordonnée pour employer au fait de sa charge, mesme celle de IIIc m l. à compte des depenses à faires es maisons royalles pendant la presente année 1675 suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, conseiller ordinaire au conseil [f. 97v] royal et ez conseils du Roy, controlleur general des Finances, surintendant et ordonnateur general des Batimens, arts et manufactures de France, et IIm Vc l. pour les frais et taxations dudit Delaplanche, à raison de deux deniers pour livre, cy : IIIc IIm Vc l.
Aud. Delaplanche, la somme de treize cens quatre vingts sept mil quatre cens soixante dix livres treize sols quatre deniers pour employer au fait de sa charge, mesme XIIIc LXXVIm l. pour, avec IIIc m l. dont a esté fait fonds par ordonnance du 16 mars dernier, faire celle de XVIc LXXVIm l. au payement des depenses des Batiments pendant l’année 1675 suivant les ordonnances dud. sieur Colbert, dont il y en a VIIIc XLIIIm IXc l. pour les depenses à faire à Versailles […], [p. 99v] XLm l. pour plusieurs ouvrages et reparations à faire au aux chateaux de Saint Germain, Vm Vc l. pour une faisanderie qui se fait à Saint Germain […] [f. 100v] et XIm IIIIc LXVI l. XIII s. IIII d. pour les taxations dudit Laplanche à raison de deux deniers pour livre, cy : XIIIc IIIIxx VIIm IIIIc LXVI l. XIII s. IIII d.
[…]
[f. 147v] Aux religieux augustins dechausez dits Petits Peres des Loges de la forest de Saint Germain en Laye, pareille somme de trois cens livres, de laquelle Sa Majesté leur a fait don par aumosne pour leur donner moyen de subsister pendant leur chapitre intermede tenu pendant le mois de may de la presente année, cy : IIIc l.
[…]
[f. 155v] Aux augustins dechaussez des Loges de la forest de Saint Germain, la somme de trois cens livres par aumosne, cy : IIIc l.
Aux recollets de Saint Germain en Laye, pareille somme de trois cens livres par aumosne, cy : IIIc l.
[…]
[f. 235] Au sieur Dumesnil, medecin, la somme de six cens livres à luy accordée par gratification en consideration du soin qu’il prend tant des officiers des maisons royalles que des malades de la charité de Saint Germain en Laye, cy : VIc l.
[…]
[f. 316] Mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de la presente année mil six cens soixante quinze
[…]
[f. 365v] Audit [Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens, arts et manufactures de France], la somme de trente sept mil trois cens huit livres seize sols huit deniers pour d’icelle emploier XXXVIIm l. au paiement des depenses du bastiment que Sa Majesté a ordonné estre fait au lieu apellé le Val dans la forest de Saint Germain [f. 366] en Laye suivant les ordonnances dud. sieur Colbert, et IIIc VIII l. VI s. VIII d. pour les taxations dud. tresorier à raison de deux deniers pour livre, cy : XXXVIIm IIIc VIII l. VI s. VIII d.
[…]
[f. 504] Au nommé Charles Ravet, maitre de la maison dite le Grand Cerf à Saint Germain en Laye, la somme de quatorze cens soixante quinze livres dix sols à luy ordonnée pour le loyer des logemens qu’il a fournis pour la petite escurie depuis le premier [f. 504v] janvier 1674 jusqu’au mois de may 1675 à diverses fois à raison de cinq sols pour chacune chambre, cinq sols pour chacun lit et un sols pour l’attaché de chacun cheval, cy : XIIIIc LXXV l. X s. »

Quittance pour un tableau en miniature livré pour le roi à Saint-Germain-en-Laye

« En la presence des notaires du Roy à Paris soubzsignez, sieur François Blanchery, peintre en mignature demeurant à Paris, isle Nostre Dame, rue des Deux Pontz, parroisse Sainct Louis, a confessé avoir receu de me Nicolas Melicque, conseiller du Roy, tresorier general des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre de Sa Majesté, la somme de trois cens quatre vingtz cinq livres à luy ordonnée pour son payement d’un tableau en mignature representant une Vierge qui tient le petit Jesus avec sa bordure de bois doré et garny d’une glace qu’il a livrée par ordre du Roy pour servir en son chasteau de Sainct Germain en Laye, de laquelle somme de trois cens quatre vingtz cinq livres il se contente, en quitte Sa Majesté, ledict sieur Melicque et tous autres. Faict et passé à Paris es estudes l’an mil six cens soixante quatorze, le quinziesme jour d’avril, et a signé :
F. Blanchery
Clement »

Quittance pour les frais des comédiens ayant joué au château de Saint-Germain-en-Laye

« En la presence de nous conseillers du Roy, notaires gardenottes au Chastelet de Paris soussignez, Jean Jacques Labbé, bourgeois de Paris, confesse avoir receu de messire Nicolas Melique, conseiller du Roy, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de sa Chambre la somme de cinq cens douze livres, savoir quatre vingt quinze livres pour XIX chevaux de louages à raison de cent sols chacun par jour, deux cent trente cinq livres pour le vin, pain, verts, charbon et viande fournis, cent trente livres pour tous les frais des comediens, et cinquante deux livres pour les menus frais, le tout pour touttes les commedies representées et les balz danssés devant Sa Majesté au chasteau de Sainct Germain en Laye pendant le carnaval dernier, et le Te Deum chanté à Nostre Dame pour la prise de Grais. Dont. Quittant. Faict et passé à Paris es estudes desd. notaires le trente juin mil six cent soixante quatorze, et a signé :
Labbé
Mounier »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 5] Aud. [Guillaume Guyon, tresorier general des Escuries du Roy], la somme de trois mil trente huict livres dix sols pour employer au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer à Charles Ravet, maistre hostelier du Grand cerf à Saint Germain en Laye, pour son paiement du loyer de plusieurs chambres, lits et escuries qu’il a fourny pour la petite escurie du Roy a diverses fois depuis le premier mars 1672 jusques au 17 janvier 1674, à raison de V s. par jour pour chacune chambre, V s. pour chacun lit, et un sol pour l’atache de chacun cheval, le tout suivant les prix ordinaires et l’estat desd. logements arresté par le sieur de Beringhen, premier escuier de la petite escurie du Roy, cy : IIIm XXXVIII l. X s.
[…]
[f. 13] Aud. [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de quatorze mil huict cens quarante cinq livres unze sols cinq deniers pour emploier au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer aux cy apres nommez pour leur paiement de deux meubles de velour bleu, dont l’un en broderie, par eux faits et fournis par ordre du Roy pour servir au chasteau de Saint Germain en Laye, scavoir à Duc et Marsolier, marchands de soie, IIm IXc LXXIX l. V s. pour 99 aunes de velours bleu plain à raison de XIIII l. X s. l’aune, 60 aunes de mohaire d’or à IX l. X s. l’aune, 100 aunes de damas blanc à V l. X s. l’aune, 37 aunes ½ de tafetas d’Angleterre pastel et blanc à IIII l. X s. et 60 aunes de taby bleu à IIII l. V s., le tout pour [f. 13v] faire le lit, sieges, lit de repos et la suite desd. meubles avec les rideaux de fenestres, à Gautier, autre marchand de soye, IIIIc IIIIxx XV l. pour 27 aunes ½ de velours de Gennes bleu turquin qu’il a aussi fourni pour achever lesd. deux meubles à raison de XVIII l. l’aune, à La Balle, marchand drapier, VIc X l. XIII s. IIII d. pour 24 aunes ¾ de drap d’Angleterre bleu à raison de XVIII l. l’aune, 4 aunes 1/3 de ratine d’Hollande couleur de feu à XIIII l. l’aune, et 23 aunes de serge de Londres rouge à IIII l. X s. l’aune pour faire l’entour du lit et les housses, à Le Brun, marchand, Vc X l. X s. pour 8 aunes ¼ de brocatelle de Venise de plusieurs couleurs à VIII l. l’aune, 322 aunes d’etoffe à leurs de file et laine à XX s. l’aune pour tapisser des passages, et CXXII l. X s. pour une couverture de satin de la Chine [f. 14] à grandes fleurs de deux aunes 1/3 de long, à Levasseur, marchand passementier, VIm XLVI l. I s. pour 297 onces 7 gros de pente de tres riche campanne en poinct de France garnies de campannelles et boutons garnis d’olives et poires d’or, le tout à raison de VII l. V s. l’once, 732 onces 6 gros de grande et moienne frange, molet, galon, poires pour des carreaux, houppes et cordons garnis de houpons, le tout d’or, à V l. V s. l’once, et 20 onces 4 gros de soye à coudre à XXIIII s. l’once, à Messier et Lallemand, brodeurs, XVIIc LVI l. XIII s. IIII d. pour avoir brodé d’un cordonnet d’or 42 aunes 2/3 d’estoffes desd. meubles consistant en 12 carreaux, 2 grands fauteuils, 4 plus petits fauteuils, un tapis de table et 2 traversins, à raison de XL l. l’aune, compris L l. pour les desseins qu’ils ont faicts, à Delange, plumassier, IIIIc l. pour une garniture de plumes blanches tres fines garnie de 84 plumes et de 4 aigrettes pour servir au meuble de chambre, à Matelin, menuisier, IIc IX l. pour avoir fait un bois de lit, un autre pour un lit de repos, 9 fauteuils, 10 sieges plians et 2 portes carreaux, à Labaronniere, peintre, IIc XXXVI l. pour une table enrichie de sculpture et dorure qu’il a fournie, à Dupré, doreur, IIIc LXX l. pour avoir peint et doré 12 fauteuils, 10 sieges plians, 2 portes carreaux et un lit de repos, à Leroux, tapissier, IXc LXXV l. pour les fournitures et façons desd. deux meubles, et à Marcadé, orfevre, IIc LVII l. VIII s. IX d. pour une garniture de grille d’argent cizelé pesant 6 mars 5 onces 7 gros à XXXVII l. le marc, y compris XV l. pour le fer de lad. grille, cy : XIIIIm VIIIc XLV l. XI s. V d.
[…]
[f. 24] Aud. [Pierre Turlin, aussi tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de deux mil huict cens vingt cinq livres dix neuf sols pour employer au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer aux denommez cy apres, scavoir à Marcadé, orfevre, IIm IIc VI l. XIX s. pour son paiement d’une cuvette d’argent blanc avec ses pieds et deux anneaux qu’il a livré pour le service de monseigneur le Dauphin pesant 34 marcs 5 onces 7 gros à raison de XXXIII l. le marc, deux tasses couvertes vermeil doré pesans ensemble 4 mars à raison de XLV l. [f. 24v] le marc, l’une pour servir à M. le duc de Vermandois et l’autre pour mademoiselle de Blois, enfans naturels de Sa Majesté, compris VIIIc LXXIX l. XII s. tant pour le blanchissage et racommodage de 180 pièces d’argenterie des chasteaux de Saint Germain et Versailles que pour les journées des garçons et ouvriers qui y ont travaillé, à Lemire, autre orfèvre, VIIxx XI l. tant pour avoir blanchi et ressoudé 36 pieces de l’argenterie de Sa Majesté que pour y avoir fourny 4 onces d’argent, à Pezart, clincailler, IIc IIIIxx XII l. pour six plaques de cuivre, six grilles de fer et six feux aussi de fer, et à Leroy, serrurier, CLXXVI l. pour avoir fourni au garde meuble du chasteau de Vincennes plusieurs ouvrages de serrurerie de serrurie, le tout par l’ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : IIm VIIIc XXV l. XIX s.
[…]
[f. 28] Aud. [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de six cens cinquante livres dix sols pour emploier au fait de sad. charge, mesmes d’icelle delivrer à Vielle, voiturier, IIc XXVIII l. X s., scavoir C IIIIxx l. pour 20 journées de louage de charettes à 3 chevaux à raison de IX l. par jour et XLVIII l. pour 8 journées de louage de charettes à deux chevaux à raison de VI l. par jour pour porter et raporter des meubles dans les chasteaux de Saint Germain et Versailles depuis le quatrieme decembre 1673 jusques et compris le 2e mars 1674, à Blancherie, peintre, IIIc IIIIxx V l. pour son paiement d’un tableau en mignature representant une Vierge qui tient le petit Jesus, avec sa bordure de bois doré et garnie d’une glace, qu’il a livrée par ordre du [f. 28v] Roy pour servir au chasteau de Saint Germain en Laye, et à Melique, menuisier, XLV l. X s. pour plusieurs ouvrages de menuiserie qu’il a faits au chasteau de Vincennes, cy : VIc LVIII l. X s.
[…]
[f. 32] A lui [François Chapelain, tresorier des offrandes, aumosnes et devotions du Roy], la somme de six cens livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des pains benits qui ont esté rendus au nom de monseigneur le Dauphin en l’eglise parroissialle de Sainct [f. 32v] Germain en Laye le VIIe jour de janvier de ladicte année 1674, cy : VIc l.
[…]
[f. 38] A lui [François Duvau, tresorier general des maison et finances de la Reine], la somme de cinq cens dix livres deux sols six deniers pour employer au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer à Anthoine Cagnié, habitant de Saint Germain en Laye, pour son paiement de quatre chambres, plusieurs lits, une salle, [f. 38v] une cuisine et une cave qu’il a fourny pour les escuries de la Reine depuis le premier avril 1673 jusques au VIe avril 1674 à diverses fois à raison de V s. pour chacune chambre, cinq sols pour chaque lit, chambre, salle et cuisine, et II s. VI d. pour la cave, le tout par jour ainsi qu’il est acoutumé, cy : Vc X l. II s. VI d.
[…]
[f. 116v] A luy [Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de sept mil huict cens quatre vingts cinq livres sept sols six deniers pour employer au fait de sad. charge, mesmes d’icelle delivrer VIIIm VIIIc XX l. IIII s. II d. aux particuliers denommez cy apres pour le remboursement des terres dont ils estoient proprietaires, comprises dans le parc aux lievres fait pour les plaisirs [f. 117] de monseigneur le Dauphin au bout de la grande terrasse du parc de Saint Germain en Laye suivant l’arpentage et estimation qui en a esté faite le 3e aoust 1673, scavoir au sieur Fanis, pour son remboursement de six perches ¼ de vignes, LXII l. X s., à Guillaume Thomin, pour six perches ½, LXV l., à Jean Delaunay, pour 9 perches 2/3, IIIIxx XVI l. XIII s. IIII d., à la veuve Horest, pour 9 perches moins 1/16, IIIIxx IX l. VII s. VI d., au sieur Olivier, pour 17 perches ¾, CLXXVII l. X s., à la veuve Montaudin, pour 38 perches de vigne, IIIc XLII l., à Jacques Odessau, pour 27 perches ¼, IIc CXLV l. V s., à Germain Guiot, pour 19 perches 3/8 de bourgongne, CXVI l. V s., à la veuve Montaudin, pour 55 perches moins 1/16, Vc XLIX l. VII s. VIII d., au sieur Olivier, pour 31 perches ¾, IIc IIIIxx V l. XV s., au sieur Fanis, pour 8 perches trois quarts, LXXVIII l. XV s., [f. 117v] au sieur Lalande, pour 24 perches ¾ ½, CXLIX l. V s., au sieur Cagneu, pour 26 perches moins 1/16, CLV l. XII s. VI d., à lui pour 175 perches 1/8, ML l. XV s., à Jacques Caffaux, pour 31 perches 5/8, CIIIIxx IX l. XV s., à Charles Delaunay, pour 29 perches 1/8 de vignes, IIc IIIIxx XI l. V s., à la veuve Horest, pour 17 perches moins 1/8, CLXVIII l. XV s., à François Heurtier, pour six perches 1/8, CXXXI l. V s., à Honnoré Bulletin, pour 6 perches ¼, LXII l. X s., audit Guyot, pour 6 perches ¼, LXII l. X s., à Michel Charpentier, pour 12 perches ½, VIxx V l., aud. Fanis, pour 18 perches 3/16, CIIIIxx I l. XVII s. VI d., à Jacques Bazonel, pour 21 perches ¾ ½, IIc XVIII l. XV s., à lad. Montaudin, pour 22 perches 1/12, IIc XX l. XVI s. VIII d., à elle, pour 16 perches de bourgongne, [f. 118] IIIIxx XVI l., à Jacques Dufour, pour 18 perches de vigne, C IIIIxx l., à lui, pour 16 perches de bourgongne, IIIIxx XVI l., à la dame de Carriere, pour 89 perches de bois taillis, XIIc XLVI l., au sieur de Monerif, pour les lots et ventes et l’amortissement de son fief de Saint Pierre enfermé dans ledit parc contenant 213 perches ½ de vignes et bourgongne, IIc LXXII l. V s., à lad. dame de Carriere, pour 70 perches 2/3 de bourgongne servant de passage à Sa Majesté pour aller du Val à Carriere, IIIIc XXIIII l., et encores à lad. dame de Carriere pour 44 perches ½ desd. terres qui servent de chemin aux paysans enfermés dans led. parc, le tout suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et LXV l. III s. IIII d. pour les taxations au d. pour livre, cy : VIIm VIIIc IIIIxx V l. VII s. VI d.
[…]
[f. 217v] Ausd. huissiers de la chambre du Roy du quartier de janvier 1674, pareille somme de cent cinquante livres à eux ordonnée pour avoir porté les masses devant Sa Majesté à la ceremonie qui s’est faite au chasteau de Saint Germain en Laie le jour de la purification de lad. année, cy : CL l.
[…]
[f. 224v] Aux religieux recolets de Saint Germain en Laye, la somme de quatre cens livres, [f. 225] de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leur donner moien d’achepter de nouveaux linges pour leur sacristie, cy : IIIIc l.
[…]
[f. 248] Aux recolets de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait aumone, cy : IIIc l.
A eux, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a encores fait aumone, cy : IIIc l.
[…]
[f. 248v] Aux augustins deschaussez des Loges de la forest de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres par aumosne, cy : IIIc l.
A l’hospital de Saint Germain en Laie, la somme de cent cinquante livres pour la pension d’une troisiesme fille de la charité, cy : CL l.
[…]
[f. 335] Aud. sieur Tournier, [lieutenant des gardes de la prevosté de l’Hostel], la somme de deux mil deux cens trente deux livres pour ses vacations, celles de son greffier et de plusieurs gardes de lad. prevosté qui ont esté emploiez pour la perquisition du vol commis dans la chapelle du chasteau de Saint Germain en Laie, scavoir pour huict gardes pendant 4 jours, pour un garde pendant deux jours, pour quatre autres gardes pendant trois jours, pour six autres gardes pendant 4 jours, pour deux autres gardes pendant 24 jours, pour trois gardes pendant 15 jours, pour trois autres gardes pendant 17 jours, pour huict gardes pendant deux jours, pour un autre garde pendant trente jours, pour avoir fourny de voitures, logé et nouri deux habitans de Saint Germain pendant trois jours, avoir fourny deux carrosses de Paris à Saint Germain pour la nouriture de trois prisonniers pendant 15 jours, pour le loyer de [f. 335v] trois chambres pendant lesd. 15 jours et pour les vacations dud. sieur Tournier et de son greffier pendant trente trois jours, cy : IIm IIc XXXII l.
Aud. sieur Tournier, la somme de quatre cens livres pour avoir vaqué avec deux gardes de lad. prevosté depuis le troisiesme jusques et compris le 18 juillet le long des rivieres de Seine et d’Oise pour faire venir des batteaux de foin et d’avoine au port du Pecq, cy : IIIIc l.
[…]
[f. 369] Mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de l’année MVIc soixante et quatorze
[…]
[f. 388v] Aud. [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de quatre mil sept cens quarante cinq livres dix [f. 389] neuf sols dix deniers pour employer au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer aux denommez ci apres pour leur payement des fournitures par eux faites par ordre et pour le service du Roy tant en son garde meuble qu’au chasteau de Saint Germain en laye, scavoir à Duc, marchand de soie, VIIc LXVIII l. pour 12 aunes de tafetas d’Angleterre ponceau à VIII l. l’aune, 17 aunes de satin de Florence vert à VII l. l’aune, 28 aunes ½ de tafetas rouge à V l. l’aune, 86 aunes ½ de tafetas d’Angleterre aurore, blanc et vert à IIII l. X s. l’aune, et 5 aunes de tafetas d’Angleterre vert à IIII l. V s. l’aune, le tout pour faire des housses de tabourets et des sachets pour perruques, à Levasseur, marchand passementier, VIIIc LXVIII l. XIX s. X s. pour 94 onces 4 gros de galin et molet d’or à V l. V s. l’once, 15 onces 4 gros de galon tout argent à IIII l. l’once, 109 onces de cordon de soie blanche et soie à coudre de plusieurs couleurs à XXVI s. l’once, et 123 onces 2 gros de cordon de soie rouge cramoisy à XVIII s. l’once, le tout pour galonner et [f. 389v] border des rideaux, pendre une lampe de la chapelle du chasteau de Versailles, et border 4 tapis de cuir dud. ch asteau, à Leroux, tapissier, IXc IIIIxx l. tant pour ses fournitures, façons de 17 rideaux de fenestres, 66 housses pour des fauteuils, tabourets et escabeaux, racommodages de plusieurs autres meubles du chasteau de Saint Germain, que pour son paiement de trois grands matelas de futaine garnis de merelaine, un traversin de basin rempli de duvet, et six tapis de peaux façon de maroquin, à Doublet, tapissier, CLXXIII l. pour avoir destaché et netoyé les deux meubles de campagne de monseigneur le Dauphin, et racomodé 4 matelas et autres meubles, que pour avoir fourni la laine, crin et laveton necessaire, à Monnault, cofretier, CX l. tant pour son paiement de 38 malles qu’il a fourny pour mettre les meubles de campagne de mondit seigneur le Dauphin que pour un estuy de chapeau et racommodage par lui fait de quatre grands coffres du garde meuble du Roy à Paris, à Matelin, menuisier, CIIIIxx V l. pour 12 formes de bois de noyer [f. 390] garnies de housses d’ouvrages de la Savonnerie à raison de IX l. la piece, et pour avoir racommodé 20 autres formes dud. chasteau de Saint Germain, restably cinq tabourets et fourni deux paires d’échelles brisées, à Villiers, tapissier, VIIc l. pour avoir doublé et recousu tous les relais d’une tenture de tapisserie en 7 pieces representant le père de famille, à Ferrault, autre tapissier, VIIxx X l. pour avoir cousu les trous et racomodé un quartier de pouriture de deux pieces de tapisserie representant l’histoire des Sacremens, et à Henri, tapissier, VIIIc XI l. tant pour fournitures et façons de deux meubles de damas aurore et blanc pour servir aux ambassadeurs, avoir fourni quatre matelas de laine, deux sommiers de crin, deux traversins garnis de duvet, que pour 2 couvertures de laine blanche, et racommodage de six matelas, le tout fait et fourni par ordre et pour le service du Roy, cy : IIIIm VIIc XLV l. XIX s. X d.
[…]
[f. 390v] Aud. Olivier, la somme de trois mil quarante neuf livres dix sols pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux denommez cy apres, savoir à Merlin, orfevre, MXLVIII l. pour avoir blanchi, demonté [f. 391] et remonté 4 grands miroirs, 15 vases, 12 chenets, six chandeliers et autres pieces d’argenterie, mesmes y avoir fourni 2 marcs 5 onces d’argent, le tout pour servir dans le chasteau de Saint Germain en Laie, à Debonnaire, autre orfevre, IIc l. pour avoir blanchi 4 grands gueridons et deux petits, à Lobel, serrurier, XVIc XXXVII l. X s. pour avoir fait 24 chandeliers, scavoir 2 de bronze dorez au feu et le reste de fer poli, 59 goujons et autres fournitures pour le chasteau de Versailles, à Labaronniere, doreur, LIIII l. pour la dorure de six desd. chandeliers de fer, et à Bailly, autre doreur, CX l. pour avoir verni deux gueridons, V enfans et six petites testes de maures qui sont dessus, cy : IIIm XLIX l. X s.
[…]
[f. 392v] Aud. Olivier, la somme de quatre mil six cens quatre vingts dix livres dix sols six deniers pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux denommez ci apres pour leur paiement des fournitures par eux faites par ordre et pour le service du Roy, scavoir à Herault, faiseur de cuir doré, IIIIc LXV l. VII s. VI d. pour une tapisserie de cuir doré, fonds blanc à compartimens de fleurs d’or relevées en bosse contenant 27 aunes ½ de cours sur 3 aunes ½ de haut, faisant 97 aunes en carré, à raison de IIII l. XV s. l’aune, à Philipes, autre faiseur de cuir, IIIc IIIIxx VIII l. pour une tapisserie de cuir doré fonds vert à compartiment d’or et d’argent [f. 393] de 26 aunes ½ de cours sur 3 aunes ½ de haut faisant, y compris un dessus de cheminée, 97 aunes en carré, à raison de IIII l. l’aune, à Le Brun, marchand, CXLV l. VIII s. pour 2 tapis de joncs de Portugal de 4 aunes ¾ de long sur 2 aunes ½ de large, une couverture piquée blanche de 2 aunes ½ de long pour le service de monseigneur le Dauphin, et 30 aunes d’estoffe, fil et laine à grandes fleurs, pour tapisser la montée du chasteau de Saint Germain en Laie, que pour y avoir fourny 11 onces 3 gros d’or fin, à Balland, brodeur, IIIIxx XIII l. pour la broderie par luy faite sur deux rideaux de lits peints sur un gros de Tours, à Villiers, tapissier, Vc L l. pour avoir doublé de toile, recousu les relais et garny de surfaix une tenture de tapisserie en six pieces representans les Elemens, [f. 393v] à Doublet, autre tapissier, XVIII l. tant pour avoir racommodé et doublé trois tentures de tapisserie fabrique de Beauvais, l’une en sept pieces representant les veues de Saint Cloud, et les deux autres en 6 pieces, chacune de verdure de personnages, que pour avoir restabli six matelas et y avoir fourni 75 aunes de futaine, et à Ferrault, autre tapisserie, Vc IIIIxx IIII l. V s. pour avoir racommodé une tenture de tapisserie en 10 pieces representant l’histoire d’Abraham, en avoir rentrait tous les troux, recousu les relais, l’avoir doublée par bandes tant plain que vuides, mis des surfaix, et l’avoir rubannée tout autour, et avoir restabli six autres pieces de tapisserie qui estoient pourries et rompues, le tout par ordre et pour le service du Roy, cy : IIIIm VIc IIIIxx X l. X s. VI d.
[…]
[f. 480] A me Charles Le Begue, tresorier general des Bâtimens du Roy, la somme de quatre cens quatre vingts quatorze mil quatre cens dix neuf livres dix sept sols neuf deniers pour emploier au fait de sa charge, mesmes celle de IIIIc IIIIxx Xm IIIx XXXIII l. XV s. V d. au paiement de plusieurs ouvrages faits et à faire en divers endroits tant de Versailles, Saint Germain en Laie qu’autres lieux dont il n’a esté ci devant fait donds, scavoir pour le pavé du parterre d’eau de Versailles, Xm IIIIc l., pour la peinture du grand escalier dud. Versailles, par estimation, XXm l., pour les marches de marbre dud. escalier, qui montent à XIIm LXXVIII l. sur quoi on desduit IIIm l., dont il a esté fait fonds, supposant que lesd. marches [f. 480v] seroient de pierres de liais, reste à faire fonds de IXm LXXVIII l., pour la couverture dud. escalier, qui consiste en glacis de miroirs et un chassis de fer pour les porter, VIm CL l. , pour les tableaux des plats fonds des grands appartemens dud. Versailles, XXIIIIm l., pour les monstres marins de la teste du canal dud. lieu, IIIIm l., pour le parfait paiement de tous les ouvrages du labirinthe, XXm CLVI l., pour le transport et plantage des ifs et peciais de l’allée roiale dudit lieu, compris les caisses, XIIIIm IXc LII l. IIII s. II d., pour achever l’apartement du sieur prince de Marcillac et celuy des filles d’honneur aud. Versailles, Vm X l. XVII s., pour 100 vases de cuivre, y compris la peinture, Vm l., pour le modelle du labirinthe de Versailles, par estimation, Xm l., pour 12 devant de cheminées dudit lieu, M l., pour le pavé de la terrasse dud. chasteau de Versailles et restablissement du bassin, IIIm CI l. VI s., pour la conduite du plomb des cinq moulins de la montagne dud. lieu, IIc XXIIm VIIIc l., pour les festes et illuminations de Versailles, [f. 481] XLm l., pour les XI grilles de fer doré de dessoubs la terrasse dud. lieu, IXm IXc l., pour la fontaine de l’isle royalle dud. Versailles, par estimation, XXXm l., pour l’achevement des offices de madame de Montespan à Saint Germain en Laie, XIm l., pour l’augmentation du corps de gardes françois dud. chasteau de Saint Germain, Xm l., pour la chancellerie dud. Saint Germain, suivant les parties arrestées, Vm VIIc IIIIxx V l. IX s. III d., pour les murs de clôture du bois de Boulogne, Xm l., pour les murs de la pepiniere du Roulle, IIIm l., pour achever le pavé de l’observatoire, Xm l., pour l’achevement de l’autel des Petits Peres, Vm l., le tout suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, surintendant des Bastimens du Roy, et IIIIm IIIIxx VI l. II s. IIII d. pour les taxations dud. Le Besgue, à raison de V d. pour livre, cy : IIIIc IIIIxx XIIIIm IIIIc XIX l. XVII s. IX d.
[…]
[f. 488v] A me Antoine Lemenestrel, aussi tresorier general des Bastimens du Roi, la somme de deux cens dix sept mil quatre vingts six livres six sols pour emploier au fait de sa charge, mesmes celle de IIc XVm IIc IIIIxx XII l. IIII s. au paiement des despences ci apres, que Sa Majesté a ordonné estre faites tant à Versailles qu’autres maisons roialles, et autres ouvrages pendant l’année 1673 par augmentation, et non comprises dans l’estat de fond ci devant expedié, scavoir pour le nouveau chemin dud. Versailles, IIIIm VIIc l., et pour le transport des terres fait dans la principalle avenue dud. Versailles, IIIIm IIc l., pour les remises faites dans la plaine de Saint Denis, IIIIm VIc l., et pour les tapisseries sur de la toille d’argent, Vm IIc [f. 489] XVI l. IX s., pour l’aune de marbre pour le cabinet des bains, IXm l., pour les plombs qui ont esté acheptez pour les fontaines de Versailles, ornemens et labirinte et autres ouvrages, XXIIIm IXc LII l. XV s., pour le marbre que l’on fait venir de la Sainte Baume, XIXc LV l., pour le restablissement du portail de Vincennes, M l., pour les plans à faire à Saint Germain en Laye, IIm VIc l., pour les cagests et tiroirs du cabinet des parfums de Triannon, XIXc XX l., pour le pied destail du groupe du milieu de la grotte, XIIIc l. pour la terrasse que l’on fait à Saint Germain, Xm Vc l. pour changer la pente de la grande terrasse dud. lieu, IIIm VIc l. pour les conduites de plomb que l’on a fait aux bassins, IIIIm Vc l. pour le pavé que l’on a fait vers le tripot pour entrer dans la cour, M l. pour les chaines du sieur de Francines, y compris le bastiment noeuf que l’on a fait pour les pompes derriere la grotte qui elevent l’eau du reservoir bas dans celuy au dessus de la grotte, XXXIm Vc l. pour les [f. 489v] despences extraordinaires et impreveues faites pendant lad. année 1673, LIXm CIIIIxx IIII l. pour la despence faite à l’observatoire, XIm IXc XIIII l. pour les reparations faites dans les maisons roialles, XIm VIIIc IIIIxx VI l. pour diverses autres despences qui ont esté faites en plusieurs autres endroits, XXIm VIIc LXIIII l. et XVIIc IIIIxx XIIII l. pour les taxations dud. Lemenestrel à raison de II d. pour livre, cy : IIc XVIIm IIIIxx VI l. VI s.
[…]
[f. 654] Au capitaine Monticourt, aussi exempt de la prevosté de l’Hostel, la somme de trois cens livres pour avoir vaqué pendant 15 jours avec 2 desd. gardes le long des rivieres de Seine et d’Oise pour faire venir des batteaux chargez de foin et d’avoine à Saint Germain en Laye, cy : IIIc l.
Au capitaine Desnoiers, aussi exempt de lad. prevosté de l’Hostel, la somme de trois cens quatre vingts livres pour avoir vaqué pendant 19 jours, depuis le 24 octobre, avec deux gardes le long des rivieres de Seine et Oise pour faire venir au port du Pecq des batteaux chargez de foin, avoine, bois et autres denrées, cy : IIIc IIIIxx l.
[…]
[f. 655v] Au sieur Portail, conseiller au parlement de Paris, la somme de mil livres à lui ordonnée pour son desdommagement du passage des officiers du Roi et [f. 656] de la cour et suite de Sa Majesté sur le pont de Chatou pendant l’année 1674, cy : M l.
[…]
[f. 659] A Margueritte Chetif, sœur de la Charité de Paris, la somme de quinze cens livres ordonnée estre mise en ses mains pour la subsistance de dix filles de la Charité establies par ordre du Roy à Saint Germain en Laie, Fontainebleau, Mets et Dourdan pendant l’année 1674, à raison de VIIxx X l. chacune, cy : XVc l. »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 6e aoust 1673
Le mur de la terrasse en face du parterre est à hauteur et preste à recevoir un socle ou une tablette depuis la porte du petit pont du vieux chasteau jusques au peron.
La fondation dud. peron est à hauteur du rez de chaussée des terres en toutte sa longueur et largeur.
La maçonnerie de la fondation du mur de lad. terrasse de l’autre costé dd. peron avance fort et mesme l’on a commancé de poser la 1ere assise de pierre au dessus de lad. fondation.
Il y a encores le mesme nombre de 104 ouvriers qui travaillent à lad. terrasse.
Le sieur Burette, qui est l’un des maitres menuisiers qui travaillent à l’appartement de madame de Montespan, est demeuré icy toutte la semaine pour faire poser la menuiserie de l’appartement de maditte dame de Montespan (dont la derniere voye arriva hier au soir) et m’a promis que mercredy au soir toutte la menuiserie dud. appartement sera en place, à la reserve de la menuiserie de l’antichambre seulement, qu’il achevera de poser dans la semaine.
Le sieur Cotel, peintre, est venu icy avec deux hommes qui ont commencé d’imprimer de blanc la grande chambre d’alcauve et marquer de jaune les endroictz qu’il faudra dorer. Il emporta jeudy la mesure de tous les panneaux pour travailler aux ponsifs et m’a dict que demain il envoyera nombre d’ouvriers pour diligenter les ouvrages de peinture.
A l’esgard du bastiment que l’on faict pour les cuisines, il ne reste plus qu’à paver le rez de chaussée, achever de carreler les chambres qui sont fort avancées, à poser la menuiserie des croisées desd. chambres, celles d’em bas estant en place, et poser la menuiserie des portes que le sieur Lavier me doit envoyer demain.
L’on commence d’oster les pierres et le bois de charpente de la place qui est entre le jeu de paume et le chasteau, ainsy que Monseigneur l’a ordonné, et feray en sorte que dans la fin du mois la place sera entierement desbarassée desd. matereaux.
J’ay faict restablyr les troux qui estoient restez au dessoubz du ballecon du petit appartement du Roy ainsy que Monseigneur l’a ordonné.
J’ay faict restablyr les thuyaux qui servent aux grottes du petit appartement du Roy, lesquels sont presentement en bon estat, et tous les jetz d’eaue font tres bien leur effect. Les registres se tirent aussy avec facillité.
Le sieur Briot viendra demain avec un homme pour nettoyer et mettre en bon estat touttes les glaces de miroir dud. appartement.
Il plaira à Monseigneur d’ordonner s’il trouve bon que l’on nettoye presentement les vittres des appartements de Leurs Majestez ou si l’on attendra leur retour.
Je vous supplie tres humblement, Monseigneur, de vouloir bien me continuer la grattification de 900 l. d’appointement extraordinaire pour l’année derniere 1672, ainsy qu’il vous a pleu de m’accorder les precedentes années, et de considerer que je n’ay rien au monde pour subsister que les appointements de ma commission.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 6e decembre 1673
J’ay faict travailler tous ces jours passez et faict veiller jusques apres minuict aux ouvrages que Sa Majesté a ordonné de faire chez madame de Montespan, lesquels ouvrages ont esté entierement achevez hier au soir. Le Roy et madite dame sont fort contans de mes soins.
Madite dame est aussy fort satisfaire du jet d’eaue qui est au milieu du jardin de l’un des ballecons de sa chambre. Elle prend bien du plaisir de les faire jouer. Elle m’a recommandé de continuer de prendre soin qu’il ne manque point d’eaue au reservoir, affin que led. jet d’eaue joue quand elle voudra, de quoy je prendray soin.
J’ay desmonter, par ordre du Roy, et faict porter au magasin la menuiserie des tables et chassy que j’ay cy devant faict poser, par ordre de Monseigneur, dans la salle des ballais pour ranger la petite armée et attacher les cartes geographiques de monseigneur le Dauphin, affin de rendre lad. salle en estat de jouer la comedie.
Je faicts aussy raccommoder les vittres de lad. salle pour empescher les ventz qui incommoderoient Sa Majesté.
Je fais travailler aux accomodementz que Monseigneur m’a ordonné de faire à l’appartement de madame la comtesse de Saint Aignan et prendray soin de faire diligenter cet ouvrage.
J’ay oublié de donner advis à Monseigneur que les plombs des terrasses des appartements de Leurs Majestez ont esté restablyes avant le retour de Versailles à Saint Germain, nonnobstant l’incommodité de la gellée qui avoit entierement gellé les terres. La recherche en a esté si bien faicte qu’on n’y a point reconneu aucune faute depuis le desgel.
J’ay aussy oublié de donner advis à Monseigneur que, de la gellée qu’il a fait avant le retour de Sa Majesté, j’ai fait emplyr une glaciere qui estoit toutte vuide à la hauteur de dix huict piedz, de sorte qu’il ne s’en faut que quatre piedz de haut qu’elle ne soit pleine.
Madame de Montespan m’a ce matin chargé de dire à Monseigneur qu’elle souhaitteroit fort avoir de l’eaue dans ses nouvelles cuisines, et mesmes en a depuis parlé à madame Colbert pour le dire à Monseigneur. Je luy ay dict que je le diray à mondict seigneur.
L. Petit »

Lettre concernant la répartition de plantes entre les demeures royales

« A Paris, ce XI mars 1673
Je trouvay hier le chemin dans l’avenue de Versailles, à l’endroit où le pavé finit, tellement rompu que j’ay donné ordre au sieur Aubry d’aller sur le champ faire remplir deux ou trois trous, où les coches et les carrosses demeuront embourbés, avec du moislon qui est là, proche, et je luy ay dit de ne laisser pas d’y travailler demain, quoy qu’il soit dimanche, ce travail estant d’une necessité absolue et de nature à pouvoir y travailler le dimanche, parce qu’il s’agit de retirer du bourbier des chevaux qui n’en peuvent sortir.
Je n’ay pu faire avec monsieur Ballon la distribution des oignons de tubereuses qui sont venues de la part de monsieur Arnoul, parce qu’il est allé à Saint Germain. J’en ay envoyé trois quaisses à Versailles, adressées à monsieur Lefebvre, à qui je mande de les compter et les delivrer à monsieur Le Bouteux, si ce n’est que Monseigneur juge à propos d’en donner quelque uns à monsieur Marin pour l’orangerie. J’ay retenu la quatrieme quaisse pour les Thuilleries, la pepiniere et Seaux. Je ne croy pas qu’il faille en envoyer à Saint Germain, que lorsqu’elles seront levées et prestes à fleurir.
Monseigneur m’a ordonné de le faire souvenir que monsieur Arnoul luy a envoyé une quaisse de congelations assés grande, dans laquelle il n’y avoit presque rien et une autre grande quaisse où il n’y avoit que deux branches de cedre sans feuilles et dont le bois estoit mort avant qu’on le coupast. Ces sortes de choses doivent estre envoyées mieux conditionnées et dans de moindres quaisses, ou en plus grande quantité.
Monseigneur se souviendra, s’il luy plaist, de faire toucher quelque fons au tresorier pour les ouvriers les plus pressés. »

Lettre concernant la forêt de Saint-Germain-en-Laye

« Je suis obligé, Monseigneur, de vous donner advis que sy vous ne voullez pas faire la despence, cette année, de faire amasser du gland pour semer, qu’il y en a dans la forestz pour faire la vente d’une glandée, quy produira de l’argent au Roy et quy sera perdu, car pour les bestes fauves il en reste suffisamment dans les taillis que l’on ne peust ramasser. Le temps prese d’avoir vostre ordre, et mesme cela devroit estre faict, à cause des grands ventz quy font tout tomber, non seullement le grand mais le boys sec. Je me suis donné l’honneur de vous escrire sur le faict des ventes, pour scavoir sy vous approuvez le retardement que j’en ay faict.
Berryer
A Saint Germain, ce Vme octobre 1673 »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 6e decembre 1673
J’ay faict travailler tous ces jours passez et faict veiller jusques apres minuict aux ouvrages que Sa Majesté a ordonné de faire chez madame de Montespan, lesquels ouvrages ont esté entierement achevez hier au soir. Le Roy et madite dame sont fort contans de mes soins.
Madite dame est aussy fort satisfaire du jet d’eaue qui est au milieu du jardin de l’un des ballecons de sa chambre. Elle prend bien du plaisir de les faire jouer. Elle m’a recommandé de continuer de prendre soin qu’il ne manque point d’eaue au reservoir, affin que led. jet d’eaue joue quand elle voudra, de quoy je prendray soin.
J’ay desmonter, par ordre du Roy, et faict porter au magasin la menuiserie des tables et chassy que j’ay cy devant faict poser, par ordre de Monseigneur, dans la salle des ballais pour ranger la petite armée et attacher les cartes geographiques de monseigneur le Dauphin, affin de rendre lad. salle en estat de jouer la comedie.
Je faicts aussy raccommoder les vittres de lad. salle pour empescher les ventz qui incommoderoient Sa Majesté.
Je fais travailler aux accomodementz que Monseigneur m’a ordonné de faire à l’appartement de madame la comtesse de Saint Aignan et prendray soin de faire diligenter cet ouvrage.
J’ay oublié de donner advis à Monseigneur que les plombs des terrasses des appartements de Leurs Majestez ont esté restablyes avant le retour de Versailles à Saint Germain, nonnobstant l’incommodité de la gellée qui avoit entierement gellé les terres. La recherche en a esté si bien faicte qu’on n’y a point reconneu aucune faute depuis le desgel.
J’ay aussy oublié de donner advis à Monseigneur que, de la gellée qu’il a fait avant le retour de Sa Majesté, j’ai fait emplyr une glaciere qui estoit toutte vuide à la hauteur de dix huict piedz, de sorte qu’il ne s’en faut que quatre piedz de haut qu’elle ne soit pleine.
Madame de Montespan m’a ce matin chargé de dire à Monseigneur qu’elle souhaitteroit fort avoir de l’eaue dans ses nouvelles cuisines, et mesmes en a depuis parlé à madame Colbert pour le dire à Monseigneur. Je luy ay dict que je le diray à mondict seigneur.
L. Petit »

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